Dernier jour des vacances. Stolas n'en revient toujours pas qu'elles soient passés si vite, ne s'habitue pas non plus à cette tradition étrange de reprendre les cours trois semaines pour enchainer avec la golden week, mais il en profite comme tous les autres, réveillé bien trop brutalement – la reprise va être compliquée – par un Lian surexcité de sa journée. Il s'habitue encore à partager une chambre avec d'autres garçons, même s'ils sont charmants et rangent derrière eux, et le moindre bruit l'empêche de refermer les yeux.
La matinée passe dans un calme relatif, à relire ses cours et ses devoirs à rendre, discutant avec les autres Mizu dans leur salle commune et partageant leur intrigue quant aux plats qu'ils vont préparer en cuisine. Stolas se serait bien contenté du pique nique, à peine capable de se faire chauffer du lait au micro-ondes pour ses céréales du matin, mais à force d'entendre Liàn parler de cuisine, il se dit que ce ne doit pas être si compliqué que ça.
Le moment venu, il manque se perdre, n'ayant jamais mis les pieds au club de cuisine auparavant, même lors des journées portes ouvertes, et il se faufile donc, un peu en retard, derrière les autres élèves qui écoutent la fin du discours du cuisinier. Etait-ce les recettes ou les sorts qui étaient techniques ? S'approchant du mur, il regarde les ingrédients pour y trouver quelque chose qui pourrait lui parler, portant son choix vers les brochettes de légumes grillés. Il suffit de découper des légumes, les assembler et les faire mariner (il ne sait pas du tout ce que ca veut dire), le tout avec des produits qu'il connait pour avoir déjà mangé (il est même presque sur que les elfes de maison de son grand-père en faisaient, avec de la feta et des tomates fraîches).
On ne peut pas rater un barbecue à l'huile d'olive, non ?
Le grec s'installe à un plan de travail après avoir récupéré les légumes nécessaires, observant du coin de l'oeil ses camarades avant de s'essayer à un sort de découpe basique. La première courgette prend l'allure d'une œuvre d'art contemporain, mais il finit par prendre le coup de baguette (ce n'est pas très différent des potions, jusque là). « Les tranches doivent faire combien de centimètres ? » Il s'adresse à Lian qui est l'expert, tout en tripotant le poivron qu'il a dans les mains. « J'enlève la peau de ça ? » La recette indique qu'il faut également épépiner, mais … il ne voit pas de pépin à la surface. Si tant est que ce soit la signification de ce mot, son japonais écrit est pire que son oral.
Bon, il est là pour apprendre et prendre des risques. Il procède à une incision sur la longueur du légume, tirant délicatement la peau pour découvrir la chair, faisant la moue devant le rebond étrange de celle-ci. À croire qu'il est pourri ou – creux ? « C'est normal qu'il y ait un trou dans mon poivron ? » Il espère qu'on ne lui rira pas au nez, mais même si c'est le cas, l'exercice l'amuse jusque là, même s'il avance bien plus lentement que les autres mizu.