— total eclipse of the heart

18h30 comme promis, Hikaru est à l’heure, apprêter, dans son habit de fête. Ses cheveux noire son plaquer en arrière, et il se lave deux fois les dents, malgré qu’il envisage de manger pour six personnages. Le stresse est à son appogé, le jour est spéciale, cinq ans d’amour passer aux côtés de sa moitié. Dans la poche de sa veste, une boite en velours, cachant un anneaux orné d’un simple diamant au bout. Il va se marier, Hikaru, il va demander la main de Tianyi, son amour de toujours. Parce que rien ne l’empêche de faire, parce que cinq ans ça fait beaucoup, et qu’il n’imaginait plus sa vie sans la sienne à ses côtés. Alors il se regarde dans le miroir et fix ses sourcils, répétant cette phrase qu’il dira à haute voix et avec plus de conviction au moment venue; les larmes accompagnerons surement cette demande si symbolique, mais il s’est promis de les ravaler pour ne pas gacher le moment. « Tout vas bien se passer. » se rassure t-il, tandis qu’il lisse sa veste de la paume de sa main.

Une table été dresser dans un coin du restaurant, spécialement pour eux d’eux. Loin du monde, de la foule qui pourrais les embêter, un pique nique chic aux allures de diner aux chandelles, le concept été nouveau, mais Hikaru sait à quel point Tianyi aimer leurs moments à deux, alors il avait payer le prix fort pour qu’ils ai des serveurs pour s’occuper de tous, mais d’être assez loin pour avoir l’impression qu’ils sont seul face aux restes du monde. 18h30 arrive et Hikaru est le premier arrivé, un large sourire s’affiche sur son visage quand sa moitié pointe le bout de son nez. « Bonsoir, monsieur Huang, vous êtes… extraordinairement beau. » les mots lui manque et il s’empresse de se redresser pour venir l’accueillir avec un baiser.  Une main délicate sur la joue de son partenaire, puis sur ses épaules avant de l’invité à s’installer. « Champagne pour monsieur ? » il n’attend pas la réponse et verse deux coupes à leur santé. « Pour nous, pour notre amour, et nos cinq ans à se supporter l’un, l’autre. » la fin de sa phrase est dite avec humeur, sourire amusée et étoile dans ses yeux. son coeur pétille aussi fort que la coupe de champagne, stresser par la demande qu’il doit faire. « ça fait beaucoup cinq ans quand même. » un ton toujours amuser, il sait faussement le garçon agacer en se repositionnant sur sa chaise.

Peut-être que Tianyi avait un peu de retard. Il n’avait pas fait exprès, mais il savait que Hikaru ne lui en voudrait pas ; avec cinq ans derrière eux, Hikaru connaissait toutes les facettes de la personnalité de Tianyi, et il n’était pas spécialement à cheval sur l’heure. Et puis, Hikaru le pardonnera bien, quand il comprendra que si Tianyi était arrivé en retard, c’était pour être sur son trente-et-un : c’était Hikaru qui lui avait dit de bien s’habiller, car ils avaient rendez-vous dans un grand restaurant pour leurs cinq ans. Tianyi ne s’en plaignait pas. Un dîner en compagnie de Hikaru n’était jamais de refus ; jamais. Parce qu’il était fou amoureux de lui, qu’il avait l’impression que sa vie s’était colorée depuis qu’il était apparu dans sa vie, que son cœur battait avec plus de vigueur qu’avant. Tianyi avait eu le sentiment de renaître en ces cinq ans passés avec son amour de toujours, et il en demandait encore, encore et encore (il ignorait qu’il allait promettre de passer le restant de ses jours avec Hikaru, ce soir).

Bien habillé, le cœur battant fort dans sa poitrine (toujours, quand il savait qu’il allait voir Hikaru), il fit irruption dans la pièce. On le mena alors vers le coin de la salle qui se faisait un peu plus éloigné des autres tables, un peu plus discret ; et il savait déjà que c’était Hikaru qui avait prévu ça, parce qu’il savait que Tianyi aimait leur intimité, à deux. La pensée le fit sourire (à quel point pouvait-il se révéler être encore plus parfait qu’il ne l’était déjà ?). Et voilà que ses yeux croisèrent ceux de Hikaru ; et qu’il tomba amoureux de la même personne, pour la énième fois de sa vie. Les lèvres de son amoureux croisèrent aussi les siennes juste après un compliment, et Tianyi sourit contre lui dans ce court baiser qu’ils échangeaient. « Je vous retourne le compliment, monsieur Wakatsuki, » dit-il sans se douter que dans quelques heures, il serait possible de se référer à lui de la même manière.

Tianyi ne se fit pas attendre pour prendre place en face de Hikaru, et il le laissa lui servir du champagne. Ce n’était pas comme s’il avait vraiment eu le choix ; et de toute façon, Hikaru savait qu’il aurait dit oui ((comme il dirait oui à une autre demande)). « À nos cinq ans, » ajouta-t-il, levant sa coupe et la portant à ses lèvres, comme la tradition le voulait. Il jeta un regard faussement agacé à Hikaru, qui se repositionna sur sa chaise. « Je vais te faire passer le palier des cinquante ans et tu vas voir ce que c’est, que « beaucoup ». » Mais la comédie ne dura pas plus de cinq secondes et un sourire espiègle se dessina sur les lèvres de Tianyi, qui s’occupa ensuite à observer ses environs. « Tu as vraiment mis le paquet pour ce dîner... » fit-il remarquer. « J’aime beaucoup. Ça donne l’impression d’être seuls au monde, comme si on était les deux personnages principaux d’un film que le monde entier tourne. » Et peut-être bien que c’était ça la vérité : qu’ils n’étaient que deux personnages fictifs d’un film irréel, mais Tianyi s’en fichait. Il s’en fichait, parce qu’il avait Hikaru, et parce qu’il était plus qu’heureux avec lui.
Tianyi n’imaginait plus une vie sans Hikaru (pourtant, sa vraie vie était bel et bien sans lui).

