lost in your eyes (mona)

Yuyeon était perdu. Pas au sens littéral, parce qu’il savait très bien dans quelle partie de la ville il se trouvait, il retrouverait facilement le chemin jusqu’à l’hôtel : mais il était perdu, confus, plutôt. Il avait rarement vu une architecture aussi étrange, des gens la tête en bas de l’autre côté de la rue, des androïdes de toutes les sortes se pavanant dans la ville, la magie partout autour de lui. Ce n’était pas comme si Yuyeon n’était pas un habitué des voyages, pour son métier, il était obligé d’aller de ville en ville pour disputer des compétitions dans le monde entier, mais là était certainement la différence : parce qu’il n’avait jamais voyagé pour le plaisir de voyager, en fait. Même quand il allait en Corée du Sud dans l’unique but de voir sa mère, ce n’était pas pour voyager, mais rentrer à la maison. Alors il était non seulement perdu par le simple fait de voyager en tant que touriste, mais aussi par la ville en elle-même, trop magique pour lui. Lui, il vivait trop parmi les moldus, parfois, en oubliait même qu’il pouvait utiliser la magie librement sans devoir se cacher à Minami. C’était donc la raison pour laquelle il vivait un véritable choc de culture, là : incapable de ne pas écarquiller ses yeux depuis qu’ils étaient arrivés ici.

Mais de toute façon, de base, ce n’était pas comme s’il voulait venir. Il avait mieux à faire que se la jouer touriste à Aeredale, il pouvait s’entraîner sur la glace ou entraîner sa magie. Alors pourquoi il était venu ? Mona, bien sûr. Mona, oui. Mona qui avait réussi d’une certaine manière à le convaincre de venir, parce qu’il aurait besoin de décompresser, de respirer un peu ; ça lui ferait du bien, de voyager ! Et il s’était dit, quitte à changer de corps avec elle, autant être proche d’elle pour ne pas subir le changement d’environnement trop soudain (et puis, peut-être bien que ça lui ferait plaisir à Mona, que ses yeux s’illumineraient), alors il avait accepté.

Et le voilà à se faire entraîner par Mona dans les rues d’Aeredale, la voir s’exciter pour tout et n’importe quoi (comme si le cœur de Yuyeon était devant ses yeux, qu’elle traduisait tout ce qu’il pensait). Il y avait un attroupement par là-bas, alors il n’y échappa pas et fut forcé de s’en approcher à cause de Mona, voyant que c’était un concert de rue donné par un… hologramme. « That’s… interesting. » Et parce que Mona n’avait pas pu l’entendre : « That’s interesting ! » Le sarcasme dans sa voix perdu, il poussa simplement un soupir. « Things are so weird, here. » Elle n’avait pas entendu. Il leva les yeux au ciel et s’approcha d’elle, se penchant vers elle pour glisser à son oreille la même phrase, puis se redressa. « But it’s nice. » Elle ne l’entendit pas, et il ne répéta pas.

Se promenant désormais dans les rues d’Aeredale, la nuit déjà tombée, ambiance particulière, ville semblant toujours animée peu importe si c’était le jour ou le matin. « What do you want to do now ? » demanda-t-il finalement, tournant la tête vers elle. Rentrer serait trop utopique, alors il ne lui resta plus qu’à se soumettre à la merci des choix de Mona.

Ses yeux clignent à grande vitesse, chasse de sa main vacante la lumière qui menace les pupilles. Elle fronce les sourcils, Mona, ses doigts fermement accrochés à l’extrémité de la veste de Yuyeon. (pour ne pas se perdre, avait-elle assuré) bien sur, pourquoi d’autre sinon ? Elle ne voulait pas y penser, ce serait étrange non ? Elle sait tout de lui, mais sans qu’il lui en a parlé, elle connaît chaque recoin de sa chambre, sa vie de famille, jusqu’à la relation qu’il entretient avec son métier. Beaucoup de choses l’échappent encore, et elle essaie de profiter de chaque instant pour relire ses notes. Est-ce que le turquoise est sa couleur de prédilection ? Est-ce qu’il aime réellement les carottes ? Est-ce qu’il est susceptible d’être attiré par quelqu’un d’autre que Sunhee ? la penser la fait rougir, elle tourne la tête pour offrir à son cerveau une brèche, impossible. Pourquoi pas ? Elle même avait senti les sentiments que sa partenaire avait pour lui, sa tendresse l’avait fait rougir, sa douceur frémir et leurs liens seront indélébile pour le restant de leurs jours. Ça ne change rien, ils seront toujours quelque chose l’un pour l’autre. La finalité reste la même : il ne sont plus ensemble, c’était le fin mot de l’histoire. Mona a lu assez de romance pour savoir qu’on peut passer à un autre chapitre sans jamais revenir sur celui d’avant, et elle sait que trop bien que toute histoire peut avoir une fin. A quel prix ? Sunhee seraient malheureuse si Mona vole son petit ami. Mais ce n’est plus le sien, il n’appartient à personne !

