don't you feel me loving you | keimi

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] would you go back and tell yourself to leave me knowing what we know ? or are you happy that we happened ? La nuit était déjà bien avancée et l'obscurité des fonds marins était à présent uniquement éclairée par des lanternes et quelques habitations. Somi avait rejoint l'extérieur de sa bulle dès le premier message reçu. Les dernières festivités avaient soudainement perdu tout intérêt. Seuls les mots qu'elle lisait et re-lisait occupaient maintenant l'espace de ses pensées. Sans attendre, la chanteuse avait donc dirigé ses pas vers la ligne ensorcelée qui protégeait la partie réservée aux artistes. Tout était calme - ou presque, puisque l'idole était capable d'identifier des bruits de rires et de conversations lointaines qui provenaient sans doute des derniers invités de son after party. Elle soupire bruyamment, hésite presque à faire demi-tour tant cette rencontre - ce rendez-vous - allait à l'encontre de sa consigne pour le festival. Mais Keita avait toujours été une exception, il était celui qui rendait insignifiante la moindre règle.

Oh. Enfin, il arrive. Son cœur s'emballe dans sa poitrine car, pendant une petite seconde, elle a l'impression de revivre les moments où ils se rejoignaient, heureux et soulagés de se retrouver après une longue journée. Seulement cette fois-ci l'acceuil se fait en silence. Les mots lui manquent le temps de se réhabituer à la présence troublante de Keita. Ses mains se crispent autour de son téléphone tandis qu'elle cherche le courage pour prendre la parole. Sa tentative est cependant amortie par des voix derrière elle qui l'appellent. Where is Somi ? La concernée se retourne, distingue au loin de l'agitation vers l'endroit où se trouve sa bulle. La décision est donc rapidement prise. La fuite. « Let's go somewhere else. » indique-t-elle en passant devant le kasai, prenant la tête de marche vers une destination encore inconnue. Quelques minutes passent durant lesquelles Somi a l'impression de sentir dans son dos le regard de Keita. Il était venu. Il était là et elle avait des choses - plein de choses - à lui dire. La sorcière bifurque finalement vers un pan de plage artificiel assez désert. Ici. Somi observe un peu les alentours - presque romantiques, puis se tourne à nouveau vers celui qui arrive encore à affoler son cœur. Elle prend une longue inspiration. Et tout démarre. « I don't get you at all ! » Les sentiments sont flous. Mais la frustration est là. La colère aussi est là, celle de lire des mots qui ravivent plus fort encore tout ce qu'elle essaye de faire taire. « I'm so mad at you ! La jeune sorcière s'efforce de ne pas élever la voix pour éviter d'attirer des curieux, it should have been my day but all I could think of was you… Sa main vient frapper sans réelle force l'épaule de l'attrapeur, with that girl. » L'image s'était ancrée sur ses rétines et avait défilé devant ses yeux durant chaque minute de la journée. Même sur scène pendant qu'elle avait fuit l'endroit vers où se trouvait le nouveau couple.  

« It's been a few days only for me, Keita ! I didn't even get the time to process everything… » Elle sent ses yeux piquer de cette sensation (trop) familière mais, cette fois-ci, Somi se fait violence pour retenir ses larmes. Elle aurait voulu lui demander plus de temps pour se faire à l'idée que leur histoire était terminée. Elle aurait voulu lui demander de se mettre à sa place. Elle n'avait pas passé le même mois de juillet que lui. Elle avait attendu de pouvoir le retrouver. La désillusion ne l'avait frappée que tardivement et elle avait maintenant l'impression de vivre en décalé la rupture que Keita encaissait depuis plus d'un mois. Ses doigts se resserrent sur l'objet entre ses mains, l'écran se rallume automatiquement sur les derniers messages envoyés quelques instants plutôt. Somi se rappelle alors aussitôt des mots qui sont à l'origine de cette discussion. « and how can you write this to me ?!  » Des mots si doux qu'elle aurait voulu chérir. Qu'elle aurait pu chérir en d'autres circonstances. Mais pas maintenant. Pas aujourd'hui. Pas alors qu'il lui échappait si vite. You hold her hand. You kiss her. You touch her. Tous ces gestes qui lui étaient auparavant réservés étaient maintenant offerts à une autre fille et avaient aussi été offerts à d'autres inconnues - trop vite, beaucoup trop vite pour Somi. « You make me feel like I was not that special ! » Elle lui en voulait pour ça. Si elle ne pouvait plus vivre sa parfaite histoire d'amour, elle avait au moins besoin de garder intact ce qu'ils avaient été dans le passé. Mais les remises en question la maintenaient éveillée durant des nuits entière et lui serraient le cœur à chaque fois qu'elle se demandait si tout avait vraiment existé. « Even back then you… » elle s'interrompt, soudainement prise de remords de mentionner des actions qu'elle savait justifiables au vu des circonstances, i know you have all the rights to do whatever you want but… à tel point qu'elle se sentait stupide de lui reprocher de simplement vivre sa vie, It's just that I still don't understand how you can move on so fast and…  » i hate it. « and… » it hurts so much.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] would you go back and tell yourself to leave me knowing what we know ? or are you happy that we happened ? Il n’était pas prêt. Il ne l’avait jamais été. Le temps ne s’était pas encore assez écoulé, il n’avait pas fait le deuil de leur relation. La présence de Love à ses côtés n’y changeait rien. S’il avait cru un instant être capable de revoir Somi, il s’était trompé. Ils n’avaient pas parlé, pas interagi. Elle était juste sur scène devant lui, sous les lumières des projecteurs. Elle était plus belle que jamais. Lui n’était qu’un parmi la foule, pas invité à célébrer le concert, pas invité à partager la fierté. Il n’était qu’un. Il n’était plus personne.

