Saturday Night Live with Somi

Le stress n'est pas endémique à la jeune chanteuse, non il envahit chaque personne dans la pièce. Car chaque personne souhaite réussir cette interview, tout le monde ici présent souhaite que tout se déroule comme convenu. C'est donc dans la loge de l'artiste, que Lior vient voir sa nouvelle protégée. "Stressée ? T'inquiète pas ça sera pas en live. Je te réexplique la situation si quelqu'un l'a pas encore fait pour toi. T'as environ 30 minutes de questions réponses qui seront enregistrées pour la version magazine. Ce temps peut plus ou moins être long selon ce que tu racontes. Tu peux aussi skip les questions que tu juges trop personnelles ou dont tu estimes le temps de réponse trop long. Si tu sens que ta réponse va durer plus de 2 minutes, tu peux skip. Ce que je te conseille de faire, si la question te plaît vraiment mais que tu peux pas la résumer en quelques mots, c'est de te faire un live personnel là dessus. Ça sera un bon moyen de communication comme ça. Ensuite, après l'interview tu auras une mise en scène avec quelques réponses mais cette fois-ci filmées. Ça sera diffusé sur les réseaux du magazine par la suite, et tu pourras à volonté promouvoir sur ta chaîne. Je peux pas te dire le temps que ça te prendra mais on devrait avoir tout bouclé d'ici la fin de la journée. J'ai vérifié les questions pour la vidéo ça devrait aller. Rien de trop personnel.  Du coup dès que t'es prête on peut y aller."  Lior sort son portable et prend alors une photo de la Kasaï.

*

Une quinzaine de minutes plus tard, on accompagne la Japonaise dans la pièce où aura lieu l'interview, on lui offre au choix de l'eau plate, de l'eau pétillante ou de la bière au taux d'alcool quasiment inexistant. "Si tu veux autre chose hésite surtout pas, café, thé, bubble tea" lui propose l'un des regisseurs, qui s'apprête presque à lui lister toutes les boissons disponibles. Mais la journaliste est déjà là, sa plume à papotte à sa gauche, et l'enregistreur placé sur la table à droite. Ingéniosité du siècle sorcier, l'enregistreur est composé d'un radar permettant de détecter tout ce qui semble mensonger ou qui pourrait avoir un bon impact en tant que phrase d'accroche pour de multiples potins.
Une fois qu'elle est confortablement installée, la présentation commence. "Enchantée Somi, ça fait vraiment plaisir de t'avoir avec nous ! Je me présente du coup, je suis Erika Kimura. Donc pour que tout soit plus simple je vais te poser les questions comme elles me viennent, s'il y en a trop d'un coup hésite pas à me le dire, si tu veux skip, on skip, la plume effacera. Et ensuite on enchaînera sur une autre interview en vidéo. Voila ! Tu me dis quand t'es prête.  

*

   "Alors premièrement, comment tu te sens en ce moment ? Est ce que t'es en forme, est ce que t'as une routine spéciale pour concilier vie d'artiste, vie d'étudiante, et vie sociale ou peut être même vie amoureuse ? Le retourneur de temps est négociable ou non négociable ? Comment trouves-tu le temps de composer et surtout d'être inspirée ? Et qu'est ce qui t'inspires le plus ?" La journaliste, d'un claquement de doigts fait apparaître un verre de vin agrémenté de quelques gouttes d'eau glouglousse au cas où elle aurait besoin de rigoler même si ce que l'artiste dit ne l'a fait pas du tout rire

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Le monde s'agite et le stress est palpable tout autour de la chanteuse. Les années de pratique ne changent rien à la pression qu'elle ressent dans son ventre chaque fois que l'attente des gens est tournée vers elle. Uniquement elle. Et si c'est agréable - au fond - d'avoir toute l'attention du monde, la peur du faux pas demeure plus forte que tout. Heureusement Lior est là, figure rassurante, parmi l'agitation de l'équipe de tournage. La star du jour écoute attentivement les instructions données par sa nouvelle mentor, acquiesce plusieurs fois tout en essayant de retenir le programme. « C'est noté, confirme-t-elle, réponses pas trop longues, commence-t-elle à lister en se dirigeant vers le plateau, skip les questions trop personnelles, interview pour la presse écrite puis filmée. » De sa main, Somi adresse un ok à Lior. Puis devant le téléphone portable de l'actrice, la jeune sorcière prend une pose détendue. Un sourire confiant s'installe sur ses lèvres le temps du premier cliché, puis une moue mignonne vient le remplacer pour une deuxième photo.

Enfin, les deux jeunes femmes sortent de la loge pour rejoindre le set. Pièce simple mais assez décorée pour rendre le décor chaleureux. Plusieurs spots de lumières sont déjà installés de façon à venir éclairer suffisamment la scène et les caméras sont prêtes à enregistrer. L'idole prend place sur la chaise qui lui est réservée et, aussitôt, une maquilleuse vient faire des retouches sur le visage juvénile de la kasai. Les yeux clos pour laisser l'artiste décorer ses paupières, une deuxième voix, masculine cette fois, s'adresse à la blonde. Quelle boisson prendre ? C'était l'un des premiers tests dans les exercices medias auquel ils étaient soumis en tant que trainees. Pas d'alcool. Jamais d'alcool. « Un verre d'eau, ça va très bi…  » Le régisseur la coupe pour continuer à lui proposer tout ce qu'ils ont de disponibles mais Somi insiste. « Juste de l'eau, réitère la chanteuse, merci. » Éviter le sucre et les stimulants pour uniquement se concentrer sur les mots de son interlocutrice, tel était son motto assez strict pour lui faire abandonner un bubble tea. Et pas le temps de regretter ce choix puisque les présentations démarrent rapidement. Rien d'alarmant n'émane des premiers mots de la journaliste alors Somi hoche la tête et sourit poliment avant de lui répondre. « Enchantée, ses yeux viennent chercher le regard de son interlocutrice, merci de m'avoir invitée. C'est vraiment un honneur de pouvoir faire cette interview avec vous alors je suis…  plus que prête pour la commencer. » Un rire vient agrémenter la fin de sa phrase. Le bouton de l'enregistreur s'allume, prêt à reporter chaque mot qu'elle prononcera. Et la plume à papote se dresse, déjà à l'affût de ce que Somi racontera.

