Jupiter ♡ Kouta

Sparkle,,,

Comète sauvage ; sauvage entre les astres, entre les absolutions, elle valse, divague, danse comme une poupée au milieu de cette boite à musique ! Elle saute de planète en planète sans jamais s'arrêter, à en découvrir les curiosités merveilleuses du monde, parce qu'elle ne vit que de ça, Usagi. Elle vient se nourrir de tous ce qui brille à ses yeux, ces âmes uniques, qu'elle ne sait qu'aimer, elle n'en connaît pas le chaos ni même le mal qui vient à en ronger les âmes. Elle est innocente, bien trop pour son propre bien. Elle est douce et tendre, pourtant maladroite avec chacun de ses mots, chacun de ses gestes. C'est une étoile qui file à tout allure dans l'espace, sans jamais s'arrêter, elle n'a pas peur, pas peur de finir par heurter plus violent, plus sauvage. Elle n'a pas peur de se briser, elle est candide, ne connaît aux monstres qui rodent et pourraient bien la dévorer entièrement. Elle est petite sorcière dans ce monde qui va trop vite, qui respire tout son air, jusqu'à un jour, l'étouffer. Elle est sans talent, parce qu'elle est simple, se contente toujours du minimum, Usagi, elle danse parfois dans les jardins, chante entre les murs de son appartement, trébuche dans les couloirs, les bras qui gardent précieusement les ouvrages contre son coeur ! Et elle laisse les yeux caresser les visages dans le loin, sourit, baisse la tête à quelques âmes alors que les cheveux ondulent dans son dos, elle s'arrête parfois pour observer les oiseaux à travers les fenêtres. Et l'attention est attirée plus loin, quand le regard s'illumine à la vue du garçon, entre ses mains livre merveilles. Alors elle s'en approche, avec délicatesse, le parfum des fleurs toujours accroché à ses vêtements. Hey, what are you reading? Sans prendre le temps de savoir si elle dérange ou pas, s'il acceptera sa présence, ou s'il finira par la chasser loin de lui, et elle a un peu l'habitude, Gigi. Alors que les lèvres s'étirent, le sourire est grand quand les pommettes sont coloriés des nuances rosées ! Comme une enfant face à la plus belle merveille du monde ; le bonheur qui explose. I love reading, as you can see! Alors que ses doigts enfantins viennent tendre les livres ; divers et trop variés.

Sparkle,,,

C’était un monde coloré qui s’étalait devant ses yeux, Kouta. Le vent soufflant dans les arbres, les feuilles volant dans l’air, le soleil éclairant d’un vert pomme l’herbe de la prairie, les éclats de rire de deux enfants courant l’un derrière l’autre… Et puis, l’un d’entre eux perdait son chapeau de paille au vent, tentait de le rattraper, mais trop tard, il s’envolait trop loin. Son ami riait d’abord puis se tut lorsqu’il vit la mine triste de l’autre, alors il vint le réconforter, lui disant que ça ira, qu’ils lui achèteront un autre chapeau de paille. « Mais c’est pas pareil, c’est celui que Maman m’a offert ! » L’autre garçon avait tiré une petite moue, et avait répondu : « Je vais t’en racheter un, d’accord ? Ce ne sera plus celui de Maman, mais tu créeras de nouveaux souvenirs avec ce chapeau. » Celui qui pleurait avait marmonné, disant encore une fois que ce n’était pas pareil.

Et puis la scène changeait, encore et encore, les couleurs dévalant devant ses yeux, les senteurs devenant différentes, passant à celui de l’herbe fraîchement coupée, au bois qui brûlait, aux aliments qui cuisaient. Un nouveau chapeau de paille vissé sur la tête du garçon qui avait maintenant grandi, et son meilleur ami de toujours, souriant à ses côtés. Mais la tension grandissait entre eux deux, devenant adolescents, le cœur battant fort, les doigts se tendant vers l’autre, espérant l’attraper ; et trop tard. Le chapeau de paille en seul souvenir de ce meilleur ami parti ailleurs, parti dans un endroit impossible à atteindre. Il avait dit qu’il voulait sauver le monde, pourtant. Parcourir les continents pour aider les gens ; mais il ne pourrait jamais le faire. Il n’était plus là. Le garçon avait serré son chapeau, et fondu en larmes.

