What if I'm someone you don't want around ? - Keimi

What if I'm someone you don't want around ?
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]20 mai. Keita marche si lentement dans les couloirs du dortoir Kasai qu’il n’a pas l’impression d’avancer. Il est coincé ici comme dans son esprit qui ressasse les événements de ces deux dernières heures, encore et encore. D’abord Rose, qu’il allait voir avec tant de joie et qui lui a brisé le coeur. Elle n’est coupable de rien, cependant. Elle n’est que la victime de leur propre cousin. Et lui n’est que la victime d’un rokurokubi que Keita n’a pas cherché à identifier. La vie du plus jeune garçon Tolkien vient de s’effondrer autour de lui. Il ne reste plus que le noir et cette affreuse sensation de n’avoir pas su protéger sa soeur, la prunelle de ses yeux. Il l’a abandonné. Il n’a pas su tenir son rôle de grand frère auprès de la seule personne qui le voit ainsi. C’est plein de colère, de haine, qu’il a quitté Rose un peu plus tôt. Envie terrible de frapper, de faire mal, de tuer Khalis. Envie de lui faire payer la douleur et la fatigue qu’il a vues sur les traits de sa soeur. Jamais plus elle ne sera celle qu’il a connue et c’est la faute de l’aîné. Alors il toque, fort, pressé, sur la porte de la chambre de son cousin. Il toque puis il frappe, sans chercher à comprendre. Un coup sec au visage qui fait vaciller celui qui ne s’y attendait pas et un regard d’incompréhension qui ne fait pas taire la noirceur de celui du cadet. S’ensuivent des mots, des excuses mais surtout le silence pesant d’un bourreau qui n’a jamais voulu en être un. Si Keita pourrait tuer pour sa famille, ce soir il sait que Khalis n’a jamais voulu blesser sa soeur, il sait que tout n’est que l’action d’une malédiction qui le ronge comme elle rongera Rose. Alors il quitte la pièce, car il ne veut pas punir celui qui n’est pas coupable. Rien ne serait arrivé s’il avait été là, s’il avait correctement protégé sa soeur, s’il avait tenu son rôle.

Ses pieds ne le mènent nulle part, il se contente d’errer dans les couloirs, espérant ne croiser personne à cette heure pas suffisamment tardive pour que tous dorment déjà. Il est si lamentable qu’on pourrait aisément le confondre avec le fantôme du coin et ce n’est pas l’image qu’il veut que les Kasai aient de lui. Pourtant, s’il venait à croiser l’un d’entre eux, il ne sait même pas s’il s’en rendrait compte. Les mots tournent dans son esprit et peu à peu, ils enlacent son coeur jusqu’à l’enfermer dans un étau. La poitrine de l’attrapeur se serre et c’est la tristesse qui l’envahit en un tsunami d’émotions qu’il pensait avoir su contrôler jusque-là. Il ne connaît qu’une solution pour faire taire cette angoisse, alors il se dirige vers sa chambre où ses colocataires sont absents. Merci Merlin. La première bouteille tombe rapidement. Trop rapidement. Elle ne calme pas les peurs, bien au contraire. Plus l’alcool passe ses lèvres et plus Keita s’imagine ceux qu’il pourrait perdre. Alors il abandonne la seconde bouteille sans la terminer et titube hors de sa chambre. Non sans peine, il retourne dans le dortoir des filles à l’aide de son précieux couteau roku pikku et passe cette fois la chambre de sa soeur pour aller plus loin dans le couloir. Il tombe une fois, deux fois, se prend les quelques meubles qui traînent mais il parvient enfin à la porte qu’il cherche et y toque sans interruption, jusqu’à ce qu’elle s’ouvre. Dès