HANDSHAKE, HANDS SHAKE (shilae)

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☽. our eyes can tell what our words can't say —

— 10.02.2021 —

Une claque mentale et se dire qu’on est trop stupide. Shilo avait pourtant eu tout le temps de l’être, d’erreurs en décisions irrémédiables, idiotes, meurtrières.
Il filerait droit.
C’est ce qu’il s’était dit depuis déjà des mois, autant que faire se peut lorsqu’on est drogué à l’adrénaline et habitué des mauvais choix. Mais Sadae n’en était pas un, loin d’être une erreur. Sadae était l’évidence, là où les autres relevaient d’une décision.
Il lui arrivait parfois, la nuit, de se réveiller et de sentir encore le goût d’elle sur ses lèvres. L’amertume qu’il ressentait était désagréable, presque comme si rien de tout ça n’aurait dû arriver –l’alcool avait fait mauvais ménage avec le deuil et leurs peines s’étaient écrasées comme on écrase des astéroïdes, morceaux d’eux éparpillés dans le ciel, et le silence. Si leur relation était restée, elle n’était pas intacte, et il ressentait maintenant une gêne lorsqu’elle s’approchait trop près –presque comme s’il avait envie de recommencer, ou de fuir, de peur de la blesser. Mais peut être ressentait-elle aussi la même chose. Une erreur normale, mais admise. Ils n’en avaient pas parlé, pas les fois où ils s’étaient revus, ni avant les nuits dures de pleine lune, pas à Noël, entourés des leurs qui les voyaient presque mariés depuis des années, pas sur le bateau, sous les feux d’artifice. Il restait entre eux le silence et les soupirs. Il détestait ça. Sadae était la seule, maintenant, à le connaître par cœur. Il avait peur de devenir peu à peu un étranger. La dernière fois que c’est arrivé, il l’a mordue. Plus jamais. Il ne pouvait pas remonter dans le temps et effacer cette nuit irrémédiable, mais il pouvait effacer ses torts. Alors il attendait, le sable entre les doigts devant le déclin d’un soleil pâle, qu’elle réponde à son invitation. Devant lui, la mer s’étendait, belle et vaste. Il pouvait presque entendre sa sœur nager vers lui, et son rire chantant, c’est pas trop tôt. Il ne voulait pas s’avancer, ou fouiller trop profond dans un cœur monté à l’envers. Mais il avait les mains qui tremblaient.

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— 10.02.2021 —

le palpitant bouillonne sans raison, comme une promesse trop solennelle, gênante, rien qui ne ressemble à leur amitié. sadae ne sait plus tellement comprendre et ne veut sûrement pas, dans le fond, a trop peur de tout détruire, de revenir sur les actes pourtant si simples qu’ils n’avaient jamais osé déposés auparavant, trop peur d’anéantir la proximité évidente qui les unit depuis tant d’années. les mains moites, le cœur affolé, elle ne sait plus si elle veut vraiment le rejoindre, comme à chaque fois qu’elle croise son regard depuis. depuis ce baiser interdit, envolé, oublié. mis sous silence. comme s’il pouvait briser quelque chose quand rien n’a réellement changé. deux corps toujours trop proches depuis le début, deux corps voués à n’être qu’un aux yeux de leur propre famille et sadae se demande encore si tout ça a un sens. elle qui ne s’est jamais posé la question, elle qui n’a aimé que les courbes de femmes enivrées par la peau fine, elle qui se rend compte qu’elle a toujours eu envie de déposer ses lèvres sur les siennes sans y penser tout à fait, elle qui a envie de recommencer peut-être alors que la raison l’attrape pour lui dire de se ressaisir.

