the lost recipe for happiness (feat. baby & megumi)

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] it's like my mind got a mind of its own Lila n'est pas là aujourd'hui. L'appartement paraît bien plus calme que d'habitude, bien plus vide aussi sans les bruits de vie quotidienne de sa meilleure amie. Pas d'odeur de pancake avec laquelle se réveiller le matin, pas de bribes chantées par dessus les voix de la radio et personne pour venir glisser ses pieds froids contre ses jambes. Lila lui manquait, aujourd'hui plus qu'un autre jour. Peut-être parce qu'avant la chanteuse n'avait jamais autant fuit la solitude - un appartement vide ne l'avait jamais dérangé jusque-là, elle prenait plaisir à pouvoir vivre à son rythme. Mais tout était différent maintenant. Le calme était devenu pesant alors le volume de la télévision était toujours assez fort pour l'entendre dans toutes les pièces de la maison - Impossible comme ça de laisser son esprit divaguer vers des pensées qu'elle ne devait plus avoir. Elle subit la matinée plus qu'elle ne la vit jusqu'à l'arrivée de Babylone qui vient illuminer les lieux. Mais peut-être un peu moins que d'habitude, remarque Somi au bout de quelques minutes. « Is something bothering you ? » s'inquiète finalement la sorcière en terminant de déposer sur le comptoir les ingrédients et ustensiles que demandaient leurs recettes. L'îlot central de la cuisine ouverte était couvert de récipients vides et de produits emballés, faisant ressembler la pièce à un set d'émission de cuisine. Peut-être avait-elle vu les choses un peu trop en grand pour ce repas plutôt simple à préparer ? Ou peut-être était-ce juste l'un de ces fameux jours où personne ne se sentait bien - à cause de la lune ou d'un quelconque mauvais alignement de planètes. « Do you want us to cancel the lunch ? » demande alors la préfète par précaution.

Elle quitte le comptoir pour s'avancer face au denki, ses mains se posent sur ses épaules pour remonter vers ses joues. « I really don't mind. » lui promet-elle en le fixant intensément. « … You can take some rest, propose encore la jeune femme en lançant un regard vers le salon, and I can cook for the three of us. » Le repas arriverait certainement en retard - pas mauvaise cuisinière, Somi, mais les tâches les plus simples lui demandaient le double de temps - cependant la blonde ne voyait pas de problème à altérer le programme de la journée. Pourtant la sorcière se détourne de Babylone pour cacher sa mine inquiète, fait même semblant d'être absorbée par le livre de recettes posé sur le comptoir alors que plein de questions lui brûlent les lèvres.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] it's like my mind got a mind of its own Tout lui arrive dessus si soudainement, à Baby. C'est trop, toutes ces sensations auxquelles il n'a pas le temps de s'habituer. Quand il regarde Somi, il se demande si, pour elle plus que pour lui, il n'aurait pas été mieux qu'elle se trouve quelqu'un d'autre pour soigner ce cœur brisé. Car depuis qu'ils s'étaient mis ensemble, les mauvaises rencontres affluaient. Et il avait peur de se laisser noyer, il avait peur de se laisser aller à cette anxiété qui croissait (agonisante dans sa tête, omniprésente comme parasite imperturbable). Depuis qu'Ujinori l'avait trouvé dans cette forêt, depuis que son propre professeur lui tournait autour avec le regard d'un rapace affamé, il avait la sensation de ne plus savoir gérer ses émotions, de ne plus savoir gérer le phénix. Il avait brûlé trois fois en si peu de temps qu'il avait l'impression que la température ne redescendait pas. Et pourtant, dans ce chaos, elle est un point d'encrage. De ses beaux sourires et de cet espoir qu'il voit fleurir dans son regard. Elle lui donne la force d'oublier, de ne pas trop s'en faire. Alors le soleil s'éteint un peu, mais garde ce rayonnement surprenant pour elle, grâce à elle (il n'en sait trop rien). Mais cela ne l'empêche pas de remarquer, et quelque part il a envie de lui dire. Mais ce n'est pas le bon moment. « Ah, don't worry. It's only about school. Did I told you I had some new projects since the end of holidays? That's it, really, you shouldn't worry that much. »