que son regard se pose sur la femme dont il tombe amoureux, il lui semble retrouver le souffle et pourtant il ne peut empêcher les larmes de rouler sur ses joues. S’avançant vers elle, il prend son doux visage entre ses mains et vient embrasser Somi comme si elle risquait, elle aussi, de partir un jour. Trop tôt. « Please tell me you won’t leave, even if i suck at being a boyfriend… » dit-il enfin. Il voudrait lui dire qu’il la protégera toujours, qu’il ne laissera personne lui faire de mal. Il en est incapable. Il n’a pas su protéger sa soeur et il risque de la perdre. Il n’a pas su tenir ses promesses, alors il ne veut pas en faire de nouvelles.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]20 mai. Un craquement tout proche dans les fourrés la fait sursauter. Qu’est-ce que ça pouvait être ? Au bruit, il s’agissait sûrement d’une grosse créature. Son cœur fait un bond dans sa poitrine lorsque le bruit s’intensifie, indiquant que le prédateur approche. Elle s’immobilise, dans l’espoir de ne pas être repérée, mais le craquement d’une brindille à quelques mètres derrière elle la terrifie assez pour qu’elle se mette à courir à travers la forêt. Alors la Chose décide de la prendre en chasse. Les pas lourds d’un canidé géant martèlent le sol derrière elle jusqu’à ce que la silhouette noire d’un loup-garou ne sorte de la broussaille dans un saut déterminé. La jeune fille vacille sous la peur et sent le sol se dérober sous ses pieds tandis que les crocs du prédateur, prêts à être plantés dans la chaire de sa victime, luisent à la lueur de la pleine lune. Et c’est quand le crime est sur le point d’être commis que… l’image se fige sur l’écran de télévision.

Somi avait cherché rapidement la télécommande pour stopper le film.  L’image du loup-garou lui avait donné des sueurs froides et, maintenant, même le silence de sa chambre lui paraissait terrifiant. La lumière diffusée par sa lampe de chevet accentuait chaque ombre géante qui se dessinait sur les murs de sa chambre alors elle se réfugia vers le seul objet capable de lui changer les idées : son téléphone qui lui rappelait qu’en dehors de cette chambre elle n’était pas seule. Les photos colorées défilèrent donc sous ses yeux alors qu’elle s’efforçait à trouver de l’intérêt dans son feed instagram. Ses doigts pianotaient cependant nerveusement sur les côtés de son téléphone jusqu’à s’arrêter quelques secondes sur des noms particuliers dans son répertoire. Elle ne voulait pas entendre les moqueries d’Andrea qui serait certainement amusé de savoir qu’un film avait réussi à lui mettre la chaire de poule, Haiko avait sûrement d’autres priorités que de venir rassurer sa colocataire qu’elle supportait à peine et Keita était occupé. Elle avait acquiescé docilement un peu plus tôt dans la journée lorsqu'il lui avait parlé de ses projets et n’avait pas changé les siens de visionner ce film, persuadée qu’elle était tout de même capable de regarder toute seule ce classique d’épouvante. L’idole lâcha un long soupire avant de se laisser tomber en arrière pour atterrir sur son oreiller moelleux. Elle était partagée entre l’envie de laisser son petit ami tranquille – ils n’étaient officiellement ensemble que depuis un peu plus d’une semaine, que penserait-il si elle n’était pas capable de s’occuper sans lui le temps d’une soirée ? – mais l’envie de lui parler, de recevoir un message rassurant de sa part, l’empêchait de lâcher son téléphone.