Ses penser sont stoppés par un avion de petite taille vacillant entre les building. That amazing ! oui, les grattes ciels qui donnent la sensation d’être minuscule, oui les animaux qui flottent au-dessus du sol, incroyable. I feel like i’m in Noriko mind. son meilleur ami, ingénieur et alchimiste. Yuyeon le sait ? Oui, elle n’a pas besoin de le dire, il l’a sûrement découvert par lui même. C’était assez pratique comme exercice, elle n’avait besoin de rien pour qu’il lise en elle, un simple échange de regard et elle avait l’impression qu’il pouvait lire en elle. C’est vrai ? Ça marche vraiment comme ça ?

C’est si lumineux ici, loin de la pénombre des coins de bibliothèque où elle a l’habitude de se cacher. On en oublie presque la chaleur de la lumière, quand notre monde a été façonner dans l’ombre. Et Mona, elle écarquille les yeux faces à tous ces détails, dont elle accumule chaque information. I found that nice too. elle avait entendu la première fois, la seconde fois aussi, ses yeux quittent un instant le spectacle pour l’admirer lui, large sourire sur ses lippes. A new song you can had to your playlist. rire léger, nez qu’elle colle contre son épaule pour cacher un autre sourire béant.

Quelle idiote elle peut être parfois. I’m hungry, and i’m kinda tired… What about a diner with a view ? Le centre ville était beaucoup trop peupler pour la souris des champs qu’elle avait l’habitude d’être, son anxiété monter en flèche, mais elle avait le don de bien savoir le cacher. The guide says we should take.. the bus… i don’t see.. oh he is flooting !!! come, hurry, we gonna missing it !! sans attendre, elle s’empare de la main vacante du patineur pour courir à vive allure jusqu’au prochain arrêt de bus. bouscule quelques personnes sur son passage, sans pour autant faire chavirer qui que ce soit. le duo passe in extremis avant la fermeture de ce dernier, le coeur tambourinant dans la poitrine. a little cardio, isn’t good? dit-elle dans un presque rire, mona ne court jamais, les seuls moments d’exercice qu’elle faisait était en sa compagnie, du moins, lors des échanges. you didn’t travel a lot, don’t you ? me neither. il était presque vide, quelle aubaine. la gamine se hisse sur une place à deux, invite son partenaire à faire de même. it’s my first time in golden week. last two years, my mom won’t let me going out. il était au courant non ? sa génitrice l’avait inscrite de force aux cours d’été, elle avait passé le reste de ses vacances entre l’école et la maison familiale, un calvaire. I always want to travel.. Discovering other thing, country, culture. I love japan, i never be more happy than there but.. How can I know if I never try anything else ? See, I’m happy cause I meet wonderfull people in japan, but what if I meet other in country that I don’t know nothing ? elle glousse, rêve utopique qu’elle n’a jamais oser dire à qui que ce soit. You know the discussion we have about taking the first train to busan ? maybe i want it. but i’m afraid, and i don’t wanna be alone. truth is, i feel really alone these days, i feel good just when i’m home, reading, or.. now, around you. i’m feeling safe. did you feel the same ? Mh, we stop in… 4 stations, there is a little italian snacking, and people on instagram says the view is great.

Yuyeon ne connaissait pas tout de Mona. Il ignorait sa couleur favorite, ignorait son plat favori ; mais il savait qu’elle avait des vêtements de toutes les couleurs et portait le mieux le bleu (turquoise ?), mangeait souvent des plats qui manquaient de légumes et de calories pour soutenir son pauvre corps, regardait les mêmes films en boucle (mamma mia !) et pleurait à chaudes larmes à chaque fois qu’une romance tragique était en jeu. Il savait des détails sur elle que personne ne savait, et ignorait pourtant les choses qu’elle disait à tout le monde. Yuyeon et Mona, ils avaient raté la partie introduction, en étaient directement arrivés au développement, mais ce n’était pas grave, ils avaient tout le temps du monde pour apprendre à se connaître. Uniquement pour avoir l’air plus crédibles dans le corps de l’autre, bien sûr (bien sûr).