Les présentations sont faites officiellement ; Somi Hanaoka, appelée affectueusement Somichan par le public, l'idole adorée depuis son adolescence a grandi et, maintenant que la lycéenne est devenue une jeune femme, tout le monde se demande ce que seront ses futurs projets. Mais avant tout, il faut parler du présent. La première question arrive pour prendre la température du quotidien de la chanteuse. « Ca dépend, sourit-elle, par exemple là maintenant je suis très excitée d'être ici, hm… mais ce matin, en me levant, j'étais très stressée. » Un nouveau rire, volontairement timide, termine sa déclaration. De sa main, Somi vient replacer une mèche de cheveux derrière son oreille. Lorsque grattement de la plume à papote s'arrête, la sorcière continue sur sa lancée. « J'ai pas vraiment de routine mais plutôt quelques habitudes qui m'aident à trouver l'équilibre entre l'école et la musique, explique Somi, la journée je vais en cours et souvent le soir j'ai du temps pour composer, elle hoche la tête, satisfaite de ses mots, puis ajoute d'un air coupable, je suis souvent inspirée la nuit. » Ca résumait plutôt bien son quotidien globale. Ses journées ressemblaient aux journées normales d'un étudiant. « Mes études passent toujours au premier plan car j'ai la chance d'avoir mon agence qui adapte mon emploi du temps sur mes périodes scolaires moins chargées. » Son discours sonne presque un peu trop préparé. Un peu corporate. Somi ne peut s'empêcher un coup d'oeil vers Lior qui semble, elle, satisfaite de sa réponse. La blonde se détend. Et décide de continuer sur la même voie. « Ça me laisse le temps pour étudier comme tous les autres élèves et aussi voir mes amis. » Ses amis. La précision de la journaliste la fait hésiter quelques secondes. « Pour une vie amoureuse c'est un peu compliquée, ses mains se croisent sur ses genoux avant de se résoudre à enchaîner, les garçons préfèrent généralement avoir quelqu'un de plus disponible que moi. » Au fur et à mesure que les mots sortent de sa bouche, Somi gagne confiance. C'était une bonne réponse, elle en était persuadée. Son public masculin ne pourra qu'être rassuré de savoir que leur idole n'était pas la cible des garçons de l'école. Elle sait aussi qu'elle évite de mentir de plein front - la plume à papote étant assez dissuasive. Rester assez vague pour ne pas avoir à nier l'existence de Keita, mais être assez explicite pour laisser espoir aux fans d'avoir une chance avec l'idole au cœur libre. Telle une funambule, Somi avait l'impression de se balancer sur un fil. Heureusement le sujet change pour retourner sur son admirable gestion de temps. « C'est parfois fatigant mais le retourneur de temps n'a jamais été envisagé comme solution, assure-t-elle en toute transparence, c'était mon choix de devenir idole et ça doit rester avant tout une passion - elle sourit à pleine dent - je préfère être un peu fatiguée et faire quelques concessions que totalement me surmener de projets en utilisant un retourneur. » L'utilisation d'un tel objet facilitait la gestion de nombreux projets en parallèle mais n'enlevait en rien la fatigue de l'utilisateur. « Comme je l'ai dit, j'aime beaucoup composer et écrire la nuit donc généralement le temps je le prends sur mes heures de sommeil. » Elle force un rire pour dédramatiser sa situation. Il n'était pas question d'inquiéter les fans sur sa santé. Tout devait toujours paraître contrôlé et assumé. « Pour l'inspiration, hm… son regard se perd quelques instants dans le vide pour réfléchir, beaucoup de ce que j'écris vient d'expériences personnelles, mais surtout de ce que je lis ou regarde. » trop banal. La japonaise retient une grimace en jugeant sa propre réponse.

Lior écoutait attentivement les questions d'Erika et les réponses de Somi. Si tout se faisait en Japonais et que Lior était loin d'être bilingue dans cette langue, la manager avait cependant une oreillette lui permettant de recevoir une traduction instantanée. Lorsque Somi se tourne vers Lior, cette dernière lève les pouces discrètement pour lui faire comprendre que tout va bien. Son petit avis sur le retourneur de temps la fait sourire. Cela lui rappelle le scandale qui avait éclaté lorsqu'il y a quelques années, elle s'était faite repérer en train d'utiliser un retourneur de temps pour tourner deux films en même temps. Ce qui, dans le milieu artistique n'était pas quelque chose de très bien vu. Il fait dire que le retourneur du temps de manière générale était quelque chose de particulierement tabou. Lior remarque que la plume à papote semble avoir beaucoup d'encre à donner. Il faut dire qu'elle aime se mêler de ce qui ne la regarde pas.

