middle of the night ( dreami )

Pas d’au revoir pour l’Anglais. Juste des à bientôt adressés à ses amis avant que l’attrapeur puisse enfin prendre le portoloin déjà bien retardé. Et de ses 17 heures londoniennes et nuageuses, il passe à un minuit japonais printanier, chaud et frais à la fois. Une fois arrivé à la gare de Kanto, Andrea fait le reste du chemin en balais, clope d’épices entre les lèvres. Il a pour seule distraction, un début de croissant de lune dans le ciel peinant à l’éclairer et une chanson des Blueberries dans les oreilles pour le bercer le temps de son trajet. Très vite il passe de rues en rues, de quartiers en quartiers, la fumée de cannelle s’évaporant dans le ciel noir de Kanto. Andrea avait passé une agréable semaine. Toujours un plaisir de retrouver cette équipe pour qui il avait tant d’admiration, et désormais de vrais amis. Mais le retour à la réalité ne lui déplaisait pas non plus. Peut-être parce qu’il avait hâte de retrouver ses amis, hâte de continuer le chemin qui se traçait devant lui malgré toutes les embûches et les compétitions à venir, il avait étrangement retrouvé un brin d’espoir ces dernières semaines. Lorsqu’il arrive au dortoir Kasai, après avoir remis le modèle réduit de son balais dans son sac à dos, il laisse son mégot de cigarette se décomposer dans l’air puis il salue deux kasai occupés à boire devant les escaliers du dortoir. Petit check des mains, discussions d’une dizaine de minutes avant qu’il fasse semblant de reprendre son rôle de préfet en leur suggérant d’aller au lit car il était tard.  Il s’en fichait dans le fond, lui qui avait encore l’énergie d’un gamin prêt à faire un match de foot dans un après-midi ensoleillé. C’est donc avec énergie qu’il entre au sein du dortoir, réveillant les quelques estampes au sommeil léger lorsque la grande porte d’entrée se ferme derrière lui. Et au moment de monter les escaliers, il hésite. A gauche ou à droite. Doit-il rentrer directement dans sa chambre et craindre de réveiller Akira ou préfère-t-il aller faire une surprise à Somi ? Après tout, elle ne savait pas qu’il rentrait aujourd’hui. Alors à grandes enjambées il monte les marches menant au dortoir féminin. Sur le chemin, il se fait arrêter par le fantôme de Dame Keiko qui lui rappelle où se trouve son propre dortoir. “Vos appartements se trouvent dans l’autre escalier jeune homme, je sais qu’il est tard mais ce n’est pas une raison”. Souriant à pleines dents, Andrea recule d’un pas et se passe une main dans ses boucles -qui après avoir été coupées avant de partir, avaient repris une longueur très agréable à la vue, comme au toucher- “no ! no worries ! c’est juste une urgence, il faut que je prévienne la préfète ! Promis je reste pas ! ouais ouais vous inquiétez pas, juste un message hop je repars” et après avoir insisté, il laisse Keiko le traverser, ressentant une drôle de sensation qui prend fin dès lorsqu’il reprend son chemin.

Sac à dos sur une épaule, il colle son oreille contre la porte de la chambre de Somi pour espérer y entendre un quelconque bruit. Et c’est un miaulement qu’il perçoit. Andrea retrousse le nez et recule. Il n’aime pas cet animal, et cet animal ne l’aime pas. Mais cela signifie que sa maîtresse est bien dans la pièce. Alors il toque une première fois. Puis une seconde fois. Il s’éclaircit la gorge et prend alors sa voix la plus aiguë possible pour imiter une élève dans le besoin. "~ somi please, i can’t sleep ~ !” et soudainement il gonfle ses joues, se retenant de rigoler alors que le chat continue de miauler. Il attend, attend, se contenant puis la porte s’ouvre sur une Somi qui était probablement sur le point de dormir au vue de sa tenue et de son visage vierge de tout maquillage. Et finalement il éclate de rire à gorge déployée, ses yeux de biche fixant sa meilleure amie. Il attrape avec douceur le visage de l’idol entre ses mains et referme la porte derrière eux d’un coup de pied. “Owww Somichan ain’t sleeping yet” et il repart en fou rire alors qu’il presse doucement ses doigts sur les joues de la chanteuse avant de venir coller son front au sien comme à leur habitude.  “You missed me, didn’t you, huh ?" demande-t-il, riant toujours alors qu’il oriente son regard vers le coin des lèvres de Somi mais c’est finalement la joue de la blonde qu’il vient embrasser.

