— i don't know why i runaway

Sean avait laissé cet endroit pour qu’il soit l’endroit de tout le monde, Hikaru ne se souvient même plus de la dernière fois où il l’a vu lui ici. Ils avaient passé des soirées entières sans qu’il ne soit là, et pourtant, à chaque fois qu’ils reviennent tous est magiquement à sa place. Ce samedi soir, Sean fini par avouer « La maison se range toute seule, tu sais un peu comme dans la Belle et la Bête. » Hikaru se sent bête, un simple sort pour animé des objets, et les ordonnait à se nettoyer tout seul. « Mes grands-parents sont mort ici, tu sais, et quand ils sont partis, mes parents m’ont demander de toujours garder cet endroit vivant. En leurs mémoires, c’est pour ça que ma maison est la vôtre, même si je ne suis pas là. » Le blondinet servit un verre à son ami Wakatsuki, et un large sourire avec. Hikaru lui rend volontiers, secoue positivement la tête comme réponse. Il comprend, il comprend tout à fait ce que ça signifie.

Après tout, il a vécu ici ses plus beaux souvenirs.
C’est dans ses escaliers qu’il a embrassé Neji pour la première fois.
Dans ce canapé-lit qu’ils se sont dit qu’ils s’aimeraient pour toujours.
Et c'est dans cette cuisine que leurs regards se sont croiser amoureusement, sans avoir à dire plus, juste se regarder et se comprendre.

Et tout avait un goût amer, cette bière, mais aussi sa gorge qui se sert. Il avait évité le sujet beaucoup trop longtemps. Fermer les yeux sur les appels, les souvenirs, les plans, car quand on aime, on planifie, et Hikaru voulait préparer les fêtes de fins d’année, les vacances, comme un être aimer et aimant pourrait le faire. Il n’en fera rien, il restera chez lui pour noël, se réjouira d’être encore en vie tous les matins. « ILS SONT ENFIN LA ! ALLEZ LES BOUGIES ! » la porte se referme sur le garçon dont Hikaru est amoureux, son coeur chavire, tambourine, bat si fort contre sa cage thoracique qu’il est persuadée que ça lui fait physiquement, mal. Ses yeux restent un instant sur sa silhouette dans l’encadrement de la porte, et changent automatiquement de direction quand il se tourne vers l’intérieur de la pièce. Il suit alors le mouvement de foule vers le salon, rapporte les assiettes en carton pour le gâteau. « On devrait souffler tous ensemble ! Et tous faire un vœux. » Sean avait saisi Neji par l’épaule, geste amical, et sans s’en rendre compte Hikaru avait esquisse un sourire leger, tendre, presque romantique. « A 3 alors. » dit-il en se levant à son tour, leurs autres amis font de même, 6 garçons autour d’un gâteau au chocolat pour 8 personnes. « 1, 2, 3 »

(vous avez fait votre voeux?) (oui mais faut pas le dire)
Quel voeux a-t-il fait, Hikaru ?
Ses yeux se lèvent vers Neji, toi. c’est peut être toi mon voeux.

Les garçons attaquent le gâteau avant que les autres invités n’arrive, Hikaru lui, fuit dans la salle de bain. C’est stupide. Il devrait être heureux pour Neji, content qu’il soit avec son premier amour, celui qui hante sûrement ses penser depuis si longtemps. (même quand on était ensemble ? oui, surement). Il ouvre la porte, après avoir rafraichis son visage, tombe nez à nez avec celui dont il ne faut plus prononcer le nom. « Neji.. » stupide hikaru. « Tiens, c’est libre, j’avais juste besoin de me laver les mains avant de manger le gâteau. » dit-il dans un gloussement, faux sourire tandis qu’il s’écarte pour lui laisser la place. Il devrait partir, mais il reste quand même là, sans savoir quoi faire. Il aurait aimé le prendre dans ses bras, l’embrasser, ou lui faire une blague sur son retard, mais au lieu de ça, il reste immobile, fini par dire : « T’as l’air en forme, ça te va bien l’amour. C’est rare tu sais de se remettre avec son premier amour, c’est très rare et c’est très beau, très romantique. » tais toi, je t’en supplie tais toi. « Tu l’as pas emmené ? Sean a dit qu’on pouvait emmener qui on voulait, moi tu sais, j’ai personne à emmener, mais les gars auraient été content de rencontrer... Tianyi. » son nom sonne comme une malédiction entre les lèvres du kaze.

Il ne sait pas vraiment ce qu’il fait là, Neji, parce que cette maison le met mal-à-l’aise. Autrefois, elle ne portait que les souvenirs joyeux des trop grosses fêtes auxquelles il participait, puis les souvenirs se sont transformés, comme si les seuls moments passés ici étaient ceux avec Hikaru. Il a l’impression que chaque coin de la maison est imprégné de lui, de ses sourires, de son regard, de son odeur, et des moments partagés ensemble. Ce qui est d’autant plus douloureux quand les appels et messages sont ignorés depuis des semaines ; encore davantage douloureux quand il sait que c’est de sa faute à lui.

