— and i care

HEAVEN SENT YOU TO ME,, may 7th
@Yoshino Kouta ♡

Il y a encore quelques verres qui traînent, des corps qui déambule, des discussions inachevé, s’éternisent entre deux amants. Peut-être une dispute, peut être des retrouvailles. Le coeur d’Alma frissonne à cette idée : te retrouver. Si le starlette avait fait en sorte que tout soit contrôler à la minute près dans sa vie, l’arriver de Kouta avait tout chambouler. À présent, son cœur gronde à l’idée de le revoir, stoppant net ses activités de superstar pour le retrouver. Elle avait laissé ses copines avant le dessert, enfiler sa veste jusqu’au lieu de rendez-vous. Yujin avait un plan, plan qui faisait tourner sa tête, à peine l’idée frôle ses pensers. Se dévoiler, c’est la seule solution.

Il déglutit, avait-il réellement confiance en cet homme pour se laisser ainsi porter ? Le gâteau d’anniversaire avait été commandé, trône au milieu de la table, Alma fait semblant de pianoter sur son portable, laissant les messages en attente. Elle scroll sans vraiment regarder, inquiète qu’il finisse par ne pas se montrer. Kouta ? Comme un miracle, yeux parsemés d’étoiles, fausse dignité qu’elle range dans le même geste que son portable, elle se lève dans un presque bond, mais se contrôle tout juste pour ne faire aucun mouvement brusque. You are here. Finaly, here, avait-elle envie de murmurer. Signe de la main pour lui fait l’honneur de s’installer. Elle palpite presque, Alma, loin de la gamine arrogante et insolante qu’il a jadis connue. Strawberry, with creme ! And.. - Doigt lever pour interpeller le serveur, qui s’empresse de leur service deux coupes de champagnes. - Champagne, for your birthday. et si sa voix mielleuse ne suffit pas à le séduire, elle penche légèrement son visage pour lui offrir un tendre sourire. I don’t buy you any gift, cause you ask me to don’t. But… didn't listen ! It’s really nothing, and I didn’t buy it, it’s a gift people give me, but I don’t use it, so. It’s yours. menteuse, elle l’avait choisi pour lui, spécialement. Sans attendre, elle sort une petite boite argentée, taille pour une montre classique, mais celle-ci été plus développer, par la technomagie. Do you like it ? Oh, I take the green one, cause I think..  - la voix d’Alma se brise, pour laisser échapper celle de son propriétaire - Green looks great on you.

HEAVEN SENT YOU TO ME,, may 7th
@Son Yujin ♡

Kouta était stupide. Il venait d’accepter de revoir la fille qu’il aimait alors qu’il avait décidé de s’éloigner d’elle pour ne plus rien ressentir pour elle (sortir avec quelqu’un d’autre pour l’oublier). Ça avait forcément marché, le temps pansait toutes les blessures, alors il n’y avait aucun mal à ce que Kouta accepte son invitation. Il ne se passerait rien entre eux. Leur relation reviendrait à ce qu’elle était avant que le cœur de Kouta ne se mette à tambouriner dans sa poitrine. Kouta resterait calme et tranquille, souriant, apaisé, parce qu’Alma n’était plus la personne qu’il aimait. C’était ça, qui allait se passer. Il était amoureux de quelqu’un d’autre, après tout. Alors il devrait aller à leur rendez-vous le cœur calme, mais celui-ci ne cessait de battre, battre trop fort, trop vite. Kouta était stressé, et il se disait que c’était peut-être parce que ça faisait un moment qu’il n’avait pas osé faire face à Alma de sa propre volonté. Que c’était normal, d’être stressé (ou alors, était-il stressé parce qu’il avait peur que ses sentiments resurgissent, non : qu’il se rende compte que pendant tout ce temps, il s’était menti à lui-même ?).

