The second book of our story [Keimi]

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Il y pensait depuis des semaines, depuis qu’il s’était retrouvé pendant presque deux mois, enfermé en Corée à passer ses journées dans un camp de trainees pour la télévision nationale. Deux mois où il s’était découvert une véritable passion pour la scène mais deux mois coupés du monde, de sa famille et surtout de Somi. Une torture pour un garçon au si grand besoin d’amour et de chaleur humaine. Alors il avait réfléchi,dans son temps libre, à une façon de célébrer leur première année ensemble. Un an passé aux côtés de celle qu’il considère comme la femme de sa vie. Keita avait du mal à y croire et pourtant les papillons dans son cœur étaient toujours prêts à s’envoler en la présence de son aînée et son sourire imbécile le trahissait lorsqu’il posait ses yeux sur elle. Il se devait de rendre cette journée mémorable, de lui prouver que malgré son absence et ses quelques erreurs, il l’aimait plus que tout au monde, comme au premier jour.

Keita avait demandé conseil à Rose pour imaginer un coin cosy, un refuge au sommet de l’un des plus hauts toits de la ville. Il l’avait découvert lors d’une vadrouille de parkour et s’était attaché à l’endroit sans trop comprendre pourquoi. Un havre de paix au-dessus de Kantô d’où les hommes sont fourmis et les lumières presque invisibles. À l’aide d’un sac à dos ensorcelé d’un capacious extremis, Keita avait emporté tout le nécessaire afin de construire le lieu de rendez-vous. Il s’était d’abord attelé à créer un sol doux et agréable en recouvrant le béton de tapis et de couvertures, puis il avait monté la tente dans laquelle il avait également déposé de quoi rendre le sol plus accueillant. Quelques lumières accrochées au toit de la tente ainsi que des photos de leur année passée ensemble. Enfin, il avait installé une table avec un ordinateur pour diffuser de la musique ainsi qu’un panier de pique-nique à l’intérieur duquel trônaient deux énormes salades composées - un sacrifice pour lui mais qui, il le savait, ferait plaisir à Somi - ainsi qu’un gâteau aux fraises et au chocolat.

Une fois le lieu prêt, il avait lancé un sort de protection autour de celui-ci pour le protéger et était redescendu au pied du bâtiment pour y attendre Somi. Lissant sa tenue d’un geste de la main, il jeta un œil à l’horloge géante qui trônait sur une des tours de verre. Il ressentait un mélange étrange d’excitation et de stress, qui se dissipa à la seconde où il aperçut sa petite-amie dans la foule. « Pumpkin ! » lança-t-il en accompagnant son appel d’un geste de la main. Une main qu’il tendit à Somi dès qu’elle fut assez proche, pour l’attirer contre lui et déposer un baiser sur ses lèvres. « You’re so beautiful… I missed you so much. » dit-il dans un sourire en continuant ses baisers, mutins. Il s’arrêta cependant, trop impatient pour retarder encore le moment de la surprise. « Ready to apparate ? » lui demanda-t-il sans trop laisser le temps à Somi de répondre. Il est rare que ce soit lui qui dirige le transplanage lorsqu’ils sont ensemble. Trop instable, trop peu sûr de lui. Pourtant, ce soir, il prend les commandes et parvient à les mener à destination, juste devant la petite tente. « Happy anniversary » souffle-t-il en venant se placer derrière Somi, refermant son étreinte autour de la taille de la jeune femme et posant sa tête sur les cheveux blonds, un sourire fier au visage.

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Jour spécial pour Somi, mais pas que. 14 mai. Une date insignifiante pour la plupart des gens mais qui, pour elle, avait pris une importance toute personnelle. Il y a un an de cela, la blonde faisait le trajet pour se rendre dans la salle de musique de l'école. Il y a un an de cela, Somi s'était retrouvée pour la première fois en tête à tête avec Keita, prête à lui céder une partie d'elle. Jour d'un premier baiser annonciateur de milles autres et d'une promesse qui perdurait encore aujourd'hui. Une année entière plus tard, la sorcière s'apprêtait à nouveau à rejoindre son petit ami avec le même stress qu'au premier jour. Le rituel s'était achevé avec un souci du détail dont elle ne faisait preuve que pour les grandes occasions ; tenue préparée en amont, cheveux brossés soigneusement et maquillage au trait d'eye-liner effacé plusieurs fois jusqu'à la satisfaction. Elle voulait plaire, ce soir plus qu'un autre.

Le moment venu, Somi transplane non loin de leur lieu de rendez-vous. Les indications du sorcier avaient été assez claires pour qu'elle sache où se rendre mais pas suffisamment explicites pour comprendre ce qu'il avait en tête. Une soirée à deux était cependant déjà une perspective suffisamment spéciale pour enthousiasmer Somi. Parce que le début d'année avait été compliqué. Parce que tout ne s'était pas passé aussi idéalement que prévu. Et qu'au moment d'accalmie,  une émission télévisée lui avait piqué son petit ami pendant deux longs mois. Et à peine avaient-ils eu le temps de se retrouver qu'il avait fallu à nouveau se séparer pour la semaine de la golden week. Puis le début du nouveau semestre était venu occuper leurs journées ; paperasse administrative, reprise des cours et activités scolaires. A cela s'étaient ajoutées des activités promotionnelles, plus nombreuses que d'habitude, grâce au travail de Lior. Alors la fameuse date était arrivée bien vite. Pumpkin ! La chanteuse se tourne dans la direction de l'interpellation et, de la foule, Keita se détache rapidement. Un sourire fend immédiatement les lèvres de l'idole pendant qu'elle presse le pas pour le rejoindre. « Hey, dit-elle en prenant la main qu'il tend, I missed you too, contre lui, ses bras se  rejoignent dans son dos pour une étreinte de plusieurs secondes, so so much. » ajoute-t-elle en resserrant l'emprise. Et plus que le simple fait de ne pas avoir son petit ami à ses côtés, Somi sent que tout de Keita lui a manqué. Sa voix, au timbre toujours plus doux lorsqu'il s'adresse à elle. Son parfum, fragrance reconnaissable qu'elle avait essayé de garder en conservant un de ses t-shirt dans son lit. Ses lèvres, les baisers qu'il vient chercher sans qu'elle ne résiste à lui donner. « Merlin, I'm so stupi… -  » L'étudiante n'a pas le temps de terminer sa phrase qu'elle vient cacher son visage contre le buste du kasai alors qu'un sanglot lui échappe malgré elle. Crybaby, aurait ricané son meilleur ami. Elle sent les larmes rouler sur ses joues qu'elle tapote rapidement en essayant de dissiper sa gêne à l'aide d'un rire timide. « I don't even know why i'm…  » crying. Elle renifle. Son front vient à nouveau s'appuyer contre le torse du kasai. Peut-être que la séparation avait été plus dure qu'elle n'osait le montrer aux autres et à elle-même. Parce que le soulagement qu'elle ressentait actuellement faisait surtout écho à une peur qu'elle n'avait pas réussi à formuler. Heureusement la proposition de Keita lui permet de se ressaisir. Elle aquiesce d'un petit mouvement de tête, prête à transplaner sous la guidance de son petit ami.

