l'enfer c est les autres - ( m u m e i )

Le projecteur s’éteint lorsqu’il quitte la scène, seul survivant de l’apocalypse de cette soirée il n’a pas pu se résigner comme les autres à abandonner la répétition. En boucle les mêmes paroles résonnent dans son crâne  it's your fault, everything is always your fault. Il c’était promis de faire un effort mais il n’arrive à rien. Terrible page blanche, la mélodie sonne faux à ses oreilles. Si il en venait à perdre la musique que lui resterait-il alors ? Le cœur loupe un battement fragile lorsqu’il repense à la colère qu’il a laissé éclater contre eux mais surtout contre lui. Qu’il est difficile d’assister au déclin d’un talent brut. La guitare et rangée dans son étuis avec elle l’espoir de retrouver une passion un peu trop oubliée. Le silence fait peur dans un endroit ou les rires et la joie fusait fut un temps. Le cœur meurtrit, l’esprit ailleurs il quitte son studio afin de rendre la ou il pourra tout oublier l’espace de quelques instants.

In the roar of the engine
the heat of the heated seats
i will forget the chaos and my demons
my eyes will close
thanks to you.

La porte s’ouvre et la douceur du cuire apaise  ses peines et l’enveloppe dans un sentiment artificiel de sécurité. Il n’attache pas sa ceinture préférant s’affaler sur le siège pour se mettre à son aise. Nul besoin de situation non plus, elle est payée pour venir le chercher il n’a pas à la remercier pour cela. C’est plutôt elle qui devrait le remercier pour les galions facilement gagnés contre quelques heures de routes. « turn off the radio I hate this music » cela ne fait que lui rappeler l’impossibilité pour lui de produire un son potable ces derniers temps. La tête appuyé contre la fenêtre à l’abris des regards et du tumulte de sa vie il s’autorise à souffler un peu « I don't want to sleep so get in your fucking car and drive. I don't care where we go, just drive » Le ton autoritaire qu’elle conduise c’est tout ce qu’il lui demande, il ne mérite pas la paix ni la récompense du repos.

drive me to hell
drive me to heaven
drive me to my dreams
become my nightmare

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le château de cartes se construit devant ses yeux mais s'écroule au moindre coup de vent. c'est que l'as de pique est encore trop faible pour tenir de ses propres épaules. mais elle persiste mumei, à recommencer encore et encore jusqu'à ce que l'heure sonne et fait apparaître devant les yeux de tous l'engin noir. d'ombre en lumière ; attendre dans un coin de rue, que les folles déchainées ne quittent le bâtiment. attendre que le calme ne regagne la nuit. attendre qu'il se pointe en retard, comme toujours. appuyée contre le capot, elle le détaille et le voit s'engouffrer dans la voiture sans lui adressée le moindre regard. ça commence bien ; à devoir subir encore une fois l'humeur exécrable de l'humain. mumei souffle et enterre la colère naissante. « — did someone broke your guitar handsome ? elle dissimule dans ses mots une pointe d'ironie. ô que ses lèvres mourraient d'envie d'en dire plus. d'un coup de main, elle éteint la musique qui avait l'air de fracasser les esprits de garam. les onyx se perdent un instant dans le rétroviseur pour voir la belle moue colérique se dessiner finement. desactionnant le frein à main et faisant tourner le moteur, l'engin prend de la hauteur. sa main droite s'enserre contre le volant alors que sa main gauche repose contre la vitre. sans savoir où aller, jusqu'où aller, mumei fait voler la voiture dans l'obscurité de la nuit. se perdre dans les méandres des pensées de celui qui occupait la banquette arrière. « — why are you not seeking for peace tonight ? en demander de trop pour occuper le silence qui s'était installé tout en sachant qu'elle allait certainement se prendre une réflexion de sa part. mais elle le sait pertinemment, le château ne se construit pas seule ; pas encore.