Alors oui, Yuyeon connaissait Noriko, mais n’avait pas remarqué que Mona avait entendu et qu’il n’était donc pas obligé de lui répéter ce qu’il disait, persuadé du contraire. Ce ne fut que lorsqu’elle répondit à une phrase qu’il n’avait pas répété qu’il comprit, et il tourna vivement la tête vers elle, pris de court. C’était quelque chose qu’il aurait aimé garder pour lui-même, n’étant pas du type à se faire sentimental, à complimenter les gens, à dire ses ressentis. Malgré tout, il ne sut pas retenir un large sourire sur ses lèvres alors qu’il la regardait enfouir son nez dans son épaule. « Sure. » Sunhee, elle, n’arrivait pas à son épaule, la tête toujours contre son bras, et il ne sut pas pourquoi il venait de penser à Sunhee. Est-ce que c’était parce qu’il ne se remettait toujours pas de leur rupture ? Que Sunhee était toujours aussi omniprésente dans son esprit ? Ou parce qu’il avait considéré, l’espace d’une seconde, que Mona pourrait prendre la place de Sunhee dans son cœur ?
Il ne se posa pas la question.

Désormais dans des rues plus tranquilles, Mona suggéra un dîner avec une belle vue, et Yuyeon ne refusa pas. Il hocha la tête, mais à peine le fit-il que le bus semblait être arrivé et qu’il fallait absolument qu’ils l’attrapent. La main kidnappée, Yuyeon fut entraîné par Mona, courant entre les gens, bousculant certaines épaules, alors qu’il voyait ses longs cheveux bruns voler dans les airs. Sunhee ne les avait jamais eus aussi longs. Yuyeon se demandait ce que ça ferait, s’il pouvait toucher ces cheveux, jouer avec.

Se faufilant à temps derrière les portières qui se refermèrent juste derrière eux, Yuyeon reprit son souffle, pas préparé à courir aussi vite aussi soudainement. Mais c’était un sportif, il faisait régulièrement du sport, alors ça ne l’avait pas drainé, non plus, contrairement à Mona qui respirait plus fort. « Always, » répondit-il d’un petit sourire en coin, semblant lui dire tu devrais en faire plus souvent, toi. Il suivit Mona à une place à deux, prit la place côté couloir. « I went to a lot of places in my life, actually. It was always for competitions, so I never got the chance to explore the cities where I was. Not that I was very interested, anyway. » C’était toujours Sunhee qui avait des étoiles dans les yeux quand on leur disait le lieu de la prochaine compétition, et Sunhee qui avait l’air déçue quand ils repartaient du lieu sans avoir eu l’occasion de faire du tourisme. Yuyeon lui, s’en était toujours moqué, mais il se disait maintenant qu’ils auraient peut-être dû faire du tourisme ensemble. Après tout, ils disaient qu’un voyage, ça rapprochait un couple. Peut-être que s’ils avaient proprement voyagé ensemble, Yuyeon n’aurait jamais arrêté de l’aimer.
Perdu dans ses pensées vers Sunhee, il ne se dit pas que ce voyage, pourrait justement le rapprocher lui et Mona.
Comme un couple.

Yuyeon écouta Mona, les yeux sur le paysage qui défilait à toute vitesse. Et puis, le cœur manqua un battement, quand Mona lui admit qu’elle se sentait bien en sa compagnie. C’était vrai, Yuyeon ressentait la même chose. Mais dit à voix haute, comme ça, il s’en sentait presque gêné. Embarrassé. Le regard qui avait dévié sur Mona reprit vite sa trajectoire sur la vitre, et il hocha doucement la tête. « Alright, » se contenta-t-il de dire. Ça aurait pu être une coupure sèche à leur discussion, un simple mot, comme si Yuyeon n’avait rien écouté de ce que Mona avait dit. Mais après quelques secondes de silence, Yuyeon rouvrit la bouche. « You won’t ever be alone, Mona. Wherever you are in the future… » Because I’ll always be there, even after we don’t swap bodies anymore. « You’ll meet plenty of people who’ll like you. » Il ne sut pas pourquoi, mais il se sentait un peu amer en disant ces mots. Comme s’il préférait qu’il n’y ait que lui, qui puisse savoir à quel point Mona était une personne extraordinaire. « You’re someone like that. You attract people, and you make them like you. » Il glissa son regard sur elle. « So you can go to Busan. It’s a pretty city, too. I’ve already went a few times. » Maybe I could take you there. Il ne le dit pas.

