( une dernière promenade ) + andrea

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nono observe l’extérieur. distraite. elle n’ose plus fixer le professeur. piégée dans ses pensées. elle se souvient, noah, de la surprise éprouvée lorsqu’elle le retrouva. face à elle. loin d’elle, pourtant. mais le visage inchangé, la chevelure identique. les bouclettes brunes rappelant à noah que la nature est indomptable. lui, ce garçon étrange et intimidant. c’était impensable de les voir ensemble. (impensable) lui, attrapeur de l’équipe des three-headed dogs jadis. attrapeur une nouvelle fois aujourd’hui. elle, l’élève modèle et intimidée. elle entendait les bruits de couloir, nono. elle y prêtait attention. andrea (cet attrapeur au regard noisette) fascinait noah. pour cause, il appartenait à l’équipe de quidditch que nono supportait. (il appartient désormais) est-ce que, jadis, il lui appartenait, à elle ? à nono ? le cœur lourd, elle reporte son attention sur le professeur. chassant les atroces pensées. noah pense à ce passé partagé. mais maman dit que le passé est source de conflits intérieurs. alors qu’elle offre son attention au professeur, elle se perd dans ses paroles interminables.

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les cours (enfin) terminés. le regard attendri par la nature de son environnement. noah arpente l’école. découvre de nouveaux coins sympathiques. mais nono ne se perd guère volontairement ici. elle vient d’assister à un match des three-headed dogs. elle marche aux côtés d’andrea. une dernière promenade. à ses côtés. un dernier mot, un dernier regard. le dernier instant à culpabiliser. elle l’espère. elle le souhaite. alors elle continue. (elle avance) comme si le chemin semblait interminable. et, enfin, elle prononce ces quelques mots à l’adresse du jeune homme. « tu vas mieux ? » (pathétique) pire introduction. parce que nono n’a pas les mots. elle n’ose pas se lancer à l’eau au détour d’une dernière balade. mais ne s’arrêtant guère là, elle ajoute : « andrea, c’est de ma faute ? l’hôpital, ton état. c’est à cause de moi ? » parce qu’elle s’est toujours demandée, nono, si elle était responsable de cela.

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Les cris résonnent. Des cris d’encouragement pour la plupart. Ce n’est pas son premier match. Loin de là. Andrea a des années d’expérience derrière lui, des bonnes comme des moins bonnes. Si son équipe avait perdue la semaine dernière c’était peut-être de sa faute. Peut-être bien que oui. Peut-être bien que non. Est-il qu’il n’avait pas réussi à attraper le vif d’or à temps, Haru lui étant passé devant tel un éclair. Lorsque la fin du match est signalée par un tonnerre d’applaudissements et de cris en tout genre, Andrea peut enfin sourire : une petite boule dorée aux ailes fines dans le creux de sa main est en train de virevolter. Il l’a eu. Cela faisait bien trop longtemps qu’il n’avait pas ressenti cette sensation. Tenant le manche de son balais de son autre main, le voilà en train de redescendre doucement avant d’aller remercier toute l’équipe.

