Don't walk away from me —

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Le temps semblait passer beaucoup trop vite aux yeux de la jeune femme qui n’arrivait pas à comprendre comment elle ne pouvait pas le voir passer. L’année à peine commencée, elle avait dû prendre part à de nombreuses actions, s’était mêlée de sujets qui ne la concernaient pas forcément. Mais qui avaient de l’importance à ses yeux, qui venaient réchauffer ou geler son cœur au fil des jours et des épreuves. Elle ressentait cependant toujours le besoin de croiser ses ami‧e‧s, de se perdre dans des étreintes rassurantes afin de pouvoir oublier le reste. Elle avait toujours pu compter sur ses proches, ces personnes étant toujours là pour elle même quand elle n’était pas forcément la meilleure des amies. Pourtant, elle avait l’impression d’avoir merdé quelque part avec l’une de ses amies. Comme si elle l’avait blessé sans s’en rendre compte, qu’elle lui avait brisé le cœur d’une certaine façon ou qu’elle l’avait vexé. Alors elle avait prit la décision de prendre les devants et d’aller confronter son amie, persuadée que ce serait la seule façon pour elle de découvrir ce qu’elle avait bien pu faire pour que la jeune femme décide de la fuir ainsi. De plus, elle ne voyait vraiment pas pourquoi elle obtenait de moins en moins de réponses de sa part, comme si elle semblait s’être perdue dans un vide intersidéral ne pouvant pas être comblé tant que son amie ne lui aurait pas expliqué tout ce qui n’allait pas. Ses talons claquant sur le sol des couloirs de Mahoutokoro, elle s’enfonçait un peu plus dans le bâtiment où était persuadée de trouver l’anglaise. Les cheveux volant derrière elle, retombant dans son dos lorsqu’elle s’arrêta face à la porte de la salle dans laquelle elle était censée pouvoir trouver la femme la plus importante de sa vie. Les bras croisés, le regard déterminé, elle attendait sagement que les élèves sortent de la salle avant de se redresser quand elle pu enfin voir celle qu’elle attendait. Evie ! You’re finally here ! You can't imagine how much I've been waiting for you. La voix presque culpabilisante, elle soupirait tout de même avant de saisir sa main et de la traîner un peu plus loin. Come with me, babe. Sans vraiment lui laisser le choix, elles atterrissaient dans un couloir un peu plus éloigné et discret. We need to talk, darling. Imposant la discussion, elle l’observait avant de l’attirer dans ses bras, profitant d’une étreinte. I miss you. And I'm tired of not seeing you anymore ! La voix presque triste, elle se détachait d’elle et posait son regard dans le sien. What’s going on ?

Honey when you knock on my door   [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Créer des choses ou améliorer des sortilèges, se perdre dans des inventions toujours plus farfelues… Evie y avait toujours vu un échappatoire, un moyen de se couper du monde et de se recentrer tout à la fois. Elle aimait le sentiment d’abandon total que procurait la création et les heures d’atelier libre que permettait son cursus. Les petits tracas du quotidien devenaient alors bien illusoires. Et des tracas, elle en avait plus que son compte ces derniers temps. L’Anglaise se trouvait bien stupide et égoïste d’éviter deux de ses amis les plus proches depuis qu’elle avait pris conscience de ce qu’il se tramait entre eux. Ses vieux démons l’avaient retrouvés et empoisonnaient son cœur. Elle était contente pour eux, là n’était pas la question. Sans doute aurait -elle réagi différemment si le destin -cruel s’il en est- n’avait pas décidé que ces deux là, en particulier, dépassent le stade de l’amitié. La blonde avait peur de perdre l’une et l’autre avait mis à mal sa confiance en elle sans même s’en rendre compte. Evie n’aimait pas le changement et, par-dessus tout, elle craignait que le comportement de Morgane