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— come on, vogue
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march 21rst, early afternoon
L’après-midi est radieux, mais sans doute pas autant que le visage d’Hatsuharu. Et les lunettes noires qui lui mangent la moitié du visage – qu’il porte pour plaire à Setsu, qui les lui a offertes – ne parviennent pas à dissimuler l’éclat qui illumine ses traits. Cela fait quelques semaines déjà que les choses semblent plus légères, depuis qu’il a enfin compris ce que son cœur désirait. Il n’a pas eu l’opportunité de s’ouvrir à Daisuke sur ses sentiments, le moment ne se présentant jamais. Ils ne se sont pas trouvés seul à seul depuis ce bref instant, à l’anniversaire de Mochi, où tout lui est apparu si clairement. Alors même si la perspective de se rendre à une soirée, en-dehors de son cercle habituel, où tout le monde sait comment se comporter n’est pas idéale, il va falloir que les choses soient dites. Chaque jour qui passe le presse de confesser ses sentiments. Et ce n’est pas le risque de rejet qui le retient. Il est beaucoup trop honnête pour supporter de lui dissimuler davantage la vérité. Mais pour cela, il va avoir besoin d’aide. Il ne s’agit guère de conseils qu’il vient glaner sur la façon d’aborder le sujet, mais bel et bien de mode, pour laquelle, hélas, il n’a aucun talent. On lui connaît un goût impeccable, mais il se trouve bien incapable de choisir lui-même le contenu de sa garde-robe. Et depuis que Setsu est revenue au Japon, elle en est la gardienne. Son style reste cependant des plus classiques, formels, à ce qu’il en a aperçu dans les souvenirs d’autres, et les rumeurs. Et il y a donc fort à parier que son placard ne contient aucun vêtement adapté à la situation.
C’est pour ça qu’il attend, assis sur un banc – la manière la plus sûre pour lui de ne gêner personne. Dans ses mains, deux thés glacés, qu’il a achetés à une enseigne de café à la mode, se targuant de posséder « les meilleures mélanges à emporter de la ville. » Il lui a semblé que la moindre des choses, pour remercier sa cousine de son précieux temps, que de l’aider à jauger la concurrence. Ses doigts dessinent des motifs abstraits sur la surface perlée de gouttes des deux gobelets en plastique. Les mouvements sont lents. Même s’il a effectivement hâte d’arriver au soir, il y a une certaine sérénité dans ses gestes. Avoir pris une décision et s’y tenir lui suffit, pour l’instant. Il est certain que la réaction de Daisuke à cette nouvelle le préoccupe, mais il choisit de ne pas se focaliser sur ce futur, qui échappe à son contrôle. Mais sur le fait d’être finalement en paix avec lui-même. Avec qui il est. Avec ce qu’il ressent. Et ce calme lui permet d’être parfaitement attentif et de repérer le pas de la Mizu de loin. Elle n’a rien de discret, et cet état de fait est loin de lui déplaire. Il aime à s’entourer de gens hauts en couleurs, qui rendent ce quotidien d’obsdienne plus vivant. Il se lève, alors que les effluves de son parfum – une composition maison bien évidemment – vient lui chatouiller les narines, jugeant qu’elle est assez proche pour qu’il la salue sans gêner les passants par un volume sonore trop élevé. « Good afternoon, Setsu-chan. » Les mots dansent, dans cette diction que d’aucuns jugent trop pompeuse pour son âge. « I cannot thank you enough for agreeing to help me today. » Il avance d’un pas pour l’accueillir, son instinct le guidant aisément pour lui tendre un des deux gobelets. « But this does not mean I cannot at least try. » Il devine que des inscriptions sur les thés l’informeront de leur provenance : « Let us seize your competition. » Et en un sens, on pourrait dire qu’ils vont ensuite s’appliquer à éclipser celle qui pourrait lui nuire, à lui. Mais Haru ne voit pas les choses de cette façon. Il veut se présenter sous son meilleur jour, c’est une évidence. Même s’il est bien placé pour prêcher l’importance de la beauté intérieure, une part de lui désire que le moment soit parfait – et cela passera également pour Daisuke par le visuel, un élément qu’il ne souhaite donc aucunement négliger.
C’est pour ça qu’il attend, assis sur un banc – la manière la plus sûre pour lui de ne gêner personne. Dans ses mains, deux thés glacés, qu’il a achetés à une enseigne de café à la mode, se targuant de posséder « les meilleures mélanges à emporter de la ville. » Il lui a semblé que la moindre des choses, pour remercier sa cousine de son précieux temps, que de l’aider à jauger la concurrence. Ses doigts dessinent des motifs abstraits sur la surface perlée de gouttes des deux gobelets en plastique. Les mouvements sont lents. Même s’il a effectivement hâte d’arriver au soir, il y a une certaine sérénité dans ses gestes. Avoir pris une décision et s’y tenir lui suffit, pour l’instant. Il est certain que la réaction de Daisuke à cette nouvelle le préoccupe, mais il choisit de ne pas se focaliser sur ce futur, qui échappe à son contrôle. Mais sur le fait d’être finalement en paix avec lui-même. Avec qui il est. Avec ce qu’il ressent. Et ce calme lui permet d’être parfaitement attentif et de repérer le pas de la Mizu de loin. Elle n’a rien de discret, et cet état de fait est loin de lui déplaire. Il aime à s’entourer de gens hauts en couleurs, qui rendent ce quotidien d’obsdienne plus vivant. Il se lève, alors que les effluves de son parfum – une composition maison bien évidemment – vient lui chatouiller les narines, jugeant qu’elle est assez proche pour qu’il la salue sans gêner les passants par un volume sonore trop élevé. « Good afternoon, Setsu-chan. » Les mots dansent, dans cette diction que d’aucuns jugent trop pompeuse pour son âge. « I cannot thank you enough for agreeing to help me today. » Il avance d’un pas pour l’accueillir, son instinct le guidant aisément pour lui tendre un des deux gobelets. « But this does not mean I cannot at least try. » Il devine que des inscriptions sur les thés l’informeront de leur provenance : « Let us seize your competition. » Et en un sens, on pourrait dire qu’ils vont ensuite s’appliquer à éclipser celle qui pourrait lui nuire, à lui. Mais Haru ne voit pas les choses de cette façon. Il veut se présenter sous son meilleur jour, c’est une évidence. Même s’il est bien placé pour prêcher l’importance de la beauté intérieure, une part de lui désire que le moment soit parfait – et cela passera également pour Daisuke par le visuel, un élément qu’il ne souhaite donc aucunement négliger.
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