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Quelques dizaines de minutes s’écoulent, et le Britannique se retrouve à côté de cette douce âme française. Il y a bien longtemps qu’ils n’ont pas discuté. Il y a bien longtemps qu’ils ne se sont pas vus. Pourtant ils se connaissent. Peut-être trop. Peut-être pas assez. Pourtant tout avait bien commencé pour eux. Un joli minois, un joli esprit, il fallait bien que ça casse quelque part.  Et c’est elle qu’il avait blessé en la quittant du jour au lendemain. Et elle avait été blessée Noah. Sous ses airs de jeune philanthrope accomplie, demeurait surtout quelqu’un qui avait été attristé du départ d’un ami. D’un petit-ami même. C’est en tout cas ce qu’il avait ressenti. C’est à ce-jour ce qu’il ressentait encore, en entendant les paroles de la jeune femme. Tu vas mieux.  Pas de comment tu vas mais plutôt un tu vas mieux. C’est ce que les gens polis font lorsqu’ils ont vu ou ont été mis au courant que l’un de leur proche n’allait pas bien. C’est le cas d’Andrea. Et pourtant, il n’aime pas cette phrase. Il n’aime pas cette phrase qui lui rappelle que le meilleur existe toujours. Que la possibilité de s’améliorer, de continuer cette si réputée poursuite du bonheur existe. Car il n’y crois pas Andrea. Il n’y croit pas vraiment. Et pourtant il doit le faire. Les psychomages lui ont dit. Les  médicomages lui ont dit. Même ses amis. Tout le monde. Broyer du noir ne servirait à rien. « Je vais bien oui, ça fait toujours du bien de gagner un match. Et toi ? » Répond-t-il après coup. Ils ne sont pas vu depuis tout longtemps. Et au fond de lui il aimerait quand même savoir ce qu’elle devient, qu’elle lui raconte ce qu’elle a fait ces dernières années. Mais ce qu’elle lui demande par la suite le coupe net au milieu de leur promenade. Et il lève le ton Andrea. « Tu te fous de moi Noah ? Je…T’as pas autre chose en bouche ? » Il serre le poing avant de le relacher,  répondant alors à la jeune sorcière tout en bougeant excessivement ses mains. Cela lui arrive beaucoup lorsqu’il n’est pas dans une situation confortable. Lorsqu’il doit réfléchir à ce qu’il va pouvoir dire. Comme si bouger ses mains l’aider à s’exprimer mieux, à faire passer plus aisément un message. « On ne s’est pas vu depuis des mois. Je viens de gagner un match, tout semble aller bien, et il faut que tu fasses ta pseudo victime en me demandant si c’est ta faute ? ça fait plus d’un an Noah. Ça fait plus d’un an okay ? Je veux juste oublier tout ça. » dit-il en se tapotant la tempe avec son index. « L’état des gens … » Il soupire avant de mettre ses mains dans ses poches pour se calmer. « Le bonheur et le malheur des uns et des autres ne dépend pas de toi Noah. C’est la manière dont on perçoit le tout qui rend un événement heureux ou malheureux, c’est…quelque chose de…intrinsèque, tu comprends ? » demande-t-il en se penchant légèrement vers elle, le sourcil arqué. « Si cela avait été de ta faute tu l’aurais su bien vite. Et ce n’est pas le cas, d’accord ? »

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il va bien. (match gagné) nono est fière de cette équipe, mais elle n’a pas les mots pour le féliciter. verrait-il ses félicitations comme de l’hypocrisie, comme une futilité ? quelle importance désormais, nono n’a pas la foi de combattre les pensées obscures. alors quand il retourne la question, elle hoche la tête, simple geste. n’ayant pas la force d’en ajouter, ne voulant pas s’étaler sur elle. à quoi bon le faire ? le passé appartient au passé. (aucune utilité de lui dire qu’elle va bien) nono est toujours en forme, après une bonne sieste. tandis qu’elle se pose la question, qu’elle la pose (simplement), elle ne s’attend pas à la réponse. surprise du ton employé. andrea, pourquoi ? elle ne s’y attendait vraiment pas. noah ne voulait pas le heurter. peut-être manquait-elle de tact ? peut-être était-ce une page à ne pas relire ? elle l’ignore, ça. noah ignore tout. comme prise dans un tourbillon d’incompréhension. c’est la vie qu’elle mène, c’est la vie qu’elle mènera toujours. (la suite lui donne des frissons) elle écoute attentivement, papillonne des cils. l’envie de chialer, de se cacher. noah regrette. elle regrette sa question, mais il est trop tard pour revenir en arrière. au diable les retourneurs de temps. ils ne sont d’aucune utilité aujourd’hui. (elle n’en possède pas) et andrea, il a raison. parfaitement raison. elle joue la victime, désire se déculpabiliser de la situation. lui, il est là, gentil garçon pendant la promenade, un poil agacé sûrement. elle casse les bonbons, nono. elle agace. elle s’en excuse. ce n’est pas de sa faute. (elle a peur pour lui) elle s’inquiète de trop. « je… » (suis désolée) d’un simple sourire, elle ajoute rapidement : « tu as raison. » andrea n’est plus sa culpabilité. pourtant, la pointe dans la poitrine nie cela. (elle meurt d’envie de poser mille et une questions) mais elle se tait encore, noah. elle ne veut pas le froisser. pas maintenant, pas aujourd’hui. suffisamment trahie, abandonnée ; il n’est pas l’heure de se promener seule. « c’est cool que tu sois en forme, heureux, tout ça. » d’un grand sourire lâchée, elle s’abstient. elle s’abstient d’une tape amicale sur l’épaule. parce qu’elle pense qu’il n’a pas besoin de son amitié. qu’il n’en aura jamais l’utilité. « et c’est cool aussi pour votre victoire. » rajoute-t-elle précipitamment. (enfin elle ose) dire à voix haute une sorte de félicitations. même si ça la tue, au fond d’elle, après tout ça. « alors, ça te plaît toujours autant qu’avant, le quidditch ? » demande-t-elle. (tentative de connaître le nouveau andrea) elle fait de son mieux, nono. pour s’habituer à la nouvelle personne en face d’elle. comme un serpent, il mue certainement.