Mais ce n’est pas comme s’il pouvait se permettre d’être morose alors que Sean fête son anniversaire. Tout le monde s’amuse, en général c’est ça qu’il aime, Neji, c’est l’euphorie du groupe qui lui permet d’oublier ses tracas. Si seulement il parvenait à oublier la présence de Hikaru dans la même pièce, en tout cas.

Il est sur pilote automatique, il sourit quand les autres sourient, applaudit quand les autres applaudissent, il va là où les autres vont et ils fait ce que les autres font. En apparence, il a l’air d’aller bien, mais les plus observateurs peuvent remarquer que ce n’est qu’une façade. Son regard ne cesse de balayer la pièce pour se poser sur Hikaru, et de le lâcher du regard presque aussi vite, regrettant son geste. Il essaie d’ignorer son envie de lui parler, c’est comme un nœud dans sa poitrine qui l’empêche de respirer et qui se tord douloureusement dès qu’il le voit.

Il veut lui parler, il a envie de lui dire tant de chose, mais il ne sait pas s’il devrait le faire. Il n’a pas envie de gâcher l’anniversaire de Sean en mettant une mauvaise ambiance, et surtout, il a peur de ce qu’il pourrait dire. Il a peur de comment ses paroles pourraient sortir déformées et blesser celui qu’il aime une nouvelle fois. Il sait qu’il l’a blessé. Il sait qu’il lui a fait du mal. Et c’est sans doute cette culpabilité qui lui tord le ventre alors qu’il se force à sourire quand Sean lui prend l’épaule.

La pièce ne devient silencieuse que pendant le court instant où tout le monde souffle les bougies du gâteau, mais ce moment a l’air de durer une éternité pour Neji. Il est douloureusement conscient de la proximité de Hikaru alors que lui aussi, juste en face, souffle le gâteau. Il est douloureusement conscient qu’ils ne se sont pas tenus si proches l’un de l’autre depuis des semaines. Il est douloureusement conscient que la dernière fois qu'il a senti le souffle de Hikaru si près de son visage, c'était pour une toute autre raison. Il est douloureusement conscient de combien ça lui manque ; de combien il il lui manque. Il ne voit que lui, et il oublie de faire un vœu, il loupe le coche pour le faire. Tout ce qu’il remarque, c’est qu’il l’a regardé aussi, que leurs regards se sont croisés, enfin. Et c’est cruel parce que pendant cette seconde où leurs regards se sont croisés, Neji a eu l’impression de pouvoir respirer pour la première fois depuis des semaines ; il s’est senti soulagé, comme si ce regard voulait tout dire, comme si tout était évident maintenant, et son nœud s’est défait. Puis il a détourné le regard, et le nœud s’est reformé, plus serré encore, comme une gifle en pleine tête, un coup de poing en plein estomac, et il se demande, qu’est-ce qui était évident la seconde d’avant ? Qu’est-ce qu’il pensait que ce regard voulait dire ?

La pièce n’est plus du tout silencieuse maintenant, tout le monde commence à manger le gâteau mais Neji ne voit que Hikaru qui se faufile pour disparaître dans la salle de bain. Avant qu’il ne le réalise, Neji s’est dégagé de l’étreinte de Sean pour se dépêcher dans la salle de bain. Avant qu’il ne comprenne la situation, ils sont dans la même pièce, et Hikaru lui parle, mais il lui dit des choses que Neji n’aurait pas voulu entendre.

Voilà, c’est ça, le problème avec Neji : il est impulsif, il agit avant de réfléchir, mais au moment où il doit vraiment agir, il ne sait plus quoi faire, reste immobile, silencieux, comme un marionnette à qui on a coupé les fils. Il se dirige vers le robinet pour se laver les mains, comme s’il était venu pour ça, tourne le dos à Hikaru, mais sent bel et bien sa présence derrière lui. Chaque mot de son meilleur ami (petit-copain ? Ex petit copain ? Comment le nommer, maintenant ?) est un pic dans son coeur, un coup dans son ventre, jusqu’à ce que le nom de cet individu soit nommé. Le nom de Tian Yi est comme un interrupteur chez Neji, comme un déclencheur, ça le met aussitôt sur les nerfs de savoir que son nom s’immisce sur les lèvres de Hikaru, flotte dans leur relation, hante sa vie, comme avant.

