Winterberry

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Yuto ne pensait pas se retrouver dans une telle position un jour. Lui qui s’était mis à dessiner pour sortir de la dépression, pour rendre ses journées un peu plus belles. Traits de crayon maladroits et sans une once d’esthétisme. Puis son cœur s’était embrasé, passion s’installant durablement. Toute son énergie injectée dans cela. Puis il y avait eu Winterberry. La consécration. Histoire simple et feel good. Le damoiseau doutait que sa création fasse l’unanimité et pourtant… Les gens aimaient ne pas trop se prendre la tête. Lire des choses amusantes et agréables sans avoir besoin de se torturer l’esprit. Winterberry était exactement cela. Quand tous les projecteurs s’étaient braqués soudainement sur lui, Yuto n’avait su trop comment réagir. L’enfant timide et brimé qui devenait en un battement de cil le créateur d’un phénomène de mode. Popularité difficile à assumer au départ, mais qu’il embrassait pleinement aujourd’hui. Un webtoon à succès. Tout aurait dû s’arrêter là. Mais la chance allait lui sourire. Contacté par l’équipe de production des séries Witchflix, cette application que tout le monde connaissait. Que presque tout le monde utilisait. Quotidiennement. Une adaptation de Winterberry en anime. Quelques rencontres plus tard, et voilà qu’il vendait ses droits d’adaptation à l’entreprise.

Plus d’une année avait passé depuis cette rencontre fatidique. Et le moment tant attendu était enfin là. Organisateur de plusieurs évènements pour le mois des fiertés, Yuto s’était arrangé pour que les premiers épisodes de cette adaptation soient diffusés en avant-première. Emblème des prouesses d’une communauté souvent décriée. Dessinateur et Scénariste LGBTQ+. Titre étrange, mais qu’il portait fièrement. La réalisation de ce dessin-animé était une belle prouesse en soi, mais lorsqu’on savait tout ce que cela avait entrainé dans son sillage... La rencontre avec Somi-chan. Cette idole radieuse, que le damoiseau suivait depuis le début. Celle qui allait chanter l’opening de cette fantastique création. Celle qui allait, aussi, devenir son amie. Des âmes sœurs, jumelles. Ces deux là se ressemblaient. Beaucoup trop. Était-ce un mal ? Non. Bien au contraire. Yuto la voyait presque comme une grande sœur. Partageant les mêmes passions. Voyant le monde au travers du même filtre. Ce filtre rose bonbon qui enjolivait tout. Il ne pouvait savoir réellement ce qu’il se tramait derrière l’adorable sourire de Somi mais… Qu’importe. Ils n’étaient pas suffisament proches pour que les masques tombent. Pour que la vérité éclate au grand-chose. Parler de licornes avec elle lui suffisait pour le moment.

Il était l’heure. L’heure de resplendir. Forcé par sa mère, Yuto était venu en avance afin de rencontrer la presse. De parler de lui. De son histoire et de ses projets futurs. Habillée dans une tenue extravagante, costume rose, chemise transparente d’un blanc chiffon adorable, plus d’un sourcil s’était levé. Mais qu’importe. C’était pride. C’était lui. Aucune honte. Jamais. Pas dans ces choix vestimentaires. Dévoré par la timidité, le dessinateur s’était tout de même plutôt bien débrouillé. Les tremblements dissimulés on ne sait trop comment. Le visage écarlate mais adorable. Des réponses brèves, mais ne manquant pas d’intelligence. Et si une erreur s’était glissée dans ce si beau tableau, qu’importe. Yuto se fichait pas mal de capitaliser sur tout cela. Il n’était pas ce genre de garçon. L’argent et la popularité n’animaient pas son cœur. Pas autant que l’amour. Ou dessiner. Une fois ce passage éclair derrière les caméras terminé, Yuto était allée s’installer dans la salle. Personne n’était encore là. Silence oppressant, mais dont il comptait bien se servir pour une fois. Prendre une longue inspiration. Se calmer avant de faire une bêtise. De dire ou faire n’importe quoi. Quelques minutes passèrent ainsi. Plus ? Qu’importe. Il entendit finalement la voix de sa muse. Retour agréable à la réalité.

