that's the sound of a broken heart

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] I can't do that. Elle se souvenait avoir refusé encore et encore ce plan qu'on lui proposait. I can't do that to him. Elle avait insisté, hermétique au choix imposé. Alors Somi ne savait plus vraiment comment elle avait pu en arriver à ce moment précis. A attendre, seule parmi des rangées de sièges vides, que Keita termine de s'entraîner. Les mains posées sur ses cuisses tiennent fermement son téléphone dont l'écran est resté figé sur des messages énigmatiques ; les dernières consignes de ses amis s'assurant qu'elle arrêterait enfin de repousser l'inévitable. Le stress se lit sur ses gestes les plus minimes alors que ses divagations de pensées l'empêchent de se concentrer sur les mouvements de Keita dans les airs. Comment lui dire ce qu'elle avait à dire ? Comment faire ce qu'elle ne pensait jamais avoir à faire ? La chanteuse lève des yeux inquiets vers l'attrapeur, sans surprise elle espérait ne pas le voir redescendre au sol. Qu'il reste dans les airs, suspende le temps pour l'empêcher de commettre une grosse erreur.

Il ne faut cependant pas très longtemps avant de voir le kasai réduire son altitude puis disparaître dans les vestiaires. Somi se raidit sur son siège lorsqu'il en ressort quelques temps plus tard. « You did great, l'idole élève un peu la voix pour s'assurer d'être entendue pendant qu'il gravit les marches jusqu'à elle, really. » Elle sourit, geste difficile mais sincère. « Maybe I should bet on your team this year. » L'issue du tournoi était devenue une boutade récurrente car leurs deux envies de victoire n'étaient pas compatibles. Elle savait cependant que la victoire de Keita ne serait jamais la pire des défaites pour elle. La blonde se lève de son siège pour accueillir l'arrivée du sorcier à ses côtés. « How was your day ? » La question vient remplacer discrètement leur baiser habituel alors que l'envie de rejoindre ses lèvres est là comme à chaque fois qu'elle le voit.

Ils n'ont plus rien à faire sur le terrain mais Somi anticipe pour qu'ils évitent de rejoindre trop vite les dortoirs trop bruyants et trop fréquentés. « I hm… l'hésitation s'entend et sa prudence aussi, can we talk a bit before leaving ? » Ici au moins personne ne les interromprait. Parce qu'elle n'était pas sûre de pouvoir tenter une deuxième fois ce qu'on lui demandait de faire. Or le temps commençait à manquer et la crainte de représailles accentuait la pression qu'elle sentait peser sur ses épaules depuis qu'elle avait reçu la lettre.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] L’air frais lui fait du bien. Voler est thérapeutique pour Keita et bien que l’entraînement soit sérieux, il ne s’empêche pas de profiter de l’instant. Les conditions météorologiques sont idéales, ce qui n’empêche pas le vif de se faire désirer. Puisqu’il est seul, l’attrapeur en profite pour tenter quelques figures auxquelles il n’est pas encore habitué. Cette année, l’enjeu est plus grand car avec son redoublement, s’il ne performe pas, il risque de perdre sa bourse. Il faut qu’ils arrivent en finale, il faut qu’il prouve sa valeur. L’année dernière il avait été mauvais et il s’en voulait encore.

Lors de l’un de ses passages, il aperçoit Somi dans les gradins et si l’envie d’aller immédiatement la retrouver le prend, il se retient et se reconcentre sur le vif d’or. Il doit être sérieux. Il se tient même au régime de sobriété d’Andrea depuis quelques jours. Il lui faut une trentaine de minutes pour parvenir à saisir la petite balle qu’il lève fièrement en direction de Somi avant de ralentir et descendre jusqu’à la sortie du terrain. Une fois le vif d’or rangé, il se dirige vers la douche et se lave rapidement avant de se rhabiller, rangeant ses vêtements de sport dans un sac à dos qu’il jette sur son épaule.

