anger was better than tears

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Quelques snacks posés sur la table, certains salés, d’autres sucrés, trois cannettes de bière puis trois canettes de cocktail Kirin goût Pocky Fraise. C’est ce que Haru a acheté et ramené dans l’espoir de passer une soirée tranquille avec son colocataire, une soirée qui ne se résume pas à un silence étouffant et des regards insistants lancés à la volée par le chinois. Ce n’est pas que Haruka ne comprenait pas le message, mais plutôt qu’il n’était pas prêt à y répondre — il avait besoin de réfléchir au problème sous tous les angles avant d’agir, de se mettre d’accord avec lui-même, ses valeurs et ses morales, pour ne pas faire quelque chose qui ne lui correspondrait pas.

« Salut ! »  Il accueille son colocataire avec un sourire quand il entend la porte s’ouvrir. « L’ambiance est familière, tu ne trouves pas ? » Petit ton complice qui évoque la première fois que Haruka avait quelque chose à lui dire, puis la fois d’après où Tian Yi a reproduit la scène. La fois où il lui a appris qui était son père — leur père. « Je ne sais pas si tu préfères le sucré ou le salé, alors j’ai pris les deux. Bois un coup avec moi ce soir » propose-t-il, sans laisser vraiment la place au refus ; il aurait pu envoyer des messages, prévenir, demander s’il était disponible avant d’acheter les bières et les snacks, mais il ne l’avait pas fait. « Si tu avais un rendez-vous galant ce soir, annule-le » Il appuie volontairement sur le terme galant, bien conscient que les rendez-vous de Tian Yi sont rarement galants — en tout cas, ceux qu’il a entrevu étaient à chaque fois bien plus physiquement actifs que romantiques. En pensant à ça, il se dit qu’il a eu de la chance ce soir : si Tian Yi était rentré accompagné d’un de ses amants, Haru aurait eu l’air fin. 

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Silencieusement, furieusement, Tianyi déversait sa rage en entraînant son godai à l’écart de la ville. Il s’entraînait à créer des tornades ou des vents puissants et à les calmer par la suite, détruisait de vieilles infrastructures et faisait fuir des groupes d’oiseaux, sentant le danger arriver. Il n’y avait rien qui se passait dans sa vie, et c’était peut-être ça, qui le dérangeait autant. Bae était trop à ses pattes, trop amoureux de lui, et ça commençait à l’agacer (comment le mieux briser son cœur, maintenant ?). Neji ne lui avait aucun message pour son anniversaire, et aucun signe de Hikaru à l’horizon. La cerise sur le gâteau, c’était Haruka qui n’avait toujours pas pris de décision, obligeant alors Tianyi à attendre, et dieu savait à quel point Tianyi haïssait attendre. Homme particulièrement impatient, il n’aimait pas qu’on se fiche de lui en le faisant patienter pour une stupide décision, alors il ne se faisait pas discret, il lançait des regards en coin à Haruka quand ils se croisaient, essayait de lui faire comprendre sa mauvaise humeur (mais en même temps, puisqu’il était toujours de mauvaise humeur, c’était difficile de déceler sa mauvaise humeur habituelle et sa vraie mauvaise humeur rare).

Alors quand Tianyi poussa la porte de chez lui et entendit un « Salut ! » familier, il se figea. Son regard croisa immédiatement celui de Haruka, qui était assis à la table, avec six canettes sur la table. Vision familière, Tianyi se sentit soudain se détendre, satisfait que le moment qu’il attendait depuis un mois arrive enfin. Enfin, oui, c’était le mot, parce qu’il avait attendu bien trop longtemps pour ça. Se déchaussant rapidement, il se glissa devant Haruka et jugea d’un regard les bières. Une bière goût Pocky Fraise ? « Si tu avais un rendez-vous galant ce soir, annule-le. » Tianyi releva les yeux sur Haruka, jugeant à la fois ses goûts en matière de boissons et ce qu’il venait de dire. « Je l’aurais annulé même si tu ne l’avais pas dit. » Dit comme ça, c’était comme s’il avait vraiment un rendez-vous, mais non, il n’attendait personne, ce soir. Il attrapa une bière goût… bière, et la décapsula. « Tu as des goûts étranges. Enfin, ça va bien avec le fait que tu as eu besoin d’un mois entier pour prendre une décision. » Les yeux de Tianyi s’ancrèrent dans ceux de Haruka, la mâchoire tendue. « Alors ? » Son index commençait à tapoter sa canette, nerveux, pas certain de ce qu’il serait capable de faire si Haruka osait lui dire qu’il ne voulait pas procéder comme il lui avait suggéré un mois plus tôt (peut-être utiliserait-il ses entraînements pour lancer une tornade sur Haruka, mais ça voudrait dire détruire le lieu où il habitait aussi, et ce ne serait pas très intelligent).