Quatre stations passées, ils se levèrent mais le bus marqua un stop, faisant perdre l’équilibre à quelques personnes dans le bus, dont Mona. Yuyeon la rattrapa alors, et il se rappela de la fois où Mona et lui avaient patiné ensemble. « Careful, » dit-il, puis il prit sa main, descendant ensemble du bus (pour ne pas qu’elle tombe, avait-il assuré). Une fois à l’extérieur, bus parti, Yuyeon regarda Mona. « So where’s the italian snacking ? » Il n’y avait plus de raison pour qu’ils se tiennent la main, mais étrangement, Yuyeon ne l’avait pas lâchée.

C’est étrange comme sa capacité, à analyser les choses ne s’applique pas à elle-même. Mona ne voit pas les signes, pourtant si claire d’une romance qui lui échappe.
— Chapitre trois, elle aurait déjà remarqué le cœur de l’héroïne tambouriner à l’idée de se retrouver avec l’autre protagoniste. Chapitre cinq, elle roule des yeux face au scénario trop prévisible, un voyage à deux ? Pour s’éviter les dégâts ? Et puis quoi encore ? Un seul lit dans le seul hôtel de la ville ? Chapitre huit, un sourire se serait dessiné sur ses lippes, premier contact, main qui se frôle, électricité partager. Chapitre huit, elle aurait ri aux évidences qui sont trop présente. Deux âmes mêlées qui s’accompagne dans leurs solitudes. Chapitre quinze, elle sauterait les lignes, suite d’idée torturer que l’héroïne peut avoir. Pourquoi se poser autant de question, quand il s’agit d’aimer ? L’héroïne à le droit, bien sûr, son passé, son vécu, son expérience la pousse à être sur ses gardes. Et puis des problématiques qu’elle avait oublié refait surface, des idées sordides empêche son cerveau de réfléchir correctement. Elle se pose trop de questions, il est tout aussi brouillon qu’elle. Il n’a rien de parfait, ni de lisse, ses défaits font son charme. Il est dans le même état qu’elle, projet en cours dont on relit les notes avant de rédiger.
Chacun de leurs côtés, ils sont une partition inachevée, mais à deux ça ressemble presque à une mélodie.

Sa voix la ramène à la réalité, il ne parle pas beaucoup Yuyeon, sa voix n’est pas faite de miel et de lait, elle ne coule pas dans sa gorge avec légèreté. Elle est parfois tranchante, dans son ton trop sévère, ou dans les mots qu’il utilise. Il est plein de défaut Yuyeon, et Mona l’a remarquer à la seconde même ou ses yeux se sont poser sur lui. You are too busy to open your eyes on the real world. La voix de Yuyeon, elle le trouve trop strict, sec, dur, oui c’est ça, il est dur ! Avec tout le monde, lui même y compris. Inconsciemment, elle lui en veut un peu pour ça, ne jamais laisser de place à la tendresse ou la fantaisie. I don’t what are you afraid of, but you need to let it go.. - un leger rire s’évade de ses lippes - It’s funny to me tell you that, knowing that i’m the most fearful person we both know. À tes côtés, c’est différent, j’ai la sensation de pouvoir tout faire. Pourquoi ne pas céder un peu de douceur à cette vie de brute, Yuyeon ? Mieux encore : pourquoi ne pas s’abandonner à la douceur ?

Elle rit encore, non, c’est plus un sourire léger, fin, subtile. Do you? Sa voix se perd un peu entre les deux phrases de Yuyeon, elle recommence : I mean, are you one of that people who like me cause i’m nice with them? Elle glousse, sûrement parce que la question est rhétorique. S’il ne s’appréciait pas, alors ils ne seraient pas là actuellement. Im joking, of course ! But.. If you really appreciate Busan, maybe we should go for our next vacation ? I’m pretty sure kimbap are amazing there. Autre rire, amuser, comme si c’était sa seule raison d’y aller. Dans l’euphorie du moment, elle avait dit Busan par hasard, plus tard en analysant ses propres paroles ; elle s’est rendu compte des signes que Busan représenter. Yuyeon est coréen, elle apprécie fortement la nourriture coréenne, c’est une ville plus petite que Seoul, elle y sera plus à l’aise qu’à la capitale. Son coréen s’est arrangé au fur et à mesure des années, bien qu’elle n’est pas la prononciation parfaite de Yuyeon, elle peut comprendre le peu d’échange qui suit entre le garçon et sa famille, quand elle se retrouve piégée dans son corps, et plaisir personnel : la littérature coréenne est encore tout un mystère pour la demoiselle. Le par hasard avait un double sens, qu’elle-même avait pris du temps à analyser.