-Somi-nee-chan ? Tu es venue avec des amis ? Ton amoureux est là aussi ? Tu en as un, d'amoureux ? Installes toi installes toi ! J’ai trop hâte. Et peur aussi. Tu te sens comment toi ? J’ai l’impression que je vais explosé et tout…

Sourire éclatant, comme un enfant posant les yeux sur sa mère. Mine de rien, Somi représentait déjà beaucoup pour lui alors qu’ils se connaissaient depuis… Trois mois ? Quatre peut-être ? Yuto s’attachait facilement, surtout quand on lui rendait au centuple sa gentillesse. La séance ne tarderait pas à commencer, désormais. S’enfonçant toujours dans son fauteuil, le jeune homme serrait ses petits poings (grandes mains, mais restons sur le champ lexical du cute), plus stressé que jamais. Et si l’adaptation n’était pas à la hauteur ? Et s’ils avaient tout changé ? Lui manquer de respect, soit. Manquer de respect à ses œuvres ? Inacceptable. Les lumières s’éteignirent. Le bruit du projecteur se fit entendre. L’image apparut, enfin. L’opening.

((Cr : Maevass))

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19.02.99 (23)Naissance & Âge :

Winterberry
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Tout ira bien, se répétait-elle mentalement depuis qu’elle avait quitté sa chambre. Ce n’était pas le premier événement auquel elle participait, ni le plus gros, mais quelque chose était différent cette fois. L’attente, peut-être ? C’était quatre mois de travail personnel qui était présenté aujourd’hui. Le processus de création avait été totalement nouveau pour elle ; la chanteuse avait été contactée par Witchflix vaguement intéressé par son profil. Puis les réunions variées, durant lesquelles elle avait rencontré Yuto, s’étaient enchaînées pour lui communiquer au mieux l’ambiance qu’ils recherchaient pour leur ost. Elle avait passé des nuits blanches à raturer ses carnets, à gratter les cordes de sa guitare et à fredonner des airs plus ou moins similaires. Et quand elle avait enfin été satisfaite de ses quatre minutes de chanson, elle avait dû attendre avec la boule au ventre, l’avis des producteurs. Leur validation avait enlevé un poids immense de ses épaules mais, aujourd’hui, Somi se sentait aussi intimidée que lorsqu’elle s’était retrouvée autour de cette grande table de réunion dans les studios sorciers.

