sweet disaster — yūki

tu te pinces les lèvres, glisses une main contre ton visage et soupires lourdement. agacé, presque en colère, un peu perdu aussi. tu laisses tomber ton sac sur le sol, te fiche de l'état de tes cours après tout ça. tu fermes les yeux, quittes ton uniforme scolaire pour une tenue plus décontractée : un pantalon en tissu léger, un t-shirt assez ample. un petit soupir t'échappe, tu te mords l'intérieur de la joue. tu observes autour de toi un bref instant et tu ne prends même pas la peine de ranger tes affaires de cours. tu souffles un peu en te dirigeant dans les dortoirs. tu ne sais pas si yūki est déjà rentrée de cours ou non, tu ne sais même pas si elle est dans les parages. tu ne l'as pas vue ce matin. enfin, si : tu l'as vue s'éloigner en te voyant. et ce, plusieurs fois dans la journée, même à mahoutokoro. tu ne comprends pas le comportement soudain de ta jumelle. vous qui êtes toujours proches - ou presque. tu soupires un peu, fais d'abord un tour dans la salle commune, question un premier année à propos de ta jumelle. l'étudiant te regarde un instant, semble réfléchir, avant de finalement hausser les épaules. inutile. tu soupires un peu. tu fais le tour des différents lieux communs du dortoir, sans y trouver ta jumelle. tu te décides alors à rejoindre sa chambre, grimpant dans les différents étages, fronçant les sourcils quand tu entends une étudiante se plaindre de ta présence, la porte de sa chambre ouverte, alors qu'elle est seulement en sous-vêtements. t'as envie de simplement lui dire de fermer la porte, mais tu n'as pas de temps à perdre. tu t'avances dans les différents couloirs, la présence de yūki vibrant quelque part à l'intérieur de toi. tes sens aux aguets, tu sais avant d'arriver au niveau de sa chambre qu'elle est seule dans cette dernière. tu n'entends que ces mouvements à elle et, à cette heure, il est peu probable que sa colocataire soit en train de dormir. tu te pinces les lèvres, toques à peine avant de rentrer, de refermer la porte derrière toi, t'appuyant contre cette dernière. hey. tu murmures doucement. pourquoi tu m'évites aujourd'hui ? tu demandes en fronçant un peu les sourcils, les lèvres pincées, ne passant pas par quatre chemins avec yūki.

c'est une colère sourde qui gronde en elle depuis que makoto l'a prévenu. elle ne sait même pas si l'information est vraie. le connaissant comme elle le connaît, elle devrait se méfier de ses dires et demander à shin des réponses au lieu de bouillonner intérieurement. mais connaissant makoto comme elle le connaît, elle sait aussi qu'il ne lui aurait pas menti sur un sujet aussi important. elle ne sait pas pourquoi il lui a dit, elle ne sait pas ce que ça lui apporte qu'elle soit au courant mais elle l'est et elle n'a plus qu'une seule envie : frapper quelque chose pour extérioriser sa frustration. elle a éviter shin du mieux qu'elle pouvait toute la journée. elle se connaît suffisamment pour savoir que c'est lui qu'elle aurait frappé s'il avait croisé sa route. il le mériterait, vu comment il a osé lui voler sa place. vu comment il ose accepter des missions sans elle. et sans même lui en parler alors que s'il en était là aujourd'hui, c'était en partie grâce à elle. yūki n'aurait jamais fait une chose pareille (si, bien sur que si. et sans même hésiter. mais ce n'était pas pareil. elle était spéciale et lui avait été la version lidl pendant des années). rentrée dans son dortoir sans même prévenir son frère pour directement aller dans sa chambre en espérant que sa camarade de chambre ne vienne pas maintenant. elle était énervée yūki, véritablement énervée. ça ne se voyait pas vraiment pour ceux qui ne la connaissait pas, toujours douée pour cacher ce qu'elle ressentait vraiment mais elle était sur le point de craquer. si elle avait bien un défaut, c'était la jalousie. et sa jalousie envers shin, ça faisait des mois qu'elle l'alimentait. depuis qu'il avait osé lui prendre sa place, sans même se soucier de ce qu'elle pourrait en penser. le nez plongé dans un de ses livres de cours pour essayer de se concentrer sur autre chose. elle devait faire redescendre sa colère, elle le savait très bien. ce n'était pas son genre de se laisser guider par ses émotions, ce qui faisait d'elle une bien bonne soldate. preuve qu'on aurait du lui confier la mission, dont elle ne savait rien, à elle plutôt qu'à son jumeau. elle le sent arriver avant qu'il soit dans sa chambre, son odeur reconnaissable entre mille qui approche. elle se concentre un peu plus sur son livre avec l'idée de l'ignorer bien encrée dans sa tête. elle ne réagit pas quand il arrive à sa porte, décidant de la jouer puéril quand bien même ce n'est pas son genre. mais la colère est trop présente, les mots de makoto se répètent en boucle dans sa tête et elle a juste envie de crier sa frustration. elle lève les yeux de son livre pour le fixer un instant avant de parler d'une voix qu'elle veut froide et détachée. "qu'est-ce que tu fais là ? t'as pas une mission qui t'attend ?"