La sonnette du bus l’alarme une seconde fois, Mona ne réfléchit pas, se redresse d’un bon, manque de rater une marche entre leur place et la sortie. Les yeux sont rivés sur elle, comme une envie de disparaître soudainement. Sa tête se tourne alors contre le torse de Yuyeon, canalisant autant qu’elle a cette envie de se volatiliser. Thank you.. Elle finit par le lâcher, sans l’abandonner pour autant. Leurs doigts sont entremêlés, et il ne semble pas la relâcher, chose qui la rassure, cœur, encore tambourinant. After we broke the cursed, and my personnel cursed, we may have a better life. Si le pouvoir est si dur à maîtriser, c’est à cause de ses émotions brutes qu’elle rencontre au quotidien. Apeurer par l’idée d’être jugé, ou juste vu, Mona a commencer à enfuir tous les sentiments parasites qui lui abime le coeur. Pourtant, on a besoin pour vivre ? La peur, la colère ou la joie ne sont pas de mauvaise chose, ce sont des choses qu’il faut s’autoriser à avoir.   Sorry i’m acting weird again… It’s just.. unfair. Sans lâcher sa main, elle s’avance dans le centre-ville, son toucher apaise son cœur qui se remet à battre plus doucement. I always try to be normal, you know what is look like the be part of a non magic family so… I always try my best to act normal and the all universe continue to tric me ! Rougir à chaque prise de parole au point ou elle se volatilise. Mona gigote, c’est injuste, cette vie est injuste. You know what I really want ? Play again ! I want to being part of the drama club ! Even if I play a character with 2 lines, or a tree on the backround, i don’t care, I wan’t to do that again ! Jouer était un vrai plaisir, avant, l’ancienne version de Mona. La Mona pleine de vie, la Mona pleine d’énergie, la Mona qui ne vivait pas entre le monde réel et celui du chapitre 9 avant l’interlude musicale qui se joue dans sa tête. I can’t be a real isabella swann or elena gilbert, so maybe i should faking it and do it again. What do you think ? Should I ? Will you come to see me ? I promesse i’ll avoid the man character role, so you don’t have to learn a all script in 1 day. Elle glousse, leurs mains se balancent de gauche à droite dans l’euphorie de la discussion, et elle se rend compte qu’elle l’a jamais lâcher ce dit poignet d’entraide depuis la sortie du bus. Ses yeux butent un peu sur ce poignet de main ferme, y met fin à contre coeur. (principalement, parce que les joues sont rosées par la simple idée de le toucher.)

Sorry… ils se retrouvent finalement au fameux restaurant italien, la gamine lâche un long soupire, il ne faut jamais faire confiance aux adresses trouver sur instagram, c’est minuscule et bien évidement blinder de monde. Fuck ! ça lui échappe. We are not about to share a plate of meat ball and spaghetti like lady and the tramp. rajoute t-elle dans un autre gloussement. Elle ne baisse pas les bras pour autant, et accepte sa sentence, se glisse dans la queue pour attendre sagement son tour, non, ils n’iront pas ailleurs sans avoir partagé la buratta qui fait fureur sur les réseaux ! Et puis, c’était l’occasion de finir sur le débat : se lancer ou non dans une aventure à deux (platonique ! avait-elle envie de rajouter) bien que son cœur, tambourinant la chamade, avait compris autre chose.

« I don’t know what you are afraid of, but you need to let it go… » Ces mots s’ancrèrent en Yuyeon, malgré le fait que lui-même ignorait de quoi il avait peur. Qu’est-ce qui le terrifiait, Yuyeon ? Perdre ce qu’il avait ? Ne plus pouvoir patiner ? Avait-il vraiment peur de quelque chose ? Pour le moment il l’ignorait, mais plus tard, il saurait (l’idée de perdre qui il était ; ses patins, Sunhee, et plus récemment, Mona).

