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Gin déteste le printemps. Elle hait l’air de renouveau qui caresse sa peau. Autrefois, elle adorait observer les pétales qui glissaient hors de leur nid jusqu’à frôler le sol pour y demeurer, mortes. Maintenant les souvenirs douloureux s’empilent lorsque les toits se recouvrent de rose. Souvent, elle se trouve nostalgique des pique-niques passés sur l’étendue couette où les dragons s’affalaient, repus du repas des rois. Mais ce tableau familial lui glace le sang tout autant que les flocons de l’hiver. Car cette année elle voulait voir le ciel danser de mille feux et non le printemps fleurir. Et lui aussi, elle voulait le voir lui (à défaut de ne pas pouvoir revoir un autre) Parce qu’elle l’a trop ignoré depuis l’annonce qui l’a déchirée. Evité même. Puis lorsque sa raison a repris le dessus, ce sont enchainés les révisions, les examens, les inscriptions – les responsabilités se sont imposées. Et peut-être pour une fois, sensei a joué son rôle à la perfection (du moins, presque) Elle lui a envoyé une lettre, le priant de la retrouver dans ce petit village au fond de la campagne au dernier jour des vacances pour y observer les cerisiers faner. Un endroit où personne les connaît, où la magie est éteinte. Où elle pourrait tourner le dos et se soulager d’avoir dit les bons mots. Car avec lui, le mensonge se faufile trop facilement sur sa langue et elle cède aux charmes du garçon vélane si maladroitement. Ce futur beau-frère auquel il est abject de penser comme elle le fait ; à ce qu’ils font, à la façon dont tout s’embrase quand elle est avec lui (les flammes de la jeunesse) Alors elle y met terme par respect pour sa sœur, pour elle, pour lui. Même si ça la brise entièrement. Gin savait qu’elle ne devait pas l’aimer mais ô cœur sot, il n’apprend réellement jamais. Ainsi, la sorcière continuera d’être tourmentée par cet organe qui lui donne la vie.

Le festival local couplé au visionnage des fleurs l’encourage à porter le kimono traditionnel qu’elle ne connait que chez elle – chez son père. Cernes et rougeurs se rencontrent sur des joues déjà gonflées par son chagrin. Le soleil brille encore fort en cette fin d’après-midi bien que le violet de la nuit épouse le carmin d’un jour qui meurt. Elle aperçoit Miyo attendant en bas des cerisiers et elle s’approche, tête résignée. Il n'est jamais facile de marcher vers sa mort. Elle s’arrête soudainement, fascinée par sa carrure en plein contentement. Est-il réellement beau ou est-ce le charme des vélanes, se demande-t-elle. Baguette à la main, elle trace un carré dans l’air ; le cliché se prend, et elle rengaine dans son obi. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle veut se souvenir de ce moment. De quand il était encore sien et que les oiseaux chantaient faux, annonçant un mauvais présage d’amour qu’elle avait maintes fois déjà rencontré.
Puis elle est assez proche pour que son cœur manque des battements et elle hoche la tête pour l’accueillir de la plus distante des manières. Comme s’ils étaient deux inconnus. Comme s’ils se rencontraient à nouveau pour la seconde fois sous le toit de l’Empereur. “Ha... Thank you for coming. I’ve been, um, busy these days since...Hm, what about you? I heard you graduated, congratulations.” dit-elle d’une voix faible presque timide. Incapable de le regarder droit dans les yeux. “To be honest, I hate hanami festivals but... I thought it was a nice occasion to, uh, see each other before the year starts. Since, um...” Ils savent. Rien n’a besoin d’être dit. Il suffit de la voir car la félicité est absente de son regard d’habitude si coloré.