Lorsque ses pieds touchent à nouveau le sol dur, Somi s'autorise à ouvrir les yeux. Et le décor devant elle l'empêche d'émettre le moindre son. Son regard émerveillé s'attarde sur chaque détail déposé par Keita. A tel point qu'elle en oublie presque de lui répondre lorsqu'il vient lui murmurer près de l'oreille. Le sourire de la blonde s'accentue encore. Aucun son ne parvient cependant à traverser sa gorge serrée alors la chanteuse se tourne vers celui qui est à l'origine de son émotion. Et c'est elle qui vient chercher ses lèvres, sur la pointe des pieds, la ferveur de la sorcière fait reculer de quelques pas le sorcier. « I love it, partage-t-elle enfin, i love it and i love you. » Impossible de ne pas admirer les efforts de l'attrapeur. Mais tout est si parfait, pensé par Keita, que la blonde n'ose même pas s'aventurer à l'intérieur de la tente.

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Les larmes ne tardent pas à venir fleurir les yeux de Somi et si Keita y répond par un sourire amusé, il en est touché. Il sait que la sensibilité de celle qu’il aime est souvent source de taquineries et de petites moqueries de la part de ses amis, mais elles sont pour lui le reflet de son cœur, débordant de sentiments. Lui aimerait avoir cette capacité à pleurer lorsque ses émotions l’assaillent et le tiraillent mais il y a bien longtemps qu’il n’en a plus été capable. Comme si les larmes s’étaient taries avec le temps. Alors il accueille avec un amusement certain celles de Somi, puisqu’il sait que ce n'est là que l’expression de sa joie. « Because you love me too much » répond-il simplement avant de la prévenir qu’il s’apprête à transplaner. Pas sûr que la surprise aide Somi à reprendre le contrôle de ses émotions.

Lorsque sa petite-amie reste muette, l’appréhension de Keita grandit. Trouve-t-elle l’ambiance romantique ? Apprécie-t-elle de se retrouver sur un toit ? Aurait-elle préféré qu’ils se retrouvent au restaurant pour une célébration plus classique ? Les questions s’enchaînent si rapidement que Savage a l’impression que cela dure de trop longues minutes. Cependant, lorsque Somi revient vers lui pour l’embrasser lui dire qu’elle l’aime, tous les doutes s’envolent et s’évanouissent. Il n’a pas besoin de trop réfléchir pour lui faire plaisir, pas besoin de s’inventer des envies ou un personnage. Il n’a qu’à être lui. Ils se ressemblent, se complètent, s’assemblent et se correspondent. Tout est si facile avec Somi qu’il ne peut parfois pas s’empêcher de penser qu’il est dans un rêve qui dure un peu trop longtemps. « I love you too » lui glisse-t-il à son tour. « So damn much. »

Keita profite de leur étreinte quelques secondes avant de ne garder que la main de Somi dans la sienne, la guidant à travers les différents détails de son installation. Tel l’enfant qu’il est encore, il sent l'excitation l’envahir à chaque présentation. « We've got food over here, I ordered a pizza but also a big salad with many things in it so you can enjoy without worrying » commence-t-il, comme si elle ne pouvait pas tout voir d’un seul regard. « And then I got you some bubble teas, I didn’t know which flavor you would want so I just took like… five I think ? » continue-t-il, oubliant les détails tant il a hâte d’arriver au clou de son spectacle. « And then… Tadaaaa » lance-t-il enfin en lâchant la main de Somi pour prendre sa meilleure pose, les deux bras en l’air, et désigner son étal à photos. Le résumé de leur année passée ensemble. La ligne commence par des photos d’eux lors de la Golden Week, chacun sur leur téléphone. Un clin d'œil à leurs (nombreux) échanges en ligne. Vient ensuite leur premier selfie, leur premier rendez-vous, le tournoi de quidditch puis le Woodstick, le concert de Somi, les premiers aveux. C’est étrange de retracer ainsi les souvenirs d’une année entière. Cela semble peu et pourtant chaque image animée rappelle une émotion, un moment, ancré sur du papier glacé à jamais. « I asked a lot of people for pictures… » rit-il en voyant l’air étonné de Somi devant certains clichés. « I thought remembering all of that would be cute… » dit-il gêné en revenant prendre Somi dans ses bras. Incapable de ne pas la toucher alors qu’elle lui avait tant manqué.