Elle gloussait Mona mais Yuyeon n’était pas vraiment du type à plaisanter légèrement. Lui, c’était plutôt le type à regarder droit dans les yeux quand quelqu’un faisait de l’auto-dérision et à lui dire franchement le fond de sa pensée. Ça pouvait faire très mal quand c’était quelque chose de négatif, comme ça pouvait être très doux quand c’était quelque chose de positif. Yuyeon n’évaluait pas vraiment le poids de ses mots sur la personne en face, il n’évaluait que la conversation, la véracité des faits énoncés. « No I’m not. I like you because… » Pour quoi ? Parce qu’elle était drôle, attachante, dynamique, naïve, romantique, souriante, gentille, jolie, expressive, sensible, observante, émotive ; parce qu'elle était Mona ? Au lieu de dire tout ça, il resta figé, à la regarder droit dans les yeux, le souffle coupé, comme si le temps s’était brusquement arrêté, rien qu’entre eux deux. « … not because you’re nice to me. » La franchise avait ses limites, les limites de ce que Yuyeon lui-même réalisait (et il n’était pas en harmonie avec ses sentiments, ignorait ce que son cœur ressentait jusqu’au dernier moment). Il préféra regarder le couloir, un peu embarrassé par la phrase qu’il venait de mal terminer (et cette fois, sa voix s’était faite douce ; un couteau imbibé de miel). « Mh, sure, » approuva-t-il simplement son idée de vacances. La prochaine fois qu’il avait l’occasion d’aller à Busan, il emmènerait Mona avec lui. Il ne partait pas souvent en vacances, alors serait-ce pour une compétition ? Ou sinon, il n’avait qu’à prier qu’ils échangent de corps pendant qu’il était à Busan, mais il se doutait que Mona ne pouvait pas découvrir Busan en étant dans son corps ; elle voulait découvrir Busan avec lui. Le cœur chauffa légèrement, mais il ne sut pas pourquoi.

Descendus du bus, les mains encore liées sans que Yuyeon ne le réalise vraiment (comme si c’était naturel). Il haussa des épaules, se disant qu’une vie sans échanger de corps serait peut-être bonne, puisqu’il n’aurait plus à se soucier de connaître la vie de quelqu’un d’autre ou d’appréhender le prochain moment où Mona devra prendre la relève dans son corps, mais la réalité était qu’il se sentirait probablement très vide, sans elle. Mona ne le lâcha pas et l’entraîna dans la ville, commençant à se confier dans la ville animée. Yuyeon la laissa balancer leurs mains ensemble, prenant conscience à mi-chemin qu’il avait oublié de la lâcher (oh, quel idiot), impossible de la lâcher maintenant. Légèrement embarrassé, il ramena son bras le long de son corps quand elle le lâcha, la distance se creusant entre eux (mais leurs esprits plus proches que jamais). « Yeah… You should play, » répondit-il finalement, regardant toute la rue sauf Mona. « Even if you don’t play the main character role, just don’t play a tree. » Mona pouvait se dire que c’était parce que Yuyeon n’avait pas envie de jouer un arbre car ça avait l’air stupide, la réalité était parce qu'il pensait que Mona méritait un meilleur rôle. Évidemment, il ne le dit pas.

Le fameux restaurant italien était bondé mais Mona n’avait pas envie d’abandonner là. Ils firent la queue, Yuyeon un peu ennuyé par le bruit qu’il y avait, jusqu’à ce que finalement, ça soit leur tour. Ils prirent place à une petite table de deux dans ce restaurant serré et Yuyeon soupira. « I hope it really tastes as good as you said. Pick whatever you want, I’ll go along with it. » Il s’affala dans son siège avant de se redresser légèrement pour ajouter : « Wait, I can’t eat fat stuff though. Don’t pick anything too greasy. » Oui, parce qu’il avait repris les entraînements et allait se remontrer sur scène dans deux semaines. Le stress qui le prenait à la gorge, un retour après un an d’absence, mais tout se passerait bien. Il n’y avait pas de raison pour que ça se passe mal.

Son attention n’est pas portée aux mots maladroits que son compagnon avait choisis, elle faisait bêtement la liste des choses gentilles qu’elle avaient pu faire pour lui. Elle se souvient avoir été atrocement méchante à leur première rencontre. Confuse, surprise et étonné par une malédiction dont elle n’avait jamais entendu le nom, puis c’était atroce comme sensation, double fois punis par le grand Merlin, dont la volonté divine l’échappe encore. Peut-être, c’était elle se contenter d’imiter son comportement froid et distant ? Elle ne l’appréciait pas, appréhender chaque échange, de peur de devoir l’affronter au prochain virage. Mona ne sait pas exactement à quel moment ça avait changé, un jour elle a juste penser à lui de la manière la plus tendre possible, et depuis, sa vision des choses est devenue plus claire. Yuyeon est un soldat, un peu comme elle. Façonner dans l’argile, par des parents qui ont beaucoup trop d’attente. Sa vie ne lui appartient pas, elle est à tous les mondes : sa famille, sa copine, ses fans, le jury féroce qui traque le moindre le faux pas.