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@"gin ryujinchi"
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les semaines se sont étiolées à n’en plus finir. les activités au calendrier se sont multipliés comme les pensées d’elle à l’esprit. perdu dans un brouillard d’incertitude, gamin devenu veule ; sourire suspendu et regards absents. le temps s’est mis à ralentir puis à accélérer, montagne russe l’emportant – spectateur de sa propre vie. et entre les études, entre les examens, elle apparaissait soudainement au détour d’un couloir, son sourire utopique contre les parchemins ivoires, ses traits énervés – moue boudeuse et regard froissé qui ne faisait que la rendre plus adorable, au détour d’un couloir. les souvenirs de cette soirée funeste se rejouant parfois, lorsqu’il était seul dans son atelier. le regard se perdant dans les vapes d’un passé qu’il regrettait presque, tiraillé entre l’envie de la voir et la volonté de sa famille. dilemme arrachant le palpitant ; ces sentiments se faisant la guerre au sein du gamin. to rebel or not to rebel. l’espoir battant au fond du palpitant… d’enfin être accepté parmi les siens. espoir vain, espoir futile que tous pouvaient voir sauf lui. il n’était pas nécessaire, il n’était pas le choix inestimable ; il était le throw away, celui qu’on pouvait utiliser sans tout ruiner. les autres enfants destinés à plus, à de plus hauts sommets alors qu’on pouvait reléguer le cracmol aux ténèbres de l’illicité. et naïvement, de ses 18 années de déception, il continuait d’espérer, d’être accepté par les siens et de se prouver. et quelle meilleure façon que de leur offrir cette alliance qu’ils voulaient tant. espoir en conflit avec cette autre émotion qu’il ne saurait décrire. (( papillons dans le ventre, le sourire facile quand elle était là – peut importe le contexte, l’esprit se surprenant parfois – souvent – à se demander et sensei? )) noyau planté des mois plus tôt enfin en pleine floraison – et l’amour, comme le printemps arriva trop tard.

il en serait presque nerveux le vélane. ils ne s’étaient pas revu depuis la nouvelle explosive, depuis ces mots murmurés (hurlé en silence) à l’abri des familles respectives. il arrive tôt, chemise rose se fondant à travers les arbres en pleine floraison. et les prunelles la cherchent, inlassablement alors que les doigts maltraitent le tissu du t-shirt. palpitant en émoi – de la revoir, d’affronter ce mauvais présage qui s’est glissé sous l’épiderme. il y a pensé longuement, s’est joué tous les scénarios en tête sans que jamais ils soient tous les deux gagnants ; et pourtant, incapable d’abandonner, incapable de se résigner à l’effacer de sa vie, de ses bras. elle apparait la belle, vêtue d’un yukata sublime qui pâlissait face à sa beauté ( ou peut-être était-ce seulement le filtre affection sur le regard effaçant les traits tirés, l’expression funeste des cœurs brisés ). les lippes s’étirent en demi-lune quand elle approche, vacillent quand elle s’arrête. si loin. « I’ve been.. busy too. thanks sensei. » et les mots ont du mal à venir, s’accrochent à la gorge. l’appellation glisse sur les lippes avec facilité – lui qui ne l’avait jamais appelé autrement. toujours ce même sensei au ton variant ; moqueur, nargueur, doux quand les larmes avaient coulées. aujourd’hui, il résonnait pour la première fois avec affection – amour certains pourraient même dire. « I… missed you. » la confession s’échappe des lippes, c’est maintenant ou jamais ; la dernière chance. il n’a aucun plan à lui proposer, aucune échappatoire, aucune solution à la situation. il veut seulement prolongé l’agonie, se damner si c’est pour être avec elle – un peu plus longtemps. « do you want to sit ? or maybe take a walk ? » et le regard glisse à la couverture étendue au sol, au panier d’osier contenant victuailles.
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La nervosité lui joue des tours. C’est comme si elle ne savait plus agir, comme si deux inconnus se rencontraient à nouveau. Impression de déjà-vu, de première fois (elle, le cœur brisé, lui l’inconfort visible) qui se répète à l’air où l’hiver se fane. Les mots sont faibles et hésitants. Sa voix, son regard, il n’y a plus rien d’assertif chez elle – et s’il y en a déjà eu...peut-être qu’elle l’avait déjà perdu. Sensei, sensei, toujours ce mot à la bouche. Et derrière le ton jadis joueur, aujourd’hui se révèle une nouvelle nuance qu’elle n’avait jamais remarqué. Persuadée d’avoir piétiner dans cette relation seule, d’aimer seule (piète habitude à celle qui offre sa vie comme on donne des fleurs) ; elle entend à présent le chagrin d’un amour qui s’éteint. Mais si c’était réciproque depuis le début (ou n’est arrivé qu’après), tu aurais dû le dire. Leur temps n’aurait pas été autant gaspillé. Ou est-ce parce qu’il s’est échappé en badinerie que c’en était parfait ?

