le sac pèse lourd sur son épaule, rempli de bouquins et d’annotations hasardeuses, celui qu’elle traîne le long des couloirs jusqu’à passer les chutes d’eau qui n’arrivent plus à impressionner quiconque habitué à la vie de mahoutokoro. lundi et la semaine se noie déjà sous les devoirs, les rendus, les oraux - à peine les examens terminés, sad se fatigue sous les tâches que les professeurs lâchent au-dessus des têtes étudiantes. pourtant, de son plus grand sérieux, les yeux cernés par la fatigue quotidienne, la daichi monte les escaliers jusqu’à la salle des archives et en passe la porte pour se perdre dans les milliers de papiers. elle n’a rien prévu d’autre aujourd’hui, sad, rien que des heures consacrées à la recherche d’anciennes affaires poussiéreuses pour appuyer son devoir sur une affaire entre sorciers et moldus. passion débordante feinte à la perfection ; si le sujet semble intéressant, elle souffle déjà face aux cartons qui l’accueillent et dans lesquels elle devra fouiller.
les lumières déjà allumées de la pièce agrandie sur-mesure témoignent d’une autre présence et, pourtant, sad n’en porte pas réellement d’importance ((si elle savait)), se perd sur les repères des rayons pour trouver ceux qui lui serviront. son regard s’aventure dans l’un d’eux où une silhouette se dessine dans le fond et, il ne suffit même pas d’une seconde pour qu’elle en reconnaisse la forme.anh thu peinte en toile de fond contre les livres et les feuilles de papiers volantes, anh thu et son aura qui se glisse jusqu’au fin fond de son ventre pour en faire craquer des étincelles. sad a le menton haut qui se faufile, qui ne le regarde plus, qui se glisse de plus en plus près selon les étages qu’elle cherche. elle fait semblant de ne pas la voir, semblant qu’elle n’existe pas ((n’y arrive pas)), se perd dans l’effluve de son parfum trop familier pourtant à quelques mètres, l’attention dans un gouffre de souvenirs violents, qui pourraient se ranger dans un carton sur un de ces étages mais qu’elle laisserait ouvert, béant, peut-être même déchiré sur les côtés puis dans le fond. fragile bout de carton qui contient les restes d’un sentiment amer qui se confond à la chaleur qui embaume surprenament son cœur.
depuis combien de temps?
elle n’a pas compté les années, sad, a laissé tomber comme on laisse tomber quelque chose qui nous importe peu. pourtant, elle y a laissé un bout de coeur, probablement d’âme aussi quand elles se sont retrouvées dans une impasse. un peu comme ce rayon sans issue au fond. elle y a laissé un bout de vie en silence, sans rien dire, sans rien faire, sans la retenir, sans se battre, et le goût dans sa bouche est presque douloureux quand anh thu est près d’elle après… tout ce temps.
le silence.
le néant.
rien.
ça résonne dans sa poitrine comme un coup de tambour trop fort près de son oreille, ça résonne plusieurs secondes, donne le vertige même, et sad reste de marbre face à ces cartons, cherchant sans conviction les dates et les noms qu’elle a notées sur un papier. distraite, elle ne dit pourtant rien. rien que son souffle qui s’emprisonne dans l’encre des archives, se calque aux mots pour s’imprimer pleinement, ce souffle qu’elle pourra rechercher plus tard si l’envie lui prend ((non, elle n’y pensera plus)) quand le regret grondera dans la poitrine et qu’il sera l’heure de se faire un peu plus mal. quand, avec le recul, elle se dira “pourquoi je n’ai rien dit?” sans pour autant chercher à changer le cours des choses. attendant simplement que l’une d’elles finisse par briser la glace.
les lumières déjà allumées de la pièce agrandie sur-mesure témoignent d’une autre présence et, pourtant, sad n’en porte pas réellement d’importance ((si elle savait)), se perd sur les repères des rayons pour trouver ceux qui lui serviront. son regard s’aventure dans l’un d’eux où une silhouette se dessine dans le fond et, il ne suffit même pas d’une seconde pour qu’elle en reconnaisse la forme.
elle n’a pas compté les années, sad, a laissé tomber comme on laisse tomber quelque chose qui nous importe peu. pourtant, elle y a laissé un bout de coeur, probablement d’âme aussi quand elles se sont retrouvées dans une impasse. un peu comme ce rayon sans issue au fond. elle y a laissé un bout de vie en silence, sans rien dire, sans rien faire, sans la retenir, sans se battre, et le goût dans sa bouche est presque douloureux quand anh thu est près d’elle après… tout ce temps.
le silence.
le néant.
rien.
ça résonne dans sa poitrine comme un coup de tambour trop fort près de son oreille, ça résonne plusieurs secondes, donne le vertige même, et sad reste de marbre face à ces cartons, cherchant sans conviction les dates et les noms qu’elle a notées sur un papier. distraite, elle ne dit pourtant rien. rien que son souffle qui s’emprisonne dans l’encre des archives, se calque aux mots pour s’imprimer pleinement, ce souffle qu’elle pourra rechercher plus tard si l’envie lui prend ((non, elle n’y pensera plus)) quand le regret grondera dans la poitrine et qu’il sera l’heure de se faire un peu plus mal. quand, avec le recul, elle se dira “pourquoi je n’ai rien dit?” sans pour autant chercher à changer le cours des choses. attendant simplement que l’une d’elles finisse par briser la glace.
skate vibe, mk.