Au fil des années, elle comprit pourquoi le cœur du coréen était aussi gelé que la glace sur laquelle il glisse.
Comme celle-ci, elle peut être à la fois frêle et fragile.
Elle s'est toujours demandée comment Sunhee avait réussi à se faire place. Comparée à Mona, elle ne craint pas le froid, avait-elle eu droit à la chaleur, avant que le cœur ne soit givré ?

I played Juliet when I was eighteen ! In Romeo and Juliet, Shakespear. Salem played Romeo, and I’m kinda sure he’s asking the teacher to gives me the role of Juliet. elle glousse, Mona n’est pas persuadé que son talent innée pour la comédie puisse lui donner le premier rôle. Se dit bêtement que son ancien petit, ami slash super star de la scène avait fait tout ça pour elle. Or maybe I was good back in these days ? I don’t really remember if I was good at it or not, I just remember the ways I feel when I was under the spotlight. Sensation qu’elle ne pourrait expliquer, identique à une douce étreinte, ou un baiser donner sous l’euphorie. What if you are better than me ? They’ll know. elle râle, si c’est vraiment le cas ? On est à l’abri de rien ? Yuyeon pouvait cacher un acteur exceptionnel, le prochain oscar à ses chevilles ! You’ll drink polynectard everynight to take my place again, there is no other solution. Elle le murmure - comme un secret, comme s'ils allaient sérieusement mettre en place un plan diabolique pour que Yuyeon soit Mona, elle-même dans le rôle de cette adolescente frivole et fragile de Juliet. Que feront-ils alors ? Partager la célébrité ? Vivre des rôles de Mona ? Et Mona devra-t-elle remplacer Yuyeon ? Faire des salto arrière sur une jambe, et tourner sur elle-même sous une musique de David Ghetta ?

Quelle vie ça pourrait être ?
Ce serait arrangeant, non ?
Où encore plus compliquer ?
Une vie à deux.

Elle divague un instant, elle repense à leurs mains liées, à sa tête contre son torse, sa promesse d’un voyage ensemble. Ensemble, ça raisonne une nouvelle fois, elle a presque envie de le répéter pour être sûre que c’était ce qu’il voulait dire, mais elle ne fait rien. Ses yeux vacillent entre la file qui s’achève et son partenaire. Il a toujours été aussi grand ? S'il fait un mauvais geste, elle peut de nouveau se coller à lui, contre son torse. Il avait changé de parfum ? Elle se souvient avoir haït cet odeur, trop homme, trop bestiale, trop plastique ! Ça la dérange moins, c’est presque sucré. Elle aime bien sa tenue aussi, loin de la combinaison moulante de l’entraînement, ou du jogging qu’il traîne pour la remise en forme. Elle devrait lui dire. (Pourquoi ?)

It’s taste good ! Affirme-t-elle, se saisit du menu avant même que son derrière ne soit pas poser sur la chaise. Ils sont légèrement isolés du reste du monde, une aubaine pour la gamine qui commençait à étouffer dans ce bain de foule. Elle ne l’écoute pas vraiment, roule des yeux en entendant la fin de sa phrase. I’m not in a italian restaurant for eating a salade, hear me? Et puis quoi encore ? De l’eau plate et du pain sec, on est ou, en prison ? Elle commande un peu de tout, une entrée, une pizza, du vin bien sûr, et comme la tradition l’oblige : des spaghettis sauce tomate et ses boulettes de viande. Im lady and you are the tramp, that why we are here together, cause you thought I was trapped by my master, but I was a happy puppies in my house, and you are a bad bad boy. Pas sûr que c’est ce que les scénaristes de la belle et le clochard avaient en tête, mais elle s’en fiche pas mal, dans leur imaginaire, il sera ainsi. Les plats arrivent, mona avait demander des petites assiettes pour pouvoir partager, se rappelant que c’était ainsi qu’on manger en Corée : un partage équitable de tout ce qui se trouve sur la table. Here is ! eat ! no diet today, please. It’s my first trip since i’m an adult ! elle connaît les angoisses du retour sur scène, parfois peur de lui en parler pour ne pas le froisser. ils sont en vacance après tout, ce n’était pas le moment de parler de travail, pourtant, Mona ne peut pas s’en empêcher : You afraid ? I’m mean… You are not with Sunhee anymore, so.. It must be complicated for the.. you know.. work stuff.