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Haruka ne parle pas avec Tian Yi depuis très longtemps, pourtant il se surprend à déjà être habitué à son sarcasme à chaque fois qu’il parle, à son regard rempli de jugement et à son comportement toujours nonchalant. « On sait jamais, avec toi » surenchérit-il en haussant les épaules, mais contrairement au chinois, la voix de Haruka ne trahit pas d’agacement. Au contraire, il a un petit sourire sur les lèvres, un brin amusé de l’énervement constant chez son colocataire. Son sourire s’évapore quand il entend la remarque suivante, et ses sourcils s’élèvent lorsqu’il répond, sa bière goût fraise fermement tenue dans sa main : « Comment ça, j’ai des goûts étranges ? ». Inimaginable pour lui que Tian Yi parle de sa délicieuse canette de cocktail Kirin goût Pocky Fraise, alors il se demande s’il parle de ses fréquentations, de ses habits, peut-être ? « Il s’agit peut-être pour toi de te venger de quelqu’un qui t’a fait du mal, mais il s’agit pour moi de détruire la famille avec laquelle j’ai grandie et le nom que je porte. Si un jour tu te retrouves dans une situation comme la mienne, tu verras si tu prendras la décision en dix minutes chrono, comme tu l’as fait toi. » Malgré la froideur évidente de ses paroles, il garde un ton calme. « D’autant plus quand tu as pris des semaines à te décider à me dire qui est mon père pour toi. Tu le savais depuis le début et tu ne me l’as pas dit quand je t’en ai parlé. Plutôt audacieux de ta part de relever mon temps de décision à moi. » Haruka n’est habituellement pas du genre à répondre aux attaques, bien au contraire. Cependant, il a décidé que s’il devait faire équipe avec Tian Yi, il lui faudrait sortir de ses habitudes ; sinon il se ferait marcher dessus par le chinois, et il est hors de question qu’une relation de dominant-dominé s’installe entre eux. Ils s’allient à égalité, ou ils ne s’allieront pas du tout ; voilà ce qu’il a décidé. « Alors, je veux bien te partager ce que je sais pour qu’on trouve ensemble un moyen de s’attaquer à ma famille. » commence-t-il, avant de reprendre : « Cependant, je veux faire d’une pierre deux coups. Je veux qu’on s’attaque en même temps aux Kujou. Pas pour les détruire, en tout cas pas de suite. Dans un premier temps, je veux briser les fiançailles organisées pour leur fille. » Il n’a pas besoin d’expliquer pourquoi ; Tian Yi comprendra vite quand Haru lui expliquera le passif entre Natsuki et lui. « Que ce soit bien clair : il n’est pas question d’exagérer ce qui a été fait, ou de les rendre coupable de choses qu’ils n’ont pas faites. Je eux qu’ils reçoivent la sentence qu’ils méritent, ni plus, ni moins. Il est aussi hors de question de s’en prendre à eux d’une façon plus… physique. Au cas où tu envisages de te rendre chez mes parents pour te battre avec eux ou de donner leurs informations à tes cambrioleurs pour qu’ils soient cambriolés, ou n’importe quel plan violent auquel tu pourrais penser. » Il espèce que ces précisions sont inutiles, mais préfère prendre des précautions avant que leur alliance ne commence vraiment.