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Les larmes viennent, encore une fois, un peu trop facilement chez Somi. Mais la sorcière sait qu'elles ne sont jamais mal accueillies par son petit ami, au contraire. Il n'en reste pas moins la drôle de gêne, celle d'avoir l'impression de pleurer au mauvais moment - la surprise de Keita n'avait même pas encore été dévoilée aux yeux de la demoiselle. L'amusement dans la voix de Keita ne lui échappe pas lorsqu'il lui répond. Le visage encore caché dans le pull du kasai, Somi hoche rapidement la tête entre deux sanglots pour confirmer les mots de Keita. Bien sûr, qu'elle l'aimait. Trop. Elle l'avait ressenti plus que jamais lorsque l'absence de ce dernier lui avait paru insurmontable. Et douloureuse. Somi pointe son index vers le torse du sorcier. « Don't ever forget that. » le prévient-elle aussi menaçante que possible en essuyant deux yeux brillants et humides qu'elle lève enfin vers lui.

Après un transplanage, le couple se retrouve quelques dizaines de mètres au-dessus de la ville. Sur le toit d'un immeuble dans lequel Somi n'était même jamais rentré. Le décor élaboré par Keita la laisse sans voix pendant un long instant, oubliant presque qu'il guettait et attendait sa réaction. Finalement lorsque la sorcière laisse éclater son euphorie, c'est à nouveau dans les bras de l'attrapeur qu'elle retourne. Et ce dernier semble d'abord soulagé, lui répond par des mots qu'elle ne se lasse pas d'entendre. La sorcière a rapidement le droit à un petit tour d'exploration, les doigts entremêlés avec ceux de Keita, Somi commente chaque chose qu'il lui présente. Et cela commence par la nourriture commandée. Keita sait, que l'idole est bien souvent tiraillée entre le maintien d'un poids idéal - selon les diktats - et les petits plaisirs de junkfood que s'accordaient bien souvent leurs amis lorsqu'ils sortaient ensemble. Son self-control ne s'arrêtait que lorsqu'il était question de bubble tea. Et ça aussi, Keita le sait. « You took five ?  » s'étonne-t-elle en allant aussitôt examiner les verres entreposés. Elle s'attarde sur celui à la teinte orangée, un peu trop foncée pour être du melon, un peu trop clair pour qu'il soit vraiment à l'orange.  « Peach. » annonce-t-elle avant de goûter le contenu. L'experte porte la paille à sa bouche et prend une gorgée test. Bingo. Son visage prend une expression ravie sans qu'elle n'oublie pour autant de tendre le verre au kasai. « This is literally the second best thing in the world. » affirme-t-elle d'un air très sérieux en fixant la boisson. Pourtant le meilleur de cette visite guidée reste à venir.

Tada. Keita prend fièrement la pose à côté d'une ribambelle de photos qui retracent l'année de leur couple. « You really did that. » se réjouit la blonde en s'avançant vers les clichés. Chaque image ravive un souvenir qu'elle a envie de chérir. Elle s'approche des premières photographies qu'elle s'amuse à commenter. « This one is from Sofia, right ? demande-t-elle en analysant l'image certainement prise durant leur voyage en Afrique du Sud, I think that it was taken when you posted about the wedding in Vegas. » Elle ajoute en pointant du doigt sa version papier. « Look at my face, I was definitely sulking. » s'esclaffe-t-elle, amusée par cette histoire. Somi sait qu'elle a plein de choses à raconter, à se remémorer et plein de choses à écouter de Keita. Alors elle continue à s'arrêter sur chaque image, pose des questions et ajoutent ses propres détails. « That one… cette fois-ci c'est d'un selfie pris à Tokyo dont elle parle, that one would be my lock screen for sure if I could. » Hélas ses fonds d'écran se devaient d'être discrets, au risque de dévoiler par inadvertance un pan de sa vie privée qu'elle n'avait pas le droit de partager avec ses fans. Enfin, arrivée à la dernière photo, l'idole recule d'un pas pour conserver une vision globale de l'ensemble. « Everything there means so much, souffle-t-elle, it's crazy… émue, la chanteuse se laisse quelques secondes, but i won't cry again i swear. » Elle sourit à celui qui a fait de cette soirée un nouveau souvenir inoubliable. Puis reporte une dernière fois son attention sur l'étalage. Mais c'est quand ses yeux balayent une dernière fois l'ensemble, que quelque chose capte soudainement son attention.

« … Do you know her ? demande doucement Somi, elle désigne de son index une fille à peu près de leur âge, she's here and here and… la sorcière continue son inspection, there. » Et finalement parmi tous les clichés, la présence de cette inconnue est si récurrente que la chanteuse s'étonne de ne pas l'avoir remarquée avant. « Isn't it weird ? Une ride de concentration se dessine entre ses deux sourcils alors que la jeune femme maintient un silence songeur, you don't mind if I… ? » Elle sort son téléphone, attend la permission de Keita puis approche l'appareil des photos concernées pour capturer l'image de cette fille. Do you know her ? Le texte est envoyé à Lila accompagné des images. Un frisson lui parcourt le dos et la fait frémir mais, ce soir, Somi ne veut pas laisser ses inquiétudes gâcher la soirée de ses rêves. « Maybe she's just one of your fangirls. » suppose-t-elle plus légèrement. A eux deux ils cumulaient un grand nombre d'admirateurs au sein de leur école. « … Cause you gained a lot of fangirls lately, you know. » rappelle-t-elle en ne pouvant s'empêcher de retourner dans les bras du kasai. Elle lui offre une moue triste comme si cette information la dérangeait, sachant très bien qu'il se donnerait, comme toujours, pour mission de faire disparaître cette mimique.

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Keita n’avait jamais été aussi heureux. Il s’était toujours senti à l’écart, bien qu’entouré. Il lui avait toujours semblé être incompris, tel l’adolescent qu’il était encore trop. Somi, en entrant dans son monde, lui avait instantanément donné l’impression d’être accompagné, de ne jamais être seul. Elle était celle à qui il voulait raconter ses joies et celle avec laquelle il se sentait en confiance pour parler de ses peines et de ses peurs. Il n’y avait rien chez elle qu’il n’aimait pas. Peut-être avait-il de plus en plus de mal à devoir cacher leurs sentiments et leur couple, mais il comprenait, d’autant plus qu’une carrière s’ouvrait désormais aussi à lui. « I won’t forget… How could I ? You’re the woman of my dream. » lui répond-il dans un sourire avant de lui présenter l’espace et ses attentions.