« […] Et pour conclure, je tiens juste à dire que je suis très reconnaissante de cette opportunité ! » termina-t-elle alors qu’une dame au regard très sévère transcrivait le moindre de ses mots à l’aide de sa plume à papote. Il lui avait pourtant semblé lire quelques tournures désagréables. Somi tenta un regard discret vers les notes apposées sur le parchemin. Aujourd’hui encore, la lolita porte une jupe très – trop ? – courte pour ses fans qui sont sans doute déjà plus hypnotisés par ses charmes que par sa voix. La journaliste se râcla bruyamment la gorge pour la rappeler à l’ordre mais l’expression horrifiée de la kasai l’avait fait réaliser, trop tard, que l’idole qu’elle interviewait venait de prendre conscience de la nature de l’article. L’adulte la salua pour s’éclipser rapidement. Hébétée comme jamais par ce qu’elle venait de lire, Somi se laissa entraîner sans résister pour une session de photos devant la grande affiche de Winterberry. Et tout ce manège de présentations, d’échanges d’impressions et d’attentes, dura encore plusieurs dizaines de minutes durant lesquelles la jeune fille avait gardé un sourire radieux. Ce n’était qu’une fois les gens éparpillés dans la salle de cinéma qu’elle avait pris un air sincèrement heureux lorsque Yuto s’était adressé à elle. Son enthousiasme suffisait à lui faire tout oublier. « Yu-chan, chuuuut ! » Elle agita les mains, un peu paniquée à la question indiscrète du daichi, tout en jetant un regard autour d’elle pour s’assurer que la journaliste diabolique ne traînait pas à côté d’eux. Rien à signaler. La blonde imita son ami en prenant place dans un siège et elle se pencha pour lui parler à voix basse. « Oui j’en ai un ! Il doit venir donc tu le verras… En fait, je suis tellement stressée que j’ai demandé à plusieurs amis de venir, confessa-t-elle, mais je sais pas où ils sont là. » La projection devait bientôt commencer mais Somi ne perdait pas la foi de voir ses invités arriver. « OH ! Les filles par ici ! Je suis vraiment, vraiment, trop heureuse de vous voir ! » Sofia et Ingrid venaient d’entrer dans la salle et comme toujours son cœur s’allégeait soudainement lorsque ses deux amies se trouvaient à proximité. Elle leur fit signe de les rejoindre. Il ne restait à présent que deux places libres dans leur rangée ; celles d’Andrea et Keita. Aucune nouvelle des deux garçons. Le regard interrogateur de Sofia fut assez intense pour qu’elle se sente obligée d’expliquer la situation. « Je sais pas où ils sont… mais ils m’ont promis de venir. » Le regard septique que s’échangèrent les deux denki la fit un peu douter des deux retardataires. Peut-être que Keita redoutait trop de rencontrer ses deux meilleures amies. Peut-être qu’Andrea avait préféré une après-midi FIQA plutôt que le visionnage d’un shojo. Pff. La blonde croisa les bras, agacée de ne pouvoir s’empêcher de continuer à espérer leur arrivée miraculeuse mais les lumières de la salle s’éteignirent pour laisser la projection démarrer.

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08-03-2001 - 20 ansNaissance & Âge :

Winterberry
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] C’est tout de blanc vêtu, et de fait incroyablement mal à l’aise, que Keita rejoint le cinéma où Somi lui a donné rendez-vous. Enfin, à lui et leur bande d’amis. Aujourd’hui il célèbre sa petite amie en tant qu’artiste et il n’est pas peu fier, même s’il n’a pas la possibilité d’entrer avec elle. Alors il l’observe, cigarette à la main, prendre des photos devant l’affiche et pénétrer dans la salle avant lui. Elle est belle, si belle qu’il en oublierait presque qu’elle l’a fortement incité à porter une tenue assortie à la sienne. Il a cédé, bien sûr. Si facilement qu’il en aurait presque honte. Puisque le film ne commence pas tout de suite, il prend le temps de sortir du bâtiment pour fumer, pour boire aussi. Il sort de sa poche la flasque miniaturisée à laquelle il rend taille normale avant d’en vider le contenu. Whisky pur-feu qui glisse dans sa gorge et le rassure, l’apaise. Bien vite, la flasque vide disparaît à nouveau dans sa poche. Lorsque Andrea le rejoint, Keita n’a qu’une cigarette à la bouche et de la fumée plein les poumons. « Hey Dude, ready for my girl’s movie ? » demande-t-il en expirant la fumée.

Il n’a aucune idée de la manière dont il doit agir avec Somi en public, aucune idée de s’il doit faire attention à ses gestes, à ses mots. Keita est plutôt du genre à se moquer de ce que les autres pensent, à se moquer des conséquences et à ne pas trop réfléchir. Pourtant aujourd’hui, il se doit d’être prudent. Il sait que la carrière de Somi, que son succès, s’accompagne de répercussions sur sa privée et il se refuse de lui porter préjudice. Alors il se promet de se tenir correctement, d’être prudent, d’être discret. « It’s kinda weird seeing her like this.. Makes everything more real.. Don’t you think ? I mean.. Maybe you’re used to it already i don’t know. » Le stress est détectable dans sa façon de parler et dans la cigarette qui s’amenuise bien plus rapidement que d’habitude. « Don’t ya think i look dumb ? » demande-t-il soudain à son meilleur ami en pointant sa tenue, écrasant en même temps le mégot au sol. « Nevermind, can’t look dumber than you do… Did you come straight from the paint club ? » demande-t-il amusé à Andrea avant de poursuivre « I guess it’s time for me to meet the girls. Plus, Somi’s going to kill us if we’re late. » Ils le sont déjà, Keita en a conscience mais il espère que quelques minutes lui seront pardonnées. Il avait au moins besoin de cet petit interlude avec son ami pour ne plus penser aux journalistes et surtout, aux amis de Somi qu’il rencontre également pour la première fois aujourd’hui.