Elle lui manque, elle l’entend. Le regard s’élève en étonnement. Lui, qui toujours riait d’elle, semble avoir perdu son sourire maintenant qu’elle n’était plus dans ses bras toutes les nuits. Noisettes plongées dans ses onyx, le bégaiement la guette. Alors elle se tait car la précipitation lui fait dire des choses sottes. I miss you. I want you. I love you. Quand pourra-t-elle enfin s’égosiller avec ses minuscules sentiments ? I want to kiss you again. Se mordant les lèvres en silence, elle est consciente de cette lourdeur qui s’installe. Elle ne sait plus agir Gin. Ni parler, ni respirer. Si elle ouvre la bouche, ses paroles seront déraisonnables et chuintantes. Since when do you listen to what I want? What changed now (but everything) ? Alors elle hoche la tête et se glisse sur la couverture ; assise sur les genoux, elle frôle les pétales allongées sur la laine. Une grimace lui rappelle pourquoi elle hait tant les cerisiers alors que ses doigts les chassent avec délicatesse. Le silence s’installe et elle veut pleurer. Déjà alors que cette soirée s’annonce aussi douce d’un festival d’été, que le vent caresse sa peau et qu’il est là avec elle. Mais que bientôt il ne le sera plus... “I’m sorry,” lâche-t-elle soudainement. Le volcan sommeillant se réveille ; l’heure n’est plus à la sieste mais aux aveux. Pour celle qui garde ses pensées depuis trop longtemps. “If I knew it’d end up that way, I would never have fallen for you.” Et elle se rétracte avec un sourire attendri mêlé aux larmes qui glissent. “Who am I kidding, I wouldn’t be me if I didn’t do it anyway. That’s pathetic, right?
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il a l’impression de la voir pour la première fois ; ses cheveux satinés remontés en chignon dont quelques mèches s’échappent en courbes délicates ; sa peau porcelaine ; ses grands yeux aux prunelles teintées de tristesses qui s’opposent en une rébellion silencieuse au sourire s’imposant sur les lippes. le temps passe-t-il si rapidement que les souvenirs le fuient déjà, est-ce le manque qui tord les entrailles maintenant qu’elle fuit les nuits qu’ils partageaient autrefois. il avance à tâtons alors que la situation aurait nécessité une course effrénée, trop jeune pour savoir, trop fier pour reconnaitre les signes avant-coureurs. et la réalité s’était imposé trop tard ; le brouillard de confusion dissipé lors que les mots mortels avaient tranchés l’air – comme un coup au plexus. je t’aime. je ne le savais pas avant, mais maintenant c’est clair. premier amour tragique sous les cerisiers ; le cœur s’effritant comme les pétales pleuvant sur leurs silhouettes immobiles. ils ne font que se regarder, les mots assassinés dans le gosier et pourtant, ils semblent communiquer plus qu’ils ne l’ont jamais fait. les non-dits s’empilent entre eux, érigent un mur les séparant dans une finalité à en faire saigner le myocarde. carcasses lourdes des mots qu’ils voudraient se crier, de ces promesses et confessions qu’ils murmureront aux astres indifférents à défaut de pouvoir se les partager ; ils s’échouent sur la couverture au milieu des pétales tombées. tout autour se déroule les nuptiales d’amour naissants – comédie romantique de laquelle ils sont exclus, eux et leurs cœurs meurtris, protagoniste d’une tragédie dont ils sont aussi les écrivains.