Keita était parti avant la fin du concert. Il avait promis de ramener des boissons mais c’était enfuit loin des lumières, loin de la musique et des chansons qu’il connaît par cœur. Daisy avait été de trop. Car si Keita était certain d’une chose, c’est que cette chanson était la leur. Elle n’appartenait qu’à eux et pourtant Somi l’avait offerte à des milliers de spectateurs. Le cœur blessé, âme en peine, Keita avait donc fui. Une réponse qu’il donnait régulièrement depuis leur rupture. La fuite pour ne pas parler. La fuite pour ne pas avoir à assumer.

Dans son errance, il tombe sur un petit stand de tatouage et, d’un coup de tête, s’y arrête. « I’d like a daisy please. Just a tiny one. » demande-t-il en s’installant sur le siège. « Alright. I’ll sketch that real quick. Where would you want it ? » répond le tatoueur. L’attrapeur réfléchit. Il n’a pas pensé à ça. Il n’a pensé à rien. « Here would be fine. » dit-il enfin d’un air absent, pointant son avant-bras gauche, juste sous le pli de son coude. « Daisy on the forearm. Will do. » Le tatoueur se retourne, prend quelques minutes pour dessiner la petite fleur puis il montre le résultat à Keita qui acquiesce. L’aiguille s’approche et le dessin s'ancre petit à petit sur la peau du kasai. « Why a daisy ? » demande le tatoueur en commençant les pétales. « It reminds me of the girl I wanted to marry. » « Wanted ? You don’t think she’s the one anymore ? » « She will always be the one. The only one. But she changed her mind. She doesn’t want me anymore. » « I see… But why the tattoo then ? » « Because I liked being happy. I liked having a goal and working for it. I liked having someone seeing the real me, embracing me and cheering me up always. I liked that she saw the human with flaws but chose to love it still. I liked that she stayed by my side. I liked to love and be loved. » « A great love isn’t always perfect. People who are meant to be together will always find eachother. » répond le tatoueur en terminant le trait. « But to find each other they need to open doors. Ours are closed and we don’t dare to open them yet. » Keita continue, observant la marguerite qui orne désormais son bras. Fouillant dans sa poche, il tend l’argent dû à l’artiste puis le remercie et reprend son errance.

