Snowfall —

L’année avait commencé de façon étrange, comme si le destin avait décidé de faire en sorte que l’étudiant‧e soit obligé‧e de faire face aux conséquences de ses actes mais aussi des actes des autres. Iel n'avait pas particulièrement l'envie de devoir subir tout ce qu’iel avait pu fuir pendant des années, étant tout de même venu‧e vivre ici dans le but de retrouver son père, la‧e français‧e avait même dû faire face à un‧e fantôme du passé. Une personne qu’iel ne pensait jamais revoir mais qui était revenu‧e subitement, comme s’il était temps pour lia de relier avec le reste du monde. De renouer des liens avec son passé, cette relation qui avait bousillé son cœur et son âme lorsque l’être aimé lui avait brisé le cœur. Sûrement était-ce pour cela qu’iel voulait tant se plonger dans d’autres activités, de quoi occuper son esprit pendant des heures sans jamais être obligé‧e de penser à tout ce qui tourmentait ses pensées. L’envie d’aller se balader était venue naturellement alors qu’iel était occupé‧e à soigner sa jument, voulant s’entourer des animaux comme à chaque fois qu’iel avait besoin de trouver un refuge assez solide pour l’accueillir. Observant les paysages blancs visibles depuis les écuries, le regard songeur, iel avait fini par saisir son téléphone et envoyer un message à Hauru. La demande faite rapidement et acceptée presque aussi vite, les deux s’étaient donné‧e‧s rendez-vous pour une promenade équine dans les étendues de neige. Déjà installé‧e sur sa jument, les pieds enfoncés comme il faut dans les étriers, Cyan attendait sagement que saon ami‧e vienne le rejoindre pour s’en aller. Bien que s’étant amélioré‧e socialement depuis son arrivée sur l’île japonaise, Cyan avait encore du mal à s’ouvrir aux autres mais s’était tout de même trouvé‧e une place auprès d’Hauru. Comme si tout était naturel, l’impression de se plaire à ses côtés et d’être à sa place étant vraiment une aide à ses yeux, iel n’hésitait pas à lui proposer des sorties pour passer du temps avec lia. La‧e voyant arriver, iel faisait avancer sa jument vers lia, souriant doucement. ” — You're finally here ! I thought you were going to make me wait in the cold for hours…” Voulant la‧e taquiner, iel lui lançait un regard amusé avant de se redresser. ” — I'm happy to do this outing with you !” Marquant une pause, iel descendait de sa monture pour être à la hauteur de saon camarade. Venant ébouriffer ses cheveux dans un mouvement naturel, sa tête se penchait légèrement sur le côté avant qu’iel ne reprenne la parole. “ — How are you going ? Hope you’re fine.”

Mains glacées, comme un coeur recouvert de neige éternelle. L'hiver est sans pitié, vient se dresser dans les ombres sombres de ces enfants du monde. L'hiver est glacial, quand les corps s'enveloppe pour ne pas laisser le froid agresser les peaux.
Hauru est l'un de ceux qui n'en a jamais eu peur, du dieu des glaces, et de ses brises à en irriter les joues enfantines. Hauru, c'est le feu qui brûle dans ses entrailles comme sur le bout de ses doigts. Il n'en a pas peur ; la vie qui explose en lui est vitale, comme les braises d'un volcan qui ne cesse jamais de cracher.
Pour montrer au monde, ô combien il est sublime, quand les cendres recouvrent ses lèvres et ses paupières, quand il laisse les ténèbres l'engloutir, quand ses démons griffes sa peau, pour tenter d'en réveiller les souvenirs douloureux ;
Mais bercé à jamais dans ce rêve où les cauchemars ne sont autorisé que lorsque la nuit tombe, il ne sait plus. Ce que c'était, avant. Il ne se souvient plus, de cette vie qui autrefois, n'était que des malheurs. Et parfois, l'esprit chatouille ces pensées d'antan, quand la sueur ruisselle sur son front, ces matinées où il peine à se sortir de ses cauchemars, à se raccrocher à la réalité. Il peine, parfois, à laisser l'énergie pulser dans ses veines. Sans jamais en parlé, trop confus, de ce qu'il y voit, trop incertain, de ces cauchemars qui ne font que revenir en boucle. Sans reconnaître les mains de son père, sans jamais reconnaître ses propres hurlements.