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Il ne la mérite pas. Il ne l’a jamais mérité. Et il ne l’a méritera jamais. Noah. Il était bien pourtant. A l’époque. Avec elle. Elle arrivait à lui faire oublier ce qu’il était. Elle embellissait son côté humain. Chose qu’il gâchait petit à petit. Avec ses consommations peu recommandées. Mais il était comme ça Andrea : têtu. Et n’en faisait qu’à sa tête. Persuadé que de toute manière le monde serait bien meilleur sans lui. Et dans un sens on ne pouvait pas lui en vouloir. Petit gars de six ans, heureux comme tout, se baladant tranquillement alors que son équipe de Quidditch préférée remportait le match. Petit gars de six ans gambadant à droite à gauche, sans prêter attention à l’heure ni à l’endroit. Petit gars de six ans qui, se prenant pour un grand, tomba dans une embuscade. Petit gars de six ans a tout jamais changé.

Mais maintenant Andrea en a seize de plus. Et Andrea est un grand con. Pensant que tous ses problèmes se régleront à travers toutes ces substances consommées. Que tout se réglera en remplaçant un problème par un autre. A croire que cette année en centre ne l’a pas aidé. Pourtant ils sont tous venus. Autant qu'ils sont. Il était entouré. Et malgré ça. Malgré tout ça. Andrea semble toujours autant s’accrocher à ce désir de partir. Comme s'il était plus grand que celui de rester. Quant à la présence de Noah il ne sait pas quoi en penser. Il ne sait même pas pourquoi ils sont là, à se balader. Et puis… Pourquoi elle est si...Pourquoi elle pose tant de questions à la con. Pourquoi elle n'en vient pas au fait. Ah bah. Peut-être parce qu’il l'a envoyé chier. Peut-être parce qu’il a agi comme un con. Peut-être parce que si il lui avait tout dit. En temps et en heure. Tout se serait mieux passer. Mais comment lui dire un truc pareil. Elle serait partie en courant. Et d’autant plus qu’elle ne le méritait pas. Elle ne méritait pas non plus de se coltiner un canidé dépressif.

《Haha...Heureux. personne a dit que je l'étais mais ça va oui...et oui j'aime toujours le Quidditch. Pourquoi ça aurait changé après tout ?》 Demande le britannique en arquant un sourcil tout en se passant une main dans les cheveux. 《Tu sais...t'es pas obligée de faire exprès ou de te forcer. Je disais juste que la coutume veut que lorsqu'on revoit quelqu'un apres tout ce temps on lui demande ce qu'il fait. Et on tourne pas directement la conversation sur des choses qui peuvent faire culpabiliser》 ajoute-t-il avant de finir par se stopper pour s'asseoir sous un des arbres, le lieu étant plutôt calme. Il la regarde. Elle est toujours aussi belle. Pourquoi aurait-elle changée de toute manière. Toujours aussi petite. Mais toujours aussi jolie. Elle a ce genre de visage qui ne semble jamais vieillir. Et ce truc en elle qui la rend beaucoup trop attirante. Mais voilà. Elle a un caractère bien à elle. Et Andrea aussi, a un caractère bien à lui. C’est à se demander comment ils ont tenus aussi longtemps. C’est à se demander ce qui les rendaient attachés l’un à l’autre. Qu’est-ce qui plaisait à l’un , qu’est-ce qui plaisait à l’autre. Peut-être était-ce principalement physique ? Noah était quelqu’un de tactile. Andrea aimait bien se faire toucher les cheveux. Non. Ça ne faisait pas sens. On ne restait pas avec quelqu’un juste parce que cette personne vous caressait les cheveux. Et pas que. Non. C’était juste avoir quelqu’un qui vous appréciait pour ce que vous étiez. Ou du moins ce que vous prétendiez être. Et c’était peut-être ça le problème. Le fait de ne pas tout avouer.  