Après avoir montré patte blanche pour pouvoir accéder à la salle, les deux amis se frayent un chemin dans la pénombre jusqu’au premier rang où leurs sièges les attendent. Puisque le film est sur le point de commencer, Keita ne prend pas le temps de saluer les ami.e.s de Somi et s’installe simplement à côté d’elle, déposant sa main sur sa cuisse avant de lui chuchoter : « Sorry I'm a little late. I had to get some air because you're so incredibly beautiful, you took my breath away. » Il sourit, s’installe un peu mieux face à l’écran mais ne retire sa main que de longues minutes plus tard, lorsqu’il réalise qu’il était censé être discret.

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Winterberry
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Choisir sa tenue avait été plus rapide qu’il ne le pensait. Vêtement neuf typiquement acheté sur un coup de tête qui trainait dans son placard depuis plusieurs mois et qu’il n’avait jamais eu l’occasion de mettre. Ce jour était pourtant arrivé. Au programme ? L’avant-première, ou la première (lui-même ne sait plus) d’un anime diffusé sur Witchflix pour lequel Somi avait fait l’Opening. Journalistes et photographes étaient au rendez-vous. Quand on le lui avait proposé Andrea avait accepté à condition d’y voir Keita puis s’en était suivi un nouveau duel de messages entre la Japonaise et l’Anglais. Rien d’inhabituel.
Arrivé devant le cinéma avec quelques minutes de retard, il rejoint son ami et s’offre une clope au passage. Le cadet est tout de blanc vêtu. Signification particulière ? Il n’en sait rien mais ça lui va plutôt bien. Les deux compères placés à côté ressembleraient presque à deux artistes hipsters souhaitant fusionner Renaissance et Street Art. “I would never be prepared for a shojo anime dude ! How could I ?” répond-il en retirant ses lunettes de soleil, mises au préalable sur le nez afin d’épargner à ses amis son visage, bien trop marqué par les consommations matinales. Il lui faut d’ailleurs un certain temps pour comprendre ce que Keita lui raconte. Il cligne plusieurs fois des yeux, garde les sourcils légèrement froncés, et se contente d’hausser les épaules avant d’exhaler une fumée aux odeurs de fruits rouges et d'absinthe. “For sure you look dum...duuude !” Comme sorti de ses songes il lève un sourcil et juge légèrement son ami du regard. Il vient de critiquer sa tenue c’est bien ça ? “ straight from the paint club huh ? ...more like gay from the paint club haha” et il rigole tout seul à sa blague. Jeu de mot innocent. Semaine de la Pride à laquelle il participe pour la première fois. S’il n’a jamais senti le besoin de s’exprimer pour cette cause auparavant, cette année Somi lui a légèrement forcé la main. Et hors de question de refuser ce que Somi propose, sauf si l’on souhaite subir une rancune perpétuelle. Bien qu'Andrea n'ait jamais été attiré par les hommes (et par conséquent qu'il ne se sent pas légitime de participer à ce mouvement), cette année il souhaite faire un effort et montrer qu'il soutient la cause malgré une paranoïa l’empêchant de rester totalement serein. Sa grande crainte ? Qu'on remette de nouveau son orientation sexuelle en question pour avoir participé à cet événement. Rumeur infondée qui n'a de cesse de revenir dans ses oreilles au fil des années.