i’m sorry. les mots arrachés de la bouche ; c’est elle qui matérialise les sentiments. confession glissant sur les lippes comme les larmes qui parcourent l’épiderme ; tord les viscères et arrache le palpitant. la main s’élève, approche la joue comme pour y essuyer le torrent, et quand la paume menace de toucher l’épiderme, il se ravise – incapable d’exalter les sentiments, de décupler la peine qui la terrasse déjà. alors la main s’éloigne, glisse jusqu’à la poche pour en sortir un mouchoir qu’il lui tend doucement. « don’t be, and it’s not pathetic. » enfant pourtant éloquent en perds ses mots, ne sait trouver la formulation aux sentiments qui l’assaillent. tout est nouveau, the love and the heartbreak et il ne sait naviguer ces eaux. « I wouldn’t have fallen for you if you were different… » et le regard la fuit, les mots sont murmurés et il espère qu’elle ne les entendra pas – il sait, sait que c’est trop peu, trop tard, sait que les mots reviendront le hanter quand son cœur sera fracassé. l’appétit n’est pas de la partie ; elle s’est fait la malle avec l’espoir, mais les doigts s’affairent à ouvrir le panier d’osier, à en sortir les victuailles – tout pour ne pas se noyer dans ce silence lourd de sens, dans cette mélancolie qui les bouffer entier.
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Un instant, elle se perd dans le doré de ses yeux. Alors que sa main manque de frôler ses joues enrobées d’humidité, elle relâche un soupir. Il se ravise. Et comme une grande, elle efface les pleurs d’une enfant. Enième caprice du cœur qui demande ce qu’il ne peut obtenir. Elle est comme ça au final, Gin, à toujours vouloir l’impossible. Pourtant la raison affaiblit l’émoi et devant la balance des sentiments, elle doit alléger le poids de son tourment. Ça sera plus facile pour tout le monde ainsi, se convainc-t-elle. “But I am.” est tout ce qu’elle a à dire alors qu’elle chauffe son visage avec ses manches et assèche l’eau qui la déshydrate. Elle est si désolée. Pour lui, pour elle, pour eux. Pour le temps perdu et pour la rencontre fortuite. Le cœur s’arrête (il fait souvent ça ces jours-ci) lorsqu’il admet ses sentiments. Ce n’est pas les mots qu’elle attend mais veut-elle réellement les entendre ? S’ils étaient sur les langues, pourraient-ils se quitter comme deux inconnus ? N’aurait-elle pas envie de répondre et s’aliéner avec lui ? Pourtant ça lui fait plaisir au milieu du brouhaha du cerisier ; de ces pensées parasites et ces expressions incontrôlables. C’était évident depuis le début que ça viendrait à une fin. Juste pas comme ça.
Gin observe le panier en osier, à défaut de pouvoir le regarder lui. Chaque abondance est sortie avec soin et elle s’attriste de cette délicatesse qu’elle n’a que peu exploité avec lui. Elle prie le temps de ralentir et s’accélérer sous la même louange afin de mettre fin à ce supplice. Puis elle est prise d’un soudain rappel alors que le châtiment s’abrège. “Oh! I almost forgot! It’s your birthday.” A son tour, elle récupère sa baguette dans son obi et appelle la magie. Apparaît au fond de son panier le cadeau qu’il découvre une fois la tâche finie : la même cape d’invisibilité qu’il lui avait offerte des mois auparavant. Elle la rend pour une raison totalement égoïste. La voir suspendue dans sa chambre lui rappelle beaucoup trop son visage. Les échos de tout ce qu’ils ont fait la submergent constamment – des syllabes coupées et autres taquineries, des baisers à la volée et quelques caresses amères. “I just...won’t be using it now. And besides, I figured you’ll need it more than me for your new years of studying.” Sourire las posé sur les lèvres comme une habitude factice. Il n’est là que pour maintenir l’image de cette fille éclatante. Il n’y a plus aucune raison de se cacher maintenant. Lorsque le printemps fanera, la petite âme d’argent ira vivre ses idylles sous le soleil. En toute tranquillité.