Alors il se tourne vers lui, lui fait proprement face pour la première fois depuis longtemps. « Je ne sors pas avec ce gars » rétorque-t-il, d’une voix brutale. « Je ne sors pas avec et je ne suis jamais sorti avec. Je ne me suis pas mis en couple avec, et encore moins remis avec lui, et j’en ai jamais eu envie. » Bon, c’est un mensonge : à une époque, il ne rêvait que de ça, avant de comprendre qui était vraiment Tian Yi. « C’est pas non plus mon premier amour » C’était pas de l’amour, entre eux, c’était de la manipulation, c’était une attirance, mais pas de l’amour. L’amour, le vrai, il ne l’a connu qu’avec Hikaru. « Mais je pensais pas que tu me féliciterais d’être en couple avec un autre gars. » Sourire sardonique, voix sarcastique. « Je pensais pas que tu serais content pour moi. » rajoute-t-il. « Je veux pas que tu sois content pour moi. » Je veux que tu sois jaloux, je veux que tu sois en colère, je veux que tu sois triste, je veux que tu me donnes l’occasion de t’expliquer, au lieu de sauter aux conclusions tout seul.

Le déni. Il n’arrive pas à se faire à l’idée que ce n’était qu’un mensonge, un en attendant, une passade. Ces bras ne seront plus les siens, cette odeur ne sera plus salement coller à ses draps. Ils ne sont plus rien, ni ami, ni amant. Ils sont deux inconnus débuts dans un couloir, à faire semblent que ça va. Ressaisi toi. Pour quoi faire ? Lui prouver que vous êtes encore ami. Faussement. Sauver les meubles. On ne sera jamais amant, jamais plus comme je le désire, mais on sera encore ami. Agis comme tels alors. Oui, oui.

Ses épaules se détendent quand la langue finie par se délier, les mots n’ont aucun sens mais pourtant, il parle sans savoir ce qu’il est entrain de dire. Sa phrase s’achève sur le prénom de ce garçon qu’il déteste, partage surement les nuits de la vie de l’être aimer. Il faut s’y faire, il faut jouer le jeu. Il se perd un peu, Hikaru quand la réponse est soudainement négative et agressive. neji n’avait peut être pas encore officialisé les choses. Il est rapidement déconcentré par leurs regards qui se croisent et recule volontairement d’un pas pour y échapper, tourne ensuite la tête, zieutant un point x sur le mur derrière lui pour ne pas à l’affronter. « Désolé, je ne savais pas que c’était compliquer entre vous. » Soit l’ami, c’est tout ce que tu peut être. « J’espère que ça va s’arranger.. C’est jamais facile l’amour, pas vrai? » un geste sur son épaule, peu naturel, mais il fait des efforts comme il peut. « T’es un bon parti, il ne faut pas qu’il te laisse partir, tu vaux cher sur le marché. » faux sourire, il aimerait bien qu’on les interrompe, n’importe qui, que quelqu’un le sauve de cette discussion ridicule.


Il avait arrêté de faire semblant avec Neji, il n’en avait plus envie. Il trouvait une certaine paix dans son véritable lui quand il était dans les parages. Jouer la comédie été beaucoup trop dur, revêtir de nouveau ce costume été trop dur. Et l’imaginer avec un autre encore plus. Sommeil leger quand plus rien à part le coeur ne raisonne dans la pièce, secret murmurer pour que seul lui puisse entendre, rire et sourire dans la pénombre, qu'on devine quand les doigts sr promène sur la chaire. Et nos secrets à nous, ils existent encore ? Sûrement pas, ils n’ont peut-être jamais existé. Hikaru déglutit, ça semble soudainement trop lourd sur ses épaules.

« C’est ce que les amis font les uns pour les autres. Ils s’encouragent, s’entraident et s’aident mutuellement pour se hisser vers le haut. » il marque une pause, ne comprend soudainement pas ce que neji essaie de lui dire. « Quel drôle d’ami je serai si je n’étais pas content pour toi? Je ne suis pas censé être ton meilleur ami après tout? » Confirme le. Qu’est ce que je suis ? Ton ami ? Ton amant ? La victime que tu as choisi au hasard en attendant que la place auprès de ton précieux premier amour se libère ? Je ne suis que ça pas vrai ? Rien de plus que les autres avant moi, en l’attendant lui. « Si tu es heureux, alors je suis heureux. C’est comme ça que ça marche l’amitié. » et pour une fois ses yeux se lèvent vers les siens, son cœur lui chavire et menace de rompre, demandant bêtement qu’on le poignarde pour ne plus souffrir autant. Mais il a toujours su faire taire cette peine si grande qui habite dans l’entre de sa chaire, faire semblent est un jeu beaucoup trop facile pour le métamorphe. Ses yeux mentent aussi bien que ses mots. « Et il a l’air sympa, petit mais sympa. Je ne savais pas que c’était ton genre, j’ai toujours pensé que t’aimais bien les grandes jambes. » Moi par exemple ? Un faux sourire sur ses lèvres et il se tourne vers la salle principale à la recherche d’une âme qui pourrait le sauver de cette discussion. Plus tard dans la soirée il le regrettera, mais pour le moment il affiche un sourire amical et les yeux qui vont avec.

