les liaisons dangereuses (skylar)

Lettre 1 play - je te laisserai des mots

Finalement il les avait reçu. Avec du temps mais il les avait reçu. Les lettres de Skylar qui demandaient pardon. Celles qui n'avaient pas été envoyées à la bonne époque étaient enfin là. Il avait mis un certain temps à les lire. Après tout il n'avait eu que ça à faire, puisque tous ses entraînements de sports avaient été annulés du à son accident. Alors il les avaient lus. Une par une. Et avait essayé de se mettre à la place d'Andrea, 18 ans. Probablement qu'un Andrea de 18 ans ayant reçu ses lettres au bon moment aurait répondu qu'il comprenait. Peut-être aussi qu'il lui en aurait voulu. Peut-être qu'il serait revenu sur ses paroles, qu'il lui aurait imploré de se remettre avec elle. Ou bien lui aurait dit d'aller se faire voir. En fait, il ne savait pas ce qu'Andrea de 18 ans aurait pensé. Car devant le parchemin et devant l'encre se tenait actuellement un Andrea de 24 ans. Qui avait vécu, qui avait mûri, et qui avait compris l'importance que Skylar avait toujours eu à ses yeux. Alors puisqu'il vaut mieux tard que jamais, le garçon décide de venir tremper sa plume en verre dans une encre noire et compose les premiers mots d'une longue lettre.

Skylar,

On m’a souvent dit que j’étais plus simple à aimer en tant qu’ami plutôt qu'en tant qu'amant.
Que l’amour ne m’allait pas, qu’il m’était presque insaisissable.  
Cela est peut-être dû à mon insolence et à cette peur inévitable de dépendance.
Pourtant, c’est avec toi que j’ai appris à aimer.
Je ne sais pas si j’ai bien aimé ou si j’ai mal aimé.
Mais en tout cas, j’ai aimé.
Je t’ai aimé.  

J’ai aimé comme j’ai pu.
Comme quand on se lève le matin et qu’on se regarde dans le miroir avec cette irrépressible envie de plaire.
Comme quand on attend avec impatience que l’autre nous regarde..
Comme quand un sourire venant de toi est venu troubler mon air narquois.
Car tu m’avais remarqué.
Car soudainement je n’étais plus le “gars en rouge là-bas”
J’étais juste Andrea.

Et parce qu’on était très jeunes et certainement cons. Et tu sais quoi ? J’ai l’impression que je suis en train de parler comme un poète maudit alors que merde je suis ni un poète ni maudit… quoi que.

Quoi qu'il en soit, je t’ai aimé Skylar. Je veux juste que tu le saches, que t’en sois consciente.

Je veux pas que tu l’oublies. Alors oui, on avait quoi ? 16 ans ? 17 ans ? On a tellement bien vécu ces quelques mois ensemble. J’ai aimé chaque jour en ta compagnie. Chaque heure, chaque minute. Et je sais que plus rien ne sera comme avant. Je sais que tu m’as blessé. Je sais que je t’ai blessée. On s’est fait du mal, mais tu sais quoi ? On s’est fait du mal car on s’aimait. Je dis pas que l’amour ça doit sans cesse faire mal mais,tu sais ce qu’on dit ? Quand ça fait plus mal c’est que le coeur n’y est déjà plus... Et je veux que tu saches que je regrette pas ce qui nous est arrivé. Au final, ton comportement m'a fait grandir. Il m’a fait prendre conscience de beaucoup de choses. Alors je ne regrette pas ce qu’on a eu. Et j’aurai aimé, bien évidemment que j’aurai aimé qu’on ait plus de temps, qu’on fasse plus de choses ensemble mais plus de temps ensemble aurait signifié un nouveau mensonge de ma part. Et c’était peut-être à ce point là que je t’aimais, au point où j’avais simplement plus envie de te mentir. Car j’avais juste envie de continuer avec toi, de continuer à être moi.

Je regrette infiniment de pas avoir reçu tes lettres avant. J'ose espérer que si ça avait été le cas tout ce qui s'est passé ne se serait pas passé. Mais d'un autre côté, je pense que je suis bien où je suis actuellement. Et je pense que tu es bien aussi où tu es. Et j'espère que t'es heureuse surtout. Que tu te rends pas trop mal pour les hommes car, s'il y a bien un truc que j'ai compris avec le temps, c'est qu'il fallait pas se faire de soucis pour les autres, juste pour soi. Sinon à la fin, on finit toujours un peu déçu. Alors j'espère que tu penses un peu aux autres et beaucoup à toi, et que tu mets ta poursuite du bonheur avant toute chose.

Enfin, je voulais te dire que si j'ai pu t'en vouloir dans le passé, je t'en veux plus. Sincèrement. La vie est une succession de choix et de chemins et je ne suis pas certain que j'en serai là où j'en suis si tout cet événement n'avait pas eu lieu. Je pense qu'aux bonnes choses désormais et pouvoir t'avoir près de moi, même si c'est minime, savoir que tu me regardes peut-être avec un brun de mélancolie ou juste un soupçon de fierté, que tu me considères comme un ami, ça me ferait bien plus plaisir que de te savoir pleine de regrets ou de remords.

Merci de m'avoir appris à aimer mais surtout à pardonner.




PS : j'espère que la boîte de chocolat te plaira.
PS 2 : (PlayStation de qualité pour jouer à FIQA je sais) donne à manger à Azur quand il arrivera à ta fenêtre, il t'aime bien.