i still taste the past (rimu)

13.06.22 — @matsui rimu

who am i ?
that's a secret

Junki, on le trouvait dans des boîtes de nuit ou les bars. Là était son terrain de jeu, où il pouvait se défouler avec un micro à chanter jusqu’à ce que ses poumons soient à bout de souffle, à gratter les cordes de sa guitare et à sauter en l’air à chaque beat drop. Enchaîner les verres d’alcool, éclater de rire avec des inconnus, danser dans la foule d’étrangers. Non, on ne le trouvait définitivement pas dans les salons de thé (à part si c’était là que son partenaire du moment l’invoquait pour lui jeter un verre d’eau à la figure comme dans les séries, et encore, de toute sa vie, ça avait dû lui arriver une seule fois). Pourtant, ça faisait un an qu’il était devenu un client régulier du Tsubaki ; une présence bien étrange dans ce salon de thé aux couleurs de la nature et à l’atmosphère apaisante. Ce n’était pas là que Junki rayonnait le plus, il n’était pas du type à s’asseoir à une table et à déguster un thé en regardant les passants marcher d’un air mélancolique (c’était pour les gens ennuyeux, disait Junki, et Rimu aurait peut-être râlé contre lui si elle s’était encore souvenue de lui). Mais il se prêtait au rôle, pour la seule et unique raison que Rimu était là. Rimu avec qui il avait ramé pendant trois ans pour tenter d’obtenir son cœur jusqu’à ce que ça marche, pour qu’au final tout tombe en lambeaux. Les souvenirs disparus, aucun thé ne permettant leur retour. Oui, Junki avait toujours trouvé ça ironique, que la boutique de Rimu soit portée sur les souvenirs alors qu’elle, elle ne se souvenait plus de lui. Était-ce une façon pour l’univers de se moquer de lui ? Un karma de toutes ses mauvaises actions du passé qui lui revenaient à la gueule ? Lui avoir pris Rimu en sacrifice pour se purger de ses pêchés ? Oh, il aurait tellement aimé qu’ils prennent ses souvenirs à lui, en même temps. Pourquoi devait-il être le seul à se souvenir ? Pourquoi ? Le monde entier savait, sauf Rimu. Junseo lui jetait ces regards désolés et Junki trouvait ça insupportable. Elle se souvient de toi, mais pas de moi. Son premier amour, mais pas son dernier. Peut-être ne suis-je pas fait pour être son dernier ? Peut-être ne suis-je pas son dernier.

Mais Junki était un homme buté et têtu, incapable de lâcher quelque chose quand il s’était fixé dessus. Alors même si la réalité était que Rimu ne se souvenait plus de lui, il construirait quelque chose de nouveau avec elle. Si elle était tombé amoureuse une fois, elle pouvait le faire deux fois, non ? Problème survenu plus vite que prévu, puisqu’il était déjà gravé en « mec chelou qui prétend être mon petit-ami » dans sa mémoire. Mais tant pis, Junki continuera d’être ce mec chelou, pourvu que Rimu se souvienne de lui. Au moins, elle savait qui il était, dès qu’il entrait dans ce salon de thé. Atmosphère nostalgique, les yeux se posèrent sur Rimu et une vague de sentiments l’envahit. Toujours aussi belle que d’habitude, les cheveux attachés avec son ruban bleu caractéristique. Il savait que c’était son favori. C’était même lui qui lui avait offert, peu de temps après qu’ils se soient mis en couple. Maintenant, elle ne s’en souvenait plus, pensait probablement qu’elle se l’était achetée toute seule. Il n’était plus supposé le savoir de toute façon. N’était plus supposé la connaître.

Alors il sourit, de son sourire caractéristique (un peu mauvais garçon, sourire en coin, mais la lueur douce dans les yeux malgré tout, parce que c’était à Rimu qu’il souriait). Il y avait le chat noir qui était là aujourd’hui, semblait sur ses gardes, comme à chaque fois que Junki arrivait (porteur de malheur ? L’univers était contre Junki, toujours). Il s’approcha du comptoir, se pencha vers celui-ci, les bras s’y appuyant, le regard ancré dans celui de Rimu. « Bonjour très chère. Comme d’habitude, s’il te plaît. » Un thé à la menthe, comme pour espérer faire réveiller des souvenirs chez Rimu avec cette odeur (mais il n’y avait que celui qui buvait le thé qui retrouvait des souvenirs, et Junki en avait le cœur serré à chaque fois ; se souvenait de mieux en mieux de Rimu alors qu’elle l’oubliait de plus en plus). « Mais j’ai une petite surprise pour toi, aujourd’hui… » Pas qu’aujourd’hui en réalité, parce que Junki tentait toujours de faire en sorte que ses passages au salon soient mémorables : assez pour que Rimu se souvienne de lui avec un rire (quitte à ne plus être celui qu’elle aime, autant être un souvenir heureux). Il pêcha deux billets de sa poche, qu’il tendit à la propriétaire d’un sourire colgate. « Tadah ! Deux billets pour le concert de Nobody le week-end prochain. » Rimu habituée à cette mascarade de sa part, toujours invitée à assister aux concerts de Nobody dont Junki était membre, pour qu’elle puisse le voir au meilleur de lui-même et peut-être, retomber sous son charme. Si les précédentes fois s’étaient toutes soldées en un échec, aujourd’hui, Junki voulait absolument la convaincre de se voir en dehors du salon de thé (car ce n’était pas dans cette ambiance, que Junki se savait maître). « Amène qui tu veux, sauf un garçon. Je préfère les jolies filles. » Il lui fit un clin d’œil, joueur, insupportable (incapable de la laisser partir).

