— cheater(s)

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14.02.2022 ; vers la fin du gala
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Tianyi avait un goût amer dans la bouche. Il avait bu plusieurs cocktails dans la soirée pourtant, tous aux goûts différents, mais il lui restait ce goût désagréable. Sans doute parce qu’il n’avait toujours pas trouvé Bae, ni même vu Neji, ou un autre flirt. Il voulait gâcher la soirée de Bae, alors où était-il ? Finissant séparé de Gaia, il avait passé le reste de la soirée à errer de groupe en groupe, à sympathiser avec des inconnus, à presque flirter avec eux jusqu’à apercevoir un détail qui ne lui allait pas et il s’éloignait, passant à quelqu’un d’autre.
Et puis, il ne savait pas comment, il s’était retrouvé devant le kissing booth. Concours du plus long baiser. Sans doute y serait-il fort, si seulement il avait un partenaire pour y entrer. Il aurait dû y entrer avec Bae.
Pourtant, celui-ci venait de sortir de la tente.
Il était accompagné.
Le sang de Tianyi se glaça.
Il avait dit à Bae qu’il serait d’accord avec l’infidélité de Bae. Qu’il ne lui en voudrait pas si leur relation était libre, libertine. Évidemment, il avait menti, et il avait compté sur ça pour mieux faire du mal à Bae par la suite en lui piquant des crises de jalousie non méritées. Mais là, il se retrouvait en colère, furieux, enragé. Bae osait le tromper ?
Avec Baby, en plus ?
Celui qui avait osé manipuler les sentiments de Tianyi, celui qui avait fait que Tianyi avait décidé d’arrêter de faire confiance à des inconnus, d’arrêter de s’attacher à eux ?

Son regard glissa sur la foule et soudain, il croisa le regard d’un visage familier. Ujinori. Les souvenirs de l’hôpital refirent surface devant ses yeux, Ujinori qui l’étranglait, qui voulait sa mort, jusqu’à finalement se confier et s’endormir sur lui et Tianyi qui ne savait pas quoi faire, qui l’avait donc évité toutes les autres fois où ils avaient eu le malheur de se croiser, car Tianyi n’était pas à l’aise avec ce qui s’était passé.
Ujinori s’approcha de lui, et, comme une entente, une connexion qui s’était subitement créée entre eux, Tianyi comprit immédiatement ce qui allait se passer. Il se tourna vers Ujinori et sentit ce dernier lui agripper les fesses, et la seconde d’après, ses lèvres étaient sur les siennes. La surprise ne dura qu’une fraction de seconde, un plaisir intense s’emparant de lui, le goût de la victoire remplaçant le goût amer, alors qu’il glissa son regard vers les deux silhouettes de Bae et Baby, et sourit. Il sourit contre les lèvres d’Ujinori, et ferma les yeux, venant prendre le visage d’Ujinori entre ses mains, intensifiant le baiser.
Tu me vois, Bae ?

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Le corps en morceaux. Le cœur, bientôt, aussi. Tout tournait. Faute à l'alcool, en premier lieu. De trop nombreux cocktails ingérer, pour oublier les tracas du quotidien. Oublier ce pourquoi il était là. Surveiller. Trahir son monde. Les seuls gens qui l'aimaient vraiment. Les blessures n'aidaient pas. Celles infligées par la rage incarnée. Nez endommagé, rendant chaque inspiration douloureuse. Faisant couler son précieux carmin, glacé, tout du long de son visage. Envie de disparaître. De trépasser. Unique option, pour ne pas affronter ses démons. Mais même cette libération là ne lui était pas autorisée. Lâcheté enterrée par sa loyauté. Alors il continuait à errer, de salle en salle. Venait essuyer le bas de son visage, de temps à autre, pour ne pas s'étouffer sous la marée rouge de sang. Une chance, que tous soient bien trop absorbés par leurs propres problèmes. Personne ne le verrait ainsi. Et de toute façon, si par mégarde un regard de trop lui était jeté, l'ambroisie aurait tôt fait de tout emporter. Les souvenirs. Et la compassion, surtout. Promenade s'achevant finalement aux abords de la tente aux baisers. Là où Ujinori n'aurait jamais imaginé se retrouver. Timing parfait, pour les voir eux. Les voir en sortir. Et tout ce que cela impliquait.