Lorsque Somi commence à goûter les bubble tea, le sentiment de fierté qui l’envahit transparaît sur son visage. « I hope I’m the first best thing in the world then » dit-il, taquin, en prenant une mine boudeuse. L’expression ne reste qu’une seconde sur son visage cependant, car déjà il montre le clou de son spectacle. Les photos, les souvenirs de l’année passée. Une année qu’il n’aurait jamais envisagée comme sienne. Trop heureuse malgré les troubles.

Somi observe chaque photo, s’arrête devant elles et les commente. Keita se contente de répondre ou d’acquiescer. « Almost forgot about that damn wedding... » dit-il dans un rire. Qu’il est doux de se souvenir des prémices de leur histoire, des premières pages du livre qu’ils écrivent ensemble. Parfois Keita se surprend à vouloir qu’ils en reviennent à cette semaine de flirt, à ces jeux de mots, aux messages cachés qu’ils comprennent désormais bien trop vite. Cependant, le bonheur que Somi lui offre désormais est bien plus précieux que quelques secondes de cœur qui chavire et s’emballe. Aujourd’hui la simple vision de sa belle suffit à faire s’envoler les fées dans son ventre.

« You can cry you know, I won’t tell anyone. » promet-il en venant quémander un baiser. Incapable d’être loin d’elle, même quelques secondes. Il a ce besoin constant de la toucher, même si ce n’est qu’un peu. Keita s’assure qu’elle est là, avec lui, toujours. Perdu dans son euphorie, il remarque tout de même le changement d’attitude de Somi lorsque celle-ci semble voir quelque chose qui la trouble. « Hm ? » demande-t-il machinalement, le temps d’assimiler la question. S’approchant des photos désignées, il observe ce visage qui se répète mais répond d’un signe négatif de la tête. « I don’t think so…  » Sa réponse ne semble pas rassurer l’idole. « It’s kinda weird but it may just be a coincidence… I mean… The school not that big, the town also...  » Somi ne l’écoute pas vraiment, il le remarque par ses sourcils froncés et son air inquiet qui ne se dissipe pas. « Go ahead. » répond-il lorsqu’elle approche son téléphone des images glacées, sans trop comprendre pourquoi elle agit de la sorte. « Something wrong ? » qu’il demande, commençant à s’inquiéter à son tour.

Somi semble cependant vouloir mettre ce détail de côté, et elle change habilement de sujet en lui parlant de ses nouvelles fans, ce qui fait naître un sourire sur le visage de Keita. « Really ? I guess that means I did well on the show then... » répond-il en l’accueillant dans ses bras. « But there’s only one fangirl I care about and she happens to be right here with me… How crazy is that ? » continue-t-il en venant embrasser la moue que lui présente Somi, une fois, deux fois, trois fois. « I have one more surprise... » lui glisse-t-il entre deux baisers avant de s’éloigner pour faire le tour de la petite tente.

Il revient ensuite près de celle qu’il aime à imaginer sa femme, une guitare à la main, puis il s’installe par terre et tapote la place à côté de lui. « I wrote you a song » avoue-t-il, immédiatement plus timide. « I tried learning guitar a bit to play while I sing… it’s far from perfect but I hope you’ll like it. » confesse l’amateur avant de commencer à jouer. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].

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Son sourire ne quitte pas ses lèvres depuis qu'elle a rejoint Keita.  Chaque nouvelle chose sur laquelle son regard se pose vaut un commentaire de la sorcière. Son petit ami avait pris le temps de penser au moindre détail, de leur créer un moment, un souvenir de plus, qui viendrait réchauffer son coeur à chaque fois qu'elle se le remémorerait. Cette soirée marquait le début d'une nouvelle année partagée et Somi n'avait aucune crainte pour la suite. Elle l'aimait, comme elle aimait toujours, trop. Ses amis en faisaient les frais lorsqu'elle ne pouvait s'empêcher d'évoquer le prénom du sorcier, lorsque son attention glissait de leurs conversations pour tapoter un message adressé au kasai. Elle faisait bruyamment soupirer son entourage lorsqu'elle s'éclipsait discrètement pour rejoindre là où son cœur était. Keita était le centre. De ses pensées, de sa vie, de son monde. Et c'en était parfois effrayant. De reposer son bonheur sur une unique personne, de pouvoir payer n'importe quel prix pour la garder à ses côtés. Somi lui avait ainsi donné le pouvoir sur elle. Et Keita l'avait toujours bien utilisé. Parce qu'il l'aimait, elle le voyait dans chaque regard, le sentait dans chaque touché, l'entendait dans sa façon de s'adresser à elle. Et elle était heureuse de ne jamais en douter. Mais ce soir elle se permettait de le taquiner. « Hm… la sorcière fait mine de réfléchir laissant son regard traîner ailleurs que sur Keita, I was actually thinking about Kookie but…  » Lorsqu'elle pose ses yeux sur la mine boudeuse qu'il arbore, l'idole sourit et stoppe son jeu. I'm kidding. « You are, elle prend le temps de prononcer chaque mot, the first best thing in the world. » You are my entire world actually, songe-t-elle immédiatement. Et toutes les photos qui retracent leur année ne font que renforcer sa conviction.