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Qu’il est fort peu agréable que de se retrouver dans le même véhicule que Garam et ses pensées tumultueuses. Aucun effort n’est fait pour paraitre agréable mais pourquoi s’imposer de jouer la comédie lorsqu’il le fait déjà quasiment constamment. La conductrice semble déjà passablement lassée du comportement du jeune musicien mais il ne s'en soucie guère après tout l’important sont les galions qu’elle reçoit à chaque fin de course. « no one touches my guitar, but you touched my heart by calling me like that. » Premier sourire de la soirée qui se veut charmeur face à la réplique de sa belle morphée qui obéit et éteint la musique. Le silence est lourd, pesant et inconfortable (( pas comme les sièges en cuir chauffant )) mais il lui permet de mettre ses idées au clair pendant quelques secondes : c’est la merde.  Prisonnier d’un engrenage, il n’arrive pas à se sortir de cette situation chaotique qu’est devenu sa vie et les paroles de Lila résonnent encore en lui comme pour lui rappeler qu’il est le seul fautif dans cette histoire. Depuis quand a-t-il oublier la musique ? Il ne saurait pas répondre à cette question qui le hante. Les autres ne le comprenne pas mais qu’importe il sait ce qu’il doit faire et les sacrifices pour y parvenir. « I didn't see you as naive to believe that peace really exists. We pretend as always » Ce qui pourrait être pris comme une attaque est surtout une question qu’il se pose, est-elle vraiment le genre de personne à croire qu’un esprit torturé peut apaisé ses meaux grâce à quelques heures de sommeilles. « I didn't see you as naive to believe that peace really exists. but I know a very pleasant way to approach what seems to be peace» Il suffirait d’un rapide coup d’œil dans le rétroviseur pour voir le sourire amusé de Garam après avoir dit une telle réplique prouvant ainsi que son humeur s’améliore un peu mais surtout cherchant à changer de sujet. Cherchant une position plus confortable il se redresse un peu afin d’avoir également une meilleure vu sur le paysage défilant. « What do you do when you need to find peace? Do you ride with strangers ? » Est-ce que dans la chaleur de sa voiture elle s’autorise à rêver de quelque chose de mieux ? Peut-être fait-elle ça par nécessité ou par plaisir il n’en sait rien dans le fond c’est un peu comme lui. La nécessité et le plaisir s’entremêlent souvent.

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« — i'm always aiming for your heart. la disquette qu'elle sort et ressort sans retenue. un mensonge qui se cache comme être une évidence. murmurer les mots doux aux anges, susurrer les mots interdits aux démons, elle en joue tant de sa personnalité mumei. et si elle lui arrache un sourire alors c'est que c'est partie gagnée ; pour elle. mais dans ses dernières paroles, c'est à elle qu'il lui vole un sourire. la naïveté, cette qualité immaculée qu'elle n'avait plus effleurée du bout de ses doigts depuis bien longtemps. elle qui a su tomber à pied ferme dans une naïveté maladive en est bien vaccinée. « — it does exist in dreams. parce que la poupée est douée, elle sait jouer de ce subconscient pour offrir ce sentiment de paix. quelques secondes, quelques minutes et c'était parfois assez pour que l'un vive ou revive ce qu'il lui est de plus cher. rien n'est impossible dans les rêves. « — well sometimes i can ride strangers. le sous-entendu est bien trop lourd pour qu'il ne sache pas de quoi elle voulait parler. ou bien était-il trop naïf comme le disait-il. la risette qui s'élève à ses dires alors que son regard jette un coup d'oeil dans le rétroviseur pour voir sa réaction. amusée, elle appuie sur un bouton qui enclenche la navigation automatique. « — weren't you waiting for that kind of peace today ? elle se retourne et fait sa place dans l'arrière de son engin. jouer du chaos, de la tempête de ses dons comme il jouerait de sa guitare pour charmer les coeurs des ces âmes solitaires. « — i don't need peace but i can offer people some kind of peace. sans aucun double-sens cette fois. pour avoir droit à la paix, il faut le mériter et les travaux de l'enfant étaient encore loin du mérite. rentrer tous les soirs sans avoir une information de plus des médicomages ou de ce qui la lie à ce contrat ; il n'y avait pas de paix à lui offrir. se donner à morphée le temps de quelques caresses, goûter à une richesse factice, prendre de ses airs qui ne lui ressemblait pas ; il n'y avait que ça qu'elle s'offrait. « — why are you so curious about me tonight ? sa main finit par effleurer la mèche de cheveux qui reposait son front - par curiosité.