Il ne lui faut qu’une minute pour rejoindre les gradins et rejoindre sa petite-amie. « You should ! I’ll beat Andrea for sure this year ! » répond-il fièrement avant de se laisser tomber à côté d’elle, laissant son sac tomber au sol. Alors qu’il allait se pencher vers Somi pour l’embrasser, elle l'interrompt d’une question. Cela l’interpelle mais il choisit de ne pas y prêter attention, répondant simplement « Pretty great actually, training was good and i think i didn’t fell asleep in class so, you see, progress ! » dit-il dans un rire avant de lui rendre la question « How was yours ? »

S’étirant, Keita écoute sa petite-amie lui répondre avant de se relever, prêt à partir. Cependant, une nouvelle fois, Somi l’interrompt. Le ton qu’elle prend inquiète l’attrapeur qui s’installe à nouveau à ses côtés. « Sure. Something’s wrong Pumpkin ? » demande-t-il, soudainement sérieux. Il n’est parfois pas très observateur, mais il comprend que la discussion qui s’annonce est sérieuse alors il attend, patiemment, que Somi trouve les mots.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Le quidditch semble toujours plus impressionnant vu du sol. Somi retient son souffle à chaque figure tentée par Keita. La prudence guidant son jugement inquiet plutôt que l'adrénaline comme lorsqu'elle aussi est en haut. Les claps de ses mains n'atteignent sûrement pas l'attrapeur, mais Somi continue de l'applaudir lorsqu'il brandit la petite balle dorée vers elle. Même sans adversaire, saisir le vif restait une mission compliquée. La batteuse n'avait jamais eu la patience de voler après cette balle éclair, ni la vitesse nécessaire pour tenter d'intercepter l'objet dans sa course. Les cognards avaient beau être redoutables, Somi n'avait pas souvent besoin de les chercher car c'était eux qui finissaient toujours par venir à elle, la prenant pour une cible idéale. « Wait, la sorcière croise les bras sur sa poitrine l'air de réfléchir, isn't a gentleman  supposed to let his girl win ? » Son air sérieux se transforme vite en une moue amusée pendant que Keita s'assoit à côté d'elle. Somi se penche machinalement vers lui. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait tenté d'amadouer son petit ami. Les arguments pour lui laisser la victoire commençaient donc à manquer. Pour la centième fois la blonde abandonne, concède le fait que Keita pouvait effectivement bien batte l'attrapeur des THD cette année. « Well, as long as you guys fight only on the field. Whoever the winner is, i'll be glad. » Dans ses habitudes, Somi aurait scellée sa conclusion par un baiser. Le baiser du bonjour, celui qui dit i missed you après une longue journée. Et si l'hésitation - l'envie - de contact est là, Somi intercepte le baiser amorcé par Keita à l'aide d'une question soudaine. Pendant une seconde la kasai se dit que l'excuse d'une mauvaise journée pouvait être un prétexte suffisant pour abandonner sa tâche. He already had a really bad day so I couldn't do it, elle s'imaginait déjà devant les trois visages agacés de ses amis, heureuse de gagner une autre journée de sursis. Non, Somi tente de se raisonner. Une journée de plus pouvait être la journée de trop aux yeux de celle qui les menaçait. La carrière de Venus pouvait être détruite, la vie Shotaro pouvait basculer à tout instant et, plus important encore, la sécurité de Keita n'était assurée que par sa promesse de s'éloigner de lui. Somi se reconcentre sur les mots de son petit ami, esquisse un sourire lorsqu'il parle de ses cours et de ses progrès. « … and maybe next time, elle ajoute  l'air de rien, you'll even get to listen what your teacher says. » La kasai ne retient pas son rire, en oublie ce pourquoi elle est venue car Keita a ce don d'effacer le négatif dans sa tête. La blonde se retrouve nez à nez avec le sorcier - quand s'était-elle autant rapprochée ? Elle reste muette quand son attention va naturellement de ses yeux à ses lèvres. « Tiring…  » répond-t-elle doucement sans bouger. La japonaise repense à leur dernier baiser, se dit qu'elle aurait du en réclamer un autre. Qu'elle aurait du rester plus longtemps dans ses bras ce matin. Et savourer tant d'autres intimes moments qu'elle ne savait pas limités. À contrecœur, elle se recule, regagne le dos de son siège. « My day was tiring.  » soupire-t-elle, profondément affectée. Wait, elle saisit la main de Keita dès l'instant où il se prépare à partir. Elle avait besoin de lui dire quelque chose d'impossible à formuler.