De son côté la journaliste, Erika, acquiesce à tout ce que dit Somi. Un sourire d'ivoire aux lèvres, elle invite Somi à parler encore et encore. Plus il y en a plus ça l'arrange. "Intéressant cette histoire de retourneur de temps, mais c'est bien si tu n'en as pas l'utilisation, tant que tu es en forme c'est le principal pas vrai ! Et concernant justement ce qui t'inspire, tu as dis aimer beaucoup lire,  et écrire la nuit, c'est sur que ça ne laisse pas beaucoup de place au reste une fois que tu as eu une journée chargée. D'ailleurs, est-ce que tes amis filles comme garçons, sont une source d'inspiration ? Si tu devais par exemple décrire ton nouveau album à tes fans et à d'autres personnes qui ne te connaissent pas encore, comment decrirais-tu ce nouvel album ? Dirais-tu qu'il est inspiré de l'amour ? De l'amitié ? D'autre chose ? Qu'est-ce que tu as souhaité faire paraître et surtout par quoi as tu été inspiré ? D'ailleurs quelle est ta chanson favorite et surtout pourquoi ?

D'un geste de la main la journaliste fiat signe à la plume à papote de s'arrêter pour qu'elle puisse vérifier un peu ce qu'elle écrit. Certains mots sont en majuscules, d'autres sont raturés, et encore d'autres soulignés. Il y a beaucoup à dire c'est certain. Elle fait claquer ses doigts pour que la plume reprenne et fait comprendre à Somi qu'elle peut répondre aux questions. Les questions sur les garçons l'intéressent bien évidemment mais elle fera ça plus tard, quand le gros du sujet aura été exploité.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] La plume gratte encore un long moment après que Somi ait terminé de parler mais la starlette retient un coup d'oeil malvenu vers le calepin. Tout va bien. Son sourire papier glacé s'accentue. La journalise n'avait pas l'air d'être spécialement là pour la piéger. Peut-être pouvait-elle s'autoriser à se détendre ? Elle avait connu des interviews bien plus dramatiques, bien plus effrayantes face à des personnes qui ne trouvaient leur intérêt qu'en essayant de la rabaisser. Elle avait du répondre à des questions gênantes, intimes, humiliantes, pour divertir un public amusé par la gêne d'une petite adolescente. Elle avait du participer à des quizz, à des jeux dégradants, à des défis punitifs. Elle avait du apprendre à rire d'elle-même et des remarques sur son poids mais aussi à acceuillir les compliments déplacés sur sa silhouette encore juvénile. Le manque de respect dont elle se sentait victime avait toujours été masqué par les décors colorés des plateaux de tournage, les bruitages et autres gags insérés pour rendre le trauma des idoles plus digeste. Aujourd'hui, c'était différent. Somi était écoutée.  

« Mes amis sont une de mes nombreuses sources d'inspiration, acquiesce la chanteuse, il y a aussi beaucoup d'autres artistes dans mon école qui m'inspirent grâce à leurs créations que ce soit de la musique, de la peinture ou même du stylisme, tant qu'il y a une émotion qui s'en dégage et qui me touche d'une certain façon. » La journaliste face à elle semble réellement intéressée par ce que la sorcière explique, rebondit sur ses anecdotes pour approfondir la discussion. L'échange plaît à Somi. Et la kasai espère que Lior le ressent aussi. De temps à autre, elle s'autorise encore un coup d'oeil vers l'adulte pour s'assurer qu'elle est toujours présente. Comme un enfant cherchant l'attention d'un parent. Look at me, look at me. « L'album… la blonde sourit, il est bien avancé et… - elle feinte l'hésitation d'une trop grosse révélation - je pense que beaucoup pourront dire qu'il est plus… mature, plus diversifié aussi. Je suis sûre que chacun pourra y trouver son compte. Il y a de la pop, des sonorités plus rock, des ballades, du rnb…  et quelques surprises encore. » L'élève a retenu la leçon sur l'importance du teasing. Donner envie au public d'anticiper la sortie de ce nouvel opus musical. Somi prend son temps, consciente qu'il s'agit d'un moment clef pour sa promo. « Je pense que c'est l'album avec lequel on peut apprendre à connaître Somi 22 ans, commence-t-elle avant de développer, les fans qui me suivent déjà pourront retrouver ce qu'ils ont aimé dans mes premiers albums d'une Somi un peu rêveuse, - elle hésite, en rougit presque - un peu naïve aussi peut-être. Ceux qui continuent le parcours avec moi pourront découvrir mon évolution et voir que j'ai grandi comme eux ont aussi grandi, et ceux qui me découvriront avec cet album pourront connaître de nombreuses facettes de moi-même, les joyeuses comme les moins joyeuses que je n'osais pas forcément partager avant. » Ses doigts viennent jouer avec les pans de sa robe lorsque ses dernières réflexions ont terminé d'être partagées. « Hm, plutôt qu'être inspiré par une notion en particulier comme l'amour ou l'amitié je dirais plutôt que… qu'il couvre simplement plusieurs phases, étapes, d'une vie ? Il y a un équilibre entre des chansons joyeuses et très good vibes, d'autres plus calmes et certaines un peu plus sombres. C'est vraiment excitant de pouvoir explorer autant d'émotions et de situations ! » Elle ponctue sa remarque d'un rire, mais le coup d'oeil vers sa mentor lui rappelle qu'elle n'est pas ici pour disserter. Alors Somi s'empresse d'enchaîner. « Et pour ma chanson favorite…  eh bien, il y a Daisy qui est sortie en single le mois dernier, bien sûr qu'il fallait citer la musique qu'elle venait de publier, et une autre chanson que je ne peux pas encore dévoiler. Peut-être que les fans réussiront à deviner laquelle c'est en écoutant l'album ! » Elle montre un pouce en l'air à Erika pour tenter un geste amical. « Je travaille avec énormément de passion sur cet album et j'ai vraiment hâte d'avoir le retour du public. » Elle hoche la tête, convaincue de ses mots. S'il y avait une chose que les gens devraient retenir de cette interview ce serait la dévotion de la star envers sa musique. Même si quelque chose lui dit que les questions personnelles ne devraient pas tarder à suivre.

