When I R.I.P ft. somi

"Well this new blueberry matcha bubble teaz aint that bad, i mean, bobas are  quite easy to swallow ... It's a ten for me !!" dit le garçon en levant sa boisson en direction de son amie. Si elle veut le goûter c'est maintenant ou jamais , car il risque de tout avaler très rapidement, pour ne laisser qu'un fond de glaçons dans le fond du gobelet.

C'est donc après quelques minutes de marche en plein cœur de la forêt qu'Andrea decide de s'arrêter. La fin d'aprem-midi sonne et étrangement, il ressent une présence familière. Peut-être avait-il signer son territoire à quelques mètres il y a de ça plusieurs jours mais quoi qu'il en soit, cet endroit précis semblait être le bon pour s'asseoir et profiter du moment avec sa meilleure amie. Oh. Il ne l'avait pas amenée ici par hasard. Pas elle. Il essayait juste de se préparer pour mieux amener le sujet ensuite.

D'un coup de baguette il écarte les branches et feuilles du sol pour ensuite faire apparaître un tissu plus confortable qu'il n'en a l'air. Il invite Somi à s'asseoir puis fait de même, posant son bubble tea dans un coin pour venir poser sa tête contre les cuisses de son amie. Il n'y avait pas de quoi se méprendre, c'était quelque chose qu'il faisait souvent et avec pas mal de monde dont il était proche, Somi en particulier. Retirant sa chaussure gauche à l'aide de son pied droit, puis inversement, le Kasaï laisse ses pieds prendre un peu l'air, ces derniers toujours aussi bien cachés par des fameuses chaussettes lui ayant valut la risée de certains et le respect d'autres, pour diverses raisons. "ain't we happy right now?" demande-t-il à son amie avant d'émettre un baillement. Il en profite pour se redresser légèrement et sortir une cigarette qu'il s'empresse de s'allumer. Tige de tabac au doux goût de fruits des bois avec cela dit un léger arrière goût amer. "I think I've already told you that on your birthday but I'm really sorry for what happened between us during Halloween and stuff and...you know, as a friend, I know it sounds cheesy but I just want the best for you and I want you to...you know...I want you to feel safe with me and stuff and I know we're still young and anyway." Finalement le garçon se stoppe pour mieux inspirer le bout de sa cigarette et recracher une fumée blanche prenant alors la forme de son patronus, un renard sautant de point en point avant de s'estomper peu à peu. "I have to tell you something quite important. I just don't know how so, I'll tell you maybe later ?" L'attrapeur esquisse un sourire en direction de la chanteuse avant de planter de nouveau sa cigarette entre ses lèvres. "And no, don't worry, I'm not quitting THD, not yet, not this season at least. Anyway tell me more about your projects, do you think you're gonna make Woodstick ? I mean, I hope so. I want to see this big girl singing in front of thousands and thousands of people. Heard that your kpop band was coming back, Hogwarts brothers as well lol. I know someone who's gonna hook up again" toujours ce même sourire au bord dès lèvres, le britannique essaye étrangement de gagner du temps. Maintenant qu'il a partiellement annoncé ce qu'il devait dire, il semble en avoir désormais plus vraiment envie. Rien d'étonnant venant du Davis national. Plus embêtant pour lui et Somi cela dit. Car il sait, il sait que ça va la démanger de savoir. Et lui, aussi près qu'il se dit l'être, ne l'est peut-être pas.

10 ans. 10 longues années durant lesquelles il s'était caché. Par envie mais surtout par obligation. Et si , là, aujourd'hui il était sur le point de lui dévoiler toute la vérité c'était juste parce qu'il le devait. Parce qu'il était fatigué de devoir mentir pour tout, et peut-être aussi parce que plus il vieillissait plus il pensait à ce futur beaucoup trop flou, partiellement existant. Et peut-être que ces idées de futur, aussi floues soient-elles aussi grises soient-elles, il avait besoin de les adresser à quelqu'un.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Une branche craque sous ses pieds. Semelles trop fines pour cette balade - imprévue -  en forêt. Comment se douter que la dégustation de bubble tea les amènerait finalement à gambader dans les bois ? Chaque caillou et irrégularité du sol est percevable sous la fine semelle de ses sandales mais, pour une fois, aucune complainte de sa part ne vient alourdir leur promenade. La paille dans sa bouche est en partie responsable de son silence - un bubble tea offert est toujours à savourer. Leur promenade prend d'ailleurs l'allure d'une dégustation en plein air. Hm, hm. Somi commente le verdict de l'anglais sur le thé qu'il a choisi et vient poser ses lèvres sur la paille tendue vers elle. Une première gorgée pour la découverte. Les arômes amers du matcha sont atténués par la douceur de la myrtille. Une deuxième gorgée pour apprécier. Et elle se recule pour le laisser récupérer sa boisson. « It's nice, good choice. » approuve-t-elle en proposant à son tour à Andrea de goûter son bubble tea. Le même que d'habitude, à une exception près, les billes de tapioca avaient été remplacées par des perles de sirop au citron. Combo appréciable pour le mélange thé vert et sirop de fraise qu'elle prenait habituellement. Fruité, sucré, tout ce que la sorcière aimait.  « We should try the new shop at fuji next time. » planifie-t-elle déjà. L'île de Minami resterait une île magique tant que des bubble teaz continueraient d'ouvrir boutique à Kantô.  

C'est avec plus de lenteur par rapport à l'anglais que Somi évolue dans la forêt en suivant une destination que seul Andrea connaît. Mais lorsque ce dernier s'arrête la blonde a à peine le temps d'en faire de même pour éviter la collusion. « Here ? » questionne-t-elle en regardant autour d'elle. Petite clairière protégée par la cime des arbres. Ils seraient assez abrités pour profiter de la fraîcheur des bois - c'était un bon moyen d'échapper à la chaleur de ce début d'été. La sorcière s'assoit là où un tissu fraichement posé recouvre le sol. Elle réajuste sa jupe et c'est ensuite Andrea qui vient la rejoindre au sol. Sa tête vient se loger sur ses genoux. Ain't we happy right now ? L'idole sourit et prend le temps de contempler la nature vrombissante autour d'eux. « Of course that we are, l'une de ses mains ne tarde pas à se perdre dans les bouclettes brunes du kasai, i like these kind of moments. » Elle faisait références à toutes ces journées passées ensemble où le temps semblait se mettre en pause. Son index vient jouer avec une mèche d'Andrea et s'amuse à l'enrouler de son doigt. Elle l'écoute soigneusement même si l'évocation de la soirée d'Halloween lui arrache une grimace. « It's fine now. We should try to keep moving on from this night, right ? » Il y a ce besoin de s'assurer que la nuit maudite ne viendrait plus nuire à leur amitié. L'étudiante laisse continuer le sorcier mais une ride inquiète se forme entre ses deux sourcils. L'expérience des années lui souffle qu'Andrea n'a pas organisé cette balade au hasard ; l'anglais a quelque chose à lui dire. Quelque chose d'assez important pour devoir établir un cadre privé et confiant. Bingo. Ses doutes sont rapidement confirmés par le préfet. Ses mains se figent doucement et la boucle avec laquelle elle jouait jusque-là s'échappe de son doigt pour venir chatouiller la tempe du jeune homme. Bien sûr, que ça ne concernait pas leur équipe de quidditch. Somi savait, pressentait, qu'il s'agissait de quelque chose d'assez important pour laisser le temps à Andrea de rassembler son courage. « You know that it's way too late for confessing your love, right ? » Plaisanterie déjà faite cent fois, mais elle rappelait autant de souvenirs touchants que de drôles et embarrassants moments. Somi était décidée à lui laisser le temps qu'il faudrait pour évoquer ce qui tenait tant à cœur à Andrea. En attendant, la chanteuse joue le jeu et se laisse distraire. Le bout de ses doigts reprennent machinalement leur jeu dans les boucles anglaises. « What's your plan for the next season then ? I can't imagine our team without you but you deserve to play pro-games. You'll shine even brighter. » Elle marque une pause pour prendre une gorgée de thé. « Talking about quidditch i'm kind of scared about mahou's cup. » Comment réitérer leur exploit de l'année dernière quand il ne restait plus grand chose de leur cohésion d'antan ? Le début de son été tournerait autour du Quidditch, comme toujours, pour le meilleur et pour le pire. Puis, peu importe les résultats du tournois, ses vacances seraient dédiées à son activité professionnelle. Cette fois, pour la préparation du Woodstick. « Actually…  l'idole se penche vers l'oreille d'Andrea, yeah it's already settled that i'm gonna perform at Woodstick. The new ceo is so efficient, i got a lot of stuff to work on thanks to her. » Les examens terminés et le début d'année scolaire à peine entamée lui permettaient de pouvoir suivre les plans proposés par Lior. « I still can't believe it's happening… and yeah dut's coming again so it means that maybe kookie will watch me on stage, meaning i have to be perfect, dit-elle d'un ton déterminé, imagine : me in the backstage perfectly prepared - well dressed up, make up on point - bumping into him, him looking at me and…  and… - Somi s'interrompt car ses rêveries comportaient habituellement un baiser digne du plus grand shojo - and we… talk. » La fin de sa rêverie tombe à l'eau à cause de sa censure. Elle se racle la gorge. « Anyway… » un rire gêné qui ponctue sa digression. Somebody's gonna hook up again. L'image d'Evie se dessine immédiatement dans sa tête. Les problèmes rencontrés avec les fans du groupe américain valaient-ils le coup pour retenter l'expérience ? .... Somi présente aurait répondu que oui tant la britannique lui avait raconté son expérience avec un joli sourire aux lèvres. « You don't mind ? Her hooking up with someone else ? » Impossible de refreiner cette question quand bien même l'anglais lui avait soutenu qu'Evie et lui ne seraient jamais un couple.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Un sourire se propage sur les lèvres du garçon à mesure qu'elle joue avec ses cheveux. C'était un geste qui le détendait particulièrement et il se laissait facilement aller quand une main se proposait pour se glisser dans sa tignasse. En l'occurrence, Somi n'avait pas à demander et il n'avait pas à quémander. D'aussi loin qu'il s'en souvienne, cela s'était toujours fait naturellement. Aussi naturel qu'un câlin ou autre accolade faite entre amis. "Okay okay let's just forget about it" il se retient de rouler des yeux, se contentant juste de sourire. Il tire sur sa cigarette et s'étouffe presque avec la fumée en entendant les paroles de Somi. Il était trop tard pour confesser son amour c'est ça ? le brun recrache sa fumée par les narines avant que le nuage ne se transforme en un coeur éphémère qui se fragmente en plusieurs morceaux. "huh...you wish…” sourire en coin il fixe la demoiselle quelques secondes pour la mettre exprès dans l'embarras. “but you wouldn’t be ready to fall in love with me again tho, it would be a disaster, it would destroy your braincells and stuff but don’t worry, what I’m gonna tell you is… is way more impactful than tell you that I love you young lady " il marque une nouvelle pause puis pouffe de rire nerveusement avant de se redresser légèrement lorsqu’elle entame la conversation sur le Quidditch.

