Not a good day -- Tianyi

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Because it's you. Because it's me. But it's not us anymore.

Venu assister à la finale à laquelle le cadet de la famille participait, tous les membres de la famille Gang se trouvaient dans les gradins et encourageaient Bae. La pluie venait tremper leurs visages, maquillés aux couleurs de l’équipe supportée –sauf celui du paternel qui avait refusé cette mascarade en clamant haut et fort que, de toute façon, cela ne servait à rien de faire tout cela alors que l’équipe allait sûrement perdre vu que son fils en faisait partie–, ils étaient réunis les uns contre les autres pour se tenir chaud. Moon, seule fille de la famille, s’exclamait à chaque fois qu’elle trouvait qu’une action n’était pas normale, finissant par s’époumoner lorsque son cadet fut obligé de sortir du terrain pour soigner une blessure provoquée par une membre de l’équipe adverse. Et les insultes fusaient, sortaient sans même qu’elle n’y réfléchisse vraiment. Frustrée quand son frère, ou même ses coéquipiers, n’arrivaient pas à atteindre leur cible ou arrêter les buts, elle finissait par capter la tristesse de Bae lorsque ce fut l’attrapeur de l’équipe adverse qui remporta le vif d’or. Perdant son frère du regard, elle se tourna vivement vers son père pour le mettre en garde, prenant les mêmes mimiques que feu leur mère. Je te préviens, tu n’as pas intérêt à le rabaisser lorsqu’il viendra nous voir. Il a très bien joué, est même remonté sur son balai après avoir eu le bras cassé, donc il ne mérite pas tes critiques. Ne lui laissant pas le temps de répondre, elle lui tournait déjà le dos et s’avançait dans les gradins jusqu’à percuter un inconnu -finalement plutôt connu–, la faisant grimacer. Silencieuse quelques secondes, elle relevait un regard noir vers l’homme, le dévisageant avant de se figer quand elle cru reconnaître un fantôme de son passé ou, plutôt, du passé de son frère. Huang ? Elle marquait une légère pause de quelques secondes, le temps de le regarder correctement avant que son regard ne s’illumine légèrement. Tianyi ?? Huang Tianyi ? Tu es de retour ? Moon se demandait pourquoi elle n’était pas au courant du retour de l’adolescent, enfin “adolescent”, qui avait fait chavirer le cœur de son petit-frère, mais oubliait vite ce détail alors qu’un sourire étirait ses lèvres. Depuis quand est-ce que tu es de retour à Mahou ? Tu n’avais pas quitté l’île il y a quelques années ? Tu te souviens de moi ? Je suis Moon, la grande soeur de Bae. Et elle réalisait que, peut-être, Bae ne savait pas non plus qu’il était de retour. D’ailleurs, il sait que tu es de retour ? Peut-être que tu ne te souviens plus de lui.. mais vous étiez souvent ensemble quand vous étiez petits, je me souviens que j’avais dû mal à convaincre Bae de s’éloigner un peu de toi. Et elle ne s’arrêtait pas vraiment de parler, désireuse d’en savoir plus sur son cadet.