Les épaules un peu affaissées, marque de manque de confiance en soi, il se dirigeait de pas hésitants vers la table où Alma était assise. Elle était sur son téléphone (alors pourquoi ne répondait-elle pas à ses messages ?), aussi belle que toujours. Kouta sentit son souffle lui être volé, Alma comme aspirant l’air de ses poumons, attrapant l’oxygène pour ne laisser que l’azote à Kouta, l’étouffant, l’enivrant de sa beauté irréelle. Alma était belle, et Kouta le réalisait encore une fois, aujourd’hui. Elle était si belle qu’il avait presque envie de s’arrêter là. La laisser pianoter sur son téléphone, comme une œuvre d’art qu’on regardait de loin dans un musée, et repartir, l’image de la statue en tête. Mais ses pieds avaient continué de bouger, et le voilà arrivé à sa table. Alma lâcha son téléphone, et leurs regards se croisèrent.
« Kouta ? »
Une décharge électrique parcourut tout le corps de Kouta. Son regard, sa voix.
Son cœur tambourinait dans sa poitrine.
Kouta se sentait comme un animal de compagnie délaissé pendant deux semaines quand son maître partait en vacances : il était capable de s’occuper pendant deux semaines, mais une fois son maître de retour, son cœur tambourinait de la même façon, et il était capable de le reconnaître entre mille.
Kouta était capable de reconnaître l’amour qu’il portait à Alma entre mille.
Il était retombé pour elle, comme la lune tombait inlassablement pour le soleil.

Perturbé, il hocha doucement la tête après des secondes de trop, et prit place en face d’Alma. Celle-ci fit la commande et Kouta manqua son comportement inhabituel, trop perturbé par les propres palpitations de son cœur. Il releva à peine le regard sur Alma, et le voilà déjà fait prisonnier, impossible pour lui de se délivrer de ses yeux. Elle sourit légèrement, pencha doucement la tête, et Kouta eut l’impression qu’il avait déjà avalé tout le champagne qu’elle avait commandé pour eux. Elle lui avait pris un cadeau, mais Kouta en avait presque oublié qu’ils se voyaient pour son anniversaire, en fait. Oublié que c’était censé être lui, la star de ce soir, et pas Alma.
Il prit délicatement la boîte argentée qu’Alma lui tendit, et l’ouvrit pour découvrir une montre technomagique, de couleur verte.
« Green looks great on you. »
Kouta se figea.
Ses doigts restèrent immobiles sur la boîte, les yeux sur la montre, qui montrait déjà l’heure, la trotteuse indiquant les secondes qui passaient dans un bruit inaudible.
Il se fit porter à la soirée du gala de la St-Valentin, quand un inconnu l’avait bousculé et lui avait finalement dit que sa tenue lui allait bien, le vert joli, sur lui. Kouta avait senti le bonheur éclore dans son cœur et il avait été de bonne humeur, rassuré sur la tenue qu’Eiso avait prise pour lui, inhabituelle pour lui.
C’était la même voix.
L’inconnu avait cette voix.
Lentement, Kouta releva la tête, et croisa le visage d’Alma. C’était toujours elle. Elle avait toujours ce même regard, ce même nez, ces mêmes lèvres. Mais elle ne souriait plus. Elle semblait attendre une réaction de sa part.
Elle avait aspiré l’air des poumons de Kouta, mais ce n’était plus pour la même raison.
Kouta lâcha la boîte, celle-ci tombant sur la table. Elle supporta bien le choc, n’étant tombée que de quelques centimètres ; mais Kouta lui, ne le supporta pas. Il regarda Alma d’un air confus, hésitant, apeuré. Ses doigts tremblaient, son cœur battait fort, sa mâchoire secouée. Sa gorge se faisait sèche, il avait l’impression d’avoir complètement perdu ses cordes vocales.
Il vivait dans un monde magique Kouta, même si lui ne l’était pas (pas assez), et il savait qu’il existait des gens qui pouvaient façonner leurs apparences. Il y en existait même des potions éphémères, pour faire ça.
Alors il avait compris.
Il avait compris.
« Who are you ? »
Who are you, Alma ?
Non, pas Alma.
Yujin.