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il ne se l’était jamais imaginé, la fin. enfant à la jeunesse dorée, invincibilité dans l’ichor ; il n’avait jamais pensé qu’il flancherait, que le cœur s’éprendrait pour la femme-enfant. elle ne devait être qu’un jeu, une distraction ; personne… et pourtant, elle était devenue tout. sourire béat sur les lippes à l’idée de la retrouver au détour d’un couloir, de jouer avec le feu pour embraser les pommettes – de lui tirer mille et unes expressions pour les imprimés sur la rétine. mais la fin, l’amère fin n’avait jamais été imaginée, jamais rejouée. distante finalité, et s’il avait toujours su (( rien ne pourrait jamais aboutir entre eux )), il n’avait jamais cru bon y penser, noyé dans une mer d’émotions nouvelles. et elle s’était présentée, violente, virulente. était apparue quand il s’y attendait le moins, uppercut au visage, droite en plein dans les viscères. tout s’était écroulé, aussi soudainement qu’ils s’étaient construits leur songe utopique (( gamin qui s’était pourtant toujours cru réaliste )). c’est qu’il s’est peut-être perdu dans les rêveries de la belle, s’est laissé corrompre par l’optimisme et l’onirisme alors qu’elle garde les pieds ancrés au sol ; la balance tombe, les rôles sont changés et c’est peut-être l’habitude d’être déçue par ses amours, mais elle continue d’avancer alors qu’il se retrouve cloué sur place.

l’anniversaire oublié au milieu des annonces. aucune envie de fêter ce jour, et personne pour le lui fêter réellement (( famille haie autant qu’il l’aimait, amis ne connaissant que des fragments mensongers d’une identité fracassé... personne qui ne le connaisse assez pour réellement célébrer le jour qui l’a vu naître. sauf elle )). mais il a trop été déçu ces derniers temps, s’est ravisé sur l’optimisme pour ne plus jamais s’envoler et chuter. les doigts se tendent, accueillent le cadeau au creux des paumes et le cœur se fend un peu plus quand les prunelles se posent sur l’offrande. c’est comme si la boucle se fermait, premier cadeau et dernier ; bonjour et adieu. la fin d’une histoire qui n’aura jamais eu le temps de se jouer, et le palpitant est lourd, les prunelles humides sans pleurer. c’est ainsi qu’ils termineront ; secret sombrant dans l’oubli quand ils se quitteront les pétales de fleurs au sol comme seuls témoins de la peine d’amour se déroulant. « thank you, i’ll use it well… » probablement pas, mais qu’est-ce qu’un mensonge de plus entre eux. et les mots manquent à nouveau. c’est qu’il n’a jamais connu l’amour, n’a jamais connu la rupture (( la vraie – celle qui arrache le palpitant et le piétine )). alors les doigts se contentent de se perdre dans le tissu, d’en froisser l’étoffe et d’attendre la fin de l’agonie.
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L’atmosphère est aussi lourde que le temps. Les langues sont coupées et pourtant, les taquineries et les jeux d’esprit étaient leur outil de séduction favori. L’expression de son amant est étrange, inconnue. Quelque chose qu’elle n’a pas souvent eu l’occasion de trouver sur ses lèvres. Et elle s’imagine leur vie si c’était elle habillée en blanc et lui sur l’autel à l’attendre. La mièvrerie se transforme en cauchemars ; la réalité reprend le dessus. Elle ne veut pas se marier. Pas avec lui. Akane aussi mérite mieux que les miettes passagères de sa sœur. L’objet invisible entre ses mains, l’ouroboros se mange la queue. Le début rencontre la fin et le livre peut fièrement afficher les remerciements. Tout en haut figure la signature de la pleurnicheuse gémissant sur une histoire d’amour qu’elle n’a pas vécu. Et à la fois, elle souhaite ses meilleurs vœux au prochain couple de la décennie – il ne peut être que bon car elle n’est pas dedans... Ses pensées niaises se relâchent alors que la nappe se froisse. “You better treat her well. Or I’ll come back in your life to kill you.” Menace de yakuza pour celle qui sait s’y tenir. Ses sœurs, ses bijoux. Elle n’en a que deux (ou bien trois) mais elles forment les joies de sa vie. Aucun homme ne s’immiscera entre elles si ce n’est le pernicieux géniteur. “I’m kidding!” s’écrie-t-elle aussitôt, bien déterminée à crever l’abcès. “It’s just so weird... I could have dealt with a breakup — elle balbutie sur ce mot (ils n’ont jamais été ensemble) — but that is just... messed up.” Instinctivement, elle regarde vers le bas pendant que sa voix s’affaiblit et attrape une poignée de pétales qu’elle laisse