Cœur au bord de l'implosion, en les voyant ensemble. Le presque aimé. Et l'aimé d'un autre temps. D'une autre vie. Pas le droit de se révolter. Le molosse ne les méritait pas, alors pourquoi, pourquoi cela faisait si mal, de ne pas les savoir siens ? Sentiment de trahison. Lui l'hypocrite, qui sans jamais rien donné, avait espéré qu'on lui soit fidèle. Tristesse et colère se mélangeant en un cocktail explosif. Se détruire. Les détruire. Faire quelque chose, n'importe quoi. Avec n'importe qui. Aubaine que de trouver à ses côtés l'outil parfait pour se venger. Tianyi. Relation houleuse, compliqué, avec cet étranger. Proximité étrange, entre les deux estropiés. Un seul coup d’œil suffisait, pour lui signifier tout son désir. Pour lui annoncer ce qu'il comptait faire. Lui faire. Pas de refus. L'inverse, même. Ujinori ne comprenait pas, ne savait pas ce qu'ils représentaient pour l'ange déchu. Aucune importance. Alors les doigts dansaient, attrapaient son jouet au creux des reins. Suffisamment fort pour l’entraîner contre lui. Pour approcher ses lèvres, qu'il s'empressa de goûter. L'embrasser jusqu'à en perdre le souffle. L'embrasser suffisamment longtemps pour qu'ils soient vus de tous. Mais surtout d'eux. Pas le moindre son. Seules les salives s'échangeaient. Impossible de s'enfoncer plus profondément en Enfer, alors autant s'en satisfaire.

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C'était un rire alcoolisé qui avait couvert ses lèvres, une fois sorti de cette tente en s'accrochant au bras de Bae. Parce qu'ils avaient participé sur un coup de tête, et, maintenant, cela semblait être certainement la meilleure idée de toute cette soirée. C'est qu'après avoir brûlé quelques heures auparavant, plus rien ne semblait avoir d'importance, aux yeux de Baby. Comme si, dans le fond de son crâne résonnait : ça n'est rien, tout ira bien. Et le phénix avait au moins cette puissance là; celle de le laisser s'évader quand, dans la vie, tout allait de mal en pis. « It feels like I should be jealous of Tianyi, since he's the one kissing you everyday. » Et les yeux brillent de malice, ne se rend pas compte du poids de ses mots jusqu'à ce que, finalement, tout semble dégringoler. Et le phénix se cache bien loin, cette fois. Laissera la colère exploser, si elle le désire.

Devant eux se déroule un spectacle presque irréel, et, dans sa tête, toute trace d'alcool semble soudainement s'évaporer. Comme s'il n'en restait rien, d'ailleurs, le sang boue, et puis retombe. Parce que c'est Ujinori qui embrasse Tianyi. Et cet homme ne peut s'empêcher de lui mener la vie dure. En brisant le cœur de son colocataire mais en se débrouillant aussi pour embrasser celui qui ne quittait plus vraiment sa tête depuis sa rupture avec Somi (depuis avant ça, d'ailleurs). Et si le pincement se fait fort, la tête se tourne vers Bae presque par réflexe. Egoïste, se dit-il, d'ainsi penser alors qu'il ne s'est jamais rien passé avec le mizu, si la manière qu'il avait de le fuir à chaque fois qu'ils se croisaient voulait bien dire quelque chose. Et s'il a envie de crier, s'il a envie de rire jaune face à l'ironie de sa vie, il se contente de chercher la main de son colocataire, son regard, aussi. « Bae..? » La voix est presque tremblante sous ces émotions déferlantes dont il ne sait pas quoi faire (mais dans sa tête, malgré son inquiétude pour son ami, tourne en boucle la vision de son crush en embrassant un autre après de mois à chercher son contact).

