— no lie

La fatigue avait empoté Alma dans la cuisine, elle ne venait jamais de ce côté de la fête. N’existe ici que des bavardages sur des sujets randoms, dont elle n’a pas envie de connaître l’existence. L’être humain l’ennuie, elle apprécie à peine la compagnie de certaines personne, mais les inventeurs de demain qui retrace la vie de son commencement dans la cuisine, très peu pour elle. Son but n’était aucunement de s’immiscer dans la discussion, elle se sert un verre d’eau, laisse traîner une oreille peu attentive. Le prénom de Kouta apparaît soudain, les mots clés qui en suivent l’alerte. Livreuse de pizza naze, c’est un cracmol tu sais, t’imagine un peu, être dans le monde magique, mais ne pas être capable de lever un balais ? Et les rires qui en suivent la rendent de mauvaise humeur, elle aurait foncé dans le tas si la suite n’était pas à son avantage. Un piège, au milieu du salon, il sera le clou du spectacle. Pas tant que je serai en vie, avait-elle envie de dire, au lieu de ça, elle vide l’intégralité de son eau sur les concerner. Oops, but you can dry your self, with magic.

Elle court presque pour le retrouver, encore en route, à quelques pas de là. Comment lui dire ? Comment réagir ? Il le revoit au gala de st valentin, heureux d’être compté parmi les invités, comment lui dire que tous ça n’est qu’une plaisanterie. Son coeur s’arrête net quand il est dans le champ de vision, mais elle expire lentement, pour ne pas avoir l’air ridicule. Kouta. sa voix se lèvre, derrière eux, le brouhaha de la fête, musique et rire qui peut sembler être attirant, mais au fond, ce sont tous des cons. I dont feel good, can you stay with me, please? Soudain, le regret remplit son coeur. Les mots échangés sur leurs cellulaires respectifs, les regards qu’il évite dans ce taxis, la promesse qu’elle n’a jamais rompue, le silence qui s’en ai suivi. Depuis quand tu te soucis des coeurs que tu brises, Alma ? This is a shitty party, I swear, It’s not worth it. elle s’avance à sa hauteur, talons qui claquent contre le béton, corps qu’elle traîne jusqu’à lui, respectant toujours cette distance pour ne pas le brusquer. I want a limonade, do you want one ? comme si de rien était, comme si elle n’avait pas promis de le laisser tranquille.

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Kouta était tout content. Le genre de tout content d’un gosse qui préparait sa fête d’anniversaire en compagnie de ses parents, prenant le temps d’installer les chapeaux en forme de cône pour tous ses amis, le gros gâteau disposé au centre de la table, les chaises alignées en cercle, les ballons collant le plafond, d’autres dorés au mur avec son prénom d’écrit. Et puis sa mère lui dirait que tout était prêt et lui dirait d’attendre, alors Kouta serait parti s’asseoir sur le grand canapé, un sourire jusqu’aux oreilles, balançant ses jambes, en train d’attendre ses amis. Une minute. Dix minutes. Quinze minutes. Trente minutes. Une heure. Deux heures. Trois heures. Quatre heures. Les jambes ne bougeaient plus, le dos était affalé sur le canapé, les yeux regardant les ballons encore collés au plafond. Un sentiment de vide dans le cœur, d’immense déception qui s’imprégnait dans sa peau, le faisant doucement réaliser, comme un poison se propageant lentement dans le corps. Ah. Ils m’avaient posé un lapin. Ils m’avaient fait une blague.

Pour le moment, Kouta ne réalisait pas encore, n’avait pas encore attendu. Il s’était bien apprêté pour l’occasion, c’était sa première soirée après tout. C’était un étudiant qui était venu le voir et qui l’avait invité à sa soirée, parce qu’il avait l’air cool, il était jeune et livreur, il méritait bien de s’amuser avec eux. L’innocent en avait eu les yeux qui brillaient mais il avait voulu refuser, se disant que ce n’était pas là, sa place ; il se sentirait décalé par rapport aux autres, trop différent, et ça le mettrait mal à l’aise. Sauf que l’autre avait insisté, alors le voilà, la boule au ventre, stress d’euphorie, se regardant une dernière fois dans la vitre d’un magasin quelconque avant de sonner à la porte.