"Mmmh ...I don't really know ? I mean. I want to stay with you guys. And for now, since I'm still studying I can do both so it's good for me I guess. As long as you're here, I'm here" clin d'oeil à l'intention de la chanteuse. "Three Headed Dogs is my family, I would not leave you unless I get a massive, strong, big and majestic opportunity. For now, it's all about "pourparler" you know ? It's a lot of administrative things and a lot of training. To be honest as I already told you I enjoy KnK, it's a good way to improve myself, it's a good way to make money not gonna lie, but I know I don't belong to this team. I belong to UK, I belong to THD and that's it. so I'll see. If there is an opportunity in Europe I might be accept it. But a life without you ...mmh I don't know" Et dans le fond tout était un peu plus compliqué mais ça lui il lui expliquerai à un autre moment. "wow.. if you're stressing about Wizard Bowl, what I AM supposed to say ? To be honest... I don't want to participate in it either. I'm gonna do it of course, but I'm so afraid to see our team losing. I mean.... it's gonna be so hard to perform as good as last year. But here is the thing crybaby… " Commence-t-il avant de venir pincer sa joue. "We already won. We won more than we could possibly get. We won last year. Think about it, the team who's gonna lose two years in a row. we already won we're the favorite. And it's okay if this year we don't own the game Somi, it doesn't make you less efficient. I'm not gonna be fired from KnK , I'm not gonna lose my contract if I lose the game. And you're not going to stop singing because we're losing this year. And Evie won't stop creating beautiful broomsticks, and...think about the team. We've been through so many. People went, people came. We didn't had time to do some good training and it's okay." il lui sourit de nouveau puis replace sa tête sur les jambes de la batteuse.

Ne s’attendant pas à ce qu’elle se penche vers son oreille pour lui parler du Woodstick, Andrea a un petit mouvement de recul “Oh god that’s awesome ! The big girl is gonna perfom at Woodstick ! We need to celebrate this, you hear me ? Oh my merlin ! So  you’re gonna get some free tickets for your bf and your bff, right ?” ne jamais oublier le côté pratique, jamais. “man that’s crazy… You’re gonna... oh gosh, I should hug you, but I’m so lazy right now…” riant à moitié il se contente de récupérer son gobelet et de boire les dernières gorgées de sa boisson tandis que Somi invente son cinquante-neuvième scénario de sa rencontre avec l’un des chanteur de DUT. Cette histoire, il l’a entendue des tas de fois. Et à chaque fois la rencontre est différente. “Wow… did you just read me the synopsis of a wizzpad fanfic or what ? anyway, I hope you’ll finally meet him tho. What if the guy is a small bean ? Like, your height ? I hope your imagination was this fertile when you were ten and that i was obviously the man of your dreams, you big brain ! ” En imaginant la scène, le préfet rigole à sa propre blague et s’étouffe avec une boule de tapioca qu'il finit par avaler. Puis vient une remarque à laquelle le garçon ne s’attendait pas. Cette question sur Evie qui, avouons-le ne met clairement pas à l’aise. Légèrement paniqué, le garçon se contente d’aspirer tout le résidu de boisson stagnant dans le fond de son verre. S’il avait pu y aspirer les glaçons, il l’aurait fait. Et à la place de la voix du jeune homme, résonne seulement le bruit de raclement de paille au fond du gobelet. “it’s time for me to play that thing we call a….Joker” la lâcheté à l’état pur. Non. Il n’aime pas parler de sa relation avec Evie. Il préfère quand on l’oublie. Ce n’est pas de la honte, juste de la gêne palpable. “What about you ? Heard you went on a walk with our dear Komodo’s captain ? Oh god ! His birthday was lit ! but anyway, is everything okay with Kei ? Didn’t see him in a while, got news from him tho, but I mean, the both of you, I might need some news from you, I’d love to see the lady version, it’s always you know, full of details” il lui fait un clin d’oeil puis ferme les yeux, heureux d’avoir pu changer de sujet rapidement pour éviter de répondre à la question sur Evie. Le détournement de sujet, c’était son activité favorite depuis des toujours.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Offusquée, Somi l'était. Sa main se porte à son coeur et tout ce qu'elle offre au brun qui la fixe est un regard outré. « I could fall in love with you and still be perfectly normal, rétorque-t-elle sans ciller, I'm an expert at falling in love, don't you dare underestimate me. » Sa mine sérieuse disparaît au bout de plusieurs secondes pour ne laisser qu'un sourire goguenard. Sa curiosité est cependant piquée au vif lorsque Andrea mentionne à nouveau la révélation qu'il a à lui partager. « Is it something good ? s'enquit-elle discrètement, or bad ? » la batteuse fixe le vide - pourquoi l'avait-il fait venir jusqu'ici ? - puis son regard s'accroche aux volutes de fumée expulsées par le préfet. Par réflexe, elle s'amuse à passer son index dans l'un des coeurs. L'émanation garde sa forme et vient s'enrouler autour de son doigt comme une bague immatérielle. « Married. » Elle s'esclaffe. Et secoue son doigt pour faire disparaître le coeur. Divorced. Ou peut-être pas puisque la chanteuse pose un regard intéressé sur l'anglais lorsque ce dernier lui explique son plan de carrière. Elle acquiesce plusieurs fois entre chaque phrase. « Life without me… répète-t-elle avant que son verdict ne tombe, boring, elle continue, sad, réfléchit à son vocabulaire, tasteless. » Entre chaque mots, ses doigts tapotent sur le front de l'anglais pour les lui rentrer dans le crâne puis ils glissent à la lisière de sa crinière bouclée. « Can't you stay in Japan ? - non, la question a été posée maintes et maintes fois mais Somi persiste et espère que la réponse de l'attrapeur ne finisse un jour par diverger, we'll become like those old  school friends gathering once a year for a big bbq meeting, bringing their kids, sharing tips about education and on how to choose a good melon. » Sa voix prend un ton rêveur. C'est comme si la scène se jouait devant ses yeux. Un jardin à la pelouse si verte qu'elle ne pouvait être que factice, une piscine - pas trop grande - autour de laquelle des enfants se pourchassent - impossible alors pour les adultes de ne pas les surveiller du coin de l'oeil car une chute arrivait toujours trop vite. La grande table de jardin recouverte d'une nappe blanche achetée pour l'occasion et tous leurs amis accaparés par des discussions sur leurs années de fac. Quelle galère. « A nightmare, un frisson fait trembler ses épaules, let's stay young forever and let's meet as much as we can. » Moue boudeuse. Et l'anglais en profite pour venir pincer sa joue. Bien sûr, que perdre le tournois scolaire ne viendrait pas ruiner l'avenir dont elle parlait. « Actually, i'm stressed about winning…  soupire la joueuse, don't you remember how you stupids boys fought over a game ? » L'esprit de compétition avait bien failli faire des ravages entre Keita et Andrea. Impossible d'oublier la première dispute à laquelle elle avait assistée. Et la blonde avait du se ranger du côté d'Andrea et de leur équipe. Chose qu'elle n'était plus certaine de vouloir assumer une seconde fois. Les changements incessants dans leur équipe leur volerait certainement la place de favoris du tournois, aucune honte ne pouvait être retenue contre eux alors que leur équipe ne connaissait qu'un manège incessant de nouveaux joueurs. S'ils gagnaient par contre…  la déception des autres équipes et leur colère seraient à nouveau tournées vers eux - et celles de Keita aussi, songe-t-elle avec un pincement au coeur.