Dans ce monde parallèle, Hikaru ne peut pas vivre sans sa moitié. Il est pour lui tout ce qu’il ya de plus précieux dans ce monde. Ici, la peine et la tristesse n’existe pas, il n’est que joie, amour et tendresse pour cet être aimer, brillant de sa personne. Comme un joyaux dont il serai le seul détonateur, Hikaru avait trouver chaussure à son pied, et tout le reste semble alors ridicule. Ce soir, la bague est cacher dans sa veste, et un large sourire s’affiche quand Tianyi franchit finalement la porte du restaurant. Il leur sert deux coupes de champagne, ce sourire scotcher à son visage, niais. Dans ce monde, Gin serai surement fière de lui, heureuse de voir son poulain trouvait la paix.

« ça marche par pallier ? là on est au cinq ans quand ça fait un peu beaucoup qu’on est ensemble, et quand on aura dépasser les dix ans ce serai vraiment un peu beaucoup beaucoup qu’on est ensemble? » rire amuser, il a toujours eu le don de le faire rire Tianyi, tout est si simple à ses côtés, chaque épreuve se surmonte à deux, et chaque obstacle n’est qu’un simple obstacle. Il sirote son verre, nerveux du moment fatidique, mais ne peut s’empêcher d’avoir des yeux qui pétilles aussi fort que le fond son verre quand il le complimente sur l’organisation. Il joue pourtant au grand je m’en foutiste, hausse les épaules et lance un clin d’oeil. « Le monde pour toi. » rajoute t-il, comme si tout avait été d’une simplicité sans nom, alors qu’il a bien galéré pour tout finaliser à l’heure. « On est les personnages principaux du film, c’est pour ça. » autre rire, qu’il est débile cet enfant. il s’installe à ses côtés, tendre regard qui se font dans les siens, il ne pourrais expliquer hikaru à quel moment cette histoire s’était transformer en romance. quand est-ce qu’à ses yeux Tianyi n’était plus le monstre égoïste qu’il est dans la réalité, il devient la douceur et l’amour, et chaque partiel de sa peau appel celle d’Hikaru à des baiser qui n’ont jamais de fin. Attirance à peine cacher, il se dit encore qu’il est chanceux, ici et tout de suite, ses yeux dans les siens. il se redresse légèrement, trop votre à son gout, capture ses lèvres dans une second baiser beaucoup plus passionné. une main tendre caresse son visage, comme un gout qu’il aimerais garder pour toujours. « Je suis amoureux de toi, tu le sais? Ou tu le sais pas? C’est une nouvelle qui te choque? » le sérieux très peu présent dans les gênes du wakatsuki, qui ne peut s’empêcher de rougir à ses propres mots. « Et j’aimerai passer le restant de mes jours à tes côtés. J’aimerai.. (il marque une pause, une grande inspiration) me réveiller à tes côtés, m’endormir aussi même si tu ronfles quand t’es super fatiguer. Et dire à la serveuse : non, mon marie ne prendras pas de dessert parce que ça retombe directement sur les hanches, quand on sera tout les deux vieux et fous. » ses yeux dans les siens, doux regard, et une main qui caresse sa joue, encore. « épouse moi. » maintenant tout de suite, pour nos 5 ans, pour notre histoire qui s’écrit encore, pour toute la vie. « épouse moi, soit miens maintenant, et jusqu’à ce que la mort nous sépare. »

Tianyi était heureux. Sa vie était stable, il ne cherchait plus à causer le désordre autour de lui, il était aimé et aimait quelqu’un, il se sentait enfin appartenir quelque part. Il n’avait plus besoin de chercher sa maison parce qu’elle était juste devant lui, sa maison : Hikaru.
Et pourtant, il avait la désagréable sensation que quelque chose n’allait pas.
Peut-être parce qu’il était trop heureux, justement.
Tianyi n’avait jamais été heureux de toute sa vie ; enfin, ce n’était pas tout à fait juste. Tianyi avait été heureux, mais il avait choisi d’enterrer ces souvenirs au plus profond de lui-même : parce que celle qui l’avait rendu heureux l’avait insulté de monstre et l’avait oublié. Dans ce monde, elle n’existait pas (du moins, il n’y pensait pas). Dans ce monde, il n’avait pas vécu tout ce qu’il avait dû vivre, il n’avait pas fait le tour du monde pour essayer de trouver son chez-lui, parce que Hikaru lui était apparu avant. Tout allait bien et pourtant, c’était comme si tout allait mal.
Mais Tianyi tut ces pensées au plus profond de lui-même, parce que ce n’était pas ce qu’il était supposé penser. Il n’était pas supposer penser au malheur qui l’attendait quand on lui montrait le bonheur : il n’était pas supposé être comme ça, dans ce monde.