Kouta aussi, sentait une boule dans sa gorge, humidifiant ses lèvres, ses yeux presque à se mouiller d’émotion. Il allait tourner la page, voir comment le garçon allait se relever, réaliser le rêve de son meilleur ami qui n’était plus là, vivre pour lui ; quand. « Hey, what are you reading ? » Kouta sursauta d’un grand coup. Il papillonna des yeux avant de poser son regard sur une personne qu’il ne connaissait pas. Elle portait un uniforme et semblait jeune ; ça devait être une étudiante ici. Oh non. Son teint passa immédiatement au rouge. Il s’était perdu dans un livre alors qu’il était censé faire le ménage dans la bibliothèque. Quel idiot faisait-il. Il se releva, précédemment assis, cachant le livre le long de sa jambe. Et puis quand elle mentionna sa passion pour la lecture, il baissa le regard sur la pile de bouquins qu’elle tenait, traitant de sujets divers et variés. Kouta en avait lu un de toute la pile, mais ne connaissait pas les autres. Il déglutit, un peu sonné, un peu choqué qu’on l’aborde comme ça (elle ne le jugeait pas ?). « Oh… » se retrouva-t-il à répondre, comme un idiot. Peut-être que si elle ne le méprisait pas, c’était parce qu’elle n’avait pas compris qu’il n’était pas étudiant, ici ? Pourtant, il ne portait pas d’uniforme, avait même une serpillière à côté de lui. « I’m not a student here, you know… » précisa-t-il quand même. Mais, timidement, il vint relever son livre pour le mettre à hauteur visible, pour tout de même répondre à sa question (même s’il avait honte, d’avoir été vu en train de lire). « I was reading this. » L’aventurier au vent. Son cœur avait encore mal, pour ce héros qui avait perdu l’être le plus cher à ses yeux. « I know I shouldn’t have been reading this, so I’ll put it back. » Il amorça un mouvement pour se diriger vers les rayons, la tête baissée.

Sparkle,,,

Et tout s'entrechoque ! Souvent, parfois les cristaux éclatent en tant de morceaux que l'on ne peut plus les recoller. Comme des rêves enfantins que l'on a bousillé, encore, encore, pour toujours. Comme des espoirs qu'on a préféré massacrer pour conserver une once de dignité ! Mais dans ses yeux où il n'y a que des étoiles, dans son regard où il n'y a que des merveilles, c'est le printemps qui s'éveille, les oiseaux qui chantent, tout un monde qui vient fleurir, dans une boucle que l'on ne pourra jamais stopper. Il y a des roses, quelques violettes contre ses lèvres, sur ses paupières des marguerites, car toujours rayonnante ! Contre ses doigts, les livres dont elle est tombée amoureuse, comme on tombe amoureux des âmes, des êtres, parfois des corps mais elle n'en comprend jamais le fonctionnement, Usagi, trop innocente, encore trop pureté dans un monde où elle ne sait pas en noir le mal ! Persuadé que ça n'existe pas, qu'ils inventent tout ! Que ce ne sont que des mensonges pour la faire fuir. Parce qu'elle aime la vie, aime tout le monde, sans se soucier de tout ce qu'on pourrait lui murmurer à ses tympans, des jugements qui planent au-dessus d'elle, quand elle ignore encore les critiques, les rires quand elle passe dans les couloirs, parce qu'elle est jeune, Usagi, et c'est facile d'en rire ! De se moquer. Mais dans son petit coeur, drôle de fonctionnement, il n'y a que de l'amour, de l'affection, pour tous. Et même pour lui, quand elle n'en connaît aucune courbe ! Que seul le sourire vient s'agrandir, se voudrait rassurant. Hm? So what? I still want to talk to you. It doesn’t change anything for me. Il y a le bonheur dans le coin de ses lèvres, quelques étoiles abandonnées ici, d'un baiser on pourrait en changer le monde ! Il y a des paillettes dans ses cheveux immaculés, d'une blancheur à en rappeler son frère aîné. La tête se penche pour en lire le titre, livre qu'elle reconnaît pour l'avoir lu quelques semaines plus tôt. I loved that book! I hope you like it too. Mais déjà ! Dans les cieux, il y a la grande fuite, les âmes qui paniquent, mais pas elle, Usagi quand il n'y a que la confusion dans ses yeux qui brillent de curiosité, de vie, de joie. Et délicatement, sa main vient se glisser à son poignet pour le retenir. No, stay. You have the right to read, everyone has the right to read. You are like everyone else, and if you like reading, it means that your soul is pure! Et elle vient en abandonner avec délicatesse les livres près d'elle, pour tendre une main vers lui, le sourire éclatant ! Alors que la poitrine se gonfle de tout le courage qu'elle possède, pour en délivrer les identités merveilles. Minami Usagi, and you?
Et Gigi, les sentiments de son coeur vont bien plus loin que toutes les lois de l'univers.