Le sujet change pour le meilleur : son exploit de l'été, le woodstick. Et sous les célébrations de son meilleur ami, les bras de Somi s'agitent pour mimer l'une de ses chorégraphies. « I'll get you as many tickets as I can, i swear. » Ce n'était qu'un rendu minimal pour tous les bubble tea offerts. « Hug me later, concède-t-elle, don't move. » La blonde penche sa tête en arrière pour faire glisser les dernières perles de sirop dans sa bouche et pendant son action, Somi manque de s'étouffer. « He's tall, premièrement il fallait rétablir la vérité, elle connaissait la taille de Kookie, son groupe sanguin et la couleur si particulièrement particulière de ses yeux, and at ten i wasn't daydreaming about you, jeez. » Elle lui lance un regard noir. Regard perçant qui s'accentue encore lorsque le kasai refuse de répondre à sa question. Joker. Bien sûr. Le sujet Evie était proscrit lorsqu'il s'agissait de rappeler qu'ils avaient dépassé le stade de l'amitié lambda. « You're not fun. » proteste-t-elle en imitant la voix d'Andrea. Car c'était l'un des reproches qu'il lui adressait habituellement. Le malotru, expert en diversion, s'aventure  sur un autre sujet. Geonu est évoqué. La blonde se braque malgré elle. « Why ? elle  récupère une fine branche avec la laquelle elle s'amuse à tracer des lignes au sol, am I still not allowed to be seen near him ? » L'idole se mord la langue. Sa frustration n'était pas dirigée contre la bonne personne. Elle reprend plus calmement. « Yeah, it was fun. He wasn't expecting the surprise. » Elle s'autorise un rire sincère ; ils s'étaient bien amusés, la soirée n'avait connu aucune anicroche. Cependant quand le brun mentionne Keita, Somi se tend à nouveau. « Did he talk about me to you ? » Elle lui fait signe de lever la tête, le temps de se dégourdir les jambes et l'invite à nouveau à prendre place. « It's been one year, you know, elle-même a encore du mal à le croire, that we're together. Most of the time, i feel like he's really mine but some little times he feels like a stranger. » Elle prend une inspiration pour quelque chose qu'elle n'avait jamais partagé jusque-là. « There are still so many things I can't share with him, so many things we need to talk about but when i'm with him, my head gets empty and…  I just want to enjoy my time with him, elle se tait une seconde puis ajoute d'un air coupable, and… i kind of like meeting his expectation, meaning there are things i can't tell nor show. » Pour rester parfaite aux yeux de celui qu'elle aime, les secrets et sombres anecdotes ne pouvaient être discutés. « and the girl i am kind of wants him to yell at me , elle ricane - consciente de l'impression masochiste qu'elle donnait, I mean I need him to make me spill who i am, and who i am is not the pretty perfect Somi. » Elle soupire. Y avait-il eu un temps où elle n'avait pas eu à prétendre ? « But since he likes The Somi, elle mime des guillemets, I shall give him what - who - he likes...  » Alors le cercle est infini et rien ne peut changer. « Because I love him. » Parce que s'il y avait une chose qui guidait ses choix dans la vie c'était bien l'amour.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] C’était fou comme tout pouvait être aussi simple et à la fois compliqué avec Somi. Andrea savait pertinemment qu’il pouvait tout lui dire, et à la fois tout lui cacher. L’un n’allait pas sans l’autre. Protéger pour mieux profiter. Et si le sourire du garçon se veut si brillant face aux paroles de la chanteuse, c’est pour mieux cacher le reste. Tous ces non dits qui s’accumulent dans un coin de sa tête. Is it something good or bad ?  Bonne question. Lui-même ne saurait le dire. Il se contente donc de hausser les épaules. “It’s neither good nor bad, it just has to be said. It’s like I’m telling you i’m getting married, it’s not good or bad, it’s just happening. It’s the same thing here anyway, let’s talk about it later” Il n’avait pas envie d’insister, pas maintenant. c’était déjà assez difficile comme ça. Il s’était déjà imaginé la scène des tas de fois, à 15 ans, à 18, à 19, tout le temps. Il n’avait de cesse de s’imaginer la réaction de sa meilleure amie à sa révélation. Persuadé qu’elle le verrait différemment et que cette annonce tirerait un trait définitif sur leur amitié. Peut-être serait-il le cas ? Peut-être pas. Il fallait se rendre à l’évidence, est-ce que Rose ne parlait plus à Andrea parce qu’il était lycanthrope ? Non. Bien sûr que non. Ils s’étaient compris l’un et l’autre. Est-ce que Evie avait arrêté toute relation avec le britannique lorsqu’ils en avaient parlé et qu’elle avait émis ses doutes sur sa condition ? Non, là encore. Peut-être que Somi en ferait partie. Peut-être qu'elle accepterait. Mais peut-être pas non plus. Il se rappelait parfaitement qu’elle les avait en épouvantard. Et ce n’était pas une chose qui avait su rassurer le garçon.  

La discussion s’enchaîne sur des sujets par-ci et là. Andrea fronce les sourcils en entendant les nouveaux scénarios sortis tout droit de la tête de son amie. Comment vouliez-vous qu’il ne panique pas à l’idée de faire son coming out lunaire, quand la demoiselle avait une imagination si fertile ? “Thanks god I’m not planning to get married or have children” sourire aux lèvres, il croise ses mains derrière sa tête. “I don’t want to stay in Japan but all my friends are here… and I...somehow need this place to survive but I want to work in my country. I don’t know, I want my country to be proud of me ? Anyway don’t worry for us, I’ll stay as long as i can near you” il lui tapote le haut de la tête avant de dériver leur discussion sur le quidditch. “come on man, stop bring it up that story again , you know Keita didn’t play fair by acting like a child at the end of the match” lance-t-il en soufflant légèrement. Et ça il n’en démordrait pas. Il n’aimait pas qu’on l’accuse d’avoir semé la pagaille entre eux, alors que la seule chose que le préfet avait fait, était d’avoir gagné le tournoi. Quant à la réaction des autres, il n’en était certainement pas responsable. “I thought the story was behind us ?! And to be honest I don’t care if people, Keita or not Keita, are hating us because we played well. We had a good year, I know it’s not going to happen a second time. But if it does, just let's be happy and that’s it. anyway let’s stop talking about it, it’s useless”

Et c’est ainsi que leur conversation dérive sur le Woodstick puis sur les artistes qu’elle espère voir, puis sur Evie. Il lui tire la langue lorsqu’elle l’imite puis finit sa cigarette avant de laisser le mégot se désintégrer par magie. Vient alors les questions un peu plus personnelles. Au fond, Andrea s’en fichait un peu de savoir que Geonu et Somi se côtoyaient toujours. Ce qui le dérangeait un peu plus était la position de Keita.