Elle se figea brusquement lorsque des coups répétitifs martelèrent sa porte. La japonaise resta immobile plusieurs secondes dans l’espoir que le boucan s’arrête. Aucun bruit dans la pièce ne pouvait trahir sa présence mais quelque chose lui disait qu’elle n’avait pas d’autres choix que de céder alors elle quitta son lit pour ouvrir la porte. De quelques centimètres et avec prudence, d’abord. Puis en grand quand elle reconnu la silhouette de son petit ami. « I was about to send you a messa… » commença-t-elle sans qu’elle n’ait le temps d’achever sa phrase. Keita était venue chercher son visage dans le creux de ses mains puis ses lèvres et la kasai s’était immédiatement laissée abandonner à ce baiser. Sur la pointe des pieds, son corps s’était doucement cambré vers le sorcier. Elle se sentait vaciller, sentait son souffle se couper comme à leur premier baiser, mais la saveur de cet échange lui indiquait que quelque chose n’allait pas. Et lorsqu’il s’éloigna d’elle, une inquiétude sincère teinta les prunelles brunes de la sorcière. « What do you… mean and what did you do… souffla-t-elle tout bas, why would i leave ? » Ça lui paraissait inconcevable. Le temps lui avait déjà paru si long sans lui ce soir et tous les sentiments qu’elle sentait germer dans son cœur ne demandaient qu’à grandir. Elle leva sa main pour venir effleurer la joue humide de son petit ami. « I mean, i won’t. » dit-elle en prenant sa main pour le faire entrer. Elle ne la lâcha pas et remarqua en même temps la démarche maladroite du kasai qu’elle fit s’asseoir sur son lit. Elle repoussa son téléphone et s’installa en tailleur à côté de lui. « Kei, I won’t leave you. » réaffirma-t-elle en plantant un regard confiant dans celui du garçon. « Please, believe me. » Elle déposa plusieurs baisers sur ses lèvres et son visage resta proche de celui de Keita pour être sûre qu’il se concentre sur elle et non sur les idées noires qui semblaient le submerger. « Do you want to tell me what happened ? » se risqua-t-elle finalement à demander avec prudence.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]20 mai. Keita se rassure de la présence de Somi. Il se rassure de ses mots, se rassure de ses baisers et de sa chaleur. Elle est la première à le rassurer, la première à ne rien juger de lui. Pourtant Merlin sait qu’il y aurait matière. Ils ne sont ensemble que depuis quelques semaines et pourtant il a déjà en elle une confiance absolue. Somi a quelque chose de magique, de doux, de protecteur. Ego mal placé, le jeune sauvage pense souvent que c’est son rôle à lui, de protéger. Son rôle que de faire en sorte qu’il n’arrive rien aux femmes, aux personnes, qui l’entourent. Ses soeurs, ses frères, ses amis et elle, sa belle. Sauf que ce soir, il se rend compte qu’il n’a pas su tenir cette promesse faite à lui-même. C’est une déception, un échec sans pareil sur lequel il ne peut plus revenir. Le mal est fait. Et s’il ne peut protéger, s’il n’est même plus bon à ça, pourquoi Somi resterait-elle près de lui ? Il n’est pas intelligent, il n’est pas fort non plus. Il n’a pas de talent particulier et elle, elle est tout ce qu’il ne sera jamais. Elle est forte, elle est courageuse, déterminée, passionnée, douée. Il n’est rien face à elle. Rien qu’un échec ambulant au minois attrayant. Elle s’en rendra sans doute compte un jour et Keita sait déjà qu’il ne veut pas que cela arrive. Pourtant jamais il n’avait tenu à garder une fille, une femme, trop longtemps. Il aime les aventures simples, sans lendemain, sans attache. Il aime qu’on l’admire, qu’on le désire puis qu’on lui laisse sa liberté. Mais il ne veut pas être libre d’elle. Il veut qu’elle l’enferme, qu’elle l’emprisonne et qu’elle ne le laisse jamais s’enfuir. Il le sait déjà. Il en est certain, malgré la très courte durée de leur relation. Il y a parfois des certitudes que l’on ne comprend pas. Des certitudes que Keita espère partagées.

