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DARKER SHADES, BLUER VEINS
Fuck home, fuck sleep, come clean, zonin'
Can't forget that I'm golden, can't forget where I'm going


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Shin n’est pas venu ? » Assis derrière la batterie, Zenith secoue la tête de gauche à droite. Ren pousse un soupire pseudo exaspéré qui ne cache que trop mal l’inquiétude sous-jacente qui, déjà, lui dévore la poitrine. Le reste de la répétition se passe dans un flou qui n’a rien d’artistique ; Nana enchaine les fausses notes, Ren loupe ses départs. Ils ne sont que quatre et l’évidence les frappe : ils devraient être cinq. Ils sont si loin de l’osmose, si loin de ce dont ils sont capables, si loin de ce qu’ils savent faire de mieux, si loin du Vortex Club.

À la fin, elle s’éclipse en hâte ; Zen est en sueur, Nobu a mal aux doigts. Tous deux convergent vers Nana et soufflent au revoir commun à Ren qui prétend avoir un repas de famille urgent avec sa tante et sa soeur. Elle ne peut empêcher son angoisse de hurler ; au fond de ses entrailles, son instinct remue comme un animal des profondeurs. Il y a des jours comme ça, des jours où sa voyance appuie sur tous les boutons, déclenche tous les signaux, pour parer ses pièces intérieures de rouge. Dès la sortie du studio elle transplane, maladroitement — elle a toujours détesté ça et n’a jamais été douée mais le temps lui manque pour exhiber balais dernier cri ou voiture volante. Elle a eu le temps, pendant la répétition, de se demander où Shin pourrait bien être — trop longtemps qu’il sèche leurs réunions pour vagabonder ça et là. Elle a une liste d’endroits où il pourrait potentiellement se trouver et commence à l’organiser du plus probable au plus étonnant. En tête se trouve sa maison de famille, dont elle connait l’emplacement sans y avoir jamais mis les pieds — elle n’est pas une fille de Gurē. Elle ne connait que mal le quartier, n’y est que peu rassurée. Tout y est gris, si gris qu’elle se sent chanceler. C’est une sorcière de luxe, qui a ses entrées à tous les défilées, qui connaît en exclusivité les nouveaux modèles de capes, dont la baguette est ornée de dorures, qui aime entendre ses pas résonner sur du marbre. Elle n’a rien à faire ici si ce n’est —

Shin.

Elle a l’impression d’entendre les battements de son coeur, à lui. Elle sait que ce n’est que son donc qui lui joue des tours, mais tout de même. Elle a appris à s’écouter (la dernière fois que personne ne l’a fait, il a fallu mettre papa et maman dans le sol pour qu’il y pourrissent). Elle voudrait appeler Rion ou Katsu ou Yume pour se donner du courage, maintenant qu’elle y est, devant la porte. Doigts tremblants, ses phalanges caressent le battant plus qu’elles n’y frappent. Le son est si faible qu’elle doit s’y reprendre à deux fois. Enfin, on l’entend toquer ; elle s’impose de compter jusqu’à dix avant de réellement paniquer. « Shin ? »

Elle ne sait pas au juste de quoi il serait capable, Shin, si ce n’est : de tout. Elle le sait capable de tout, au moins autant qu’il se pense capable de rien. Il est de ces gens qui ne croient plus en grand chose, et elle lui a dit, un jour, qu’alors ils étaient deux. Néanmoins, si elle n’est jamais vraiment positive en ce qui concerne sa vie à elle, elle est persuadée que lui est voué à de grandes choses. Elle voudrait lui clamer que c’est sa voyance qui le sait, mais après tout, il est voyant aussi.
(ne sois pas triste) (ne va pas mal) « Shin ? »
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darker shades, bluer veins
i grew a flower that can’t be bloomed in a dream that can’t come true


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]tw : overdose

Son cœur bat trop fort.

Son cœur bat trop fort, mais il sait que ce n’est pas uniquement le sien, parce que maintenant, il n’est plus uniquement sien, il appartient à quelque chose de plus grand, de plus beau, de plus effrayant, comme ces étoiles qu’il prenait tant plaisir à contempler, quand le reste du monde se retrouvait enfermé. Depuis qu’il a commencé cette aventure, il a tissé plusieurs liens, autant avec les membres de son groupe que ceux qui en écoutent les chansons. Il en devine le prénom, mais il ne sait pas à quel point il a changé leur vies. Son instinct ne le trompe pas, mais pourtant, parfois, il ne l’écoute pas, parfois, il le laisse de côté. Il ne sait pas pourquoi, il a tendance à faire cela quand il se sent bien.

Le seul problème, c’est qu’il ne se sent plus bien, ces derniers temps, tout est trop fort, mais il ne peut pas mettre le monde sur pause, alors il se retire, pour prendre un souffle, loin de tous ces bruits, de tous ces sons, de tous ces parasites qui le mettent hors de lui. Il entend encore la voix de Nana lui hurler que personne n’est content, et si seulement elle savait que lui non plus, il ne l’était pas, du mot content, il ne connait que le verbe se contenter.