Sparkle,,,

Kouta papillonna des yeux, la surprise l’ébahissant. Elle ne le jugeait pas pour être ici alors qu’il n’était qu’un nettoyeur de ces lieux ? Elle s’en fichait ? Abasourdi, il ne trouva pas de quoi répondre, la fixant simplement dans les yeux, désormais embarrassé d’avoir pensé qu’elle le mépriserait à cause de ça. Qu’est-ce qu’elle devait penser de lui, maintenant ? À croire que le monde entier lui voulait du mal ? Allait-elle le prendre pour parano ? Non, Kouta, arrête de trop réfléchir. Personne ne réfléchissait autant que toi ; personne. Alors les yeux s’illuminèrent de mille feux quand la jeune fille reconnut son livre, un feu d’artifice explosant dans sa poitrine. « Really ? Well for now, I think it’s a good book… I was just reading about the best friend’s death, actually… It was very sad… » Kouta espérait qu’il n’avait pas l’air trop ridicule devant elle, les yeux un peu rougis, la voix un peu fragile. Mais il se dit soudain qu’il en faisait trop, qu’il s’emportait trop, et que de toute façon, oui, il n’avait rien à faire là, voilà, il devrait partir. La honte éteignant les feux d’artifice du ciel, Usagi préféra en faire exploser des nouveaux ; tint le poignet de Kouta pour l’empêcher de partir. No, stay. You have the right to read, everyone has the right to read. Le cœur de Kouta se serra violemment, renvoi à ses années à l’école d’art où on se moquait de lui pour tenir un crayon, mais aussi pour lire (t’essaies de faire comme nous alors que t’es même pas allé à l’école, minable ?). You are like everyone else. Non, il ne l’était pas : il était cracmol. Il était cracmol, mais à cet instant-là, il y crut. Il y crut, que les sorciers et cracmols étaient pareils : tous des êtres humains. Pendant l’espace d’une seconde, il ne se sentit pas si différent de Usagi. Leurs âmes à tous les deux étaient pures, après tout.

Kouta releva le regard sur elle, qui abordait un sourire chatoyant, la main tendue vers lui. Minami Usagi. Kouta sourit alors légèrement, timidement, et prit sa main d’un geste plus hésitant qu’elle. « Yoshino… Kouta. » En vérité, plutôt Yoshi Nokouta, mais c’était un détail que peu de personnes savaient, de toute manière. Et comme s’il risquait de contaminer Gigi de sa saleté (de l’absence de magie qu’il représentait), il retira sa main, baissa de nouveau sa tête. « Thank you… You’re a very kind person. » Il serra son livre dans les mains, puis rassembla tout son courage pour sourire à Usagi (un petit sourire, mais c’était déjà beaucoup, de la part du timide Kouta).