Toujours attentive à sa petite protégée, Lior reste en retrait mais continue d'écouter ce qui se dit sur le plateau. Elle profite qu'un des régisseur passe par là pour l'arrêter et lui demander un latte au lait d'avoine. Le genre de boissons qu'il n'y avait certainement pas en ces lieux et qu'on serait obligé de commander en extérieur. Si Lior avait mis sa carrière en stand-by cela n'avait toutefois pas effacé son petit comportement de Diva. Les équipes de tournages de Gods and Monsters de la saison 2 s'en rappelaient encore, lorsque la jeune femme avait fait retarder le tournage parce qu'elle attendait une boisson spécifique, disponible essentiellement en territoire moldu. Enfin bon comme le disait si bien Millie Strip : "paye moi en gallions je suis ton champion, mais si c'est de  l'or de farfadet, je fais ce qu'il me plaît". L'or de farfadet étant une fausse monnaie sans valeur il fallait comprendre par là que Lior n'avait pas été assez payée sur son tournage pour ne pas être exigente. Et si elle aimait l'humilité de Somi, elle allait cependant lui apprendre à ne pas se faire marcher dessus et à accepter les contrats bénéfiques pour elle.

De son côté Erika écoute toujours avec grand soin ce que Somi lui répond. Un sourire glossé sur les lèvres, elle croise les jambes et pose son calepin rempli de questions sur ses genoux. "Mmh donc cet album est basé sur l'emotion et la maturité, je vois. Est-ce que du coup tu penses que tes précédentes chansons étaient plus juvéniles, moins travaillées ? Qu'entends-tu par maturité ? La maturité d'une femme, la maturité d'un amour ? Et surtout qu'est ce qui a vraiment changé entre la Somi de 20 ans et celle de 22 ans par exemple et qu'on peut retrouver à travers ta musique et ta voix ?" Erika lui sourit, essayant au maximum d'approfondir les questions pour avoir toujours un peu plus de choses à raconte. Elle se permet de boire un peu le temps que Somi reponde puis reprend. "Je vois je vois...Et du coup chanson Daisy, est ce aussi le nom de ce nouvel album ? J'ai écouté la chanson en boucle dernièrement et j'aimerai en savoir plus dessus. Pourquoi avoir choisi le nom d'une fleur pour cet album est-ce en lien avec la maturité et le bourgeon qui éclos ? La chanson parle d'amour d'ailleurs, as-tu déjà rencontré des peines de coeurs ou au contraire une belle relation qui auraient pu t'inspirer pour cette chanson ?" c'est faux Erika n'avait jamais écouté cette chanson en boucle. Une fois. Peut-être deux mais rien de plus et quant aux paroles elle ne s'en rappelait pas.

A peine le temps de siroter son Oat Milk Latte que Lior s'étouffe à moitié avec en entendant la dernière question. "Tenez moi ça je reviens, merci" lance-t-elle alors qu'elle part demander quelque chose à un autre régisseur. "Serait-il possible d'avoir les notes de la plume à papotte une fois l'interview terminée j'aimerai potentiellement revoir certaines choses" si Lior ne trouvait pas les questions forcément trop personnelles de son propre point de vue, elle avait peur que l'idole se sente un peu perdue face à cette question. Après tout, le statut d'idole restait quelque chose de particulier.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] « Et s'ils me posent des questions sur Keita ? » avait demandé Somi après une longue hésitation. Lior n'était pas comme les autres agents avec lesquels la sorcière avait travaillé jusque-là. La chanteuse avait vite compris que sa nouvelle supérieure ne partageait pas la même compréhension envers les règles strictes auxquelles étaient soumis les idoles. Au bout de quelques entrevues, Somi s'était décidée à confirmer ce que Lior savait sans doute déjà ; que sa nouvelle protégée avait depuis longtemps transgressé le fameux dating-ban imposé aux idoles. Et s'il n'avait jamais été question au sein de l'agence d'officialiser une quelconque relation de leur poulain, ils en avaient été forcés à tolérer l'existence de son couple à condition d'une discrétion sans faille. Une discrétion dure à garder maintenant que son petit ami gagnait lui aussi en notoriété. Combien de temps pourraient-ils tenir encore avant qu'un de leurs camarades avance des preuves sur ce couple interdit ? Combien de fois encore arriverait-elle à esquiver les questions personnelles sur ses peines et joies de coeur ?