“I’m already dead to your girl, so I don’t care being late… mate” Et il rigole une nouvelle fois avant de jeter sa clope à peine terminée pour rejoindre Somi et ses amies. Dans la salle quasiment pleine, Andrea suit alors Keita, avançant le plus discrètement possible jusqu’aux sièges qui leurs sont assignés. “Merde ça a commencé...Pardon… Pardon… Hey Sofia !” clin d’oeil à la denki (qu’elle ne verra certainement pas). Une nouvelle salutation pour celle qui se trouve à côté d’elle (Ingrid) puis un fist bump pour Somi. Il finit par s'asseoir à côté de Keita… qui est déjà occupé à parler avec la blonde. Grimace. Il se tourne donc sur sa droite pour faire face à un Japonais inconnu au bataillon. Il s’apprête à ouvrir la bouche pour le saluer mais la voix qui passe alors dans les enceintes lui rappelle qu’il est venu expressément pour ça : pour entendre la jolie voix de la chanteuse résonner dans ses oreilles. Les images défilent au fur et à mesure que la musique joue. Le kasaï croise ses pieds et s’installe correctement dans son fauteuil, essayant tant bien que mal de ne pas juger ce qu’il regarde à l’écran. Posant son poing contre sa bouche, il retient un hoquet, attendant que le générique soit passé et que l’épisode commence pour se pencher vers le garçon à sa droite. “Andrea enchanté, et toi ? Tu connais Somi du coup ? Elle a une bonne voix hein ?” dit-il en essayant de chuchoter, avant de se concentrer de nouveau sur l’anime. Maaan, I better have watched that mf born loser Evan in Attack On Oni rather than that. pense-t-il, en mordillant machinalement ses branches de lunettes, les yeux rivés sur l'écran.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Honorer la petite Somi. Chose que Sofia faisait à chaque instant de sa vie. Car elle était son amie. L’une des personnes qu’elle aimait le plus en ce bas monde. Tout faire, tout dire, pour qu’elle se sente à l’aise, pour qu’elle se sente revivre. Ainsi, lorsque l’idole avait demandé à la sainte trinité si elles étaient d’accord pour participer à l’avant-première de Winterberry, Sofia s’était de toute évidence empressée de dire oui. Elle était si fière. Si Somi souriait, faisait toujours mine d’aller bien, elle restait humaine. Bien que cet évènement était quelque chose de positif, cela restait sans nul doute stressant pour elle. Alors la denki se devait d’être là. Pour la soutenir. Et pour célébrer ce qui était sans conteste une victoire. Et puis… ce n’était pas tout. Elle allait enfin pouvoir rencontrer le fameux Keita. Damoiseau qu’elle ne connaissait qu’au travers des rumeurs, des réseaux et… des dires de Somi. Aucune de ces trois options n’était satisfaisante. Manque d’objectivité flagrant, même dans le cas de son amie. Elle l’appréciait après tout ? Comment bien faire la part des choses ? Sofia se fiait à son avis à elle, et seulement ça. Rencontre entre la famille de cœur et le futur beauf. Intéressant.

Ponctuelle, comme à son habitude, Sofia avait observé avec un sourire maternel Somi s’entretenir avec la presse. Cela ne manquerait pas de lui faire un bon coup de pub. Et de peut-être réaliser l’opening d’un autre anime, aussi ? La demoiselle ne s’intéressait pas du tout à cet art visuel qu’elle trouvait trop immature mais… du moment que l’idole était satisfaite, et heureuse, Sofia ne pouvait qu’approuver. Toute publicité était bonne à prendre, même le plus mauvais des portraits. De la mauvaise presse aurait peut-être fait du bien à Somi. Sortir de cette image de fille parfaite. L’idole mignonne et affable. Le robot qui ne ressentait rien. Qui ne vivait pas vraiment. Aussitôt que la foule se dispersa, Sofia s’élança vers l’entrée du cinéma, bras dessus bras dessous avec sa colocataire de rêve. D’un simple coup d’œil, la sorcière transmettait le fond de sa pensée à son amie. « Ca promettait ». Oui… La situation risquait d’être compliquée. Gênante aussi. Pour mériter d’être au bras de Somi, il fallait être exceptionnel. Keita le serait-il, exceptionnel ? Difficile à dire. Skate boy en mal d’amour. Chaque chose en son temps. Il fallait déjà prendre place. Se préparer au pire, installée confortablement dans son siège.