Sparkle,,,

Poupée de grâce, élégance des reines, innocence des nymphes et des anges, virevoltant dans les cieux, les valsent divines pour en bénir les beautés du monde. Libre dans l'air, prisonnière de ses propres désirs, propre prison, propres frontières. Usagi est la candeur de l'esprit, des mots et des gestes, de ses sourires qui veulent rayonner dans les yeux de ceux qui finissent par croiser son regard. Chaque âme est unique, pourtant elle ne sait en faire la différence entre ces murs, quand chaque personne est à sa place, loin d'avoir connaissance de ses propres privilèges, Usagi ne rejette rien ni personne, quand elle ne cesse de sourire au garçon. Oh, yes, that moment is horrible, it made me cry! Les yeux d'une tendresse enfantine, quand elle vibre de toutes les émotions qui traversent son esprit, la joie comme la tristesse, le bonheur et le malheur qu'elle arrive toujours à lire et deviner entre les lignes. Il y a des fleurs contre ses lèvres, des bourgeons contre ses doigts, elle respire l'air pur, danse parfois entre les nuages rosés, sucrés, se laisse partout par le vent, des rires qui en illuminent toujours tout autour d'elle. Elle voudrait qu'il se sente à sa place, lui aussi, qu'il ne prenne pas peur de son jugement, en attraper un jour sa main pour se perdre dans les champs de fleurs, entre les couloirs, entre ces livres qui servent de pilier à tout un monde ! Kouta? That’s a very pretty name.
Mains jointent le temps d'un instant alors que c'est son coeur qui vient se remplir de tout un soleil, les joues qui se teintent des plus belles nuances pour en décorer visage qui illumine sous les rayons du soleil. I’m just normal! And that’s the truth, those who don’t think that, it’s because they have a rotten heart. Douceur d'un sourire qui vient s'étirer sur son visage alors qu'elle se fait douceur pour ne pas l'effrayer, ne pas le blesser, de peur de le faire fuir ! Oh uh, do you know the literature club? You should come! Can you...? If you can’t, it’s okay, we’ll do the club together. Oh maybe I’m too intrusive when we don’t know each other... Main qui vient froter ses nuque avec délicatesse alors que la honte traverse son corps dans un long frisson, se sentant rapidement ridicule. Did i do something bad? Tête qui se penche pour en découvrir les réponses, de peur d'avoir tout gâché.

Sparkle,,,

Kouta avait encore la boule dans la gorge à l’idée de la mort du meilleur ami dans le livre, clignant plus régulièrement des yeux pour s’obliger à ne pas pleurer devant Usagi. Au lieu de parler, d’enchaîner sur ce qu’elle venait de dire en ajoutant plus de détails sur le livre, Kouta hocha la tête ; parce qu’il n’était pas un garçon très bavard, particulièrement timide devant les inconnus, et qu’il ne serait capable de réellement parler un monologue que lorsqu’il se sentirait suffisamment à l’aise. Pour l’instant, il gardait toutes ses pensées pour lui-même, tourbillonnant dans son esprit.

« Thank you, » la remercia-t-il d’une petite voix quand elle complimenta son prénom, ne sut pas trop quoi dire de plus. Si ce n’était qu’en réalité, Kouta n’était pas son vrai prénom et qu’elle n’aurait probablement pas dit le même compliment s’il lui avait dit que c’était Nokouta, après tout, Kouta pouvait être un beau prénom, mais pas Nokouta.

Timide, il se retira, la remercia encore une fois de sa gentillesse qu’elle assurait était tout à fait normale. Alors il sourit légèrement, se sentant un peu touché par sa bonté. Si seulement c’était vrai, que tous ceux qui ne pensaient pas comme elle avaient le cœur noirci, alors le monde serait tellement plus beau… mais peut-être que Kouta préférait croire le contraire, pour s’accrocher un peu à ce monde qui le rejetait. Peut-être que les gens n’étaient pas si méchants au fond, que ce n’était pas de leur faute s’ils le rejetaient : ils ne savaient juste pas quoi faire devant la différence, alors ils le rejetaient. Ce n’était pas parce qu’ils avaient un cœur noirci ; eux, leur cœur était blanc. En fait, si l’histoire des cœurs noircis était vraie, alors ce n'était pas le cœur des autres n’était pas noir, mais le sien. C’était lui, le problème dans cette société magique, pas les autres. Lui qui n’arrivait pas à s’intégrer.

Usagi aborda le sujet du club de littérature, et Kouta se sentit démuni, abasourdi qu’on puisse lui faire une telle proposition. Il avait vu à quel point les clubs étaient romancés à la télévision ou dans les livres, c’était souvent là qu’on se faisait ses meilleurs amis, là où l’on rencontrait son amoureux. Kouta avait manqué l’école, un élément si important dans la vie de tout le monde, et c’était un trou qu’il ne parviendrait jamais à combler. Kouta se redressa subitement quand Usagi se frotta la nuque, pencha sa tête, l’air honteuse, comme si elle avait fait quelque chose de mal. « No, you didn’t ! » s’empressa-t-il de répondre, secouant ses mains. « It’s just that… » Sa tristesse avait-elle été si lisible sur le visage ? Quel idiot faisait-il alors, à se sentir aussi triste de se faire inviter à un club de littérature. Il était pitoyable. Malgré tout, il se demandait comment serait une vie, où il était étudiant ici et pouvait aller à un club de littérature. Un beau monde, non ? Un monde où il serait heureux ; un monde inaccessible. « I can’t come, I’m not… a student. I’m not even a teacher or something like that. I’m just a cleaner… So I’m not allowed to do clubs. » Il façonna un petit sourire désolé. « Plus, I don’t think I could attend your club even if I could to… I’m not made for that. » Il se rappela du traitement qu’il s’était reçu à l’école d’art ; la discrimination basée sur le simple fait qu’il était un cracmol. Il ne voulait pas revivre ça.

