let's talk about love (bemi)

i don't really know a lot
about love

« Somi, come here ! » interpelle une voix familière. La concernée exécute la demande en se laissant tomber dans un sofa déjà occupé par trois personnes. « Vous parliez de quoi ? » La question laisse un blanc pendant que les têtes se tournent vers le plus bavard du groupe. « Du futur. » répond-il d'un air énigmatique. La sorcière arque un sourcil en guise de réponse jusqu'à ce que des rires rompent l'ambiance sérieuse. « Kidding ! prévient aussitôt le sorcier content de son effet, we were trying to get a prediction from Berlioz. » La petite bande d'amis approuve vivement. « But mister Savage doesn't seem to be up for this…  » ajoute d'un air déçu la fille assise à côté de Somi. La kasai  observe alors à tour de rôle les visages des étudiants rassemblés autour du canapé ; elle n'en connaissait que la moitié mais sa présence ne semblait pas déranger la troupe, au contraire. Le denki bavard sembla se ragaillardir en réalisant quelque chose. « Why don't you ask him ? » lui demande-t-il, persuadé que la réponse du daichi s'en trouverait changée. Son affiliation avec Berlioz était on ne peut plus logique pour leurs camarades depuis que la chanteuse sortait avec le cadet des Savage. Tout le monde semble donc convaincu par l'idée énoncée - Come on Somi, insistent les plus impatients devant l'hésitation de la sorcière. Berlioz semble lui aussi attendre sur l'aînée  quand, enfin, Somi répond. « I'm not into… le volume de sa voix baisse malgré elle, those things. » Son explication semble autant surprendre que décevoir le groupe alors la blonde décide de s'échapper. Sa main se resserre autour de son verre qu'elle montre pour signaler qu'il était temps de le remplir. « I'm gonna check what's left, lance-t-elle rapidement en se levant, see you later. » Elle agite sa main libre en guise de salutations puis son dernier regard est adressé en priorité à Berlioz.

Dans la cuisine, des bouteilles et des verres lévitent à tour de rôle vers la pièce principale pour resservir les gens. Arrivée vers l'îlot central, Somi en attrape une avant qu'elle ne bouge. Du coca. Pas d'alcool. Plus d'alcool - résolution forcée. Ou peut-être, un peu quand même. La préfète prend finalement une liqueur au hasard qu'elle verse dans le fond de son verre. Elle arrête cependant son geste lorsqu'une autre personne la rejoint. « Oh, marmonne-t-elle en reposant doucement la bouteille, Keita is somewhere out there. » Elle indique d'un signe de tête la direction dans laquelle son petit ami avait été aperçu il y a peu. La blonde sourit amicalement, persuadée d'avoir donné à Berlioz l'information qu'il cherchait. La préparation de sa boisson volontairement suspendue en attendant que son beau-frère s'en aille rejoindre celui qu'il devait probablement chercher.

i don't really know a lot
about love

être en couple avec reyn implique tant d'avantages que, perdu dans leur bulle d'intimité, oz en avait presque oublié l'inconvénient majeur — la popularité.

la sienne s'est estompée bien vite, après avoir crevé le plafond sans crier gare, quelques années plus tôt ; une fois le vortex club enterré pour de bon, l'anonymat l'a englouti comme une mer sans fond, l'empêtrant dans l'oubli réservé à ceux qui ont brièvement été mais qui ne sont plus. celle de reyn, par contre, demeure intacte en toutes circonstances, bâtie sur la durée, des souvenirs et des amitiés.

alors, sans surprise, lorsque la deuxième partie de la soirée a été entamée au loft, l'immeuble s'est chargé de monde, toutes portes ouvertes. coincé au centre d'un groupe de curieux attirés à lui par les rumeurs de son don, oz se laisse entrainer dans un séance de voyance. désinhibé par l'alcool englouti depuis le début des festivités, il ne trouve pas la foule aussi étouffante qu'elle devrait l'être — et ses phalanges longent des lignes de paumes, les unes après les autres, en quête des bribes de certitude et d'avenir que lui offrent l'alliance de son instinct et du contact. it's not quite an exact science, ne cesse-t-il toutefois de tempérer, trébuchant un peu sur ses mots, non pas de malaise cette fois, mais d'avoir simplement trop bu. things can always- who cares, l'interrompt un quelconque visage qui ne lui est en rien familier. what do you see for me ? et une nouvelle main de se tendre, avide de prédictions généreuses, bien que plusieurs membres du groupe se soient éloignés en rage après avoir eu leur tour. it's 2 galleons, qu'il rappelle, ne perd jamais le nord lorsqu'il est question de potentielles entrées d'argent. what d'you wanna know ? c'est inscrit dans ses veines depuis le plus jeune âge ; depuis l'époque où son père l'entraînait sur ses pas pour détrousser les plus crédules à l'aide de son don incontrôlé et de ses réactions impressionnantes, en l'appelant son magicien d'oz.

et vient l'instant où ils en demandent trop. plus que quelques informations minimes, relativement ridicules, à base de : est-ce que x m'accompagnera à la prochaine soirée ? vient le moment où ils réclament de se frotter à l'avenir avec un grand A, celui dont nul ne devrait s'accabler de découvrir trop tôt. oz en a fait l'expérience ; et pour avoir vu un futur où il n'existait plus, il se refuse à pousser la quête plus loin. i don't do that, qu'il réplique une fois, puis cent. go to a specialist. mais les refus rendent visiblement l'enjeu plus exaltant et les requêtes se font pressantes. lorsque somi se retrouve entraînée dans le débat, berlioz espère une réponse qui le tirera d'affaire — mais il ne s'attend pas à la fuite évidente pour laquelle elle opte. well… that was awkward. anyway ! can't you do it just once ? i'll pay 5 galleons, no- 10. so, how about 10 ? pleaaaase !

se dépêtrer du traquenard lui semble prendre une éternité. i've seen enough people for a year, qu'il marmonne pour lui-même, regard nerveux vérifiant par-dessus son épaule que personne ne risque de l'aborder ou d'instaurer un contact sans prévenir. il hésite un instant à quelques mètres de la cuisine, assoiffé mais craignant les buveurs qui y défilent sans discontinuer, avant de finalement se résoudre à entrer en quête d'une bouteille d'eau.

l'instinct lui souffle qu'il ne peut se défiler — et croiser somi à l'intérieur lui indique pourquoi. i- wasn't looking for him actually, qu'il répond lorsqu'elle lui indique la potentielle direction empruntée par keita. oz n'est pas certain de vouloir le trouver ivre-mort dans un coin, et pas certain que kei veuille être retrouvé par lui, non plus. pour ce soir, il préfère ravaler la boule d'angoisse qui lui noue le ventre à chaque fois que les carcasses de bouteilles s'amoncellent aux pieds de son cadet.

deux verres d'eau rapidement engloutis, il ne peut ignorer la tension étrange qui plane dans la pièce. elle s'accentue lorsqu'il tend la main vers la bouteille posée près de somi et que cette dernière a le réflexe de reculer rapidement la sienne, pour éviter le moindre effleurement. le geste de berlioz se suspend. étrangement refroidi, il finit par questionner : are you ok ? pas vraiment ce qui le tracasse. like… are we good ? you're acting kinda weird. pause. is it about what happened earlier ? l'interrogation n'en est pas réellement une. le problème vient évidemment de là.