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si la soirée avait commencé avec l'idée que son petit-ami n'était pas là, bae l'avait rapidement mise de côté. il désirait simplement profiter de sa soirée et de son colocataire, ayant l'impression de n'avoir jamais été aussi proche de lui que depuis ce soir. parce qu'il savait maintenant ce que baby cachait et que cela lui permettait de se sentir encore plus important, plus précieux. et c'était sur un coup de tête qu'il était venu participer au concours de baiser avec lui, comme si c'était normal. c'était normal, non ? de vouloir embrasser son colocataire, de vouloir passer ses nuits dans ses bras et de dormir avec lui dès qu'il le peut ? c'était normal pour lui. le rire léger, la moue heureuse, il posait son regard charmé (et charmeur) sur le plus vieux avant de pouffer à ce qu'il disait. " — nothing ever stopped you from doing the same, you know ?" douceurs sucrées quittant ses lèvres alors qu'il essaie de ne pas prêter attention au sens de ses propres paroles, ayant toujours entretenu cette ambiguïté avec le denki.

mais le monde semble s'arrêter. s'arrête, même, quand le regard se pose sur une scène toute droit tirée d'un film d'horreur. un film où il ne serait que la victime, un dommage collatéral provoqué par les actes d'autrui. et le cœur explose en mille morceaux, s'effondre dans la cage thoracique au même moment où le cerveau réalise ce qu'il se passe enfin d'eux. tianyi est là, est enfin là. mais n'est pas là pour lui, ne l'a jamais été. idiotie naïve de croire qu'il pourrait convenir à tianyi lorsque ce dernier est en train d'embrasser un autre. un autre qui est loin d'être inconnu, qui a su faire battre rapidement son cœur bien des mois plus tôt. " — Tian... Yi ?" larmes aux yeux soudaines quand il tourne la tête vers baby, qu'il l'observe avant de rire jaune. " — it looks like you were all right when you said he was an asshole." la main serre brièvement celle de l'aimé avant de reculer d'un pas. " — two fucking assholes, in fact." le rire manque de revenir mais finalement il secoue la tête et lâche la main-ancrage, avance jusqu'à venir choper l'épaule de l'un pour les séparer. " — what are you fucking doing ?" la question résonne dans sa gorge, gronde dans le torse alors qu'il serre son emprise sur l'épaule, se fiche de faire mal à celui à laquelle elle appartient.

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Tianyi jubilait. Il n’était pas heureux, ne ressentait pas tellement de joie ; mais du plaisir. Le plaisir, le plaisir d’embrasser quelqu’un mais surtout, d’embrasser quelqu’un sous les yeux de Bae et Baby. Bae osait embrasser quelqu’un d’autre alors qu’il sortait avec lui, Tianyi ? Bae osait regarder d’autres personnes que lui ? Avoir des sentiments pour d’autres alors qu’il l’avait, lui ? Quelle audace. Quel affront. C’était lui qui se jouait de Bae, pas l’inverse. Tianyi allait lui apprendre les règles du jeu et le remettre à sa place : on ne manquait pas de respect à Tianyi et surtout, on ne se sortait jamais indemne d’une relation avec lui. Bae allait devoir apprendre ce que c’était, les conséquences d'avoir joué avec le feu.

Sourd aux sons extérieurs, embrassant fougueusement Ujinori comme s’il en avait toujours rêvé alors que celui-ci avait juste été le premier venu, parfait hasard, Tianyi sentait la même chose du côté d’Ujinori. Une relation pour en briser un autre ; un baiser pour laisser un goût amer dans les bouches d’autres, tacher le souvenir de leurs lèvres scellées.

Alors quand Tianyi sentit quelqu’un agripper son épaule pour le forcer à s’éloigner d’Ujinori, il ne se sentit pas particulièrement déçu. Au contraire, il avait envie d’éclater de rire, et il ne sut pas retenir un sourire quand il croisa le regard de Bae. Un regard si brisé, si coléreux. Tianyi se voyait dans le reflet de ses pupilles ; voyait ces yeux lui appartenir, voyait ce cœur qu’il venait de casser comme on avait toujours cassé le sien. Ah que c’était plaisant, de voir la souffrance des gens. « What do you think ? The same thing you did. » Il empoigna le col d’Ujinori pour l’approcher de lui de nouveau, mais ne lâcha pas Bae du regard pour autant, lueur de moquerie dans les yeux. « Cheating on you. » Il relâcha Ujinori et dévia son regard sur Baby, derrière. Il éclata de rire. « I can’t believe you’re cheating on me with that. How pitiful, Bae. That’s what you choose to kiss when I’m not here ? I’m feeling offended, darling. » Et il prit le menton d’Ujinori entre ses doigts, plantant son regard dans le sien. « At least I have better taste, and know to choose someone better than you if I want to cheat on you. » Il esquissa un petit sourire et tourna sa tête vers Bae, prenant cette fois une expression triste, presque piteuse. « It’s not even in my habits, you know, I’m a faithful boyfriend… but you’re the one who drove me to cheat on you. Look at what you’re making me do. » Il scella de nouveau ses lèvres avec celles d’Ujinori, mais pas plus de quelques secondes, s’écartant de nouveau pour lancer un regard en biais à Bae, ne prenant pas la peine de se tourner vers lui. Il n'en valait pas la peine. « You’re the one who brought this upon you. Upon us. How sad, mh ? » Et il sourit, ses mots s'opposant à ses gestes.