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Elle se révèle, de ses mots chuchoté le début d’une partie contre le diable. Est-il conscient de jouer avec le feu, mais que les flammes le consume, délicieuse sera la souffrance. Il ne peut réprimer son sourire face aux sous-entendu équivoque. L’heure n’est plus à la subtilité mais à la sincérité. « I'm no stranger but … »  Les mots sont inutiles elle aura compris la suite. Pourtant il a tort, dans cette histoire il est l’étranger, celui qu’on pense connaitre sans pouvoir atteindre. Mais tout ça n’a peu d’importance car le jeu en serait beaucoup moins drôle si elle savait véritablement que derrière l’homme se trouve l’enfant apeuré. Le bruit d’un corps qui se meut pour venir le rejoindre, il ne fait pas l’effort de se décaler puisqu’elle a décidé de le rejoindre elle devra donc composer avec la proximité des deux corps  ((dommage )) « you're a liar » les mots sortent très sérieusement, elle ment comme elle respire. Nécessité ou non un mensonge reste un mensonge. Elle ne serait pas ici avec lui si elle ne cherchait pas la paix ou au minimum quelque chose qui s’y rapproche. « .Everyone needs some peace sometimes you're not that special honey don't play the bad girl you know how that turns me on» Le regard est encré, le prédateur observe sa proie, mais Mumei n’est pas comme les autres, dans ses iris l’étincelle de l’enfer l’attire et le repousse. Il pourrait sombrer sous sa caresse mais se délecter de sa chute. tombe avec moi, la chute n’en sera que meilleure. . La proximité s’accentue quand d’un geste le pouce caresse la joue dessinant de petites cercles « You are not like the others, I want to know what hides behind this beautiful face. » Des secrets bien gardés à double tour dont il fera fièrement tomber la serrure.   « you know you're dangerous to me? Girls like you remind me that I'm not a nice boy » Il a tendance à l’oublier Garam, pris dans la tumulte des sentiments, le besoin de protéger les femmes de sa vie (( lila )) mais l’une est partie et l’autre s’enfonce dans les abimes. La caresse se transforme alors que la main vient rejoindre le pouce, calé sous le menton. Le visage se rapproche le prédateur ne libérera pas sa proie. You know too much about me, you've seen my dreams and I don't trust you. If by any chance you want to talk about anything about me.. »  Pause le visage n’est plus qu’a quelques centimètre, l’oxygène partagé, l’adrénaline fait de Garam un danger potentiel. « I'll make you shut that pretty mouth » Le visage n’est plus prisonnier de sa main mais son pouce vient caresser ses lèvres rouges qu’il regarde avant tant d’envie. « and you can't imagine how much I want it   »  Dans la pénombre de cette voiture, deux âmes se rencontrent peut être pour la toute première fois signant ainsi le début d’une nouvelle histoire. Une danse avec le feu. Welcome in board

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ses mains finissent par lâcher tout contrôle de l'engin pour venir prendre en main un tout autre contrôle ; celui de sa personne. capitaine du navire volant, elle tient les cartes en main et si l'engin coule, ils couleront ensemble. et l'idée ne lui déplaisait pas tellement. les paroles qui s'extirpent de ses lèvres ont de quoi faire sourire la belle. mais le sourire est carnassier, il y a cette faim qui brille dans ses yeux, cet envie de voir plus que ce que laisse penser la façade. « — i've got not nothing to hide, i'm just an ordinary girl that's hungry for your affection dear garam. mensonge initiateur de cette flamme qui brûle entre les deux corps. mumei se demande jusqu'où il pourrait se laisser tomber. jusqu'à quelle profondeur abyssale serait-il prêt à s'enfoncer pour goûter au fruit des enfers ? et pour ça, la poupée le laisse se rapprocher encore plus d'elle. de ses yeux, elle pouvait voir le désir qui brûlait entre ses lèvres. donc tu me veux tant que ça ? « — you make me wanna try to open my mouth to see how you'll shut it le regard fixé dans le sien alors que l'insolence la pousse à mordre ce doigt qui siégeait trop longtemps sur le bout de ses lèvres. « — or maybe i'll just shut yours. et c'est maintenant ses lèvres qu'elle vient prendre possession. ravager ses lèvres, ravager son rouge à lèvres, ravager ses sentiments. ses mains se hissent derrière sa nuque pendant que ses lèvres font perdurer ce baiser jusqu'à ce que son souffle se coupe et qu'elle éloigne son visage du sien. « — did i turn you on even more ? le sourire du villain ne quittait pas instant son visage mutin. il y avait toujours l'envie de jouer qui brillait au fond de ses yeux. ride or die, disent-ils.

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