Quelque chose vient cependant assombrir l'idyllique soirée. Un doute, un pressentiment étrange sur le visage de cette fille qu'elle trouve un peu trop récurrent. Son malaise persiste lorsque Keita dit ne pas la connaître. Somi ne détourne les yeux des clichés qu'après les avoir immortalisés dans son téléphone. La blonde réfléchit. Something's wrong ? demande l'attrapeur qui la ramène en même temps à la réalité. Somi hésite. « I… don't know, répond-elle sincèrement, maybe it's nothing. » Ce n'était qu'une fille - une étudiante ? - parmi des centaines d'autres qui devaient apparaître tout aussi régulièrement sur leurs photos. Ces derniers mois avait simplement un peu renforcé sa méfiance envers toute anomalie dans son quotidien. Elle ne devait pas devenir parano car c'était justement ce que le stalker voulait. Et pour rien au monde elle ne lui aurait donné la chance de gâcher sa soirée. La sorcière s'avance dans les bras de Keita pour chasser ses mauvaises pensées. Le contact marche immédiatement et la kasai se fait à nouveau joueuse. Minaude sur le nombre d'admiractrices qu'accumule dorénavant son petit ami. Elle lève vers lui un minois satisfait lorsqu'il se prend au jeu de la rassurer sur sa place si particulière. Et elle sourit toute proche de ses lèvres quand il mentionne une fangirl en particulier. Il rompt la distance une première fois. « She's so lucky…  » susurre-t-elle entre les autres baisers qu'il offre. Et déjà, elle sent sa tête se vider. Mais voila qu'il se détache d'elle. Doucement. Mais quand même trop vite à son goût. Elle percute avec plusieurs secondes de retard les mots prononcés et le voit revenir avec une guitare. Il ne faut cependant pas plus d'une seconde à Somi pour s'asseoir à ses côtés.

You wrote me a song, la préfète répète en écho les paroles de son petit ami. Elle acquiesce vivement. « Of course i'll like it. » Puis elle se tait à la première corde grattée par les doigts du musicien. Elle est attentive à chaque note, retient son souffle lorsqu'il se met à chanter pour elle. Les mots qu'il lui confie à travers sa chanson virevoltent dans sa tête, affolent son cœur et forment la plus belle des mélodies jusqu'à la dernière note coincée dans l'air. Elle le regarde longuement, intensément, trop émue pour parler. « This is an amazing song, Kei. » murmure-t-elle enfin. « This is like, elle réfléchit, the best present you could have ever done for me. » Offrir de la musique à une musicienne. Somi était à même de comprendre, de ressentir, l'amour qu'il avait mis dans cette composition. I love it, elle réitère son appréciation en se penchant vers le kasai. Pour un énième baiser échangé qu'elle ne veut plus interrompre. You're amazing, pensée susurrée à voix haute. Ses deux mains viennent  se perdre dans ses cheveux bruns puis se posent dans sa nuque. Elle lui laisse le temps de déposer l'instrument et la blonde en profite pour prendre la place libre sur ses genoux. La jeune sorcière colle son front à celui de Keita, retient quelques mèches blondes venues le chatouiller. « I've also got something for you. » avoue-t-elle finalement en étant à son tour accompagnée par la timidité.

Somi n'est pourtant pas pressée de révéler son présent et sème peut-être le trouble sur la nature de son cadeau lorsqu'elle reprend leurs baisers. La blonde exerce une douce pression pour faire flancher Keita en arrière et le rejoint en laissant son poids plume reposer sur lui. Tout proche de son visage, elle  l'observe quelques secondes, prend le temps de l'admirer avant de reprendre la parole. « I was thinking lately about something you said and… ses pupilles fixent soudainement un autre point pendant qu'elle prend le temps de réfléchir, I want everyone to know about me and you but since I'm still struggling to get the permission from my agency, ses sourcils se froncent à cette contrariété, I thought about something else. » Elle prend un air anxieux, évitant soigneusement le regard du garçon. « Maybe we could start with my family. » Elle lève la main et aussitôt des billets apparaissent entre ses doigts. « And so… Elle les place devant son visage pour laisser à Keita la découverte de la destination, Nara is the place where my dad lives - elle fait une pause - I think I want him to know that I'm happy and…  because you play a big part in that happiness I want him to know you. » Elle ne savait pas très bien si le déclic était lié à Hiro ou à une maturité atteinte. Ses doigts jouent nerveusement avec le pull de Keita. Elle n'avait jamais été explicite sur sa relation paternelle mais avait suffisamment laissé comprendre que rien allait. Quelque chose lui soufflait cependant qu'il était temps de grandir et de construire ce qu'elle n'avait pas su entretenir. Elle avait eu sous les yeux les Sawada puis la fratrie Savage et se rendait compte depuis peu que reconstruire sa famille valait le coup si c'était pour y offrir une place à Keita. « And my mom lives here, continue-elle rapidement, she already knows about you obviously but I mean… Maybe you could really meet her too. » Ils avaient toujours réussi à éviter la confrontation directe jusque-là. « …  If it's fine for you.  » Somi s'empresse cependant de désamorcer l'effet de toutes ces informations. « I mean, If you're not ready… it's fine too. Don't feel like it's mandatory. » Elle le fixe d'un air inquiet, soudainement peu convaincue de sa proposition. Peut-être était-ce trop tôt. Le voyage n'avait qu'à alors se transformer en week-end de plaisance. « Nara is a pretty place so we could still just enjoy the city and…  » Elle laisse sa phrase en suspend, presque essoufflée par tant d'hésitations. « … I'm talking too much. »

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Keita ferme les yeux et chante. Les paroles écrites avec le cœur résonnent dans son être avant de passer ses lèvres. Il n’ose pas regarder Somi. Il sait au fond de lui qu’elle ne le jugera jamais mais il a toujours cette peur viscérale de ne pas être à la hauteur, de la décevoir. Peur que son talent ne soit que dans sa tête et ce malgré les mois passés en Corée à s’entraîner, à se produire. Le public n’est jamais plus impressionnant que lorsqu’il est composé d’une seule personne. « You’re my person, my heartbeat, my soulmate » termine-t-il en osant enfin plonger son regard dans celui de sa belle. Le monde n’est jamais plus beau que lorsqu’il se reflète dans les yeux de Somi.

