What your heart says... — Jovan #3

La nuit était déjà tombée sur l’île japonaise, venant assombrir les rues des différents quartiers et pousser les habitant‧e‧s à éclairer leurs maisons et entreprises par des lumières bien plus artificielles que celle du soleil. Ce qui était d’ailleurs le cas de l’hôpital de Fuji, chaque service étant éclairé. Mais le médicomage-légiste ne prêtait attention à rien d’autre que le sien, veillant sur des corps meurtris pour diverses raisons qu’il devrait découvrir. N’étant pourtant pas de garde, il était bien le seul à être présent ce soir-là, ayant annoncé que cela ne le dérangeait pas de rester quelques heures de plus. Son métier, plus passion qu’obligation, ne lui posait jamais de soucis et il préférait travailler tout seul. Surtout depuis le départ de son collègue, ce dernier ayant été muté autre part malgré la déception de son supérieur qui n’appréciait guère que l’on vienne lui retirer l’un de ses meilleurs éléments. Les mains drapés d’un tissu blanc, gants venant protéger aussi bien les corps que le sien, il examinait un corps installé face à lui. Une mort mystérieuse dont il devait élucider les causes afin de déterminer si l’hôpital en était responsable ou non, sachant très bien que tous les regards seraient posés sur lui dès qu’il viendrait donner son verdict. Cependant, son attention était régulièrement attiré par son téléphone, venant dicter des réponses aux messages de son amant avec qui une discussion des plus importantes semblait se dérouler. D’abord pour plaisanter, il prenait maintenant au sérieux le sujet actuel de leurs messages et finissait même par délaisser le corps et ses gants pour s’occuper de son téléphone et répondre manuellement. Finissant par s’arrêter sur le fait que le blond allait venir le rejoindre à la morgue, il déposait son téléphone et reprenait son travail en attendant qu’il le voit arriver. Cependant, bien qu’il travaillait sur le corps de la personne reposant près de lui, il ne cessait de regarder son téléphone, espérant ne pas recevoir de mauvaises nouvelles. Ce ne fut qu’au moment où il perçu les bruits annonçant l’arrivée de Jovan qu’il s’autorisa à se détendre, se tournant légèrement vers la porte quand celle-ci s’ouvrit enfin pour laisser apparaître la silhouette du blond. Retirant ses gants, il s’approchait de lui et venait attraper les tissus de ses vêtements pour les mettre correctement, n’appréciant pas vraiment le fait de le voir avec une tenue peu travaillée. Il n’en faisait cependant aucun commentaire et le saluait d’une phrase contrôlée. “ — Je te prierai d'éviter de mourir entre mes bras, Jovan. Serait-il possible que tu te calmes ? ” Parce qu’il était affolé par le rythme de son cœur qu’il percevait bien trop, inquiet de ne pas savoir pourquoi il était comme ça.