change vis-à-vis d’elle si elle lui parlait de ce qu’il s’était passé entre elle et Andrea. Elle avait bien vu comment elle avait réagi face à Mazra lors de l’anniversaire du gallois. La Kasai avait donc fait profil bas, le temps de digérer cette nouvelle information. Prétextant des empêchements pour justifier son absence lorsque Morgane l’invitait ou tout événement où elle pouvait être présente avec Andrea. Elle ne voulait pas avoir à expliquer pourquoi leur proximité la mettait mal à l’aise. Encore moins se voir rappeler le fait que lorsqu’elle-même s’était rapprochée de l’attrapeur, il y avait vu une monumentale erreur dont il ne fallait pas parler alors qu’avec Morgane, la situation semblait être tout autre. Au fond, Evie comprenait. Il était clair qu’elle ne soutenait pas la comparaison. La pilule n’en restait pas moins amère. Au fond, JP avait peut-être raison quand il la comparait à une serpillère dans son rapport aux hommes. Elle était de celles qu’on oubliait pas de celles qui en valaient la peine. Une parenthèse. Un vilain secret. Ses pensées dérivèrent alors vers une autre des raisons qui la rendait mal à l’aise vis à vis de son amie. Cette raison avait un nom… Kell Brekker. Du bout des doigts, elle fit défiler leurs derniers échanges de SMS. Ce petit jeu du chat et de la souris lui plaisait bien plus qu’il ne devrait. Elle n’avait écouté aucune des mises en garde de son entourage, n’en faisant qu’à sa tête. Le nez toujours sur son écran alors qu’elle sortait de cours, elle n’eut pas le temps d’amorcer une esquive digne des meilleurs ninjas -art qu’elle avait développé ces dernières semaines-. C’était trop tard, celle qu’elle avait sciemment évitée ces derniers temps se trouvait face à elle et, Merlin, qu’est ce qu’elle lui avait manqué. Le petit soubresaut de son coeur ne mentait pas, elle s’était fait du mal à elle-même en l’évitant. Pas un instant n’était passé sans qu’elle ne pense à elle d’une façon ou d’une autre. Qu’elle ne se retienne de lui raconter une anecdote ou de lui envoyer une photo. Elle culpabilisait, bien sûr, de l’avoir laissé sans nouvelles. Pourtant, elle craignait par-dessus tout la conversation qui allait très certainement suivre. Était-elle seulement prête pour cela? Morgane ne lui laissa pas le temps d’y réfléchir, la chaleur de sa main apaisant son petit cœur insécure tel un baume. La masse étudiante s’était ruée vers la sortie et ne restait plus qu’elles dans un couloir désert. We need to talk. Les mots qu’elle craignait tant. En bonne Serpentard, elle aurait voulu louvoyer autour d’eux, trouver une échappatoire. Pourtant, dans les profondeur des prunelles qui lui faisait face, elle trouva le courage de rester. “I…” Elle butait sur les mots, pas vraiment capable de formuler ses pensées trop volatiles. Son amie dû le comprendre car sans même lui laisser le temps de retrouver une contenance, elle la prit dans ses bras et Evangeline ne put que lui rendre son étreinte. A vrai dire, la poursuiveuse l’enlaçait comme si sa vie en dépendait. “I’ve missed you too.” Et c’était vrai. Rester éloignée d’elle avait été une vraie torture. Nécessaire, mais pas moins difficile pour autant. Que faire à présent? Que devait-elle dire et que devait-elle omettre? Elle se sentait triste et coupable aussi. Parce qu’elle avait beau trouver ses états d’âmes stupides, il n’en restait pas moins que toute cette situation la mettait mal à l’aise et qu’une fois les mots sortis de sa bouche, elle ne pourrait plus jamais les reprendre. “I’m sorry. I’ve felt a little… uneasy lately and I needed some time to… process, I guess?” C’était loin d’être la réponse la plus claire qui soit mais l’Anglaise ne savait pas vraiment quelles informations Andrea avait partagé avec son amie. Elle n’avait pas besoin de devoir l’affronter à son tour après cette conversation.