《Mais puisqu'on en vient au fait...ça se voit à des kilomètres que ça va pas...qu'il y a un truc qui cloche. Donc...tu ferais peut-être mieux de m'en parler...》 si jamais elle a le courage pour le faire. Andrea est pas assez con et elle beaucoup trop obvious. 《Ce sont des excuses que tu veux entendre ? Tu veux savoir quoi ? Comment c'était la bas ? Ce que je mangeais ? A quelle heure je dormais ? Quel jour j'allais aux chiottes ? Tu veux savoir quoi Noah hein ? Tu veux savoir s’ils m’ont changé ? Tu veux savoir si je suis devenu un meilleur homme ?》La réponse est non. Andrea n’a pas changé. La seule chose dont il a pris conscience c’est que les centres ce n’est pas fait pour lui. C’est qu’il lui faudra plus d’un an pour s’arrêter. Et peut-être bien qu’il s’arrêtera pas. Peut-être que c’est elle qui l’arrêtera avant qu’il ne l’arrête. « Je suis désolé Noah… » Des excuses parce qu’il a monté le ton de nouveau. Des excuses parce qu’il est fatigué Andrea. Parce qu’il ne sait pas ce qu’il veut. Il veut qu’on lui parle. Mais pas trop. Il veut qu’on soit heureux pour lui, mais pas trop. Il est capricieux et surtout compliqué Andrea. « Je suis désolé je suis un peu sur les nerfs en ce moment c’est les medocs qui me rendent…relou» Et il soupire. Comprenant qu’il en dit déjà beaucoup trop. Puis quelle excuse à la con. Andrea a pas besoin de médoc pour être lourdingue. C'est dans sa nature. Non. Définitivement, il ne mérite pas son attention. Elle est beaucoup trop gentille pour ce monde. Pour son monde.

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la maladresse éternelle. l’envie de se foutre des claques continuellement. (ça n’arrête pas) elle amplifie les erreurs, noah. sans s’en rendre compte. c’est lui qui n’a de cesse de le lui faire remarquer. elle en a assez. parce qu’il n’a pas tort. noah se pose les questions. pourquoi lui demander s’il aime toujours le quidditch ? cela n’a aucun intérêt. (en quoi cela la regarde, après tout) pourquoi mentionner le bonheur sans même qu’il n’en parle ? elle a envie de se cacher - derrière le buisson, de préférence. « visiblement, la conversation n’est pas mon point fort, aujourd’hui. » constate-t-elle d’un sourire sonnant faux. aujourd’hui, peut-être. mais elle doit s’y faire. ce n’est pas la conversation qui pose problème. c’est lui. lui et tout ce qui l’entoure. lui et son passé. lui et ses conneries. elle est incapable de se comporter normalement. c’est la sensation qu’elle a. comme si elle devait lui parler comme elle parlerait à un enfant. souffrance, mort, suicide… tous ces trucs négatifs qui émanent de ce jeunot. elle ne le hait pas, andrea. légèrement, peut-être ! mais par rancœur, dirait-elle. peut-on être en bon terme avec son ex-petit-ami ? elle l’ignore, ça. elle n’a pas la réponse. (noah suit andrea du regard) le voici par terre, sous l’arbre près d’eux. quel flemmard, le jeunot. doit-elle l’imiter ? non. elle ne veut pas. mais pensera-t-il qu’elle est agacée par sa compagnie ? qu’elle n’est pas ouverte à la discussion ? (tant pis) elle restera debout. ça évite la proximité. ça évite tout. parce que, lorsqu’elle le voit là, elle se pose trente questions à la fois. son esprit ne suit plus. pourquoi ? comment ? quand ? à quel instant ? et si… ? mais, et ça ? ça l’agace. ça l’agace encore plus. mais elle ne peut rien y faire. partagée entre le détester et ne rien penser sur lui. neutralité ou négativité. c’est dur, ça casse les pieds. que peut-elle y faire ? (répétition incessante) noah a l’esprit brouillé. brouillon de tout. elle en a marre. marre de le regarder, marre de le voir dans son équipe favorite du campus. mais, en même temps, ça lui manquait de ne plus voir sa sale tête sur un balai. à voler dans les airs et à emprisonner le vif d’or.