Il observe les ustensiles avec le coeur plus léger, parce qu'aujourd'hui allait lui faire oublier quelques problèmes du quotidien (et calmer cette paranoïa qui n'avait pas vraiment lieu d'être). « No, I don't want to. I'm happy to cook with you, and you seemed very excited to have lunch with a friend. » Un fin sourire se dessine sur ses lèvres alors qu'il secoue la tête et embrasse le bout du nez de Somi. Ses yeux suivent sa silhouette quand elle se détache de lui, se posent sur son dos en silence avant qu'il ne se décide à la rejoindre en quelques enjambées pour lire la recette par dessus son épaule. « Well, that seems complicated. I wouldn't let you do all of this alone. It'll help me to get my mind off of work too. » Elle n'a pas besoin de savoir la vérité, pour l'instant. Elle n'a pas besoin d'être mise au courant d'un danger qui ne la concernait pas (les menaces d'Ujinori sonnaient encore faux dans sa tête, mais il n'était plus sûr qu'il lui avait menti). Avec une énergie seulement à moitié feinte, le voilà qui ouvre le frigo pour chercher quelques ingrédients. « It's been so long since I cooked anything that took me more than ten minutes to do, I'm kind of excited, actually. »

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] it's like my mind got a mind of its own « Really ? » La petite sorcière toise de ses yeux de biche son petit ami. Ses inquiétudes provenaient donc uniquement de l'école ? Il était vrai que reprendre le rythme des cours était toujours fatiguant et stressant après un mois de vacances. Mais Somi n'y avait pas songé, encore trop perturbée par les menaces mystérieuses de l'ekisha adressées à Babylone. Elle avait retenu sa langue durant festival pour ne pas ruiner l'ambiance, puis les jours suivants la chanteuse n'avait pas trouvé comment aborder à nouveau le sujet. C'était dans ces moments-là que Somi réalisait qu'ils avaient sauté beaucoup d'étapes, que Babylone avait beau être son petit ami, il était encore un mystère pour elle. Et sûrement que l'idole l'était aussi pour lui. Parce qu'ils ont cette pudeur de vouloir laisser le passé au passé et que leur couple était, finalement, ancré dans un présent - un futur ? - où tout était à construire.  

« I wish I could help you… » se désole-t-elle devant le sorcier comme si elle regrettait maintenant son choix de cursus. Mais le regard de Somi s'illumine soudainement lorsqu'elle réalise quelque chose. « Andrea has the same major as you, et lorsqu'il ne séchait pas les cours son meilleur ami était plutôt brillant, maybe he could help you. » Naïveté certaine en pensant que tout était si simple pour alléger le travail scolaire du futur médicomage. Il insiste, Baby, pour la convaincre qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter autant. Face à lui, elle acquiesce mais tient à préciser que c'est difficile. « I know but… it's my girlfriend duty to worry about you. » Et elle prenait à cœur ce devoir. Car finalement il n'y avait pas que son propre coeur à soigner, n'est-ce pas ? Les doutes s'étaient transformés en certitudes en constatant à quel point Babylone décelait ses émotions, ses hésitations. Elle avait même parfois l'impression qu'aucun de ses regards tristes ne lui échappait. Et il n'y avait qu'un coeur brisé pour en comprendre autant un autre, n'est-ce pas ? Celui de Babylone l'avait été, elle en était sûre,  même s'il n'était pas prêt à lui confier cette histoire. Un baiser sur le bout du nez interrompt toutefois le fil de ses pensées. La blonde cligne des yeux puis hoche la tête en avouant qu'elle était effectivement plutôt enjouée par ce repas. « Well, I really enjoy people's company lately, d'autres mots pour dire qu'elle n'aimait pas être seule, and isn't it the first time that Megumi is coming here ? » Elle ne se souvenait pas l'avoir déjà invitée dans son appartement. « Too bad Lila's not there. » Elle aurait aimé donner l' occasion à Babylone de pouvoir enfin rencontrer sa meilleure amie mais Lila était difficilement joignable ces derniers temps.