13.06.22 — @na junki

who am i ?
that's a secret

les yeux de la brune se perdent dans cet horizon qui est rempli d'un passé perdu, d'un souvenir oublié, d'une chose qu'elle ne saurait s'imaginer. lorsque les larmes coulent sur le visage de ses clients, elle ressent ce pincement au coeur qu'elle a encore du mal à expliquer. rimu, elle s'imagine de ces beaux moments qu'on aimerait revivre à tout jamais, elle se dit que c'est beau d'avoir voulu se lancer dans cette quête de souvenirs ; sauf lorsque ce sont les siens. parce que quand la pluie s'est abattue sur le visage de cet homme (junki), elle fut secouée deux secondes (juste deux) avant qu'elle ne pense que son discours n'était que disquette pour en faire tomber une de plus. et si une de plus, pourquoi elle ? dans sa mémoire, le dernier amour ne datait plus qu'à ses premières années de lycée, à ses premiers sentiments de cet enfant qui voulait en découvrir davantage de ce garçon.

ses mains versent l'eau bouillante sur les feuilles de thé et en respirent les effluves. et contrairement à tout ce monde, elle se contentait de dire que ça sentait vraiment bon. les vapeurs de thé sont incapables de pénétrer son esprit ; le mur construit autour de sa mémoire était trop bien bâti. personne ne pourra ébrécher le travail de ces hommes. pas même la concernée, pas même l'amour. elle sert avec le sourire les deux tasses en porcelaine.  — la rose pour le thé des amoureux, que ce souvenir vous monte à la tête et vous rapproche de votre bien aimé. c'était beau, c'était doux, c'était l'amour. et lorsqu'elle voit les astres brillés dans les yeux de ces deux âmes soeurs, rimu ne peut s'empêcher de vouloir goûter une fois de plus à ce thé. ses lèvres trempent dans le liquide, en boit quelques gorgées et c'est le vide qui l'accueille. pas de souvenir, pas d'amour. juste le goût de la rose qui lui reste sur le bout de la langue, c'était déjà bien. mais pas que. les clochettes sonnèrent et annoncèrent sa présence. comme le destin de la rose, junki lui apparut devant ses yeux. sa posture qui surplombe le comptoir, comme une panthère noir qui s'approche de sa proie pour la dévorer de plus près, comme s'il avait tant l'habitude de la regarder de cette manière. de l'admirer alors qu'elle sert le thé, de la voir tout les jours sourire pour lui et rien que pour lui.  — bonjour. à force de prendre de la menthe, tu risques de te piquer mais par qui donc ? par ses épines qu'elle redresse à chaque fois qu'il fait un pas de trop ? peut-être bien. alors la brune s'exerce à ses fonctions de gérante. le bocal de thé à la menthe poivrée qu'elle avait inconsciemment installé  là où elle allait le plus facilement le voir. c'est lorsqu'elle lui fait dos qu'un bref sourire s'étire de ses lèvres alors qu'elle s'apprête à prononcer les mêmes mots que les siens.  — un billet pour le concert de nobody ? elle efface son sourire pour en revenir à cette façade douce et professionnelle qu'elle est.  — la réponse ne doit plus vraiment être une surprise, monsieur na. c'était toujours la même question, la même invitation qu'elle refusait sans cesse. car pour elle le tsubaki est un monde à part. un monde qui lui laisse l'impression qu'à chaque fois qu'elle passe la porte, il y a quelque chose de différent et qu'elle préférait que ce qui s'y passe au tsubaki y reste. mais prise par un certain amusement, rimu laisse transparaître un sourire alors qu'elle sert le thé mentholée et la rapproche de junki.  — mais des jolies filles, tu en as déjà tant. regarde autour de toi, tous les regards sont posés sur toi. elle ne pouvait pas nier ce fait. il était devenu le fameux habitué du tsubaki. les jeunes filles venaient passer leur après-midi au salon de thé juste pour pouvoir croiser son regard ( ou respirer le même air que lui ).  ses doigts s'approprient les deux billets de concert et le lui tend de manière espiègle. — devrais-je les offrir à mes plus belles clientes ? de cette manière, monsieur sera servi.  