HEAVEN SENT YOU TO ME,, may 7th
@Yoshino Kouta ♡

Ce n’était pas le meilleur moyen d’en venir aux choses, la fameuse discussion, l’inévitable discussion. Le souffle d’Alma était court, bloque un instant sa respiration après avoir dit la fameuse phrase, relâche dans un même geste, quand elle précipite ses doigts contre la coupe de champagne afin de s’en délecter. Ça n’enlève en rien la peur qui courait le long de son épiderme, accompagner de la douleur dans la poitrine que provoquer les battements trop frénétiques de son cœur. Venez t-elle sincèrement de sauter le pas ? I say green looks great on you. reprit-elle sa voix mielleuse. Des regrets ? Non aucun, juste le courage qui n’est jamais au rendez-vous.

It’s a nice question cause.. I don’t have any idea of who I’m. elle gigote légèrement sur son siège, fin sourire sur les lèvres. La phase de séduction est terminée, maintenant le jeu avait changer. Alma ne sait pas par ou commencer, peut-être devrait-elle reprendre la forme de Yujin ? Peut-être que ce serait trop agressif de la mettre devant le gamin, alors qu’il a l’habitude de voir une jolie poupée ? Tout aller beaucoup trop vite, et Yujin n’a jamais était un garçon courageux, il se trempe la nuque et essaie orteil par orteil avant de se jeter à l’eau, le grand plongeoir l’a toujours terrifier, quelle horreur de devoir faire le grand saut quand tous les yeux sont rivés sur lui. I’m just… me I guess? mais qu’est-ce que ça veut dire ? Je suis juste moi ? Toi, qui ? Yujin n’avait jamais envisagé le dire à qui que ce soit, à la création de son œuvre d’art, ne devait exister qu’elle que ce qu’elle pouvait offrir au monde. L’étrangeté de sa personne ne devait en aucun cas être vu au grand jour, qu’est-ce qu’on dit à quelqu’un qui s’est caché toute sa vie derrière une image aussi plaisante ? T’étais mieux avec des seins ? T’aurais dû garder un aussi joli minois, c’est comme ça qu’on réussi dans la vie! Alma se redresse et tire sur les rideaux qui encerclent leur table, elle fait un signe au serveur de poser l’étiquette ne pas déranger sors sa baguette pour isoler l’endroit. Silencio… Il n’était plus question de reculer.

Que le spectacle commence.

I’m who you want me to be. I can me be, Alma, little super star made of porcelaine ! elle fait un tour sur elle-même, remet ses cheveux en place, son corps se modèle alors à l’image de ce bon vieux Eiso, cheveux court, bras musclé, trait plus accentuer au niveau du visage. I can be your boyfriend, Eiso, see ? Same face, weird voice. Sa voix se modèle elle aussi à celle du garçon, qu’il trouve insupportable. Il faut savoir que le garçon a toujours était très doué pour les imitations, à force de reproduire presque quotidiennement la poupée Alma, il avait développé des skills pour choper les traits des gens qui l’entouraient, un jour il saura le faire à la perfection, en attendant il contrôle un peu mal la taille des bras d’Eiso, qui semble plus musclé qu’à son habitude.

Yujin joue encore, se transforme en la secrétaire qu’ils ont vue ce soir-là, cheveux soigneusement épinglés en chignon, chemise couleur pêche. See ? I’m who you want me to be ! And… and.. Sans le vouloir, l’apparence d’alma triomphe de nouveau, Yujin laisse la peau lisse, les cheveux d’un noir profond, les yeux en amande reprendre le dessus, peut-être qu’il n’avait pas la force de dire les choses avec son vrai visage, après tout, alma a toujours été plus courageuse que lui.

And, I’m not real. I was made up by a silly insecure boy, when he was 15… frustrated after his lover leave the town… il marque une pause, beaucoup d’information en si peu de temps ? That why i can’t love you, and that also why i don’t want you to love me.. Cause i’m not real. I don’t have any problem when what ever some weirdo fall for me but, you.. it’s different. I don’t wanna hurt you. I mean it, the night we see each other. Tout était réel, ses mots, ses larmes, sa voix tremblante, son pardon, tout était réel.