De son côté, Bae avait rapidement quitté le terrain quand le match s’était terminé, la boule au ventre à la simple idée de devoir faire face au jugement de son père. Réfugié dans les vestiaires, il avait prêté attention à chaque mot prononcé par ses pairs avant de retrouver l’air extérieur. Il savait qu’il ne pourrait pas échapper à l’interview d’après match mais avait vraiment besoin d’une pause et d'aller se ressourcer dans les bras de sa grande sœur. Agacé, surtout envers lui-même, il pénétrait dans la partie spectateur et évoluait jusqu’à rejoindre les gradins où devaient se trouver sa famille. Croisant au passage Nabi, son cousin, il finissait par se figer en voyant sa sœur en compagnie d’une personne qu’il aurait préféré éviter. Son aînée semblait d’ailleurs trouver plaisant le fait de parler à Tianyi, s’en fichant royalement d’être en plein milieu d’un gradin. Et il entendait sa voix de loin, l’effrayant quand elle semblait s’approcher d’un sujet qu’il ne voulait pas mentionner. Vous êtes toujours amis avec Bae, d’ailleurs ? Ou vous avez retrouvé votre relation d’avant ? Les mots de trop furent prononcés alors que le batteur traversait la distance les séparant, venant attraper le bras de son ancien ami pour l’aider à se sortir de cette situation. Tu n’as pas l’impression de bloquer tout le monde en restant plantée ici, grande sœur ? Il lui lançait une douce pique, accompagnée d’un sourire, avant de se tourner vers son cadet, ne sachant pas comment se comporter sans attirer les soupçons de l’aînée. Je ne savais pas que tu venais assister au match, tu as aimé ? Il espérait, au plus profond de son être, que Tianyi jouerait le jeu le temps de quelques minutes, le temps de se sortir du pétrin dans lequel sa sœur venait de le mettre en étant bien trop curieuse à son goût. Se tournant d’ailleurs vers elle, il haussait un sourcil. Ils sont où les autres, d’ailleurs ? Papa est déjà parti ? Il priait presque que son père ait été appelé en urgence pour arrêter un criminel, préférant vivre toutes les tortures possible plutôt que le regard désapprobateur d’un père haineux.

09.01.1999 ; 23 yoNaissance & Âge :

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Tianyi était là sans trop savoir pourquoi. Il n’était pas intéressé par le quidditch, sport qu’il qualifiait de futile ; mais les gens étaient là, alors pourquoi pas y assister. Pourquoi pas assister à la finale dont tout le monde parlait tant (il aurait l’air d’un vrai outsider, si on lui parlait du match et qu’il disait qu’il n’y était même pas allé, alors que tout le monde y allait). Regardant d’un œil curieux le match, il reconnut quelques têtes familières ; des têtes qu’il n’aimait pas, la plupart. Finalement, le match se termina sur une défaite de l’une des équipes et Tianyi haussa des épaules. Il avait perdu une journée de sa vie, c’était bien (il avait déjà perdu sa vie entière de toute manière). Soupirant, s’apprêtant à rentrer chez lui, il percuta subitement une inconnue. Peut-être pas si inconnue, puisqu’elle semblait le reconnaître ? Est-ce que c’était une fille à qui il avait brisé le cœur ? Oh non, ça serait vraiment agaçant de faire face à ça maintenant… Mais non, elle avait l’air trop enjouée pour être quelqu’un qui en voulait à Tianyi. Alors une amie ? Mais les amis, Tianyi s’en rappelait, comme il en avait peu. Et puis, l’explication tomba. La grande-sœur de Bae.
Ah.
Ce fut un rire sec qui sortit de sa gorge. Il avait l’impression d’être dans la même situation embarrassante que lorsqu’on faisait face à un membre de la famille de son ex— ah, mais c’était parce qu’il était exactement dans cette situation. Bae ne leur avait pas dit leur relation actuelle (ce qui était normal), mais ça mettait Tianyi dans une situation délicate. Enfin, il se fichait de faire bonne impression à la sœur de Bae, donc il pourrait sans doute lui couper la parole et lui répondre que Bae le détestait maintenant, mais il ne trouva pas le bon moment pour le faire, sa sœur étant un vrai moulin à paroles.