Alors il rit d’un air un peu bête, Tianyi. « T’es un idiot. » Il se permit d’insulter Hikaru gentiment, affectueusement. Il sourit chaleureusement quand Hikaru lui répondit pour l’organisation de ce dîner. Le monde, pour toi. Des mots qu’il n’avait jamais entendus dans la vraie vie, mais qu’il ne cessait d’entendre dans ce monde. Ça couvrait son cœur d’une couche de douceur, de sucre dans lequel il voulait s’y fondre. Non, ce n’était pas dans cette couche de sucre-là qu’il voulait se fondre ; c’était dans le cœur de la personne à côté de lui, ses yeux doux ancrés dans les siens, si doux que Tianyi aurait pu en pleurer s’il avait été quelqu’un d’émotif. Il se sentait tellement enveloppé de chaleur, il se revoyait nourrisson, bercé par les bras de sa mère ; aimé. Être aimé semblait si simple dans ce monde, et il ne se doutait pas à quel point le vrai lui en avait peur.
Pourquoi avoir peur d’un si beau sentiment ?
Un baiser plus intense partagé, Tianyi se laissa fondre contre son amoureux, sans penser à rien. Pensées négatives qui disparaissaient aussi facilement que des feuilles d'arbre au vent, il se sentait vraiment, chez lui.

Les yeux s’ouvrant mi-clos, comme s’il ne voulait pas se réveiller de ce merveilleux rêve (parce que ce n’était vraiment qu’un rêve), il s’enivra avec les mots de Hikaru. Un petit sourire s’esquissa sur ses lèvres : sans aucune animosité, sentiment caché, monstruosité. Il sourit naturellement, aussi naturellement que le soleil se levait tous les jours. « Bien sûr que je le sais, » murmura-t-il. Mais il sentait l’ambiance changer, et il ne savait pas pourquoi. Ce n’était pas la première fois que Hikaru lui disait qu’il l’aimait, mais Tianyi le vécut comme si c’était le cas. Il se sentit submergé par des sentiments sur lesquels il ne savait pas poser de mot dessus : c’était juste, terriblement doux. Confortable. Rassurant.
Mais d’un coup, tout se brise.
Épouse-moi.
Quelque chose changea dans le regard de Tianyi.
Il savait qu’il était supposé dire « oui ». C’était ce que la ligne directrice de l’histoire ordonnait ;
Mais Tianyi avait-il déjà écouté les ordres ?
La bulle de bonheur dans laquelle il s’était enfermé éclata, et une once du vrai Tianyi revint à la surface. Les ombres de ses vraies pensées colorèrent son visage, assombrirent ses yeux, envahirent son cerveau.
Est-ce qu’il avait le droit d’être heureux ?
Et si ce bonheur n’était que factice, et que Hikaru le laissait tomber ?
Il ne devrait pas avoir ce genre de pensées, il se détestait pour les avoir ; mais il ne pouvait pas s’en empêcher.
Il avait trouvé sa maison, mais il avait terriblement peur de s’y installer ; qu'est-ce qui lui disait qu'elle n'allait pas disparaître comme tous les autres ?

Tianyi prit la main de Hikaru dans la sienne. Et, au lieu de la prendre pour y déposer un baiser, ou la laisser sur sa joue et s’avancer pour subtiliser un autre baiser à l’homme de sa vie, Tianyi la baissa. « Hikaru, » qu’il dit, la voix tremblante. « Je… » Incapable de soutenir son regard plus longtemps, Tianyi baissa son regard et lâcha sa main. « C’est soudain. » Il n’avait jamais imaginé se marier à Hikaru. « C’est soudain alors… Tu veux bien me laisser du temps pour y réfléchir ? Je ne pense pas pouvoir te donner de réponse là, tout de suite… Désolé. » Il avait l’impression de le trahir ; qu’à la prochaine seconde, il allait entendre le cœur de Hikaru se briser à ses oreilles.
Mais d’un coup, c’était comme si tout était revenu à la normale.
Trahir les autres, briser leurs cœurs, faire couler des larmes sur leurs joues.
Sentir son propre cœur se serrer, ignorer ses émotions pour ne penser qu’à son plaisir temporaire, avoir peur de tout.
C’était ça, ce qui se passait normalement.
C’était rassurant.

Il a fini par le demande, à délier sa langue, à trouver le courage qui se cacher je ne sais où pour lui demander. Epouse moi. Il se revoit encore dans son miroir à le dire, à quoi il doit ressembler, quel sourire il doit apporter pour cette question si importante. Pour passer le restant de nos jours ensembles, pour vieillir ensemble. Une promesse si grande et si importante que ça aurait changer leur vie pour toujours. Ils s’aiment comme au premier jour, et n’avait jamais cesser de le faire, alors pourquoi pas ? pourquoi attendre ?  ça semblait si logique dans l’esprit d’Hikaru, si claire, il n’avait jamais envisager une autre réponse qu’un oui. Alors que dire quand finalement, c’est … « Non? » sa main se stop dans un mouvement, il voulait déballer la bague, l’anneau qui ferai d’eux, deux être unis par les liens sacré du mariage.  « Tu… Tu as besoin de temps.. » Il répète, comme pour se persuadé que c’est normale, ça devrait l’être oui, ça l’est oui, c’est normale de vouloir y réfléchir, mais Hikaru ne comprend pas, il ne veux pas comprendre. Toute logique quitte son corps, pour laisser la rage le consumer.