" Luna ! " La sorcière interpelle le chat noir, agitant son index pour montrer à l'animal qu'il n'avait pas intérêt à faire un pas de plus sur son étagère. " Don't. " Le félin semble tout de même  défier sa maîtresse du regard ; l'humaine ne plaisante pas. Peut-être l'avait-il senti cette fois car le malotru quitte le meuble pour rejoindre les genoux de la chanteuse. Une figurine est bousculée dans l'action mais Somi n'en tient pas rigueur, déjà occupée à gratter le crâne de son chat. Elle s'excuse même, au bout de quelques instants, pour se glisser sous sa couette, invitant l'animal à se blottir à nouveau contre elle. Le matou hésite cependant, plus intéressé par des bruits provenant du couloir. " It's nothing " rassure la blonde comme si Luna pouvait comprendre ses mots. Espoir vain car le chat semblait décidé à rester au bord du lit, face à la porte. Tant pis. La chanteuse pose un casque sur ses oreilles et prend son téléphone - elle avait quelques épisodes à rattraper d'un animé commencé il y a quelques semaines. Le générique démarre - elle monte un peu le son aux premières notes de musique, puis l'épisode commence réellement. Les bruitages et les voix japonaises filtrent un peu de son casque mais le reste de sa chambre restait relativement silencieux. Dans la pénombre, seul le visage de la sorcière était éclairé par des intermédiaires de lumières colorées durant les combats des personnages. Les minutes s'écoulent, un bâillement lui échappe enfin et le téléphone glisse un peu de ses doigts fatigués - elle sentait le sommeil la gagner peu à peu, mais Somi refusait de s'endormir avant la fin de son épisode. Elle a pourtant les yeux qui se ferment régulièrement ; laissant son imagination terminer des scènes qu'elle ne faisait qu'écouter et, finalement, Somi met plusieurs minutes avant de remarquer l'écran noir de son téléphone. S'était-elle endormie un petit moment ? L'épisode s'était terminé sans qu'elle n'en voit la fin.

" Luna ! " Nouvelle interpellation lorsque son chat miaule devant la porte ; Somi se voit contrainte d'allumer la lumière pour surveiller l'animal. " What is it ? " râle la blonde devant l'entêtement du chat à surveiller l'entrée, puis finalement Somi comprend. Des bruits de pas s'arrêtent devant sa porte, les poils de son chat se dressent juste avant qu'une voix aiguë ne réclame de l'aide de l'autre côté. La préfète hésite, se doutant d'une blague à l'intonation de l'appel au secours, mais finit par sortir de son lit. Elle croise les bras contre sa poitrine dans un geste pudique, écarte son chat de l'entrée à l'aide de son pied puis ouvre enfin la porte. Et ce n'est pas un jeune élève qu'elle trouve face à elle mais son meilleur ami. Il s'avance, s'invite dans la pièce, la faisant machinalement reculer d'un pas. " When did you… ? " s'étonne-t-elle sans achever sa question. Ses joues sont prises en otage entre les doigts du Gallois, l'invitant faire une moue. Elle était sonnée, probablement fatiguée aussi, alors le bisou atterrit sur sa joue sans qu'elle ne cherche à l'enlever. Et front contre front, son regard se perd dans celui aquarelle de son ami. " When did you get back ?  " Elle demande enfin, puis fait semblant de réfléchir à la question qu'Andrea lui pose. Lui avait-il manqué ? " Not… really… " Elle sourit, contente de ce mensonge auquel il devait s'attendre. " Come ! " Puis elle lui prend la main, prête à l'emmener vers son lit. " … Luna ! " Quand le petit démon s'acharne à leurs pieds, visiblement agacé par l'arrivée d'un intrus masculin. " He's not that stubborn usually " explique Somi, en essayant de tenir l'animal à l'écart d'Andrea. La sorcière se baisse pour le prendre dans ses bras et se relève. Dans un excès de confiance, elle se tourne vers l'anglais et approche d'un pas pour forcer des énièmes présentations. " Be nice " recommande Somi sans distinguer auquel des deux elle s'adressait. La mission échoue en une fraction de secondes lorsque l'animal se  débat soudainement pour quitter les bras de sa maîtresse. " Ouch " Luna est lâché. Somi est peinée. Andrea est sûrement consterné. " … I'm sure you missed me " marmonne finalement Somi pour faire oublier ce désastre. " Come… " Elle réitère, plus calmement cette fois, surveillant Luna parti bouder près de la