Et il ne sut pas combien de temps passa, à l’écouter d’une oreille et à faire comme s’il avait envie de répondre mais ne pouvait pas répondre (alors qu’il essayait simplement de trouver le moment pour lui dire qu’il se fichait bien de ce qu’elle pouvait lui dire), mais une voix familière attira son attention. Il se sentit reculé en arrière, un bras attrapé par un contact tout aussi familier, et il détestait sa peau pour se souvenir de ça alors que ça faisait des années qu’il n’y avait plus rien eu entre eux. Quoi qu'il en soit, vu comment Bae était parti la dernière fois, Tianyi s’était attendu à ce que Bae explique la situation (« grande-sœur, c’est lui qui m’a brisé le cœur ! ») mais celui-ci afficha un grand sourire. Confus, Tianyi lui jeta un regard, puis comprit que c’était parce qu’il ne voulait pas expliquer tout ça à sa grande-sœur. Ah, peut-être que c’était gênant de raconter ses histoires de cœur à un membre de sa famille. Tianyi ne pouvait pas le savoir, comme il n’en avait plus jamais eu une depuis que sa mère l’avait oublié. Il joua le jeu, n’ayant pas envie d’expliquer quelque chose d’inutile à la grande-sœur non plus. « Ouais, on peut dire ça. » Il esquissa un sourire amical. D’un œil calme, il observa Bae parler à sa sœur, eux qui s’échangèrent quelques paroles. « Tianyi peut venir chez nous pour dîner ! » entendit-il soudain. Tianyi fronça des sourcils. Ah non. Non non. Il jeta un regard plein de panique à Bae, qui n’eut pas besoin du refus apparent sur son visage pour refuser à son tour, formulant une excuse idiote à sa sœur pour tirer Tianyi loin de sa sœur. Ils marchèrent ainsi sur quelques mètres, suffisamment pour être assez éloignés de sa sœur. Se situant désormais dans un endroit discret, Tianyi se dégagea de l’emprise de Bae. « Marrante, ta sœur, » commenta-t-il avec un sourire narquois. « Elle parle bien plus que toi, en tout cas. » Et Tianyi toisa Bae du regard, attendant une réaction. Il était encore transpiration de son match, la défaite se lisant sur tout son visage. Certainement que voir Tianyi devait accentuer le goût de la défaite dans sa bouche, mais Tianyi n'en avait pas grand-chose à faire (au contraire, il s'en amusait).

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Dépité au possible, le jeune Gang ne pouvait s’empêcher d’être triste en constatant que les supporters de l’équipe adverse semblaient être heureux alors que les leurs faisaient face à une défaite qui semblait pourtant encore irréelle. Il espérait même qu’il était en train de faire un mauvais rêve, qu’il se réveillerait de ce cauchemar catastrophique. Cauchemar qui ne pouvait, de toute façon, ne pas s’empirer. Parce que Bae ne voyait rien de pire qu’une défaite, sachant qu’il trouverait de toute façon la paix dès qu’il sera aux côtés de sa grande sœur. Moon avait la capacité intéressante de savoir l’apaiser —sauf lorsqu’elle se décidait à se montrer trop curieuse pour son propre bien— et l’étudiant espérait pouvoir passer un moment seul avec elle avant de rejoindre le reste de sa fratrie. Mais il déchante vite quand, arrivé dans les gradins destinés au public venu encourager son équipe, il repère son aînée en charmante compagnie. Semblant perdue dans une discussion qui paraissait très intéressante, du moins seulement pour elle de ce que semblait comprendre Bae, elle n’avait même pas repéré son petit-frère. En cet instant, le mizu était conscient qu’il était le seul à pouvoir le sauver de cette situation catastrophique, n’ayant pourtant pas spécialement envie de venir en aide à l’un de ses premiers amours. Pourtant, il le fit. Il vint interrompre la discussion gênante, attirant son cadet à lui tandis qu’il prenait la parole face à Moon.

Agissant comme s’ils étaient toujours amis, comme si le kaze ne lui avait pas brisé le cœur quelques semaines plus tôt, un sourire venait illuminer son visage tandis qu’il le regardait avec une fausse —pas si fausse que cela— affection. Tant mieux, c’est ce que je voulais entendre. J’espère que tu soutenais mon équipe, au moins ? Cela semblait pourtant évident puisque le sorcier se trouvait dans les gradins mais Bae cherchait à combler le silence, à détourner l’attention. Ce qui ne fonctionna pas vraiment puisque son aînée réussit tout de même à faire une proposition qui tétanisa le coréen. Tenant un peu plus le bras de son ancien ami, il lui lança un bref regard avant de reprendre la parole. On a déjà quelque chose de prévu… On avait dit que l’on irait manger ensemble la prochaine fois que l’on se verrait. Donc désolée soeurette mais tu ne nous auras pas avec toi pour survivre face à papa. Il riait doucement avant de venir déposer un baiser sur la joue de Moon puis de s’en aller, guidant le sorcier jusqu’à un endroit plus tranquille. Le laissant se défaire de son emprise, il croisait les bras avant de lever le regard vers le ciel face à ses commentaires. Sûrement parce qu’elle ne sait pas la personne que tu es devenu ? Il lançait déjà une première pique en réponse aux siennes avant de reprendre la parole. Tu aurais pu trouver une façon de la fuir sans que je vienne te sauver, tout de même. Je vais pas passer ma vie à être ton chevalier servant parce que monsieur le prince n’est pas foutu de couper court à une conversation. Soupirant, il s’éloignait avant de passer une main dans ses cheveux avant de grimacer en sentant encore les traces de la pluie traîtresse. Qu’est-ce que tu es venu faire ici ? Je ne savais pas que le quidditch te plaisait au point de venir assister à la finale.