tomber. Quand est-ce que le printemps a-t-il été doux ? L’a-t-il déjà été ? Jamais. Il n’apporte qu’un vent d’amertume et des pleurs à chaque fleur fânée. I hate it so much. Puisse l’été s’abstenir et l’automne accourir afin de se blottir à nouveau contre un feu ardent. Elle se met à genoux, s’approchant comme un chat timide pour se jeter dans ses bras. Etreinte chaleureuse et familière qui occupe tout son corps. Comme ils le faisaient jadis. Si elle ne peut lui voler un baiser d’adieu alors elle le tiendra près d’elle. Juste une dernière fois. Parfum sous les narines, cheveux tombant sur la nuque ; elle cale son menton parfaitement. Le cœur s’acharne. Il est si fort que même des feux d’artifice ne pourraient suivre cette musique. “There are so many things I wanted to do with you. Not just...hm... what we did. And there were some days it felt very wrong, I just wanted to end it. But now I’m...haha, that’s awkward, right?!” Rire nerveux entre deux confessions. Gin se détache, émet une distance et pourtant les mots qu’elle s’apprête à prononcer ont les pouvoirs contraires. “Miyo-kun, I love you!” Et les yeux sont plein d’amour. Enfin le soulagement.
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il aurait aimé lui offrir une meilleure fin, car elle méritait mieux que l’abandon forcé, méritait sans doute mieux que ces histoires sans avenirs dont elle semblait constamment s’enticher, et il aurait aimé être différent, mais il était comme les autres, sans doute pire encore. pourtant elle sourit, crève l’abcès pour se forcer à avancer, pour laisser derrière les cendres du regret. et lui, il ne peut que la regarder s’éloigner, emporter avec elle les miettes d’un premier amour fracassé. les doigts s’enfoncent dans le tissu invisible, les phalanges blanchissent sous la force. elle menace, s’excuse, et se ravise à la suite. il sait, sait à quel point ses sœurs comptent (( quant bien même il ne saurait comprendre )), sait que là réside la clé ayant scellé leur avenir. et s’il ne peut briser les promesses faites par-delà les limites, dieu dragon et impératrice vélane ayant sacrifié les pièces en trop, il peut lui promettre de faire des efforts, en dernier cadeau d’adieu, en échange de ces moments qu’ils ont partagés. et celui qui s’est toujours prétendu adulte se sent comme un enfant, désemparé, soumis à des émotions qu’il ne sait comment approchées.

la cape est abandonnée, sans doute sera-t-elle oubliée, secret échappant aux prunelles comme leur amour le fût, et les bras s’ouvrent pour l’accueillir contre lui. les mains se referment dans le dos, et il serre – serre fort car les mots manques. le visage se perd dans le cou, aurait espéré dissimuler sous les cheveux châtains les prunelles humides où ne transparait que la douleur d’une histoire assassinée avant d’avoir pu la vivre. elle parle, dévoile ses sentiments, offre son cœur sur un plateau d’argent car il est temps de s’en défaire, car ils ne feront que peser, briser le futur qui a été décidé sans qu’on leur demande leur avis. elle rit, mais ses lippes à lui demeure mutines, ne font que la serrer un peu plus fort, mais elle se détache, s’éloigne dans une lenteur à en arracher le myocarde. et les trois mots s’échappent, foncent comme une flèche dans le palpitant, la gorge se serre, l’océan remonte aux prunelles. il l’attire à nouveau contre elle, et si les émotions sont trop virulentes pour être murmurés, la caresse le cri haut et fort : i love you. et c’est comme une litanie qu’il chante de son étreinte pour toutes les fois où il n’a su exprimer ses émotions, pour toutes les fois où elle a tenté de partir et qu’il l’a retenu, pour toutes les fois où il a fait naître les larmes cristallines au coin des prunelles. la gorge est enrouée, les prunelles sombres, les larmes sous contrôles. « i love you gin-san » murmuré au creux de la nuque, d’une voix si basse qu’il espère presque qu’elle ne l’entendra pas. leur histoire est assez tragique, ils n’ont pas besoin de se noyer dans plus de regrets et dans la culpabilité. les bras se relâchent, et il la laisse s’éloigner, force un sourire sur les lippes, car s’il dit aujourd’hui adieu à son premier amour, il espère que le souvenir de leur histoire ne sera pas que négatif (( malgré le début, et la fin, malgré avoir écrit l’histoire à l’envers et fait tout de travers )). puisse le printemps emporter avec lui la tristesse rapidement, l'été disparaître en une brise et l'automne apporter sa chaleur réconfortante.