« Pourquoi? » le ton est presque agressif, il faut une raison, tout de suite, maintenant. Pourquoi reculer ? Pourquoi attendre ? Il n’y avait pas de de bon argument. Il se détache de sa moitié, se redressant soudainement pour s’éloigner encore plus. Le serveur prend ça pour le top départ pour la suite des évènements.  « Non, non, stop! » Hikaru n’a pas le temps de contredire que les confettis éclates au dessus des deux jeunes hommes banderoles He says yes! Tombant face à eux, il soupire grandement, quel idiotie alors. Son bras s’allonge pour arracher la bannière avec férocité, il laisse le cadavre au sol, tandis qu’il fouille ses poches pour une clope.

Peut être qu’il a mal lu les signes, il est pas doué pour voir les signes. C’est peut être fini depuis longtemps, c’est peut être une illusion, ils n’ont jamais été heureux et ils ne le sont plus. Ils ne s’aiment plus depuis le premier jour, et il se persuade juste, Hikaru, que dire oui pourrais arranger les choses.  « Je comprend pas. »  Il se devait de le dire, parce que sinon sa tête aller exploser. « On va mal ? J’ai fais quelques choses de mal ? » Des vêtements qui traine ? Une vaisselle pas faite ? Un oublie d’une date ? Il sait pas, Il en sait rien, il a peut être fait un truc qui allait pas et qui aurait du être rectifier mais il a beau fouiller dans sa mémoire, ça semble si flou. Les baiser ont il toujours la même saveur ? Les caresses sont ils toujours aussi doux ? Peut être qu’il ne voit rien, mais tout a changer ? Il fallait lui dire, lui expliquer, le tenir par la main comme un enfant, car l’incompréhension été entrain de ruiner sa tête.  « Je le répète, je t’aime. Je t’aime maintenant, je t’ai aimer hier, et je t’aimerai demain. Et après demain, et dans une semaine et dans un mois et dans une autre vie aussi. J’ai besoin de rien d’autre que de toi, de rien d’autre. De nous, de ce qu’on a construit ensemble  et de ce qu’on a encore à construire, alors je comprend pas. » il s’assoie, non, il s’effondre, deux genoux aux sol et ses yeux river dans les siens, dit quelques choses Tiyani, explique, exprime, mais le laisse pas dans l’espoir d’une vie à tes côtés.

Le cœur de Tianyi battait fort. Non pas parce qu’il se sentait heureux ou surpris : mais parce qu’il avait peur. Peur, terriblement peur de tout ce qui allait suivre. D’un coup, c’était comme si le vrai Tianyi s’était réveillé et entrait dans la peau de ce Tianyi-là, le Tianyi supposé être heureux et naïf ((mais laisse-moi tranquille, pour une fois s’il te plaît, laisse-moi tranquille…)). Mais il devrait le savoir, les prières ne marchaient jamais ; combien de fois avait-il prié dans cette chambre, pour que les choses redeviennent comme avant (pour que sa mère lui revienne) ? Peut-être que son futur allait ressembler à ça aussi : lui en train de prier tout seul dans sa chambre (pour que Hikaru lui revienne).

L’effroi que lui provoqua cette vision suffit à le faire trembler de tout son être, alors qu’il croisait le regard de Hikaru. Il ne l’avait jamais quitté du regard, mais étrangement, c’était comme si c’était la première fois qu’il le voyait. Il y avait un « non », il y avait un « tu as besoin de temps », des phrases que Tianyi entendait en retard dans ses oreilles. Des informations qui traversaient mal son cerveau, un peu comme si ses oreilles étaient bouchées après une explosion, comme assourdies.

Mais le « pourquoi » qui suivit fit disparaître cette brume, comme une tornade écraserait tout sur son passage. Le cœur de Tianyi battait fort, parce qu’il avait peur. Mais peur de quoi ? Peur du futur ? Peur de ce que Hikaru allait lui dire, lui faire ? Peur de Hikaru tout court ? Mais bon dieu, qu’est-ce qui se passait dans sa tête ? Il n’eut pas le temps de continuer à penser puisque des confettis éclatèrent au-dessus de leurs têtes. Les yeux effrayés de Tianyi se posèrent derrière Hikaru : he says yes ! He says yes… Oui, il aurait dû dire oui. Il aurait dû dire oui.
Alors pourquoi avait-il dit non ?