fenêtre. Somi attrape à nouveau la main de son ami pour le guider mais l'attrapeur ne bouge pas, tire doucement sur son bras pour provoquer l'effet inverse. La Japonaise recule alors puis vient s'appuyer contre son ami. " … What ? " Elle sourit, rigole presque, sans comprendre cette envie de rester debout alors qu'elle désespérait de pouvoir retourner sous sa couette. La musicienne reprend cependant ses esprits, s'appuie encore un peu plus contre Andrea jusqu'à entendre la porte se fermer correctement. Et là, tout contre lui, la blonde lève ses yeux de biche. " Why did you come ? " Son visage se pare d'une innocence feinte. " It's late, I was almost sleeping. " D'où sa tenue, qu'elle met en évidence comme s'il s'agissait d'une preuve - et l'étudiante remarque en même temps qu'une bretelle de sa nuisette a quitté son épaule, laissant la courbe de son décolleté aux plus curieux. " I might have missed you… a little " avoue-t-elle en ramenant finalement le bout de tissu à sa place.

A peine rentré dans la pièce que l’attrapeur laisse tomber son sac et se jette sur sa meilleure-amie, bien évidemment étonnée de le voir ici.  “I arrived not so long ago” répond-il sans s’attarder sur la réponse, alors qu’il retire ses chaussures, préférant demander si oui non elle lui a manqué.  Elle et lui savaient très bien la réponse qu’il attendait, c’est sans doute pour cette raison qu'elle répond l’inverse, pour l’embêter. Mais leurs sourires mutuels en disent plus long sur la situation et c’est au moment où Somi lui prend la main pour l’emmener vers le lit que le chat décide de venir faire son intéressant autour d’eux. Andrea ne bouge pas. Il regarde un instant la tenue de l’idole, puis pose son regard sur le chat, repoussant ce dernier du pied pour qu’il s’éloigne. That bitch’s still alive. " He's not that stubborn usually” “Oh really ?” remarque totalement ironique de la part du loup, qui de toute manière n’avait jamais pu encadrer le félin. Sûrement un instinct animal qui empêchait les deux bêtes de s’apprécier totalement. “Maybe he’s afraid of me then…Wait wait… what are you doing ? Don’t bring that motherf…” Mais trop tard, parce que la demoiselle se baisse déjà pour récupérer le chat -il en profite toutefois pour remarquer la nuisette de son amie, se demandant pourquoi elle portait ce vêtement expressément aujourd’hui-  “no no no I don’t want to meet him he doesn’t like me, that’s very Male of him.” Et sans plus attendre la blonde force la rencontre entre le chat et le garçon. Quelques secondes suffisent pour qu’Andrea passe d’un regard blasé à un sourire forcé en direction de l’animal qui ne tarde pas à prendre la fuite. “Told you, he’s afraid. He knows I could eat him in one bite if I wanted to…” lance-t-il en souriant de toutes ses dents. Puis la conversation reprend sur les deux meilleurs amis qui ne se sont toujours pas quittés.  “ … I'm sure you missed me" Somi insiste pour qu’ils rejoignent son lit mais Andrea la stoppe et l’attire alors vers lui. “Are you sure about that ? I missed the cat more, to be honest with you”, lance-t-il sur un ton soi-disant sérieux, l’accent britannique coulant au fil des mots.  Il passe sa main autour de la taille de l’artiste et vient coller son front au sien. Sourire mutuel accompagné d’un rire naïf et les joues qui prennent une légère teinte rose. Heureux d’être enfin de retour et de pouvoir l’avoir contre lui. “Why did you come?” Andrea lève un sourcil, un rictus aux lèvres. “Why did I come ? I came because I want my sweat back, the one you borrowed me five months ago…” Il rigole alors puis relâche sa main autour de sa taille, les yeux louchant en direction du décolleté qu’elle semble si bien mettre en évidence. Et si cela est une tentative alors elle fonctionne particulièrement bien, car il ne reste pas insensible à la légère transparence du tissu qui laisse deviner la poitrine. Merlin…  C’est à ce moment qu’une question lui vient en tête. Pourquoi était-elle habillée de la sorte ? C’était la première fois qu’il pouvait en témoigner. Avait-elle prévu quelque chose avec quelqu’un ? Ou était-ce pour son simple plaisir personnel ? Peut-être était-elle occupée à des activités nocturnes qui ne le concernaient pas ? Tout plein de questions pour un simple bout de tissu.