Les mots que Somi répète le rassurent et lui permettent de se calmer. Il accepte ses baisers avec plaisir et glisse ses mains sur les cuisses de l’idole. Il veut la toucher, s’assurer qu’elle est bien là. Qu’elle ne part pas. Les larmes cessent doucement de couler, la panique disparaît pour faire place à la peur, à l’angoisse contrôlée. Tant que l’alcool le lui permet. « I… I can’t tell you. I promised to protect someone with my life but I couldn’t keep it. I didn’t keep it and now I may lose her and what if I lose her ? I’m no one without her Somi. I’m no one. » Les mots lui échappent. Il n’est pas certain de faire sens mais une fois sa réponse entamée, il ne sait plus l’arrêter. Il voudrait tant lui expliquer en détail, lui expliquer qu’il ne peut pas revenir en arrière, que c’est pour toujours, que le danger ne disparaîtra plus jamais. « I’m a fucking piece of shit, useless… I can’t even protect the ones I care about. I can’t protect you and I swear… I swear if something happens to you too I’ll never forgive myself. I’d go crazy. I’d kill someone. I just wanted to protect her… I couldn’t…  » Au fil des mots, son ton devient plus bas et la fatigue prend le dessus. Comme si ses émotions avaient absorbé toute son énergie en quelques secondes. Lui tant habitué à cacher les méandres de ses pensées derrière les âneries et les rires. Lui toujours souriant, à l’air toujours sûr de lui. Ce soir, tout n’est que mirage. Il se montre tel qu’il est. Un enfant plein de doutes et de regrets. Un enfant dont les promesses ont été empêchées. « I don’t want you to see me weak.. I want you to want me. » confesse-t-il en appuyant son front contre celui de la blonde, laissant un soupir lui échapper en fin de phrase. Si ses mots son décousus, ses pensées le sont encore plus. Il ne veut pas que Somi le voit faible, il ne veut pas qu’elle le voit perdu et en même temps, il ne voudrait se trouver nulle part ailleurs.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]20 mai. Elle était tombée sous le charme d’un garçon au sourire confiant avant de se laisser assurément happer par des jolis mots qu’elle espérait sincères. La réputation de Keita l’avait précédé sans que cela n’empêche Somi de le chercher du regard, de tendre l’oreille à chaque fois que son prénom était mentionné dans une conversation ou de scroller plus lentement lorsqu’une photo de lui défilait sur l’écran d’accueil de son application. On l’avait prévenue, on lui avait dit de se méfier de ce garçon au minois trop joli mais rien n’avait réussi à la dissuader de vouloir s’en rapprocher encore et encore, sans pouvoir ignorer les « et si… » dans sa tête. Et s’il était honnête avec elle ? Et s’il était beaucoup plus que ce que les autres racontaient de lui ? Comme les gens qui ne voyaient d’elle qu’une poupée naïve, elle s’était demandée s’il avait d’autres facettes que personne ne prenait pas en compte. Et ce soir, la chanteuse en était persuadée, c’était l’une de ses autres facettes inconnues que Keita acceptait de lui montrer.

La situation était restée floue avec les explications évasives du kasai. Elle pinça ses lèvres quand son cœur réagit involontairement lorsqu’elle l’entendit parler de her. Les battements du bougre s’étaient affolés sans raison, propageant une inquiétude qu’elle essaya de taire en se raisonnant sur l’identité de cette autre fille si importante pour Keita. Pourtant les questions se bousculaient dans sa tête et une moue mi-inquiète mi-peinée se dessina sur son visage l’espace de quelques secondes : le temps de s’accrocher au regard de son petit ami et d’y lire tout ce dont elle avait besoin pour se rassurer. Alors elle décida que c’était donc à elle d’en faire de même pour lui, de le rassurer, d’atténuer la peine et la culpabilité qui semblaient l’accabler plus que de raison. Alors elle l’écouta, le laissa partager à voix haute tout ce qu’il avait sur la conscience jusqu’à sentir une vague de protestation lorsqu’elle l’entendit se dénigrer. « No, you’re not… » ne put-elle alors s’empêcher de contredire, assez doucement pour ne pas interrompre ses explications qui lui apportaient d’avantage d’interrogations que de réponses. C’est quand il s’inquiéta soudainement pour elle que la blonde se décida à l’interrompre. « Nothing will happen to me, look, la chanteuse lui proposa un sourire rassurant, I’m fine. And i’ll… - elle hésita à terminer sa phrase – I’ll always be fine. » If you’re with me. Quelque chose l’empêchait d’être totalement certaine de sa prédiction. L’ignorance d’un avenir qu’elle ne connaissait pas, déjà. Mais aussi l’ombre menaçante qui planait sur elle depuis plusieurs mois, celle d’un inconnu qui l’inquiétait assez pour qu’elle ressente le besoin de s’en protéger. Mais l’envie de rassurer son petit ami était assez forte pour qu’elle omette ces détails pour l’instant. « Don’t blame yourself too hard… dit-elle en se rapprochant du sorcier, you can’t control everything that happens to people you care about. » Elle espérait juste apaiser un peu sa culpabilité, consciente qu’il avait dû arriver un accident à cette fille dont l’identité lui échappait.

