goodnight n go,, (sonoe)

[ hotaru ❝ grande sœur ] ➺ amour sans fin & loyauté qui ne connait aucune faille. et peut-être en a-t-elle trop abusé ; à force de répétitions excessives, de chutes vertigineuses qui risqueraient d'entraîner tout le reste dans sa descente aux enfers. si hotaru s'évertue à posséder un semblant d'équilibre, sonoe elle, s'applique abusivement à le détruire - qu'importe les répercussions, qu'importe la portée de ses actes et des erreurs qu'elle commet, sa sœur est là pour les dissimuler jusqu'à tout-à-fait les faire disparaître ((comme si elles n'avaient jamais existé)). oh, la pousser à bout est à moitié un jeu ((elle est si parfaite, cette héritière !)), à se questionner sur la vraisemblance de ses émotions, et sur sa facilité à rester de marbre devant une situation désespérée. puisque sonoe est interdite de voyage au creux de sa tête grâce au don qu'elle a cultivé, elle la forcera à exposer ses fissures.
[ asha ❝ jumelle de cœur ] ➺ elles se complètent, s'assemblent, se séparent à la seule condition de se reformer et ne présenter qu'une seule et même figure homogène. inséparables, indissociables aussi, comme les deux faces brillantes d'une même pièce que l'on polirait sans cesse pour en effacer la moindre tâche. asha est la jumelle que le sang ne lui a jamais offert, une âme identique à la sienne qui s'empare de son dévouement et de sa loyauté en un claquement de doigt - parce qu'elle le lui rend au centuple. dire que sonoe se sent en sécurité à ses côtés est un euphémisme ; en vérité elle est uniquement elle-même, à sa place, moitié qui s'empare de ses doutes et qui n'agit seulement que pour les dissiper.
[ keiko ❝ mère ] ➺ sourde, aveugle, muette ; sa mère n'existe plus vraiment, prend la place la plus exposée sur l'échiquier. sonoe a longtemps désiré son attention, son amour - depuis des années et de toutes les manières imaginables (à tenter d'inspirer la colère, la peur, la pitié -- sans succès). jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'elle n'était pas une priorité (hotaru), parce qu'en vérité ses sœurs se sont accaparées tous les bons rôles, ne lui ont laissé que quelques grains de poussière en comparaison de la délicatesse que leur mère leur offre à elles. c'est un concours d'ignorance qui se joue, des lancements de piques qui ne cessent de les éloigner toujours plus ; tandis que sonoe lui reproche sa transparence, son manque d'obligeance, keiko a pour obsession de lui faire comprendre que son comportement est puéril et qu'elle doit grandir.  
[ hiroshi ❝ père ] ➺ l'indifférence polie comme l'on travaillerait un cristal précieux ; la fracture n'a jamais eu lieu parce qu'aucun lien ne s'est jamais créé entre eux. si sonoe respecte infiniment son père, l'amour qu'elle éprouve à son égard est similaire à l'attention que lui inspire une brise légère fouettant son visage - elle peut l'ignorer.
[ takeji ❝ oncle ] ➺ il est probablement l'une des seules personnes à l'accepter toute entière, sans concession et sans attente implicite. unis par une passion commune, elle détruirait quiconque oserait s'en prendre à lui.

l'héritage de l'entreprise familiale est un tabou dissimulé, une vérité qu'il est compliqué d'évoquer. au travers des sourires désenchantés et des drapés des grandes maisons de mode qui couvrent le carnage qu'est la famille uotani, la réalité est la suivante : hotaru, et peu importe ses ambitions personnelles, en est son unique héritière, la fille qui reprendra le flambeau que ça lui plaise ou non. si c'est une pièce d'un futur qu'elles tentent toutes d'ignorer, elle est un dénouement inévitable, imperturbable, immuable - sonoe s'en assurera si ça lui permet de conserver sa propre liberté ((si chère!! et tant pis si les autres brûlent pour elle)). parce qu'il est hors de question qu'elle s'offre en sacrifice pour quelque chose qui ne la mérite pas - ni sa patience, ni son temps, ni sa vie.