Au début, Neji tombe dans le panneau. Quand il entend la réponse de Hikaru, quand il l’entend le féliciter, l’encourager, se nommer lui-même « ami », il se dit que tout est fini entre eux, pour de bon. Que c’est sa façon de rompre, parce qu’il ne l’aime plus, peut-être ne l’a jamais aimé, ou peut-être parce que c’était la trahison de trop. L’espace d’un instant, il le pense sincèrement, et il s’apprête à s’en aller, sans rien répondre, juste tourner le dos, le laisser là, lui et tout ce qu’ils ont vécu ensemble. S’il veut en finir, s’il veut en finir, vraiment, alors il ne veut pas le retenir. Il ne veut pas le forcer. Il a déjà trop donné pour des relations à sens unique.

Il y a cru, jusqu’au moment où Hikaru a souri, et son sourire a sonné si faux aux yeux de Neji qu’il a été frappé par l’évidence. Frappé est le mot qu’il convient, étant donné que le sourire triste de Hikaru lui a fait l’effet d’une gifle, et les mots qui ont suivi ont brisé quelque chose en lui. Puis à partir d’un moment — il ne sait pas quand exactement, à partir de quel mot ou de quel regard — il a senti la colère monter en lui, revenir comme une flèche. Comment est-ce qu’il peut dire ça ? Comment est-ce qu’il peut faire semblant devant lui ? Comment il peut croire sincèrement que Neji ne l’aime plus ? Comment peut-il remettre en doute ses sentiments pour lui ? Pourquoi est-ce qu’il ne dit pas les choses ? Pourquoi il le félicite avec ce sourire aussi triste ? Depuis quand est-ce qu’il fait semblant avec lui ?

Quand il le voit se tourner, prêt à partir, comme si c’était ça — comme si la discussion était close, comme si tout avait été dit — quelque chose explose en lui. Il ne voit plus la fête, ne connaît plus le contexte, il ne sent que lui, Hikaru, sa propre colère et la tristesse de celui qu’il aime ; son coeur bat si fort dans sa poitrine, et son sang circule si vite dans son corps qu’il a l’impression de l’entendre, comme un bourdonnement ; et sa respiration est coupée, saccadée, parce qu’il est tellement frustré. C’est ça : frustré. Il est frustré, pas en colère.

Lorsqu’il reprend conscience de la situation, il tient Hikaru par le col, comme s’il allait le frapper, mais ce n’est pas du tout son intention, et leurs visages sont si proches l’un de l’autre qu’il sent de nouveau son souffle contre le sien, et ça le rend fou, parce qu’il réalise à quel point c’est tout ce dont il aurait besoin (lui à ses côtés). « Heureux ? Arrête tes conneries mon gars » rétorque-t-il d’une voix grave, basse mais tremblante de colère, alors qu’il voudrait juste le prendre dans ses bras, lui dire qu’il se méprend sur toute la ligne. Il aimerait être doux, ne pas céder à la frustration, mais il ne se refera pas ce soir. « Peut-être que t’aurais pu berner quelqu’un d’autre, mais pas moi, pas après tout ce qu’on a vécu ensemble. » C’est comme si les mots étaient murmurés, tellement ils sont proches l’un de l’autre, et il devrait sans doute lâcher Hikaru, mais il a l’impression que s’il le fait, il va prendre les pieds à son cou, s’enfuir pour ne pas faire face, et Neji deviendrait fou s’il faisait ça. Ils ont tous les deux trop fui ; pas ce soir, pas une fois une plus. « Si tu voulais vraiment avoir l’air heureux, il aurait au moins fallu que tu fasses un sourire plus sincère, plus brillant, comme ceux que tu me faisais avant. » Tu sais, ceux qui me faisaient penser que j’avais un but vers lequel aller (toi), ceux qui me donnaient l’impression que je n’étais pas si horrible que ça, que quelqu’un pouvait m’aimer tel que j’étais. Il ne les dit pas ces mots, mais peut-être que Hikaru les entend quand même, parce qu’ils sont si proches que chacune de leurs pensées semble flotter autour d’eux dans le silence — et leurs yeux, enfin faces à face, pour de bon, sans regard fuyant. « Si quelqu’un peut me hisser vers haut, c’est toi, pas lui, et si quelque chose peut me rendre heureux, c’est toi, pas lui. Si c’est pas la même chose pour toi, si t’es pas prêt à comprendre ça, alors va-t-en. Va-t-en mais on ne sera plus rien, ni ami, ni rien. Je peux plus être qu’un ami avec toi. » Avec ces mots, il lâche le col de Hikaru, lâche son emprise sur lui, le laisse choisir, pourtant pas si certain qu’il accepterait que Hikaru s’en aille là, maintenant, alors qu’il a enfin réussi à dire ce qu’il pensait depuis si longtemps. Une part de lui se sent soulagée d’un poids si lourd, parce qu’il l’a dit, finalement, il a réussi à formuler la réalité de ses sentiments — mais une autre n’arrive pas à se détendre ; Neji reste tendu, pour plein de raisons. La peur que Hikaru ne veuille plus de lui, malgré tout, que même s’il l’aime toujours, il ne puisse plus croire en lui. La peur qu’il s’en aille et que ce soit définitivement terminé entre eux. Mais il n’y a pas que la peur qui le tend ; la présence même du Wakatsuki suffit à le tendre, et leur proximité encore plus. Ils sont si proches l’un de l’autre, maintenant, et leurs souffles qui se sont mélangés jusqu’à ce qu’il le lâche a ravivé une flamme qui est restée en veille trop longtemps. Être à côté de lui le rend fou pour tellement de raisons différentes.