Devant le livre de recettes, Somi ne peut s'empêcher de revenir sur le sujet initial : ses inquiétudes. Elle sent la présence de Babylone dans son dos alors elle marmonne un peu sans regarder derrière elle. « I'm sorry to bring this back up but, l'idole prend une longue inspiration pour être sûre de tout dire, I just want to make sure that you know I'm here whenever you need me like, ses doigts se crispent sur le comptoir, if you need someone by your side when you have to work until late or when you need to someone to yell at you to make you start your study or… - elle réfléchit à d'autres exemples et lorsqu'elle trouve le dernier sa main vient se glisser dans les cheveux de l'étudiant, or if you need a break and some cuddles. » Elle se tourne, le creux de son dos dorénavant réceptionné par le comptoir, elle s'en éloigne un peu pour se lover contre le denki. Ses deux mains se rejoignent dans sa nuque pour terminer de l'attirer vers elle et Somi récupère les lèvres du garçon avec une ferveur qu'elle n'osait lui offrir que depuis peu de temps seulement. La sorcière garde les yeux clos pour se laisser guider par une envie qu'elle tente finalement de réfréner au moment où l'idée de cuisiner commence un peu trop à s'estomper de son esprit au profit de Babylone uniquement. Somi s'éloigne à regrets et met quelques instants à se souvenir de ce qu'ils devaient faire. « Hm… elle se racle la gorge en observant les ustensiles comme si c'était la première fois qu'elle les voyait, let's start. » Elle prend sa baguette et pointe avec l'outil les instructions du manuel. « You can start by this, elle montre plusieurs consignes menant à des plats d'accompagnement à base de légumes, while i'll do this ? » Et elle pointe la deuxième partie des instructions. Aussitôt les missions réparties une partie des ingrédients lévitent sous le commandement de Somi, des couteaux font le travail seuls mais les plus délicates des découpes la kasai préfère s'en charger à la manière moldue. Elle rigole lorsque Baby lui confie qu'il n'a pas cuisiné de chose complexe depuis longtemps. C'est qu'ils allaient avoir du mal à sortir quelque chose de bon alors ? Car Somi était dans la même situation.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] it's like my mind got a mind of its own « Yes, really. » Le sourire qui se dessine sur ses lèvres se veut doux, se veut rassurant. Il n'est pas là pour créer de nouveaux soucis à Somi, encore moins des soucis plus importants que ce qu'il aimerait posséder. Car s'il sait que le sujet de la lecture de son futur l'autre jour a été détourné, il se demande pour combien de temps, encore. Et quel mensonge devra-t-il inventer? Dire qu'il n'a pas tout bien compris? Effacer le souvenir d'un revers de main et d'un rire gêné? Il s'en voudrait, mais certainement que ce serait la chose la plus logique à faire. Pour ne pas l'inquiéter inutilement, pour ne pas parler de ce secret qu'elle ne devrait avoir à porter sur ses pauvres épaules (car elle n'est pas concernée).

Il sourit en la voyant si déçue de ne rien savoir faire pour l'aider, avant que l'idée ne la traverse d'aller en discuter avec Andrea. Et il n'était pas certain que ce soit la chose la plus brillante à faire (il n'était pas tout à fait con, se rendait bien compte qu'il était sceptique quant à leur relation (ou tout du moins avait cette sensation)). « Professor Marsh told me he would see if he could help me. I want to do some researches on phoenixes, more specifically on their tears. » Ce n'était pas tout à fait un mensonge. Il ne précisait simplement pas de quel phénix les larmes proviendraient lors de ses recherches. Et s'il fallait qu'il pleure une fontaine pour obtenir des réponses, il laisserait le cristal rouler sur ses joues au dessus d'une bassine sans tarir. « And i'm glad you do, because my stress has been awful lately. It makes me happy to see that you care. » La caresse qu'il fait glisser sur la chevelure de Somi reste un peu en suspens alors qu'il l'écoute et sourit un peu. « It could've been great to have her over too, that's right. Guess we'll have to make another diner for her to enjoy. » Ensemble. Le coeur s'apaisait chaque seconde un peu plus, Somi à ses côtés. Alors il redoutait déjà le moment où il devrait quitter cet appartement.