Après tout il s’agissait de son meilleur ami, et malgré le fait qu’il tenait à Geonu et Somi comme à la prunelle de ses yeux, il n’était pas certain qu’agir de la sorte permette à Keita de garder confiance en lui. Autant dire que l’égo du Savage augmentait aussi vite qu’elle descendait quand quelque chose le contrariait. Du moins, c’est ce que le bouclé avait pu observer ces derniers temps. “I don’t remember him talking about you to me. To be honest, we mostly don’t talk about you, not that we got priorities subjects of conversation, but you know, as we say… snitches before titties” il lui offre un sourire désolé, levant machinalement ses mains et haussant ses épaules. Il finit finalement par se redresser pour etre plus concentré sur ce que Somi lui dit. Son regard se pose rapidement entre les jambes de la demoiselle, non pas pour une pensée déplacée, loin de là. Il pense simplement au fait qu’il aurait souhaité avoir quelqu’un contre qui pouvoir laisser son dos reposer, et échanger un moment intime.  “Okay I’m hearing what you are saying and… what you’re telling me… I mean… according to me, what you feel is totally normal. First of all, we all want to be perfect. We all have a vague idea of what perfect is, but no matter what we all want the best and want to be the best for the people we love. I mean, has that never happened to you with your parents ? You want to be the best, so you just show them what they want to see. I’m doing it, you’re doing it, we’re all doing it. If you think Keita needs to know what you’re hiding from him, just tell him. If you think he doesn’t need to, just keep it to yourself. But don’t forget one thing, the same way you are hiding things from him, he’s maybe hiding things from you. Because you both want to show the perfect version of yourself. We all have our secrets okay ? It takes time to show our real self to someone. You know, I… Actually, what you feel about Keita, is what I felt about you. And I’m still feeling it about you. I mean…” Il s’arrête un instant, repensant à ce qu’elle lui avait dit à propos de la soirée d’halloween. Elle ne voulait pas qu’il lui en reparle. Elle ne voulait pas mais il le ferait tout de même. Do you remember when I told you that you should accept me with my flaws ? that’s the same shit here, you’re afraid that he doesn’t like your flaws. But, I mean, flaws are made to be hated, and that’s it. I’m sure you hate Keita because he’s drinking so much and sometimes he has borderline behavior, but you love him anyway. He’s going to do the same thing with you. I mean, if he loves you, if he’s happy with you, as long as you’re happy, as long as you’re both happy together,  this guy is gonna accept your flaws and turn them into qualities, he’s a wizard isn't he ?” Andrea lève un sourcil,et marque une pause, esperant avoir pu redonner du courage à la jeune femme.

“you know I personally spent years lying to people, lying to you, lying to everyone, and first of all, lying to myself. I’ve been doing it, I’m still doing it, and I for sure will continue. What I understand through years is that lying doesn’t make you better, it doesn’t make you nicer, it doesn’t make you become the person you want to be. It just alienates yourself because you keep on thinking it’s not important, you underestimate your problems. You’re happy, you don’t want to pop the bubble you created because it’s your safe place. Lying or just not telling what you want to say has become your self place, as it did for me. It became your safeplace because you keep on drawing suns and clouds in your sky so nobody will see the thunder behind clouds waiting  for months maybe years to explode. You can’t protect people from yourself, you can’t make them happy either. They have to do it by themselves. You don’t have to meet their expectations. I’ve been lying to you and to everyone because I thought it would be better for you and for me but now, I tried to meet expectations, and now I just don’t want it anymore.  I just feel like an usurper. As for you,  you don’t have to feel like an usurper to Keita. You don’t have to meet his expectations, because I think he doesn’t even have any. You love him and I think he’s grateful for that.  You don’t have to give him The Somi you think he wants, you have to give him the Somi that you are. And if he doesn’t want this Somi, it’s okay, another man will give you a go, I’m pretty sure about that.”

Et le garçon ferme enfin la bouche, les yeux étrangement humides. Pas assez pour qu’il pleure heureusement, juste un trop plein d’émotions. Car ça l’énerve, de savoir qu’elle aussi se retient d’être elle-même pour répondre à des exigences qui ne devraient même pas en être. La gorge sèche, autant par l’émotion que par son débit de parole, le garçon retire le capuchon de son gobelet pour attraper deux trois glaçons et les mettre directement dans sa bouche, afin de les croquer.

When I R.I.P
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] « You're weird. » Elle recule pour mieux fixer Andrea d'un air jugeur. « A wedding is a good thing usually. » Bien sûr que la japonaise avait les images de ses lectures en tête et les happy ending de tous les dramas qu'elle avait regardé aux côtés de Gin. « At least, assure-t-elle, ours will be good. » Car c'est ce qu'ils méritaient. Chacun. Selon elle. Et qu'il lui paraissait impossible de laisser Andrea s'engager dans un mariage seulement ni bon ni mauvais. Les propos du préfet ne lui échappent cependant pas. La nouvelle qu'il a à lui annoncer n'entre dans aucune catégorie. Et plus l'anglais parsemait d'indices au fil de leurs échanges moins Somi arrivait à deviner une thématique. Elle lève les yeux au ciel lorsqu'il affirme ne vouloir aucun mariage, aucun enfant. Puis le patriotisme d'Andrea est à nouveau mis à l'honneur, sentiment auquel la jeune femme peut s'identifier. La sorcière avait imaginé de nombreuses fois ce que sa vie aurait été si son école de magie s'était trouvée dans un autre pays ; aurait-elle continué à construire sa vie loin des terres nippones ? Non, bien sûr que non.

« … Maybe, yeah. » Elle grimace comme si l'aveu lui coûtait. Oui, peut-être que Keita n'avait pas été tout à fait fair play à la fin du match. Mais reprendre parti une nouvelle fois contre Keita, contre les GSP, la stressait. Les interactions entre les matchs la stressaient. Les nouveaux membres de leur équipe la stressaient. Ses performances la stressaient. Et Nae la stressait - même sans rien faire.  L'attrapeur des THD avait pourtant raison. Ils avaient déjà prouvé une fois que leur équipe pouvait être meilleure que les autres. Cette année, c'était au tour de leurs concurrents de faire leurs preuves. « You're right, avoue-t-elle au bout d'un moment, but let's stop talking about this yeah. There's still a bit of time ahead of us anyway. » Cogiter, sur quelque chose qui leur prendrait de toute façon chaque minute de leurs journées dans quelques semaines, ne servait à rien. Ils auraient bien d'autres occasions pour reparler de ce tournois. Le sujet devient alors plus personnel mais Somi tente une pointe d'humour lorsqu'Andrea joue, encore une fois, la carte bros before hoes. « So you guys are not talking about how cute I am ? - une pointe de déception dans la voix - Thats' a bummer. » Elle, pourtant, profite de ce tête-à-tête pour livrer quelques inquiétudes jamais partagées jusque-là. Il ne faut que quelques phrases de sa part pour que l'attrapeur s'enflamme dans un discours qu'elle tente d'écouter jusqu'au bout - ou presque. But don't forget one thing. « Yeah I know but- » tente-t-elle de couper, sans succès. Sauf que la suite la tend soudainement. Les mots employés la font grimacer et la japonaise s'empresse de corriger les paroles énoncées. « I don't hate him for that, réfute-t-elle d'un ton ferme, it's just…  annoying. - silence songeur - sometimes. » tempère-t-elle encore avant d'enchaîner. « He tries his best to be more cautious about it, you know. » Peut-être qu'Andrea ne connaissait que son bro, le Keita qu'il retrouvait en soirées, pour des instants jamais très sérieux - et jamais très sobres. Mais Somi accueillait le Keita qui réussissait parfois à réclamer sa présence au lieu de céder à la tentation d'une ivresse. « It's not the same thing, what do you mean ? Being a sore loser is a flaw, being clumsy is a flaw, taking drugs is not, it's a dangerous behavior. » Sa voix s'élève plus qu'elle ne le voudrait. La comparaison d'Andrea lui paraît absurde. Le nœud du problème se présente alors encore une nouvelle fois devant eux. « And being here doesn't mean I'm fine with it, I just… I try my best to not think about it. » soupire-t-elle en se laissant tomber en arrière. Le sol réceptionne durement son dos. La kasai prend une profonde inspiration pour se calmer, technique efficace puisqu'elle laisse Andrea continuer sa réflexion. Finalement l'anglais la laisse une nouvelle fois pensive puis Somi finit par acquiescer. Keita avait déjà montré qu'il était prêt à accepter chacune des faiblesses de la sorcière. Elle le savait, au fond. Alors peut-être était-ce simplement elle qui n'arrivait pas à les admettre. Comme disait son ami, les mensonges étaient devenus bien trop récurrents pour cacher les problèmes rencontrés ces derniers mois. L'analyse de l'attrapeur lui semble un peu trop proche de la vérité mais la rassure un peu. S'il arrivait à la comprendre et s'il se retrouvait en elle, cela voulait dire qu'elle n'était pas folle - ou bien l'étaient-ils tous les deux. L'idole choisit de garder le silence, sachant qu'il comprendrait qu'elle adhérait à ses mots.

Un long moment passe, sans qu'aucun d'eux n'ose reprendre la parole. Le bras le chanteuse se lève, la paume de la main vers le ciel pour réceptionner une feuille tombante. « So… dit-elle finalement calmement, what do you want to tell me so bad ? » Ses doigts se referment sur la feuille qu'elle s'amuse à froisser avant d'ajouter à l'attention de son ami, très sérieuse. « No more lies. »

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Si vous vous demandiez comment Andrea et Somi avaient fait pour arrêter de se parler pendant plusieurs mois, Andrea aussi se le demandait. Sourire aux lèvres, il fixe la demoiselle discuter mariage. Il n’écoute pas vraiment ce qu’elle raconte. Il est juste content de retrouver leurs conversations sans queue ni tête. Car c’est ce qu’il aime avec elle, cette capacité à pouvoir parler de choses sérieuses, et de choses un peu plus irréalistes. Il s’adonne à cet exercice avec plaisir. Car elle est toujours partante pour tout. Et elle est à l’écoute. Parfois un peu trop. A trop s’inquiéter, comme le ferait une sœur ou une mère. Lorsqu’il parle trop. A trop sermonner, comme le ferait un frère ou un père. Mais elle l’écoute, avec le sourire, toujours. “I’m sure yours will be unforgettable, plenty of flowers and good food, and a beautiful wedding dress” Il l’imagine, stressée, dans une robe blanche, a vouloir tout organiser, à s'assurer que chaque invité trouve sa place au sein d’une célébration qui n’est pourtant faite que pour elle. Le plus beau jour de sa vie.

