dancing on broken glass (havan)

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15 01 22
mahoutokoro

dancing on broken glass
@havan solis

Les vacances ont filées. Lancées sur un lac gelé de lumière, de flocons blancs et de repas interminables auxquels on se retrouve contraint de participer, et faire semblant. Se prétendre un peu nauséeux pour expliquer pourquoi on se tient sage sur sa chaise quand d’ordinaire on se jetait volontiers sur les plats entassés. Se surprendre aussi à avoir hâte de reprendre les cours. Pas ceux qui viennent de s’achever et qui ne le passionnent toujours pas. Apposent sur sa tête la menace d’un échec et d’un recommencement qu’il faudra subir pour faire plaisir, ne pas décevoir même s’il sait que ce sera le cas, Noé. Et le premier échec de sa vie d’étudiant posé entre lui et ses parents pour leur faire comprendre, même à moitié, qu’il n’est pas doué. Pour ça.
Puisque pour d’autre chose il a compris qu’il l’était. C’est en lui, le sang coulant au rythme des chorégraphies et des mouvements à apprendre, répéter, sublimer. Si les premiers cours sont passés à une vitesse terriblement lentes, les seconds eux ont filés aussi vite que ces fameuses vacances. Des jours à l’affilé pour lui donner la sensation d’exister. Se rajouter à toutes ses petites choses qui font que, oui, il est vivant. Pour de vrai. Pas en semblant.

C’est inscrit dans ce petit mouvement, là, dans la poitrine lorsqu’il passe la porte de la salle de cours. Celle que les étudiants en danse utilisent lorsqu’ils ressentent le besoin de se perfectionner, réviser un mouvement encore trop abstrait. Le petit cœur et ses aiguilles toutes tordues s’agitent, elles tournent plus fort, chacune dans un sens puisqu’elles ne sont pas capable de se mettre d’accord. Ce serait bien pourtant, qu’elles fonctionnent sous la même impulsion. Dans la même direction. Il s’y est fait Noé, à son cœur cassé qui s’en fout de ce qu’il pense ou aimerait. C’est pas grave, au moins il bat. Pas vrai ?
Il s’est changé, rapidement et s’échauffe déjà. Tout seul devant les glaces où se répète son reflet à l’infini. Trop sérieux le petit kaze, les sourcils légèrement froncés comme à chaque fois qu’il est concentré. En avance par trouille d’arriver en retard, ne reste plus qu’à attendre bien sagement l’arrivée de son élève improvisé. C’est drôle un peu, de jouer les professeurs quand on se fait apprenti depuis si peu de temps. C’est drôle aussi, cette dynamique installée entre lui et Havan depuis qu’ils ont commencés à se voir, ici, au détour de cours sûrement pas complets mais qui ont le mérite d’être utile.
Il l’espère du moins.

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15 01 22
mahoutokoro

outfit

Havan n'a pas vraiment eu de vacances. Peut-être parce que rester à la maison pour les fêtes, ça sonne avec prison. Parce que sous le regard lourd de maman, il avait souri et trop mangé. Ca lui avait donné des nausées. Et peut-être qu'une partie de ses repas n'était pas restée dans le fond de son estomac. Parce qu'il avait prétendu devoir tout réussir et tout bien faire sous le regard incertain d'une famille qui le savait fils illégitime. Mais mieux valait lui que son cracmol de frère, qui avait eu pour principale occupation de lui envoyer des dagues dans le dos à chaque fois qu'il se tournait.
Alors non, ses vacances n'avaient rien eu de reposant.
Mais quand se reposait-il vraiment, Havan?