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Si il existait bien une chose que la jeune femme détestait plus que tout, c’était évidemment cette facheuse manie que les gens ont de mentir. Elle n’avait jamais aimé qu’on lui mente, surtout si c’était pour soi-disant la protéger de quelque chose d’autre. Cependant, elle était sûrement l’une de ces personnes qui mentent tout le temps, se cachant derrière ces fausses paroles pour se protéger des conséquences de ses propres actes mais surtout pouvoir continuer de se faire passer pour une personne innocente auprès de ceux qui peuvent avoir des soupçons. Mais elle avait toujours fait en sorte d’être la plus honnête possible avec ses proches, ne voulant pas les décevoir en se montrant imparfaite quand elle faisait de son mieux pour sembler l’être à leurs yeux. Alors elle peinait à comprendre ce qu’elle avait pu faire de mal pour que l’une de ses amies les plus anciennes décide de la fuir, ne sachant pas pour quelles raisons elles en étaient venues à ne presque plus se parler. Alors, décidant de prendre le taureau par les cornes, elle était venue attendre Evangeline devant sa salle de classe, connaissant assez son emploi du temps pour se permettre de venir l’interrompre sans aucune gêne. Ne lui laissant pas vraiment le temps de réagir, elle l’entraînait déjà loin d’ici avant de croiser son regard. Les paroles étaient puissantes mais pas autant que l’étreinte qu’elle partageait déjà avec la blonde, l’enlaçant fortement. Elle se sentait bien dans les bras de la jeune femme, ayant toujours trouvé sa place ici même quand ça n’allait pas. Surtout lorsque ça n’allait pas. Se détachant pour pouvoir l’observer, elle affichait une petite moue perplexe avant de sourire. I hope you missed me ! What the hell happened ? Elle avait tellement de questions en tête, l’impression d’être perdue dans un flot de pensées bien trop intenses même si elle ne le montrait pas clairement. Parce qu’il était plus facile de faire semblant que d’assumer sincèrement ce qu’il se passait dans sa tête. Et elle attendait tellement de réponses, bien plus qu’elle n’avait de questions, essayant d’analyser son amie dans un silence presque religieux alors qu’elle mordillait sa lèvre en l’écoutant. Why did you...? Marquant une légère pause, elle venait de nouveau tout près d’elle, posant ses mains sur ses joues. What did I do ? Did I hurt you by doing something wrong ? If so, I'm sorry baby ! I never meant to hurt you. Caressant doucement sa peau, elle prenait cette mine triste qu’elle affichait pourtant rarement, se laissant toujours être plus sensible en sa présence. Talk to me, baby... tell me everything that's wrong.

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Dans la chaleur de ces bras qui l’enlaçaient, Evie se sentait coupable, tellement coupable. Elle aurait voulu chasser les nuages qui se dressaient au-dessus de sa tête depuis quelques semaines. Parfois, elle aurait même souhaité ne plus rien ressentir du tout. Morgane n’était pour rien dans ses tourments, elle le savait. Elle n’avait rien fait de mal. Rien du tout. Tout venait de la blonde et de ses émotions à fleur de peau. Elle en avait  conscience. C’est pour ça qu’elle s’était isolée. Pour ne pas laisser l’orage blesser ceux à qui elle tenait le plus. Elle préférait subir seule la foudre des nuages qu’elle avait elle-même créés. Morgane ne lui en laissait pourtant pas l'occasion. Mise face à ses propres contradictions, Evie ne pouvait plus fuir. La honte s’était figée sur ses traits tandis que son regard fuyait vers le sol. Encore une fois à la recherche d’un échappatoire. Elle n’était pas courageuse, Evie. Le Choixpeau l’avait bien jugée. Elle pouvait bien afficher la bravade parfois mais dès que l’on s’approchait de son cœur… Elle se révélait peu. Pas par pudeur mais par peur. Peur de faire fuir ceux qu’elle aimait. D’être la cause de leur départ. Allait-elle perdre une personne de plus aujourd’hui? Elle ouvrit la bouche sans qu’aucun son ne parvienne à quitter ses lèvres. Le silence lui faisait mal car il était si inhabituel entre elles qui avaient toujours tellement de choses à se dire. Son cœur se serrait tout en battant plus fort. Le poids sur ses poumons se faisait plus oppressant. Elle avait l’impression d’être là sans être là, détachée de son propre corps et pourtant… Les mains de Morgane vinrent l’ancrer dans la réalité. Leur chaleur comme un phare l’aidant à reprendre son calme. A se préparer à ce qui allait suivre et affronter ses craintes. Elle posa délicatement ses propres mains sur les épaules de Morgane, avant de lancer un sortilège informulé pour les entourer d’un cocon d'intimité. Elle serra une nouvelle fois Morgane dans ses bras avant de se détacher un tout petit peu d’elle pour lui faire à nouveau face. Une grande inspiration plus tard, elle prit son courage à deux mains. “I’m so sorry. You didn’t do anything wrong. Anything at all. It’s just me… I just hurt myself over stupid things. Stupid feelings.” Des larmes longtemps contenues perlaient aux coins de ses yeux. L’anglaise ne savait même pas pourquoi elles se