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Perdu, là contre lui, cet inconnu. Désintérêt pour un temps, court instant, des regards. De leurs regards à eux. Ceux pour qui il s'acharnait à dévorer cette si frêle proie. Dangereuse de par sa verve, mais certainement pas de ses caresses. Tianyi, diable à la langue dorée. Acérée. Si délicieuse. L'impression de retomber amoureux, encore et encore. Juste l'impression. Plus de place dans son cœur. Encore moins maintenant qu'il était brisé. Chaque morceau criait encore cette envie d'un autre. De son phénix. L'embrasser était agréable, fort agréable. Mais il resterait secondaire, qui lui donne tout, ou rien. Éternité amouraché de ses lèvres, de son souffle. Les doigts se faisaient explorateurs, conquérants. Chaque parcelle de cet épiderme inconnu était sien. Par dessus ses atours, mais découvrant aussi, lentement, l'envers des étoffes. Un peu de tranquillité, au milieu de cette infernale soirée. Le calme avant la tempête. Ouragan Bae. Les corps se séparaient, enfin, sous les coups du malheureux. Retour à la réalité. Une réalité que le petit prince ne comprenait pas. Pourquoi... Pourquoi son ami ((amour)) d'enfance criait-il aussi violemment sur Tianyi ? Incompréhension la plus totale. - What are you talking about ? An asshole ? Watch your mouth. Injure qu'il ne pensait pas mériter. Qu'il méritait, un peu. Mais les lumières arrivaient, enfin. Et lui feraient comprendre à quel point il était en tort ((ou pas ?)).

La vérité sortait au grand jour. Et Ujinori... Ujinori n'en avait rien à faire. Un petit pincement au cœur, peut-être, pour feu son amour. Mais cela n'avait, au fond, que peu d'importance. Le petit prince était en colère. Se fichait pas mal, de foutre en l'air une relation. Il ne savait pas, déjà. Et même s'il avait su, il n'aurait enfourché que plus fougueusement sa nouvelle monture. Punition justifiée, pour être le premier à avoir senti les lèvres de l'être aimé. Sincèrement aimé. L'oiseau de paradis était sien. Hantait ses pensées, si violemment, que jamais il ne s'était imaginé pouvoir papillonner de nouveau. Pas d'amour, tout du moins. Et voilà que toutes ses suppliques perdaient leur sens, leur saveur. Un menteur ((a cheater)). Les échanges, houleux, entre les deux partenaires, aux allures plus belliqueuses qu'amoureuses, permettaient de saisir l'entière situation. Chaque mot n'était perçu qu'avec la plus grande des indifférences. Ujinori ne savait même pas quoi dire. Quoi faire. Il était déçu, perdu. Infiniment triste, au milieu de ce chaos. - Why... Why did you even kiss him ? Question lancée dans la direction de Bae, pourtant son regard était incapable de se défaire de la silhouette lointaine de son soleil. - How can you pretend to be in love, enamoured, when you're doing that ? Remontrance pour les trois, tout à la fois. Mais seule une réponse comptait, vraiment.