Ignorant ce qui se passait, il rentra à l’intérieur, un lapin entrant dans la demeure des loups. Heureusement pour lui, il y avait une louve solitaire pour le sauver, une louve pas comme les autres ; mais le lapin ne s’en rendait pas compte, il ne faisait pas la différence entre les différents loups. Alma était devenue l’une de ces personnes qu’il ne voulait pas voir. Ce fut son sourire qui s’affaissa alors quand il vit Alma, entendit son nom. Kouta. Il détestait cette voix. Il ressentait encore des choses alors qu’il sortait avec Eiso maintenant, qu’il s’était déjà déclaré à Alma et qu’elle lui avait dit non. Bien sûr. Une aussi jolie fille qu’Alma ne lui aurait jamais dit oui.

Tendu, renfermé, Kouta observait Alma du regard. Fidèle à elle-même ; si jolie. Si jolie, mais c’était elle qui lui avait brisé le cœur. « Okay, » dit-il, à contre cœur. Il n’avait pas envie de l’aider, il ne voulait pas rester avec elle (ça faisait mal mal mal, ça faisait trop mal). Il baissa la tête quand elle s’approcha de lui, ne souhaitant pas la regarder. « It may be a shitty party for you, but it’s only my first one, » marmonna-t-il. Lui, il n’avait pas de quoi comparer cette soirée avec les autres, il n’en avait pas l’expérience, pas la vie normale de tout le monde. Mais il disait ça parce qu’il ignorait la vérité, Kouta ; ignorait que c’était un piège, ici. « Okay, » acquiesça-t-il encore une fois alors qu’il n’avait pas soif, n’était même pas si fan des limonades, mais il n’arrivait pas à dire non (contrairement à Alma). Il la suivit dehors, la boule au ventre partie, le malaise venu la remplacer. Et puis, il se demanda. Pourquoi est-ce qu’il la suivait ? Pourquoi est-ce qu’il n’était juste pas allé rejoindre la foule ? Pourquoi est-ce qu’il restait avec la fille qui l’avait rejeté ? Il était tellement pitoyable. Alors il s’arrêta et releva la tête, une expression blessée sur le visage. « Why are you here ? » Here, of all places ? Here, of all the places that you could’ve gone to ? Après tout, Kouta lui, n’était attendu qu’ici, pauvre cracmol isolé, mais Alma elle, elle devait avoir mille soirées à aller, jolie sorcière populaire.

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Alma ne pouvait pas expliquer la raison qui la pousse à agir ainsi. Créature naît de l’égoïsme et de l’égocentrisme de Yujin, elle n’avait pas d’autres fonctions que de détruire, et en tirer profit. Pourtant, le coeur est fondue à la vu du jeune homme apprêté, prêt à rejoindre la fête, sans savoir que tout ça n’était qu’une plaisanterie. Elle est meurtrie, en colère, et aimerait pouvoir leur arracher les yeux pour avoir ne serai-ce qu’imaginer faire du mal au garçon. Les autres, mais pas lui avait-elle envie de dire, tous, mais pas lui. Pourquoi ? Elle ne saurait l’expliquer, elle le ressentaient tout simplement.

Ses pas sont lourds pour arriver jusqu’à sa hauteur, elle peut sentir ses yeux qui la dévisagent, et ses soupirs qui surpassent la musique. La Alma habituel n’aurait pas supporter ça, elle aurait fait demi tour après avoir levé son doigt d’honneur en direction du concerner, ici, elle ferme les yeux sur les soupirs, le dépasse pour qu’il suive sa cadence. Et comme elle l’espérait : il le fait, il la suit, sans montrer de résistance. Du moins, c’est ce qu’elle pense, sa voix finie par se redresser, et elle est la première étonnée. Air surpris, joue rosé, et yeux écarquiller face aux mots presque trop brute prononcer par le daichi. Mh ? elle n’est pas sûre qu’il s’agit bien de Kouta, l’homme de ménage, le garçon au multiple visage. Alma prend un moment avant de se ressaisir, lisse d’un geste sa robe bleu émeraude, et remet en place une mèche qu’elle trouve soudainement désordonnée. Depuis quand le garçon à tout faire avait-il le pouvoir de la déstabiliser ? Your first one ? It’s not the best, if you want I can .. I can bring you to a better party. elle se sent étrangement peste, comme si cette fête ne méritait pas son attention, alors elle corrige. Trust me, the alcool isn’t that good and the dj suck. pour d’autre raisons aussi, qu’elle se garde bien de dire.