D’un air presque absent, il avait regardé Hikaru déchirer cette banderole (« he says » d’un côté, « yes » de l’autre ; et les deux morceaux flottent misérablement sur le sol), chercher une clope, finir par se tenir devant Tianyi.
Et enfin, ça le frappe Tianyi.
Il n’avait pas peur du futur, d’être heureux, de Hikaru.
Il avait peur de rendre Hikaru malheureux.
C’était ça qui frigorifiait tout son corps, qui le rendait incapable de venir serrer son amoureux dans les bras ; incapable de dire « oui ».
Au fond, il aurait dû dire « oui » ; dans une autre vie, il aurait dit oui, parce qu’il se serait délecté des larmes de Hikaru quand il aura brisé son cœur… mais pas ici. Non, pas ici. Ici, Tianyi aimait tellement Hikaru qu’il avait l’impression de ne plus avoir de cœur ; qu’il l’aimait si fort que son cœur, il l’avait donné à Hikaru.
Alors le cœur qui battait actuellement dans sa poitrine, à qui appartenait-il ?
Tianyi entrouvrit ses lèvres. Il avait les mains maladroitement levées, dirigées vers Hikaru, comme s’il voulait le réconforter ; mais rien ne sortait. Bien sûr que rien ne sortait. Tianyi n’avait jamais été doué à réconforter les autres. Hikaru le savait peut-être, mais ce n’était pas ça qui allait le conforter. Peut-être même allait-il se mettre à le haïr encore plus. Le cœur de Tianyi accéléra davantage sa cadence. Il avait peur, il avait peur, il avait si peur— il ne voulait pas que Hikaru le déteste (mais peut-être que c’était trop tard ?).
Les lèvres tremblantes, le regard vacillant, il finit par serrer les poings sur ses cuisses pour les empêcher de trembler. Parce que, comme d’habitude, tout ce dont Tianyi était bon à faire, c’était de prétendre qu’il contrôlait la situation. Que tout allait bien.
S’il y avait bien une chose que Tianyi détestait montrer, c’était sa faiblesse ((malheureusement, Hikaru était justement sa faiblesse)).
« Et tu penses vraiment que je suis celui fait pour toi ? » demanda-t-il. Sa voix ne sortit pas aussi sûre qu’il aurait voulu la sortir ; elle était un peu plus faible que d’habitude, plus hésitante. Il ne prit pas compte de ce détail et continua. « Tu penses vraiment que je peux te rendre heureux ? Que tu seras toujours heureux avec moi, dans un, deux, dix, cinquante ans ? Que je ne vais pas te blesser ? » Tianyi serra davantage ses poings, si bien que ses phalanges paraissaient blanches. « Tu… Tu n’as rien fait de mal, Hikaru. » C’est moi le problème, mais il avait l’impression que s’il disait ces mots, il se foutrait ouvertement de sa gueule ; alors il les tut. « On va pas mal. » Je vais mal. « Je t’aime. » Si fort que j’ai l’impression d’en crever. « Et c’est ça, qui me fait peur. » Parce que si tu disparais, je serai incapable de le supporter. Tianyi laissa échapper un soupir. Même son soupir était suffoqué, son cœur qui battait trop vite. « Regarde dans quel état je te mets. Tu penses vraiment que je suis digne de toi ? Moi, je n’en suis pas certain. » Et, à le regarder de plus haut, à poser son regard baissé sur Hikaru agenouillé devant lui, Tianyi en était davantage certain : il ne méritait pas Hikaru.
Il y avait une bonne raison, pour laquelle tout ceci n'était qu'un rêve (un cauchemar ?).

Hurler n’aurait servit à rien, rien du tout. A part peut être faire fuir le peu de gens qui restait dans le restaurant et faire peur aux employées qui devaient se délecter du spectacle. Parce qu’Hikaru ne sait pas quoi ressentir, il bouillonne de l’intérieur, il s’embrase jusqu’à prendre feu. Il n’avait jamais vécu ça, jamais. Et ne pensait jamais le vivre. Il se moque de ses gars qui font des demandes en mariage et qui se prennent des râteaux, parce que ça ne lui arrivera jamais, ça n’arrive qu’aux autres. Les autres deviennent soudainement nous, et le voilà à la place de ce loser qui n’a jamais remarqué que son partenaire ne l’aimais probablement plus. Il se dit que les signes étaient si bien cacher, ou qu’il est si débile de n’avoir jamais rien remarqué. Quand est ce que son comportement a changé ? Quand est-ce que les signes ce sont montré pour la première fois ? Il ne m’aime plus, plus du tout. Pourtant, ses yeux n’ont pas changé d’éclat, d’un brun brillant, un peu noisetier et d’une profondeur immense. Il s’y perd si facilement, il est si perd trop souvent.

« Je ne comprends rien. » parce que c’est le cas, le chaos total règne dans sa tête. Et les confettis explosent une seconde fois, hikaru n’est que rage, sa main s’étend encore pour dégager tout ce qui pourrais tomber sur le crâne de Tianyi. « Il a dit NON. » finit il par hurler aux serveurs et le reste de l’équipe « NON! » répété il, encore sur un ton plus énerve. « Pas de gâteau, plus de champagne, plus de confettis, plus rien du tout. » son bras continue de virer des confettis, avant de s’effondrer sur la table devant eux, brisant les flûtes et le champagne. Ses émotions en vracs font rétracter son bras avec violence, laissant traîner une flaque de sang. « Bordel.. » bien fait. La douleur physique remplace le temps d’un instant le coeur endolorie. « Plus rien du tout. » répété t-il dans un murmure.

« Ne dit pas que tu m’aimes, pas maintenant. Pas après ça, si tu m’aimais alors t’aurais pas aussi peur. » ses épaules se détendent et son souffle s’adoucit. La colère se dissipe, se transformant doucement en désespoir. Comme dans un deuil, c’est le début négociation. « L’amour n’a rien d’effrayant, l’amour est tout ce qu’on a. » une pause, il ose alors poser ses yeux dans les siens. « J’ai eu peur toute ma vie. D’aimer et d’être aimé en retour. Et t’es arrivé, et.. » il hausse les épaules, comme si c’était évident. Tu es arrivé et la suite logique des choses s’est enchaînée. « Le doute s’est envolé à chaque baiser, chaque caresse, chaque preuve d’amour. La peur aussi, je n’ai jamais eu peur parce que je savais que tu serai là. » et c’était peut être ça le problème ? Qu’il n’a jamais cesser de croire en lui ? De se reposer sur lui ? Hikaru n’a plus jamais été Hikaru, il a été Hikaru et Tianyi. Et si ils se quittent alors il arrêtera d’exister. « Je ne peux pas vivre sans toi. » peut être surtout qu’il n’avait pas envie de vivre sans lui. Apprendre à devoir être Hikaru, apprendre à être de nouveau une personne et non une extension d’un autre. Il comprend alors, Hikaru, l’obliger à vivre à ses côtés pour toujours était tout aussi égoïste de dire non.