A en penser, que ce ne sont que des mirages égarées, des âmes effacées.
Message à en faire vibrer son téléphone, quand coincé dans les draps, il avait besoin de s'évader, et l'invitation fût rarement acceptée, sortant du lit pour enlever la crasse contre son épidermes avant de couvrir la peau et ses faiblesses, partir dans un but précis, sans faire attention à l'heure, éternellement en retard. Il n'enverra pas de message d'excuse, rien. Cyan le connaît. Iel sait comment il est.
Étalon qu'il avait l'habitude de monter, mains frottées avant de lui laisser ses friandises, il s'empressa de le préparer correctement pour la promenade, avant de le guider jusqu'où l'attendait saon ami.e, sourire rapidement dessiné sur ses lèvres à sa vue, le regardant s'approcher. Oh, sorry. I was getting out of bed when you texted me. A took some time, i guess. En laissant le rire excuser son retard, énergie bien moindre qu'à son habitude, mais les animaux avaient le don de le canaliser. Im happy too. Im always happy when i'm with you, you know. Douce confession alors qu'il le laisse ébouriffer ses cheveux, main qui vient éloigner la sienne en reculant, riant sans aucune mauvaise attention. Im good, and you ? Are you ready ? I needed some fresh air, so thank you. Clin d'oeil lancé, comme à son habitude alors que les mains s'accrochent fermement à sa monture, laissant le corps basculer dessus, empoignant les rênes d'une main, l'autre caressant la tête de l'animal. Go ? Attendant son signal pour partir,
Laissant l'esprit voyager vers des ailleurs plus radieux.

Bien que persuadé‧e de ne pas avoir eu à attendre trop longtemps saon ami‧e, iel ne pouvait pas lui en vouloir s'iel venait à être en retard. Tout d’abord parce que Cyan lui avait proposé cette sortie à la dernière seconde, persuadé‧e qu’iel pourrait tout de même accepter de venir se balader avec lia, mais aussi parce qu’iel n’y avait pas pensé plus tôt. Alors iel s’était retrouvé‧e à l’attendre sans se plaindre si ce n’était pour la‧e taquiner, aimant bien trop embêter les personnes avec qui iel avait pu se lier d’amitié. Voyant Hauru arriver, accompagné‧e de son cheval, l’étudiant‧e descendit de sa propre monture pour être à sa hauteur et discuter plus aisément avec lia. “ — Don't worry, I'm just teasing you. I think I'm used to the fact that you don't show up at the drop of a hat when I ask you on a sudden date…” Sûrement parce que c’était sa spécialité de proposer des sorties sans même en avoir parlé plus tôt. La confession accueillie comme des paroles beaucoup trop douces, ses joues se teintaient d’une légère couleur rosée avant qu’iel ne l’accompagne dans son rire. “ — I'm always fine when I'm with you, don't you know that? And of course I'm ready! I can't wait to go for a walk in the snow! And don't thank me, I wasn't going to pass up the opportunity to get you out in the cold with me.” Rire léger accompagnant ses propres paroles alors que la‧e français‧e imitait Hauru en prenant de nouveau place sur la selle de sa jument, donnant un léger coup de talon dans ses flancs pour qu’elle s’élance. “ — Go !” Et, sans l’attendre, iel s’élançait déjà loin des écuries, ralentissant tout de même l’allure pour ne pas perdre saon ami‧e. “ — Would you like to go somewhere in particular ? Or will you let me take us anywhere ?”

Il est comme le soleil ardent, Hauru. Il est comme la chaleur qui recouvre les mains lorsqu'elles sont réchauffées au dessus de feu. Il est comme les braises de l'enfer, celles qui ne s'éteignent jamais, pas même lorsque l'hiver montre le bout de son nez. Pas même lorsque la neige vient recouvrir les coeurs en peine ! Alors même dans ces paysages immaculés, il reste debout, seule flamme brillant au lointain, comme la dernière étoile du monde qui vient éclairer le chemin des damnés.
Et il aime se perdre, sans jamais en perdre la tête ! Il aime tout abandonner si c'est pour retrouver un.e ami.e, laisser l'esprit s'envoler quand les corps sont sur ces montures, lorsqu'il peut se sentir éternel, immortel ! Quand il peut sentir le vent traverser son corps, comme s'il retrouvait ses ailes arrachées.