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Les mots de Bae ne lui échappent pas, et, pourtant, il n'y réagit pas vraiment. Comme soudainement absent de son propre corps, le regard n'est perdu que sur Ujinori, qui, au bras de celui qu'il a commencé à haïr, semble pourtant se plaire. Ou ne s'agit-il que d'un coup monté? Babylone ne peut être sûr de rien, et, encore une fois, il faut que la paume du mizu disparaisse de la sienne pour qu'il ne tourne finalement un bref regard vers lui. Two assholes, et la réalisation le frappe : peut-être que la raison pour laquelle Ujinori n'a jamais essayé de le contacter comme lui avait pu le faire n'était autre que le fait qu'il préférait oublier cet épisode qui n'avait, techniquement, jamais eu lieu. Et il serre le poing (de frustration, de tristesse, de colère, il n'en sait rien), détourne le regard sur Tianyi. Peut-être le seul sur qui il ose poser les yeux car la sensation qu'il éprouve à son encontre, pour le coup, ne ment pas : il ne s'agit que d'une colère des plus pure qui soit. C'est presque par réflexe qu'il emboîte le pas de son ami, le laissant s'exprimer sans rien faire d'autre que de se tenir à ses côtés, à distance pourtant respectable (pas trop proche de celui qui hante ses pensées).  Il a un rire jaune, Baby, alors qu'il entend Tianyi oser s'en prendre à lui. Un sourire en coin et un haussement de sourcil traduisant le sentiment de dégoût qu'il éprouve à son encontre plus tard, il ne se gêne pas pour répondre avant même que Bae en ait la possibilité. « At least I showed up tonight. Something you can't even fucking do for your boyfriend. Be here when he needs it. Oh, sorry, I forgot you can't do anything nice in your life, not to mention for others. »

Et il y a une forme de quelque chose, dans les pupilles d'Ujinori, quand il parle. Que Baby ne parvient pas à décrypter mais qui le dérange. Leurs regards s'accrochent et il ne sait plus quoi en faire, quoi en dire. La question sonne faux à ses oreilles et il ne capte pas directement qu'il ne s'adresse pas à lui, fronce les sourcils par réflexe. Tout lui arrive en coup de poing, et, s'il aurait dû comprendre que les questions ne lui étaient qu'à moitié adressées, il n'en est rien. Il prend tout très (trop) personnellement; a la sensation que ces mois d'absence du mizu dans sa vie n'ont fait qu'accentuer cette obsession qu'il n'avait depuis longtemps plus ressenti pour qui que ce soit, et le cœur, là, s'ouvre en abandon alors qu'il répond à la place des amoureux. « How dare you ask that when you jumped on Tianyi to kiss him? » When I've been waiting for you all along? Non prononcé, et, pourtant, le regard traduit une blessure inexprimée. La situation était pourtant mal choisie pour réclamer des explications, et, le cœur battant, il ne savait pas exactement quoi ajouter, bien trop conscient des regards extérieurs sur lui. Mais il a conscience, pourtant, qu'au lieu de se soucier de Bae comme il devrait le faire, il n'avait finalement dans les yeux qu'une jalousie montante face à la réalisation que celui pour qui son cœur commençait à battre préférait se perdre aux bras d'autres personnes plutôt que de le confronter quant à leur dernière rencontre (si l'on pouvait la nommer ainsi). « You can't just pretend you're not part of the problem when you've created it. »

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il aimerait que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve, il aimerait être actuellement dans son lit et se réveiller en sursaut pour prendre conscience du fait qu'il ne s'était rien passé. que tianyi n'avait pas embrassé quelqu'un d'autre devant lui, que ce quelqu'un d'autre n'était pas un de ses anciens amis. il aimerait même se réveiller dans les bras de baby pour que ce dernier puisse le rassurer, puisse lui dire que tout allait bien et qu'ils n'avaient rien à craindre. mais la situation était bien trop réelle pour que ce soit simplement un mauvais rêve. il n'avait cependant pas le courage de dire quoique ce soit maintenant que tianyi osait de nouveau embrasser l'autre mizu, maintenant qu'il l'accusait de l'avoir trompé alors qu'ils avaient pourtant mis au clair le fait que bae voulait conserver cette liberté qui était sienne et lui permettait de ne pas se senti piégé dans une relation. heureusement, ou malheureusement il n'arrive pas à le dire, babylone venait répondre avant lui. silencieux, il ne répondait pas tout de suite avant de soupirer et baisser le regard quelques secondes. " — you say I have bad taste, right ? yet you just come after me every time. every chance you get, you approach every person i like or have had something with and then you dare to tell me i have bad taste when we have the same. it's so ironic, baby." il rit légèrement avant de relever le regard vers celui qui est censé être son petit-ami. " — didn't you tell me you were okay with me going elsewhere ? especially since i didn't do anything with baby, except kiss him for a stupid contest." l'impression que le monde s'écroule autour de lui ne s'est jamais montrée aussi forte alors qu'il recule d'un pas, refuse de rester proche de ce spectacle horrible. et il se tourne vers ujinori, le regard perdu. " — WHY did you kiss him ???" mais sa question se perd sous la voix de babylone, bae se tournant vers lui pour l'observer avec incompréhension. il peinait à comprendre pourquoi baby semblait si agacé ou blessé, mais décidait pourtant de le soutenir. laissant le denki finir, il se tournait de nouveau vers les deux autres hommes, osant enfin soutenir leurs regards. " — for someone who accuses me of cheating on him, i wonder how many times you could have cheated on me tia ? especially considering the way you let yourself go in ujinori's arms... you've been sleeping together for a long time, maybe ?" question folle alors qu'il s'avance un peu plus. " — by the way, i don't doubt that you have good taste since you chose to kiss ujinori. but you should know that i know even better than you what he's worth since he's better than you. everyone is better than you here." pourtant, son cœur ne lui avait jamais fait autant mal que maintenant, venant lui rappeler sans cesse que c'était de lui qu'il était amoureux.