Mais les paroles de la blonde le sortent de ses pensées.  “You missed me a little ? really ? How cute… but a little is not enough tho…” Il vient coller de nouveau son front à celui de la demoiselle. Ses mains descendent alors près de ses cuisses et de ses fesses et jouent avec le tissu satiné, passant à quelques reprises en dessous de sa tenue pour mieux sentir la peau de sa meilleure-amie contre ses doigts. “I want you to miss me more” s’amuse-t-il à dire alors qu’il feint de venir l’embrasser sur la bouche. Tentative avortée et baiser qui termine sur le bout de son nez. Car il sait très bien ce qu’il fait. Ses doigts pressent doucement le corps entre ses mains puis dans un geste franc il change de position, le corps menu de l’artiste venant épouser la porte de sa chambre. Andrea vient alors plonger son nez dans son cou, humant le délicat parfum dont il ne saurait dire la provenance. Une odeur de savon, de lotion, de cologne ou juste une odeur naturelle qui allait si bien à la sorcière. Ne pas l’embrasser restait une épreuve compliquée. Ils étaient tous les deux têtus, et l’un comme l’autre attendaient peut-être que l’autre cède. Pourtant il s’y voyait déjà. La main contre la joue, le grand garçon venant porter ses lèvres sur celles de la plus jeune, tandis que son autre main s’amuserait à glisser le tissu soyeux le long de ses courbes. Il s’y voyait déjà, oui, à embrasser sa poitrine comme s’il s’agissait d’un trésor tant recherché. Et le Gallois revient peut-être trop tard à la réalité, car le voilà en train de s’abandonner, les lèvres pâles venant goûter la peau sucrée de son amie, dans le creux de son cou. Geste répétitif qu’il accompagne de quelques petits coups de langue et de mordillements timides. “Did you think of me ?” demande-t-il avant de reprendre son geste, laissant transparaître dans ce baiser tortueux toute l’envie qu’il éprouvait à ce moment. Il voulait savoir si elle avait pensé à lui toute cette semaine. Si pendant qu’il était parti, ses pensées avaient été tournées vers lui. Si, le soir elle pensait à lui, si le matin elle pensait à lui. Question vicieuse. Aussi vicieuse que la marque rougeâtre qui commençait à prendre forme dans le cou de sa cadette. Bien évidemment que deux amis se manquaient et pensaient à l’autre, mais puisqu’ils étaient meilleurs amis, il attendait quelque chose de plus. Toujours plus. Car entre l’avidité de la jeune femme et la gourmandise du garçon, une sorte de dépendance jamais vraiment satisfaite commençait à prendre forme.  

