hell to the righteous ones,,

samedi soir. perchée sur le balcon de son superbe loft, silene détaille d'un air las le reste de la ville restée à ses pieds. une cigarette trône entre ses doigts colorés de sang, et à chaque inspiration mortelle, la cendre disparaît en un infini pailleté. elle pense à marlon et se demande quand, enfin, il daignera arriver. la ponctualité n'avait jamais été un point fort de la dynastie rookwood. sa bouche se déforme en un sourire dérangé quand dans ses songes embrumés par la nicotine, le visage du neveu prend les traits de l'ancien époux. distinction impossible. plus il grandissait, et plus le gamin volait leurs faciès aux souvenirs de blaise et augustus. cette idiote d'irene avait été assez intelligente pour pondre un héritier à la couronne, dont la filiation était indiscutable. le dernier rempart de silene à la mainmise sur la fortune familiale.    

elle l'aimait bien marlon. beaucoup.
trop pour qu'il ne subisse pas le même sort que son oncle adoré.
pas assez pour ne pas qu'elle lui fasse du mal, brise son coeur comme elle a brisé sa famille.

ce soir, elle lui annoncera de nouvelles atrocités. elle se gardera de lui dire qu'elle est le maître qui a orchestré sa descente personnelle aux enfers, le cerveau derrière les tourments que l'école lui infligera. et alors que résonne la porte d'entrée du loft, silene, elle cache son sourire criminel. « on the balcony, marlon ! » la silhouette du géant ne tarde pas à se distinguer dans la lumière de l'appartement. la réaction de la cubaine ne se fait guère attendre et elle ouvre grand ses bras pour qu'il vienne s'y réfugier, comme d'habitude. « mi sobrino favorito ! cómo estás ? » l'interrogation est sincère, la chaleur aussi. ironie.

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