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Bien sûr que Baby s’était montré aux côtés de Bae, car Tianyi avait fait exprès de laisser la place vacante (pour que Bae ressente davantage le manque de sa présence). Si Tianyi l’avait voulu, Baby n’aurait jamais pu montrer son nez ce soir et ce serait Tianyi, souriant, dansant aux côtés de Bae, les yeux amoureux dirigés vers son partenaire alors qu’ils se seraient embrassés sous la tente. Mais ce n’était pas quelque chose que Tianyi voulait, le cœur battant uniquement lorsque les autres l’aimaient et le détestaient ((incapable, lui, de faire bouger son cœur de lui-même)). Battements dictés par les autres, marionnette dépendante de leurs mains, Tianyi se jugeait pourtant être celui-ci en contrôle de tout : et voilà pourquoi il était si énervé, parce que quelque chose lui avait échappé (encore). Il aurait pu sourire à la remarque de Baby, en rire, s’en moquer, mais la colère profonde qu’il ressentait l’en empêchait. Son regard n’était que sombre de fureur, de haine, envers celui qui avait osé jouer avec lui.

Et puis ce regard vira sur Bae, qui commençait à se rebeller. Il leva un sourcil, les rouages de son cerveau commençant à tourner (every person he likes ?). « Did I say that ? » dit-il, prenant un air confus. « Or are you just making up things convenient for you ? Yeah, must be so convenient for you to tell yourself that I’m okay with you cheating on me. » Il lâcha un soupir offensé, levant les yeux au ciel en mordant sa lèvre inférieure (comme s’il était vraiment blessé). « I never thought you could be that much evil, Bae, » prononça-t-il d’une voix brisée. Quel menteur.

Mais le centre de l’univers n’était plus Tianyi, quelque chose d’autre grimpant dans l’atmosphère, la rendant plus tendue que jamais. Les yeux de Tianyi glissèrent alors de Bae à Ujinori, celui-ci abordant un regard perdu. Tianyi suivit son regard, et tomba sur Baby. Ah, bien sûr que Baby brisait le cœur de quelqu’un d’autre, encore. Il n’était pas surpris de ses actes (les gens ne changeaient jamais). Querelle « d’amoureux » devant ses yeux, Tianyi réalisait alors que ce baiser avait déclenché une autre avalanche ; elle brisait non seulement la relation entre lui et Bae, mais aussi entre Baby et Ujinori. Et peut-être même Bae et Ujinori, qui semblaient avoir un passif ? Avec qui Bae n’avait-il pas de passif, en fait ? ((Avec qui Tianyi n’avait-il pas de passif, aussi ?))