« I do want you. » souffla-t-elle en fermant les yeux lorsqu’il colla son front au sien. Il y a quelque chose qui s’activa en elle, un besoin de lui faire comprendre tout ce qu’il représentait désormais pour elle. Alors la sorcière combla, encore une fois, la courte distance entre leurs lèvres pour l’embrasser et pendant qu’elle s’accrocha à ce baiser l’idole se redressa pour se mettre à califourchon sur les genoux du kasai. Elle rompit finalement le contact se sentant presque timide, gênée, de son action comme à chaque fois qu’elle agissait sans réfléchir. Mais ça ne l’empêcha pas de vouloir se livrer. « I want you so much in such a short time that it’s kinda scary… » insista-t-elle en même temps que ses mains vinrent essuyer les traces laissées par les larmes sur les joues de Keita. Puis elles se posèrent sur ses épaules pour le pousser doucement en arrière pour qu’il se retrouve dos au lit et la blonde le suivit dans sa chute pour se retrouver au-dessus de lui, les paumes de ses mains, sur lesquelles elle prenait appui, placées à droite et à gauche du sorcier. « …but i like it. ». Pour elle, qui aimait toujours trop et toujours vite, se retenir, se restreindre, c’était les consignes de sécurité qu’elle se donnait pour éviter d’être blessée – peut-être. Pour éviter d’effrayer, surtout. Mais avec Keita elle avait lamentablement échoué et s’était retrouvée avec un surplus de tout : de désir, de curiosité, d’affection et un début d’amour qui survenait bien trop rapidement. Elle savait que ses bras ne supporteraient pas longtemps son poids alors Somi profita de cette position pour laisser ses yeux mémoriser chaque trait du visage de son petit ami qu’elle regardait peut-être avec trop d’intensité. Elle soupira alors. Un peu désespérée qu’un garçon la mette dans un tel état. Et elle se laissa finalement tomber à côté du kasai : ses bras accueillirent ce répit avec plaisir et son dos s’ancra dans le moelleux de son matelas mais sa mine prit un air un peu plus sérieux. « You know, I… commença-t-elle en fixant le plafond sans vraiment le regarder, I never leave people I love… - son timbre se fit un peu plus grave alors que les mots sortaient prudemment de sa bouche – but people I love do leave me. Or use me. » Ce sont des visages familiers qui défilèrent devant ses yeux pour lui donner un étrange sentiment nostalgique. Elle se râcla la gorge et attendit quelques secondes de digérer son constat. Constat qu’elle avait déjà fait maintes fois mais qui n’empêchait pas son cœur de se livrer trop facilement. Elle prit appuis sur son coude pour se tourner vers Keita. « Does it make you think i’m weak ? » Elle sourit sans attendre de réponse pour continuer sa réflexion. « Because i don’t think you are for caring about someone. » Le voir porter le sort des autres sur ses épaules lui avait fait réaliser quelque chose.  « You’re really everything but weak, kei. » Qu’elle était prête à voir, à aimer et à protéger toutes les facettes de lui qu’il accepterait de lui montrer.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]20 mai. Perdu dans un flot de sentiments qu’il ne maîtrise pas, Keita ne se rend pas compte du trouble que ses mots provoquent chez sa petite amie. Il ne se rend pas compte qu’il n’est pas évident pour elle qu’il parle de sa soeur. De sa petite soeur. Somi ne lui fait pas remarquer, parce qu’elle pense d’abord à lui, à le rassurer, à l’apaiser. Jamais encore l’enfant Savage n’avait à ce point ressenti le besoin de se sentir épaulé, de se sentir accompagné. Il est perdu mais dans l’océan déchaîné de ses émotions, Somi est la bouée qui le raccroche à la réalité. Les mots qu’elle prononcent résonne en lui même s’ils n'apaisent pas sa conscience. Ils lui permettent de comprendre qu’elle ne