Aha, yeah you're right. I kinda like to go out with this weather tho. Its kinda nice. Le corps qui se redresse sur sa monture qu'il vient caresser, les mains enveloppées dans le cuir de ses gants, les yeux reposés sur saon ami.e qu'il vient immite, d'un léger coup de talons pour se mettre en route, lui faisant totalement confiance, Hauru, la peur ne traverse jamais ses phalanges, il se laisse toujours porter, parfois à l'autre bout du monde. Hmm... Take me somewhere you like. I have no idea at the moment, i just want to enjoy le landscapes. Alors qu'il rejoint saon ami.e a sa hauteur, les lèvres s'étirent contre son visage, toujours doux, toujours solaire ! Quand le coeur se fait éternellement dévoré par les démons des limbes. A l'aise, les mains frottées pour trouver un semblant de chaleur à l'intérieur de ses gants. Aren't you cold ? If you are, you can take my gloves.
Proposition tendresse, quand lui ne vendra jamais mourir dans le froid des hivers, toujours brûlant de tout ce qui le consume.

Tout était douceur et naturel en la présence de saon ami‧e, comme si tout se faisait en suivant les ordres d’un destin qui avait voulu qu’iels se trouvent, se retrouvent dans un monde où iels pouvaient passer du temps ensemble, à monter sur leurs montures respectives pour aller se perdre dans les étendues blanchies par la neige qui ne cesse de se poser sur le sol froid de l’île japonaise. Si Cyan avait encore un peu de mal à s'adapter à cet univers, oubliant parfois qu’iel n’était plus chez lia mais dans un pays qui était loin d’être le sien, iel retrouvait sa sérénité dès qu’iel pouvait monter sur sa jument. “ — You know I've never seen so much snow ? In France, there is much less than that ! And in the other countries where I was, I didn't go out in winter because I was afraid of getting sick or because it was too cold. So I didn't see the snow up close. But now that I'm here, I can even touch it !” S’iel n’avait pas honte de son passé, bien que certains passages resteraient toujours secrets, iel n’en parlait que très rarement. Parce que l’étudiant‧e ne voulait pas attirer la pitié ou la compassion en parlant de ces jours passés dans le froid, à supplier un‧e passant‧e pour avoir ne serait-ce qu’assez d’argent pour se nourrir lorsqu’iel n’en avait plus. Et qu’iel ne désirait pas non plus parler de ces vices, de ce que le besoin de vivre dignement l’avait poussé à faire. Mais Cyan voulait parler de ces moments passés dans la neige, à jouer avec ses camarades ou même cellui qu’iel considérait comme son âme sœur. Pourtant, iel ne le faisait pas, préférant demander à Hauru ce qu’iel voulait faire. Hochant machinalement la tête à ses paroles, son regard se posait sur lia avant de secouer la tête. Iel aimerait lui dire qu’iel n’a pas froid, qu’iel a déjà survécu à des températures bien plus froides. Mais iel se contente de hausser les épaules avant de répondre. “ — I'm not cold, don't worry ! But if you are cold, why don't you use a spell to warm up ?” La question posée sans une once de jugement, iel n’attendait pas sa réponse pour lancer un sort sur l’air qui les entourait, le réchauffant de quelques degrés afin que Hauru puisse avoir chaud. “ — Is it better this way ?” Souriant doucement, iel posait son regard sur les paysages avant de regarder au loin. “ — Do you think we could go all the way around the island one day ?” Le besoin de voyager se restreignant à l’île par besoin de rester non loin du paternel qui ne connaissait pourtant pas son existence sur l’île.

