and i screamed for whatever it's worth:
I LOVE YOU!
ain't that the worst thing you ever heard?
I LOVE YOU!
ain't that the worst thing you ever heard?
Gin déteste le printemps. Elle hait l’air de renouveau qui caresse sa peau. Autrefois, elle adorait observer les pétales qui glissaient hors de leur nid jusqu’à frôler le sol pour y demeurer, mortes. Maintenant les souvenirs douloureux s’empilent lorsque les toits se recouvrent de rose. Souvent, elle se trouve nostalgique des pique-niques passés sur l’étendue couette où les dragons s’affalaient, repus du repas des rois. Mais ce tableau familial lui glace le sang tout autant que les flocons de l’hiver. Car cette année elle voulait voir le ciel danser de mille feux et non le printemps fleurir. Et lui aussi, elle voulait le voir lui (à défaut de ne pas pouvoir revoir un autre) Parce qu’elle l’a trop ignoré depuis l’annonce qui l’a déchirée. Evité même. Puis lorsque sa raison a repris le dessus, ce sont enchainés les révisions, les examens, les inscriptions – les responsabilités se sont imposées. Et peut-être pour une fois, sensei a joué son rôle à la perfection (du moins, presque) Elle lui a envoyé une lettre, le priant de la retrouver dans ce petit village au fond de la campagne au dernier jour des vacances pour y observer les cerisiers faner. Un endroit où personne les connaît, où la magie est éteinte. Où elle pourrait tourner le dos et se soulager d’avoir dit les bons mots. Car avec lui, le mensonge se faufile trop facilement sur sa langue et elle cède aux charmes du garçon vélane si maladroitement. Ce futur beau-frère auquel il est abject de penser comme elle le fait ; à ce qu’ils font, à la façon dont tout s’embrase quand elle est avec lui (les flammes de la jeunesse) Alors elle y met terme par respect pour sa sœur, pour elle, pour lui. Même si ça la brise entièrement. Gin savait qu’elle ne devait pas l’aimer mais ô cœur sot, il n’apprend réellement jamais. Ainsi, la sorcière continuera d’être tourmentée par cet organe qui lui donne la vie.
Le festival local couplé au visionnage des fleurs l’encourage à porter le kimono traditionnel qu’elle ne connait que chez elle – chez son père. Cernes et rougeurs se rencontrent sur des joues déjà gonflées par son chagrin. Le soleil brille encore fort en cette fin d’après-midi bien que le violet de la nuit épouse le carmin d’un jour qui meurt. Elle aperçoit Miyo attendant en bas des cerisiers et elle s’approche, tête résignée. Il n'est jamais facile de marcher vers sa mort. Elle s’arrête soudainement, fascinée par sa carrure en plein contentement. Est-il réellement beau ou est-ce le charme des vélanes, se demande-t-elle. Baguette à la main, elle trace un carré dans l’air ; le cliché se prend, et elle rengaine dans son obi. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle veut se souvenir de ce moment. De quand il était encore sien et que les oiseaux chantaient faux, annonçant un mauvais présage d’amour qu’elle avait maintes fois déjà rencontré.
Puis elle est assez proche pour que son cœur manque des battements et elle hoche la tête pour l’accueillir de la plus distante des manières. Comme s’ils étaient deux inconnus. Comme s’ils se rencontraient à nouveau pour la seconde fois sous le toit de l’Empereur. “Ha... Thank you for coming. I’ve been, um, busy these days since...Hm, what about you? I heard you graduated, congratulations.” dit-elle d’une voix faible presque timide. Incapable de le regarder droit dans les yeux. “To be honest, I hate hanami festivals but... I thought it was a nice occasion to, uh, see each other before the year starts. Since, um...” Ils savent. Rien n’a besoin d’être dit. Il suffit de la voir car la félicité est absente de son regard d’habitude si coloré.