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« Bien sûr, » que Tianyi répondit alors qu’il ne savait même pas à quelle équipe Bae appartenait. Three-headed dogs ou Giant storm petrels ? Tianyi avait oublié et ce n’était pas comme s’il s’y intéressait vraiment. Et puis, il y avait bien plus important : il fallait qu’il fuie ce dîner de famille. Regard de panique lancé à Bae, celui-ci les excusa avec un dîner factice prévu à deux et ils s’en allèrent plus loin. Désormais à l’abri des regards, Tianyi fit face à une nouvelle situation gênante : se retrouver seul avec son ex dont il avait brisé le cœur quelques semaines plus tôt. Super. Sourire qui émécha son visage à la pique lancée par Bae (il s’améliorait, dis donc), il fut bien moins amusé par la suite. « Elle parle trop, ta sœur. Et pour ta gouverne, je suis plutôt le prince qui est devenu roi parce qu’il a coupé la tête de son père. » Il esquissa un sourire sarcastique, puis détourna son regard sur le paysage qui s’étendait devant ses yeux : avec les gens qui s’agitaient dans les gradins, le terrain vide, la victoire chez certains, le goût de la défaite chez d’autres… et surtout, l’odeur que la pluie avait laissé derrière elle. Une de ses odeurs préférées. Rien que pour ça, peut-être qu’il ne regrettait pas d’être venu voir une finale à laquelle il ne s’intéressait pas. Ayant l’air un peu plus apaisé que tout à l’heure sans qu’il ne le remarque, il reporta un regard assassin sur Bae, comme si ce dernier l’avait coupé court dans son rêve. « J’en ai rien à faire du quidditch, mais ignorer la finale serait ridicule. Tout le monde en parle, il fallait bien que j’assiste au match. Belle performance, d’ailleurs. » Il sourit, sachant très bien que Bae avait perdu. « Tu veux pleurer ? Tu peux le faire, ici. C’est un endroit plutôt discret, et puis, je ne vais pas te juger : je t’ai déjà vu pleurer plein de fois. » Clairement moqueur, il afficha un petit sourire sur les lèvres. En tant que gamins, c’était plus courant de pleurer qu’aujourd’hui. Tianyi lui, était quelqu’un qui pleurait rarement, encore moins en la présence de quelqu’un. Et il se retrouvait incapable de compatir avec la défaite de Bae, alors il affichait une attitude désinvolte (quand bien même il avait envie de s'enfuir à toutes jambes d'ici).