Alors que les caresses dans le bas du dos continuent, Andrea finit par se détacher mais garde la belle contre lui, les deux kasaï venant instinctivement continuer leur chemin vers le lit qui attend depuis plusieurs minutes que leurs épidermes ne viennent réchauffer les draps. Le brun se laisse alors tomber sur le matelas, et invite Somi à venir s’asseoir sur ses genoux. Ses bras entourent sa taille, et son nez s’amuse à jouer contre le menton de la belle, tandis que ses deux perles de jade viennent embrasser du regard, les yeux fauves de son amie.  Là, maintenant, tout de suite. Il voulait sentir son corps contre le sien. Il voulait sentir ses lèvres contre ses lèvres, sa peau contre sa peau. Alors il la contemple sans bouger, son sourire et le scintillement des iris étant les seuls traîtres de ce doux moment. “Kiss me, Somi” le ton de la phrase était particulier. Impossible de savoir s’il s’agissait d’un défi à relever ou tout simplement d’un ordre. Une chose était sûre, il ne sortirait pas de cette chambre sans avoir goûté ses lèvres une nouvelle fois.

Andrea s'invite dans la chambre et si la propriétaire en est plutôt ravie, la petite boule de poils à leurs pieds le semble moins. Cela n'empêche cependant pas Somi de tenter une énième réconciliation - rapidement avortée - entre les deux. La sorcière soupire, écoute d'une oreille distraite le constat de son ami - elle était occupée à couver du regard la petite créature certainement fâchée contre elle aussi. " [...] He knows I could eat him in one bite if I would. " La couleur miel de ses pupilles s'assombrit aussitôt. " Don't say such scary things ! " Elle rouspète l'anglais, s'assurant au passage que Luna n'avait pas écouté les derniers mots d'Andrea. Et une fois convaincue que le chat n'était pas plus traumatisé qu'il y a cinq minutes de cela, la préfète accepte de reporter son attention sur l'anglais. En quelques jeux de mains, la Japonaise le  rejoint dans ses bras et la magie opère comme toutes les autres fois. Leurs sourires se répondent timidement et leurs regards s'accrochent, puis se fuient - attirés par d'autres parties de leurs corps. Elle pose sa question et interroge l'attrapeur sur sa présence. " I don't know what you're talking about about " répond alors la jeune femme en ayant l'air de parfaitement savoir de quoi Andrea parlait. Le sweat gris, celui qui se trouvait en ce moment pendu à l'un des ceintres de son armoire comme s'il lui avait toujours appartenu. Les iris de la sorcière décrivent une courbe en l'air pendant qu'elle fait semblant de réfléchir intensément, puis son jeu s'arrête car les mains sur ses hanches la ramènent à la réalité. Et elle avoue à demi-mots qu'il lui a manqué durant cette semaine en Angleterre, mais ce n'est pas suffisant pour lui - comme ça n'aurait pas été suffisant pour elle, alors Somi comprend les gestes d'Andrea et ce qu'il cherche à obtenir d'elle.

Elle sent ses mains descendre le long de ses hanches, se poser sur ses cuisses, sur ses fesses, pour jouer avec le tissu de satin. Au bord de la nuisette, les doigts relèvent le tissu, caressent sa peau et provoquent une envie familière chez la Japonaise. " I want you to miss me more " Les yeux noisette plongent dans ceux du préfet, lorgnent peu à peu vers ses lèvres lorsqu'il feinte vers les siennes. Elle était prête à accueillir ce baiser, prête à explorer à nouveau les limites - alors déjà la blonde esquive un mouvement d'approche, qui se stoppe quand le baiser est finalement déposé sur le bout de son nez. Humpf, elle soupire - mais n'a presque pas le temps de regretter cette fausse miroiterie. Andrea presse sa taille et la voila à sa place, contre la porte. Le garçon plonge dans son cou, embrasse et mordille sa peau, sous les premiers soupirs de sa victime. Les ongles manucurés de l'idole se crispent doucement contre la nuque de son ami ; entre deux baisers, il choisit son moment pour obtenir sa confession. " Did you think of me ? " Elle sourit ; avait-elle le choix dans sa réponse alors que son corps entier se languissait de celui de son ami contre le sien ? Elle laisse passer quelques secondes ; comme si Andrea pouvait laisser filer l'aveu, puis Somi se décide. " Someti… - " Elle gémit, sans terminer sa tentative de réponse, quand sa peau roule sous les dents du sorcier. La langue du Gallois apaise immédiatement le tout pendant que l'idole en réclame encore, penchant sa tête pour mieux s'offrir aux soins d'Andrea. Elle hoche finalement la tête, confession muette offerte au joueur. Elle avait pensé à lui comme on pensait à son meilleur ami, en regrettant les moments où il n'était pas là lorsqu'elle avait voulu lui montrer quelque chose. Elle avait pensé à Andrea chaque fois qu'elle s'était retrouvée seule après les cours, à vouloir lui proposer une sortie, avant de se rappeler qu'il se trouvait sur un autre continent. Elle avait pensé à Andrea comme on pense à un ami - mais la blonde avait aussi pensé à lui, le soir. Dans son lit, en se retournant les méninges pour trouver le moment exact où leur amitié avait pris ce tournant étrange. Elle avait pensé à lui, à ses yeux, à  ses mains, à ses lèvres. Elle avait pensé à lui, à eux, si bien l'un contre l'autre - alors elle avait aussi pensé à ce qu'ils avaient fait, à ce qu'ils avaient eu envie de faire, puis elle s'était imaginée ce qu'ils auraient pu faire.