lui, il semble tout comprendre. quelque chose cloche. oui. tout cloche. absolument tout. en a-t-il conscience, qu’il cloche également ? mais elle ne parle guère maintenant. elle a envie de péter un câble, nono. presque lui couper ses bouclettes pour le faire taire. parce qu’il dit des absurdités. des atrocités. des excuses, elle n’en veut pas. elle n’en veut plus. noah, elle l’écoute déblatérer ses conneries. la larme (en cristale) au coin de l’œil. putain. pourquoi ça l’affecte tant ? ce n’est plus son problème. c’est terminé. il est là, avec ses excuses de merde. elle a envie de le secouer. (mais le contact physique l’effraie, aujourd’hui) l’excuse des médicaments utilisé. toujours les autres, jamais lui, c’est ça la nouvelle règle ? « tes médicaments ? » répète-t-elle alors. comme si répéter l’aide à se calmer. les nerfs débloqués, à rebloquer tout de suite. parce que noah craint plus de ressembler à une semie-harpie que de perdre la totalité de ses cheveux, de sa fierté, dignité et tout simplement que de perdre la vie. chacun ses priorités. le sang vélane coule en elle. et ça aussi, elle en a marre. « tu sais quoi, andrea ? rien ne cloche. et tout cloche à la fois. » elle inspire un bon coup, nono. elle a l’impression de vriller. elle, l’enfant calme au doux sourire. « merde, andrea, laisse-moi m’inquiéter pour toi. laisse-moi vouloir ne pas être coupable de ton état et te le demander. tu consommes toujours ? toutes ces merdes ? ou les médicaments sont suffisamment efficaces pour te faire planer ? » c’est l’agacement qui parle. elle s’en veut. elle s’en veut d’être désagréable, actuellement. mais ce n’est pas grave. il l’a été, lui aussi. plus qu’elle, plus que nécessaire. chacun son tour. « je m’en fiche de tes excuses. tu ne les penseras jamais. ou tu ne les diras jamais en étant clean, en étant honnête ! et… et ça me dépasse, tout ça. j’en ai marre. t’as ruiné notre relation. » finit-elle par dire, épuisée. rapidement, noah essuie une larme. c’est les nerfs qui se relâchent. parce qu’elle le pense sincèrement. pour elle, andrea est fautif. il a causé toute cette merde. maintenant, elle a l’impression qu’il oublie le passé plus vite qu’un poisson rouge terminant le tour du bocal. c’est atroce. ça fait mal. « et, tu sais quoi ? t’as toujours été relou. mais je t’aimais, alors ça n’avait pas d’importance. » ça n’a pas grand intérêt de souligner cela. mais nono en a besoin. se vider comme l’on rédige des idées au brouillon, c’est ce qu’elle souhaite faire. elle le veut plus que n’importe quoi. (soulagement mérité, mais jamais obtenu) « aujourd’hui, j’ai envie de te poser trente mille questions. “est-ce que ça va mieux ? t’as replongé ? tu te sens bien, ici ? tes études te plaisent-elles ? le quidditch te passionne toujours autant ?” et j’en passe. avec du recul, je me dis que la première question que je devrais te poser, c’est : “avec toutes ces drogues que tu consommes, est-ce que tu as déjà pensé à me tromper, quand on était ensemble ? est-ce que tu l’as déjà fait ?” parce que t’avais beau être cool, tu restais un garçon apprécié. et t’étais un peu trop proche de ta pote. » nono, elle dit ça, parce qu’elle a juste envie de se plaindre, maintenant. mieux vaut tard que jamais. même si cela tombe dans les oreilles d’un sourd, ça n’a pas d’importance. elle a besoin d’exploser. (dans le calme) « il y avait ça qu’il me faisait voir, quand je te touchais. je n’ai jamais su si c’était réel. si ça appartenait au passé, au présent ou au futur. et… puis, merde, ça n’a plus d’importance. t’es vraiment un abruti. » ce dernier mot, elle ne le pense pas réellement. mais elle est fatiguée. c’est difficile de se dire qu’un fantôme du passé peut fatiguer une personne plus qu’un sport. c’est le mental dont elle a besoin d’endurcir, noah. elle le sait, désormais. « et je ne joue pas la pseudo victime ! » s’agace-t-elle en tapant du pied légèrement. ça, elle l’a retenu. c’était noté dans un coin de sa tête. « et désolé. tu m’énerves et je dois garder mon calme. ça me saoule. arrête de t’emporter contre moi. » la semie-vélane en elle se régale certainement du spectacle. ce qui n’est pas le cas de noah, souhaitant s’entretenir calmement avec son ex-petit-ami. « écoute, j’ai une question. sois franc avec moi. façon, tu sembles déterminer à me ruiner le moral, là. certaines personnes disent que je suis jolie. c’est à cause du sang vélane qu’ils me disent ça. toi, tu m’as déjà trouvé belle ? sans être manipulé par ce sang pourri ? » qui pourrait à tout moment faire d’elle une sorte de semie-harpie. c’est dur de conserver son calme face à andrea. c’est une tête de mule, ce mec. peut-être qu’elle l’aimait pour son tempérament fort, pour l’impression d’être avec quelqu’un qui pourrait hausser le ton facilement si elle avait des soucis ? elle n’en sait rien. il était bien, andrea. il a toujours eu ce charme. il l’a encore. mais tout est différent. (tout)