Il ne sait pas combien de temps il traîne, mais il sait que le festival se calme, que la musique s’éteint et que la plupart des festivaliers rejoignent leurs bulles. Lui marche encore jusqu’à ce qu’il s’arrête et sorte son téléphone. Lova lui a envoyé plusieurs messages, elle a essayé de l’appeler. Pourtant ce n’est pas la conversation qu’il a avec sa petite-amie que Keita ouvre. C’est celle qu’il entretenait avec Somi, toujours nommée Pumpkin dans son répertoire. Une conversation morte depuis trop longtemps qu’il ravive d’un simple sms. Un message qui trouve rapidement réponse et qui est suivi de plusieurs. Tant et si bien que Keita finit par prendre la direction du quartier VIP, tant et si bien qu’il finit par faire face à Somi. Elle le dépasse et l’entraîne ailleurs, ne dit que quelques mots. Il ne répond pas, se contente de la suivre en silence. L’air se fait lourd, plus lourd qu’il ne l’a jamais été entre eux. Lorsqu’elle s’arrête, l’attrapeur ne peut empêcher son regard de glisser vers elle. Somi est belle mais elle a maigri. Somi est là mais elle est en colère contre lui. Elle le frappe, lui reproche la présence de Lova et il ne peut que baisser les yeux, écouter tout ce qu’elle a à lui dire, à lui reprocher. Il ne peut que se taire et encaisser. « I didn’t move on. » répond-il enfin. « It may look like I did but I didn’t. I needed to shut off my brain and the only way I know how is to drink myself to sleep. So I did that but then I needed attention, the kind you couldn’t give me anymore… So I found her.  » Il soupire, sachant que ses mots n’aident pas mais incapable de mentir. « I meant everything I said to you. She means nothing to me. There’s only you in my head. Only you in my heart. I could break up with her right this moment if you asked me to. » Essaye-t-il de se justifier. Il repense ensuite aux premiers mots de l’idole. Pour elle, leur rupture était récente, quelques jours à peine. Pour lui, la descente aux enfers avait commencé il y a un mois. « It’s sudden for you but it’s not for me. You broke my heart and you left me there. When there was you everywhere in my life, it became emptiness. I couldn’t call you. I couldn’t tell you about my day, about my thoughts. You have no idea how many times I picked my phone to reach you before putting it down, remembering you weren’t here anymore. I felt myself drowning. And I did drown. I still am to be honest. And I don’t know what to do. It’s been a month but I’m still trying to figure things out because since you left there’s no light anymore. I’m just trying to find light, but no one’s as bright as you are. » finit-il, le regard toujours rivé sur le sol. Incapable de regarder celle qu’il ne pouvait pas quitter des yeux.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] would you go back and tell yourself to leave me knowing what we know ? or are you happy that we happened ? Keita est là devant elle, proche d'elle. Il est silencieux pendant que Somi parle et s'agite (beaucoup) trop. Il est là, il écoute, pendant qu'elle tente parfois d'accrocher son regard pour être sûre qu'il comprend. Pour être certaine qu'il comprend que cette journée aurait du être la sienne et qu'elle aurait du être parfaite. Elle avait travaillé. Seule ou entourée d'une équipe, parfois d'amis. Elle y avait consacré son temps libre - celui qui lui restait après ses recherches sur le stalker, après ses entraînements de quidditch et après ses crises de larmes. Tout avait été pensé, planifié, sur ces trois jours de festival pour ne laisser qu'une place minime au hasard. Et pourtant il n'avait fallu que d'un regard vers Keita pour chambouler toute l'organisation. Là où elle aurait du accorder sa présence à des fans demandeurs, Somi avait eu besoin de s'isoler. Et à cet instant où elle aurait dû être avec les derniers invités de sa fête privée, Somi se trouvait finalement devant son ex petit-ami qui prend la parole.

C'est au tour de l'étudiante d'écouter. Et si les premiers mots du kasai la rassurent, la suite lui fait lever les yeux au ciel. Elle sait que le plus important dans ces quelques confessions c'est Keita et l'alcool. Elle sait que son rôle d'inhibiteur ne s'est pas arrêté le jour de leur rupture mais la musicienne tique d'abord fort sur la partie qui fait bondir son cœur. « You just found her, reprend-elle, and you chose to bring her today right in front of all our friends and in front of me. » Elle serre les poings. « I was singing and you both were just there ! I see everything when I'm on stage and you know it, elle est en colère, un peu plus encore alors qu'elle fait de son mieux pour retenir des larmes, you made it unnecessary hard for me to sing our song, you know. » Elle cligne des yeux pour faire partir la sensation agaçante de picotements. Mais elle se doute de la suite. Elle sait déjà ce que Keita va lui dire, que cette autre fille ne compte pas. Que la proximité du corps n'a rien à voir avec celle du coeur. Mais la musicienne n'a pas envie de l'entendre. « Do you think that your words make me feel alright ? Elle s'offusque même, cogne à nouveau le bras du kasai, you're fucking someone else but it's all fine because I'm still in your heart ? » You're so dumb. Ses doigts restent accrocher à la manche de l'attrapeur, tremblent lorsqu'elle s'avance encore et qu'elle écoute ses mots. Puis c'est son visage qu'elle vient enfouir contre le torse du garçon pour cacher ses larmes. La colère se fane un peu pour une tristesse plus profonde. Impossible de rester insensible à la période que Keita avait traversé seul. Elle l'avait observé de loin, elle avait pleuré pour lui en espérant que la traque se termine pour pouvoir retrouver ses bras. « I'm so sorry, elle sent le tissu s'imprégner de ses sanglots, I didn't want to do this but I had no choice. I'm sorry that you had to go through this but… » La sorcière relève la tête. « Look at me, malgré les paillettes qui décorent ses yeux, malgré sa petite robe et sa jolie coiffure, Somi sait que Keita peut voir à travers ces artifices, how am I still bright ? » Elle se le demande les lèvres tremblantes car elle ne sentait aucune lumière émaner d'elle depuis que son cœur pleurait sans cesse. « I'm struggling too to not drown, tient-elle à lui rappeler, I'm not a light or a savior, Kei. » How could I be a savior when I also need to be saved. « I didn't save you from drowning, your love did. » Elle soupire sans savoir ce qu'elle cherche à prouver. Était-elle en train de lui dire de lâcher prise ? Ou attendait-elle de lui qu'il s'accroche à elle ? L'idole réfléchit, baisse enfin la tête en laissant reposer son front contre Keita. « I feel so sorry, murmure-t-elle finalement, because everything was so perfect and I ruined it. » and i'm sure you're still mad at me for this.