Et plus les discussions s'enchaînent, plus Andrea s’éloigne du sujet principal, de la raison pour laquelle il l’a emmené ici, à cet endroit précis. Il essaye simplement de la détendre, mais ses propos sur Keita ne semblent pas la mettre à l’aise. Il sent dans sa voix qu'elle a quelque chose à défendre. Il ne dit rien mais n’en pense pas moins. C’est beau l’amour hein ? A défendre les actes des uns, et à accuser ceux des autres. Il la laisse s’exprimer comme elle l’entend : être sur la défensive. Si Keita était là, il serait probablement fier qu’elle le défende autant. Mais c’était quelque chose auquel Andrea s’était fait. Il n’était pas, et ne serait jamais celui dont on prendrait la défense. Parce que pour x ou y raison, il était celui qui devait apprendre à se contrôler. Parce qu’il était celui sur qui la faute reposait toujours. Ce n’était pas un leurre, juste un fait. “Yeah, I’m sure he’s cautious about it, and I’m sure he does love you. But as I said, if you have to tell him something, just tell him”. Le kasaï s’éclaircit la gorge mais ne répond plus. Laissant alors un silence s’installer entre leurs deux corps. Se mordillant l’intérieur de la joue par automatisme, il fixe Somi de nouveau, comme pour imprégner son visage, de peur que ce soit peut-être la dernière fois. Il finit par fixer un autre point un peu plus vague derrière elle, le cerveau inventant pour la énième fois de sa vie, une manière appropriée de lui dire la vérité. Puis finalement Somi rompt le silence en posant cette question qui noue instantanément l’estomac du garçon.  Le coeur se met à battre beaucoup trop rapidement et les coups de dents contre l’intérieur de la joue se font plus violents. Une cigarette pourrait arranger tout ça. Gain de stress instantané. Peur bleue de devoir dire la vérité. Peur que tout ne change. Peur de ne pas être accepté. Peur qu’elle ne comprenne pas. Peur de trop se dévoiler.

“I….” il soupire avant de s’humecter les lèvres. “I’m sorry I don’t know how I’m supposed to tell you that…I wish there was a good way to tell it.  And I don’t want to be too formal…” Il lui sourit et vient lui frictionner les cheveux doucement. “I don’t want you to think I’ve been lying to you on purpose. I want you to be sure that you understand what I’m saying when I tell you that I did this to protect you, and to protect our friendship, because our friendship is the only thing i do care about... But now it’s so complicated not telling you things. I’m trying to be short...I’m sorry…”  Sa voix semble soudainement plus faible et moins sûre. Comment avouer ça ? Par où commencer ? Il n’y avait pas de bon chemin pour ça. Zero mode d’emploi, juste du courage pour refermer un livre et en ouvrir un nouveau. Qu’il pense plutôt au bénéfice de tout lui dire. Le soulagement qu’il aurait, chaque mois, à ne plus mentir. Le soulagement de ne plus avoir à retenir ses pensées, aussi noires soit-elles. Mais que gagnerait-il en échange ? Il n’en savait trop rien. Probablement de la pitié dont il ne voulait pas. Ou peut-être une curiosité perverse dont il ne voulait pas non plus. Il voulait juste vivre sa vie comme il l'entendait après tout. Et en mentant autour de lui il se mentait à lui-même. “I’m sorry, it’s quite difficult to explain...because I don’t know where to start. I don’t want to be cliché and stuff, I don’t want you to worry…” Il souffle de nouveau, repensant soudainement à cette conversation qu’ils avaient eu à Halloween. Il ne voulait pas que ça recommence. “You’re my friend Somi, you’re my very best friend. And I’m so so so happy to have you. I wouldn’t be here without you. Because you helped me a lot. WIthout knowing it, you stopped me from doing weird things, and… I’m so sorry for being this asshole with some issues always trying to fuck up his life. I wish, I truly wish I could be anyone but me, but it’s life, I’m me, you’re you. and now I need you to know things.” Il esquisse un sourire d’empathie, peu sûr de lui, peu certain qu’elle comprenne. Car il est beaucoup trop brouillon, car il ne sait pas par où commencer. Comment lui dire ? Y aller en crescendo ou en decrescendo ? Comment on annonçait ce genre de choses ? Okay peut-être commencer par le début. Ou peut-être par la fin ? Est-ce que ça changerait vraiment quelque chose ? Putain non Davis. Pas les larmes. Elles arriveront le jour où tu perdras un match de Quidditch, pas avant. Andrea reprends toi. Tu vas pas la quitter. Elle va pas te quitter. Pas vrai qu’elle va pas te quitter. C’est qu’une maladie. Tu vas pas la tuer. Tu pourrais. Mais tu le feras pas. Elle va pas te quitter. Et si elle te quitte alors c’est pas une vraie amie. Respire Drea. Respire. Allez. Tu vas pas mourir, pas maintenant.  Pas maintenant qu’elle sait. Tu mourras quand t’en auras marre et que ça sera trop difficile. Mais pour le moment tu survis. Alors tu vas remonter tout ça et lui dire. “So loooong story short… I don’t know if you remember what happened between 1995 and 1998...but the Lord took over the whole country...trying to kill as many muggle-borns as he can… and my family, I mean a small part of my family was known to be affiliated with these supremacist ideas.... Anyway, in 2003, when I was kid, I was already into Quidditch, and my father knew that. So we went to a Quidditch Cup, a big one. I was around 6 years old and you know, I was with my family, my uncle, my cousin we were all sleeping together in a big tent. And I can’t remember why, I just, you know…’ le garçon prend de nouveau une pause, fixant le sol. Il ne savait pas pourquoi il lui racontait tout ça. Est-ce que cela avait vraiment un sens? Est-ce qu’elle comprendrait ? “I just woke up this night, and then, I got attacked. I got attacked by someone suffering from lycanthropy…and… and then… I don’t why, I don’t know how, but I managed to survive. And, as you know magic always comes with a price, so I was left with you know that lycanthropy thing all over me...and...then…and then here i am…”.

Le souffle court, le coeur prêt à s’arrêter, il sent ses larmes monter et les deux iris émeraudes s’humidifier, il garde pourtant un sourire presque amusé de la situation “I’m now turning into a … into a werewolf every damned month, and it has been so hard lying to you and to everyone for more than ten years. I know it seems so easy to say, but it’s not. And i’m deeply sorry… I know I’m not a good friend but...”   I’m just afraid that you wouldn’t like me anymore. “I've already lost people because of that, I lost myself because of that, and I didn’t want to lose you because of that, because i love you so much Somi, and I’m a coward, and I didn’t want you to see the, you know, the monster part. and it’s not easy, and now i’m just sick of it. I’m sick of finding new excuses every single month to preserve our relationship. I tried as much as I could, but seeing you worrying for me everytime just made me sick. Again I’m sorry, I wish you had a not so problematic friend” souriant faiblement il se redresse alors pour venir l’encercler de ses bras dans un dernier geste courageux. Il avait fait la moitié du chemin. Il ne manquait plus que le reste. Toutes les autres informations. Sa relation avec son corps, ses morsures, ses transformations, ses drogues, sa relation à l’amour, à la vie, à l’avenir tout simplement. Des tas de choses qu’il n’était peut-être pas encore prêt, ni à affronter, ni à raconter. Après tout, il venait de lui dire la vérité. Un seul mot. Celui dont elle était le plus effrayé. "I'm so sorry..."

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Des années qu'ils ont les mêmes rituels, les mêmes conversations sans jamais se lasser de partager des points de vue souvent bien différents - voire opposés. Des années à se côtoyer quotidiennement ou à se regarder vivre de loin et pourtant. Somi n'avait jamais eu l'impression de connaître Andrea par cœur. Les méandres de son cerveau restaient un mystère qu'elle n'espérait plus élucider. Une partie de sa vie était aussi une énigme. Parce que, petite déjà, Somi s'était demandé où est-ce que son meilleur ami allait chercher toute sa tristesse. Et jamais, Somi n'avait eu la réponse à cela. Tout ce qu'elle savait c'était que ce mal-être était là. Impalpable mais toujours là. Et avec les années rien ne s'était vraiment arrangé. « Be ready to be my witness. » le prévient-elle avec un sourire amusé. Et si Somi fait toujours preuve d'optimisme en parlant de leur futur inconnu, c'est parce qu'elle voulait être sûre de donner une raison à son meilleur ami d'aspirer à quelque chose de lointain. L'inclure dans son futur à elle pour lui rappeler qu'il ne pouvait pas la quitter trop tôt. Comme ça avait déjà failli être le cas.