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Il est perdu l'Anglais. Perdu dans ses pensées. Perdu dans ses pensées à elle aussi. Ça a toujours été comme ça. Ça le sera sûrement toujours. Rien ne changera. Est-ce qu'il a envie de changer au moins l'Andrea ? Peut-être que oui. Peut-être que non. Qu'est-ce qu'il serait devenu s'il n'avait jamais été mordu ? Est-ce qu'il aurait eu la même relation avec sa famille ? Avec son entourage ? Avec lui même ? Est-ce qu'il aurait commencé à consommer régulièrement ? Est-ce que même il aurait déménagé au Japon ? Avec des si on pouvait tout recommencer. Mais le si est différent du quand. Est différent de ce qui se passe actuellement. Le si est utopiste. Le si donne espoir. C'est le si qui fait imaginer des choses. C'est le si qui crée les attentes et engendre les déceptions. Avec un si Andrea pourrait refaire le monde. Il pourrait refaire son monde. Mais son monde serait bien fade sans eux tous. Reo, Eunsoo, Sen, Nour, Sennar. Et puis Noah.

C'est elle qu'il fixe, sous son arbre. Les joues creusées, les yeux cernés. Et cette petite balafre au menton qui partira dans quelques semaines, vestige d'un accident en plein air lors du dernier match de Quidditch. Il en a l'habitude. C'est pas très grave. Rien n'est grave.Pour lui en tout cas. Car la Française s'inquiète. Et elle a sans doute raison. Alors il faut l'inciter à parler. Et elle ne se fait pas prier pour commencer. Il la sent tendue. Beaucoup trop tendue. Beaucoup trop inquiète pour des choses qui n'ont pas lieu d'être. Et alors la Denki prend la parole. Grosse erreur que de lui avoir tendue la perche. Il entend. Il écoute. Il comprend et il encaisse. Chaque mot prononcé rentre dans sa tête et part à la recherche d'une quelconque excuse. « Oooh ! Alors c’est comme ça que t’es ? » Tu te lèves soudainement pour t’approcher d’elle. « Tout ce que je te dis ce sont des excuses c’est ça ? Et t’es qui pour savoir hein ? Tu te prends pour qui ? Tu veux que je te laisse t’inquiéter pour moi, mais tu veux pas être considérée comme coupable de ma situation, tu ne veux pas d’excuses…t…tu…tu c’est quoi ton problème hein ? Oui oui je suis un menteur c’est vrai ! Je suis un grand méchant pas beau ! J’ai ruiné notre relation ! et tu sais pourquoi ? Parce que c’est ça ton problème » crie-t-il en pointant de l’index son ex petite-amie.