Il est presque surprit de l'entendre affirmer avec tant de conviction qu'elle était là pour lui dans chaque situation. Que s'il avait besoin de soutien, elle serait là. Mais c'est normal, non? Ils sont un couple. Et un couple, ça communique, ça s'épaule, ça s'entraide comme le feraient avant tout deux amis. « I'm glad to have you with me right now, really. » Son regard se fait plus doux alors qu'il observe le visage de la sorcière avec une attention toute particulière. C'est qu'étrangement, il ne veut pas oublier cet instant. Parce qu'elle l'a prononcé sur un ton de confidence qui n'avait pas lieu d'être, parce qu'elle avait annoncé quelques banalités évidentes dans leur situation, mais, étrangement, cela le réconfortait. Il était presque prêt à retirer ce qu'il avait osé prétendre : la décision de la laisser entrer avec tant de vigueur dans sa vie n'était pas si mauvaise, tout compte fait. « And you know you can do that too, right? You can talk to me about everything, even if you think it might make me upset, even if you think it can be horrible for me to hear. I want to hear it. I want us to be honest with one another. » Il sourit, continue quelques caresse entre deux mèches blondes. « I know I'm the one to talk because I'm litteraly the worse when it comes to have a heart to heart conversation, but... I want you to feel safe, so if you need to tell me how much you love or loved someone, you can do it. » Il parlait évidemment de Keita, mais pas seulement. Il voulait savoir si elle sentait que cela ne fonctionnerait pas, si son cœur s'attachait à un autre. « I think it would be great for the both of us, actually. Because... I think I'm demiromantic, which means that I can have some difficulties falling in love. And I understand how hard it can be to feel something for someone who can't feel the same right away. I juste need some time, a strong bond too. But I'm sure it can work. The two of us, I mean. » Et le baiser qu'elle lui offre réchauffe le cœur comme le corps. Les bras s'enlacent avec une familiarité qui avait pris un peu de temps à venir, les lèvres cherchent celles de Somi avec une avidité qu'il apprenait à contrôler au stade de leur relation actuelle. Il ne marchait plus vraiment sur des œufs, Baby, mais ne savait encore à quel point elle le considérait comme sien. Alors les baisers échangés avaient une chaleur nouvelle, oui, mais gardaient une naïveté due à des questions qu'il n'osait pas poser. Et il était temps de cuisiner, maintenant. Après un dernier baiser déposé sur son front, il se détourne avec un sourire radieux. Et la tâche qui lui était attribuée lui fit presque aussitôt oublier leur précédente conversation, alors que de quelques coups de baguette, les œufs se cassaient avec aisance. Il préféra cependant mélanger la mixture lui-même, le résultat toujours plus satisfaisant qu'après quelques sortilèges informulés. « Somehow, it reminds me how we used to cook every evening with my grandma, in America. The kitchen always smelled like pepper, probably because she never close the pot after using it. » Le sourire qui ornait ses lèvres était heureux. Il aimait parler d'elle, mais Somi n'en avait certainement pas beaucoup entendu parler. Il était toujours un peu gêné de trop s'étaler sur son enfance. « Here, I finished the mixture. » En s'appuyant sur le plan de travail, les deux mains posées à plat dessus, il continua de poser un tas de questions. C'était Somi, qui avait préparé le menu. Et il redevenait un enfant alors qu'il avait un peu de farine sur la joue. « What can I do now? Are we gonna bake a cake? »