Erika, devant elle, lui rappelle de bien des manières sa propre mère. L'ironie du sort avait fait que les deux femmes partagent le même prénom. Derrière la bienveillance des mots que lui adresse la journaliste, Somi ne peut s'empêcher de se sentir toiser, juger. Les questions qui lui sont adressées la font parfois hésiter ; comment formuler sa pensée en étant sûre qu'elle ne soit pas déformée ? comment expliquer qu'elle se sentait devenir adulte sans mentionner les étapes qui l'ont forgée ? C'est l'exercice difficile auquel Somi se prête, habituée mais jamais complètement à l'aise. « Plus juvéniles, peut-être. Moins travaillées, non… car j'ai eu la chance, à l'époque, d'être entourée par une équipe beaucoup plus expérimentée que moi. Ces gens ont apporté tout leur savoir-faire et expérience pour m'aider à retravailler des musiques faites par une adolescente seule dans sa chambre et, la blonde sourit, je pense qu'on a réussi à garder l'esprit naïf mais sincère, et presque innocent, d'un journal intime tout en retravaillant au maximum la produ… - elle opte finalement pour un terme plus simple - la musique pour qu'elle délivre correctement chaque message en étant moderne et intéressante à ecouter. » Son jeune âge avait, à l'époque, été un frein pour la prendre au sérieux. Nombreux avaient été les gens à voir en elle une simple popstar éphémère. Mais, des années plus tard, Somi était encore là. Aussi passionnée qu'au premier jour mais les étoiles dans les yeux en moins. Grandir dans ce milieu n'avait rien changé à ses habitudes premières d'écriture et de composition ; tout commençait par elle, dans sa chambre, dans une salle de musique, posée dans la nature ou dans les studios de son agence. Quelques paroles notées, des thèmes trouver ou des mélodies tapoter du bout des doigts ; l'inspiration arrivait sous diverses formes. « Mais entre-temps, j'ai…  grandi. Je me sens presque adulte maintenant, continue-t-elle finalement pour expliquer son évolution, parce que j'ai plus de choses à raconter et à dire sur ce que j'ai vu, entendu ou vécu. Ma ville, Kantô, a connu des événements assez tristes qui m'ont permis de beaucoup réfléchir sur la vie… Ça a été des périodes difficiles pour beaucoup de gens mais j'ai vu une solidarité incroyable entre les habitants qui m'a énormément touchée et poussée à écrire cette année. » Kanto avait fait la Une des news pour de tristes raisons l'année dernière. « Somi 22 ans a vécu énormément de merveilleuses choses que Somi 20 ans n'aurait pas imaginé. J'ai vraiment beaucoup de chance d'avoir pu rencontrer de nombreux fans lors de concerts et événements, d'avoir pu collaborer avec des artistes aux univers différents. Beaucoup d'expériences qui font que je n'ai pas le même regard qu'avant sur le monde et…  ça se ressentira sûrement dans cet album ! » L'artiste sourit. Peut-être parlait-elle un peu trop. Somi se permet une pause le temps d'écouter les paroles d'Erika. Était-elle satisfaite de leurs échanges ? Avait-elle eu des réponses suffisamment intéressantes pour en faire un bon article ? La dernière partie de l'interview se dessine et s'annonce plus personnelle qu'avant. Somi tente un regard vers Lior, se doutant qu'elle aussi devait attendre de voir comment la chanteuse réussirait à répondre. La blonde tourne la tête de gauche à droite pour infirmer la supposition de la journaliste. « Le nom de l'album n'est pas encore choisi. » Mensonge. Le titre lui était venu dès qu'elle avait commencé à travailler dessus. Quand le sujet tourne autour de Daisy, Somi regrette presque la sortie de cette musique. Elle, savait que cette chanson, sortie pour la saint-valentin était une déclaration à celui qu'elle aimait depuis plus d'un an. Mais la musique, aussi intime était-elle pour Somi, devait être présentée comme une ballade générique. Une histoire d'amour dans laquelle tout le monde pouvait se retrouver. « Daisy… c'est tout simplement ma fleur préférée et je reçois toujours des bouquets de marguerites de la part de mes fans. Cette chanson d'amour était mon cadeau pour eux. » L'explication avait été travaillée en amont avec Lior. Pas question d'affilier Daisy à une histoire d'amour personel de la chanteuse, la seule relation à promouvoir était celle de l'idole et de ses fans. Daisy se devait donc d'être l'histoire d'amour entre Somi et sa communauté. Eux qui lui offraient des dizaines de  bouquets de marguerites, elle leur donnait en retour Daisy. « Elle est sortie le jour de la saint-valentin avec l'idée d'être une lettre que je leur adressais. » Son regard se baisse sur ses propres mains. Ça ne lui plaisait pas de renier ainsi des mots qu'elle savait tout d'abord adressés à Keita. « Des peines de coeur ? Pas vraiment, je… » commence-t-elle sans réussir à continuer. La kasai retient un soupire lorsque des réminiscences s'imposent à elle. Geonu. Le batteur avair été le premier à lui faire expérimenter l'amour et ses travers. Akira. Elle avait eu besoin de lui et son rôle auprès d'elle avait été plus important qu'elle n'aimait l'admettre aujourd'hui. Chuu. Une tragédie grecque qu'elle n'avait réussi à surmonter qu'après des mois de healing process. « Je… s'entête-t-elle une dernière fois avant d'abandonner, hm…  vous avez une autre dernière question ? » demande-t-elle finalement en sous-entendant au passage que l'interview devait se terminer.

"La majorité étant a dix sept ans, tu en as 22 et tu penses ne pas être encore assez adulte, il y a des choses durant ces cinq années qui t'ont empêché de faire des choses d'adultes ? Tu parles d'avoir grandit ces deux dernières années, tu aurais des exemples d'expérience ?" Oui Somi était trop vague et la plume à papotte n'aimait pas ça.