Shin le sait, il doit changer son comportement pour permettre au groupe d’avancer, de progresser, de toucher encore plus de gens, pour que la toile du ciel s’étende, que les étoiles parviennent à mettre un peu de lumière dans le cœur de toutes ces personnes. Shin le sait, parce que la sienne se trouve dans la musique. Sans la basse, il ne peut pas se tenir, il ne peut pas vivre, il a besoin de son tremblement, de sa stabilité, pour se sentir vivant. Lors des concerts, il ne branche pas la guitare à un amplificateur, il la branche à un défibrillateur, elle lui permet de vivre, de croire au lendemain, sans la musique, il ne serait pas ici. Sa meilleure amie lui reproche la consommation, le fait de se perdre dans les fumées, mais elle ne comprend pas, Shin essaie de se battre, de trouver une manière de se sentir mieux, pour se consacrer à sa passion, mais il a l’impression de ne pas avancer.

Il est coincé, il est toujours dans les vieux quartiers de Nagao. Il en a marre de Fuji, des regards désapprobateurs, des préfets, de toutes ces personnes qui lui font sentir qu’il n’est pas à sa place. Il marche, difficilement, il peut parfaitement imaginer la scène qu’il est en train de rater. Zenith est assis derrière la batterie, contient difficilement sa fureur parce que sans le bassiste, il ne peut pas se reposer sur le rythme. Nana serre la sangle autour de son cou et demande à ce que les premières mesures de la chanson, elle ne parviendrait pas au bout du morceau, mais elle se battrait, demanderait de recommencer encore et encore, refuserait de se mettre à terre, où Shin ne demanderait que de rester couché au sol, pour demeurer sain, pour demeurer sauf, lorsque viendrait s’abattre sur lui le prochain désastre de sa vie.

Pour le moment, celui-ci est à son image, mineur à beaucoup d’endroits dans le monde, le jeune homme est ramené à la réalité par la faim, celle qui fait mal au ventre, mais il n’a pas d’argent, alors, il fait comme les enfants. Shin retourne à la maison, sans se soucier de la petite voix qui lui souffle de se rendre chez sa cousine. Gin prendrait soin de lui, lui préparerait un bon repas, elle ferait tout pour le tenir au chaud, même si elle devait se brûler au passage. Elle fait partie des bonnes personnes, mais Shin ne s’écoute pas, ne s’écoute plus, ne cherche plus à prendre soin de lui, n’a plus l’impression de mériter les soins, l’amour de qui que ce soit.

Il ouvre la porte de l’immeuble, sur laquelle se dessine de nombreux graffitis, des enfants, des adolescents qui pensent probablement qu’il est encore possible de mettre des couleurs dans la vie, sans se douter que le lendemain, elles seraient parties.  Non loin, des marchands vendent des illusions, Shin n’en a pas besoin, il en a suffisamment. Il a cru que la musique le sauverait, mais elle ne fait que l’enfoncer : des chansons, des répétitions, des fans qui en demandent toujours plus.

Il aurait dû faire comme Berlioz et partir en détalant.

Dommage qu’il ait écouté les gens qui lui avaient dit qu’il avait du talent.

Shin s’accroche à la rampe et se hisse, plus qu’il ne monte les marches. Elles craquent, sous son poids, et pourtant, il en a perdu depuis les vacances. Cela tient du miracle, mais il parvient à son appartement, la porte de la chambre de sa mère est entrouverte, des bulles s’en échappent ; l’ancienne scientifique est occupée, elle ne le jettera pas dehors, pas cette fois-ci.

Sans la moindre subtilité, Shin se dirige vers la salle de bain, ouvre les portes au hasard. Il trouve plusieurs flacons, mais ne cherche pas à en lire les indications, il verse les cachets dans le creux de sa main, les met dans sa bouche. Il retourne dans le salon, mais il sent qu’il a fait une erreur, et il ne peut pas ignorer son instinct, pas cette fois-ci.. Il passe sa main sur sa poitrine, s’accroche au tissu, son cœur ralentit, il le sent, il bat moins rapidement dans sa poitrine, il se calme, pour une rare fois, il semble apaisé, il n’y a pas de presse, pas de photographes, pas de dangers, personne qui ne lui veut du mal. Ici, il est bien, ici, il est en sécurité. Il tombe au sol, il sent un liquide chaud couler le long de son menton, il regarde la porte, la photo de son père accrochée, il l’avait dit à Nana, il toucherait le ciel. Il entend des bruits au loin. Il fait froid. Il rit. Il ferme les yeux. C’est à ça que ressemblent les nuages. Qu’on le laisse partir maintenant.  
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darker shades, bluer veins