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] it's like my mind got a mind of its ownles muscles encore endoloris. et les pupilles qui se fondent dans son reflet, à la recherche de probable marque apparente. ces dernières le scrutent de manière franche, remarquant à quelques endroits des écorchures ou bien des cicatrices fraîchement refermées. difficile d'affirmer si l'effondrement de la demoiselle l'avait blessé. difficile quand les blessures sont monnaies courantes, fleurissant sur son épiderme tel des bleuets, élançant leurs pétales de part et d'autre pour ne former plus qu'un champs. enveloppe charnelle désastreuse, boursouflé par les coups, par la violence qu'il reçoit à défaut de se l'infliger à lui-même. doucement, ses deux billes noirs se figent sur ses côtes. ici, la contusion est pivoine, affichant sur le faciès du gamin une grimace contrariée. doucement ses doigts viennent toucher l'hématome teinté, coloré de divers nuances, toutes plus inquiétantes les unes que les autres. soudain, ses traits fléchissent, la pression exercée sur sa blessure lui arrache une grimace et un souffle d'agacement. même après tout ce temps, la souffrance lui déchire le portrait, coupant toute respiration, lui infligeant cette faiblesse détestable à laquelle il se heurte sans cesse. comme un gamin, megumi s'impose cette douce agonie. d'une part pour se persuader que la douleur existe et semble s'étioler à mesure que la compression s'active et d'autre part pour s'y habituer. faire sienne avec celle-ci. d'autant plus que l'aquarelle qui gît sur son corps est de loin une volonté qui lui est propre. destin entremêlé. divine lumière qui l'éblouit. et cette jalousie exacerbée qui réside au profond de ses entrailles, n'attendant qu'une action pour s'évertuer à grossir et le dévorer tout entier. non mécontent de son petit rituel, ses mains cherchent le tissu, accrochant sur une épaisse matière, s'engouffrant alors dedans pour le réchauffer. désormais, l'automne les guettait, approchant à pas de loup, confisquant sur son passage quelques feuilles, êtres vivants, qui dépérissent au regard d'un brin de fraîcheur. megumi se prépare lentement, ayant bien du mal à quitter des yeux les idées qui défilent sur son carnet. sur ses ambitions. sur ses appréhensions aussi. mais aujourd'hui, le gamin se refuse à émettre la moindre aparté, on l'attendait et malgré ses manières brusques. son minois désabusé. la politesse envers les gens qu'il estime est sa priorité. s'engouffrant au dehors et quittant les logements des étudiants, megumi s'éreinte les rétines sur les voitures présentent, cherchant son rayon de soleil. son bijou.

sortant de sa voiture après quelques minutes à s'élever dans les airs, le gamin s'immobilise dans cette ruelle, ensevelis par la beauté des habitations qui fleurissent le long du trottoir. les couleurs, ces dorures serpentent sur les édifices, s'entremêlant à la flore, exposant de somptueuses fleures toutes aussi pigmentées les unes que les autres. endroit de paradis, endroit où les liasses de billet tapissent les planchers et où, l'art du paraître s'affiche avec véhémence. nagao. une pointe infime s'annonce alors dans son esprit, empoisonnant son palpitant d'une émotion qu'il tente de distraire en empruntant le bon chemin. celui que baby lui avait expliqué en détail par message sur son cellulaire. l'envie s'agrippe pourtant à ses chevilles qu'il martèle à coups de promesse, un jour, se sera ma place. enfant rêvant de grandeur, ayant depuis bien longtemps écrasé sa candeur en diffusant de ses fissures ce venin, tributaire de cette nécrose qui semble grossir en lui. ses pas se font plus pressés, évitant ainsi les questions qui se heurtent devant lui, contournant son encéphale jusqu'à l'asphyxie. le gamin peste. s'insurge d'être ici, de s'imposer ses insécurités. le doigt presse avec vigueur le bouton de l'ascenseur magique. l'ascension est fulgurante. la minute qui suit, ses phalanges viennent s'écraser contre la porte.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] it's like my mind got a mind of its own Cuisiner ensemble était un parfait prétexte pour parler de tout et de rien. A chaque conversation, Somi s'étonne de ce que Babylone lui raconte. A propos de toutes ces petites choses qui formaient le quotidien du garçon et qu'elle apprenait seulement à identifier ; c'est qu'ils avaient encore des heures et des heures de conversations à partager pour avoir l'impression de se connaître par cœur. Mais Somi aimait cette quête, aimait le chemin qu'il y avait à parcourir, plutôt que le but final. Car c'était toujours le plus intéressant dans une nouvelle relation, non ? La découverte de l'autre. Quand le sorcier partage son sujet d'étude, les yeux de la préfète s'agrandissent de surprise. « But there are not a lot of them left in Japan, s'étonne Somi en imaginant la difficulté que devait avoir Babylone à trouver des sujets, it seems interesting tho…  since those creatures are still very mysterious, there should be a lot of things about their tears that we still don't know yet. » Et la voilà partie sur une réflexion un peu trop intense pour quelqu'un qui n'avait jamais étudié la science medicomagique. « You'll let me read your research ? demande Somi, déjà impatiente, not sure i'll understand tho. » Elle avait parfois l'impression d'avoir un peu trop abandonné la magie pour uniquement se concentrer sur l'art.