Et si elle pensait que ça s’arrêterait là, elle est bien loin de ses surprises. Alma n’aimait pas devoir s’expliquer, donner des raisons aux choses qu’elle fait, à son comportement bornée, têtue, égocentrique. Elle n’est pas Yujin, elle n’a de comptes à rendre à personne, et cette sensation l’avait porté depuis tellement d’année, que la retrouver était beaucoup trop étrange. Pied au mur, une autre mine ahurie décore son visage, elle s’arrête aussi, efface le peu d’espace entre eux deux pour s’approcher de lui, sans le brusque, juste, l’entendre de plus près. Why not? on ne la brise pas pour autant, la confiance dans sa voix reste stable, et elle l’accompagne d’un petit gloussement. I’m a pretty girl, I can be where ever I want to be. Every party is my party, and everybody is looking for me! elle fait un grand geste, comme si le monde entier était entrain de l’admirer. il n’y a que lui, ici, et elle, et la pénombre de la nuit qui les avaient englouties, et la lumière du 7/11 qui clignote sur la peine de Kouta, et la laideur du coeur d’Alma. So if I tell you it’s a shitty party, then believe me. elle se veut plus calme, tremble presque.

You don’t believe me ? Aren’t you ? When I told you I’m sorry, you don’t wanna believe. When I told you I care about you, about your feeling, and all the stuff I says the other night… I mean it. et tout ce que je t’ai dit avant aussi, sur toi, ton humanité, tes peurs, ta tendresse, tout ce que j’ai pu te dire, je le pensais. parce que tu es l’être le plus doux que j’ai pu rencontrer. I’m sorry for breaking your heart, I really I’m. I don’t wanna loose you, even if I’m not your lover or your friend, I just like being around with you. elle marque une pause, sert un peu plus la veste qu’elle avait posée sur ses épaules. Accepte my apologies, please.

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Si Kouta n’était pas aussi timide, aussi soucieux de ne pas être blessant, alors il aurait ri. Il aurait éclaté de rire, désabusé, lançant un regard à Alma, l’air de dire « t’es sérieuse, là ? ». Car après tout, pourquoi est-ce qu’il irait à une autre soirée avec Alma, la fille de ses rêves, la même fille qui l’avait rejeté ? Ce serait une scène ridicule et Kouta se sentait d’autant plus pathétique qu’elle lui disait ça comme ça, comme s’ils étaient encore des amis (enfin, avaient-ils déjà été des amis ? Qu’est-ce qu’ils avaient été ? Non, qu’est-ce qu’ils étaient ?). Il avait l’impression qu’elle se fichait de lui et c’était un sentiment désagréable qui grossissait dans son ventre, mais il décidait d’en faire abstraction, de ne rien dire. Oui, voilà le Kouta habituel : celui qui se taisait et laissait faire les autres, car il n’avait aucun pouvoir, lui, sur sa propre vie.