Sparkle,,,

Elle n'a jamais réellement fait attention aux paroles autour d'elle, aux langues de vipères et ces doigts sombres qui veulent tout détruire, elle ne sait pas les écouter. Elle aimerait se convaincre que c'est vrai, qu'elle s'en fiche réellement et qu'ils ne lui font aucun mal, car après tout, Usagi sait déjà ce qu'elle est, sait qu'ils ne disent rien de faux quand elle n'est que petite sorcière sans particularité, longtemps cachée dans l'ombre de son aîné, et encore aujourd'hui, elle s'y cache quand les peurs deviennent traitresses, sans qu'on ne puisse le voir, elle est fragile quand elle brille si fort. Elle ne s'arrête pas de vivre, continuer à flâner dans les couloirs, à chantonner jusqu'à ce que ses pieds se prennent dans ses propres lacets et que les genoux se salissent de poussière et de sang séché.
Et parce qu'elle croit en un bon plus beau, mains jointes à en prier chaque soir ! Elle veut croire que les coeurs sont tous bons, qu'ils ne referment aucune trahison des démons, et que les douleurs ne sont que des tempêtes qui finiront par s'estomper avec le temps. Et elle y croit, quand elle se dit qu'il a le coeur pur, Kouta, qu'il brille autrement que tous les autres autour d'eux ; et c'est peut-être parce qu'il est un peu spécial dans toute sa beauté, dans sa façon de briller quand il ne pense qu'attirer les abîmes. Oh? Et elle l'écoute avec attention, s'accroche à ses lèvres comme s'il détenait tous les secrets du monde, des paysages qu'elle ne connaît pas comme des livres dans lesquels elle ne s'est pas encore plongée ! Really? Situation qu'elle trouve injuste alors qu'une moue boudeuse vient naître sur son visage, ses doigts qui se frottent avec légèreté le menton, réflexion. It's not fair for you. I'm not ok with this rule, and if you love books as much as I do, then that means you’re made for it too. But I have an idea! Sourire qui se dessine de nouveau sur son visage, rondeurs rosées, colorées de jolies nuances alors qu'elle plonge les mains dans son sac pour en ressortir un carnet de notes et quelques livres. I decided that we were going to make the club together! Both of us! We can read and give our opinion, share our notes and advise each other! I could also read you my favorite passages! Et elle ne pense jamais à mal, Usagi, elle veut simplement le voir briller, même si elle ne le connaît pas, alors qu'elle lui tend ses affaires avec douceurs, mains délicates. I can lend you everything, I don’t think we’re any different! We’re the same you and me. Naïve et candide ;
L'enfance qui n'a jamais su la quitter.

Sparkle,,,

Les souvenirs lui revenaient en pleine figure. Les sourires moqueurs de ses camarades, le ton méprisant des professeurs, la solitude qui l’avait enveloppée et était désormais son ombre ; là, toujours là, à le suivre, à lui rappeler que non, il n’était pas comme les autres. Il mit les mains devant lui, les doigts serrant son poignet, la tête légèrement baissée. Il ne pouvait pas rejoindre le club d’Usagi. C’était absurde. Que ferait un homme de ménage et surtout, un cracmol, là-bas ? Les clubs étaient faits pour les personnalités aussi pétillantes qu’elle, pas lui. Pas lui, le gamin renfermé et isolé, maladroit, timide, n’allant pas avec les règles de ce monde. Il serait capable de l’observer de loin, bien sûr : regarder leur club de loin, voir Usagi s’agiter, les yeux s’illuminant à chaque fois qu’elle parlait d’un livre, et lui, hors de la pièce, un balai sur lequel il ne pouvait pas voler à la main.