« Ton problème c’est nous ! Tu penses vivre dans un monde de licornes pailletées ! Tu comprends pas putain hein ?…. »  Andrea secoue la tête. Dévasté. Il s’énerve pour de bon. Il est à quelques secondes d’exploser. Il perd un peu plus de son humanité au fil des paroles. Comme si l’animal en lui n’attendait qu’une chose : sortir pour se venger. Mais Andrea ne fera rien. Andrea ne bougera pas une oreille. Car son regard en dit long. Son visage aussi. On pourra le traiter de défoncé. De drogué. De malade. De fatigué. Il a le droit à tout. Il est habitué. Mais il est en colère. Là tout de suite. Et s’il avait pu. Il lui en aurait collé une. « Je suis pas fait pour toi tu piges ? Je l’ai jamais été, je le serai jamais okay ? Alors oui. Oui j’ai ruiné cette relation. J’ai cru…j’ai cru que t’arriverais à digérer tout ça. Mais faut croire que non. » C’est brouillon dans sa tête. Comme toujours. Comme ça l’a toujours été. Et le voilà en train de renifler. Il ne va pas pleurer. Non. L’anglais est simplement exténué. Et fatigué. Car tout le fatigue. Car sa vie le fatigue.

Mais ça elle ne peut pas le comprendre. Et elle ne le comprendra pas. Car il ne lui a pas dit. Et il ne lui dira pas. Alors le voilà en train de soupirer grandement, le bout de l’index et le majeur posé sur le haut de son nez. Il réflechit Andrea. Fait les cents pas devant elle. Impossible de rester assis devant face à tout ça. «Non non non commence pas Noah…je te jure commence pas… » Il va la tuer. Il secoue la tête de nouveau. Essaye de se contenir. Se passe la langue contre ses canines. Pointues. « Juste tais-toi…arrête….STOP !  Arrête ! Arrête de me parler de ça !! Arrête de ….pourquoi veux-tu…pourquoi tu penses comme ça ? pourquoi c’est à ça que tu penses maintenant Noah ? Pourquoi ?? C’est quoi ton putain de problème ? C’est quoi que tu cherches Noah ? une raison de me détester ? T’attends quoi ? T’as pas assez ? T’as eu plus d’un an pour me détester. Je suis un mauvais gars, je te parle mal, je me drogue, je prends des médocs, les fameux, je fume, je m’amuse, j’essaye même d’en finir, t’aimes pas ça hein ? Y a quoi d’autre…ah oui…je passe du temps avec mes amis, c’est vrai. Avec mes amies. Je suis un mauvais gars. Tu …tu viens me parler de trucs qui datent pour….juste…pour juste te donner une raison…de…de te dédouaner. Tu cherches une raison pour me détester c’est ça ton problème. Just do it. Déteste-moi si c’est ce que t’attends. Pauvre victime de la vie que tu es.»