« I… - les yeux déjà trop brillants, elle hésite longuement - don't know how to... say it. » there is no way to say it. L'air dans sa poitrine lui manque à chaque inspiration qu'elle prend, laissant le noeud dans sa gorge remonter encore et encore jusqu'à bloquer ses mots. Il lui faut plusieurs longues secondes pour prononcer quelque chose. « I think that… » Impossible. « we should... stop. » Son corps entier semble redouter le moment fatidique, sait d'avance qu'il est sur le point de renoncer à sa moitié. « i mean, us. » Les yeux rivés vers le sol, elle se sent incapable d'affronter le regard de Keita. « i mean - l'idole continue de buter sur les mots sans être certaine d'être comprise - stop being together. » Sa voix se fait à peine audible. Pourquoi quelqu'un voulait-il lui infliger un tel supplice ? La sorcière se force à relever les yeux. « I'm sorry, Kei. » La peine se lit sur son visage mais ne reflète qu'une infime partie de la détresse qu'elle ressent. « I'm so sorry.  » Elle réitère plusieurs fois ses excuses, au bord des larmes. L'angoisse d'être en train de réellement perdre le garçon qu'elle aime l'empêche de se rappeler que ce n'est qu'une question de temps. Quelques jours. Rien ne changera. Pour le moment il lui fallait graver dans sa tête la moindre image de cet instant, car si son esprit était fouillé, c'est ce souvenir là qui devait se présenter en premier. Celui-ci et pas un autre. Pour satisfaire la sadisme d'une inconnue. Somi espérait que l'intruse ressentirait la même douleur qui lui brisait le cœur, la même angoisse qui lui retournait le ventre. Et, plus que tout, elle espérait que l'océan de tristesse qui la submergeait finirait par noyer son adversaire.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Il sait que quelque chose ne va pas. Il le voit sur le visage de Somi, il remarquerait le moindre changement d’humeur sur ce visage qu’il connaît si bien. Il le sent, au plus profond de lui. Quelque chose ne va pas. Le savoir est une chose, l’entendre en est une autre. La discussion est ordinaire, simple échange de nouveautés dans la vie de l’un et l’autre, banalités quotidiennes qui ne lassent pas. Keita sourit, promet qu’il ne se disputera avec Andrea que sur le terrain, hausse les épaules lorsqu’il est question d’écouter le discours d’un professeur.

Tout est trop léger, trop habituel, jusqu’à ce qu’il ose poser la question. Depuis leur anniversaire et la remarque de Somi sur la présence régulière d’une inconnue à l'arrière-plan de leurs photos, Keita avait remarqué un changement d’humeur. Somi était plus souvent pensive, plus souvent anxieuse. Il ne l’avait jamais pris pour lui, jusqu’à ce qu’il entende la réponse de sa belle.

« we should... stop. »

Le cœur qui tombe jusque dans les pieds, les oreilles qui se bouchent et les yeux qui voient flou.

« i mean, us. »

La respiration qui se coupe et la douleur qui naît. Puissante, profonde, elle transperce le corps et s’arrête sur le cœur, l’étreint, l’étouffe.

« i mean stop being together »

Les mots se répètent et la douleur s’enfonce un peu plus. Telle une épée que l’on retirerait pour mieux l’enfoncer quelques secondes plus tard. Somi ne lui laisse pas le temps de reprendre son souffle alors que le monde - son monde - s’écroule autour de lui.

« I’m sorry, Kei. I’m so sorry »

Elle ne se tait pas. Elle répète et il devient fou. De douleur, d’incompréhension, de colère. Keita ne comprend pas comment elle peut vouloir le quitter. Il ne veut pas qu’elle le quitte. Pas après leurs promesses, pas après lui avoir dit qu’elle serait à ses côtés pour toujours.

La tête entre les mains, coudes posés sur ses genoux, Keita fixe l’horizon et dans les excuses de Somi il s’entend dire « Shut up » presque dans un murmure. Elle semble au bord des larmes mais il n’entend pas sa peine. Il n’entend que son propre cœur qui hurle à la mort et sa raison qui s’en va en courant. Comme s’il était un autre, il se met à rire. Un rire moqueur qui se transforme en rictus lorsqu’il se tourne enfin vers Somi. « You’re playing the sad girl while breaking up with me ? » lui demande-t-il d’un ton qu’il n’avait jamais employé en sa présence.