Seulement Somi est loin de se douter que, cette fois-ci, l'un des mystères qu'elle n'espérait plus élucider se dévoilerait de lui-même. Elle incite le sorcier à lui confier ce pourquoi ils étaient venus se cacher dans la forêt et Andrea coopère enfin. Mais les précautions qu'il prend ne lui ressemblent pas. La sorcière se redresse doucement, comprenant que quelque chose de sérieux est sur le point d'arriver. « Don't worry about me, le rassure-t-elle immédiatement, just say it without thinking too much. It's fine. » Plus facile à dire qu'à faire, elle le savait. L'envie de prendre la main de son ami est là mais la demoiselle sait que ce n'est pas le moment pour établir un tel contact. Les tourments qu'Andrea traverse se reflètent dans son regard alors, la cadette sait, qu'elle doit simplement faire preuve de patience, lui laisser le temps qu'il faut pour trouver comment aborder le sujet qui le tracasse. Elle l'écoute plus attentive que jamais. You're my very bestfriend. «- You're mine too. » I'm happy to have you. « - Me too. » Entre chaque mot, l'idole lui assure qu'elle ressent pareil de son côté. Mais une peur indéniable commence à la gagner. Qu'allait-il lui annoncer ? Qu'est-ce qui demandait autant de précautions vis-à-vis d'elle et de leur relation ? Des affreux scénarios lui traversent l'esprit sans savoir que la vérité est peut-être pire. Andrea démarre un récit. Elle secoue négativement la tête à sa question. Les dates du mage noir qui avait sévi en Europe n'étaient que des connaissances qu'elle ressortait parfois en cours et oubliait aussitôt. Elle tend à nouveau une oreille attentive, les deux yeux rivés sur les lèvres de l'anglais pour être sûre de ne manquer aucune syllabe. Malgré ça, Somi n'est pas certaine de comprendre où est-ce qu'il veut en venir avec cette réunion de famille. Des images floues s'impriment cependant dans sa tête pour illustrer l'histoire contée. Des illustrations sanglantes accompagnent l'attaque de ce petit garçon imaginaire qu'elle n'arrive pas à affilier à Andrea.

Il continue. Mais la jeune femme n'arrive toujours pas à saisir l'information cruciale qu'il essaye de lui faire comprendre. Ou bien peut-être refuse-t-elle de concevoir la possibilité qui se dessine avant la fin de l'histoire. Mais les mots frappent et la figent. Lycanthropy. Werewolf. Elle sent son souffle se couper et la suite des paroles de son meilleur ami lui semblent très lointaines. Impossible. La sorcière refuse. Peut-être qu'un refus effacerait tout ce qu'elle venait d'entendre ? Peut-être que tout était encore arrangeable, oubliable ? Rien de tout ce qu'il lui avait dit ne semblait réel. « You're lying. » lâche-t-elle après un trop long silence. Ca lui semblait le plus plausible. Il avait inventé une histoire pour la préparer à ce qu'il avait vraiment à lui annoncer. Pourtant, lorsqu'elle le regarde, Andrea semble sérieux et grave même lorsqu'il s'approche d'elle. « You're wrong. » affirme-t-elle sans esquisser de mouvement vers lui. Qu'attendait-il pour lui dire que ce n'était qu'une plaisanterie ? Pourquoi s'amusait-il à lui raconter une chose aussi cruelle ? Pourquoi. Il n'avait rien à en tirer. Et là était le problème. Jamais son meilleur ami n'aurait pu lui faire une blague douloureuse car rien de bon ne pouvait sortir de cela. « It doesn't make any sense ! » s'écrit la chanteuse en repensant à toutes ces années vécues côte à côte. Et comme toujours, comme toujours, ses émotions s'éveillent avec force. La jeune sorcière prend son visage entre les mains quand le premier sanglot d'une longue série lui échappe. « I don't understand. » Elle gémit. Les paumes de ses mains viennent frotter ses yeux. Si, elle comprenait. Et c'est ce qui lui brisait actuellement le cœur. « Why are you telling me this now ? » pleure-t-elle. Le mystère d'Andrea aurait du rester un mystère. « I can't believe how many times you lied to me. » Toutes ces transformations couvertes par des mensonges. Toute cette partie secrète de la vie de son meilleur ami. Et… cette nature qui réveillait en elle quelque chose qu'elle n'arrivait pas à réprimer. Une peur impossible à dissiper au fur et à mesure que le mot loup-garou s'associait à l'image de l'anglais. Ses mains quittent son visage pour qu'elle puisse les regarder ; les frissons dans sa nuque se répandent le long de son échine. Sa respiration s'accélère, ses mains se mettent à trembler sans qu'elle n'arrive à le cacher. C'est la même angoisse, la même terreur incontrôlable qu'elle sentait se répandre dans son corps lors de ses face à face avec  un épouvantard transformé. Ses larmes redoublent sans qu'elle n'ait l'élégance de les essuyer car devant cet ami ce sont des mots inattendus qu'elle prononce. « … I'm sorry. » I can't help it but be scared. Et c'est pas juste. Alors tout ce qu'elle peut faire c'est s'excuser de ressentir ça. S'excuser de ne pas pouvoir esquisser de mouvement vers lui. « I don't want to be scared but, elle essaye de bouger mais ses jambes lui semblent sur le point de céder sous son poids, I am. » Elle tremble. « I'm so scared. » se désole alors Somi sans oser  regarder son meilleur ami.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Le coeur battant, c’est avec bien du courage, et surtout beaucoup de honte qu’il fait face à son amie. Et à ce moment précis, il se déteste. Il se déteste encore plus que d’ordinaire. Et si ses larmes n’étaient pas encore prêtes à rouler le long de ses joues, il avait l’impression d’avoir été détruit intérieurement. Comme si l’on venait de tordre ses organes un à un avant de lui transpercer le cœur sans plus attendre. Que pouvait-il bien dire? Que pouvait-il bien répondre ? “I’m not joking Somi… I wish I was but I…” Mais les mots sont trop durs à prononcer. Les lèvres préfèrent se fermer plutôt que de bégayer encore et encore des paroles qui pourraient se retourner contre lui. “I’m sorry…” Et il répète inlassablement cette phrase. Désolé de ne pas lui avoir tout dit. Désolé d’avoir voulu préserver une amitié à tout prix. Désolé d’avoir. Désolé d’être. Elle, qui il y a encore une minute lui disait qu’elle était son amie. Elle, qui est si attachante. Il venait sans doute de tirer un trait sur cette belle relation. Cette merveilleuse amitié entamée il y a des années. Des années d’anecdotes, de sorties, d’amour, de haine, de larmes et de rires. Et tout ça, se terminerait probablement là. Avec les pleurs de l’un, et les pleurs de l’autre. Parce qu’après ça, la méfiance s’installerait. La gêne et la honte qui allait avec. L’inquiétude. Tout ce qu’il avait réussi à évincer ces dix dernières années pourrait potentiellement lui retomber dessus, et ce de plein fouet. Dieu qu’il se détestait. “I’m sorry Somi…” Et il ne savait pas quoi lui dire d’autre. “I’m not going to hurt you, I would never” il essaye de la réconforter comme il peut, tendant une main, prêt à venir caresser son visage, mais il ne fait rien, de peur qu’elle n’en veuille pas. Et parce que ce visage ne lui appartient pas. “I wish it was not so complicated, I...I’ve been struggling so much, I wanted to protect our friendship...I wanted you to be…” mais il ne termine pas sa phrase. Des dizaines et des dizaines de mots venant s’entrechoquer dans sa tête.

Et puis des souvenirs qui lui rappellent ce qu’il est réellement. Et puis des flashs qui viennent s'amonceler dans son esprit. Le loup  se sent vulnérable, mais souhaite pourtant montrer les crocs. L’anglais fait alors craquer son cou pour essayer de faire passer la douleur qu’il ressent en lui, pour détendre la bête. Ses mains griffent nerveusement la terre, arrachant au passage quelques brins d’herbe.  Et les pensées qui s’évertuent à aller et venir, toutes aussi sombres les unes que les autres. Il veut s’en aller. Voir Somi dans cet état à cause de lui, lui est bien trop peinant. Il veut partir. Une bonne fois pour toute. Là où la nuit ne fera qu’un avec lui. Là où les nuages le berceront et qu’il n’aura plus jamais à souffrir ni à s’inquiéter.  Oui s’en aller. Il y avait pensé. Beaucoup trop de fois pour un être de son age. L’envie de la quitter est si forte, prendre la fuite et la laisser là, dans cet endroit, dans cette forêt. Que pouvait-il bien lui dire ? Avait-il vraiment envie de se défendre ? Il n’y avait aucun moyen d’empêcher la réaction de la chanteuse. Elle était totalement normale. Et attendue. Comment était-on censé défendre un lycanthrope ? Comment pouvions-nous défendre le comportement incontrôlable de ces créatures qui prenaient possession de votre corps, qui faisaient partie intégrante de vous. Car quoi qu’on en dise. Andrea n’était pas qu’humain. Et si ce fait était dur à entendre, imaginez à quel point il était dur à accepter pour la personne qui portait ce fardeau. “I don’t know what to tell you Somi I’m sorry… I felt like I needed to tell you about it because I’m sick of lying..I wanted you to know the...who I truly am. I wanted you to love me this way. But I would und...understand if it’s not possible. I just…want you to stop crying please” Sa voix hésitante se veut pourtant apaisante. Il essaye de la calmer comme il peut, de peur qu’elle ne fasse une crise d’angoisse en pleine forêt et qu’il(s) perde(nt) pieds.