mais shilo est là à l’attendre, coupé de sa vision par la lueur du soleil éblouissant, trop bas pour qu’elle le voit même en plissant les yeux. elle aurait le temps de faire demi-tour car  il ne l’a pas vue, elle aurait le temps de partir, de s’enfuir, de lui dire qu’elle ne viendra pas finalement et pourtant, elle s’avance, le poids lourd contre la poitrine plus elle s’approche et il suffit d’une inspiration pour qu’elle reprenne un peu d’aisance. “so i heard you were missing me.” juste d’une seconde avant que les yeux de shilo ne se tournent sur elle et soient aussi brutaux que salvateurs, un nouveau souffle mais qui broie ses poumons jusqu’à l’étouffer. même les mots font presque mal dans sa gorge alors qu’elle ne peut plus nier le fossé qui se creuse entre les deux âmes depuis ce souffle mélangé.

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— 10.02.2021 —

Force d’habitude au sourire flou mais auréolé de soleil, lorsqu’elle arrive en jolie tempête. Il n’entend pas le silence précédent les pas de Sadae, mais reconnaît jusqu’au souffle précédent le son de sa voix, lassitude précise qu’il ressent comme un pique au coeur, sans mettre le doigt dessus -incertain. Les sentiments sont là mais ne forment qu »une bouillie immonde et disparate, alors que ses pensées tournoient -se figent, par sa simple présence. Shilo penche la tête en arrière, vision distordue par le sens de ses yeux. « I was. » I am. Missing you, are you totally there ? Mais la distance tente d’être rompue lorsqu’il tend vers elle sa main, elle n’oserait pas le repousser, pas vrai ?
Dans leurs silences, on entend la mer.
Et lorsqu’elle s’assoit à côté de lui, les pieds dans le sable, il lui semble que le monde tourne enfin rond. Un soupir se perd dans l’écho des vagues, il n’a pas l’habitude de la mélancolie, Shilo qui semble abattu, mais redresse le torse. « I know things were weird lately -don’t deny it, you’ve seen it too. I’m sorry about that. » Les mots sortent peut être trop vite, trop tôt, bouche d’ordinaire sage qui perd un semblant de contrôle sous le poids des souvenirs. Il prend soin de regarder ses yeux à elle, et non pas sa bouche. « Do you want to talk about what happened ? »
Arrête de fuir, Shilo.
Man up.
Pour elle.
Pour vous.

@"shilo kurri"

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— 10.02.2021 —

la poitrine s’écrase sous le rythme de son coeur qui martèle chaque recoin de son corps jusqu’à faire battre les bijoux noirs ébènes qui voilent ses yeux - est-ce pour ne pas être éblouie par l’horizon ou pour ne pas voir le visage de shilo dont elle appréhende chaque souffle et chaque mot ? impassible, toujours, il saura pourtant lire dans ses yeux en voyant tout ce qui a changé. mais elle espère secrètement que la lueur du soleil efface la peur que tout s’arrête ce soir.
la main se glisse naturellement contre la sienne, sans même réfléchir un instant, comme un réflexe, elle s’approche de lui, se laisse tomber à ses côtés, épaule contre épaule. et elle profite d’un instant pour retirer ses chaussures, glissant ses pieds dans le sable frais - nature à même la peau qui la fait se sentir complète, elle a presque l’impression de pouvoir tout subir car la terre l’accompagnera jusque son dernier souffle.

“i know things were weird lately.” évidemment et elle a fui toutes les secondes où ils auraient pu poser des mots sur ce qu’il s’est passé parce qu’elle sait qu’ils n’auraient pas pu tenir, parce qu’il aurait fini par crever l’abcès, parce qu’il est meilleur avec les mots et qu’ils sont mauvais avec les non-dits. alors, elle n’est pas surprise quand il aborde enfin le sujet mais peut-être qu’elle n’est pas encore prête. “do you have anything to say about it?” ses yeux cherchent les siens, elle ose faire face à sa réalité, la peur qui déborde sur ses lèvres qu’il prononce les mots erreur ou oublier parce qu’elle n’arrive pas à oublier, sad, jusqu’à s’accrocher aux vagues et à la houle qui demandent à caresser leurs pieds seulement pour ne pas dériver sur ses lèvres à nouveau. “i mean… what happened for you?”