Il voudrait lui hurler de rester, la supplier de l’aimer encore un peu, de ne pas l’abandonner. Sans elle il n’est rien, sans elle la Terre ne tourne plus. Elle est son soleil, sa lune et ses étoiles. Elle est son univers tout entier et aujourd’hui elle choisit d’y éteindre la lumière. Déjà les démons profitent de l’obscurité pour se frayer un chemin. « Whatever... » reprend-il avant de soupirer longuement. « I was supposed to meet your parents and now you’re breaking up ? What did I do ?! It doesn’t make any sense Somi. » Prénom qu’il n’a plus utilisé pour la dénommer depuis longtemps. Prénom au goût amer sur le bout de sa langue. « You were just like the other after all... » qu’il lâche en se levant, s’approchant du bord des gradins pour s’allumer une cigarette. Elle avait promis mais comme les autres, elle s’en va.

It’s because you’re dumb Keita. How could you think someone would love you forever ? It was just a matter of time until she realised she deserved better than you. Even your parents don’t want you. What made you think a girl like her wanted you in her life ? You were just a beautiful hobby.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Lorsque le silence revient, Somi retient son souffle. Pendant une minute, la blonde se demande si son secret peut être découvert. Qu'adviendrait-il du chantage s'il était révélé malgré elle ? Que se passerait-il si Keita comprenait, à travers sa peine, que rien de tout ça ne faisait sens ? Que les mots prononcés n'étaient pas ceux de celle qu'il aimait et ne le seraient jamais. Elle sait que derrière l'incompréhension de Keita suivra sa colère et des mots qu'il ne pensera pas. Mais lorsqu'elle prend finalement forme, l'idole reste muette. Shut up. Ses milles excuses se coincent dans sa gorge. Jamais sa colère n'avait été dirigée contre elle alors le Keita face à elle la surprend, l'inquiète presque, lorsqu'il rit sans joie. Et les mots qu'ils lui adressent sont pour la première fois dépourvus d'affection. « I'm not playing… » elle ne répond que faiblement, sa main vient rapidement essuyer les larmes traîtresse pour endiguer la peine. De toute façon ce n'était pas la sienne qui comptait aujourd'hui, mais celle de Keita. « I'm sorry…  » La sorcière marmonne la gorge serrée, encore et toujours, sans pouvoir s'en empêcher malgré l'injonction de se taire. Ses doigts se mêlent et s'entremêlent sur ses cuisses, viennent trouver la peau de son avant-bras droit. L'habitude anti-stress ancrée depuis longtemps se fait plus urgente que jamais, ses ongles grattent, frottent, pincent et malmènent le bout d'épiderme cicatrisé. Mais la douleur apportée par ses doigts ne suffit pas à effacer celle causée par  cette rupture. I love you. Les mots sont au bord de ses lèvres. I'm doing it to protect you. L'envie de revenir arrière, d'effacer ce début de conversation la tiraille dans tous les sens. Les doutes arrivent plus forts encore que dans ses maintes hésitations face à ses amis. Comprendra-t-il son choix lorsque viendront les explications ? I love you so much, elle se le répète encore et encore comme si ses mots silencieux avaient une chance d'atteindre le garçon devant elle. Mais celui-ci ne pose plus les yeux sur elle. « Kei, please… » Look at me. Parce qu'elle a besoin de croire que le regard tendre qu'elle connait de lui se trouve encore quelque part derrière ses prunelles froides. Sa main se pose avec précaution sur l'épaule de l'attrapeur lorsqu'il évoque ses parents. Et elle ne peut qu'aquiescer silencieusement lorsqu'il ne trouve aucun sens à tout cela. Son monde sans lui ne faisait effectivement aucun sens. Et elle ne comprenait toujours pas comment quelqu'un pouvait vouloir lui infliger cela. On essayait de la priver de son coeur tout entier, l'obligeait à blesser la personne dont le bonheur comptait plus que le sien. But it's just a matter of time. Elle se rassure, se raccroche aux mots de Lila. Bien sûr, qu'ils se retrouveront. Et s'il la détestait durant les jours suivants, elle n'aurait qu'à l'aimer plus fort de loin. Car chaque minute séparée de lui ne serait qu'une minute la rapprochant de leurs retrouvailles.