le juge pas pour ce moment de faiblesse, qu’elle ne le juge pas pour lui montrer ce côté de lui si fragile qu’il tente si fort de faire disparaître. Lui qui aime tant qu’on le voit comme le boute-en-train, comme celui qui va toujours bien, qui est toujours de bonne humeur et que rien ne peut atteindre. Son armure s’est brisée si vite devant Somi qu’elle aurait pu être déstabilisée, qu’elle aurait pu déchanter. Pourtant, et c’est ce qui la rend si spéciale, la flamme qui brille ne s’éteint pas. Elle oscille seulement sous le coup de l’inquiétude. « I do want you. » qui résonne comme si elle l’avait crié et le coeur de l’homme se serre d’un sentiment qu’il souhaitait ne jamais connaître à nouveau. Les mots lui donnent envie de pleurer à nouveau, une envie qui se perd dans le baiser que Somi lui offre. Elle est là, près de lui. Elle veut toujours de lui malgré sa faiblesse et il ne demande rien de plus. Il ne veut qu’elle.

Elle le surprend soudain par la façon dont elle se montre entreprenante, prenant place sur ses genoux. Il l’accueille en l’encerclant de ses bras dans une étreinte douce dont il ne fait que rarement preuve. Ses yeux se perdent dans les prunelles de sa belle et ses mots lui arrachent un sourire qu’il voudrait plus grand. It is scary. Car si elle se sent irrémédiablement attirée par le japonais, il ne peut qu’admettre que dans son coeur brûle le même feu. Et Somi le surprend encore en l’allongeant sur le lit, en se plaçant au-dessus de lui. L’instant pourrait paraître de luxure, mais il n’en est rien. Elle observe Keita et Keita l’observe. Les mots doux atteignent son oreille et glissent sur sa peau sous la forme de frisson jusqu’à venir enlacer son coeur. Il est déjà perdu, il le sait. Et si le monde devait s’arrêter à cet instant, il trouverait ça doux. Mais il ne s’arrête pas et Somi continue de le rassurer, inlassablement. Lui reste simplement muet, incapable de prendre la parole tant qu’elle n’a pas terminé. « You’re not weak. You’re the strongest person I know. You’re amazing. » Dit-il en se perdant un peu. L’alcool lui laisse un peu de répit mais son esprit est toujours embrumé. Il comprend cependant l’importance des confessions de ce soir, il comprend aussi que c’est un tournant dans leur début de relation.

Touché par l’aveu de Somi, Keita approche sa main de son visage pour venir caresser la joue de l’idole. Ils sont installés l’un contre l’autre mais le contact lui manque quand même. « How am I so lucky to have found you ? » demande-t-il après quelques secondes de silence. Puis il vient se lover contre elle, posant sa tête sur sa poitrine, sa main sur son ventre et croisant sa jambe gauche avec les siennes. Les yeux clos, il écoute son coeur battre et cale sa respiration sur le rythme du myocarde. Il pourrait s’endormir, là, maintenant. Pour la première fois depuis longtemps, il se sent à sa place. « Something happened to my sister… And I feel responsible for it… Even though I know I can”t always protect her. » confesse-t-il sans ouvrir les yeux, cherchant la main de Somi pour venir glisser ses doigts entre les siens. Il ne veut pas trahir la confiance de Rose alors il ne dira rien de plus, mais il veut qu’elle sache qu’il ne s’inquiète pas pour n’importe quelle femme. Il n’y a que ses soeurs, et elle. « I’m sorry you had to lose people you cared about… » commence-t-il, changeant de sujet en se souvenant des mots que l’idole a prononcés un peu plus tôt. « I don’t want to promise anything because promises should be kept and… And I learned that you can never know what is going to happen. But I swear I’ll do everything I can to never leave you. And I know it can be scary because we’re not together since long but I do miss you even when you’re next to me so… I think I’ll be able to stay with you for a long while. » Il n’ose pas la regarder, car c’est la première fois qu’il prononce ce genre de mots. Mais il ose tourner légèrement sa tête pour venir déposer un baiser sur la clavicule de Somi, caressant au même moment le dos de sa main de son pouce. Il voudrait que ce moment dure toujours.