Le couple d'amis se détache à peine l'un de l'autre lorsqu'ils migrent jusqu'au lit. Andrea s'assoit, Somi rejoint ses genoux et les caresses continuent jusqu'à la rencontre de leurs deux regards. Trois mots. Et la sorcière cède à la demande - ou peut-être à l'ordre. La bouche de l'idole vient trouver celle de son partenaire avec douceur, s'en éloigne à peine - le temps d'un échange avec les deux jades, avant d'y retourner, avide. Leurs langues se mêlent, les mains de l'idole s'accrochent aux épaules d'Andrea pour le faire pencher en arrière alors qu'elle s'incline sur lui. Les baisers s'éparpillent sur la mâchoire du garçon à son oreille puis descendent dans son cou. C'est à son tour d'y laisser poser ses dents et sa langue, d'y infliger une marque qu'elle ne pensait pas vouloir autant laisser sur lui. Discrète, l'influence de la blonde se faisait d'habitude dans leur bulle - mais ce soir, elle voulait laisser son empreinte, faire savoir que le temps d'une nuit les soupirs et râles du Loup avaient été pour elle. Puis ses lèvres descendent, rejoignent la peau offerte par les deux premiers boutons ouverts de la chemise colorée. " … I like your shirt " constate la blonde en se redressant pour déboutonner le reste. En fait, Andrea était particulièrement bien habillé aujourd'hui. La paume de sa main appui sur le torse de l'anglais pour lui intimer de rester allongé puis, une fois la chemise ouverte, Somi s'incline à nouveau, laissant sa langue et ses lèvres tracer un sillon vers le bas. " I thought a lot… confesse enfin la jeune femme en continuant à descendre, about it. " Et dans sa course, l'étudiante quitte les cuisses de son ami pour se mettre à genoux. Et il y a son cœur qui tambourine dans sa poitrine, sa confiance qui vacille un peu mais l'envie reste et la conforte dans ses gestes - elle a les doigts qui s'appliquent à défaire les boutons du pantalon et quand la bosse se dévoile sous le boxer, Somi replace ses mèches blondes derrière ses épaules. Elle avait envie de lui faire plaisir, envie de se faire plaisir, pour lui souffler qu'il ne devait plus s'éloigner d'elle.