D’un coup, la colère de Bae revint sur lui, et Tianyi esquissa un sourire. À son tour d’entrer dans la scène, de prononcer ses répliques et d’être applaudi ensuite par les spectateurs ; car ce qui se passait là n’était rien d’autre qu’un spectacle pour amuser certains regards (faire naître un sourire sur le visage de Tianyi). Bae s’avançait vers lui et Tianyi le laissa s’approcher, se tournant vers lui, soutenant son regard. Il poussa un soupir, comme si la situation était fatigante, n’était rien de terrible (comme une mère exténuée pousserait un soupir quand son enfant pleurait parce que son jouet était cassé). « I’ve told you so many times, Bae. How can anything happen between us if you don’t trust me ? You didn’t trust me, and that’s where it led us. You even believe that I’ve cheated on you, when I never did. You're the one who cheated on me first, it’s only fair that I give you a taste of your own medicine. So, how is it, Bae ? » Il avala la distance entre lui et Bae et vint attraper son menton de ses doigts pour le forcer à baisser son regard sur lui, ses pupilles noires s'ancrant dans les siennes. « How much does it hurt, to see me kissing someone else ? Does it even hurt ? Do you even love me, Bae ? Did you ? » Il resta immobile pendant quelques secondes avant de se reculer, lâchant un rire court (presque brisé). « Sadly, I think I’m the only one who has really loved you during our relationship. » Il reporta son regard sur Baby. « Glad to see you’re doing as fine as ever, Babylone. Breaking hearts, and stuff. Good job. You broke mine once again. You must be so glad, hm ? » Puis il se tourna vers Ujinori, penchant légèrement sa tête. « Hey, what do you want to do, now ? Continue fighting uselessly with these two or come with me ? » Il haussa des épaules en tournant le dos à Baby et Bae, faisant un pas en avant. Et il jeta un regard à Ujinori de nouveau, esquissant un sourire. « The choice’s yours, darling. »

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Les échanges étaient houleux, entre les deux amants, mais Ujinori n'y prêtait plus aucune attention. Pas quand son soleil se tenait si proche de lui. Quand ses rayons, habituellement brûlants d'amour, étaient glacés. Peut-être aurait-il dû s'incliner, face à sa superbe. S'excuser, pour aussi lâchement lui briser le cœur. Tout son être le réclamait, mais cela lui était interdit. Alors il s’emmurait de glace, le regardait froidement sans laisser paraître ses sincères sentiments. Les reproches étaient nombreux, trop nombreux, des deux côtés. Impossible de revenir en arrière. Et pour quoi faire ? - I may be someone, to you. But you are nothing, to me. I don't owe you anything. L'envie de disparaître, au même moment où il verbalisait ce mensonge. Un seul objectif, repousser le plus loin possible le Phénix. Que son amour devienne colère, puis haine. Qu'il n'ose plus jamais l'approcher, pour qu'enfin il puisse vivre décemment, bellement, sans lui. Un sacrifice de plus. Pas le dernier. Ujinori n'avait pas le droit d'être heureux. Surtout pas à ses côtés. Ses prunelles sombres se détachèrent un instant seulement de la silhouette enflammée de son aimé, juste pour répondre aux inepties de son ami d'enfance – Why not ? I didn't know, you were together. Cela n'avait pas, plus, d'importance.

Le cœur à feu et à sang. La certitude que plus jamais il ne le prendrait entre ses bras. Qu'il était condamné à être seul, et malheureux. Ce qu'il méritait, tout simplement. Ce qu'il pensait mériter, tout du moins. Le combat qui se livrait juste à côté était secondaire à ses yeux. Mais il s'en était mêlé, bêtement. N'avait d'autre choix que d'intervenir. Creuser le fossé entre eux. Ses doigts venaient enserrer toujours plus fort la taille de Tianyi. L'amenait à lui, sans gêne. Sans gêne apparente. - Let's leave. Sourire entendu, factice, offert à celui qu'il ferait soupirer le reste de la nuit.  Un ultime regard décocher pour les deux autres, si proche mais si loin tout à la fois. - This is irrelevant. They are irrelevant. Chaque syllabe lui brûlait la gorge. Aucun regret. Trop tard. Le petit prince était certain qu'il passerait un moment précieux, sur ou sous l'engeance venue de Chine. Mais à quel prix, au juste ? Ujinori ne voulait pas penser aux conséquences. Midori grondait, dans les tréfonds de son cœur. Réclamait un repas, son repas, peu importe quoi. Et si déjà le blanc fleurissait, discrètement, dans ses boucles brunes, il serait omniprésent, après avoir consumé le kaze. Après avoir abandonné sa seule chance d'en réchapper.