13.06.22 — @matsui rimu

who am i ?
that's a secret

Junki accoudé au couloir, les yeux se perdant sur la silhouette de Rimu. Il n’avait plus le droit de la regarder trop longtemps sans qu’elle ne trouve ça bizarre, n’avait plus le droit de venir trop près d’elle, de lui voler un baiser, de caresser ses cheveux. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était l’admirer comme une peinture dans un musée, et passer à une autre après quelques minutes, car on n’observait jamais une peinture pendant deux heures au risque de passer pour un fou. La main vint naturellement soutenir sa tête sous son menton avant que son sourire ne s’élargisse, le regard rivé sur Rimu, toujours. « Par toi ? Ça ne me dérange pas, alors. » Clin d’œil lancé (plus cringe tu meurs), Junki éclata de rire avant d’en venir aux faits, les billets pour le concert de Nobody. « Je sais, mais qui ne tente rien n’a rien. » Et en réalité, il comptait bien ne pas abandonner aujourd’hui, en aurait recours aux pires méthodes pour ça peut-être, mais Junki voulait qu’elle le voie au concert (peut-être que ça lui ramènera des souvenirs ?). Une expression soudaine amère passa sur le visage de Junki et il sourit légèrement, le regard plus doux que d’habitude. « Mais elles ne sont pas toi. » Le monde entier avait beau le regarder et l’aimer, des milliers de fans clamant être amoureuses de lui, dans son monde à lui, il n’y avait que Rimu. Et si Rimu ne l’aimait pas en retour, alors c’était le monde entier qui le rejetait. Il prit le thé entre ses mains et son regard brilla soudain d’un regard de malice, ses yeux braqués sur elle. « Tu tiens vraiment tant que ça à ne pas venir ? Tu ne me laisses pas le choix, alors. » Il reposa son thé sans même l’avoir bu et d’un geste, il se rapprocha de Rimu, le corps penché par-dessus le comptoir, la main venant tirer sur le ruban bleu qui attachait ses cheveux ; les cheveux se dénouèrent d’un coup et le ruban fut fait prisonnier. Les visages proches, il resta une seconde de plus que prévu, un sourire montant jusqu’aux oreilles avant qu’il ne se recule, et agite le petit ruban devant ses yeux. « Eh bien, si tu veux récupérer ce ruban, viens le chercher au concert. Deal ? » Sourit d’un air innocent.

13.06.22 — @na junki

who am i ?
that's a secret

l'oeil se ferme en sa direction et tente de lui lancer de ses charmes. c'était comme si son rire faisait écho dans la pièce ; mais ça ne se passait que dans sa tête. de cette chaleur inventable, elle se demande comment il fait pour maintenir cette flamme en lui. méritait-elle que l'on s'intéresse autant à elle ? c'était questionnable pour rimu.
rêve-t-elle d'un amour comme celui-là ? elle ne sait pas.
rêve-t-elle d'une vie comme celle-là ? elle ne sait pas.
rêve-t-elle ? oui, mais de quoi ?.
le regard s'attendrit, la voix se fait plus douce, elle le remarque et pourtant, son coeur ne saurait faire de même. ce qui l'entoure la protège de ce lourd passé qu'elle ne se rappellerait peut-être jamais. alors rimu pousse ce soupire comme réponse à cette disquette pré-enregistrée. Tu ne me laisses pas le choix, alors. ses sourcils se froncent en ne sachant pas ce qu'il allait tenter. ses pupilles se  mettent à trembler le temps qu'il se rapproche de plus en plus d'elle. —  qu'est-ce que tu es.. la phrase qu'elle ne termina pas lorsqu'il vint attraper le ruban dans sa chevelure et le fait glisser hors de sa crinière. elle ne peut s'empêcher de laisser traîner un air de surprise sur son visage. ses yeux, eux, ne peuvent plus quitter ce visage qui si proche du sien affiche la victoire sur ses orbes lumineuses. elle quitte son hypnose et porte son regard sur le ruban agité devant ses yeux. de son inconscient, elle vient mordre sa lèvre inférieure pour montrer son désaccord. rimu tente de le récupérer de ses mains, mais il file entre ses doigts. — ne sois pas un enfant, rends le moi. ses bras se croisent autour de sa taille pendant que ses yeux le dévisagent, lui et sa fierté sans fin. je ne suis pas à l'aise avec les concerts. enfin... je n'ai jamais été à un concert. qu'elle confesse pour se justifier de son refus. ce n'était juste qu'elle ne se souvenait plus de ses concerts ; ceux où elle le contemplait d'une  aile de salle à le voir briller, à le voir devenir cette étoile qui brillait plus que n'importe qui. mais ses souvenirs sont perdus. — c'est pas grave, tu peux le garder, j'en ai d'autres. white lie, elle ne sait pas mentir. et ça, il le savait. l'étrange attache qu'elle avait envers ce ruban ne lui permettait pas de le laisser dans les mains de quelconques personnes. impossible. elle fit semblant de nettoyer le comptoir tout en gardant tout de même un oeil sur son ruban. — n'oublie pas de finir ton thé, il va refroidir. et lorsqu'elle vit que sa main toucha la tasse, elle essaya une dernière fois de récupérer le ruban. en vain.