ses parents ont mis du temps à accepter son besoin de se crever de fatigue autrement qu'à travers des cours tardifs de danse classique. il en a nécessité tout autant à trouver la bonne façon d'y remédier avant que ça ne crée un volcan incontrôlable - une lave jaillissante sur laquelle ils n'auraient plus aucune emprise. « la boxe est un sport de garçon, enfin ! » avait déclaré okaasan, dans un souvenir lointain ; vision archaïque qui n'a fait que pencher la balance en faveur du défouloir nouveau, qui a finalement eu raison de la surdose d'énergie de l'enfant -- et qui occupe encore les soirées de l'adulte lorsque une accumulation trop massive lui donne envie de hurler.

avec le recul sonoe s'est aperçue que leur détachement n'était pas uniquement en conséquence d'une véhémence sans limite. les différences entre ses sœurs & elle avaient toujours été sous son nez, mais elle avait tout bonnement choisi de ne pas les regarder - de ne pas y accorder trop d'importance de peur de s'y brûler les ailes. là où hotaru était une mer calme, possiblement domptables, sonoe était un brasier, impitoyable et dangereux. là où leurs chevelures étincelaient d'un blond semblable à celui de leur père, son brun s'accordait à celui d'une grand-mère disparue depuis des lustres à présent ; et quand leur passion pour les arts s'exprimait, celle de noe pour les équations et les expériences concrètes étaient mises de côté, dérobé à la vue de tous comme l'on cacherait une vilaine tromperie.

sonoe n'a jamais eu le soutien ((l'aide)) dont elles ont pu profiter pour s'épanouir - n'a eu d'autre choix que d'apprendre à cultiver par elle-même son propre jardin secret, mais seulement après l'avoir créé ailleurs, parce qu'il n'a jamais existé la moindre place pour l'accueillir.

elle vit constamment dans un bordel organisé, est capable de retrouver ce ral égaré au milieu de ces treize couches de vêtements si elle se souvient l'y avoir balancé des jours plus tôt. » fêtarde curieuse et avide de nouveaux souvenirs, elle refuse très rarement les sorties improvisées du moment qu'elle sait qu'elle y retrouvera au moins une connaissance. » incroyablement bavarde quand il s'agit de donner son avis ou de parler de ses passions - elles se limitent plus ou moins aux bolides mates, au shopping, aux théorèmes insolvables, aux robes décoltées, à la mode des années passées, et aux bijoux luxueux. » les premières rencontres sont une question de feeling immédiat ; noe peut se montrer très ouverte comme imperméable à la moindre conversation. » matérialiste jusqu'au bout des ongles, les cadeaux font son bonheur. » bitter bitch parfois pour de mauvaises raisons, elle fait payer chaque affront en le rendant au centuple. » tard le soir tôt le matin - en général quelques heures de sommeil lui suffisent pour pétiller de bonne humeur. » elle est irraisonnable, une fois bouillante de colère. du genre à dire des choses qu'elle regrettera ((peut-être)) plus tard, l'important est de ressentir la même douleur qu'elle. » possessive vis-à-vis de ses proches, c'est ingérable une fois casée. elle fait constamment des efforts pour ne pas être trop envahissante. » noe est capable de pleurer sur commande, si bien qu'on ne la prend pas souvent au sérieux lorsqu'elle est réellement peinée. » mise occasionnelle dans une valise dissimulée sous son lit dans l'espoir de réaliser un tour du monde, plus tard. » elle est une catastrophe ambulante, parfois, mais ne s'excuse que quand elle juge ses actes discutables ; demander pardon est une épreuve pour elle. » covers postées sur instagram plus par amusement que pour attirer une fame qu'implique déjà son nom de famille. » semblable à une drogue, elle peut passer des heures, des journées, des semaines à retaper l'entièreté d'une voiture aux côtés de tetsuo. » aussi, elle ne fume qu'occasionnellement ; prend quelques trucs par-ci par-là en soirées sans être accro à quoi que ce soit de nocif.