wounds of the soul. ( N a b i )

Une simple protestation silencieuse, comme un cri du cœur, de l’âme blessé. On ne devrait pas faire ça à son enfant, lui faire vivre un tel cauchemar. Dans ses plus grandes peur il ne réapparait pas il reste à jamais prisonnier de cette transparence qu’on lui impose. Le problème c’est qu’il doit même en sourire mais il est fatigué Garam et n’a surement plus envie de faire semblant que sa vie lui convient alors que ce n’est pas le cas. Ses pensés intrusives l’empêche d’avancer et sa crainte de se perdre finit par être de plus en plus présente.

Laisse moi partir,
Libère moi je t’en supplie
Je ne veux plus de ça,
Tu n’es qu’une illusion de mon esprit.

Des pensés, des souvenirs et une douleur fulgurante qui transperce son âme fragile de gamin orphelin. Cet homme connait ses faiblesses sans parvenir à apaiser ses craintes. « That's enough, dad tell them to stop now » murmure Garam cherchant à se libérer de cette emprise. Il ne veut plus subir tout ça, la pression est trop grande qu’il en perd jusqu’à sa propre conscience. «  STOOOP » Ce n’est plus une plainte silencieuse mais le hurlement d’un gamin apeuré. «  On va faire une pause »  ils ont besoin de lui il y’a donc une certaine souplesse à abréger ses souffrances le temps de quelques instants. Garam en profite pour sorti de la salle ébranlé, paniqué l’esprit ailleurs. Il déambule dans les couloirs cherchant un endroit ou il pourrait se réfugier.

Laissez moi partir.  
Libèrerez moi je vous en supplie
Je ne veux plus de ça
Tu n’es qu’une illusion de mon esprit
Maman, reviens.

Il aurait du l’écouter, elle savait mieux que personne penser ses plaies et soigner ses blessures mais elle n’est plus là et il ne peut que s’en vouloir pour ça. Il va vite Garam, il ne fait pas attention à ce qu’il fait ni même qui il croise. Il bouscule, il avance sans se retourner il finit dans ce lieu ou il se sent le plus proche de celle qui était sa maison, sans regarder mais finit par foncer dans quelqu’un de bien plus résistant. « get out of my way » Dit-il sans même faire l’effort de s’excuser alors qu’il est pourtant fautif. « Didn't you understand? Get the fuck out of here » Un coup d’épaule mais le regard se lève vers celui qui l’avait écouté une fois. Les iris s’accrochent à ce regard plus ou moins rassurant.

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Les ailes battent, là dans les cieux, il est libre, loin des attaches et des regards, il ne rêve pas de foule, s’imagine plutôt voler jusqu’à ce que ses muscles en soient endoloris. De retour depuis peu, celui que l’on surnomme le boucher paraît pourtant apaisé là-haut, il suffit de remarquer les traits affaissés de son visage de corbeau, habituellement bien tirés de sévérité. Aujourd’hui, c’est à l’hôpital qu’il se dirige. Pas pour travailler comme avant, juste pour récupérer ses affaires. Ces lieux ne seront plus son refuge, désormais c’est un transit, une sorte de page qui se tourne. Dorénavant, c’est chez les aurors qu’il dissèque les cadavres, choix périlleux, méfiance nécessaire pour éviter les conséquences fatales, toutefois c’est l’adrénaline qui l’a incité à accepter leur offre. Le chaos. Celui de se dire qu’à tout moment, on peut l’attraper. Malsain, toxique, de toute manière, il n’a jamais été de ceux qui respirent la légèreté.

Le sol en approche, il fait un piqué et les os se réarrangent dans un bruit discret. Revenu parmi les humains, il aborde aussitôt sa mine terne, s’engouffre alors dans le bâtiment. Des pas feutrés, il n’a pas envie de croiser des stagiaires ou des collègues, après tout il est simplement venu reprendre des dossiers et du matériel. De couloir en couloir, il retrouve la froideur autrefois familière des alentours et à peine a-t-il le temps d’entamer quelques mètres de plus qu’un hurlement se fait entendre au loin. Et il s’arrête, Nabi, intrigué, les sourcils haussés. Il demeure immobile, un peu par curiosité maladive, à tendre l’oreille. Stop. Une plainte hurlée, une demande scandée, apeurée et désespérée, s’il avait un cœur, il se serait fendu en deux. Il se remet en route, lentement, puis soudain, il entend un pas de course frénétique.

Dans l’espoir de bifurquer à droite, c’est une silhouette qui s’écrase contre lui, lourdement, et lorsqu’il recule, il émet un faible grognement agacé. Les iris remontent, il observe immédiatement le coupable, comprend silencieusement que c’est sûrement le gamin aux octaves démonstratives. Il est agressif, l’être farouche, à le regarder de la sorte, comme si Nabi avait commis l’acte le plus odieux. Ce dernier hausse un sourcil, le scrute, de haut en bas, tandis que des paroles teintées de sauvagerie lui parviennent. Un coup d’épaule et c’est ce qui le sort de son silence contemplatif, le regard inquisiteur. « You seem quite agitated, is everything okay ? » Bien sûr que rien ne va, mais il enchaîne aussitôt, un peu pour montrer qu’il a compris. « I don’t think anyone who was with you will come looking for you around here. » Aucune hostilité, pas même de sarcasme, il paraît impassible, presque pour chercher à le rassurer. Pourtant ce n’est pas son genre de s’arrêter face aux âmes en peine, non, lui il s’arrête par curiosité, parce que c’est ce qu’il est Nabi, un boucher aux mille questions.