Les instants d'après se transforment en confessions et en promesses. Devant l'air préoccupé de Babylone, Somi s'assure qu'il sait pouvoir compter sur elle. Qu'elle est dorénavant cette personne - sa personne - qu'il ne doit pas hésiter à appeler, à réclamer, s'il en a besoin. Et la réciproque était vraie, l'avait été même avant le début de leur couple tant Baby avait déjà été là pour elle. La musicienne acquiesce aux premières paroles. Malgré les caresses, le regard de la blonde chute vers le sol à la suite des mots de Babylone. Comment lui dire que rester seule la terrifiait car ses pensées se tournaient toujours vers celui qu'elle essayait d'oublier ? Il avait été là en tant qu'ami, l'avait vu pleurer la fin de sa relation, mendier continuellement la présence du kasai mais, depuis que Babylone était devenu son petit-ami, le partage de ce  chagrin avait petit à petit cesser. Pour cette pudeur de croire que le début d'une relation pouvait estomper l'ancienne - et ça marchait parfois. « I feel safe with you, c'était bien la première certitude qu'elle avait, but it doesn't feel so right now to talk about him but… hm, okay. I'll try, i swear. » Elle acquiesce tout de même, un peu gênée, un peu stressée. Mais Babylone se confie, explique sa situation et rend Somi curieuse jusqu'à la fin de ses paroles. Pourtant tout paraît un peu plus clair sur le début hasardeux et maladroit de leur relation. Elle a un peu de mal à comprendre, elle qui a le coeur qui palpite si facilement. Mais pour leur situation, Somi se rend compte que c'est presque idéal. « Let's take our time then. I'll wait for you - and you'll wait for me, right ? - We don't need to rush anything when it comes to feelings. » La parenthèse est conclue par un baiser. It can work. C'est ce qu'elle se disait aussi, Somi. Quand tout semblait disparaître dans sa tête et dans son coeur, sauf Baby.

L'activité démarre, la concentration et le désir de bien faire les rendent un peu silencieux. Puis Babylone partage un souvenir qui réchauffe la musicienne comme s'il était le sien. « And she was good at cooking ? Elle avait l'impression que toutes les grand-mère le sont, maybe we could try one day to cook something you were used to eat in America. » A deux, peut-être pourraient-ils se rapprocher un peu des saveurs qu'avait connu Babylone. « … If you miss it. » ajoute-t-elle par précautions. Peut-être préférait-il ne pas trop raviver ses souvenirs finalement. La suite de la recette se passe selon les indications du livres ; les plats se remplissent, les odeurs parfument la pièce entière. « A cake is a great idea, l'un des placards s'ouvre et les ingrédients parviennent à trouver un carré de place sur le plan de travail, chocolate one ? » Mais voila que la réflexion est stoppée par des coups sur la porte. Elle échange un regard entendu avec son petit ami avant d'aller ouvrir. « Hi ! C'est le sourire de l'idole qui acceuille Megumi sur le seuil de la porte puis Somi fait un pas sur le côté pour le laisser, make yourself at home, l'invite-t-elle, I hope you're hungry ? » Elle fait la conversation pendant qu'ils traversent le couloir pour rejoindre Babylone. Et quand le trio est réuni la sorcière s'assure que la table est mise et les plats prêts à être dégustés en attendant que le dessert arrive.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] it's like my mind got a mind of its own Ah, c'est que, quelque part, Babylone aimerait lui dire que ce n'est pas grave, s'ils ne sont encore nombreux au Japon. Il n'a pas besoin d'en avoir un sous la main, serait bien capable de se débrouiller seul, de se débrouiller avec son propre corps pour mieux se comprendre. Et ce n'est pas qu'il ne lui fait pas confiance, à Somi. C'est qu'il se rappelle qu'il ne faut faire confiance à personne, que tous ceux au courant pour sa particularité sont ceux qui l'ont surpris, ceux qui n'ont rien demandé mais qui se retrouvent avec son secret sur leurs épaules. Sauf Mona (mais elle avait tellement eu du mal à lui faire confiance à propos de son propre secret qu'il avait jugé bon de la rassurer en lui disant le sien). « Sure, I'll let you read them. » Et ce n'était pas véritablement un mensonge. Il omettait simplement le fait qu'il ne lui montrerait pas tout, qu'il ferait plusieurs notes, qu'il cacherait celles qui le concernaient lui. Car elle n'avait pas besoin de savoir.