manifestaient tout à coup. Maintenant qu’elle avait ouvert les vannes sur des sentiment qu’elle même peinait à comprendre, elle semblait ne plus être capable de s’arrêter. Aussi, les mots se mirent à déferler, sans ordre ni cohérence. Trop longtemps retenus, trop longtemps refoulés. “I know I’m not a catch y’know… I mean I’m used at being second or… or even no choice at all. I… I didn’t really get what JP meant… when he asked me if i wasn’t tired of being a mop but… it hits me lately. I really am.” Les larmes perlaient sur ses joues à présent, en dégringolant les vallées. “I thought I was fine with it, really. Guess not. I… I realised that by seeing you and Andrea at his party. ” Avant de les voir ensemble par inadvertance, aucun signe avant coureur n’avait frappé Evie sur ce qui se passait entre ses deux amis et la réalité l’avait brutalement rattrapée. “Seeing you two, that day in particular, I don’t know, it somewhat clicked” La Kasai ne savait pas si Morgane était au courant de ce qui s’était passée entre elle et l’attrapeur. Les deux amies l’une comme l’autre s’étaient apparemment bien gardées de communiquer sur leurs relations respectives. Aussi, peut être que ses paroles ne faisaient aucun sens pour la styliste. “I’m not mad, or jealous, or whatever. In fact, I’m happy for you, you’re both wonderful. He’s amazing and… and you’re basically a goddess.” Essuyant ses larmes, Evie s’excusa une nouvelle fois, la voix tremblante. “Oh Merlin, I’m crying, sorry for that. I really, really didn’t want to make you worry. I… I just realised I was the girl people wanted to forget about, the dirty secret you hide in an empty class on Valentine’s day or a locker room until it’s not fun anymore. I thought it was the best I can get or that I didn’t deserve better…” La vérité finalement révélée, Evie s’approcha de Morgane, l’air penaude. “I’m so sorry I ghosted you. I was… Yeah, I kinda felt ashamed about the whole thing… and somewhat guilty… I love you. I shouldn’t have done that. Will…” Ses yeux se perdirent un instant dans ceux de son amie. “Will you forgive me for being overemotional and stupid?”

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Elle s’en pose des questions la kaze, sur ce qui peut bien se passer dans l’esprit de celle qu’elle considérait comme son amie la plus chère à son cœur. Evangeline avait toujours eu une place particulière dans sa vie, s’étant imposée avant même que Morgane ne le remarque. Et elle était restée malgré toutes les années passées et toutes les complications possibles. Alors la styliste ne pouvait faire autrement que de la serrer dans ses bras, voulant sentir son cœur battre à l’unisson avec le sien et sentir son odeur se répandre jusqu’à ses narines. Elle finissait cependant par se détacher, ne voulant pas que la blonde se sente forcer de rester entre ses bras tandis qu’elle l’interrogeait déjà. L’inquiétude se lisant déjà dans ses pupilles, elle ne tardait pas à venir poser ses mains sur les joues de la kasai, voulant que cette dernière puisse oser lui dire tout ce qui n’allait pas. Rassurée cependant lorsqu’elle sent les mains d’Evie sur ses épaules, elle se laisse attirer dans une nouvelle étreinte. Étreinte rassurante qui vient faire battre son cœur un peu plus vite. Evie restait une bouffée d’oxygène dans sa vie, cette même bouffée d’oxygène qui la faisait vivre depuis des années. Se laissant faire, elle l’écoutait sans poser de questions avant de venir serrer ses mains dans les siennes, essayant de la rassurer. Mais elle se taisait, ne venait pas l’interrompre une seule seconde afin de pouvoir entendre tout ce qu’elle avait à dire. Il y avait apparemment beaucoup de non-dits, de choses dont elles auraient dû se parler bien plus tôt. Lâchant ses mains pour qu’elle puisse se sentir libre, elle sentit son cœur se pincer quand elle la vit essuyer ses larmes avant de se perdre dans son regard. “ — Babe…” Ne répondant pas tout de suite, elle venait perdre ses bras autour de son cou pour l’attirer contre elle et enfouir sa tête bien au chaud dans le creux de sa nuque. “ — I’m so sorry, babe…” Les paroles ayant du mal à venir, elle déposait quelques petits baisers sur sa peau pour essayer de la calmer alors qu’elle cherchait quoi dire. “ — You’re not the girl we squeeze before we throw her, baby. You deserve much better than all this, you deserve to be loved and cared for. And I’m gonna take care of you, okay ? You’re the one I love the most, you know that right ?” Les paroles se veulent rassurantes alors même qu’elle cherche à maintenir un contact aussi bien visuel que physique avec la belle. “ — I’d be lying if I told you I wasn’t angry with you. But that’s not why i’m mad at you, it’s just that you didn’t tell me about it sooner. You know I’m always here for you, baby. Even if I’m seeing someone, even if it’s Andrea, you’re still my priority. If I’m a goddess to you, you’re my goddess. Okay ?” La voix aussi douce que possible, elle vient poser délicatement ses lèvres sur son front puis ses joues. “ — I forgive you, baby. But... don't hide things like that from me anymore, okay ?”