La mélodie se meurt et seuls subsistent les bruits de la nuit. Keita reprend son souffle, pose l’instrument et accueille le baiser de la préfète en souriant. Il est fier de lui, fier de son cadeau mais surtout, il est fier de celui qu’il est devenu pour elle. Il est fier d’être un homme bon, un homme qui la rend heureuse. Il s’était perdu mais avec elle, il se retrouve. Telle la lumière du phare qui guide les pêcheurs la nuit, Somi éclaire partout autour de lui et l’emmène avec elle vers ce bien qu’il ne pensait pas pour lui. « If that was the best gift, what about.... » commence-t-il avant de se séparer un peu d’elle. Keita se penche légèrement en arrière pour chercher quelque chose dans la poche avant de son jean puis il tend sa main fermée à Somi, lui laissant y découvrir un médaillon ([Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]). « It’s a magic locket… Each petal has a song I recorded for you in it. For now there’s only three but if I record a new one I just have to save it to a special folder on my laptop and it’ll be sent to the flower. You just have to touch one petal or another to listen to the song you want. » explique-t-il en attachant le collier autour du cou de sa petite-amie.

Leur bulle de bonheur semble indestructible et lorsque Somi incite Keita à se coucher sur les plaids et les coussins, la bulle devient plus douce encore. La main sur la joue de l’idole, l’enfant sauvage observe les traits si fins de celle qui le rend vivant. Il a l’impression que son coeur pourrait exploser, là, maintenant, aussi cliché cela soit-il. Alors lorsqu’elle prend la parole pour lui dire qu’elle aimerait rendre leur couple public, son myocarde lui joue des tours, affolant sa danse dans des pas qu’il ne maîtrise plus. « Really ? » demande-t-il à demi-mot. L’espoir et la joie peuvent s’entendre dans sa voix. Il a patiemment attendu, il n’a jamais voulu presser Somi parce qu’il savait que c’était important pour elle. Parce qu’il savait que sa carrière pouvait en dépendre. Alors pour la première fois, Keita avait mis ses intérêts après ceux des autres, après ceux de Somi. Pourtant, annoncer au monde qu’elle l’aimait, qu’elle était avec lui, était un des plus beaux cadeaux qu’elle puisse lui faire. Une promesse. Un engagement.

Rencontrer la famille de Somi était un grand pas en avant et si le stress l’envahit, Keita n’en laisse rien paraître. Il cache derrière son sourire heureux les angoisses qui naissent et se contente d’embrasser à nouveau Somi, tâchant de ne pas lui couper la parole. L’attrapeur sait parfaitement que les relations de sa préfète ne sont pas au beau fixe avec son père. Ils n’en ont jamais vraiment parlé mais ils savent, tous deux, que le sujet paternel n’est pas un sujet heureux. Il n’est que plus touché par l’intention. « I’m ready » répond-il simplement lorsqu’il sent que sa petite-amie se perd dans les doutes, dans la peur d’aller trop vite, trop fort. Il n’est qu’heureux de cette décision et bien qu’il ait la pression de devoir plaire à sa belle famille, il sait qu’avec Somi à ses côtés rien n’est inatteignable. « I’m ready to meet your parents. I’m ready to take that step with you. » commence-t-il en venant enlever une mèche blonde qui menace de tomber sur le doux visage féminin. « It’s a bit scary, I’m not gonna lie… But I understand how important your gift is and I’m going to cherish it. I’m going to work hard to make your parents, to make you proud. I’ll do everything I can to make them like me. » Promet-il en ancrant ses prunelles noires dans celles brillantes de l’idole. Puis il sourit, vient embrasser les lèvres rosées avant de continuer. « I have to if I want to ask them for your hand someday » dit-il d’un ton plaisantin. La vérité n’est cependant pas bien loin. Lui qui n’aimait pas. Lui qui n’était jamais tombé amoureux. Lui qui pensait mourir seul. Lui qui pensait que la vie n’était qu’une farce. Aujourd’hui il veut vivre. Fort. Longtemps. Il veut vivre pour elle. Avec elle. Jusqu’à la fin de ses jours.

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Elle le regarde, le couve des yeux plutôt, et toutes ses pensées ne sont qu'émerveillement pour ce garçon qui ose lui chanter ses sentiments. Les papillons au creux de son ventre s'agitent comme au premier jour mais cette fois Somi les accueille sans une once de nervosité. Grâce à cette confiance construite au fil des mois, la peur d'aimer s'était évaporée petit à petit. Maintenant tout ce qui comptait c'était de le dire et de le montrer. Et Keita était particulièrement doué pour ça. Les cadeaux s'enchaînent, laissant Somi à chaque fois surprise par la créativité de son petit ami. Il lui présente un pendentif, qu'elle cueille précieusement entre ses mains. « … I changed my mind, this is the best gift ! » Elle sourit puis sa mine prend un air concentré alors qu'elle prend le temps de détailler le médaillon magique. Elle hésite, trop impatiente et curieuse, à l'actionner pour écouter la voix de son petit ami alors son regard alterne entre son visage et la jolie fleur entre ses doigts. Dilemme. « I'll listen to your songs back home… décrète-t-elle après un long débat intérieur, even if i don't want to go home… Can't we just stay like this forever ? » Il devait bien exister un sort pour arrêter le temps. Une nuit n'était pas assez longue pour savourer pleinement cet anniversaire. Peut-être qu'une vie entière ne suffirait pas non plus. Car c'était maintenant à son tour de partager ce qu'elle avait préparé pour Keita - c'était quelque chose d'immatériel, malgré les billets de portoloins dans ses mains. Elle lui proposait de franchir une étape supplémentaire ensemble et lui offrait ainsi une place plus officielle dans sa vie. Somi avait longuement hésité - mais ses doutes n'avaient concernés que l'importance qu'elle voulait donner à sa propre famille sur sa vie. Les réticences qui subsistaient s'évaporent dès que Keita prend la parole.  Il était prêt. Le cœur de la kasai lui semble au bord de l'implosion et le baiser qu'il lui offre pour sceller l'accord lui semble bien trop court. Mais la phrase qui suit vaut mille tendresses et rend muette la sorcière. Elle le détaille plusieurs secondes puis Somi se ressaisit. Et rejoint à son tour ce jeu des vérités. « You don't even need their permission, elle hausse les épaules, just ask me whenever you want and, elle roule sur le côté pour le laisser se reposer de son poids, i'll say yes. »