Un garçon exubérant, plus qu’adorable, les accueillit aussitôt arrivèrent elles au premier rang. Somi était déjà là, battant bêtement les bras dans l’air. Que venait-il de dire ? Yeux se levant au ciel, habitude dont Sofia ne parvenait pas à se défaire. Comment un aussi grand garçon pouvait-il ainsi se comporter ? C’était déroutant mais… ce n’était pas le moment d’émettre des critiques. Ce n’était pas juste, surtout. Chacun avait bien le droit de vivre de la manière dont il voulait. Si Sofia n’approuvait pas, elle n’avait pas à le dire. Car c’était sans réelle importance. Et méchant. Petit sourire poli accompagné d’une inclinaison à peine marquée de la tête. Juste de quoi lui dire bonjour, de signifier sa présence sans en faire trop. Somi lui suffisait déjà amplement, elle n’avait pas besoin d’une pâle copie. D’une pâle copie aux attributs masculins. On aurait presque pu les penser jumeaux. Mh… Étreinte s’évanouissant, pour en offrir une nouvelle presqu’aussitôt. Somi prit dans ses bras, doucement, pour lui signifier tout son amour et de son bonheur. La journée serait sienne. Et elle le méritait. Sincèrement.

-Je suis tellement contente pour toi Somi. Je suis sûre que ça va être exceptionnel. Pas trop stressée ? J’ai une flasque si tu as besoin de te calmer, au cas ou.

Petit clin d’œil alors qu’elle défaisait son emprise, visiblement amusée par la situation. La suite la fit bien moins rire, totue fois. Andrea et Keita, les deux zigotos qui devaient aussi être là, n’avaient toujours pas donné signe de vie. S’ils osaient de pas venir, Sofia les écartèlerait personnellement. Manquer de respect à Somi, c’était lui manquer de respect à elle. Somi, sa sœur, sa fille, sa cousine, son amie. Elle espérait que tout cela ne résulterait qu’en un simple retard. Et pas une absence. L’évaluation avait déjà commencé, après tout.

-S’ils te l’ont promis, ils ont intérêt à être là. C’est si important pour toi.

Les minutes passèrent ainsi. Toujours rien. Merveilleux. Grommellement sourd s’échappant d’entre les lèvres de la demoiselle. Il n’y avait vraiment rien à tiré des hommes. Qu’Andrea soit distrait, soit. Mais Keita ? Ah… Plus qu’une chose à faire, s’installer et profiter du spectacle. S’il était possible d’en profiter avec le raffut que faisait… Les fameux retardataires. Regard perçant plaqué immédiatement sur leurs silhouettes gauches. Sofia était énervée, mais se contenait comme elle le pouvait. Car elle ne voulait pas faire une scène. Ni mettre Somi dans l’embarras. Signe courtois de la tête pour Andrea alors qu’il saluait. Puis… elle attendit. Patiemment. Silencieusement. Que Keita daigne faire la même chose. Ce qu’il ne fit pas. Certes, l’opening était en train de commencer mais… Qu’importe ? Il n’était plus à ça près, si ?

-Bonjour Keita.

Ton cassant. Froid. Pas un seul regard en sa direction. Sofia fixait désormais l’écran, ne souhaitant pas lui donner plus d’attention. Elle espérait qu’au moins il remarquerait l’irrespect que son arrivée avait suscité. Sofia était déçue. Terriblement déçue. Mais Somi l’aimait beaucoup. L’aimait tout court ? Pas la peine de l’ostraciser. Pas aussi vite. Une seconde chance… En espérant qu’il la prendrait.

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