Réaction explosive, il aurait dû s’y attendre. On ne sait jamais à l’avance avec neji, il devrait le savoir à force, pourtant, c’est comme si son esprit avait délibérément laissé l’information de coter. Peut-être parce que je ne te connais plus, peut-être parce que je suis moi même perdu, pensait il tandis que les mots se déverser à grande goûte. Ils n’ont aucun sens ses mots, il les entend sans les entendre. Les comprend à peine, ils glissent sur lui dans l’impacter, car idée vissée dans son carne l’empêche de comprendre. Il suffisait pourtant de tendre l’oreille pour que la situation soit plus claire. Faire attention aux détails, à tout ce qu’il remarque d’habitude, mais qu’il décide d’ignorer aujourd’hui.

Il n’aurait jamais parlé à cœur ouvert dans un couloir, il n’aurait jamais cherché à arranger la situation. Il aurait fui, à la minute même où les choses se sont compliquer, il serait parti sans dire merci. Et tu le sais, vous le savez tous les deux. Pourtant il est bien là, son tee-shirt qui moule son torse, son jean tacher, ses sourcils qui vacillent entre l’étonnement et à colère, faisant soupirer ses lippes dans un geste lent. Il avait oublié les détails de son visage, si aimer, si chéris, pour les faux-semblants qui le maintenaient à distance. Tu peux tromper tout le monde, mais sûrement pas lui, Wakatsuki Hikaru.

Le mouvement brusque la ramène à la réalité, alors qu’il cherche une porte de sortie pour s’évader. Partir n’était plus une solution désormais, les deux mains de l’être aimer serrant avec ardeur le col du protagoniste. « Lâche-moi, Neji. » sa voix se veut ferme et décidée, pourtant, il n’arrive pas à le repoussé. Ses mots sont plus tranchants que son geste, il peine à le repoussé, il n’y arrive pas, d’ailleurs. Ses bras sont soudainement molles, le reste de son corps suit le même rythme, menaçant de fondre sous le poids de son propre corps. « Tout ce qu’on a vécu ensemble hein? TOUT CE QU’ON A VÉCU ENSEMBLE? » il le repousse, plus violemment, jusqu’à s’en défaire. Se sent soudainement observé maintenant que la voix est monté, sur les corps sont défait. Il le tire dans la dite salle de bain et scelle d’un geste la serrure pour n’être ni déranger, ni entendue. Laissant un espace entre eux d’eux. « Tu ne peux pas utiliser l’excuse de ce qu’on a été après avoir brisé notre couple. » couple, le mot n’était jamais sortis de ses lippes pour designer neji et lui, ça a toujours été son ami, son meilleur ami, sa moitié, son autre lui, mais jamais son petit ami. La sensation est rapidement effacée par le coeur qui tremblote et les poings serrer. « Tu m’as menti, tu m’as dit … Tu m’as dit que tu tenais à moi, que tu voulais que je reste avec toi, pour me remplacer avec ton premier amour. » le prénom du démon n’arrive plus à sortir, Tianyi, le diable en personne. « Et tu me demandes de continuer à avancer ? D’être nous, comme si de rien était, mais t’es un menteur Neji. Tu m’as jamais aimer, t’attendais juste que la voie soit libre ailleurs et t’ose encore faire des discours larmoyant sur toi et moi, alors que c’est lui que tu veux. » ses bras s’étendent et se défait dans de bras geste, ne contrôlant ni ses émotions, ni ses pouvoirs. Ses cheveux passent du vert ou bleu, long et court, jusqu’à rester sur ce blond platine qu’ils avaient à leurs 17 ans. « Qu’est ce que tu veux que je fasse ? Qu’est ce que tu veux que je dise ? Qui tu veux je soit ? Ton amant ? Que je me jette dans tes bras après tes matchs de quidditch, qu’on s’embrasse sur le perron et le lendemain matin, tu vas te glisser dans les draps de ton petit ami, c’est ça que tu veux ? Que je t’appartienne pour que personne d’autre ne puisse m’avoir? » il marque une pause, s’assoit sur le rebord de la baignoire. Ça devrait être si simple a comprendre, le coeur est meurtrie, je t’aime et je ne veux aimer que toi, mais tu ne me laisses aucun choix, avait-il envie d’hurler, jusqu’à s’en briser la voix. Peut importe ce qu’il dit désormais, le doute sa relation avec Tianyi flotterai toujours au dessus d’eux. « T’avais promis que ça ne changerait rien entre nous, Neji. T’avais promis de pas partir, de pas me laisser tout seul, je t’ai dit que ça nous gâcherait la vie, et regarde ou on en est aujourd’hui. T’es tout ce que j’ai, j’ai rien d’autre. »