Mais dans cette vision, Usagi se tournait vers lui, et lui adressait un grand sourire. Lui disait de venir d’une main, le faisant lâcher son balai et pénétrer dans cette pièce ; se sentir légitime à appartenir dans un cercle de sorciers, pour une fois. Kouta était désabusé. C’était normal que les clubs étaient faits pour les étudiants uniquement, non ? Pourquoi le personnel de l’université pourrait le rejoindre ? Il ne comprenait presque pas la logique d’Usagi, avant de se dire : c’est vrai, qui a décidé ça ? Qui avait décidé que Kouta ne pourrait pas rejoindre le club et parler de livres avec les autres ? Pourquoi s’était-il imposé ça tout seul ?

Sous le choc, il regarda Usagi, bouche bée, l’impression que le monde entier était en train de l’aveugler, pétiller ((c’était comme ça, qu’Usagi voyait le monde ?)).
« We’re the same you and me. »
We’re the same.
Touché, Kouta referma sa bouche, déglutissant. Il se sentait ému. Peut-être que c’était pour ça que le monde lui paraissait plus brillant, en fait. Parce qu’il y avait peut-être de l’eau dans ses yeux (qu’il tairait : un grand garçon comme lui n’allait pas se mettre à pleurer parce que quelqu’un se montrait gentil avec lui). « That’s really… nice of you. » Il était à court de mots parce qu’il ne savait même pas quoi dire pour exprimer sa reconnaissance. Elle sortait de sa zone de confort pour refaire le même principe que le club, à deux, parce qu’elle voulait l’inclure dans ce monde. Il était reconnaissant. « Thank you. » Il sourit timidement à Usagi, et attrapa ses affaires, si délicatement tendues (Kouta avait presque peur que s’il s’approchait trop près d’Usagi, elle volerait en éclats : comme un mirage qui disparaissait quand on s’en approchait trop près). « You don’t have to do all of that for me and yet… You’re so kind. » Ils se connaissaient depuis il y a à peine quelques minutes et il avait déjà l’impression qu’Usagi était là pour lui depuis longtemps, vraiment longtemps. Comme une météorite qui serait venue se crasher sur une planète, mais que toutes les deux, elles avaient toujours fait partie du même univers. Elles ne savaient juste pas que l’autre existait, et maintenant qu'elles le savaient, elles ne se lâcheraient plus jamais.

Sparkle,,,

Usagi est une étoile qui brille seulement grâce à l'éclat des autres. Grâce aux joies et au bonheur que ses propres, de ces âmes qu'elle vient illuminer, à en créer quelques sourires sur les rondeurs des visages. En réalité, Usagi est un peu fausse. Elle est gentille, douce, calme alors qu'elle pétille également de vie. Elle est belle, petite poupée que l'on a longtemps gardé loin des yeux, loin des corps et des coeurs de peur qu'on lui vole tout. Usagi fait toujours semblant, parce que tout est toujours plus joli, quand on fait semblant. Elle sait pourtant son coeur pur, à cet instant où les paroles valsent dans les airs, entre eux. Quand face à elle, il y a Kouta qu'elle ne connaît pas réellement, et pourtant, elle voudrait lui offrir le monde, les merveilles qui se cachent dans les couloirs secrets de l'école. Elle voudrait qu'il comprenne, qu'ils ne sont pas deux inconnus, malgré tout. Que Kouta est un peu comme Gigi, et Gigi est un peu comme lui. Elle est même certaine ! Qu'il est plus doué, au fond de lui, qu'elle qui n'est que misérable sorcière à la magie trop faible. You don’t have to thank me. I’m doing this because it makes me happy, and because I feel like it will make you a little happier at the end of the day! Usagi, c'est l'optismiste en qui elle ne croit pourtant pas quand il s'agit d'elle. Elle se cache derrière des masques, de faux visages, de faux semblant. Elle est pourtant surprise, quand lui même est surpris d'autant de bonté, de gentillesse. Pourtant, elle n'a pas l'impression d'avoir fait quelque chose d'important, Gigi. Isn’t that what we usually do with people? Be nice and help? Elle a des oeillères autour de ses yeux, petite poupée incapable de penser au mal, quand elle même, est trop souvent victime des moqueries. I will always be nice to you! And I will always come from now on! And if you don’t want to, you can say so and I will leave! Les yeux en croissant de lune, des étoiles dans les yeux, à serrer ses affaires contre sa poitrine, et les étoiles qui explosent au dessus de sa tête ;
Mais dans son esprit ; il y a parfois trop d'ombre.