Tianyi était un lâche. Il le savait, il l’avait toujours su. Ça lui revenait en pleine gueule avec le désastre qui se présentait face à ses yeux : les confettis qui explosent de nouveau, Hikaru qui crie, crie qu’il n’y avait plus rien (plus de gâteau, plus de champagne, plus de confettis, et peut-être plus rien dans les cœurs, aussi — mais Tianyi avait peur d’y penser). Pourtant, il s’y faisait confronter : s’il aimait Hikaru, il n’aurait pas eu peur de dire oui. Pendant tout ce temps, il avait pensé que s’il avait peur de dire oui, c’était justement parce qu’il aimait trop Hikaru et qu’il avait peur de le blesser. Mais la vérité serait l’inverse ? La vérité serait qu’il n’aimait pas assez Hikaru pour lui dire oui ? Pétrifié par cette pensée, son corps entier reçut un choc électrique alors que leurs regards se croisaient. Le désespoir dans les yeux de Hikaru était si profond que Tianyi avait l’impression d’être en train de se noyer dans l’océan : si profondément qu’il ne voyait même plus la lumière du soleil se refléter sur la surface de l'eau, incapable de voir la moindre espèce marine nager autour de lui. Et c’était de sa faute, s'il n'y avait plus de lumière dans les yeux de Hikaru.

La culpabilité le frappa de plein fouet. Il se sentait terriblement coupable d’avoir hésité, de ne pas vouloir se marier avec Hikaru tout de suite. Pourtant, s’il revenait sur sa décision maintenant, il aurait l’impression de ne pas être en phase avec ses sentiments. S’il disait oui maintenant, c’était écouter sa culpabilité et non son cœur. Au fond, qu’est-ce que son cœur voulait ? Simplement rester heureux avec Hikaru. Ne pas avoir à réfléchir ; juste couler des jours heureux en sa compagnie, vieillir jusqu’à cinquante ans ; se réveiller à ses côtés, s’endormir même s’il ronflait parce qu’il était fatigué, dire à la serveuse : non, il ne prendra pas de dessert parce que ça retombe directement sur les hanches, quand on sera tous les deux vieux et fous— est-ce qu’ils ne pouvaient pas faire ça sans se marier ? Ne pas penser au futur ? Ne pas avoir à se demander s’ils feraient mieux d’appeler l’autre « mon mari » ou « mon petit-ami » ? Au fond, mariés ou non, ils s’aimeraient toujours, non ? Ils n’avaient pas besoin d’une bague au doigt pour prouver leur amour. Et pourtant, Tianyi n’avait pas envie de se marier maintenant.
Pourquoi pourquoi pourquoi pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Il se répéta la même question en boucle, mais aucune réponse ne lui vint à l’esprit. Il était effrayé, toujours effrayé, même s’il ne devait avoir aucune raison.
((peut-être qu’il était effrayé parce qu’il n’aimait plus autant Hikaru))
Mais ça lui semblait ridicule. Ce n’était pas possible. Hikaru était l’homme de sa vie.
((pourquoi ne pas se marier avec lui, alors ?))
Il ne savait pas.

Après un silence bien trop long, un silence où Tianyi avait fini par baisser les yeux (aucun confetti n’était tombé dans ses cheveux ; le bonheur parti se vautrer au sol), il prit une grande inspiration, le cœur n’ayant jamais décéléré sa cadence. « Je sais que je t’aime Hikaru, » murmura-t-il. Mais à quel point ? Est-ce que je t’aime autant que tu m’aimes ? « Je ne peux pas vivre sans toi non plus. S’il te plaît, ne me quitte pas parce que je n’ai pas su prendre la bonne décision… Je suis désolé... » Il finit par enfouir son visage dans ses mains. « Je suis désolé de ne pas réussir à te rendre heureux… Désolé d’être aussi stupide… » Il marqua une pause. « Je sais pas pourquoi je doute autant alors que toi, tu n’as aucun doute… Désolé... » Peut-être parce que Hikaru n’était pas Tianyi, et que Tianyi n’était pas Hikaru : peut-être devaient-ils apprendre à savoir vivre séparément, avant de se lier ((parce que ce n’était pas sain, d’autant dépendre de quelqu’un)).

La dépendance l’avait aveuglé, incapable de rien. Il ne s’était pas rendu compte de la supercherie avant aujourd’hui. C’était pourtant si clair : tout est si facile quand on dépend d’une personne. Réfléchir devient une activité de groupe au même rang que prendre des décisions. Il n’avait pas besoin de se demander comment il allait, car tant que Tianyi était dans les parages alors il allait forcément bien. Mais maintenant ? Il ne sait plus ce qui se passe maintenant. Il avait la sensation qu’on lui avait brisée le coeur, et qu’il n’en restait plus que des miettes, et la douleur été si grande qu’il a fallu qu’il s’en inflige une autre pour ne plus la ressentir. Son sang coule au creux de sa main, réclame une aide, mais il ne bougeait pas d’un cil, il regardait l’être aimer se torturer, et il se demande alors Hikaru, si sa moitié avait compris la supercherie depuis longtemps. « Ce n’est pas sain, pas vrai? » il aimerait qu’il dise oui, qu’il soit d’accord pour une fois, dans le résumer de leur relation.