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Tianyi lança un regard noir à Haruka, comme s’ils étaient de vieux amis qui se connaissaient bien, que Haruka pouvait se permettre de taquiner Tianyi et Tianyi de jeter un regard noir à Haruka sans craindre de se vexer mutuellement, mais ce n’était pas ça. Haruka et Tianyi étaient des demi-frères qui connaissaient l’existence de l’autre que depuis peu ; une relation qui devrait être pleine d’animosité, sauf qu’ils se retrouvaient à devoir travailler ensemble (en tout cas, Tianyi devait absolument l’utiliser, s’il voulait faire du mal à son foutu père). Tianyi roula des yeux. « Ne joue pas à l’idiot. Personne de sensé ne prendrait des bières goût… » Ses yeux se baissèrent sur la bière couleur rose. « … Pocky fraise par plaisir. »

La conversation aurait pu rester légère, presque un peu amusante, mais ce n’était pas du genre de Tianyi. Sa mâchoire se serra davantage, ses bras fermement croisés, et le ton de Haruka devint lui aussi plus sérieux. Tianyi ne se retrouverait jamais dans une situation comme celle de Haruka, comme il n’avait aucune famille avec qui il avait grandi. Garçon solitaire qui avait dû grandir sans avoir de maison où rentrer, adolescent vagabond qui était passé par tellement de lieux sans jamais trouver sa maison, voilà l’adulte isolé qui ne savait pas ce qu’était une famille et qui se retrouvait subitement avec une.

Haruka se défendit du reproche de Tianyi, et celui-ci allait répliquer (on ne parlait pas de la même chose, pas de la même situation ; excuses stupides) mais Haruka fut plus rapide. Il commença à poser ses conditions, Tianyi l’écoutant, les bras toujours fermés, l’attitude fermée. Il se retrouva cependant de plus en plus confus au fur et à mesure que Haruka parlait, haussant un sourcil. Qui étaient les Kujou ? Pourquoi les attaquer ? Et puis Tianyi soupira, s’accoudant sur la table, décroisant ses bras, la main venant soutenir sa joue, l’air soudain ennuyé. Pas de plan violent, dommage. Ils devaient se recevoir uniquement ce qu’ils méritaient. Quelle vision pacifique des choses ; comme si le karma existait, dans la vraie vie. Tianyi avait été témoin de trop de choses pour savoir que le karma n’existait pas et n’était qu’une façon pour les gens de ne pas se sentir trop mal, car la vie se chargera de les venger ((mais non, la vie était injuste et personne ne les vengerait s’ils ne se vengeaient pas eux-mêmes)). « Alors tu penses faire quoi ? » demanda Tianyi d’un ton las. « Tu ne veux pas de violence physique, tu ne veux pas qu’ils prennent plus cher que ce qu’ils ont fait. Je me doute qu’une famille aussi influente que la tienne doit avoir trempé ses pieds dans des affaires illégales, mais si on dénonce celles-ci, on commence à s’empêtrer dans un schéma bien plus grand, puisqu’ils ne doivent pas faire ça tout seul. Et puis, à quel moment ça marcherait, ça ? » Tianyi esquissa un sourire sarcastique. « La justice n’écoute pas celui qui a raison, elle écoute celui qui convainc le mieux. Et vu l’argent de tes parents, le gagnant est évident. » Il se recula, attrapant sa bière pour en boire une gorgée, comme s’ils parlaient seulement de leurs journées respectives, dans un quotidien paisible. « Si tu as quelque chose en tête qui puisse leur faire tout perdre, je t’écoute. Mais pour le moment, tes conditions me semblent seulement idylliques. On ne fait pas du mal aux gens en suivant les règles de leur jeu ; on le fait en les contournant. »

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Haru ne dissimule pas sa surprise face à l’affirmation de son colocataire. « Je suis sensé et je bois ça par plaisir ! » s’exclame-t-il, sur la défensive. Ce n’est pas pour autant la première fois qu’on soulève ses goûts singuliers. Les gens ont parfois du mal à comprendre comment il peut manger autant de sucré sans être en mauvaise santé ni prendre du poids, et Haru le premier n’a jamais trouvé la réponse.