« Nothing ! » Somi réagit vite aux paroles de Keita. Elle se penche devant lui pour tenter d'accrocher son regard. Elle n'avait pas de phrase préparée, pas de scénarios en tête sur les déroulés possibles de cette discussion mais s'était préparée à faire face à ses questions. Son ton se fait plus affirmé. « You did nothing wrong. » Impossible de le laisser penser qu'il était la cause de tout ça. Son regard reste fixer sur lui pendant qu'elle s'efforce de ne pas le toucher d'avantage, puis elle retire finalement sa main lorsqu'il reprend la parole - grimace lorsqu'il pronomce son prénom. Non, elle n'était pas comme les autres. « I'm not…  it's not the same, I…  » would never leave you. Il y a toutes ces phrases qu'elle aimerait lui dire et redire pour conserver cette place spéciale auprès de lui. Mais la peur bat à ses tempes et sa gorge se referme douloureusement à chaque inspiration lui donnant l'impression d'étouffer. « I…  » love you more than ever. La syllabe se répète encore et encore dans ses hoquets nerveux, emporte chacune de ses déclarations silencieuses. « I… » am still yours. Elle sait que ce n'est pas à elle de pleurer, mais la douleur de Keita lui semble presque sienne. Mais les seuls mots qui sortent sont ceux qu'il ne veut pas entendre. « I… am sorry, - i'm sorry, i'm sorry - I don't know what to say, I'm just sorry, Kei. » Ses deux poings viennent frotter ses yeux. Stop crying, it doesn't make any sense. Entre deux sanglots une vérité s'échappe cependant. « I don't want you to be hurt. » Elle se fige une demi-seconde mais réalise vite que le double sens de sa phrase n'est perceptible que par les concernés du chantage. « Don't…  don't do anything bad for you, sa voix faiblit de plus en plus consciente que soumettre ce souhait ne lui est plus permis, I mean, just… please, please don't…  » try to forget me with someone else. Ses yeux se gorgent à nouveau d'eau mais c'est la colère, le désespoir, pour la première fois qui fulminent sous son épiderme. Wait for me, elle aimerait le supplier, don't let anyone else come close to your heart.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] La douleur est lancinante, grandissante alors que les mots prononcés par Somi résonnent et se répètent dans l’esprit embrumé du garçon. C’est une douleur qu’il ne connaissait pas, Keita. Une peine de cœur dont il ne mesurait pas l’ampleur, dont il n’avait jamais fait l’expérience. Aujourd’hui, là sur les gradins qu’il connaît si bien et sur lesquels ils ont tant de tendres souvenirs, Keita a l’impression d’être de retour à la prison. D’être de retour devant ce père idéalisé qui lui demande qui il est. Pour Somi aujourd’hui il n’est plus rien. Il devient un chapitre de sa vie qu’elle ne veut plus lire, qu’elle ne veut plus ouvrir. Avec le livre qui se ferme c’est la lumière qui s’en va et lui qui reste coincé entre les couvertures tel un personnage qu’on oublie.

Elle lui répond qu’elle ne joue pas mais il n’entend qu’à peine. Il n’y croit pas. Pourquoi pleure-t-elle de le quitter ? Pourquoi en aurait-elle le droit alors que c’est elle qui vient de le tuer en plein vol ? Elle n’a pas le droit d’être triste, pas alors qu’elle pourrait simplement se taire et retourner le temps. Pas alors que la tristesse fait place à la colère dans le cœur de Keita. La colère et les questions, car il ne comprend pas ce qu’il a fait. Il ne comprend pas pourquoi elle le quitte si soudainement, pourquoi elle ne veut plus de lui alors qu’il se pensait bon avec elle. A-t-il été trop aveugle ? L’a-t-il trop mise de côté ? N’était-il pas assez attentif, pas assez aimant ? « I did nothing wrong but it’s not the same huh ? » dit-il en lui accordant enfin un regard. Merlin qu’elle est belle. Merlin qu’il l’aime. « You’re full of shit. » lâche-t-il en la toisant du regard. Puis il lui rappelle leur dernière promesse, lui rappelle ce qu’ils avaient prévu depuis leur anniversaire. Rien n’était important pour elle. Pourtant c’est elle qui pleure ces larmes qui restent coincées dans le cœur de Keita, enfermées dans une prison de colère et d’incompréhension. Il voudrait hurler mais il ne fait rien. Il ne hausse même pas la voix. Se contente d’écouter les sanglots qu’il ne parvient pas à produire lui-même.