Un sourire fleurit sur ses lèvres alors qu'il l'écoute. Keita était encore là, quelque part, entre eux. Il le savait, n'était pas assez idiot pour croire que les résidus de cet amour s'en étaient déjà allés. Somi ne l'aimait pas, pas encore, tout du moins. Et il le savait. Et il essayait, il tentait, tant bien que mal, de lui rappeler que ce n'était pas grave. Que tout ce dont ils avaient besoin, c'était de temps. « I know it doesn't feel right, but I really don't mind. I'm here for that, remember? To talk. To make it feel right. We don't have to act as if we were the perfect couple right away. We still have to heal, before we can do that. » Il avait peur, pourtant, Baby. Peur qu'il ne soit pas celui qui lui permettrait réellement de soigner son cœur meurtri. Peut qu'elle ne soit pas celle qui soignerait le sien. Il s'était jeté tête baissée dans cette relation parce que Somi avait de ces douceurs tant recherchées, de ces mots brisés comme les siens. Mais si la réalité était dehors, alors il ne savait pas ce qu'il ferait. Il ne savait pas comment il pourrait annoncer à un être déjà brisé qu'il lui faudrait la briser plus encore (y était pourtant habitué, mais, depuis son arrivée au Japon, il avait laissé derrière lui toutes les déceptions amoureuses qu'il avait pu causer). « You're right. Let's not rush anything. »

Les souvenirs d'Helena effacent toutes ses amères pensées et un large sourire prend place sur son visage alors qu'il acquiesce, heureux, cette fois, d'en discuter. Il n'a pas toujours l'occasion de laisser la discussion filer vers elle sans ressentir une pointe de mélancolie. Mais la cuisine d'Helena, sa cuisine et ses épices avaient toujours dans son cœur une place prédestinée. « Yes, she really was great! » Et s'il a tant de fois essayé d'évincer les souvenirs des Etats-Unis, s'il n'a plus envie d'y remettre le pied de sitôt, la proposition qui tombe sur la langue de Somi le fait sourire. Ca ne lui fait pas si mal. Ca le ravit, même, un peu. « Yeah, we could try. Sounds like a great plan. » Il n'a pas le temps de répondre à Somi qu'il faut aller ouvrir la porte d'entrée, alors il se contente de sortir lui-même les ingrédients pour les avancer (en regardant la recette, bien sûr). Il commence les mélange et envoie un grand sourire à Megumi en le voyant arriver (farine sur la joue, cheveux un peu décoiffés). « Hey! T'es venu aider à la cuisine? Trop gentil de ta part. » Quelque part, les yeux brillent, amusés, alors qu'il lui fait un signe de tête pour qu'il s'installe à la table déjà toute préparée. « je rigole, vas donc t'asseoir le temps que je finisse de préparer le dessert. Normalement, on pourra bientôt sortir la viande du four. » Un coup d'oeil jeté vers l'appareil lui indique qu'il ne reste en effet plus que cinq minutes avant que ce soit parfait. D'un coup de baguette, les œufs se brisent, d'un autre, la farine s'écoule et le chocolat fond. « Comment tu vas? Je ne sais même pas si tu es en avance, ou si c'est nous qui sommes en retard pour la préparation du repas. Ca me fait plaisir que tu aies accepté l'invitation. »

