if this i love, i don't want it (nina)

DÉCEMBRE 2021 · les yeux clos, le gamin se laisse bercer par les rires et les hurlements qui retentissent autour de lui. il se concentre dessus pour oublier les effets de l'alcool qui battent avec ferveur dans ses veines. un peu à l'écart de la foule, il s'est allongé sur un banc abandonné, sûrement dédié à ceux qui veulent chausser des patins. pour l'instant, il en a un peu plus besoin. ryō inspire profondément, laissant l'air frais emplir ses poumons. exhalant une légère fumée blanchâtre de ses lippes. il reste ainsi de longues minutes, patientant en vain pour que son corps reprenne le dessus. carcasse habituée depuis trop longtemps au poison dont il s'abreuve quotidiennement. c'est le bruit si caractéristique des chaussures qui s'enfoncent dans la neige qui l'alerte. un bras posé nonchalamment au dessus de ses yeux pour lui épargner les lumières aveuglantes, il n'esquive pas le moindre mouvement. « go away. the place is already occupied. » paroles qui s'évanouissent dans la nuit, sans la moindre réponse. sans la moindre réaction. agacé, le takeda daigne enfin jeter un coup d'oeil à sa gauche pour découvrir un visage familier. une personne qu'il a fui il y a bien longtemps. par peur de s'attacher. « even if it's you, i won't change my mind. » geste vif de la main pour la chasser. fantôme du passé qu'il tient toujours à éviter aujourd'hui. lâcheté assumée mais tue. nina ne semble toujours pas s'éloigner, ce qui fait grogner ryō. il réouvre les yeux pour fixer ses iris sombres sur la kasai. « what the hell ? you want to stay with me now ? you left a long time ago. we both parted ways. » accord commun. silencieux. du jour au lendemain, ils sont devenus des inconnus. sentiments naissants bien trop effrayants. refus catégorique du gamin de laisser son coeur à quelqu'un. déni toujours aussi vibrant du vide qu'elle a laissé en partant. du morceau de son âme qu'elle a emporté avec elle. sans le savoir. « go. away. » lueur dangereuse qui scintille dans son regard. autant se montrer désagréable que de dévoiler ses vraies pensées.
  

DÉCEMBRE 2021 · douce est l’euphorie, se dilue dans les veines comme un élixir de vie. à faire taper le palpitant contre sa cage — le sourire qui ne se détache de ses lèvres, le regard pétillant d’éclats d’étoiles tombés d’une joie essentielle. à se sentir on top of the world; et elle ne sait nina, si c’est cette chaleur ambiante, si ce sont les lumières flamboyantes ou si ce sont ces quarante quatre verres avalés lors de ce challenge en compagnie de ses amis. elle ne sait nina, mais elle vie, elle jouit de cette euphoria. démarche dansante, ou chancelante, qu’importe, le chemin reste le même. les mains s’accrochent à l’écharpe, s’emmêle pour s’en défaire - la chaleur du corps est trop élevée et l’envie soudaine de s’alléger est pesante sur l’esprit. le gémissement s’entend faiblement quand elle arrive enfin à libérer son cou; le regard qui cherche un endroit où se poser; parce qu’elle ne sait nina, si c’est la tête qui tourne ou si c’est le monde qui ne tourne pas rond. la démarche s’avance finalement vers un banc, visiblement occupé par une silhouette allongée mais, nina s’en fiche, nina continue. la nonchalance est présente tandis qu’elle glousse bêtement des souvenirs de cette journée. de cette bataille de neige à la buvette; ils affluent si vite, si fort qu’elle en aurait presque le hoquet. enfin prêt du banc, elle fronce les sourcils quand d’une parole, les traits félins de son visage se froncent. ❛ you’re mean qu’elle ronchonne dans sa barbe, n’a pas encore reconnu l’identité, ni même ce timbre de voix. c’est lorsque le bras s’abaisse, que la familiarité est claquée au visage. le palpitant se contracte - se pare du même voile [ protecteur ] du passé. ❛ oh, it’s you- qu’elle étire, les orbes qui roulent vers les cieux. n’entend guère la demande - bien décidée à s’installer sur ce banc en particulier. les bras qui se croisent contre la poitrine - les sourcils froncés. la nuque craque; détermination pompant dans les marbrures. ❛ oh hell to the no qu’elle râle, souffle fort. ❛ cesse de jouer la victime hm - je suis pas là pour toi, juste pour m’asseoir mais le go away et ce regard noir sont de trop, la mâchoire se contracte - vision plutôt comique. c’est sans crier gare, qu’elle s’abaisse, amasse de la neige entre ses doigts avant de lui lancer à la tronche. ❛ bouge tes jambes ou je m’assois sur toi et i know you know que j’en suis capable. à frotter ses mains, le sourire en coin. satisfaite.