Trop jeune pour en découvrir les douleurs de la vie ; trop jeune pour être déjà usé, déjà épuisé de ce poids qu'il porte sans cesse sur ses épaules. Hauru à l'existence maudite ; les cicatrices contre sa peau, les paroles oubliés, les mots murmurés autrefois contre ses oreilles. Pourtant il ne se souvient de rien ! Continue à croire en cette mascarade, à porter ce masque, à prétendre que ses cauchemars n'ont aucun sens, quand ils ne sont que reflet d'un passé qui le hante, voudrait enfin le frapper ! Le réveiller ; le secouer. Le sortir de là, lui faire comprendre, qu'il est plus vivant qu'il ne le pense, qu'il n'est pas mort dans les entrailles d'une cité imaginaire. Et les nuits sont difficiles à oublier, quand après les insomnies, il vient en trouver le sommeil pénible, douloureuses heures, quand il n'a besoin que de s'échapper, loin de tout, laisser ses yeux se perdre sur les horizons ; chevaucher jusqu'à ce que les poumons n'en peuvent plus ; s'essoufflent de l'air imposé. Really ? I'm so happy for you if you can enjoy it here. You seems so peaceful, and i understand. I love this weather. I love winter, kinda. These landscapes make me want to escape. A en délivrer les désirs, les pensées d'évasion quand il n'a jamais été plus loin que le japon ; jamais plus loin que cette île. Et un jour ! Il voudrait briser les frontières, découvrir les légendes d'ailleurs, laisser les langues de là-bas résonner contre ses oreilles, le charmer jusqu'à ce qu'il en perde la tête. Oh, i'm cool you know. Léger froid, qui ne l'atteint que lorsque les nuits sont difficiles, hauru est bien trop habitué à être ce soleil sans éclispe, qui ne sombre jamais, éclaire tout, brûle tout sur son passage ! Pourtant les joues rougissent à se réchauffer avec le sort lancé, le regard se tourne vers lia, sourire qui s'étire. But thank you. I appreciate. Mouvement de tête avant que les orbes ne se reposent sur le paysage qui s'élargie face à eux, bercer par les pas des chevaux dans la neige ; douce symphonie, trop agréable. Of course. Do you want to ? I could take you there. Maybe not today, too much risk because of the snow. A ne pas vouloir en risquer les vies si précieuses, il ne voudrait pas le voir disparaître lia aussi. Le coeur déjà bien trop attâché à ces amitiés précieuses dans son battant. I never travelled. How is the world ? Those countries you visited ? Tell me about some good memories you had there. If you want to.
Fais moi rêver quelques instants ;
Pour que je m'échappe de cette réalité.

L’enfant malin‧e se décidait à parler un peu de ce passé qui était le sien, de ce qui avait fait de lia ce qu’iel était à présent bien que peu de gens connaissaient tout ce qui avait pu se passer dans sa courte vie. Iel n’avait que vingt-cinq mais avait tout de même l’impression d’avoir vécu plus du double tant iel aurait des choses à dire sur tous les obstacles face auxquels iel avait dû faire face. Mais ce n’était ni le temps, ni le moment, de parler de tout cela alors Cyan se contentait d’afficher encore et encore ce même sourire. Celui qui est là pour faire croire que tout va bien dans sa vie, que rien ne s’effondre et qu’iel est même en train de construire une vie parfaite. Mais c’était faux et iel le savait très bien. “ — You're really cute. But yes, I feel great here. It's a big change from France, obviously. But I feel like I belong here, you know ?” Sûrement parce qu’iel avait presque toute sa vie ici, si ce n’était sa mère qui était toujours en France mais qui viendrait peut-être la‧e rejoindre un jour. S’intéressant à la fraîcheur autour d’eux, iel n’hésitait aucunement à réchauffer un peu l’air qui venaient les entourer, ne voulant pas que saon partenaire est froid pendant leur balade. Lui répondant à l’aide d’un autre sourire, iel se laissait guider par sa jument dans les plaines enneigées avant d’être content‧e lorsque Hauru accepta de lui faire faire le tour de l’île un jour. “ — As long as we go together, it can be anytime ! We can even wait for spring, if you want ?” Iel n’en avait que faire du temps, se fichant royalement du fait qu’iel doive attendre des mois avant de pouvoir voir l’île dans son intégralité. Parce que l’espace temps n’avait aucune valeur à ses yeux et que ce n’était certainement pas nouveau aux yeux de ses proches. Iel avait toujours vécu selon ses propres règles depuis que ses études s’étaient arrêtées à Beauxbâtons et que l’étudiant‧e avait dû apprendre à vivre de lia-même. La question de Hauru venait faire disparaître quelque peu son sourire éclatant, comme si saon ami‧e avait touché un point sensible, tirer sur la corde qu’il ne fallait point toucher. Mais Cyan changea rapidement, tournant la tête pour qu’iel ne voit pas ce qu’il se tramait dans l’esprit de la‧e français‧e. “ — Mh... I lived in France for a long time, as you can hear in my voice. But I moved around a lot in Europe before moving to America. Then I came here to settle down. Maybe permanently or temporarily, I don't know yet. But I have good memories in Europe. Especially when I went to visit a friend who didn't live in France. My friend was very nice and I loved to go to their home.” Sans le vouloir, son esprit divaguait dans une mauvaise direction, faisait apparaître des souvenirs qu’iel avait pendant longtemps voulu oublier. Mais ils étaient restés gravés dans son esprit, comme une mauvaise herbe qui faisait finalement apparaître une fleur magnifique. “ — But when I was in America, I lived in New York for a while. And it's spectacular there, really. There are things that are super beautiful and interesting around every corner !” Faisant ralentir sa jument, iel tournait sa tête vers lia, le sourire au bord des lèvres. “ — I have a pensieve at home, maybe I could show you my memories ?” Évidemment, cela ne concernerait seulement que les souvenirs heureux. Ceux que Cyan n’aurait pas honte de montrer à Hauru.