HEAVEN SENT YOU TO ME,, may 7th
@Son Yujin ♡

Son corps entier se mettait à trembler. Ses yeux vacillaient, lèvres tremblotantes quand la voix d’Alma résonna de nouveau dans ses oreilles. « I say green looks great on you. » Une anecdote qu’Alma n’était pas supposée savoir. Une anecdote que seule Yujin savait. Qui était Alma ? Qui était la personne en face d’elle ? Mal à l’aise, apeuré, Kouta fixait du regard le visage en face de lui, même plus certain du genre de la personne en face de lui. Et son âge ? Peut-être qu’elle avait menti sur son âge. Sur quoi d’autre avait-il pu mentir, encore ? Sur toutes ses confidences ? Sur tout le soutien qu’elle avait donné à Kouta ? Est-ce que depuis le début, elle s’était moqué de lui, comme ça ? Ah, le pauvre, il croyait qu’elle existait alors qu’elle ne faisait que lui mentir depuis le début ! Il serait le personnage dont on riait s’il était dans une série télévisé, moqué parce qu’il était trop stupide.
Elle lui dit qu’elle était elle, et Kouta eut envie de renverser tout ce qu’il y avait sur la table. Elle était elle, elle était lui, elle était moi, elle était toi, elle était eux, elle était vous, elle était nous. Elle n’était personne. Alma n’était rien. C’était une apparence qu’il avait créé de toutes pièces. Est-ce qu’elle existait, même ? Est-ce que Kouta n’était pas en train d’halluciner ? Était-il tombé amoureux d’un fantôme ? Il se sentait tellement moqué et humilié qu’il en avait des larmes aux yeux, la colère silencieuse dans son cœur. Il se mordit la lèvre inférieure alors qu’Alma demanda le silence, les enfermant dans une bulle. Les enfermant dans son monde ; un monde où Alma existait.

Alma se leva, tourna sur elle-même, toujours aussi splendide que d’habitude, mais Kouta ne se noya plus dans ses beaux yeux bruns, sa chevelure douce. Et puis l’enfer prit place devant ses yeux : Alma devint Eiso. Horrifié, il la regarda prendre la forme d’Eiso, les mêmes bras, les mêmes yeux, la même taille, la même voix. Tout, tout était Eiso.
Et d’un coup, il en vint même à se demander.
Est-ce qu’Eiso existait ?
Est-ce qu’Eiso n’était-il pas aussi un fruit de la création de Yujin, Alma, ou qui encore ?
Son estomac se tordait, il avait envie de vomir, de crier, de partir d’ici en courant. Tout son corps tremblait mais son regard était incapable de se détacher d’Alma, qui continuait à lui dire ce qu’elle était. Ce qu’il était. Un garçon qui manquait de confiance en lui et avait créé Alma, après que son amoureux soit parti de la ville. Des détails insignifiants, des détails dont Kouta ne voulait même pas. Est-ce qu’il voulait encore en savoir sur Alma ? Est-ce qu’il voulait apprendre à la connaître ? Est-ce qu’il ne voudrait pas plutôt l’oublier ? L’oublier, elle et son charisme, elle et ses sourires, elle et ses mensonges ? Elle et Yujin.