tu sais. tu sais déjà pourquoi ce silence, pourquoi cet évitement. tu sens la tension, la colère, et toutes ces choses. oh, elle est douée, yūki, pour masquer ses sentiments. mais pas à toi. toi, tu la connais depuis toujours, tu la connais mieux que personne. elle ne peut pas te mentir, pas totalement, pas sur ses réactions physiques. tu fronces un peu les sourcils, te pinces les lèvres en avançant dans le dortoir. un soupir glisse sur tes lèvres, tu n'aimes pas ça, tu n'aimes pas cette tension entre vous. elle est pourtant présente à de nombreuses reprises, ces derniers temps. c'est compliqué à gérer, les rôles qui s'inversent, la jalousie de ta jumelle, ce nouveau rôle que tu dois endosser. le plus fort, le plus âgé, le plus doué. tu n'as jamais été à la tête de votre duo, et tu ne comptes pas laisser ta jumelle reprendre sa place. après toutes ces années à être dans son ombre, tu veux ton heure de gloire.
sensations conflictuelles, tu ne sais parfois pas ou placer tes sentiments pour yūki. elle est ta jumelle, ton tout, une part de toi et toute ta vie : mais vous n'êtes pas tous le temps sur la même longueur d'onde compétition constante entre elle et toi, amour fraternel. les limites sont floues, tu ne sais pas quoi penser de tout ça. qu'est-ce que tu fais là ? t'as pas une mission qui t'attend ? tu coinces la pointe de ta langue entre tes dents. c'est donc ça. tu réponds simplement en observant ta jumelle de longues secondes, pas vraiment déstabilise par son attitude froide. tu en as presque l'habitude. tu refermes la porte derrière toi, pas franchement décidé à partir. tu te grattes la joue du bout des doigts. t'es juste jalouse en fait. tu siffles en l'observant. ce n'est même pas une question, que tu lui poses. tu enfonces tes mains dans les poches de ton pantalon et tu hausses vaguement les épaules en l'observant. je savais que makoto n'étais qu'un con, mais à ce point. j'suis soufflé. c'est donc ça son plan, foutre la merde entre nous ? tu questionnes inutilement, penchant un peu la tête sur le côté, fronçant les sourcils. qu'est-ce que tu veux, j'te dise. tu veux venir m'aider à séduire une meuf ? pas suspect du tout, je te l'accorde. tu ajoutes. tu sais que ce n'est pas ça le soucis, que le problème, c'est qu'on ait pu te confier une mission en solo, sans qu'elle ne soit au courant et, surtout, avant que l'on ne l'approche pour une mission rien qu'à elle.

en réalité, elle comprenait parfaitement qu'il profite de l'inversion de leur dynamique. elle comprenait totalement qu'il ai envie d'être le numéro un pour une fois, qu'il veule être celui qui dirigeait les choses. il avait bien droit à ça. mais le simple de savoir que ce n'était plus elle qui avait droit aux potentiels missions solo et aux explications plus poussées la mettait hors d'elle. profondément en colère à l'idée de s'être fait voler une place pour laquelle elle avait toujours énormément travailler. peu importe que shin soit méritant, elle voulait juste que les choses redeviennent comme avant. colère qui aurait pu rester en sourdine encore longtemps, si makoto n'avait pas décidé de la prévenir. elle se doutait bien que c'était en grande partie pour foutre la merde entre elle et son jumeau. elle se doutait bien qu'une réaction de sa part était tout ce qu'il attendait et si la situation était autre, elle aurait tout fait pour ne pas lui donner satisfaction. mais c'était trop important pour elle, beaucoup trop. prête à faire la tête à shin le temps qu'il faudrait pour qu'elle digère l'idée, l'ignorer semblait être la meilleure chose à faire. mais en l'aillant juste devant elle, c'était dur de garder le silence. besoin de lui dire ce qui n'allait pas pour qu'enfin il comprenne qu'il devait lui rendre sa place. elle ricane quand il lui balance qu'elle est juste jalouse. jalouse, elle ? pourquoi est-ce qu'elle serait jalouse de son frère devenu meilleur qu'elle du jour au lendemain ? "du tout." elle sait qu'il sait qu'elle ment. il la connait trop bien. ils se connaissent trop bien. mais ca ne l'empêche pas d'essayer de prétendre. "c'est peut-être un con mais il sait ce qu'il fait. s'il a décidé de me prévenir, c'est qu'il y a une raison." elle espérait secrètement que ce soit parce qu'il avait besoin qu'elle intervienne. peut-être que shin ne parvenait pas à se débrouiller tout seul et qu'elle devait prendre les choses en mains. peut-être que ca allait enfin être l'occasion pour elle de récupérer sa place. haussement de sourcils quand il parle de sa mission. draguer une meuf ? c'est vraiment ca qu'on lui a demandé de faire ? sa jalousie redessendait un peu sur le coup. qui voulait d'une mission aussi stupide ? ils t'ont envoyé dragué ? woaw palpitant." le ton un peu moqueur et presque l'envie de dire à son frère que c'était très basique comme truc. "elle est jolie au moins ta mission ?"