Et il a peut-être dit le mot de trop. Et elle s’énerve à son tour. Lui demandant de se calmer. Insinuant qu’il devrait baisser d’un ton. Pour la première fois de sa vie il aimerait la mettre en sourdine. C’est d’ailleurs instinctivement qu’il pose sa main sur sa baguette pour pointer la velane de celle-ci. « Oh no…Are you fuckin kidding me ? » Et il rigole. Nerveusement. Face à ce qu’elle lui dit. Il la regarde, de ses yeux verts et vitreux. Le blanc de ses yeux quant à lui, commence doucement à prendre des teintes rosées. Preuve d’une fatigue extrême. Preuve d’un ras-le-bol considérable. Tout son corps exprime sa colère. « I…Je pensais pas…Je pensais pas qu’on pouvait être aussi égoïste que toi Noah… » il secoue la tête, désemparé face à la situation, face à ses questions. Comment pouvait-elle poser ce genre de questions ? « Je pensais que c’était plutôt clair pourtant. Je t’ai toujours trouver affreuse. Parce que ça me plaît beaucoup les filles laides. Plus elles sont laides plus je les aime. C’est d’ailleurs pour ça que je suis sorti avec toi pendant plus d’un an. Car ta laideur m’a toujours fait bander et que je pouvais pas passer à côté »  Un peu plus calme qu’il y a quelques secondes, Andrea abaisse finalement sa baguette pour la remettre à l’endroit précis où il l'avait mise. Il sait qu’il n’aurait jamais du la menacer. Pas elle. Pas Noah. C’est comme menacer une femme de la frapper. C’est presque pareil. Sauf qu’il y a un morceau de bois entre les deux corps. « Je sais pas ce que tu veux… » il secoue encore la tête, de droite à gauche. « Je sais pas de quoi tu parles. Je sais pas ce que tu veux et…je…je sais plus quoi faire. J’étais pas un mec pour toi, tu comprends ? Et je ne sais pas …ton histoire de sang. Je n’en sais rien. Comment veux-tu que je sache ? Si je te trouve belle à cause de ton sang. C’est ce que tu es Noah. T’es comme ça. C’est tout. T’es belle et c’est tout. C’est peut-être à cause de ton sang. Mais…Si…si t’avais pas ton sang tu serais pas ce que tu es aujourd’hui. Et tu serais pas là à m’emmerder avec tes questions de merde putain !!! » Et le voilà qu’il s’énerve de nouveau. Peut-être qu’il aurait du rester dans son centre Andrea. Peut-être qu’il n’est vraiment plus du tout stable.

« Chacun vie…avec ses problèmes okay Noah ? T’as la chance de pouvoir prétendre être belle. Sait-tu combien de femmes sur terre aimeraient avoir cette chance hein ?? Sais-tu combien de personnes sur terre voudraient se trouver jolie comme tous les gars te trouvent belle hein ? Combien de personnes voudraient être à ta place ? On a chacun ses problèmes, c’est normal. Si t’as pas confiance en toi….J’y peux rien. Si tu crois que je t’ai trompé,j’y peux rien.  Si tu crois que je passais trop de temps avec des filles, j’y peux rien. Si tu crois que je t’ai quitté par ce que je préférais quelqu’un d’autre, j’ y peux rien » Première phrase prononcée calmement. C’est les montagnes russes chez Andrea. Le côté humain contre le côté loup. La raison contre le cœur. Elle ne comprendra jamais ça. Qu'il est n'est pas fait pour elle. Qu'il est beaucoup trop instable pour elle.  « Je t’ai quitté parce que je le devais, c’est tout ».

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il se lève. (réaction violente) noah le regarde, reprenant son calme. inutile de s’agacer, inutile de se battre. ça n’en vaut pas la peine, ça n’en vaut plus la peine. et il déblatère ses conneries. un monde de licornes et de paillettes. (ridicule) elle le trouve stupide, à cet instant. « tu es ridicule, andrea. avec tes conneries à deux balles. pourquoi tu parles de monde de licornes ? sincèrement, c’est ta seule défense ? » elle souffle, noah. elle le trouve gamin, là, tout de suite. c’est encore un gosse. il n’a pas mûri. il continue son monologue, il lui ouvre une plaie fermée, presque guérie. elle jette un coup d’œil au ciel. il est beau, le ciel. (pas mal, ouais) elle préfère l’écouter jusqu’au bout. elle n’a pas envie, plus envie, de réagir. elle se tait, elle ne fait plus rien. à quoi bon se battre lorsque le combat est déjà perdu ? « je ne veux pas me battre contre toi, andrea. si c’est possible, j’aimerais juste rester en bon terme avec toi. pas de dispute, pas de chichi. je ne demande pas à être ta pote, seulement une connaissance jetée aux oubliettes. c’est tout. » rien de compliqué. noah reste calme en parlant, esquissant un simple sourire. « ça peut paraître plus difficile à mettre en place qu’à faire. mais, en vrai, ça ne l’est pas. tu fais comme si je n’existais pas, et je fais comme si tu n’existais pas. » elle ne s’embêtera pas à regarder les matchs de l’équipe d’andrea. elle ne veut pas le voir. (plus le voir) c’est une situation délicate pour elle. elle n’aime pas réellement les conflits. « une “relation” sans prise de tête. voilà ce que je te propose. » c’est son dernier mot. son ultime mot. elle ne sait pas quoi dire de plus, quoi faire.