Il a les veines gonflées de magie, en ce moment, Havan. La pleine lune est dans deux jours. Il a l'impression d'être une pile électrique qui ne sait plus se contenir, de sautiller à gauche et à droite sans plus trop savoir se retenir. Et se dépenser semble être le meilleur moyen de faire passer toute cette énergie. Il y a dans ces entraînements informels avec Noé quelque chose qui, pourtant, n'évade pas totalement le trop plein de il-ne-sait-quoi qui fait vibrer tout son corps. L'idée de le voir après cette pause, après s'être retenu de chant et de danse pendant toute la période de fin d'année a quelque chose qui fait un peu tambouriner le cœur contre la poitrine. Et ça donne envie de faire demi-tour, mais ses pieds ont l'air bien plus motivés pour le rejoindre. Il s'arrête dans l'encadrure de la porte pendant quelques secondes, ne laisse que la tête dépasser et finit par sourire un peu. Il n'attend pas qu'on le remarque pour s'avancer et déposer son sac dans un coin de la pièce. « You always seem so angry when you stretch. » Les yeux parcourent la silhouette de son professeur et il sourit. C'est drôle, de lui donner ce titre. C'est comme s'il lui devait grand respect alors qu'il n'est pas bien plus âgé que lui. « Am I late? » Le regard glisse sur une horloge et il remarque que, non. Il a cinq minutes d'avance. Et ça sonne tellement Noé, d'arriver bien avant l'heure du rendez-vous. « I'm not. And yet, you didn't even wait for me to arrive to begin. » Il le taquine, parce qu'il le peut. Parce que finalement, ils fonctionnent un peu comme ça, eux deux. En tout cas, Havan le cherche un peu (et il n'avouera pas qu'il cherche son attention, surtout).

@havan solis & @Noé Águilar
january 15th, 2022
outfit

C’est sur un sursaut que se fait l’accueil de nouvel arrivant. Noé perdu dans ses pensées – trop concentré, ne l’a pas vu arrivé. Petite inspiration chaos, un peu coincée dans le fond de la trachée et le froncement de sourcils se change en une courbe plus douce en accord avec le sourire naissant doucement sur les lèvres. « - Ah, no it’s not, well yeah I guess I am. » Les bras battent l’air, tapotent ses hanches à la manière d’ailes fatiguées, par vraiment capables de voler. On lui a déjà dit, qu’il avait l’air si sérieux pendant les cours. Comme s’il jouait sa vie ou quelque chose qui y ressemble. C’est sûrement le cas. Si ailleurs il peut se permettre d’être tout juste moyen, ici il n’a qu’une envie : être le meilleur. Encore loin, il le sait, n’a pas la prétention de se croire au-dessus de ses camarades. Arrivé en cours de route, les preuves ont été faites aux yeux du professeur mais la route est encore bien longue avant de pouvoir seulement se dire qu’il est réellement doué.
« - It’s important, good warm ups before starting I don’t want to hurt myself so, » Cette fois ce sont les épaules qui se haussent, désinvolture d’oisillon. Il hoche la tête une seconde, puis deux, s’avance au centre de la salle vide en même temps que tous les Noé répétés par les miroirs. A la question, il secoue la tête.
No you’re not.

Petite moue dépitée sur les lèvres, il baisse la tête comme le ferait un môme en train de se faire réprimander par son parent mécontent, en bon acteur qu’il est. Parfois. Souvent. « - Sorry, I don’t like to stay still, wasting time you know ? But it’s okay, I’ll do it with you again, twice is better than one right ? » L’esquisse d’un petit rire chatouille sa langue, lance un clin d’œil complice à son élève taquin puis revient se poster là où il était avant d’être interrompu. Fait signe, d’un petit mouvement de doigts à Havan de le rejoindre pour commencer l’échauffement. Le recommencer. Et alors que les mouvements s’enchaînent presque en silence, un caillou de pensée météore vient lui taper la tempe.

« - Merlin’s butt, almost forgot… Happy new year Havan. I hope it started well and you had nice holidays. » L’assouplissement des muscles se met en pause, dans la parenthèse de ses bras qui se tendent et ses mains posées sur les épaules du mizu. A la manière de ces français, il va l’embrasser, sur les deux joues. Chacun son tour. Dans un réflexe auquel on ne pense même plus. C’est pourtant étrange de faire ce genre de chose, au Japon. Trop de pudeur, ça l’épuise.
Marche à l’instinct, le petit Noé. C’est tout.
C’est simple.

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