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] it's like my mind got a mind of its owndes sons fusent, s'échappent de l'appartement. des rires qui cachent surement des sourires radieux. déjà, le gamin regrettait d'avoir accepté cette invitation. ayant cédé par sympathie pour baby, son intuition lui criait qu'il n'était pas à sa place. souillure parmi les dorures à entacher tout ce qu'il peut effleurer. sa mine se grise, imperceptible moment qui s'échappe quand la porte de l'appartement s'ouvre sur une demoiselle que megumi connaissait très bien, somi. lumineuse comme à son habitude, elle arborait un impeccable sourire, de ceux qui sont accueillants et chaleureux. loin d'être une surprise, somi faisait partie des sorcières les plus agréables qu'il n'ait jamais croisé auparavant. véritable soleil, irradiant de ses rayons et ce dès leur rencontre grâce à son ami. elle lui rappelait des bribes de souvenirs enfouis, entrecoupés par de pénibles années, référence à sa mère, celle jadis empreinte de bonté. une pensée qui rebondit en lui comme un miroir extorque le reflet de sa victime, peut-être était-ce la raison de sa présence ? ce fantôme qui planait derrière elle sans qu'elle n'en sache un mot. l'aisance s'en ressentait, et le gamin devait avouer qu'il était heureux pour son ami, pour cette union qui ressemblait à une histoire saine et bienveillante. même si une terrible envie persistait aux tréfonds de son être. celle d'ajouter une marque noir à cette photographie si parfaite, megumi s'abstenait pour le moment. comportement remarquable pour l'enfant en quête de noirceur, peignant sur les gens pour y faire apparaître ses astres. étoile de désespoir. étoile d'infini désolation. pour un semblant de compréhension. une devise réprimée, une interruption à ses démons.

ses lippes s'étirent en coin, saluant son hôte avec respect. et c'est progressivement qu'il déroule ses pas jusque dans la pièce principale. fin observateur, ses pupilles se mouvent, s'attardent sur le papier paint, les plantes, la décoration pour s'en imprégner. moment même où un éclair furtif s'épanche sur ses bonnes manières. les mains vides et ce regard furieux que le gamin ressent en imaginant son grand-père s'il le savait si peu à l'écoute de ses instructions. hm, j'aurai dû emmener quelque chose. mais impossible de me décider. ❞ le mensonge se lisse sur ses traits dévoilant un talent d'acteur surprenant. mais la vérité ne peut leur être apporté. non par honte, mais par vanité. être bien trop préoccupé par la jalousie et l'envie, soeurs qui s'entremêlent dans son esprit lasse de son existence ne peut être exprimé. une autre tradition qu'on pouvait aisément octroyer à sa mère patrie encore une fois. plutôt, oui. j'espère que vous comptez pas sur moi pour l'aide, je suis un piètre cuisinier ❞ le sourire de bienséance, articulé comme une marionnette à afficher un semblant de joie qu'il s'est habitué à montrer en toutes circonstances. les zygomatiques s'étant rouillés à force de serrer la mâchoire, le mouvement s'était rendu automatique.

ses opales anthracites s'estompent sur la table habillée avec élégance, les odeurs mélangées qui s'activent dans les airs, réveille soudainement cet instant si primaire. un grondement sourd traverse un instant son estomac, aujourd'hui, le repas serait copieux et surtout mangeable. détournant difficilement le regard, c'est au son de la voix de baby que le gamin s'en extirpe. rêve pas trop ❞ qu'il répond presque instantanément. si tu veux pas l'ajout d'un goût brûlé à tes plats, je te conseille d'oublier ❞ l'esquisse se forme en coin tandis qu'il plisse à son tour les yeux, lui rendant cette attitude joueuse. ses mains s'approchent du dos d'une chaise, ne sachant où s'asseoir, mais la question n'en était pas encore là. éduqué par un grand-père proche des traditions, le gamin ne pouvait se résoudre à s'asseoir seul à table alors que ses hôtes se tuaient encore à la tâche. plutôt bien, vous ? en réalité, je n'ai pas fait attention à l'heure. je suis peut être en avance. ❞ megumi ne pouvait s'empêcher de regarder son ami agir avec aisance, intimement des ordres informulés afin que les ustensiles et aliments suivent ses volontés. un instant, ses pensées se tournent vers les étapes du denki, cherchant celle qu'il devait foirer pour n'arriver à rien. joli appartement, je vois qu'on se refuse rien ❞ le serpent qu'il est ne peut s'empêcher bien longtemps de pointer le bout de sa langue. affichant une posture décontractée et curieuse pour mieux camoufler les écailles qui perlent le long de son dos.

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