Si même le chat n’avait pas réussi à semer la zizanie entre les deux préfets, alors rien ne pourrait désormais venir se mettre en travers de leur route. Rien ne pourrait empêcher les mains du garçon de se glisser sous les tissus de la belle. Rien ne pourrait empêcher ses lèvres de courir le long de son cou pour couvrir sa peau de mille baisers. Et rien ne pourrait empêcher leurs corps de réagir comme ils le souhaitaient. Car ce moment était à eux, ce tout petit moment partagé entre l’hiver de mars et le printemps d’avril était à eux. Dans cette petite chambre éclairée par une lampe de chevet, là, au milieu de la nuit, étaient désormais assis sur le bord du lit, deux simples mortels qui s’étaient beaucoup trop manqués, plus qu’ils ne voulaient bien l’admettre. Alors, un peu comme un roi qui ordonne ou peut-être comme un servant qui supplie, Andrea demande à ce que Somi l’embrasse. Elle s’exécute et leurs lèvres viennent se sceller dans un geste qui lui fait atrocement du bien. Et leur petit jeu recommence enfin. Il lui offre un baiser particulièrement lascif, laissant ses dents venir mordiller celles de sa cadette avant d’approfondir l’échange en laissant sa langue au bon vouloir de sa jumelle. Et c’est comme un langage qui se crée entre eux, qui s’écrit avec leurs lèvres et se parle avec les sens. Le garçon tient la joue de la sorcière et caresse celle-ci de son pouce. Il rompt le baiser un instant, le temps de l’admirer. Car c’est ce qu’Andrea fait. Il ne la regarde pas, il la contemple, un fin sourire sur les lèvres et le regard soudainement inondé de désir. Il la trouve agréablement belle. Encore plus belle qu’hier. Et ses yeux. Ses deux grandes pierres d’ambre qu’il pourrait apprécier à longueur de journée sans jamais s’en lasser. Sauf peut-être lorsqu’ils s’assombrissent ou qu’ils deviennent humides, beaucoup trop humides, et que son visage s’enlaidit, gagné par les pleurs, les rides temporaires et les grimaces de tristesse. Mais même comme ça, quoi qu’il en dise, elle reste belle. C’est donc pour embrasser sa beauté qu’il revient se délecter contre la bouche de la Japonaise. Le baiser reprend enfin mais de manière plus sauvage cette fois-ci. Car il souhaite lui montrer qu’elle lui a manqué. Triste semaine loin d’elle où seule l’imagination avait su rythmer ses nuits et le réconforter un minimum. Désormais il pouvait enfin prendre ses désirs pour la réalité. Désir qui ne semble d’ailleurs pas s’atténuer lorsque Somi pousse légèrement le garçon pour que ce dernier bascule et s’allonge sur le lit. Il la laisse plonger son visage dans son cou et ferme alors les yeux, profitant simplement de la sensation ressentie. Les soupirs d’aise du Gallois deviennent de plus en plus réguliers à mesure que la blonde s’entiche de sa peau. Il en profite pour venir entremêler ses doigts à ceux de sa cadette, venant ensuite porter sa main à sa bouche pour l’embrasser. Puis il se sépare des fines phalanges pour venir glisser ses mains le long de sa nuisette, laissant ses bijoux entrer en contact avec le corps de la plus jeune. Il caresse alors ses cuisses et remonte de nouveau ses mains jusqu’à ses fesses, frôlant le tissu de son sous-vêtement avant de terminer leur voyage contre ses hanches.

Les baisers de la chanteuse continuent et descendent doucement ce qui provoque alors quelques frissons chez le sorcier. Sentant ses joues rougir légèrement il ne peut s’empêcher de rouvrir les yeux pour observer l’idol se redresser et complimenter sa chemise  “Oh really ? got it at Supreme’s for a hundred buck” dit-il, le plus naturellement du monde, fier de parler de son achat, alors qu’il s’appuie sur ses coudes afin de se redresser dans l’intention de défaire le reste de sa chemise mais Somi l’arrête et l’incite à se rallonger. Il la laisse faire, et tente de se détendre à chaque fois que les lèvres de la belle rencontrent la peau de son torse. Et il l’imagine aisément dans sa jolie nuisette, laisser tomber le satin de sa tenue pour enfin dévoiler un corps qu’il n’avait pas encore eu la chance de contempler dans son ensemble et de ses propres yeux. Il n’attendait que ça : pouvoir se délecter de sa poitrine, de ses cuisses et de tout le reste de son corps. Et lorsqu’à chaque baiser sur