Somi se blottit à nouveau rapidement contre lui. Le silence qui suit leurs confessions n'a rien de gênant car Somi prend ce temps pour graver ce souvenir dans sa mémoire. Il devait rester aussi intact que possible. Elle ne voulait rien oublié des bruits lointains de la ville au dessous d'eux et des lumières orangées qui créaient un espace intemporel rien que pour eux. Elle voulait se rappeler à jamais du Keita à côté d'elle, de son parfum, de son sourire, de sa respiration qui soulevait la petite main posée sur son torse. Elle l'aimait tellement et savoir qu'il l'aimait en retour était une sensation merveilleuse. Le monde entier devait savoir qu'elle vivait ce bonheur. La bulle dans laquelle ils trouvaient leur félicité s'agrandirait petit à petit, encore et encore, jusqu'au moment où ils n'auraient plus du tout besoin de cacher leur amour. Commencer par son cercle familial n'était que le premier pas pour atteindre cet objectif. « My mother has never liked any of my boyfriends - not that i had a lot, marmonne-t-elle, she's just the type to think that boys are a threat for my work. » Il fallait qu'elle le prévienne que ses efforts pour gagner la sympathie de sa belle-mère ne suffiraient peut-être pas. Peut-être qu'il aurait plus de chance avec le côté paternel. « My dad is… was - as far as i remember - the soft-type... I remember when he was supposed to take me to my piano lesson he'd always bring me eat ice cream instead, son sourire coupable s'entend. Les quelques bribes de la présence paternelle dans son enfance étaient principalement formées de bons souvenirs, until my mom found out. » Son sourire s'évanouit pour laisser une moue triste. « They divorced because of me. They were always arguing about me. » Elle ne se souvenait plus de la dernière fois où elle avait partagé ce constat à quelqu'un. Son ton se fait cependant plus doux lorsqu'elle continue. « But they were just like us before, two students mad… - la main qu'elle avait laissé sur son petit ami se faufile sous le tissu de son pull - mad… in love. » Ses doigts dessinent des spirales aléatoires sur la peau du kasai qu'elle sent réagir à son contact. « That's why I think they could accept us… they know what real love is. » Et si ce n'était pas le cas Somi avait mille arguments préparés pour obtenir gain de cause.

L'idole stoppe ses caresses et se redresse lorsque du bruit semble provenir des escaliers menant à l'intérieur de l'immeuble. Personne ne semble cependant venir les déranger ; l'endroit semblait vraiment parfait pour venir s'y cacher. « …This place is your safe place, right ? » Elle le réalise seulement maintenant que ce toit n'avait certainement pas été choisi au hasard pour abriter leur petit campement. « Is it where you come when you disapear at night ? » Au début de leur relation cette habitude de Keita l'avait inquiétée. Au fil du temps Somi avait compris que le garçon avait simplement parfois besoin de son espace. Elle arrivait sans mal à imaginer Keita seul ici. Un peu moins ce qu'il faisait. « …What are you doing when you come here all alone ? » La phrase s'échappe et Somi se mord aussitôt la lèvre, puis elle tape son front pour se réprimander. « … Wait, elle soupire agacée par sa propre curiosité, you really don't need to answer that. » La sorcière se blottit contre son petit ami puis cache son visage contre le torse du sorcier en marmonnant des excuses.

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Les promesses semblent être jetées en l’air, pourtant ils en mesurent tous les deux le poids. Ils se promettent de s’aimer, de s’aider et d’être heureux. À travers les mots, ils ouvrent leurs cœurs et lorsqu’il parle de mariage, bien que cela puisse sembler léger, Keita en mesure chaque conséquence. Alors lorsque Somi lui apprend qu’elle dirait oui, il n’en est que plus heureux. Si heureux qu’il pense un instant à lui demander sa main, là, maintenant. Cependant, pour une fois, sa conscience s’active et l’informe que ce n’est pas le moment. Il n’a pas de bague, pas de discours préparé. Les mots viendront, il en est certain, mais il préfère attendre encore un peu. Quelques mois, quelques jours… Lui-même n’en sait rien. Tout ce qu’il peut dire c’est que le jour viendra et qu’il espère que d’ici-là elle n’aura pas changé d’avis. Dans le silence qui s’installe, ce sont toutes ces pensées qui chamboulent l’esprit du l’attrapeur et sentir Somi contre lui ne fait que le conforter dans sa certitude. Jamais il n’aimera une femme plus qu’il ne l’aime. C’est impossible.

Lorsqu’elle se met à parler de ses parents, il écoute attentivement. Il sait que la mère de sa petite-amie n’est pas la femme la plus douce qui existe. Elle aime sans doute sa fille mais le traduit par une inquiétude excessive et un trop grand besoin de contrôle. Elle veut son bien mais l’empêche de vivre pleinement. Keita sait qu’il devra montrer patte blanche, il sait qu’il devra faire l’exposé de ses bienfaits, de son soutien et de son irréprochabilité vis-à-vis du statut d’idole de Somi. Lorsqu’elle parle de son père, il sent un sourire prendre place sur ses lèvres. Elle parle de lui au passé mais cela lui rappelle la façon dont son père à lui se comportait. Héros de l’enfance qui finit par se fâner et disparaître, ne laissant que des souvenirs merveilleux. « It’s not your fault » se sent-il obligé de corriger. « Adults problems are adults problems, you have nothing to do with it. They should have talked more about how they pictured your education, they should have agreed before it was too late. You were just a girl with dreams, you did nothing wrong. » Il relève la tête, embrasse délicatement Somi puis s’allonge à nouveau, soupirant de plaisir. Il ne voudrait être nulle part ailleurs.