“Look at me Somi, please…” Finalement, il finit par prendre le quelque peu de confiance qu’il lui reste pour forcer Somi à le regarder. Il a envie de lui crier qu’il n’est pas un monstre. Qu’elle l’a aimé des années de cette manière et que rien ne devrait changer. Si ce n’est son regard sur les créatures. Si ce n’est d’accepter que son ami est juste un peu différent. “Look at me Somi, I’m begging you, look at me” et Il force encore, d’une pression avec ses doigts, pour que ses yeux noisettes viennent rencontrer leur jumelles plus claires mais tout aussi humides. “Somi I did this to preserve you, to preserve us. I didn’t want to… I didn’t want people to start hating me for what i am. I… Hey listen to me, Somi. I know I’m a coward, I know I’ve been lying to you for years, but I did it for us okay ? I did it because we were so small and fuckin vulnerable, and  I still am. And you still are but I...I just couldn’t let you with… I’m...I have lycanthropy, but you loved me this way since forever. You met me for the first time when I had lycanthropy, and I’ll leave you with lycanthropy. You loved me this way, so I’m just begging you to trust me, and not being afraid. I’m not this kind of...creature you know. I’m not the one we find in fairy tales. I’m not the Wolf of Lily Pucchini. I’m just fuckin trying to live and survive every month, step by step, trying to harm the least people possible. And I need you. I truly need you. So please, stop crying, just…” Et de son pouce il se permet d’essuyer les larmes sur les joues de son amie. “If you want to hate me, do it . If you want to leave me, do it. That’s what I’ve been preparing for so long. I can understand, I would understand. You’re not the first one, you won't be the last one. I’m just...I just need you to believe me and just understand me, please, Hey Somi, please look at me, you’re not going to meet a werewolf in their full moon shape okay ? You will never meet me this way, okay ? It’s just me… Somi...” Il attrape alors la main de la jeune femme et vient poser cette main légèrement tremblante sur son propre visage, sur cette peau abimée au fil du temps et des transformations. “Touch it, ..It’s me, It’s always been me, I… Don’t be scared” Il fait ensuite glisser la main manucurée de la japonaise entre ses boucles. Pour ne pas qu’elle oublie qu’il y a encore quelques minutes elle appréciait ce geste, et qu’elle ne devait pas perdre cette envie pour quelque chose qu’elle ne pouvait pas contrôler, qu’il ne pouvait pas contrôler.

Il finit par se détacher.  Encore une fois pour éviter trop de contact physique. Pour ne pas qu’elle panique. Il en avait pourtant besoin. Mais pas ici, pas maintenant, pas avec elle... Elle, elle devait simplement l’accepter, c’est tout ce qu’il demandait. Et même si accepter signifiait ne plus se parler pendant un temps, il le ferait. Il était en tort après tout. C’était lui le fautif. Ne pas lui avoir dit. Par peur, par lâcheté, par égoïsme. Pour se faire aimer. Oui. Ne rien dire à personne pour leur montrer ce qu’ils voulaient bien voir et bien accepter. Mais ce point de non retour était arrivé avec Somi et mentir était devenu un fardeau plus qu’une délivrance. Andrea ne sait pourtant pas quoi dire d’autre, il ne sait plus vraiment où se placer. Alors il se contente de fixer le visage de son amie. Cet air de poupée, ce visage ovale, ces pommettes saillantes, cette peau laiteuse et presque parfaite, dénuée de cicatrices, les potentielles cernes cachées par quelques touches de maquillage, les lèvres rosées prêtes à faire la moue. Rien qui ne pourrait gâcher ce visage hormis les gouttes d’eau qui perlent sur ses joues dont il est pourtant la cause. C'est qu'il en serait presque envieux, de ce visage. Sans blessure, une peau douce dès le premier toucher, pas de boutons, pas vraiment d’imperfections. Pas d’organes qui vieillissent prématurément. Pas d’épiderme qui s'abîme chaque mois un peu plus. Oui il envie son visage, tout comme il envie celui de Evie, ou celui de Keita. Il les envie tous. Et à ce moment précis, il rêve de l’avoir contre lui, encore un peu, pour lui dire une nouvelle fois à quel point il est désolé et à quel point il tient à elle. Il rêve d’enfouir son visage dans son cou et simplement de pleurer. Déverser toutes ces larmes qu’il contient depuis longtemps. Mais il doit être fort. Toujours. Toujours être fort devant Somi. Et celle qu’il faut consoler à ce moment précis, c’est elle, pas lui. “If I took you here, to this place, this is because I want to tell you these things. I want to show you about my life, as a...as a...wer...as a wolf. I want to show you what is to be a werewolf” Ce n’était pas qu’une question de se cacher une fois par mois. Il s’agissait de vivre une fois par mois en se cachant, de souffrir en se cachant. Ne pas pouvoir en parler pendant des années. Juste encaisser, encaisser et surmonter autant qu’on le pouvait. La résilience. Oui, Andrea faisait preuve d’une grande résilience à laquelle il n’aurait probablement pu pas faire face sans ces consommations et médicaments pris régulièrement. Depuis un an seulement, il pouvait se permettre d’en parler un peu plus facilement, grâce à sa meute. cette meute qui lui permettait de soulager un temps soit peu,  la douleur physique et mentale à travers le partage.

En silence, Andrea finit par s’allonger sur le sol, entre leurs gobelets vides et les quelques cendres venues tacher le tissu. Les mains croisées derrière sa tête, il fixe la cime des arbres. Il aurait souhaité quitter l’endroit mais il ne le fera pas. Il est venu ici pour s’assumer. Alors il repense soudainement à toutes ces dernières années, à tout ce qu’ils ont pu échanger. Peut-être qu’il pourrait revenir en arrière. Un sort et on oublie tout. Ne rien lui dire. Faire comme si de rien était. Continuer de mentir, mentir, et mentir encore à cette personne qu’il chérissait tant. Juste lui donner ce qu’elle voulait et continuer de mentir. Car c’est ce qu’il avait toujours fait. A 10 ans, à 12 ans, à 14 ans. Même lorsqu’il était loin, il mentait, continuellement. Parce que parfois, le mensonge, c’était peut-être le meilleur moyen de vivre la vie qu’on rêvait. Se créer une bulle de mensonge, et y croire le temps d’un instant. Espérer qu’un jour il ne se transformerait plus. Et il attendait ce jour avec impatience.

When I R.I.P
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Les mots d'Andrea ricochent en écho contre les parois de son esprit mais rien ne fait sens pour Somi. Et sans vraiment savoir à partir de quand, les larmes viennent brouiller sa vue. Le visage de son meilleur ami s'efface dans le chagrin qui l'accable. Les années passées à ses côtés se déroulent devant ses yeux. Elle revoit le petit garçon qu'elle avait rencontré dans les couloirs de l'école, celui qui avait grandi à ses côtés. A peine plus grand que les balai qu'il chevauchait. C'était impossible que la bête de ses cauchemars ait été enfermée dans cette frêle et innocente enveloppe. Impossible encore que celui qui se trouvait face à elle cache une nature si sauvage. Elle connaissait Andrea. Elle le connaissait joueur de quidditch, indéniablement doué, compétiteur et déterminé. Elle avait suivi ses progrès, encouragé ses exploits. Elle connaissait l'élève, celui en medicomagie, qui séchait trop souvent les cours mais dont il suffisait de réveiller l'étincelle et la curiosité pour se trouver face à quelqu'un de studieux et passionné. Elle le connaissait en petit ami, avait bien vu que derrière son rejet de l'engagement Andrea savait donner de l'amour à celle qui s'aventurait vers lui. Elle connaissait Andrea. Et il n'avait rien en commun avec les bêtes sanguinaires que mimaient ses épouvantards.