Définition de l'imperfection, Hauru a des failles. Hauru est fait d'erreurs, quand il est lui même l'une d'elle, sans jamais l'avoir désiré, pourtant. Pourtant il vit sous le poids de cette existence, marionnette de son propre esprit, prisonnier des souvenirs qui ne veulent revenir ; et l'innocence règne aux creux de ses paumes.
Il ne sait rien, n'en saura peut-être jamais rien, de ces mystères qui hantent le coeur, ce que son grand père à tant tenu à lui cacher, les origines de ses cicatrices, de ses cauchemars, les origines même de l'abandon de ses parents. Pourquoi je ne me souviens pas ?
Il ne sait pas s'il a déjà vu le monde entier avant, nu de ses frontières, n'en connaît pas même toutes les légendes, pourtant il a passé des heures à les lires dans les vieux livres du vieil homme. Il ne sait rien, divine erreur d'un amour de jeunesse ; amour violent, amour poison.
I see. It's really good, if you can feel that kind of... Feeling. Parce que lui se sent étranger à chacun de ses pas. Dans les entrailles du japon, dans la vieille maison de son enfance, aux côtés de ceux qu'il porte, quand il ne vient jamais reposer ses peines sur eux. Entre les murs de son école. Il ne trouve place nul part, pourtant il sait qu'un tel endroit pour lui existe. Peut-être un lieu, une personne, une âme. Yeah, spring will be soooo much better. I like the season. What's your favorite by the way ? En poser des questions banales, pour toujours plus en découvrir, quand ces informations ne serviront à rien. Il en sait des choses, sans jamais vraiment lea connaître. Iel est mystérieux, ne se découvre pas facilement, mais Hauru n'est pas mieux. Un mystère pour lui même. Les yeux rivés vers les ailleurs, il l'écoute attentivement, s'imagineant cette vie, ces rues, ces rires, ces voix qu'il ne pourra jamais vraiment découvrir. Des pays qu'il ne connaît qu'à travers des livres, leur histoire, quelques détails pour lui, qui ne se souvient pas même de son pays natal. It sound like... Really nice. Im glad your enjoyed your like there. I want to travel, like, i don't know where. But far from here. Maybe... Maybe Paris. Did you live there ? In Paris ? S'imaginant déjà tout ce qu'il avait longuement admiré dans ses livres, des sculptures, des magasins luxueux, des ponts sublimes, et bien plus encore. Hm ? Are you sure ? It's like... Really personal. But i'd like to. Like, a lot. But don't force yourself ! I'm just too curious. I can't even remember a thing about my country so... Sourire rapidement dessiné alors qu'il laisse sa main caresser délicatement le garrot de son cheval.