Il a l’impression de devenir fou ; ou peut-être que ce n’est pas qu’une impression et qu’il devient vraiment fou. Un son désagréable bourdonne dans ses oreilles, il ne sait pas si c’est le fruit de sa colère ou si c’est vraiment la folie qui toque à sa porte, mais l’idée d’en finir là avec Hikaru le terrorise. Et il ne comprend pas pourquoi Hikaru ne retient qu’une partie de ce qu’il a dit ; il a dit tellement de choses, il vient de formuler verbalement des pensées enfouies si profondément en lui depuis longtemps, mais visiblement, ça n’a aucune importance. Ses sentiments n’ont aucun impact sur le jeune homme ; il est toujours aussi en colère quand il l’amène dans la salle de bain, et Neji suit, mais il ne sait pas trop pourquoi. Il a l’impression soudaine d’être spectateur de la scène plutôt qu’acteur ; comme s’il était un de ces participants à la fête qui les regarde, et pas vraiment concerné par tout ça. Comme s’il ne ressentait plus vraiment ses émotions, il s’est dissocié de lui-même, tant la déception est grande, la peur est profonde.

Il regarde l’apparence de — de quoi ? De son meilleur ami ? De son ex ? De son ancien ami ? — Peu importe, il le regarder changer d’apparence. « Je comprends rien à ce que tu racontes » balance-t-il quand le silence gagne la pièce, quand Hikaru a crié tous ses reproches. Lui, il ne crie plus, c’est comme si l’explosion de ses émotions avait laissé derrière lui de simples braises, une version diminuée de toutes ses émotions. « Y’a sans doute un gros faussée entre ce que j’ai fait et ce que tu me penses capable de faire » remarque-t-il, et c’est en disant ça qu’il réalise à quel point ça le blesse, que Hikaru manque à ce point de confiance en lui, qu’il le croit capable de faire des choses aussi horribles que les trahisons dont il l’accuse. « Okay, Hika, okay. Si c’est ton image de moi. Si après toutes nos années, tu penses que je suis le genre de gars à t’utiliser en attendant quelqu’un d’autre, si tu penses que je fais tout ça juste pour que tu sois mon amant, j’ai plus rien à te dire » C’est une colère froide, finalement, comme si toute son énergie avait disparu d’un coup. « Et putain. Arrête de parler de premier amour. Ce mec est pas mon premier amour, c’est même pas un amour, c’est qu’un connard. Tu t’es fait manipuler tellement facilement par une simple phrase, on dirait que tu t’es toujours attendu à apprendre que j’étais un traître » Toujours debout alors que Hika est assis au bord de la baignoire, il dit plus rien pendant quelques secondes, puis il reprend : « C’est bon ? T’as fait tous les reproches que tu voulais me faire ? T’as plus rien à me dire ? » La question est rhétorique. « Je pensais pas que mes sentiments étaient si peu importants pour toi. Tu penses qu’à ce que tu crois qu’il s’est passé, tu penses qu’à ce que t’as ressenti, t’en as rien à foutre de ce que je viens de te dire, t’en as rien à foutre d’être le plus important pour moi. » Il hallucine en le disant ; jamais de la vie il n’aurait dû dire que Hikaru est le seul à le rendre heureux. Il regrette déjà d’avoir ouvert son coeur, d’avoir formulé ces mots, comme s’il avait exposé une faiblesse sans qu’elle ne lui apporte quoi que ce soit. Pourtant, il part pas. Comme s’il attendait une confirmation ultime, le point final à la discussion, et à leur relation. Pour ne pas regretter plus tard, pour ne pas se dire : j’aurais dû essayer plus.