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Même s’il ressentait l’impression que la situation était bien trop étrange pour être réelle, il savait que cela ne lui servirait à rien de se pincer pour s’assurer que tout ce qu’il vivait n’était pas qu’un mauvais rêve. Il aurait vraiment aimé que tout cela ne soit qu’un songe, un moment d’égarement produit par son esprit qui pense bien trop à l’ancien amant. Pourtant, son regard ne lui mentait pas. Sa sœur était vraiment en train de discuter avec Tianyi comme si tout allait bien, comme si il n’avait pas disparu pendant des années. Bae n’avait cependant pas envie qu’elle révèle tous ses petits secrets à celui qui lui avait brisé le cœur quelques semaines plus tôt. Sauvant alors son cadet de la situation étrange, qui aurait pu le devenir encore plus s'ils avaient dû manger ensemble dans la maison familiale des Gang. Mais peut-être que cela aurait été mieux contrairement au fait de rester seul avec lui, de se tenir face à la silhouette tant aimée mais détestée à présent. Les sentiments continuaient pourtant de se mêler tandis qu’il tentait de garder la tête haute, la tristesse liée à la défaite étant pourtant toujours présente dans son petit cœur. Et sa voix se faisait plus froide, plus dure, tandis qu’il s’en voulait d’être toujours aussi fragile face à lui. Et il s’en voulait déjà d’avance pour ce qu’il allait dire, sachant qu’il blesserait peut-être son ancien ami en agissant comme ça. Pour devenir roi, il faudrait d’abord que tu puisses en trouver un à abattre. La remarque était cinglante, presque sans remords en apparence, tandis qu’il penchait la tête sur le côté, la moue presque innocente. Il oubliait cependant rapidement ce qu’il venait de dire, voulant se concentrer plutôt sur la raison de sa présence ici. Peut-être espérait-il au fond de lui qu’il soit venu pour lui mais, évidemment, il ne le révélerait jamais, sachant qu’il ne devrait plus chercher à s’accrocher à lui. Surpris par son regard, il retenait de peu un mouvement de recul quand il sentit son cœur se briser en comprenant que c’est bien à lui qu’il destinait ce regard assassin. Et il venait briser encore plus l’organe vital du sorcier, lui qui ne pensait pas pouvoir être encore plus blessé par lui. Pourquoi est-ce que j’aurai envie de pleurer, Huang ? Et surtout… Pourquoi est-ce que je me mettrais à pleurer devant toi. Tu me penses si fragile que ça ? Était-il une pauvre petite chose fragile aux yeux de celui qu’il avait aimé ? Cette simple pensée le brisait terriblement. Mais tu t’es trompé dans ton choix de félicitations… Tu devrais plutôt aller voir l’autre équipe, c’est elle qu’il faut féliciter. La rancune s’entendait clairement dans sa voix alors qu’il s’approchait un peu plus de lui. Ou alors.. Tu veux me voir pleurer pour toi ? Tu veux savoir si tu as encore de l’importance à mes yeux ? Alors que ça fait des années que tu n’es plus présent, que tu es parti. Mais quel petit menteur… Il tenait toujours à lui bien qu’il voulait lui faire croire le contraire. Pourquoi est-ce que tu restes ici ? Tu attends peut-être que je t’invite vraiment au restaurant ? Si oui, on partage la note.

09.01.1999 ; 23 yoNaissance & Âge :

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Pour devenir roi, il faudrait d’abord que tu puisses en trouver un à abattre. Le sourire tomba des lèvres de Tianyi. Il n’aurait jamais dû lui avouer qu’il était à la recherche de son père ici. Bae n’aurait jamais dû apprendre que son père les avait lâchement abandonnés, lui et sa mère, après un vulgaire coup d’un soir. Il n’aurait jamais dû savoir que sa mère ne se souvenait même plus de lui parce qu’elle l’avait renié. En fait, Tianyi n’aurait jamais dû se confier à Bae, quand ils étaient plus jeunes. Il n’aurait jamais dû être faible. Maintenant qu’il avait laissé Bae passer quelques portes dans la forteresse de son cœur, il en goûtait les conséquences. Bae était en train de l’empoisonner de l’intérieur, et Tianyi détestait ça.