« Please… la voix peine à se faire entendre entre ses sanglots, stop it… » Car plus le britannique parle et plus la vérité se dessine clairement dans sa tête alors à travers sa peine c'est finalement celle de son ami qu'elle perçoit enfin. De petit à adulte, le garçon devant elle avait détenu cet  immense secret. Et peut-être venait-il de lui confier les pièces manquantes de ce qu'elle n'arrivait parfois pas à comprendre chez l'attrapeur. Look at me, Somi. Il esquisse un mouvement vers elle qu'elle se force à accepter. Elle lève le menton à la pression des doigts sur ses joues. Ses prunelles rencontrent celles du kasai. Ce n'était que Andrea. Ce n'était pas le loup qu'elle avait devant elle, mais bien son ami. Elle l'écoute malgré les tressautements de ses épaules, malgré ses mains nerveuses qu'elle s'efforçait de calmer. Il a les mots rassurant. Impossible de douter qu'il avait déjà vécu mille fois ce moment dans ses songes. Elle secoue la tête à chaque question. Et lorsque l'anglais vient poser la main féminine sur son propre visage, les doigts timides viennent tracer le contour de sa joue. « I…  elle prend une inspiration, I don't want to hate you. It's just that I'm…  la blonde sent les larmes à nouveau couler, I'm scared. » Elle se mord la lèvre de frustration alors qu'elle retire sa main. Elle aurait voulu se défaire de cette terreur qui faisait trembler son corps. « But it's alright, it will fade away eventually, songe-t-elle avec force. Son regard s'accroche à nouveau à celui du kasai, because I know you. » Elle acquiesce avec conviction. Après le choc de cette annonce, Somi tentait de rationaliser ; le garçon devant elle était celui qu'elle connaissait depuis toujours. « And i love you. » Elle s'approche. Ses bras viennent entourer les épaules du britannique dans une étreinte d'abord maladroite. « I love you… ok ?  » It will never change. Elle insiste. Car Somi sait qu'Andrea sera toujours le premier à souffrir d'un rejet derrière sa façade solide. Elle resserre son étreinte en espérant lui faire ainsi comprendre que ses craintes ne se materialiseraient pas aujourd'hui. Que leur amitié ne se terminerait pas ainsi. Mais lorsque l'idole le libère, elle reprend d'une voix tremblante. « I just need some time before talking… » Il s'allonge mais Somi n'arrive plus à en faire de même. « I want to listen to you but… une ride inquiète se dessine entre ses sourcils, il l'avait fait venir pour ça après tout, right now my hands are shaky - elle lève ses mains devant son visage pour illustrer ses paroles, and… my heart is beating fast, I… » La sorcière a l'impression de perdre le fil de ses pensées pendant qu'elle fait le tri sur l'agitation qu'elle ressent dans son corps. Elle souffle. Son regard se fait suppliant vers le jeune homme. Avec prudence, son dos regagne le sol. « Can we just stay still ? » Elle voulait écouter toutes les parties de sa vie qu'elle ne connaissait pas. Mais son corps entier lui criait encore de s'en aller. Il était en alerte. Et la lutte acharnée qu'elle menait contre son instinct monopolisait son attention. Pourtant…  Pour rien au monde Somi n'aurait voulu se trouver ailleurs.

When I R.I.P
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Le bruissement des feuilles rythme la révélation du garçon. Une légère brise qui vient faire frissonner les corps et les cœurs.  Celui d’Andrea bat à un rythme particulier. Un peu trop fou. Un peu trop loup. Un peu trop tout pour l’homme qu’il est. Et l’impression de mourir intérieurement à chaque nouvelle larme qui coule des yeux de sa meilleure amie. Il aurait tout donné pour qu’elle cesse d’avoir peur. Et pourtant,  ses paroles qui se veulent rassurantes ne semblent pas la calmer. Alors il s’y prend différemment. Et vient porter sa main à son visage. Il la laisse découvrir autrement son ami. Le regard vert de gris qui se plonge dans les noisettes voisines,  avant que les paupières ne viennent cacher une vision encore humide. Et il n’y a rien de plus apaisant à ce moment-là, que de sentir cette main, certes tremblante, mais apaisante sur sa peau. Le temps d’un instant, l’attrapeur profite de ce contact furtif, avant qu'il ne se meurt peu à peu, les doigts de la jeune femme s’éloignant un peu trop vite à son goût. I don't want to hate you. It's just that I'm…  scared. she’s scared.  Alors il ne retient pas sa main. Bien sûr qu’elle a peur. Lui-même a peur. Il a peur de ce qu’il devient. Il a peur de la finalité. Peur des réactions. Peur de son corps. Peur de ces flashs. Peur de tuer. Peur de mourir. Peur de ne pas se relever. A chaque fois. Peur de l’abandonner. Peur de les abandonner. Alors il veut la garder encore un peu pour lui. Juste un peu.  Il écoute donc la voix perturbée de la jeune femme et la laisse venir l’entourer de ses bras. Étreinte à laquelle il répond sans peine. Ce n’est pas une envie, c’est un besoin. Ses mains moites viennent encercler le corps frêle de l’artiste. Un peu maladroitement, comme toujours. Car tout est toujours si bancal entre eux, toujours un peu maladroit, toujours dans le pas assez, toujours dans le beaucoup trop. Et puis cette phrase qui se déplace sur ses lèvres pour venir décrocher un léger sourire au garçon. I love you. Il l’enlace plus fort, pose son visage contre son épaule.  Everything is okay. Everything is going to be okay.   I love you...ok ? Elle insiste. Il acquiesce, son cœur toujours sur le qui-vive. “I love you too…” Il en est sûr. Les mots sortent si facilement. “I love you too, and I’ve never stopped loving you Somi, and I will never okay ? You’re fuckin Somi, and I’m fuckin Drea, and that’s not a fuckin boggart, neither a fuckin disease which will avoid me to love you and be there when you need to...” déclaration qui se fait au détriment de tout le reste. Peu importe comment ces mots sont interprétés. Il a besoin de le lui dire.

Il se détache finalement et lui laisse le temps qu’il faut. Le brun s’allonge au sol, mains placées derrière sa tête. Il sent la peur dont elle est imprégnée. Alors il la laisse prendre son temps. Petit à petit, comme tout animal qui en rencontre un autre, le temps de s’habituer. Et il repense. à tous ce qu’ils ont vécu. Au nombre de fois où il a dû lui mentir. Au nombre de fois où il ne pouvait pas tout expliquer. A chaque excuse qu’il trouvait pour tout. A chaque minute restée dans une salle pour prendre sa potion ou autre médicament. A chaque jour resté au lit pour ne pas à avoir affronter une fatigue accablante. Il repensait à tout cela et se sentait soulagé. D’avoir quelqu’un qui savait. Plus besoin de mentir. Juste à dire la vérité. Rien que la vérité. Et se faire enfin aimer pour ce qu’on était.        

Alors pendant de longues minutes il ne dit rien. Il replace ses mains près de son corps et se contente de regarder la cime des arbres, n’osant pas contempler le corps allongé près de lui. En tâtonnant le sol, il vient finalement chercher la main de la jeune femme, entremêlant ses doigts aux siens, laissant leurs bagues respectives se frôler.  “I don’t know what to say man…”  Petit sourire. Petits mots.  Les premiers d’une longue série où il lui explique que vivre jeune avec cette maladie l’a forcé a déménagé souvent, à éviter le contact au maximum avec les autres enfants et à être enfermé dans une cave les jours de pleine lune, enchaîné comme on enchaine une bête sanguinaire. C’était peut-être parce qu’il en deviendrait une. Il s’ouvre sur sa relation avec ses parents, avec sa soeur, les raisons de leurs inquiétudes, les calmants qu’on lui a donné dès petit, pour éviter les crises, la dépendance qui s’est créée doucement. Puis les cicatrices, qui ne partent jamais vraiment, et le corps qui s’abime toujours un peu à chaque fois. La culpabilité, il en parle aussi. Celle de ne pas être l’enfant tant attendu. Il omet volontairement les derniers chapitres, ceux qui font de lui un être tellement déstabilisé qu’il a souhaité en finir plus tôt à plusieurs reprises. Il n’a pas envie de lui en parler. Pas à elle. Pas maintenant. Et il espère au fond de lui, qu’elle comprendra par elle-même. “and that’s it… sometimes I just… you know, the week before the full moon, is always very complicated, that’s why, sometimes I just don’t want people to start getting on my nerves.. Especially you actually ! Especially when… you know, I know it sounds weird and creepy but that’s a fact, I never know if I will be alive the day after, and this is… emotionally very complicated because, there’s no way of being aware and... nevermind.  If  you’re interested in what my fur is made of, by the way...it’s white. I’m a white wolf.”  Un rire puis un sourire aux lèvres, il tourne alors la tête vers elle, et resserre un peu plus sa main, caressant le dessus de cette dernière à l’aide de son pouce. A ce moment précis il est certain d'une chose, celle d’avoir fait le bon choix en s’ouvrant à elle. No regrets. Ever.

The end.