Très vite, Lior comprends que l'équipe va devoir couper court à la conversation. Si elle, en tant qu'actrice et mannequin s'en fichait un peu de raconter sa vie personnelle, ce n'était pas le cas de ma jeune idole qui avait une image de personne accessible à conserver. Elle se doutait bien que dans la réalité les choses étaient plus compliquées. A moins de rentrer expressément au sein de l'école, ou d'aller attendre à la sortie d'un concert ou d'un match de Quidditch, ou bien d'assister à une fansign il n'y avait pas 36000 manières de rencontrer la jeune femme. Et malgré toutes ces activités, malgré son emploi du temps elle y arrivait. Parfois fatiguée, mais il y arrivait. Et si physiquement cela pouvait être prenant, Lior ne souhaitait pas que cela le soit aussi mentalement. C'est donc sans vergogne qu'elle envoie une note magique qui apparaît instantement sois forme de post it sur le calepin de la journaliste, lui demandant expressément de bien vouloir terminer l'interview pour passer à la suite.
Un peu déçue de la fameuse note, et au vu des réponses de Somi, Erika n'a pas le choix que de faire ce qui est demandé. Elle brodera le reste à sa guise, après tout c'est elle la journaliste, elle sait ce qu'elle doit faire pas vrai ?

"Okay merci pour tes réponses Somi je vais voir ce qu'on peut faire de tout ça" a comprendre par là qu'elle était ravie d'avoir pu l'interroger mais qu'elle restait un peu déçue de ne pas avoir pu en savoir plus. "On va appeler les équipes, ils vont te changer puis on fera la vidéo, c'est principalement des questions réponses, du vrai ou faux etc, petit format court avec des questions auxquelles il faut répondre rapidement. Le tout sera filmé bien évidemment et couper au montage si besoin".

La journaliste salue une dernière fois la chanteuse et attend que cette dernière se soit un peu éloignée pour rejoindre les coulisses en faisant claquer les talons "je savais qu'elle était cucul, mais pas à ce point" dit-elle à un de ses collègues, pour exprimer sa déception par rapport aux réponses de l'interview.

Entre temps Lior revient voir Somi qui est en loge pour se remaquiller probablement et prendre une petite pause. Elle ne la trouve pas tout de suite mais lorsqu'elle finie par tomber sur elle elle lui adresse un sourire sincère et s'assure que tout va bien. "Tout s'est bien passé ? Tu souhaites faire une pause ou on enchaine ?"

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Savoir mentir était une nécessité dans son métier. Embellir la réalité qui faisait d'elle une fille comme les autres. Vendre une meilleure version de ce qu'elle était au quotidien. Parce que, ce que tous ces gens aimaient, c'était l'image d'une adolescente parfaite et sans tare qu'ils avaient vu grandir petit à petit. Et ce que cette journalisait voulait, comme tous les autres médias qui analysaient chacun de ses mots pour trouver la faille, c'était déconstruire l'image idyllique de Somi, gratter la surface pour exposer un semblant de sa vie réelle. Impossible. « [...] beaucoup de choses car j'ai toujours été très occupée, par exemple je n'ai jamais vraiment eu de temps à consacrer à une relation donc c'est quelque chose que j'aimerais pouvoir découvrir un jour. » partage-t-elle enfin, pour donner un bout de ce qu'attendait sans doute Erika. Tout le monde voulait savoir si les idoles respectaient cette clause injuste de célibat. Et Somi, dont les fans s'imaginaient sans mal, comme la petite amie idéale, devait rester accessible. Le cœur libre capable de flancher pour celui qui posterait le bon commentaire, pour celui qui croiserait son regard en concert ou offrirait le cadeau émouvant à un fansign. La réalité était toute autre. Lior le savait, Erika s'en doutait. Somi n'avait jamais été aussi inaccessible, le coeur pris au piège depuis plus d'un an par un garçon qui resterait secret. Les derniers mots qu'elle avait offert ne feraient que cacher un peu plus ce pan de vie privée.

Ses dernières réponses s'inscrivent dans la même logique ; donner des bouts de sa vie, parfois vrais parfois faux, jusqu'à la fin de la première partie de l'interview. « D'accord merci, toujours être polie avec ceux qui tiennent les plumes à papote, cette première partie était très intéressante. » La musicienne sourit avant de rapidement se détourner de sa locutrice pour gagner sa loge. Aussitôt le seul franchit, des sorciers se ruent vers elle et leur magie esthétique opère. « Erika veut son scoop. » plaisante Somi dès que Lior arrive dans son champs de vision. Avoir la brune la rassura immédiatement, depuis que Lior s'occupait de sa carrière, Somi se sentait être entre de bonnes mains. Les deux femmes voulaient la même chose ; une carrière florissante pour la fameuse Somichan. Et l'expérience de Lior était devenue indispensable pour cet objectif.  « Je crois que ça a été ? » suppose la cadette. Ses cheveux changent de forme sous la baguette de son coiffeur, ses vêtements se transforment en un ensemble plus coloré pour aller avec l'esprit pop de l'interview à venir. « Comment tu m'as trouvée ?  s'enquit-elle rapidement, soucieuse de l'avis de sa mentor, je suis prête on peut enchaîner dès que la préparation est terminée. » Cela ne servait à rien de retarder le travail. Les préparateurs redoublent d'efforts puis s'éloignent une fois les dernières retouches effectuées. « J'aime bien, mais hm…  Somi s'observe quelques instants dans le miroir de sa loge, estompe de ses doigts la couleur rouge de ses lèvres, voilà. » Satisfaite, l'idole retourne sur le plateau qui a changé de lumières.