Kouta pleurait. Il pleurait, les larmes coulant sur ses joues, presque aussi silencieusement qu’une poupée sans vie. En regardant des séries, il n’avait jamais su comment des acteurs pouvaient avoir l’air si beaux en train de pleurer, et Kouta savait finalement pourquoi : parce qu’on était sans âme, quand on pleurait comme ça. C’était douloureux au point qu’on perdait la notion de la douleur. C’était terrifiant au point qu’on ne savait plus ce qui faisait peur. C’était humiliant au point qu’on ignorait la raison pour laquelle on était moqué. Alma pouvait être tout le monde et Kouta n’était personne.
« You… » La voix qui sortait était faible, peu convaincante mais surtout, pleine de reproches. « Who did I fall in love with, then ? If Alma doesn’t exist, then who did I fall in love with ? Eiso ? Did I fall in love with Eiso ? Did you make Eiso up, too ? Who exactly are you ? How many people have you messed up, like that ? » Kouta se leva de sa chaise, face à Alma — non, Yujin. « I don’t want you to be who I want you to be, I want you to be you. I don’t want you to be Alma or Eiso, I want you to be… just you, the insecure boy I don’t even know the name. » Il essuya finalement ses larmes du revers de la main. « You played with me. You played with my feelings. You were right when you said I shouldn’t love you. I was so wrong. I should've known that it was because you didn’t exist. » Il lâcha un petit rire désabusé. « What about the kindness I fell in love with ? Was it false, too ? Was it an illusion ? What was even real about us ? Are… Are we even real, now ? Are you even talking to me ? How much did you lie to me ? What am I ? » Il devenait complètement fou Kouta, parce qu’il avait l’impression que Yujin lui avait menti sur tout, Yujin venant de briser la confiance que Kouta avait en lui. Kouta ne serait plus jamais capable de l’aimer comme il l’avait aimé, parce qu’il ne lui faisait désormais plus confiance ; et une confiance brisée restait froissée à vie.

HEAVEN SENT YOU TO ME,, may 7th
@Yoshino Kouta ♡

Il ne pouvait pas se dévoiler, pas totalement, pas entièrement. Une part de lui souffrait à l’idée de ne pas réussir à prendre sa forme normale, chemin trop brutal a une réalité que lui seul avait pour habitude d’affronter. Le jugement des autres avait fini par avoir raison de lui, dans son être germé une fleure interdite, dont chaque pétale était imbibé de peur, de terreur, et d’angoisse, grandissait à vue d’œil autour de chacun de ses organes. Bientôt, elle serait si grande qu’il ne pourrait plus jamais éviter. Lui seul pouvait se libérer de ces branches, en l’arrachant à la racine. Yujin trop malin, Yujin plus intelligent que tout le reste, a décidé de négocier avec la plante. Trouve une brèche, un plan B. Crée l’impensable, pensant ne jamais se faire attraper.

Et ça aurait dû marcher.
Rien n’interférer avec ce plan diabolique.
Il ne pouvait être que gagnant.

Alors pourquoi lui ?
Pourquoi sa bonté, son grand cœur, ses yeux parsemés d’étoiles. Sa main tendue, prête à aider, courbe l’échine face à tout ce qu’elle lui demander. Lui aussi le faisait, mais lui n’est pas l’autre. Le coeur n’avait jamais était attendries, mentir et volé, tricher et troublé, ça ne l’avait jamais déranger. Que ces crétins lui mange dans la main, aspire les miettes laisser au sol, mais pas lui. Tous, sauf lui.

Im in Eiso.. elle glousse, quelle idiote, une main sur son visage, puis une respiration plus lente pour calmer ses nerfs. Everything was real. I’m real, the things I told you about was real.. The story about my aunt, the way that I feel, the world I used for cheering you up, all the story about living for over people till you forget your feel, that was real. Chose qu’il n’aurait jamais laissé échapper. Mais les larmes qui coulent sur son visage sont comme des balles, les mots qui s’en suivent offre la même douleur. Ses doigts se crispent, ses sourcils sont froncés, Alma fixer le garçon avec la même peine. Si elle n’était pas fautive, elle aurait pleuré avec lui, mais ce n’était pas juste, non, elle n’avait pas le droit. The face isn’t, the body neither. Rajoute-t-elle sur un ton plus léger, presque comme une évidence.