Mais il était à bout, alors il reprit la parole. Pourquoi Alma était là ? Là, de tous les lieux où elle pourrait être ? Il aurait voulu ne jamais la voir, aujourd’hui. Ne plus jamais la revoir, en fait. L’oublier, et oublier la douleur qui allait avec. Ce serait si simple, s’il pouvait oublier toutes les personnes qui lui avaient fait du mal. Il n’aurait plus de famille, mais ce n’était pas comme si ça changeait de sa situation actuelle. Instinctivement, il recula quand Alma s’avança, mal à l’aise avec la proximité physique, encore moins quand il s’agissait d’Alma (qu’il aimait, à sens unique). Et il se sentait presque en colère de l’entendre glousser, de prononcer d’une voix si confiante qu’elle était attendue partout, à chaque soirée – le contraire de Kouta. En même temps, elle avait tous les droits de dire ça, c’était vrai, elle était très jolie, avait toutes les raisons d’être populaire, et c’était bien pour ça que Kouta était tombé amoureux d’elle : parce que c’était elle, qui brillait le plus dans son monde terne. Malgré tout, il lui en voulait, lui en voulait de se montrer comme ça avec lui ; comme si des excuses allaient changer quoi que ce soit à ce qu’il ressentait pour elle. Il ne pouvait pas passer du temps avec elle comme avant, il ne pouvait pas lui imposer ses sentiments, ce ne serait pas juste pour elle. Le temps qu’il ne soit plus amoureux, il devait mettre une distance entre eux. « I can’t do that. » Il déglutit, essayant de puiser le courage de lui répondre autre chose, de ne pas se laisser faire. Allez, Kouta. Pour une fois dans ta vie, bats-toi. C’est pour le bien d’Alma, donc tu peux le faire, non ? Il serra ses poings. « If I keep seeing you, I’ll fall even harder for you. I can’t do that to you. I don’t want that to happen. » Et puis, il réalisa quelque chose qui lui coupa le souffle. « Do you ? Do you want me to fall harder for you so you feel even more desired by someone ? » Après tout, elle l’avait dit elle-même : elle n’était pas son amoureuse ni son amie. Qu’est-ce qu’elle voulait de lui, alors ? Juste son attention ? Son amour ? La pensée fit tourner sa tête, un peu nauséeux. « I’m sorry, but let’s not see each other for a while. It’s for your own good. You’ll only feel uncomfortable with me if I keep loving you. » Lui aussi aimait passer du temps avec Alma, mais s’ils aimaient tous les deux ce temps passé ensemble de manières différentes, ce n’était pas possible de continuer comme ça. Kouta allait continuer d'aimer Alma, et il ne voulait pas subir ça.

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Ce n’est pas alma qui est blesser, mais bien Yujin. l’enfant abandonné et laisser pour compte, avait l’impression de se faire encore rejeter. alma n’en avait que faire d’un garçon sans magie, ni argent, n’est intéressant pour elle que ce qui peut sortir du porte feuille. yujin lui n’avait jamais été aimer d’un amour aussi pur et se demande si pour une fois, alma ne devrait pas se laisser amadouer. c’est une bataille qui fait rage dans le cœur et l’esprit de l’enfant, ça n’était jamais arrivé avant, appelons le désormais : la loi de Kouta.

I don’t, I swear I don’t ! I don’t wanna hurting you, I don’t wanna see you cry, or being sad because of me.. I’m…. qui parle ? Yujin ? Alma ? Quel idée débile d’être venu le secourir, elle aurait du laisser passer la soirée et interrompre le jeu avant sa fin. il aurait eu sa soirée, sa première vraie soirée, et elle aurait agi dans l’ombre, et serai rentrée avant le lever du jour. idiote. porter par le sentiment de culpabilité qui lui ronge les os, elle n’avait pas d’autres choix que de s’interposer entre lui et la soirée, sauveuse en carton. Wait… No.. I don’t want it either, I dont want us become stranger. pas nous, s’il te plaît, pas nous. Elle avance et il recule, et le coeur d’Alma se brise en un instant. C’est exactement ce qu’elle ne voulait pas, elle avait qu’ils soient eux, encore. C’est égoïste, d’un égoïsme pure et dure, mais elle ne pouvait pas lutter contre.

Elle avait envie qu’ils se retrouvent encore dans un café, qu’ils se parlent de banalité. Qu’elle lui fasse un compliment sur sa chemise, et que ça le fasse rougir. Elle avait envie de lui dire que sa chemise lui va à ravir, que le vert est une belle couleur sur lui, ça fait ressortir le rose de ses joues et le noir de ses cheveux. Que les vestons sont un fashion faux pas, mais pour un amateur ça peut passer, que la vie est belle à ses côtés, qu’ils peuvent encore profiter d’un moment au soleil avant qu’il ne soit chasser par la pluie. Elle avait envie de lui faire comprendre qu’elle n’a pas besoin d’être amoureuse de lui pour l’apprécier en retour. Sa gentillesse avait béni son âme comme personne d’autre l’avait fait avant lui, lui qui n'a rien, lui avait offert le monde sur un plateau d’argent. Et si en temps normal ça ne dérangeait pas Alma, aujourd’hui, son coeur est reconnaissant. Ou est-ce Yujin ? Les yeux qui voient à travers le masque ? Il l’aimera toujours, Kouta, il l’avait fait comprendre : fille ou garçon, humain ou mutant, sorcier ou monstre ? Est-ce que c’est la première fois qu’il a avait l’impression qu’on pouvait lire à travers les traits de la jolie jeune fille ?