« T’es pas désolé, et je ne le suis pas non plus. » il marque une pause, finalement, il se remet assis comme si les nerfs avaient cessé d’exploser, comme si le calme l’avait envahi ou alors que sa colère été entrain de s’écouler le long de ses doigts à petit gouttelette. « Dit moi la vérité. » Ses yeux captent les siens, pour la première fois depuis le début de la soirée, il s’autorise à s’y plonger et n’arrive plus à savoir ce qu’il ressent vraiment. il ne le connaît plus, il ne veut plus le connaître, il a l’impression que tout ce qui a été eux, n’est qu’en réalité un mensonge ou une invention de son crâne. « Je devrais partir, mais j’en suis dans l’incapacité. Parce que si je te quitte alors il restera quoi de moi ? Je serai plus… Rien. Rien du tout. Alors s’il te plait Tianyi, s’il te plait. » il implore presque, dent serrer et lèvre tremblante. « Est-ce que tu veux que je reste parce que tu ne veux pas être seul, ou est-ce que tu veux que je reste parce que tu m’aimes, et que tu aimes être à mes côtés? » et vivre avec moi, et te réveiller avec moi, et manger des céréales devant la rediffusion de cette émission qu’on a pas vu, et lire la rubrique sport par dessus mon épaule, et connaître la glace que je veux prendre en dessert et l’odeur qui me fait pleurer, et les mots juste au bon moment, est-ce que Tianyi c’est moi que tu aimes, ou juste la présence d’une autre personne dans ta vie?

« Parce que les autres ne sont pas toi, et parce que je ne peux pas vivre sans toi, mais je préférerai savoir si moi je ne suis qu’un pion parmi… une panel d’autre pion. » l’imaginait avec un autre pourrais le détruire, alors il n’y pense pas, il n’imagine pas un autre à son bras, juste lui qui s’éloigne et qui ne revient pas. Hikaru efface l’espace entre eux deux, une main aimante (et valide) vient dégager une mèche de son visage et caresser sa joue, du bout du pouce, affectueux.

Tianyi ne s’était jamais demandé. Il ne s’était jamais demandé si leur relation était saine. Pour lui, il n’y avait qu’une seule évidence : il savait qu’il aimait Hikaru et que Hikaru l’aimait. Il le savait comme quelque chose d’ancré en lui, comme quelque chose d’écrit dans ses veines, quelque chose qui ne pourrait jamais changer. Mais d’un coup, il avait l’impression que les inscriptions dans son sang avaient disparu, comme s’il avait fini la lecture du livre où Hikaru et lui étaient les personnages principaux. Il n’y avait plus que des pages blanches qui affluaient devant ses yeux, sans jamais qu’un seul mot ne s’écrive, jusqu’au « non ». Jusqu’au « Je ne sais pas ». Jusqu’au « Laisse-moi du temps ». Jusqu’au « Désolé ».
((mais c’était un mensonge))

Un sentiment de malaise grandit en lui péniblement à la prononciation du mot « vérité ». C’était un mot qui lui semblait tellement lointain. Tellement… pas lui. Parce que Tianyi, avait-il déjà été capable d’énoncer la vérité ? De faire face à la vérité ? Il avait l’habitude de mentir comme il respirait, mentir comme si ça lui importait plus que d’être en vie, parce que c’était sa fierté, sa fierté qui l’emportait toujours sur tout ; du moins, jusqu’à sa rencontre avec Hikaru. Il ne savait pas comment c’était arrivé, il ne savait pas comment ça avait pu changer, comment les doutes s’étaient transformés en évidences, comment son malheur était devenu bonheur. Tianyi et son cœur avaient toujours été deux entités différentes, avec Tianyi qui rejetait son cœur comme si ce n’était pas le sien. Il l’avait tant rejeté qu’il l’avait donné à Hikaru, et que Hikaru lui avait donné le sien en retour. Ainsi, il pensait que son cœur apaisé dans sa cage thoracique allait bien (alors que ce cœur-là n’avait jamais été le sien). Tout était si facile, quand ils étaient si fusionnels. Tianyi n’avait pas envie d’apprendre à exister sans Hikaru.

Mais est-ce qu’il le voulait parce qu’il ne voulait pas être seul ou parce qu’il l’aimait ?

La question enfonça le doute dans le cœur de Tianyi, qui sentit tout son corps s’affoler. Les veines qui battaient en unisson avec son cœur, la salive qui devenait difficile à avaler, les sueurs froides qui naissaient sur sa nuque. Hikaru mettait le doigt là où ça faisait mal, un terrain sur lequel Tianyi n’avait jamais mis pied (parce qu’il pensait que c’était évident, si évident qu’il l’aimait). Comme si depuis tout ce temps, Tianyi pensait que leur amour était aussi solide que du diamant mais qu’en réalité, ce n’était que de la glace qui fondait au moindre rayon de soleil et se brisait au moindre coup.