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Perte de contrôle, les émotions en vrac il déteste se sentir comme ça Garam il n’est pas homme à montrer ses faiblesses mais il ce peut que parfois il craque. Personne n’est parfait et c’est dans la détresse de ses émotions qu’il se sent comme vivant à nouveau. Une forte maitrise de soit n’empêche en rien de ressentir la douleur de la perte d’un être proche. Chaque soir il pense à elle, les regrets sont présent mais le temps s’en est allé et seul les souvenirs perdurent. Il aurait aimé lui dire que ce n’était pas sa faute à elle, qu’elle a tout fait pour le protéger mais de ses erreurs il en tire la sombre leçon que rien n’arrive au hasard. Celle qui lui a offert la vie se retrouve privé de la sienne drôle ironie du sort non ? Mais dans son cœur il espère qu’elle trouve le repos bien mérité. Puisqu’il n’a pas su la protéger de sa noirceur disons que l’échec fait parti de la vie et que la vie est un jeu. Echec et mat Il y a des jours plus difficiles que d’autre et aujourd’hui en fait parti mais il n’apprécie pas se retrouver face à quelqu’un qui pourrait le juger. Chaque personne qu’il ne connait pas inspire chez lui de la méfiance et du danger. « What the hell do you care ? » Une agressivité peut être non mérité pour celui qui ne cherche qu’a comprendre pourquoi Garam est dans un tel état mais il n’est point l’heure pour parler pluie et beau temps. Pourquoi s’intéresse-t-il à lui ils ne se connaissent pas et pourtant.. « Are you with them? You work for them ? » . Le regard est méfiant il cherche à détailler, comprendre ce qu’il lui veut mais pourtant l’homme n’a pas l’air d’un parfait inconnu pour autant. « We've met somewhere before » Ce n’est pas vraiment une question mais bien plus une affirmation, il a cet impression de déjà vu qui lui colle à la peau. Il marque une pause le temps de passer sa main sur son visage calmant ainsi ses nerfs et la pression. « don't tell anyone about that » ce manque de contrôle pourrait lui être vraiment préjudiciable si ça venait à ce savoir.  

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Il est un de ces enfants à l’âme lacérée, il suffit de le regarder, ce gamin agressif, prêt à plonger ses crocs, juste pour qu’il le laisse tranquille. Pourtant, il ne bouge pas Nabi, analyse cet être farouche, presque félin dans sa manière d’être, il le compare à un chat sauvage, qui feule et recule lorsque l’on tend la main, il n’aura eu besoin que d’un coup d’œil pour le comprendre. Néanmoins, il n’est pas devin le corbeau, ce n’est pas son genre de compatir et d’être sur la même longueur d’ondes avec quelqu’un, mais il sait ce que ça fait d’être dans son monde, d’être différent. Peut-être est-ce pour ça qu’il n’attaque pas en retour, peu désireux d’entrer dans un terrain hostile avec lui, sûrement que c’est l’occasion pour lui de tenter de l’apaiser, au moins un peu, à l’aide de mots d’abord ; pour ne pas brusquer. Il réalise que là-bas, il devait souffrir. Il est l’un des leurs, ces sorciers aux dons particuliers. Il comprend ce qu’il se trame, expériences et souffrances doivent être son quotidien. Il l’écoute, première question presque vociférée, suivie d’une autre, plus précise. Il secoue légèrement la tête, continue de le regarder. « No, I’m not with them, I don’t even know them. » Il ne répond pas tout de suite à toutes les interrogations, avant que ce soit un constat qui le surprend. Ils se sont déjà rencontrés.
Probablement que Nabi avait oublié, sûrement que c’est de l’arrogance, à ne pas se rappeler des personnes qui l’auront réellement marquée, mais étrangement, il se remémore de lui. Il y a longtemps, dans la morgue, quand il travaillait encore là. Entre deux cadavres à disséquer, il n’avait pas entendu les cris et les pas cette fois, il l’avait simplement trouvé dans le coin, à se cacher là. Tout lui revient, il paraît comprendre, cligne alors quelques fois des yeux comme pour assimiler le souvenir bien trop précis. « I won’t tell. It’s our secret, » qu’il ajoute d’un petit sourire (et surtout rare), il semble s’être calmé, l’enfant agressif. « Last time we met, you were hiding in the morgue. Now that I remember, you had the same anger. » Il se tait un instant, penche un peu la tête, toujours à le scruter de son regard inquisiteur et curieux – ce besoin de tout savoir est maladif, il s’en rend bien compte. « But at the same time… it felt like you wanted help. You know, like a cat that’s been used to violence and when someone offers a hand, a real one, they refuse it with rage. » Il montre la morgue d’un bref geste de menton, endroit où il s’apprêtait à entrer pour récupérer des affaires à lui. « I came to pick some stuff there, you can hide while I do it, if it’s okay with you. » Une proposition innocente, loin d’être un piège, pour une fois, il ne met pas de masque, pas de ceux qu’il utilise comme avec d’autres, probablement parce qu’il aimerait comprendre.

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