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Keita vide son sac, il laisse sortir les mots qu’il a retenus, il en laisse même sortir certains qu’il n’avait pas réfléchit. Lorsqu’il explique sa position, il se rend bien compte qu’il n’est pas l’homme bien qu’il pensait être devenu. Il est encore cet adolescent volage qui ne prête attention à personne d’autre que lui-même. Il ne respecte pas Lova en aimant Somi, il ne respecte pas Somi en tenant la main de Lova. Alors lorsqu’elle se remet à crier, il ne peut qu’écouter, encaisser. « I did just found her » pense-t-il sans reprendre la parole. Il ne veut pas se justifier car il n’y a pas d’excuses possibles. Il avait vraiment choisi de rester avec Lova, d’en faire sa petite-amie et de ne pas la laisser simplement agrandir la liste de ses conquêtes. Il avait laissé faire, s’était laissé embarquer dans cette relation en laquelle il n’avait jamais cru, en laquelle il n’avait jamais rien investi. Il ne fait aucun effort avec l’occidentale et il ne compte pas en faire. Elle est plutôt gentille et plutôt jolie, il ne saurait en dire plus. Elle était là. Elle l’est toujours. Voilà qui résume bien la situation, voilà qui explique la colère de Somi. Keita a l’air si détaché qu’il donne sans doute l’impression que rien ne compte.

« It was hard but you still did it. » répond-il en osant enfin croiser le regard de l’idole. Il lui en veut. Il s’en rend compte alors que son cœur se serre. Il en veut à Somi d’avoir offert cette chanson au public duquel elle l’a caché. Il lui en veut d’avoir confessé leur amour alors qu’il ne sont plus ensemble. Il lui en veut, de trop de choses qui se réveillent et dont il n’avait pas conscience. Pourtant, à nouveau, il ne dit rien. Il se laisse envahir de pensées parasites sans oser prendre la parole, répondre. Somi n’aime pas les mots qu’il prononce lorsque ceux-ci sortent enfin, elle le frappe puis s’accroche et le regard de Keita se pose sur les doigts fins qui retiennent sa manche. Il n’a pas le temps d'ajouter quoi que ce soit qu’il doit accueillir son ex-petite-amie contre lui. Elle pleure. Elle pleure et pour la première fois depuis longtemps, peut-être même la première fois depuis toujours, il pleure en réponse. Lui qui joue les hommes forts laisse tomber ses barrières. Les larmes coulent silencieusement sur ses joues et ses bras remontent pour étreindre la femme qu’il aime, la serrer contre lui comme si c’était la dernière fois qu’il en avait l’occasion. Car c’est peut-être la vérité.