Son corps ne cesse de se transformer, nerf en feu. Se sent soudainement stupide, quand la voix retombe et reprit par une plus calme en face de lui. Qu’il avait l’air ridicule, ses épaules déboiter et ses yeux ahurit, qu’il avait l’air bête. Il se sent comme ça Hikaru, naïf et stupide, comme s'il ne savait pas que le monde n’était pas fait que d’imbécile et d’incapable. C’est pourtant comme cela qu’il devait voir ce poison qu’est Tianyi : un imbécile et incapable. Mais il n’y arrive pas, idéalise cette idylle qu’ils auraient pu avoir, imagine un Neji beaucoup plus heureux dans ses bras que dans les siens, amoureux, adolescent, et une romance qui peut enfin s’achever. Tu n’écoutes pas, Hikaru, tu n’écoutes pas ! C’est un gros problème, il n’écoute pas.

Le ton se calme, il trouve refuge sur le rebord de la baignoire, reste assis bêtement à le regarder parler. Ses épaules se remettent en place dans un geste brusque, mais ses cheveux restent d’un gris éclatant, ses yeux eux, ne quitte pas l’être aimer une seconde, soudainement conscient des mots qui ont été dit quelques minutes plus tot. C’était une déclaration ? A la Neji oui, brute et sans filtre, un peu comme lui. « Non y a pas de faussée, c’est pas… Je déteste cette phrase, mais c’est pas toi, c’est moi. » Il n’y avait pas d’autre moyen de le dire, ce n’est pas de Tianyi qu’il a peur, mais bien de cette souffrance qu’il ressent en se comparant sans cesse à l’autre Kaze. « Pourquoi il a dit ça alors ? Pourquoi il mentirait sur des choses aussi futiles qu’un titre? » Tu ne veux pas comprendre Hikaru ?

« Ce n'était pas des reproches, ce n'était pas… » Il n’a rien à dire, se sentant soudainement stupide, réaction exagérée, des mois de silence pour une souffrance qui n’avait pas lieu d’être. La communication est la clef, mais Hikaru a l’impression d’avoir un trousseau sans trouver lequel est la bonne. « J’ai confiance en toi, enfin, je crois… C’est juste.. Neji, attend. » son corps fait barrage entre lui et la porte, bien sûr qu’une main ferme de Neji peut dégager Hikaru, mais il ne ferai pas, le kaze le sait : il ne le ferait pas. Ses mains saisissent à son tour ses avants bras et essaie tant bien que de mal de le repousse en arrière. Une petite minute de plus, pour démêler les mots qu’on ne se dit pas, pour qu’on réfléchisse encore un peu. « Attends, s’il te plaît. » Reste, avec moi, encore une minute. « J’aime pas le gateau, c’est du beurre pas du chocolat, j’ai envie qu’ils le finissent avant de sortir d’ici. » raison stupide, tout comme son attitude, ses réactions, mais il sait pas quoi faire d’autre Hikaru, il a perdue pied il y a des semaines de ça et peine à se remettre sur pied. « Je sais jamais quoi faire quand t’es pas là. C’est toi qui dois me rappeler que j’aime pas les gateaux aux beurres, c’est trop gras, même si ça a l’air bon. Tu te souviens ? Faut m’empêcher de prendre les cupcakes en forme de coeur parce que c’est un glaçage au beurre et que je déteste ça. » ses doigts relâchent ses bras, pour se glisser à leurs extrémité, saisissant ses deux mains dans les siennes. « J’en ai pas rien à foutre. Je te promets, je m’en soucis beaucoup plus que tu ne le penses. Je suis désolé. De tout ? De t’avoir ignoré, d’être parti, de pas t’avoir laisser une seule chance de t’expliquer.. C’est juste moi, je.. » il marque une pause, ses yeux avait regarder ses mains tous le long, comme incapable de lever les yeux vers lui. Il s’y autorise finalement, quand ses pupilles rencontre les siens, ses cheveux reprennent leurs couleurs normales, brun foncé, et les sourcils qui vont avec. « Je ne partirai pas, je veux pas partir, sauf si on part ensemble. »

Neji s’arrête quand Hikaru s’interpose entre lui et la porte, mais il ne sait pas trop ce qu’il s’attend à entendre, ni s’il a envie de l’entendre. Il a bien compris le message ; il a brisé leur couple et rien ne pourra le reconstruire. C’est ce qu’il lui a dit, non ? Ce sont ses mots, pourtant c’est lui qui le retient, et la voix change, les mots aussi. « Évidemment qu’il a dit ça ! Il fera toujours tout pour pourrir ma vie, et il a compris avant toi que le meilleur moyen de m’atteindre c’était de s’attaquer à nous. »> s’exclame-t-il, mais sa voix reste plutôt calme quand même. Il ne sait plus où donner de la tête. Cette fois, il se demande si ce n'est pas Hikaru qui devient fou, tellement son attitude change. Il a tout fait pour l’éviter jusqu’à maintenant, et il le retient dans la salle de bain en parlant du beurre d’un gâteau, qu’est-ce qu’il attend de lui ?