Les yeux de Yuyeon étaient fixés sur Mona, son sourire, ses gloussements, ses yeux qui se baladaient de partout, sa gestuelle animée. Mona était tellement pleine de vie quand elle parlait, tellement énergique, tellement… belle. Yuyeon en oubliait presque d’écouter ce qu’elle disait, lorsqu’elle s’adressa à lui et que ça le sortit de sa transe. Un peu perturbé, il se dit qu’il était juste un peu fatigué, rien de trop grave (pour autant, il ne la lâcha pas du regard ; il pouvait prétendre qu’il regardait le paysage à travers la vitre, oui). « You’re a dumbass, » se contenta-t-il de souffler, légèrement amusé, petit sourire sur les lèvres. Il se souvenait de Mona qui jouait le rôle de Juliette, enfin, d’un souvenir fugace. Parce qu’à l’époque, Yuyeon connaissait à peine Mona : c’était juste la fille bizarre avec qui il échangeait de corps une fois par an, jamais à la même date, imprévisible (jusqu’à ce qu’ils en comprennent la logique mais que soudainement, cette logique change, les échanges de plus en plus fréquents). Il ne s’était pas intéressé à sa passion pour le théâtre, savait simplement qu’elle en faisait, avec son petit-ami à l’époque. C’était aussi l’époque où Yuyeon était fou amoureux de Sunhee. Il se demandait comment ce temps avait pu s’envoler comme ça, ses sentiments disparaître comme ça (mais parfois, les choses n’avaient pas de raison : le temps passait, et des choses restaient, d’autres disparaissaient).

Installés dans le restaurant, Yuyeon croisa les bras en levant les yeux au ciel, le dos adossé au siège. « Right. » Dommage, parce que Yuyeon serait bien parti sur une salade et ça lui serait très bien allé. Il plissa ensuite des yeux, le regard figé sur Mona, l’air perplexe. « Uh… okay ? » Il avait dû voir La Belle et le Clochard une fois dans sa vie (forcé par Mona, sans doute), mais il n’était pas certain que c’était ça, le scénario de base (et puis comment ça, il était un bad bad boy ? Enfin il n’était pas gentil, mais il n’était pas si mauvais, si ?).

Les plats arrivèrent, deux petites assiettes devant eux pour qu’ils puissent partager, et Yuyeon fut surpris de l’attention (Mona avait retenu comment ils mangeaient, en Corée du Sud). Le détail fit naître une sensation étrange dans sa poitrine qu’il préféra ignorer, attrapant sa fourchette. « Okay, as you wish. » Il sonnait un peu indifférent, désintéressé, mais le sourire sur ses lèvres et l’éclat dans ses yeux disaient tout le contraire. Mona avait l’air d’une enfant, mais ce n’était pas pareil que Sunhee. Sunhee aussi, avait ses airs d’enfant surprise par tout ce qui était autour d’eux, mais elle était plus calme. Mona, elle était bruyante, elle était bavarde, curieuse. Encore une fois, il ne pouvait pas s’empêcher de comparer Mona à Sunhee et il s’en sentait presque mal. Mona n’était pas Sunhee et il ne revivrait plus ce genre de sortie avec Sunhee, pas de la même manière du moins, pas avec un cœur aussi léger.

Et Mona ne se retint pas pour lui rappeler. La fourchette s’arrêta dans le fromage, le bras immobile, toutes les pensées désormais dirigées vers Sunhee. Est-ce qu’il avait peur ? Leur retour sur scène était pour bientôt, ils se voyaient tous les deux fréquemment pour s’entraîner, mais ce n’était plus pareil. Leur lien d’amoureux s’était perdu. Alors il resta silencieux pendant quelques secondes, mit le bout de fromage dans sa bouche, goûta, avala, sans même prendre le temps d’apprécier le goût (les pensées bien trop ailleurs). « It’s fine. » Oui, ça allait. « We’ve been seeing each other often for work and things aren’t so awkward anymore. » Mais après les entraînements, ils ne se voyaient plus, n’allaient plus manger quelque part ensemble, ne restaient plus ensemble. Ils se séparaient, allaient faire leur vie chacun de leur côté. Ils n’étaient plus ensemble. « We’re taking part in a competition again on May 14th. So we can’t let our personal feelings get in the way, and both Sunhee and I know it. That’s why it’s fine. We’re fine. » Are you really fine, or are you trying to convince yourself that you are ? « Just eat. Why are you making me think about work on a holiday ? » Il disait ça sur un ton plaisantin, mais c’était presque un appel à l’aide. Don’t make me talk about things I don’t want to talk about.