Somi s'installe sur le même siège qu'avant, face à la même journaliste. La star se détend - il fallait absolument paraître relaxé dans ce genre d'échanges rapides. « Je suis prête, signale-t-elle, on peut reprendre. »

Tout prend rapidement place. Une petite pause le temps de se reposer un peu, de boire, de passer aux toilettes, de se changer, de refaire sa coiffure et voilà qu'il fallait déjà repartir. Lior souhaita de nouveau bonne chance à Somi et la laissa entre les mains des régisseurs et de la journaliste. Le but de l'échange était simple, poser plein de petites questions qui seraient ensuite diffusés sur les réseaux sociaux au format vidéo, tandis que l'interview menée précédemment terminerait dans un magazine. Lior aimait bien ce genre de petites interview, il y avait un côté jovial, quelque chose d'un peu plus naturel et plus instinctif dans la formulation des questions et des réponses. Et elle espérait que Somi apprécierait aussi. Cela restait très différent des formats d'interview asiatiques et cela avait aussi son petit charme car cela poussait toujours l'artiste à se montrer un peu plus transparent.

Erika quant à elle se préparait, les caméramen autour d'elle étaient eux aussi près. Elle présenta toutefois le format une nouvelle fois à Somi. "Cava tu as pu faire une petite pause ? Tu nous dis si tu veux boire quelque chose ! Bon alors dès que la caméra dit action, je vais te poser une question et il faudra que tu y répondes le plus rapidement possible sans vraiment réfléchir. T'es prête ?" Dès que Somi annonce être prête et que la caméra se met à tourner, Erika fait apparaître le prompteur et pose ses questions :
"Question 1 - quelle est ta chanson préférée et pourquoi ?
question 2 - plutôt lève tôt ou couche tard ?
Question 3 - qu'elle est la dernière personne à qui tu as envoyé un message et quel était ce message ?
Question 4 - le goût dun bubble tes a absolument goûter
Question 5 - un film que tu as beaucoup apprécié
Question 6 - le nom de ton animal de compagnie
Question 7 - ta rencontre la plus étrange faites avec un fan
Question 8 - tu chantes, tu fais du Quidditch, est ce que tu te verrais tourner dans un film ?
Question 9 - un pays que tu aimerais visiter absolument ?
Question 10 - est-ce que tu as une phobie ?
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[ Saturday Night Live ]

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Somi ne savait pas vraiment si la deuxième partie de cette interview serait plus simple que la première. Les questions s'annonçaient plus anodines mais le piège résidait bien dans la rapidité qu'on attendait d'elle pour ses réponses. Le contrôle était donc important, beaucoup plus important que lorsqu'elle pouvait prendre le temps de réfléchir à ses phrases et choisir chaque mot. Ici une erreur, une information lâchée trop vite pouvait arriver sans qu'elle ne le veuille. C'est donc pour cette raison que Somi avait décidé de…  s'inventer un jour parallèle. Non, elle ne s'était pas réveillée dans les bras de son petit ami ce matin. Elle avait ouvert les yeux dans sa chambre aux dortoirs, pas dans son appartement. Elle avait mangé un gros petit-déjeuner, pas l'espèce de poudre à diluer qu'elle se forçait à ingurgiter pour le premier repas de la journée. Ses premiers échanges avaient eu lieu avec sa manager, la sublime Lior, certainement pas son meilleur ami avec lequel elle venait tout juste de se réconcilier. Et enfin, ce soir c'était sa guitare et sa grosse couverture moelleuse qui l'attendaient, pas son équipe de quidditch dans un quelconque bar qui servait de la bière. La journée de Somichan avait été banale et rien d'étrange ne s'y cachait. « Très bien ! » répond la chanteuse avec confiance.

Lorsque la caméra commence à filmer, Somi joue le jeu. « Attendez, je…  Elle se saisit du verre d'eau posé devant elle pour en boire quelques gorgées, fait semblant d'être soulagée, voila ! Je suis prête. » Elle rigole puis se redresse sur son siège lorsque la première question est lancée. Une chanson préférée ? Facile, les fans le savaient déjà. « Ca change de temps en temps en fonction des périodes mais… souvent c'est Hotaru de Maiko Fujita ! » Elle ajoute en s'adressant à la caméra. « Ecoutez-la, elle est incroyable ! » Puis la question suivante arrive et sa réponse aussi. « Couche tard !  » Plutôt facile à deviner. « Mon dernier message… hm, à Lior ! Ma manager. Je lui disais que j'étais stressée pour cette interview !  » Elle force un rire pour camoufler son premier mensonge. « Mais tout va très bien finalement, n'est-ce pas ? » La pêche aux compliments était un sport que Somi appréciait toujours. Comme les bubble tea qu'elle consommait à l'infini. « Matcha latte avec des bobas fraise, c'est… super bon ! » Mais tous les bubble tea sont incroyables, non ? Somi fouille dans sa mémoire pour la prochaine réponse attendue. Un film ? « Hm… Seaside Stranger ! » Oh oui. Son petit coeur avait été en peine lorsque le film s'était terminé. Même Andrea avait été étrangement silencieux. « Luna ! » Elle a presque l'impression de participer à un quizz - dont ses réponses ne pouvaient être que correctes. Une agréable sensation ! « J'ai rencontré une fois… hm, la petite sorcière réfléchit - où avait-elle rencontré de nouveau cette fillle ? OH ! Une fan avait gagné un concours pour me rencontrer mais durant la rencontre elle n'a rien dit. Aucun mot… et c'était au debut de ma carrière alors j'ai cru que j'avais loupé quelque chose avec elle. » Bien sûr que ce n'était pas sa rencontre la plus étrange. Somi avait connu bien d'autres cas beaucoup plus effrayants et malaisants. « Mais il s'avère qu'elle devait juste être très timide ? Je sais pas vraiment mais l'ambiance était très bizarre. » Il s'agissait surtout de ne pas froisser des fans qui pourraient se reconnaître dans les anecdotes qu'elle racontait. Ou au contraire, les inciter par mégarde à vouloir renchérir dans la bizarreries pour s'inscrire dans la mémoire de leur idole. « Totalement ! Ce serait génial de pouvoir tourner dans un film…  ou dans un drama ! - la star croise les doigts face à la caméra - Je suis même prête à prendre des cours d'acting. » Elle avait fantasmé de nombreuses fois d'être à la place de la jeune actrice de son drama préféré du moment. « J'aimerais vraiment visiter Paris ! » commence Somi en étant attirée par la silhouette de Lior dans un coin de la pièce. Elle a presque l'impression de la voir lever les yeux au ciel alors l'idole percute rapidement son erreur et corrige. « … la France. » précise-t-elle pour mieux coller à la question. « J'ai peur du…  oh, la chanteuse hésite à partager l'information. Cette peur était facilement utilisable par ses adversaires sur le terrain de quidditch. J'avais le vertige avant mais j'ai beaucoup travaillé dessus pour pouvoir jouer au Quidditch. » Elle prend un air fier, satisfaite de ses progrès. « Et maintenant c'est de l'histoire ancienne ! » Enfin presque. Elle sentait encore ses jambes trembler lorsque le sol s'éloignait un peu trop, laissait bien souvent son partenaire batteur suivre les attrapeurs en haute altitude. Et lorsqu'elle n'était pas sur un balai - l'outil dans lequel elle plaçait le plus sa confiance - la peur bloquait encore ses mouvements.