« Then just shut up. » répond-il froidement lorsqu’elle lui avoue ne plus savoir quoi dire. Comme s’il voulait encore l’entendre s’excuser, l’entendre décrocher tous les liens construits lors de ces quatorze derniers mois. « You don’t want me to be hurt ? How funny is that » dit-il, narquois, en laissant son mégot tomber au sol avant de l’écraser de la pointe de son pied. « Whatever happens to me now doesn’t concern you anymore. » Le ton est froid, sans appel et cette fois il ne fuit pas son regard. Il plonge ses iris dans ceux de l’idole et la fixe un instant. Why ? Why are you doing this to me ? Why are you leaving but still trying to make it look like you care ? Des questions qui ne passent pas la barrière de ses lèvres et dont il aimerait pourtant avoir les réponses.

À la recherche, inconsciente, d’un dernier contact, Keita bouscule Somi pour accéder au siège où trône son sac. Le jetant sur son épaule, il se remémore les dix dernières minutes. Il à peine à se remémorer, déjà, le bonheur qu’il a ressenti en voyant la jeune femme. Il ne se souvient plus de l’amour et de l’envie d’être près d’elle. Il veut juste la fuir. Fuir. Car il a  l’impression que les portes de son cœur ne tiennent presque plus. Pourtant il se tourne encore vers elle, après avoir fait quelques pas en direction de la sortie. Il l’observe et son corps lui hurle de courir vers elle, de la prendre dans ses bras et de ne pas lui laisser le choix. De la garder contre lui jusqu’à la fin de ses jours. Bien sûr, il ne le fait pas. Problème d’ego, problème de choix. Et alors qu’il la regarde encore, il sent toutes les barrières qu’il avait érigées s’effondrer une à une. Il sent ses yeux s’embuer et il ne veut pas qu’elle le voie. Alors il lui dit des mots qu’il regrettera, « I fucking hate you » puis il lui tourne le dos et s’en va.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Elle la connaissait cette douleur, Somi. Ce poids qui étreint le coeur au point d'en avoir mal. Elle savait ce que ça faisait de sentir l'air manquer pendant que le monde s'éteint autour de soi. De voir ses espoirs et ses rêves se briser soudainement. Elle avait déjà du ramasser les morceaux de son coeur brisé, les avait recollé pour les offrir encore et encore. Elle connaissait la douleur qu'elle infligeait à Keita alors les remords se chargeaient déjà de l'accabler comme si la décision était sienne. Comme si l'amour qu'elle donnait pouvait être ainsi repris.

« It's not…  » my decision. L'idole se mord la lèvre, frustrée de ne rien pouvoir dire. La réponse de Keita ne tarde cependant pas. You're full of shit. Somi serre les poings. Le poids  de ces mots affaissent un peu plus ses épaules. Elle n'en trouve cependant aucun pour répondre alors elle finit par exaucer le souhait du sorcier. La chanteuse s'emmure dans un silence pénible. La colère de Keita est justifiée, elle devait l'accepter. Et aucun de ses mots ne pourrait alléger cette séparation temporaire. Il heurte son épaule en prenant son sac. Somi fait alors un pas de côté pour le laisser re-passer. Pendant une seconde, elle y pense. A lui crier de ne pas partir, pas maintenant. Parce qu'une fois leur discussion terminée Somi ne savait pas quand est-ce qu'elle aurait la possibilité de lui parler à nouveau. Parce qu'elle-même n'était pas prête à vivre sans lui. Parce qu'elle avait peur de ce qu'il ferait une fois loin d'elle. Don't leave, don't leave ! Les larmes redoublent pour retenir le cri du cœur. Il s'éloigne vers la sortie. Somi esquisse quelques pas désespérés en avant lorsqu'il se tourne à nouveau vers elle. La dernière phrase qu'il lui adresse la fige sur place et coupe son souffle. I fucking hate you. Pendant quelques minutes, Somi savait que c'était la vérité. Qu'il devait la détester de détruire ainsi tout ce qu'ils avaient construit. Un sanglot plus fort que les autres s'échappe de sa gorge puis la silhouette de Keita devient floue à travers les larmes jusqu'à ce qu'elle ne disparaisse.

Ses jambes lui semblent sur le point de céder alors la sorcière s'asseoit sur le siège d'un gradin. Les épaules tremblantes, la gorge en feu, les larmes sont intarissables pendant de longues minutes. Le monde devient enfin totalement noir lorsqu'elle cache son visage dans ses mains sans plus contenir sa tristesse.