Et puis les doutes s’évaporèrent ; remplacés par l’indignation. « Non ! » s’exclama-t-il avant même d’avoir pu le temps de penser. Et il était presque surpris, surpris de répondre avant de penser (ça ne lui ressemblait pas). Mais, tant pis : il ne pouvait pas laisser Hikaru penser ça. Il attrapa sa main sur sa joue, la sécurisa sur celle-ci, comme pour s’assurer que Hikaru ne partirait pas (ne le laisserait pas tout seul). « Tu n’es pas un pion. Tu n’es pas un pion parmi d’autres pions. » Il ne savait pas pourquoi il se sentait aussi indigné par le fait que Hikaru puisse penser ça et aussi attaché à se défendre (peut-être parce que dans une autre vie, Tianyi était un joueur d’échecs qui collectionnait les pièces de jeu). « Hikaru, il y a de nombreuses choses que je ne sais pas, dans la vie, plein de choses que j’ignore, plein de choses que je fais mal parce que je sais pas comment faire, je sais pas comment gérer mes sentiments, je sais pas comment faire en sorte que mes pensées, mes paroles et mes émotions soient en harmonie, parce qu’elles se contredisent tout le temps, et, je sais pas, je suis toujours confus, je ne sais pas pourquoi je ne peux pas te dire oui directement, pourquoi j’ai peur de me marier avec toi, pourquoi j’ai quand même envie que tu restes avec moi, de passer tout le restant de mes jours avec toi— » Il s’interrompit, parce qu’il était à bout de souffle, parce qu’il se rendait compte qu’il avait l’air trop désespéré.
((il avait si peur que Hikaru le quitte))
Il prit la main de Hikaru avec son autre main, et la serra entre ses paumes, l’attira à lui contre ses lèvres, trop effrayé que Hikaru parte. « Je m’en fiche si c’est sain ou pas, » reprit-il, murmurant, la voix faible, fragile, comme à deux doigts d’éclater en larmes. « Je m’en fiche si on n’arrive pas à exister l’un sans l’autre. Je m’en fous. Je veux rester avec toi parce qu’il n’y a que toi, qu'il n'y a toujours eu que toi dans ma vie, que je t’aime, que j’aime rester à tes côtés, que j’ai l’impression que mon cœur va s’arrêter de battre si tu t’en vas. S’il te plaît, ne t’en va pas… Ne t’en va pas, Hikaru. Je sais pas comment te le dire, je sais pas... » Et tous les barrages cédèrent, les épaules tremblant, la tête se baissant davantage. Il aurait pu tromper n’importe qui mais pas Hikaru ; parce que même s’il pleurait rarement, Hikaru était celui qui possédait son cœur ((le seul à savoir à quoi Tianyi ressemblait quand il pleurait)).

Hikaru ne voulait pas être seul. Il haïssait la solitude, il détestait le silence. Il transporte son corps dans des endroits peuplé de monde, des gens qui hurlent, qui chante, qui parle plus fort que la musique. Un vacarme immense qu’il en oublie sa propre personne, ses propres penser. Il n’a pas d’autre solution que se fondre dans la masse, danser, chanter, boire aussi. Il déteste se retrouver en tête-à-tête avec lui-même dans la queue pour les toilettes, déteste encore plus retrouver son appartement au lever du jour. Il hait la solitude, et s’est promis de mourir que de s’y abandonner encore. Et puis, Tianyi est arrivé et la sauver de ce grand silence. Sa voix remplit l’espace, sa présence lui donner de se lever le matin, d’avancer (même à petit pas), son sourire le remplis de joie et son coeur lui ai dédié. Il n’a pas attendu une seconde de plus avant de sceller sa vie avec la sienne, pour ne jamais être seul, pour ne plus jamais être loin de lui. Il est devenu alors, sa seule raison d’exister.

Le monde pouvait s’embraser en feu et en flamme, son monde à lui se dresser devant sa personne, des mots qui font sens jaillissant de sa bouche, et l’impression de le voir sous un autre angle. Il entend ses paroles, les accepte et les avale. Il les niche au creux de son cœur, et les caresses à bout de bras. Il veut y croire, Hikaru, que tout ce qui sort de sa bouche est réelle, qu’il est important, qu’ils sont important. « Je ne partirais pas. » finit-il par dire, pour conclure, ou juste parce qu’il n’a nul part d’autre ou aller de toute façon. « Où veux tu que j’aille ? J’ai nul part ou aller, j’ai que toi. » ton coeur, ton corps, tes mots, ta présence, ça n’a toujours été que toi, avait-il envie de rajouter.

Hikaru n’a plus envie de se battre. L’énergie quitte son corps et il se laisse tomber contre Tianyi. D’abord sa tête sur son épaule, puis remonte jusqu’à son front, contre le sien. « Ne me quitte pas. Ne m’épouse pas si tu n'en as pas envie, mais promets moi de jamais partir. » Son front collé au sien, et son souffle court, qui respire à petite bouffer pour ne pas s’étouffer. Il n’a plus envie de se souvenir de ce qui s’est passé avant, de ce qui peut se passer maintenant ou de ce qui se passera ensuite. Il ressent ses peurs et ses peines et les partages, comme le partenaire qu’il veut être. la bague n’avait pas quitté la poche de sa veste, pourtant, il vient la chercher pour la sortir de sa boite. « Tiens, garde le. Quand tu seras prêt, tu me le donneras. En attendant, rentrons à la maison. »