La préfète reprend son discours et il sourit à nouveau (a-t-il seulement cessé?). Les doigts de l’idole se glissent sous son tee-shirt et sa peau réagit immédiatement. Les frissons recouvrent son épiderme et il resserre délicatement sa prise sur sa petite-amie. « We sure are… madly in love… » confirme-t-il avant de fermer les yeux. Il profite du moment, profite des doigts qui caressent sa peau, profite du parfum qui lui chatouille les narines. Il voudrait rester ici pour toujours.

Leur bulle explose lorsqu’ils entendent du bruit dans les escaliers qui montent au toit, mais Keita sait que personne ne poussera la porte. Personne ne pousse jamais cette porte. À la question de Somi, il se redresse à son tour et acquiesce. « It is » répond-il simplement. Il connaît ce toit par cœur, les moindres recoins, les dangers qu’il cache et la vue qu’il offre. « Don’t apologize. Why would I not talk to you about it ? I brought you here to show you this place… my place. Well… Not actually my place but you know.. Right ? » Il laisse un rire lui échapper, puis s’installe à nouveau pour continuer ses explications. « I just… Look at the city. I sit on the edge of the room and look at the people… They’re so small when you see them from here. » Il réfléchit, marque une pause, se remémore les nombreuses heures passées ici. « Sometimes I just smoke a lot… Sometimes I drink… I played with death quite a few times, walking above the city, climbing higher, sleeping on the edge. I just feel at peace here.  » confie-t-il. Jamais il n’avait détaillé à voix haute ses secrets, ses habitudes. Sentant qu’ils pourraient inquiéter Somi, il ajoute « But I didn’t came for a while now… I found a new safe place. » Ses doigts glissent entre les mèches blondes qu’il caresse distraitement. Il ne voit pas le visage de Somi mais il espère qu’elle comprend qu’il parle d’elle.

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Somi se livrait un peu en racontant quelques bribes d'une histoire - son histoire - qu'elle ne racontait normalement pas vraiment. La sienne commençait habituellement un peu plus tard et se focalisait sur la musique, sur la persévérance et les rêves d'une enfant précoce. Ses parents étaient souvent évincés du récit pour alimenter le fantasme d'une idole destinée à la scène. La vérité était moins jolie - mais pas honteuse, faite d'un divorce et d'un choix hasardeux qui l'avait finalement conduite à devenir l'artiste qu'elle était aujourd'hui. Il n'y avait pas vraiment de place pour les regrets. Oh, mais si quelqu'un savait ? Que toute cette jolie vie n'était due qu'à une question mal comprise, à l'interrogation d'un adulte qui avait demandé à une enfant si elle aimait chanter, lorsqu'il avait fallu choisir chez quel parent la petite fille resterait. Oui, oui ! avait répondu l'insouciante sans réaliser que ce serait la première fois qu'elle renoncerait à quelqu'un pour vivre cette passion. La figure paternelle s'était ensuite estompée peu à peu jusqu'à devenir inexistante. Et quelques années plus tard, le choix avait été à nouveau imposé à elle, quand elle avait dû abandonner un premier amour pour contenter la foule. Not this time, se promit Somi soudainement en observant Keita. " I'm still a girl with dreams but, songe-t-elle à voix haute, how do I know that my dreams are… right. " Le silence qui suit sa question laisse l'idole pensive. Keita, contre elle, Somi sentait que ses priorités avaient changé. Le garder, le protéger, l'aimer, le chérir en étant celle à ses côtés, amie, petite amie, amoureuse… femme ? - ils avaient le droit d'y rêver ce soir - avant d'être celle des autres, l'idole, l'artiste, la préfète. " Ah, my question might sound a little bit sad, avoue Somi, but right now I'm really happy with you. " Elle accueille le baiser de son petit ami en fermant les yeux, savourant le contact bref et délicat. " Tonight is... perfect. " chuchote l'idole en admirant encore une fois le lieu du rendez-vous secret. Malgré les craintes de la jeune femme, Keita semblait certain que personne ne les dérangerait ici. Combien de fois y était-il venu pour être si confiant ? Les indices partagés par le kasaï lui donnaient à peu près une idée. Les activités du sorcier sur le toit lui arrachent cependant un frisson d'inquiétude : elle n'aimait pas le savoir si proche du danger. Un accident et c'était tout leur monde pouvait s'écrouler. " I'm glad you feel at peace, admet Somi, but I won't find any knowing you put yourself in danger. " finit-elle par se lamenter, sans colère. Bien sûr qu'elle s'inquiétait parfois trop. Keita était un grand garçon et elle espérait être une raison suffisante pour qu'il ne joue pas trop avec les limites. Elle rigole rapidement en partageant une nouvelle pensée à l'égard du garçon. " Like you know, explique la chanteuse avec de grands gestes, if I could wrap you up with bubble wrap, I think I'd do it. " Elle essaye de paraître sérieuse en continuant sur sa lancée. " I would take it off when we play Quidditch eventually, continue-t-elle, just so I could still throw bludgers at you. " Elle se stoppe et passe une main dans ses cheveux en faisant une moue supposée séductrice. " … 'cause rumors say you think it's sexy " termine la chanteuse d'un ton fier.

L'humeur est légère malgré l'inquiétude en demi-teinte. Mais Keita semble le sentir lorsqu'elle se blottit plus calmement contre lui. Il n'était pas venu sur ce toit depuis longtemps. La japonaise pouvait donc souffler un peu. " I found a new safe place " Somi attend la suite mais rien ne vient si ce n'est les doigts de son petit-ami dans ses cheveux blonds. Oh. " I am ? " comprend l'étudiante avec du retard. Comment pouvait-elle encore être surprise de la place qu'il lui accordait ? Son regard s'adoucit au possible en couvant le jeune homme. " … then I'll make sure you will never have to come back here, lui promet-elle, not all alone at least. " Elle y croyait dur comme fer, le cœur tout feu tout flamme d'un amour passionné et irraisonné. Le temps d'un soir, les promesses les plus folles étaient autorisées pour le couple de kasaï, car cette nuit d'anniversaire était faite pour s'aimer, plus que jamais, plus que quiconque.