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— 10.02.2021 —

Les embruns dans le fond de la gorge, en vent glacial, mais de passage. Les mots sont rares chez Shilo, ce qui l’aide à ne pas les rendre maladroits, impulsif dans les actes et les coups de colère, moins dans les paroles qu’on roule sous la langue comme des joyaux. Orfèvre taciturne, mais les courants contraires se bousculent. La situation est frustrante, depuis trop longtemps. Privé d’une partie de lui, puisque depuis des mois déjà, Sadae n’est plus vraiment là. Tu me manques. Il pourrait lui hurler. Passer son bras autour de ses épaules. L’étreindre, rire, oublier, essayer de les faire redevenir comme avant. Il n’y arriverait pas.
Et pourtant, elle ne répond pas par le silence, victoire infime qu’il garde dans le creux de son coeur, à côté de tous les souvenirs d’elle. Sadae en astre solaire. Jamais totalement éteint. Mais, panique. "I - i don't know.". Puisqu’il ne veut plus mentir. Ils savent tous les deux de quoi parler, ce qui a été éludé trop longtemps, le grand tabou à fleur de lèvres. Il ne la regarde pas, les yeux fixés sur le ressac des vagues. "At first I thought it was a mistake. I wanted to forget it. But I- couldn't, and it got. Well, like this." Tête basse -au contraire de ses habitudes, guerrier aux airs conquérants ou force de paix. Il n’est que poussière, face à Sadae. Recolle les morceaux d’un coeur prêt à se dissoudre, sans espérance de rien. Ne sait quoi espérer. Ne sait même pas ce qu’il veut, gamin vagabond aux actions sans fondement. C’était tout sauf une erreur, c’est sa seule certitude. Les mots sortent plus vite que prévu. "I think I wanted to kiss you for a very long time." Repartir à reculons et le coeur qui s’emballe, pleutre farceur serre les dents. Idiot. Il aurait pu en profiter pour apaiser les tensions, et pas brûler à vif la chair déjà calcinée. A quoi bon. Il ne peut lui promettre les étoiles en offrande. Il y a déjà bien longtemps qu’il les a toutes déposées, au creux de ses mains à elle. "What the hell am I saying, you like girls anyway. It's not like- drop it."

@"shilo kurri"

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— 10.02.2021 —

la facilité a glissé contre sa gorge ; lui retourner la question semblait bien plus aisé que de lui avouer qu’elle aurait aimé ne jamais en parler mais, pas pour oublier, seulement par peur de tout faire écrouler en crevant le silence de ces derniers mois. ce silence amer mais bien trop confortable, pour elle, pour ne pas retarder ce moment. alors, les jambes étalées dans le sable, sadae se fiche des grains qui se déposent et colleront à son jeans, elle écoute le bruit des vagues s’éclater dans le sable en douce écume se mélanger à la voix de shilo, sans réellement réussir à faire totalement face à tout ce qui est train de se dire, à tout ce qui est en train de se passer.
il a voulu oublier comme sad a tenté d’étouffer les sentiments qu’elle ne comprenait pas mais, contrairement à lui, elle n’a jamais essayé d’effacer ce souvenir vaste, devenu flou, autant par le temps que l’alcool ingurgité ce soir-là, non, sadae a rapidement compris ((perspicacité détruite par le déni)) qu’elle ne saurait passer outre et a seulement préféré retarder le moment des explications, le moment où il aurait fallu poser des mots sur ce baiser désespéré. ce moment qui est arrivé.