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I love you Gin-san – ce sont les mots qu’elle veut entendre mais pourquoi ont-ils un ton si douloureux ? Ils tombent à plat et elle prétend être sourde. Répondre à cela planterait une autre lame dans leurs cœurs emmêlés, à ces pauvres organes qui battent et s’étriquent. Les joues déjà humides s’imbiberont de l’alcool de la tristesse et ignore si elle serait capable de lâcher prise. Non, non, ses bras se resserreraient et ses lèvres se porteraient à son cou. Elle avait déjà réussi à s’éloigner pour qu’il la rappelle à nouveau près de lui. Ainsi se déroulait leur relation depuis le début, dans un méli-mélo de séduction avenante. Je pars, tu reviens. Tu me quittes, j’accours. Ils savaient tous que la confusion de ces sentiments mènerait la sorcière à des mots qu’elle prononce trop souvent. Elle dévoilerait son cœur muable faiblement sur la table et le laisserait la disséquer à corps ouvert. Alors l’écho de sa confession laisse un souffle chaud sur sa nuque et rien d’autre. Il devient un autre secret qu’ils garderont tous deux jusqu’à la tombe. Et ça la rassure un instant ; ce n’était pas que charnel. Il la relâche et c’est fini à jamais.

Tout revient à la normal. Masque et hypocrisie de mise. Ils ont abandonné les chamailleries et le badinage pour se comporter comme deux êtres civilisés. A la fin de cette rencontre, ils repartiront en deux inconnus. Mais avant ça, avant qu’il la brise à jamais, elle s’accroche pour une dernière partie. Ils festoient sur la nappe, se baladent entre les échoppes et observent les feux d’artifice qui tombent sur eux. La vie moldue est si simple, les traditions qui les accompagnent sont pleines de légèreté. Elle veut rester dans ce pays éloigné et ne jamais rentrer. A la maison, l’attend un dragon qui s’impose et appose des chaînes à ses poignées. Puis un vent se lève, la soirée se termine. Il fait si noir qu’on n’aperçoit ni les visages ni les pétales de cerisier. Les lanternes se coupent et ils doivent se lâcher. Dire au revoir pour de vrai cette fois. Aucun d’entre eux ne part en premier, aucun ne délaisse l’autre. Tragique. I’ll see you soon, veut-elle dire mais ça semble inadapté. Ça laisse une porte ouverte pour autre chose. Pour son retour. Et elle refuse. Elle ravale ses pleurs, elle serre les dents pendant que ses yeux ne sont que tendresse. Toujours. Elle s’arrête un instant et retourne vers lui, sourire sot qui traîne derrière elle. “One last thing... Don’t be a stranger. Avoid me at first but don’t forget me, alright? And be happy, smile a lot, even if it’s not with me.” Un soupir de délivrance. Est-ce réellement la fin ? “Well, goodbye now, Miyo-kun.” Et le dos tourné, elle réalise. Mais je t’aime. Si seulement c’était suffisant... Si la vie suivait ses caprices, toute cette souffrance serait évitée (celle qu’elle s’impose à elle-même) Hélas, elle se martyrise continuellement en écoutant ses émotions et jamais sa tête. Car d’un dragon, elle n’a que le nom.
Gin disparaît comme elle est venue : par transplanage d’un cœur détruit, laissant derrière elle un flot de larmes continu.
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