Se sentant parfaitement inférieur, Tianyi ne répondit rien (sa manière à lui d’avouer qu’il avait perdu) et passa à la suite. « À mes yeux, tu es un petit être tout fragile qu’il faut protéger, Bae. » Bien évidemment il ne le pensait pas du tout, et l’acheva d’un sourire sarcastique. « Ah, tu crois ? Non, je tiens à te féliciter toi. Félicitations d’avoir perdu. C’est pas facile de perdre... » Et il éclata de rire. « Non merci, je n’ai pas envie que tu pleures pour moi : je ne suis pas encore mort. Pleure-moi quand je serai mort, mais en attendant, pleure plutôt parce que tu as perdu. Je me fiche de savoir si j’ai encore de l’importance à tes yeux. » Parce qu’il savait déjà qu’il en avait : leur dernière discussion lui avait prouvé. Il haussa nonchalamment des épaules. « M’inviter au restaurant signifie payer pour toute la note, Bae. Mais, attends... » Il engloutit l’espace qui restait entre eux, levant la tête, les yeux malicieux percutant directement ceux de Bae. « Si j’avais accepté qu’on se partage la note, tu aurais été prêt à m’inviter quand même au restaurant ? Gentil, Bae. J’ai clairement pas besoin que tu pleures pour moi pour obtenir la réponse. » Bae tenait encore à lui, c’était une évidence. Il ricana et recula. « J’imagine que tu préfères pleurer dans les bras de ta soeur- ah mince, à cause de moi elle est partie... » Il sourit. « Alors tes amis ? Tes coéquipiers qui pleurent aussi leur défaite. Tu devrais pleurer avec eux. » Leur rencontre aujourd'hui n’était qu’une coïncidence. C’était trop tard pour réparer les choses (et Tianyi ne voulait pas le faire), alors il devrait partir, mais il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas lâcher Bae, parce que ce dernier savait à propos de son père (et peut-être parce qu’il y avait un peu de place dans son cœur pour lui). « Si tu veux partir, c’est le moment. » Il pointa le côté plus actif du terrain d’un geste de la tête, un sourire fier sur le visage. Il voulait partir, mais si ce moment devait se terminer, ce n’était pas lui qui devait partir en premier ; mais Bae.

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La phrase prononcée dans un élan de méchanceté, une pique froide et dénuée de sentiments, ne cessait pas de tourner en boucle dans l’esprit du joueur de Quidditch qui s’en voulait déjà grandement de s’être comporté ainsi avec son ancien amour. Pourtant, il savait très bien qu’il ne pouvait pas revenir en arrière, ce qui était fait ne pouvait être défait. Alors il garda le silence, ne chercha même pas à s’excuser. À quoi bon s’excuser auprès d’une personne qui prend un mâlin plaisir à nous faire souffrir, après tout ? Est-ce que Tianyi s’est excusé, lui, de l’avoir fait souffrir avec son départ puis de l’avoir brisé en revenant ? Sûrement pas. Alors il cherchait à se montrer fort, à ne pas céder sous les attaques répétées du Kaze. Les sourcils froncés, le cœur compressé comme dans un étau, il le regardait avant de répondre. Si je suis un petit être fragile qu’il faut protéger à tes yeux, pourquoi est-ce que tu t’amuses à essayer de me blesser, Tianyi ? La question pouvait sembler sarcastique mais il se posait vraiment la question, lui qui n’aimait pas de ne pas savoir. Et les piques continuaient alors que les yeux se levaient vers le ciel avant de s’abattre de nouveau sur le visage du camarade. Ce n’est pas facile de perdre pourtant tu as l’air de bien t’en sortir… Tu dois compter beaucoup de défaites à ton compteur, non ? Il lui souriait, pas l’un de ses sourires gentils et chaleureux. Non, ce sourire était plutôt de ceux qu’il adresse à son paternel, ceux qui n’ont plus aucune sincérité depuis longtemps. Et il était maintenant temps de les adresser aussi à son premier amour. Et il le laissait enchaîner les phrases, taisait chaque blessures provoquées par ses paroles avant de froncer les sourcils quand il parlait d’avoir de l’importance à ses yeux. Évidemment qu’il en avait, même beaucoup trop pour le bien du Mizu, mais ce dernier ne répondit pas, se contentant de le regarder en silence avant d’être surpris lorsqu’il rompt la distance entre eux. Parce que tu penses vraiment que je veux manger avec quelqu’un comme toi, Huang ? Outch. Le cœur brisé, il décidait de se montrer un peu plus dur, beaucoup plus distant. Et il regardait dans la même direction que Tianyi avant que son sourire ne vienne s’étirer de façon plus sincère. Oh… Si tu veux tout savoir, je ne comptais pas vraiment la soirée dans les bras de ma sœur ou dans ceux des mes coéquipiers. J’ai prévu d’aller passer la nuit chez le mec que je fréquente. Peut-être espérait-il atteindre Tianyi en lui répondant ça, provoquer une jalousie dans le cœur pourtant froid de celui qu’il avait aimé. Venant rompre à son tour la distance entre eux, il le regardait avec une petite moue presque triste. Pourquoi est-ce que je serai celui qui part ? As-tu si peur de moi pour ne pas vouloir tourner le dos en premier ? Si ça peut te rassurer, je n’ai pas ma baguette sur moi. Mais ce n’est sûrement pas cela qui l’empêchera d’attaquer son ancien ami s’il le fallait. En tout cas, c’était amusant de te voir bloqué avec Moon. J'aurais sûrement dû la prévenir de ce que tu as fait, la discussion aurait été un peu plus mouvementée comme ça.