l’écho de ses paroles se fracasse en son intérieur, résonne en truisme avec les mots qu’elle n’aurait jamais osé prononcer. “i think i wanted to kiss you for a very long time.” qui se balade encore et encore de longues secondes dans son esprit, même quand shilo s’est arrêté de parler. c’est peut-être une évidence que leurs parents auraient perçu bien avant eux ou peut-être qu’ils foncent droit dans un mur ; qu’en savent-ils quand les regards fuient et s’emmêlent maladroitement, quand les années passées à naturellement toucher leurs corps sans pudeur ou ambiguïté s’effritent dans les secondes de gêne ou dans les mots hasardeux ? est-ce qu’ils se seraient persuadés sous l’illusion de leur proximité, est-ce que leur relation aurait changé avec le temps ou sont-ils en train de se tromper, là, tout de suite, sous les yeux bienveillants de la terre qui ne saurait leur donner les réponses ?

soulmates aren’t just lovers after all.

et le sourire se fend, tout doucement, lorsqu’il reprend la parole - une autre évidence soulevée quand sadae se sent déstabilisée à vouloir un peu plus de shilo près d’elle, un peu plus de lui contre ses lèvres alors que toutes ces années ont été bercées par le souffle des femmes au creux de ses tympans sans même se poser la question, sans même penser un jour vouloir celui d’un homme se mélanger au sien. mais ce qui semble le plus ironique c’est que shilo n’est pas qu’un simple homme, il est celui qui a essuyé ses peines, celui qui apaise son coeur avec une seule main sur son épaule, celui qui attise sa flamme en un seul regard, celui qui est là, toujours là, dont la présent est nécessaire pour se sentir totalement elle : entière.

sa moitié.

alors, sad se redresse, se met face à lui pour attraper sa main et lui intimer de se lever à son tour pour la suivre. elle le tire avec elle, sans se presser, laissant les aveux en suspens quelques instants pour rencontrer l’écume sur ses pieds nus ((et tant pis si la mer lui glace la peau)). le besoin de profiter de l’eau tant que le soleil est encore assez haut, elle se blottit contre lui, contre son torse comme elle a toujours eu l’habitude de le faire, écoutant les battements de son coeur s’éteindre avec le son des vagues.

elle avait juste besoin de ça, sad, de ce moment de répis où plus rien existe, à part leurs deux âmes qui se rencontrent à nouveau pour ne faire qu’un, avant de briser le silence qui n’en était pas vraiment un. “maybe i don’t like only girls.” déclaration levée après de longues minutes, comme si elle attendait le courage pour le lui dire, comme si elle avait besoin de l’approbation de l’univers pour totalement se jeter à l’eau. “i love you. i’ve always loved you. so maybe it’s just the way it is, maybe it was meant to be.” la joue a quitté la poitrine de shilo pour se tourner face à lui, osant enfin le regarder après avoir trouvé la force d’étaler les secrets de son coeur, parce qu’il n’y a qu’avec lui qu’elle sait le faire alors, maintenant, en cet instant,

elle n'a pas peur.