Don’t leave me please. elle quémande presque, stoïque, sous la lumière du lampadaire. La nuit printanière avait laissé placer à un hiver glacial et le corps d’Alma tremblé. La peur de se retrouver seul, ou juste qu’il s’en aille pour toujours. Or promise to comeback… car elle n’avait plus d’autre moyen de négocier, que de tout miser sur une promesse en l’air. Si yujin est convaincue que les promesses n’ont aucune valeur, alma, elle avait envie d’y croire. du moins, elle avait envie de croire en lui. I’m sorry for this… situation. I swear if I can erase my self from your memory, i’ll. but I’m not strong enough for doing that, and… in a selfish way I don’t want you to forget about me. elle s’avance, quite à ce qu’il recule et tend sa main. But if you says you’ll come back when your heart doesn’t hurt anymore, so… I’ll wait for you. Elle lui tend son petit doigt, pour qu’il la scelle à la sienne. Promesse qu’il n’aura pas le droit de briser, sauf si il veut qu’elle lui coupe le petit doigt.

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Elle ne voulait pas le blesser, elle ne voulait pas le voir pleurer, être triste à cause d’elle ; alors si elle ne l’aimait pas, elle devait le laisser tranquille ! Elle l’avait déjà blessé en ne l’aimant pas en retour, mais ça, Kouta pouvait gérer, ce n’était pas grave, il était habitué à ne pas toujours être aimé en retour : ça arrivait souvent, même. Maman, Papa, ils avaient tous les deux cessé de l’aimer à un moment donné (peut-être même ne l’avaient-ils jamais réellement aimé, aussi). Alors l’absence d’amour, Kouta savait comment faire, il s’éloignait, restait un temps avec lui-même, et ça allait, l’absence d’amour le contaminait à son tour et il ne ressentait plus rien (du moins, il s’en persuadait). Il était persuadé que c’était ce qu’il fallait faire avec Alma aussi, la faire disparaître de sa vie pour qu’elle ne le blesse plus — revenir à ce stade d’étrangers dont Alma ne voulait pas.

Mais c’était dur, quand la fille qu’on aimait nous suppliait de ne pas partir. Kouta avait ses poings fermement serrés, le regard rivé au sol, incapable de regarder Alma dans les yeux. Il pourrait bien promettre de revenir, mais ça faisait bien longtemps que Kouta ne croyait plus dans les promesses, et il ne voulait pas donner une fausse promesse à Alma, elle méritait mieux. Lui savait à quel point ça faisait mal, les fausses promesses (l’an prochain on retournera en Chine tous les trois, on ne se séparera jamais, quand tu seras grand tu seras un grand sorcier, Maman et Papa t’aimeront toujours—) alors non, il ne s’abaisserait pas à faire subir ça à Alma. En fait, il ne voulait rien faire subir à Alma : il voulait juste qu’elle soit heureuse, et pour ça, il fallait que ce soit sans lui.

Alma s’avança de nouveau et Kouta manqua de lâcher un rire sarcastique. Ne pas vouloir qu’il l’oublie ? Il ne l’oubliera pas, bien sûr. Comment oublier un premier amour ? Le petit doigt levé comme s’ils étaient des petits enfants, Kouta contempla le doigt d’Alma, la culpabilité de lui mentir le prenant aux tripes. Il ne pouvait pas lui faire ça. Elle ne devait pas l’attendre, elle avait tellement mieux à faire… Il ne savait même pas si son cœur arrêtera vraiment d’avoir mal, un jour ; si un jour, il arrêtera vraiment d’aimer Alma (peut-être devra-t-il éviter Alma jusqu’à la fin de sa vie, mais ce n’était pas grave, il l’avait fait pour Maman, il pouvait le faire pour Alma, aussi). Mais en même temps, peut-être que son cœur arrêtera vraiment d’avoir mal, un jour. S’il faisait de son mieux pour arrêter de l’aimer et tomber amoureux de quelqu’un d’autre, ça marcherait, non ? Ça devrait marcher. Il était en train de faire ça avec Eiso, ça devrait marcher (ça ne marchait pas, ça ne marcherait pas, mais Kouta se noya dans sa propre fausse promesse à lui-même ; ah, c’était tellement plus facile, les mensonges, hein ?).