Le sorcier s’entend rire avant même de réaliser qu’il rit. Un simple éclat de rire, tellement l’anecdote de Hikaru sur les cupcakes est incongrue dans la conversation, tellement l’excuse est mauvaise, tellement c’est une phrase si typique de celui qu’il aime. « Sérieusement, le glaçage au beurre ? » relève-t-il dans une voix tremblante d’humour. Il aurait pu exploser de rire, partir en fou-rire, si Hikaru n’avait pas pris ses mains, si la discussion n’avait pas été si sérieuse. Alors, son sourire disparaît, son expression redevient plus sérieuse, mais il se sent beaucoup plus léger que tout à l’heure. Des semaines de doutes, d’inquiétudes, de frustration, qui s’envolent si vite, au simple contact des mains de Hikaru, à des paroles si simples qu’ils auraient pu se dire depuis tellement longtemps.

Il croise son regard quelques secondes puis il lâche les mains du jeune homme, se baisse pour le serrer dans ses bras, contre lui, et sa tête s’enfouit dans le creux du cou de Hikaru, comme si ça avait toujours été sa place. « Laisse tomber les excuses. J’ai fait mon lot d’erreurs aussi. » confie-t-il, et sa voix est si faible en comparaison des éclats de tout à l’heure. Pourtant, elle reste facilement audible, alors que l’atmosphère de la maison est aussi bruyante qu’avant, mais tout est beaucoup plus calme entre eux. « Tes bras m’ont manqué » C’est plus simple à dire que : tu m’as manqué. Rejeter toute excuse est plus simple que de s’excuser aussi. Tout oublier et redémarrer de zéro, parce que c’est plus simple que vivre sans l’autre.

Son rire éclate, remplissant ce silence si lourd que la salle porté toute seule. Hikaru sourit à son tour, faiblement, tendrement, comme retrouver l’être aimer qu’il avait maltraité trop longtemps. « Après, je m’en veux parce que ça me donne envie de vomir, mais tu me laisses m’en enfiler trois avant de m’arrêter. » il lâche un gloussement à son tour. « Véritable raison de pourquoi j’ai autant besoin de toi dans ma vie. Qui va me dire de ne pas prendre ce foutu cupcake si t’es plus là, Sakurai Neji? » yeux perlant de larme, de joie peut être, de réconfort peut être, qu’il l’efface tous seul de la paume de sa main. Le prénom de Tianyi avait quitté son esprit, pour ne laisser placer qu’à ses retrouvailles. Pourtant, il en avait quand même peur. En l’espace de quelques minutes, Tianyi avait réussi à gâcher son existence, des mots places au bon endroit et au bon moment, avait suffit pour rendre le garçon plus parano qu’il l’est déjà. Il en parlera sûrement à Neji, un jour. De cette peur constante qui l’habite depuis, se demandant sans cesse comment le kaze avait réussi à deviner ses points faibles sans même le connaître personnellement.

Ses bras s’ouvrent et il s’y engouffre. Sensation familière qu’il embrase petit à petit, d’abord son odeur, si longtemps présente sur ses coussins, avait perdus de leurs saveurs aux fils des jours, puis sa chaleur, si particulière, inimitable et sa présence, tous simplement. Corps qui s’enlace amoureusement, il pourrait passer des heures dans cette position, à écouter son coeur tambouriner à son oreille, jusqu’à l’entendre régulariser son souffle pour prétendre ne pas dormir profondément, tandis que le film gronde encore en fond sonore. Son Neji, son être de lumière, à présent retrouver. « Tu m’as manqué aussi. » la traduction avait été bien reçue. Hikaru libère le sort qui scellait la porte et laisse son amant sortir en premier.

La fête battait déjà son plein, et pour le grand plaisir d’Hikaru : le gâteau avait été entièrement mangé. « Une bière ? » Sans attendre de réponse, il l’entraîne vers la cuisine pour retrouver leurs groupes d’amis, ici, personne ne se doutait que larme et réconciliation venait d’être scellé. Il sort deux bières à la cerise du frigo, et s’assoit sur le plan de travail, tirant doucement Neji contre lui. « Qu’est-ce que j’ai raté dans ta vie alors? » Les garçons ne savaient pas leur relation, et ils ne le seront peut être jamais. Pour eux, c’était naturel qu’ils soient comme ça, car ils l’ont toujours été, ils sont le préféré de l’un et de l’autre, et ça depuis toujours. ça a toujours été hikaru et neji, neji et hikaru, pour le meilleur et pour le pire.