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— 10.02.2021 —

Funambule au creux des doutes qu’il tient en équilibre comme des feuilles de papier. Shilo a toujours eu le don de foncer dans le mur, tête baissée, quitte à laisser derrière lui les blessures que l’on efface pas, mais pas avec Sadae. Jamais. Reine qu’on érige au rang d’égale, ou d’aimée, -peu importe comment, puisqu’il n’a jamais compris les fluctuations du coeur. Le silence est monarque, entre eux et les vagues, mais elle se lève, lui tend la main, lui sourit et un instant il voit dans leurs paumes liées l’espoir d’un presque rien. D’un tout. Mer qui les accueille comme une famille, et Shilo expire presque de soulagement les pieds dans l’eau glacée. Elle est dans ses bras de nouveau, il la porte contre son coeur. Il n’a pas besoin d’entendre celui de Sadae pour savoir qu’ils battent à l’unisson. Le monde se remet à tourner,
et s’arrête, un instant, lorsqu’elle parle.
« Oh. »
Pensées qui s’entremêlent en révélations. Elle l’aime, et il a l’impression de se noyer, et pourtant, de respirer à nouveau. Elle l’aime, et il l’a toujours su. Comme il l’a toujours aimé. Et pourtant, assailli de doutes, la culpabilité qui ne le lâche jamais, et au fond, la sensation que tout a toujours été évident. Ses mots tremblent un peu, lorsque de ses phalanges il caresse sa joue.
« I am… Not a good man. I’m not the exception, Sad. I could fuck it up. And I’m not certain how everything works. I love you too, this I’m sure of, I still really don’t know how. And what to do with it. » Abattu sous le poids de ses erreurs, il y a pourtant au fond de la poitrine, un coeur qui danse pour elle. Les certitudes ont la peau dure, et les yeux sont difficiles à ouvrir, mais Sadae est l’évidence. Il met de côté ses mensonges, pour l’instant, mots de plomb contre des lèvres qui n’ont jamais oublié les siennes. Les aveux se feront en deux temps. Il n’est pas encore prêt.
Les gestes sont tendres, caresse-papillon lorsqu’il prend le visage de Sadae dans ses mains. Il a l’air solide, Shilo. Mais au fond, il n’est fait que de verre et de coquillages prêts à se fissurer. « I’m really scared. » Terreur qui s’infiltre dans les veines, marée-frisson. La perdre serait sa perte à coup sûr, il n’en a jamais douté. « But if you want to try, I’ll try with you. » Une inspiration, les yeux dans les siens.
Prêt à se jeter dans un inconnu à la couleur Sadae.

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— 10.02.2021 —

l'aimer n'est pas nouveau, le lui dire non plus et pourtant, mélangé à la valse du ciel orangé, tout n'a plus vraiment le même sens que les je t'aime de ces dernières longues années. il y a le chemin d'une évidence qui coule sur leurs pieds, bordé par une mer aussi douce que mordante, et sadae suit son tracé sans réellement réfléchir, pour une fois, comme si rien d'autre ne pouvait la sauver que ce moment-même. comme si, depuis toujours, c'est tout ce qu'elle attendait pour que tout, tout, commence à tourner dans le bon sens. sans s'entrechoquer avec les peurs, les angoisses, les deuils, les pleurs, les silences.

les doigts contre sa peau dessinent un frisson le long de son dos ((ou peut-être est-ce la froideur de l'eau qui taquine son échine)) et, par réflexe, elle l'acceuille en accompagnant son geste. les mots de shilo ne sont pas surprenants, c'est comme si elle les avait entendus avant même qu'il les prononce. elle ne sait pas qui il veut convaincre alors qu'elle connaît déjà chaque parcelle de son coeur. "maybe you're not. maybe you're not the exception. maybe you or i will fuck it up but the only thing i absolutely know is that i've never felt this way for anyone même pas noya qui complétait le puzzle laissé à l'abandon qu'ils sont, pas même lui, la deuxième moitié de tout son être qui n'arrive qu'à se sentir un peu complète qu'auprès de lui. and maybe that's it, that's the only thing that should matter. maybe we're wrong, maybe we shouldn't do this but i... really really want to kiss you again." le visage blotti dans les paumes de l'enfant de la terre, ses pieds se hissent pour combler les centimètres qui les séparent et cueillir ses lèvres à nouveau pour en goûter la nouvelle saveur, celle qui ne la fera pas fuir juste après, celle qui a le don de lui donner espoir.