iel était bien conscient.e de tout ce à quoi iel devait faire face depuis son arrivée sur l'archipel japonais. l'enfant n'avait plus personne pour veilleur sur lia, du moins c'est ce dont iel s'était persuadé.e, alors iel n'hésitait pas à se protéger de tout et de tous. surtout de tous, même. parce que cyan n'était pas dupe, savait mieux que tout le monde qu'iel pouvait être une proie parfaite pour tou.te.s celleux qui aimeraient faire du mal à des êtres "innocents". une innocence qui n'était pourtant pas sienne, la.e français.e n'ayant rien d'innocent, que ce soit dans ses traits ou dans son comportement. souriant doucement aux paroles de hauru, iel gardait le silence quelques secondes avant de prendre la parole. " — it's thanks to you and the others, too. you help me a lot to feel at home here." déclarant bien peu ses sentiments, cyan se montrait honnête dans ses paroles, voulant faire comprendre saon partenaire de balade que c'était aussi grâce à lia qu'iel n'avait plus envie de partir d'ici. prenant le temps de réfléchir à la question, laissant sa jument les guider dans une direction qu'iel surveillait très peu, l'étudiant.e finissait par hausser les épaules. " — I don't really know ? maybe summer ? because i was born on the day summer started ?" un anniversaire très peu fêté pourtant, depuis quelques années. iel avait oublié ce que c'était de fêter le fait d'avoir un an de plus depuis qu'iel avait perdu sa raison de le faire quelques années plus tôt. si cyan ne s'en souvient plus, maman dirait sûrement qu'elle l'a vu pleurer lors du premier anniversaire suivant le départ de l'amour et qu'iel avait déclaré ne plus vouloir fêter le jour de sa naissance. secouant légèrement la tête pour se remettre dans leur discussion, iel reprenait la parole. " — in summer, we have the sun, we have the evenings that end late at night. we have the walks on the beach, too." tout ce que cyan aimait vraiment, ayant toujours aimé se perdre la nuit sur les plages du pays francophone quand iel le pouvait. " — why do you like spring ?" et cyan parlait de tout ce qu'iel avait pu voir dans les différents pays qui étaient venu l'accueillir pendant les recherches sur les traces de son père, un petit sourire aux lèvres lorsqu'iel se remémorait des bons souvenirs et la moue un peu plus sombre en imaginant les nuits froides dans la rue et tout ce que cyan avait dû faire pour pouvoir survivre. " — i used to live in Paris, yes. i could take you there one day, if you want? it's a beautiful city. especially on the wizarding side." des étoiles dans les yeux, l'enfant avait toujours aimé sa ville même s'iel avait dû s'en séparer. hochant vivement la tête à sa question, son sourire s faisait doux avant de l'observer. " — if i propose it to you, it's because i don't mind ! on the contrary, i'll even be happy to share my memories with one of my friends." et iel donne un petit coup pour partir au trot, avançant un peu plus vite avant de tourner rapidement la tête vers son ami.e. " — let's race ?"

Il sait à quel point le monde est injuste, Hauru. Il sait qu'il laisse parfois des trâces sur les peaux ; pourtant il ne parvient pas à se souvenir de ce qu'ils se passaient avant d'arriver au Japon. Ancienne vie trop flou, il n'a plus souvenir de son pays, de la Corée, de la voix de sa main ; il sait simplement qu'elle criait souvent, qu'elle était toujours en colère contre lui. Et tout s'arrête ici. Il y a un stop, une ligne à ne pas franchir dans son esprit. Et personne ne sait, pas même lui. Il n'a plus de famille, ne sait pas réellement ce que c'est d'être aimé par des parents. Il n'en sait rien. Alors il se noie dans celle des autres, des passés qu'il ne connaît pas, qu'il constate juste à la lueur des rayons du soleil. Et Cyan est lia aussi un mystère. Well. There’s nothing surprising, it’s normal for me. Sourire étiré, les mains tenant le cuir entre ses doigts couverts de ses gants. Et il l'écoute, vient en boire ses mots, sans jamais juger, parce qu'il n'est pas là pour ça, ne le sera jamais. Il écoute sa servion de la vie, s'imagine un été sublime, où le rayon est roi dans les cieux, où la chaleur en chatouille les peaux légèrement bronzées. I see, summer suits you, indeed. It’s a really special season, but I like the atmosphere. Il se souvient des balades dans les champs avec son grand père, des après-midi à rire dans le grenier avec Kenma, à lire ces histoires sur les livres poussiéreux, à manger