Le pragmatisme du chinois ne le surprend pas, ni son évidente désapprobation à l’idée d’utiliser des méthodes morales. Il savait que Tianyi préférerait de loin les moyens moins éthiques pour parvenir à ses fins mais, si Haru conçoit qu’il fait un pacte avec le diable, c’est uniquement dans l’objectif d’en faire un ange. Ou en tout cas, autre chose qu’un démon. « Je sais très bien comment fonctionne ce milieu, je ne suis pas un enfant » rétorque-t-il avec un ton grave. Un rappel que malgré son apparente naïveté et innocence, Haru est en réalité perspicace. Il a été témoin de beaucoup de magouilles, probablement plus que Tianyi, ainsi que de la puissance de ses parents et de leurs alliances dans le milieu ; aussi ne nourrit-il pas l’espoir débile que ses parents soient un jour punis en justice. « J’ai jamais parlé de justice, en tout cas pas celle du tribunal. Il y a une chose contre laquelle mes parents ne peuvent rien faire : la réputation. C’est quelque chose de très important en politique. Une famille dont la réputation est salie à plusieurs reprises perd tout son pouvoir, tous ses alliés, et se retrouve… souillée. » Il garde un ton insouciant en disant ça mais employer de tels mots envers sa propre famille le fait souffrir. Il n’a jamais voulu en venir là mais il ne peut pas vivre en sachant ce que sa famille fait. « On va passer par les médias, voilà ce qu’on va faire. On va faire fuiter des informations, des preuves, et les articles sortiront. Bien sûr, ils ont des alliés journalistes. Mais ils ont aussi des ennemis. Et eux sont prêts à tout pour descendre leurs ennemis. » explique-t-il, sans manifester la moindre joie à cette idée.

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Aucune réponse verbale. Juste un haussement de sourcil, un air perplexe, et ça suffisait pour traduire tout ce que Tianyi pensait à ce moment-là : il était fou. Mais bon, les habitudes étranges de Haruka ne le concernaient pas, finalement. Peu lui importait qu’il buvait des bières fraises ou non, ils étaient loin d’être amis et ne le seraient jamais. Tianyi n’était pas intéressé en Haruka, seulement ce qu’il pouvait lui apporter.

Et il était plutôt perplexe face aux propositions de Haruka, sonnant trop idéalistes pour quelqu’un d’aussi violent que Tianyi. Il se contenta de hausser les épaules au ton défensif de Haruka, le laissant croire ce qu’il voulait. Aux yeux de Tianyi, Haruka semblait juste un enfant, un riche qui avait grandi dans le confort d’une famille, mais c’était parce que Tianyi avait un ego surdimensionné qu’il pensait ça. À force de sauter aux conclusions en se pensant mieux que tout le monde, il passait parfois à côté de détails importants, et les apparences étaient malheureusement parfois trompeuses.

Cela dit, pour cette fois, il était obligé de mettre sa fierté de côté et d’admettre que Haruka n’avait pas tort. Tianyi n’avait jamais baigné dans le monde de la politique et ne s’y était jamais intéressé (ne s’était jamais douté que son père était un politicien influent). Haruka, d’un autre côté, y avait justement grandi et savait ce qui risquait de faire le plus mal : la réputation. Il y avait une raison pour laquelle Tianyi avait accepté de faire ce pacte avec Haruka, parce que Haruka lui serait forcément utile, et il le prouvait maintenant. « Donc nous, on se contente de faire passer les informations sensibles aux ennemis de ta famille, et le tour est joué, ils vont faire le sale boulot à notre place ? Intéressant, le monde des riches. » Il attrapa sa canette et prit une gorgée. « Et comment tu comptes faire fuiter tout ça ? Si tu fuites des informations trop sensibles, ta famille va se douter qu’il y a un traître parmi leurs rangs. Et si tu fuites des informations trop générales, ça ne leur fera rien, tout le monde le saura déjà. Alors de quelles informations disposes-tu, Haruka ? Penses-tu que ce sont les générales, ou les plus sensibles ? » Il marqua une pause. « Puis, comment garantis-tu ton anonymat ? Si le média sait que c’est toi qui leur as donné ces informations, ce n’est qu’une question de temps avant que ta famille ne découvre que c’était toi… ou moi, et le jeu sera alors fini. » Questions pour simplement en savoir plus, car tout ça, Tianyi en ignorait le fonctionnement, ne s'en étant jamais approché.