Les questions s'enchaînent et Somi semble prendre plaisir à y répondre. Ce sont les fans qui vont adorer. Ceux et celles qui adorent connaître des anecdotes sur leurs artistes préférés. C'est un moyen pour eux de se sentir un peu plus proche de l'artiste en question très certainement. C'est un moyen de se dire, "ah super, mon artiste préféré et moi aimons le même film, nous faisons la même chose le matin, nous aimons le même genre de vêtements, wow mon artiste préféré et moi avons fréquenté la même maison à Hogwarts ou a Mahou, cela est définitivement un signe que nous pourrions nous entendre". Oui. C'est un moyen comme les autres de se convaincre que nous aimons la bonne personne. Pas seulement pour ce que celle-ci exprime à travers son art, mais aussi à travers son esprit. Car après tout, sériez vous si attaché à quelqu'un s'il ne vous inspirait pas ? Si son art ne vous faisait pas transcender ? Et puis il y a le but ultime, bien évidemment, la reconnaissance, la rencontre. Le rêve de se dire que vous n'êtes pas un fan dévoué pour rien. Le rêve de rencontrer cette personne en dehors d'un écran. Le rêve d'avoir une infime part du cerveau de votre artiste préféré qui, inconsciemment, sait que vous existez. Car après tout, qu'est ce que la vie sans la reconnaissance d'autrui ? Encore plus lorsqu'il s'agit de quelqu'un que vous admirez. Alors Lior sourit en entendant les réponses de Somi. Elle est mignonne dans ses réflexions, intelligente dans ses réponses. Elle en donne assez mais pas trop.

Erika quant à elle accepte les questions au fur et à mesures, réagissant sans vraiment rebondir car elle doit de toute manière suivre une trame bien inscrite sur sa fiche. Souriant à certaines, elle sait que tout n'ira peut être pas dans la même interview, il faut bien nourrir les différents réseaux, pas vrai ? "Tu as peur du vertige ? Wow eh bien t'as bien travaillé ! Comme quoi il faut affronter le mal par le mal ! Tu es d'accord avec ça ?" La journaliste raye ses questions puis redresse légèrement son calepin pour poser les prochaines questions. "Okay ! Alors question 11 : quel a été ton premier job et raconte nous aussi ta pire expérience professionnelle si tu en as eu une !
Question 12 : Si tu pouvais contrôler le temps, a quelle époque tu irais ou retournerais ? Il peut s'agir d'un moment de ta vie à toi, ou bien évidemment d'une époque que tu n'as pas connu
Question 13 : si tu étais Ministre de la Magie qu'elle serait la première loi que tu mettrais en vigueur ?
Question 14 : quelle est ta potion préférée et pourquoi ?
Question 15 : si on pouvait sentir ton amortentia, qu'est-ce ce qu'on y trouverait ?
Question 16 : Quels sont tes surnoms préférés que tes proches ou fans te donnent ?
Question 17 : Un endroit pour un date en amoureux !
Question 18 : un cadeau d'anniversaire qui t'as marqué ?
Question 19 : La dernière fois que t'as pleuré et pourquoi ?
Question 20 : qu'est ce qui te rend le plus heureuse en ce moment ?"

Et lorsque les questions se terminent et que l'interview est annoncée comme terminée, Erika lâche finalement son calepin et boit son verre d'eau. "Eh bien écoute merci pour toutes ses fabuleuses réponses ! J'espère te revoir bientot"et qui sait peut-être que cela sera pour la promo d'un drama !" Elle laisse Somi repartir et Lior ne tarde pas à rejoindre sa protégée les pouces levés vers Somi. Tout s'est bien passé. Et ils auront probablement du content pour cibler plusieurs réseaux en plus d'une page magazine. Mais malheureusement pour la demoiselle, la journée n'est pas terminée. Maintenant il va falloir finir sur les photoshoot. Pour cela, on dit au revoir à Érika et on laissera place à Takuya Mancini. Un jeune photographe italo-japonais qui est connu pour photographier spécialement les célébrités venues se faire interroger et qui travaille toujours en étroite collaboration avec Erika. C'est donc ainsi que toute l'équipe de stylisme et make-up se prépare dans un coin, en attendant que Somi ne se rende disponible.