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Evie aurait dû parler avec Morgane bien avant. Elle avait eu peur. Elle avait toujours peur. Peur que le monde autour d’elle change. Peur que ses proches ne se rendent compte de son insignifiance et ne l’abandonne. La fillette de sang mêlé raillée par une grand-mère qui ne jurait que par la pureté du sang. La gamine qui, les larmes aux yeux, attendait ses parents partis à l’étranger. Celle qui avait pour seule compagnie les épouses des associés gobelins de son père. L’adolescente boulotte qui subissait les brimades de ses camarades dont certains avaient prétendus être ses amis. L’amoureuse dupée par un prétendant inconséquent. La confiance n’avait jamais été le fort d’Evangeline, ni dans les autres et encore moins en elle. Et pourtant, Morgane avait toujours été là. La seule constante dans sa vie depuis Poudlard. C’est pourquoi elle avait été si terrifiée par ce qui pouvait devenir une faille dans leur relation. Un impact qui pourrait devenir une fissure qui briserait tout ce qui les unissait. Alors elle avait fui. Evie n’avait jamais été courageuse. Elle l’avait montré une fois de plus. Mais Morgane l’avait écoutée. Sans rien dire. Les larmes continuaient de couler sur ses joues et elle relâcha les tensions accumulées ces dernières semaines en un sanglot déchirant. Elle serrait fort Morgane contre elle, comme si elle avait peur que son amie ne lui échappe. “You have nothing to be sorry for. I do.” Elle aurait voulu lui dire qu’elle la croyait lorsqu’elle lui disait qu’elle allait prendre soin d’elle et qu’elle était celle qu’elle aimait le plus. Elle n’y parvenait pas. Elle ne comprenait pas comment Morgane pouvait à ce point tenir à elle. Elle ne le méritait pas. Elle ne la méritait pas. Evie était jalouse. Avait-été jalouse? Elle ne savait plus où elle en était. Tout cela n’avait que peu d’importance finalement. Alors elle se répétait en une litanie sans fin. “I’m sorry. I’m so, so, sorry.” Elle hoquetait et tremblait. “I was afraid and… and… jealous. And a bad friend. I’m not worthy of being the Goddess of anything but… I’ll try to deserve it.” L’Anglaise savoura les baisers de Morgane avant de baisser les yeux vers le sol, consciente qu’elle n’était pas encore tout à fait tirée d’affaire. “I Won't but... Speaking of hiding things… Well, I didn’t really hide it but… There’s a tiny, mini, little thing I haven’t told you before. Don’t be mad but…” Oh… Elle allait être en colère, elle n’en doutait pas. “I’ve slept with Kell. Last year. On Valentine’s day. In a classroom.” Et, elle n’était clairement pas obligée de donner autant de détails. Il fallait vraiment qu’elle ferme sa grande bouche. “We text. Sometimes.” Elle déglutit difficilement avant de sonder les réactions de son amie. “Are you mad?” Elle se sentait bien nue et fébrile tout à coup, dépouillée de ses secrets.