un morceau de tarte de ses mères. C'était une vie différente, loin de l'école, loin de tous. Et il l'aimait, cette vie là. Simple et légère. I don’t know. I like the freshness this season brings. There’s like... a revival. A rebirth. It reminds me of the fresh rivers of my childhood, where my grandfather lived. I haven't visited the house since he passed away. Et il sait que la douleur est trop vive, il sait que la poussière est reine là où il voudrait de nouveau mettre les pieds, maison observé sans en franchir le seuil, quand il rend visite à la famille de Kenma. Village qui garde en son sein, bien des secrets qu'il n'est pas encore prêt à partager. Alors il s'envole juste, à ses mots, s'imagine courir dans les rues magiques de Paris, laisser les poumons se remplir de l'air frais d'un tout autre pays. Et il se dit que ça doit être agréable. I’ll go someday. Le regard se dépose de nouveau sur lui alors qu'il hoche docilement la tête, souriant de nouveau alors qu'il sent son coeur se réchauffer. I’m happy to be your friend, you know. And yeah, let's race! Coup de talon donné pour indiquer à sa monture d'accélérer le pas, les doigts reprennent fermement le cuir entre ses phalanges. Et Hauru, il n'aime pas tant perdre, alors il lance un sourire en coin à son ami.e. I’m not losing today. Et le torse se gonfle de l'air glacial, les yeux glissent sur les horizons qui défilent face à eux, laissant la neige frapper de temps en temps son visage, de son froid qui viendra bien plus tard en irriter les peaux. Et même s'il venait à perdre, il ne serait pas malheureux. Parce qu'il se sent libre, à cette instant. I feel like I could fly away! Alors que les cuisses se referment plus fort, et que les bras s'étirent pour sentir l'air passer entre eux, les paupières qui se ferment elles aussi, pour s'imaginer planer au dessus des nuages. Et il ne le remerciera jamais assez ; de le rendre vivant.

Les journées enneigées avaient toujours été ses préférées, venant lui donner l'impression de découvrir un nouveau monde loin de celui dans lequel iel avait vécu.e de longues années. Il faut dire que la France n'est pas un pays où il neige le plus, du moins lorsque l'on ne se trouve pas dans la bonne région, et qu'iel avait plus souvent connu la pluie et le beau temps à la neige. Depuis qu'iel se trouvait ici, Cyan avait cependant l'impression de s'être trouvé.e une nouvelle famille et une nouvelle maison. Un endroit prêt à l'accueillir quoiqu'iel fasse et c'est ce dont iel avait besoin. Un nouvel endroit pour grandir, s'épanouir. Et Hauru venait lui donner toute la tranquillité et le bonheur dont iel pouvait avoir besoin. Un cocon parfait pour lia. " — Maybe it's normal for you but... before you, I didn't experience this." Aveu sincère et triste qui vient briser son cœur malgré lia, ellui qui aurait tant aimé être aimé.e et apprécié.e dans le passé mais qui avait malgré lia fait face à une vague de personnes qui ne l'aimaient pas particulièrement. Cyan s'était pourtant fait.e à l'idée. S'élançant dans un petit monologue expliquant pourquoi l'été était sa saison préférée, iel s'y perdrait presque tant iel pouvait en parler pendant des heures. L'été avait toujours été sa saison confort, celle dans laquelle iel se sentait bien même lorsque la tristesse et la solitude venaient s'épandre d'ellui. " — So if you like the atmosphere, you like me ?" Petite pique douce alors qu'iel l'écoute ensuite, désirant savoir ce que Hauru aimait tant dans le printemps. La tristesse vient cependant prendre le dessus quand Hauru parle de son grand-père, comprenant légèrement ce que cela peut faire. " — I see... but it's a season that suits you, I think. You're like what you just described." Et les propositions venaient s'enchaîner sans qu'iel ne réfléchisse vraiment, voulant simplement prendre le temps de lui proposer de rester avec iel de temps à autre ; besoin vital de se perdre un peu avec celui qui était toujours là pour lia. La jument part au galop dès que l'ordre est donné, venant courser l'animal monté par l'ami alors que la.e daichi se met à sourire encore et encore. " — I'm happy too !!! Heureux.se d'être à ses côtés, iel en rigolait même avant de se pencher un peu plus vers sa jument, lâchant le cuir pour perdre ses mains dans ses crins. Le regard se pose sur le visage de l'autre, appréciant voir Hauru être si libre dans ses actes avant de venir rire. " — You look like a real bird... you are beautiful."