(Est-ce que tu resterais en vie si je te le demandais ?)
Elle ne sait pas exactement ce à quoi elle s’attendait en poussant cette porte. Il ne faut pas pousser les portes. Ni ouvrir les fenêtres. Il ne faut pas non plus regarder par les interstices (on y voit ses parents mourir), il ne faut pas avoir les doigts qui tremblent sur les poignées de gūre (on y voit shin mourir). Elle ne sait pas à quoi elle s’attend, non — si ce n’est exactement à ça. Et bientôt la torture reprend, portée par une voix qui n’est que trop familière : tu aurais dû le savoir. Tu aurais dû le dire. Tu aurais dû m’écouter. (Elle dialogue de plus en plus avec son don, tant et si bien qu’elle se demande si elle peut encore se considérer saine). Le chemin qui mène au salon semble interminable, bien que parcouru dans la précipitation et marqué par ses pieds qui manquent de se prendre dans le tapis. Quelque part dans la course, son cerveau arrête de tourner et appuie sur le bouton pause. Elle ne veut plus réfléchir aujourd’hui, elle ne veut plus réfléchir et elle est démunie. Elle n’a aucune idée de ce qu’elle doit faire pour sauver quelqu’un. Encore moins quelqu’un comme Shin. (Tout serait plus simple s’ils ne s’étaient pas rencontrés) (si le Vortex n’était pas) (elle ne serait pas là).

Mais alors Shin serait mort (pas vrai ?), elle ne serait pas en train de voleter autour de lui, de se démener, hurler sans son, et puis surtout hurler son prénom. C’est un abysse, elle n’en voit pas le fond. Elle tend la main dans le noir mais ne sait même pas s’il peut la prendre — peut-être bien qu’il est trop déjà tard. Elle pourrait appeler… Zen, Nana, Nobu. Sa tante, Katsu. Et dans la panique, elle ne sait pas au juste comment elle fait pour se souvenir du numéro des secours. De nouveau, les secondes trainent en longueur.

(Shin convulse et elle ne sait plus où poser ses mains).

————————————

Elle se réveille à l'hôpital, troublée. un coup d'oeil à la pendule de la pièce lui apprend qu'elle a dormi beaucoup, et que shin a dormi encore plus. elle ne sait pas, au juste, comment elle est parvenue à tomber dans un sommeil salvateur. peut-être est-ce le fait de savoir shin enfin en sécurité, enfin entre de bonnes mains, des mains autres que les siennes. d'apercevoir une lueur d'espoir, au bout, d'écouter les médicomages qui lui ont dit ça va aller, dormez. à votre réveil, tout ira mieux ; il est tiré d'affaire. il a juste besoin de temps. le temps, elle peut lui donner, à shin. elle peut lui offrir. tout le temps du monde, et puis tout l'or du monde aussi. yeux encore à moitié fermés, peau chiffonnée par les draps du lit l'hôpital où la gamine s'était aventurée à poser sa tête, tout près du bras du bassiste, elle se redresse lentement. il est là, il est en train de revenir à lui. « bonjour » qu'elle dit dans un sourire. bonjour à presque dix-huit heures, mais les volets presque entièrement fermés ne laissent pas trop passer le jour. ils se regardent dans un rai de lumière, qui leur tombe dessus avec nonchalance. « tu as beaucoup dormi. toute une soirée, toute une nuit, et puis presque toute une journée. » un instrument magique qu'elle ne connait pas fait un bruit de fond agréable, qui berce et qui apaise, qui permet de reprendre son souffle comme une ponctuation, qui fait des pauses dans leur train de vie effréné. la pièce a une odeur d'herbes, probablement une potion magique, bien que ren ne la reconnaisse pas.

« je ne te ferai pas l'affront de te demander comment tu te sens. » qu'elle murmure d'une petite voix, baissant les yeux. elle n'a pas la force de parler de ce qui vient d'arriver. des traces qu'il y aura sur elle, des répercussions qu'il y aura sur lui. elle veut fuir le sujet pour quelques minutes, l'oublier, lâchement, rester dans sa zone de confort. ses doigts caressent l'avant bras de shin dans un geste automatique, presque inconscient, qui se veut rassurant. puis elle se rend compte que ce sont ses veines qu'elle suit, gonflées, noircies. elles sont des ruisseaux trop plein d'eau (de sang), des fleuves qui menacent de déborder, et la chanteuse les navigue difficilement, au bord de la noyade (surtout dans ses yeux), sur une petite barque qui tangue. « je n'ai appelé personne. l'équipe médicale m'a demandé de m'en charger mais je n'ai rien fait. parce que je... je ne savais pas à qui tu voudrais le dire. » elle est gênée et, alors qu'elle ne le devrait pas, elle s'en veut d'être la seule à être là. « je pense que le vortex devrait être ici. que tu n'aurais pas dû te réveiller seul. enfin, juste avec moi. je suis désolée qu'il n'y ait que moi... je peux appeler nana, si tu veux. et zen. et nobu. même berlioz, si tu veux le voir là. je ne savais pas... je ne savais pas qui tu voudrais le voir, et à qui tu voudrais le dire. » secret sur secret, c'est ainsi qu'elle vit sa vie ; tant et si bien qu'elle ne se voit pas imposer à shin l'obligation de rendre son overdose publique.
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