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— 10.02.2021 —

Le creux des vagues est glacé,
mais entre ses bras, il ne fait plus froid.
Shilo ressent tout. Les terreurs, les doutes, les erreurs à ne pas commettre et celles qui sont trop lointaines -trop graves- pour être réparées. Les mensonges encore sous la langue, qu’il ne veut pas délirer maintenant. Rompre la magie serait un crime, et ses mains sur les joues de Sadae ne se changeront pas en chaînes. À leur manière d’être, toujours en demi-teinte, ils se comprennent -et on pourrait dire que rien n’a changé si tout n’était pas si différent. L’amour est un supplice. Il ne l’a jamais compris, ou apprivoisé, pluriel pour Noya et elle, incandescent parfois, absent, souvent. Mais le coeur palpite de milliers d’étincelles, lorsqu’elle sourit.
Ça doit bien ressembler à ça.
Une évidence.
et lorsqu’elle franchit l’infime espace infini au creux de leurs sourires, que le baiser qu’elle lui donne dépasse toutes les tendresses, il soupire presque de soulagement contre ses lèvres. C’est dans un rire de gamin qu’il lui répond, les bras ancrés serrés au creux de sa taille qui la portent pour la faire voler juste au dessus des vagues, tandis que la déferlante le submerge, lui. Il n’y a rien d’autre au monde qu’eux et leur amour si brut qu’on ne sait quoi en faire, roche aux angles épineux qui renferme le diamant. « Can you kiss me again ? » et il a Sadae enchaîné à chaque battement de son coeur.

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— 10.02.2021 —

protégée de ses bras, sadae ne ressent plus le vent qui s'engouffrait encore entre leurs deux corps avant d'en réduire l'espace. ses mains accrochés au t-shirt de shilo lorsqu'elle s'élève pour s'oser à déposer ses lèvres sur les siennes, elle finit autour de son cou, les phalanges à la naissance de sa nuque et les cheveux qui chatouillent sa peau. c'est peut-être tout ce qu'il leur manquait, de s'accorder à voir qu'il ne reste plus qu'eux — plus qu'eux dans un monde où elle se perd et ne retrouve que shilo comme bouée de sauvetage, le seul homme sur cette terre à qui elle sait donner sa pleine confiance. c'est drôle comme sensation, c'est étrange même, de se sentir si bien près de lui quand elle s'est persuadée tant d'années que leurs âmes sœurs ne pouvaient que s'effleurer.

sur la pointe des pieds, ses yeux se perdent sur les traits qu'elle connaît déjà par cœur, qu'elle redécouvre après toutes ces années en caressant du bout des doigts sa tempe pour en dégager les mèches que le vent s'obstine à faire voler. elle n'arrive pas à regarder ailleurs ni même à retirer ce sourire de ses lippes, encore moins lorsque les mots de shilo finissent par s'échouer contre ses tympans. alors sad dépose une million de baisers pour tout ce temps où elle ne l'a pas fait. "enjoy those now, i won't do this everytime." taquinerie qu'elle continue de faire éclore sur ses lèvres encore et encore — elle qui n'a pas le romantisme dans les veines, elle se surprend à aimer l'étincelle qui se cueille au gré du coucher de soleil.

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— 10.02.2021 —

Poids des incertitudes partagé à deux, mais chacun est au moins sûr des sentiments qui consument. Il rit comme un idiot, sûrement, lorsqu’elle dépose des baisers en caresses de papillon sur ses lèvres, pique éternel qu’il lui reconnaît bien. Lorsqu’il saisit sa taille et la porte au dessus du sol aussi aisément qu’elle était un oiseau de passage, il fait mine de la jeter à l’eau, sans aller jusque là. « What do you mean I cannot ask  for kisses whenever I want ? » Mais le poids des deux bascule, et dans un éclat de rire, Shilo et Sadae entre ses bras se retrouvent emportés par les embruns. Une vague trop forte lui fait boire la tasse, et lorsqu’il se lève trempé jusqu’aux os, il sait qu’il a l’air dépité. « Oh fuck ! » de sa poche gouttant d’eau salé, il sort une boite au liseré rouge. « I wanted to ask you out to the Valentine’s Gala but I guess these are going to taste like sea salt now. » les chocolats à l’intérieur de la boîte ont l’air d’avoir baigné dans leur propre bouillon. Mais Shilo n’arrive pas à voir ces dernières minutes comme un désastre.