Metamorphe have the power to turn body, hair and voice to something they see. In the highest of the power, you can turn yourself into someone else… I’m not there, but.. I’m strong enough to create something with my memories. Il n’avait peut-être pas besoin d’autant de détail ? Alma se redresse pour chasser l’espace entre eux deux, il la haïssait, mais elle n’avait pas envie que ça s’arrête ainsi. Ses doigts prennent en otage son visage, effacent avec douceur les larmes qui s’y échappent. Ils restent encore en suspens, maintiennent ce même visage à la hauteur du sien, ne détachent pas son regard du sien. You can call me Yujin. Dans la même minute, son enveloppe corporelle mute pour la dernière fois, laissant apparaître ce garçon aux cheveux désordonné et au cerne trop prononcé qu’il est réellement. I’m sorry… This isn’t about you. It’s about me, and just me. I can’t be my self, cause it’s to hard to assume who i’m… also cause I have no idea of who I’m.. This isn’t a great apologies.. Sorry for the.. weird sorry, i guess ? Stupide stupide stupide. Ses mains relâchent son visage, il recule sans effacer la distance entre eux. Retrouver son apparence n’a jamais était aussi douloureuse, il pouvait sentir sa laideur, ses imperfections, qui n’avaient rien à avoir avec la poupée de porcelaine dont il était tombé amoureux.

Will you forgive me ? Someday ? Not now, not today, but one day? cette fois-ci, ses doigts saisissent les siennes dans un geste ferme. Yujin n’avait aucune idée de ce qui lui arrivait, pourquoi avoir le pardon de ce garçon dont il n’éprouve aucun sentiment amoureux était soudainement important ? Peut-être parce qu’il lui ressemble ? Il y avait quelque chose dans son regard qui lui rappelait le sien ? Cette pointe de naïveté, corps et cœur fragilisé par des événements dont il n’est pas maître, fugitif dans sa propre vie. Il y a dans son regard, les mêmes éclats de rêve laissé à l’abandon, et peut être, dans l’éventualité que ce soit possible : son cœur, c’est résigner à lui faire du mal. Sans le savoir, les larmes dévalent également ses joues, apeurer par l’idée de ne plus jamais le posséder.

HEAVEN SENT YOU TO ME,, may 7th
@Son Yujin ♡

Qu’est-ce qui était vrai et qu’est-ce qui était faux ? Kouta avait le monde entier qui s’écroulait autour de lui, tout se faisait flou, éloigné, irréel. Est-ce que la montre était réelle ? Est-ce que la table était réelle ? Est-ce que le restaurant était réel ? Est-ce qu’il était réel ? Est-ce qu’Alma était réelle ? Est-ce qu’il ne se trouvait pas face à un fantôme, à un fruit de son imagination ? Peut-être qu’il avait inventé Alma de toutes pièces parce qu’il avait besoin d’aimer quelqu’un, que quelqu’un lui apporte un peu de piment dans sa vie, le pousse à se bouger, à essayer de faire changer les choses par lui-même (mais la réalité le rattrapait : Alma n’existait pas). Pourtant, Alma persista à lui dire le contraire. « Everything was real. » Il passa à côté de sa blague précédente, le cœur s’alourdissant de mille tonnes à cette simple phrase. Tout était vrai alors pourquoi est-ce qu’elle lui avait dit qu’elle n’existait pas ? Pourquoi est-ce qu’elle lui mentait encore ? L’histoire avec sa tante, ses sentiments, les mots utilisés pour le soutenir, non, tout ça, tout ça était faux ! Ce n’était pas vrai car chaque mot qui traversait les lèvres d’Alma était faux. Kouta le savait, désormais. Alma était une menteuse ; non, c’était pire qu’une menteuse.
C’était quelqu’un qui n’existait pas.
Kouta avait les poings serrés, le regard désabusé sur Alma qui se transformait petit en petit en colère, en rancune. Ni le visage ni le corps n’étaient réels, mais tout le reste l’était ? N’importe quoi. Alma avait été créée de toutes pièces, Alma n’existait pas — tout était de Yujin.
Alors c’était Yujin qui lui avait dit tous ces mots ? C’était Yujin qui l’avait réconforté, Yujin avec sa tante, Yujin et ses sentiments ?