Alors Kouta se persuada, se persuada une nouvelle fois qu’il faisait la bonne chose à faire (comme lorsqu’il avait accepté d’être le complice de son beau-père) et leva la main, scellant son petit doigt à celui d’Alma. « I’ll come back. » Menteur. « When I get better... no, stronger, I’ll come back to you. » Il releva son regard sur elle et en perdit le souffle, encore une fois (ah, elle était si belle). Il lâcha sa main et se recula, baissant son regard. « So please leave me alone, for now. » Pour combien de temps ? Quelle était la durée de son « pour le moment » ? Kouta n’en savait rien, et il n’avait pas envie d’y penser. Pour l’instant, il voulait juste être seul, ne plus devoir penser à Alma ; essayer de l’oublier, même si c’était impossible.

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Promesse scellée dans un geste chaste, sans savoir pourquoi, le coeur d’alma perdit un éclat. elle savait pertinemment que c’était faux, promesse en l’air qu’il murmurait pour la rassurer. et encore une fois, elle l’exceptait. parce qu’elle n’avait pas d’autre choix que de le faire, aussi parce qu’elle ne pouvait se résigner à lui couper le petit doigt. elle expire lentement, comme pour faire durer le moment, s’éloigne dans le même geste, un peu lent, un peu lourd. son coeur l’était tout autant, et si les larmes faisaient partie de son langage, alors ils seraient sûrement entrain de chavirer sur ses joues. au lieu de ça, elle lui adresse un fin sourire, et remet correctement ses cheveux. son apparence est tout ce qu’elle pouvait maîtriser à présent, en y repensant yujin se demande encore : ou avait-il puisé une source de paix aussi immense ? en temps normale, ses cheveux auraient changé en mille couleurs, et ses bras seraient difformes. ici, le calme est si grand que le vacarme de la fête en fond retentit encore.

Sure. finit-elle par murmurer. I’ll.. Leave you. les mots sont arrachés avec ardeur entre ses lippes, quel souffrance de devoir le dire, quel échec d’en être arrivé là. Les hommes ne te font pas souffrir gamine, jamais, alors pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ?

Stupide yujin et son sentiment de culpabilité.
Stupide Alma et sa tendresse inexpliquée.
Stupide Kouta et ses yeux si grand, qu’on s’y fond.
Stupide, stupide, stupide.

But you leave with me. il était bien évidemment hors de question qu’il se rende tout de même à la soirée, surtout si elle n’était pas là pour surveiller les agissements des garçons qui l’ont pris pour cible. Sans lui demander son avis, elle s’approche rapidement et se saisi de son épaule, actionne ensuite son portoloin pour le ramener à Mahou, soit : l’autre côté de la ville. Même si il essayait de rejoindre la fête en magibus, il en aurait pour une bonne heure, ce qui signerait la fin de la soirée, ou du moins, le départ des populaires pour ne laisser que le propriétaire des lieux. Trust me, they are not your friend. And you won’t be to be there… That was the only solution. et quitte à passer pour la méchante, alors le rôle sera pleinement endosser.

Un dernier geste de tendresse lui échappe, baiser déposer sur le haut de sa tempe, et geste lent du haut de son crâne à son épaule. Alma ne lui laisse pas le temps de répondre, et actionne une seconde fois le portoloin. Elle aurait aimé abandonner sa peine et sa tristesse à ses côtés, mais trop tard, elle l’avait emporté avec elle. Ce soir là, yujin n’a pas pu dormir, sa tête remplie des larmes de ce garçon qui le haïrait pour le restant de ses jours.

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