(im)perfect life —

Perfect life — 1st november

Le sommeil avait tardé à emporter lia jeune étudiant‧e, comme si iel s’attendait à ce que quelque chose d’étrange puisse se produire cette nuit-là. La soirée de la veille s’était terminée dans le lit d’un inconnu, comme si iel n’avait rien de mieux à faire que de tromper l’homme qui ressentait des sentiments à son égard. Se tournant encore et encore, les draps froissés par ses mouvements bien trop brutaux, iel fermait les paupières, persuadé‧e que cela pourrait l’aider à s’endormir. Sûrement était-ce la solution dont lia français‧e avait besoin puisque son esprit fut enfin accueilli par Morphée en personne qui lui tendait les bras afin de passer une nuit entière à ses côtés. Tout était paisible, la lune éclairait son visage de ses filets de lumière. Pourtant, ce furent les rayons lumineux d’un soleil bien trop brillant qui venaient éveiller lia jeune adulte, comme pour lui dire qu’il était l’heure de se lever. Perturbé‧e par cette luminosité soudaine, les paupières ne restèrent pas très longtemps ouvertes, protégeant ses yeux d’un soleil que lia jeune étudiant‧e n’avait plus vu depuis longtemps : celui de ses réveils en France. Silencieux‧se, le regard se posant sur la fenêtre, l’esprit ne semblait pas encore s’être éveillé alors qu’iel entendait déjà des bruits dans le reste de son logement. Le corps se levant naturellement, il semblait prendre une décision que Cyan acceptait sans se plaindre, se laissant porter par la quiétude du moment. Baillant à s’en décrocher la mâchoire, l’étudiant‧e pénétrait dans un salon où les bonnes odeurs venaient déjà lae rejoindre, décrochant un sourire sur son doux visage. Iel connaissait ses senteurs depuis des années maintenant, ayant grandi‧e entouré‧e de cette odeur de violette et celle de muscat. Sur son propre corps, dans des vêtements ne lui appartenant aucunement, on pouvait y sentir des effluves de cannelle et de lavande, accompagnées de l’odeur caractéristique de l’eucalyptus. Parfois, lorsqu’iel rendait les vêtements à leur propriétaire, iel en récupérait qui sentait même la fraîcheur de la lessive, celle que lia plus jeune utilisait pour laver ses vêtements.

Rejoignant une seconde pièce, cette fois-ci la cuisine, son visage s’adoucissait encore plus en voyant ses deux parents réunis, en train de danser au rythme des notes de la musique qui passait actuellement à la radio. “ — Bonjour mam’s, pap’s.” S’installant sur un tabouret près du plan de travail, iel continuait de les observer avant que sa mère ne vienne l’enlacer. “ — Bonjour mon ange, tu as bien dormi ? J’espère qu’on ne t’a pas réveillé‧e ?” Secouant négativement la tête, iel déposait un baiser sur sa joue avant de se pencher pour regarder son père. “ — Tu es rentré quand, pap’s ? Je pensais que ce ne serait pas avant vendredi…” Le rire de son père vint d’abord lui répondre avant d’être suivi par des paroles. “ — Tu peux le dire si tu n’as pas envie de voir ton père, hein ? Mais je suis rentré cette nuit, j’ai décidé de vous faire une surprise ! Puis ta mère m’a dit que tu avais un rendez-vous important aujourd’hui donc je ne pouvais pas faire autrement que de me montrer présent aujourd’hui.” Hochant machinalement la tête, lia français‧e se perdait dans ses pensées pendant quelques secondes avant de répondre. “ — Ouais, j’ai rendez-vous pour un emploi ! On m’a proposé de rejoindre un centre de soins pour animaux et j’aimerai vraiment qu’on me prenne !” Métier de ses rêves servis sur un plateau sans même qu’iel n’en fasse la demande, comme si le destin voulait l’aider à faire ce qu’iel souhaitait faire dans sa vie. Les assiettes volant magiquement autour d’eux, iel se détachait de l’étreinte de sa mère afin d’aller prendre place pour déjeuner, contant ses rêves de la nuit dans un récit harmonieux, prenant toujours le temps d’ajouter des intonations et des détails dans chacune de ses phrases. Des crêpes comme repas dédié au petit-déjeuner, accompagnées de confitures faites par sa mère plusieurs mois plus tôt et d’une pâte à tartiner industrielle bien trop bonne au goût de l’enfant du couple. Profitant d’un moment calme avec ses parents, iel n’avait pas vu le temps passer.

Ce n’est qu’au moment où son téléphone se mit à vibrer qu’iel prit conscience de l’heure actuelle, se levant immédiatement en s’excusant. “ — Pardon, je dois y aller ! Je vous aime, à ce soir !!!” Se préparant en seulement quelques minutes, son corps disparu dans des tourbillons de fumées grisâtres, réapparaissant sur le lieu de son rendez-vous. De fil en aiguille, les paroles s’enchaînant, iel était de plus en plus détendu‧e, se sentant à sa place dans un lieu où les animaux et créatures magiques étaient traité‧e‧s avec respect. Finissant le rendez-vous par une poignée de main ferme, iel s’échappait de nouveau en fumée, apparaissant cependant dans un logement différent de celui qu’iel avait quitté le matin même. Le sourire aux lèvres, iel faisait apparaître un joli bouquet de lavande entre ses doigts, s’avançant dans le logement à la recherche de saon bien-aimé‧e. “ — T’es là, mon cœur ?” La voix résonnant, iel finissait par trouver saon petit‧e ami‧e dans sa chambre, venant encercler son torse de ses bras. “ — Tu m’as manqué‧e, bébé. Je suis content‧e de te voir ce soir !” Comme un rêve éveillé, comme si les dieux avaient répondu à ses prières, Cyan avait pu trouver sa place idéale auprès d’un‧e amant‧e idéal‧e, se plaisant dans ses bras quand iel ne goûtait pas ses lèvres. Mais le regard se posait sur un visage étrange. Un visage qui n’était pas celui dont Cyan se souvenait, un qu’iel n’aurait jamais pu oublier pourtant. Se détachant, le regard se posait sur tous les coins de la chambre, cherchant une explication logique. Quelque chose pour lui permettre de comprendre pourquoi tout semblait soudainement bizarre. Enfin, ses yeux se posèrent sur un miroir, n’y trouvant même pas son reflet. S’approchant, iel venait effleurer la glace des doigts avant de se faire soudainement attraper.

Et le réveil fut brutal, les pleurs silencieux bientôt trahis par des hoquets donc iel aurait aimé‧e se passer. La respiration courte, le regard affolé, ses jambes venaient se coller à son corps, cherchant d’une certaine manière à se protéger pour échapper à ce rêve bien trop irréel. Parce que Papa n’était pas intéressé par son existence, que Maman n’était pas là. Que Milan avait disparu‧e depuis des années et qu’iel ne reverrait sûrement jamais la personne à qui iel avait donné son cœur.

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