son torse, il sent les mèches de cheveux chatouiller sa peau, Andrea se mord un peu plus la lèvre inférieure. Elle est à lui ce soir. Et il est à elle ce soir. Et dieu qu’il aime ça. Mais malgré tout, plus il apprécie cette sensation, plus une sorte de stress malsain vient s’immiscer dans l’esprit de l’attrapeur. Enfouies depuis plusieurs mois, un lot d’insécurités qui n’étaient pas apparues depuis plusieurs mois se révélaient soudainement au grand jour. La faute de Somi. What if she just like my shirt and find me uglyIncapacité de calmer le cerveau du garçon qui désormais se mettait à inventer un tas de scénarios où toutes terminaient par une Somi dégoutée. Malgré le plaisir ressenti jusqu’en bas et les soupirs d’aise, l’anxiété naît peu à peu et se fait sentir à travers les doigts du garçon qui cherchent tout d’abord les draps du lit pour s’y accrocher. Not now… please, stop overthinking, she just wants you Et cette simple pensée, il est incapable de l’envisager. Désillusion qui le force de nouveau à ouvrir les yeux pour observer la jeune femme se mettre à genoux entre ses jambes. “Holy…sh…” sourire béat sur les lèvres mais cachant une bonne dose de timidité, il l’observe déboutonner délicatement son jean. Pourtant ses yeux fixent ses mains. C’était bien la première fois qu’il accordait autant d’attention à ses mains, à ses jolis doigts fins et à ses ongles si bien manucurés, d’une couleur qui lui allait particulièrement bien. Le bruit de la braguette qui se dézippe et Andrea déglutit. A travers un énième sourire en direction de la belle, il essaye de cacher toute la dose de stress qui l’envahit alors que ses phalanges frôlent la bosse sous son boxer. Personne ne se mettait dans cette position pour jouer aux échecs, il en était sûr. Il savait pertinemment ce qu’elle allait faire et il n’était pas sûr de le vouloir. Bien évidemment qu’il avait rêvé de cette scène des dizaines de fois, mais les rêves étaient faits pour rêver, et pour idéaliser. Et parfois quand la réalité frappait, rien n'était pareil. Alors qu’est-ce qui se passerait si quelque chose se passait mal ? Si elle ne l’aimait pas ? Si elle n’aimait pas ce qu’elle s’apprêtait à faire ? Andrea était désormais pris dans une vulnérabilité qui ne voulait pas disparaître.


“Want to eat something ?” demande-t-il alors qu'il récupère son boxer au sol pour l'enfiler de nouveau, vérifiant que Somi ne le regarde pas. Un moment plus tard, Andrea toujours sur le lit, se place derrière l'étudiante et passe ses bras autour d’elle, portable dans une main, cigarette de l’autre et le menton sur son épaule. “Come on, you want to order that stuff ? really ? that’s not enough…  There’s a double menu but there’s no way I’m eating only this…they don’t even do their mac&cheese anymore. Okay you know what ? I’m taking two bacon and cheeseburgers, one box of 15 nuggets, one big fries and one small fries, one coke, and you decide your own order… “ dit-il en lui laissant son portable dans la main après avoir tout sélectionné pour lui-même. Il s’allonge sur le lit un instant et fixe le plafond en continuant de tirer sur sa cigarette. C’est seulement au moment de recracher qu’il reprend conscience de l’endroit où il se trouve et qu’il se lève soudainement du lit pour aller à la fenêtre et recracher la fumée, à la lumière de la lune. “don’t forget to order the chocolate iced golden snitchies ! and some donuts. I want the cookie n cream donut. or white chocolate if they don’t have the cookie one.” ajoute-t-il avant de se retourner de nouveau vers la lune. “or both actually… goddammit your view is way better than mine…I’m jealous… oh don’t forget to choose the owl delivery by the way. Finally I'll have the canada dry ginger-peach instead of coke...” dit-il en se penchant légèrement pour contempler la vue en face de lui, comme si c’était la première fois qu’il réalisait.  Et peut-être que ce soir ce n’était pas la seule chose qu’il réalisait. Il réalisait que ce qu’il venait de faire, il pourrait le refaire encore et encore. Encore et n’importe où. Dans la nuit comme au petit jour. Il pouvait l’aimer à n’importe quel moment. A n’importe quel endroit. Pourvu seulement que tous les dieux de la terre puissent la contempler, et le jalouser.