Mer 08 Sep 2021, 21:56

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Il éclata de rire, comme on éclatait de rire après une question stupide, rire rempli d’amusement et de mépris ((même ça, tu n’as pas compris ?)). « C’est justement parce que tu es un petit être fragile que je m’amuse à te blesser. Est-ce que tu trouverais plus drôle de frapper contre un mur ou dans un sac poubelle ? Pour moi, le choix est vite fait. » Il sourit d’un air vicieux, peu amical, et ne se laissa pas abattre par les mots de Bae. Après tout, contrairement à Bae, il était habitué à avoir mal au cœur, puisque c’était lui le premier responsable de ses propres blessures. Il leva le menton, penchant légèrement sa tête, prenant un air pensif. « Je me demande pourquoi tu penses ça, Bae ? » Dans sa relation avec lui, il n’avait fait que gagner : gagner l’amitié de Bae, gagner son cœur, le laisser comme une vieille chaussette derrière lui, lui refaire du mal en le revoyant. Tianyi ne s’en sortait que gagnant dans cette histoire car le seul à être si attaché, c’était Bae (mais il se mentait à lui-même).

L’espace englouti entre eux, Tianyi esquissa un sourire sur ses lèvres. Il l’appelait « Huang », maintenant. Peut-être que Tianyi avait diminué la distance physique entre eux, mais Bae venait d’agrandir celles de leurs âmes ; et cette distance-là fit plus de mal à Tianyi (pourtant, c’était lui qui l’avait cherché). « Tout le monde rêverait de manger avec moi. Tu rates quelque chose. » Retrouvant leurs espaces personnels, Tianyi arqua un sourcil. « Eh bien, cool pour toi ? » Il savait que Bae avait balancé ça pour que Tianyi montre une pointe de jalousie car ils étaient des ex, et les ex possédaient cet espèce d’emprise sur l’autre, puisqu'ils avaient partagé un bout de chemin ensemble et qu’ils ne se quittaient au final jamais vraiment de vue. Alors Tianyi ne se montrera pas jaloux, non. Il ne se montrera pas jaloux, même si ça le frustrait de savoir que Bae refaisait sa vie sans lui (il n’avait pas le droit de se remettre de ce qu’il lui avait fait). Tianyi releva son regard sur Bae qui rompit de nouveau la distance entre eux, et il ricana. « C’est curieux que tu n’avais pas encore tout raconté à ta sœur chérie, en fait. J’aurais préféré qu’elle tente de m’assassiner plutôt que de m’amener chez vous. » Il attrapa le menton de Bae pour le rapprocher de lui, ancrant son regard dans le sien. « Et je trouve ça aussi curieux, le fait que tu puisses penser que je peux avoir peur de toi. » Je trouve ça curieux que tu n’aies même pas pensé que je puisse encore être attaché à toi. Le repoussant d’une main, Tianyi regagna son terrain. La discussion ne menait nulle part. Bae ferait mieux d’être dans le lit de ce fameux mec qu’il fréquentait plutôt qu’ici. Tianyi aussi, ferait mieux d’être dans le lit d’un inconnu ce soir. Il s’écarta, entama quelques pas loin de Bae, avant de jeter sa tête en arrière pour lancer cette phrase : « J’espère pour toi que le type que tu fréquentes est bon au lit, au moins. » Parce que moi, je le suis. Il sourit d’un air carnassier avant de partir, direction un bar au hasard, direction ensuite un appart au hasard, un réveil au hasard ; une vie au hasard.

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