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Il observe attentivement les réactions de Tian Yi, un peu inquiet que ce dernier refuse les moyens employés. Et s’il dit non, parce que c’est trop pacifiste à son goût, alors comment Haru va-t-il s’y prendre ? Tout seul, ça risque d’être plus compliqué ; pourtant il ne songe pas à abandonner. Il n’a pas envie de laisser sa famille tranquille, Haruka. « Intéressant, peut-être. » rétorque-t-il avec un ton perplexe, pas sûr de quel mot employer. Intéressant ou terrifiant ? Un monde où ils essaient tous de se descendre les uns aux autres, les alliés deviennent des ennemis aussi rapidement que les ennemis peuvent devenir des alliés. Au fond, il n’y a qu’une seule chose qui compte : la puissance de sa famille, et pas celle de l’alliance. Parce qu’une famille puissance réussira toujours à faire d’’autres alliances. « Je ne fais rien fuiter, moi. » corrige-t-il en regardant Tian Yi. « C’est toi, qui va faire fuiter. Aux ennemis. » Il marque une pause de quelques secondes. « Tu es mon colocataire. Les gens penseront que tu as entendu des choses que tu n’aurais pas dû, ou fouillé dans mes affaires, ou je-ne-sais-quoi. Quoi qu’il en soit, je ne serai pas la source des informations, officiellement. Et pourquoi les médias penseraient que c’est moi, qui ai donné ces informations ? » Il fronce les sourcils, se demande si Tian Yi n’a pas compris ce qu’ils viennent de se dire. « Je t’ai dit : c’est la famille ennemi, qui va transmettre les informations aux médias, pas moi. Et la famille ennemie, elle-même, ne saura pas que ces informations viennent directement de moi, sinon ils penseront que ce sont des mensonges pour une énième conspiration — aucun fils de grande famille ne veut détruire sa famille à travers les médias. » Le plan lui paraît parfait, sans faille, ce qui est assez rare en réalité. Haruka n’est pas le plus doué pour créer des plans, surtout dans des domaines tels que la vengeance.

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Tianyi était un novice, dans le monde des grands qu’était celui des riches. Tianyi avait toujours fréquenté des personnes plus ou moins aisées grâce à l’argent dont il disposait mais au fond, ce n’était pas un riche. Lui, il venait d’une famille pauvre, sa petite maison avec sa mère qui lui faisait à manger, souriait quand il rentrait, les vêtements tachés par la terre du terrain de jeu. Il n’était pas un riche, mais pas un pauvre non plus. Pas un enfant de la classe moyenne non plus : un garçon qui n’allait nulle part, un garçon qui n’avait pas de maison, pas d’endroit où il appartenait. Ce n’était pas le cas de Haruka, qui avait eu la chance de grandir avec ses parents, d’avoir ce père, justement. Tianyi ne pouvait s’empêcher de se sentir jaloux, mais finalement, Haruka n’avait pas une meilleure vie que lui. Un mauvais père, il pouvait l’être en étant aussi bien présent qu’absent.

Tianyi fit tourner le liquide dans sa canette, écoutant Haruka d’une oreille distraite. Haruka donnait les informations, Tianyi était en action. Ils risquaient gros tous les deux s’ils se faisaient attraper, mais ce n’était pas comme si Tianyi fuyait les risques à tout prix. La seule chose qui le dérangeait était peut-être d’être comme un vieux toutou qui obéissait à Haruka, mais il devait admettre que c’était la meilleure solution (s’ils ne devaient pas utiliser de violence). « Je vois, » se contenta-t-il de répondre. « Eh bien, marché conclu. » Il leva sa canette de bière pour la trinquer avec celle de Haruka, puis lui esquissa un sourire en coin avant de prendre quelques gorgées d’alcool. Et puis, il reposa sa canette sur la table, les yeux brillant d’une lueur dangereuse, léger sourire. « Hâte de travailler avec toi, Yanagi. »