Alma s’avança vers lui et Kouta eut envie de se reculer, mais aucun de ses membres ne lui obéit. À la place, il la laissa s’approcher, ses doigts se déposant sur sa peau, effaçant les larmes qui continuaient pourtant à couler. Alma était juste en face de lui, et elle était si belle. Elle était si belle, mais elle n’existait pas. Pas ce visage. Pas ce corps. Si Yujin voulait le réconforter, qu’il le fasse avec son vrai visage ! Son vrai corps ! Pas cette imposture. Kouta n’était pas tombé amoureux d’Alma. Il était tombé amoureux de Yujin.
Et Yujin apparut.
Yujin grandit, le corps plus imposant, les doigts plus fermes, les cheveux désordonnés, les cernes marquées, la mâchoire moins douce. Yujin. C’était lui, le garçon que Kouta aimait. Son souffle se coupa, les yeux occupés à observer ce nouveau visage en face de lui qui devait paraître si familier et qui pourtant, n’était encore qu’un inconnu pour Kouta — en apparence, du moins. C’était de cette personne dont il était tombé amoureux. Il le savait. L’éclat de ses yeux était le même. Il voyait encore cette douceur dans ses pupilles, ce regard plein de tendresse adressé à Kouta. Le désarroi frappa Kouta en plein le ventre et il se sentit mal, les larmes coulant à flot, les doigts de Yujin le lâchant. Ce n’était pas Alma. Ce n’était plus Alma. Pourtant, le cœur de Kouta battait toujours autant. Ce n’était pas le problème de Kouta, c’était le problème de Yujin. Et Kouta était impuissant face à ça. Il ne pouvait qu’aimer Yujin, lui offrir son amour sans que jamais celui-ci ne soit réciproque. Car si Yujin devait aimer quelqu’un, alors ce serait quelqu’un d’autre. Pas lui.

Yujin attrapa sa main à la place, les doigts saisissant les siennes si fermement, comme s’il avait peur de perdre Kouta. En fait, il avait peur de perdre Kouta. Il l’avait déjà exprimé tant de fois, mais pas sous la voix de Yujin. Sous celle d’Alma, et même si elle était fausse, Yujin était vrai. Mais pouvait-il le croire ? Et si Yujin était encore faux ? Tiré de son imaginaire ?
Mais comment ces larmes pouvaient être fausses ?
Yujin pleurait, reflet de Kouta, et le cœur de Kouta s’alourdit davantage. Est-ce qu’il était capable de le pardonner de l’avoir trompé ? En même temps, s’il avait été à la place de Yujin et avait été capable de se métamorphoser pour devenir quelqu’un de meilleur, devenir la personne qu’il souhaitait être, il aurait peut-être fait la même chose que Yujin. Il aurait pris l’apparence d’une belle fille aussi, pour se sentir confiant et mieux dans sa peau. Pourtant, Yujin devrait se sentir confiant. Il avait de quoi l’être. « You’re beautiful, » murmura-t-il, entrecoupé dans ses sanglots. « You don’t have to hide behind Alma and toy with people like that. You’re enough, Yujin. » La voix faible, tremblante. Mais il ne serra pas la main de Yujin en retour, se détacha plutôt d’elle dans un geste sec, prit un pas en arrière. « Please don’t make the same mistake twice. Please don’t hurt someone else like you hurt me. I’m okay with the one being hurt. Just don’t hurt other people. » Il secouait sa tête, les yeux figés sur Yujin. « If what you said to me was true, if everything you did to me was real, then… I fell in love with you, Yujin. So I can’t forgive you. Not now. And I don’t know if I will. Because you were my first love. » Kouta finit par essuyer ses larmes, prit une grande inspiration. « But forgiveness has nothing to do with love. So I’ll keep loving you, even if you hurt me. I’ll keep loving you, even if you don’t love me back. I’ll love you with all my heart, always, and I’ll wish the best for you. And before you say anything else : this isn’t about you. It’s about me, and just me. My heart fell in love with yours, so I’ll trust it and will love you, even if it hurts like hell. » Kouta lâcha un petit rire brisé. « Can you forgive me ? For choosing to love you even if you don’t ? »