Lorsqu’elle lui demande de la regarder, il s’exécute. Il laisse son regard plongé dans celui de l’idole. Il laisse ses sentiments exploser dans son cœur qui se met à battre la chamade. Il voudrait l’embrasser, lui dire qu’il s’excuse, qu’il l’aime à en mourir, qu’il se tiendra sage et qu’il prendra soin d’elle mais les mots restent coincés dans sa gorge. Il écoute les confessions et les larmes coulent plus fort. Il l’aime si fort. « You will always be the brightest star. No matter how fainted you think you are. You shine. You’ll always shine » murmure-t-il. Il ne veut plus hausser le ton. Il ne veut pas risquer de briser la petite bulle qu’ils se sont formés au milieu du festival. « I’m sorry I was dumb… I’m sorry I couldn’t be brave… I’m sorry I didn’t became good and made you proud… If I had knew I just had to wait for you to come back, I would have. But I thought you left for real. I thought you didn’t love me anymore and I just couldn’t handle it » confesse-t-il, se livrant enfin vraiment. « You’re not the only one who should be sorry… I ruined the trust you had in me by going out with her. Even though she means nothing to me.. She means a lot to you and I should have understood that. It would kill me to see you with someone else and yet I came here with her…. I’m sorry p… Somi. » Keita retient le surnom de justesse, ne s’autorisant plus à le prononcer depuis son départ des gradins en juillet. « I’m sorry I’m not the man you deserve » ajoute-t-il, persuadé que la femme qu'il aime plus que tout au monde mérite un homme meilleur que lui. Un homme qui la rendra fière, qui la rendra heureuse. Un homme qui ne la fera jamais pleurer, qui ne la laissera jamais partir.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] would you go back and tell yourself to leave me knowing what we know ? or are you happy that we happened ? Elle s'en voulait, Somi. Elle avait mille fois repensé à son choix et elle était maintenant persuadée qu'elle avait fait exactement ce que son stalkeur voulait. Avec le recul d'autres solutions s'étaient montrées à ses yeux ; toutes meilleures qu'une rupture forcée, qu'un mensonge éhonté et un mois de silence. Elle s'en voulait maintenant plus que jamais. Parce qu'au fond, la sorcière avait l'impression que cette inconnue qui l'avait terrorisée durant de longs mois avait eu exactement ce qu'elle voulait. Derrière les murs de sa prison, l'influence du stalker englobait encore sournoisement le couple. Et à se rejeter la faute, les deux sorciers en oubliaient le vrai fautif.

« Of course I did it ! s'offusque Somi, it's my job ! » La sorcière fusille Keita du regard. Bien sûr, qu'elle avait réussi à chanter cette chanson d'amour. Les fans aimaient cette ballade, persuadés qu'elle était écrite pour eux. Impossible de la leur retirer. Et peut-être que jusqu'au dernier moment l'idole avait cru à ce qu'elle chantait. L'espace de quelques secondes, le regard loin de Keita et sa petite amie, Somi s'était rappelée qu'elle chantonnait ces mêmes paroles au kasai, tard le soir, blottie contre lui, en lui promettant qu'un jour tout le monde saurait qu'elle parlait de lui.

Elle se sentait maintenant un peu idiote.

Parce que Keita se perdait déjà dans les draps de quelqu'un d'autre, parce qu'il tenait déjà la main de quelqu'un d'autre et Somi se demandait s'il lui murmurait aussi des jolies choses dans l'oreille. How can you kiss someone else, se lamentait Somi. Même dans les bras du GSP, les pensées parasites sont là, étreignent son cœur et l'empêchent de réclamer ce qu'elle aimerait réclamer. Pourtant lorsque les bras se referment autour d'elle et que les sanglots secouent les épaules du garçon, Somi se blottit un peu plus. Les excuses ne tarissent pas les larmes de la préfete. Keita est pourtant là, si proche. L'immense gouffre noir qui les séparaient se rétrécit mais la distance est encore trop effrayante pour sauter par-dessus. Elle sait juste une chose, Somi. « It's not about what I deserve. » It never has been. It's about what I want ! And I want you. Mais comment le dire ? « I don't want anyone el- » La confession est ravalée dès l'instant où des rires au loin se font entendre.

It's Somi. Les murmures paraissent plus proches. Quatre adolescents se dirigent vers le couple. Somi s'écarte des bras de Keita, essuie ses yeux avec une habitude quasi professionnelle pour se préparer à accueillir le groupe. Arrivées à leur niveau, deux filles s'empressent de lui demander une photo. Of course, accepte Somi les yeux encore brillants d'une petite voix tremblante qui ne semble pas perturber les fans enthousiastes. La troisième sorcière se tourne vers Keita, semble plus intéressée par une photo avec le garçon qu'avec Somi. Le quatrième compagnon, un garçon, ne semble pas comprendre l'engouement de ses amis. I love you so much ! clame l'une des cadettes en lui prenant les mains pour la remercier. Les gloussements et exclamations ne disparaissent qu'une fois le groupe d'adolescents partis. Et alors il ne reste plus qu'un silence gênant entre l'ancien couple.

« … I should go. » marmonne Somi au bout de quelques secondes. Leur bulle avait été transpercée par les quatre jeunes. « I should go, réitère Somi sans pour autant bouger, or more people might come. » Don't let me go. La chanteuse bouge un peu. Don't let me go. Et elle se force à rebrousser chemin vers sa tente.

If you love me,
Don't let me go.

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Il lui reproche des choses qu’il ne devrait pas. Il ne peut pas lui en vouloir d’avoir fait son travail, ne peut pas lui en vouloir d’avoir chanté pour ses fans. Pourtant il ne peut s’en empêcher. Il aurait aimé garder jalousement la chanson pour eux. Au fond, il sait qu’elle a raison. C’est pour ça qu’il ne répond pas, qu’il écoute seulement ses arguments. C’est aussi pour ça, entre autres choses, qu’il finit par s’excuser. Depuis quand ne savent-ils plus communiquer ? Depuis quand les mots restent-ils coincés dans sa gorge ? Avant, il pouvait parler de tout avec elle, maintenant il n’y parvient plus. Leur rupture est si récente et pourtant leur bonheur semble déjà si loin. Il y a un mois à peine, ils s’aimaient encore. Aujourd’hui ils se déchirent parce qu’ils ne savent plus se le dire. Keita est certain qu’elle l’aime encore, tout comme lui l’aime encore, mais tout est devenu plus difficile. Il y a des craintes, il y a des regrets et des reproches. Alors il soupire, encore, et il pleure. Il n’a plus de barrières, ne peut plus contenir les émotions trop fortes qu’il ressent lorsque l’idole est là. Il voudrait la garder contre lui pour toujours, simplement.

Il ne la mérite pas, mais elle lui répond que ce n’est pas le sujet. Il n’est peut-être pas celui qu’elle mérite, mais il est celui qu’elle veut. Le cœur de Keita se met à battre la chamade, si fort qu’elle le doit le sentir dans leur étreinte. Déjà, il voudrait lui répondre, lui répéter qu’il n’y a qu’elle et qu’aucune autre femme au monde ne peut rivaliser, qu’elles sont invisibles, insipides. Il n’en a pas le temps, tout comme elle n’a pas le temps de finir sa phrase, car quelqu’un la reconnaît. Elle rompt alors l’étreinte et lui laisse ses bras retomber lâchement le long de son corps. Il observe Somi jouer son rôle. Il n’a jamais eu plus de mal à le supporter que ce soir. Keita aimerait dire aux intrus de partir, il aimerait pouvoir hurler qu’ils n’ont rien à faire là, qu’ils les dérangent. Pourtant il ne fait rien, parce qu’il n’en a pas le droit, parce que c’est le travail de Somi et qu’il l’a accepté en même temps qu’elle. Ce n’est plus sa place de faire des remarques.

L’une des jeunes femmes se détache de son petit groupe d'amis, vient vers lui. Keita s’en trouve surpris, il la regarde sans comprendre, haussant un sourcil. « Hey.. You’re Keita, right ? I watched Produce W 101, you were amazing in it ! I voted for you every week, I’m so sad you didn’t make it… I’m in your japanese fanclub, we’re waiting for you ! Could you… Could I have a picture with you ? » Le ton prudent de la jeune femme lui fait comprendre que son expression doit être fermée, alors il se force à sourire, accepte avec plaisir. C’est la première fois qu’on le reconnaît après la fin de l’émission et les quelques jours de promotions. Sa joie est étouffée par la peine mais il se prête au jeu, offre une photo à la jeune femme et la remercie avant qu’elle disparaisse aussi vite qu’elle était arrivée, avec ses amis.

Keita cherche Somi du regard, leur bulle a éclaté, il n’en reste plus rien. Elle annonce devoir partir et le premier réflexe de l’attrapeur et de se saisir de son bras. Il ne veut pas qu’il parte, il ne veut pas que ce soit la fin. Pourtant, lorsqu’elle prévient de l’arrivée possible d’autres personnes, il finit par lâcher prise. L’échange a été coupé et il n’a plus rien à dire, alors il baisse les yeux, la laisse quitter les lieux. « Please don’t leave me… » murmure-t-il trop tard. Lorsqu’il relève la tête et qu’il la cherche du regard, l’idole a déjà disparu dans la nuit.

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