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]20 mai. La soirée ne devait pas se dérouler comme ça. Un peu plus tôt dans la journée, Somi avait du se résigner à l'idée de ne pas passer du temps avec son récent petit ami. La frustration, celle de devoir se passer du garçon qui accaparait sans le vouloir toute son attention, avait été grande mais Somi n'avait rien montré. Elle avait retenu les questions qui lui brûlaient les lèvres et s'était contentée d'acquiescer timidement. La soirée n'aurait pas du se passer comme ça mais maintenant qu'il était là, contre elle, elle avait l'étrange impression que c'était en fait la seule façon logique dont aurait pu se dérouler cette soirée. Tout ne pouvait être que juste lorsqu'il était avec elle. A tel point qu'elle se demandait comment n'avait-elle pu se rendre compte plus tôt qu'il manquait à son quotidien ? Qu'elle avait cette place là, dans sa tête, dans son coeur et dans sa vie qui n'attendait que lui. Elle s'en voulait souvent de tomber si facilement pour quelqu'un, de se donner toute entière en oubliant de dresser des barrières. Elle s'en voulait puis elle regrettait, quand la désillusion arrivait pour rompre le charme. Quand elle se rendait compte que personne n'était capable de lui rendre l'amour qu'elle-même donnait. Quand ils finissaient par se lasser d'elle, toujours trop présente, toujours trop parfaite. Quand ils se rendaient compte que la copine idéale dont ils avaient rêvé n'était pas le cadeau imaginé. Elle continuait pourtant à s'accrocher, à chercher l'équilibre dans tout ce qu'on lui demandait. Ils la voulaient jolie mais abordable, avec le genre de beauté que les autres pouvaient remarquer et envier sans être effrayés. Ils la voulaient attentionnée mais pas collante, petite poupée toujours présente à chaque appel mais jamais intrusive. Geisha des temps moderns prête à servir, à divertir, seulement lorsqu'on le lui demandait. Ils l'aimaient sexy mais innocente, la désiraient mignonne mais charmeuse, comme un secret qu'eux seuls avaient le droit de connaître. Ils la fantasmaient dépravée au lit comme un modèle de vertus sous couverture. Ils la demandaient parfois câline et la voulaient toujours prête à assouvir leurs désirs. Ils avaient besoin d'elle faible, fragile, petite, pour se sentir fort. Et Somi consentait, se pliait aux règles, aux fantasmes. Elle maintenait l'illusion du mieux qu'elle pouvait, s'épanouissait dans leur satisfaction et tout allait bien jusqu'à ce que l'image dont ils tombaient amoureux ne finissent par se fissurer. Quand ils se rendaient compte que Somi n'était pas leur Somi comme ils l'avaient modelée. Deux cœurs finissaient alors par inexorablement se briser, l'un coupable d'avoir aimé une image, l'autre fautif de s'être perdu dans les désirs de quelqu'un d'autre. Et c'était toujours ce même schéma, toujours ce même manège qui rendait la ligne à chaque fois plus fine entre Somi et la Somi qu'elle essayait d'être. Mais ce soir, c'était différent. Il n'y avait pas de scripte, rien avait été prévu et Keita n'attendait d'elle que ce qu'elle était prête à lui donner. Il la trouvait même amazing. Et il la trouvait forte. Un mot qu'elle n'était pas habituée à entendre pour la décrire. Elle n'avait pu empêcher un regard curieux sur ce garçon qui la troublait tellement. Elle attendait une correction, une remise en question, de ce qu'il venait de dire comme si l'alcool avait pu rendre son esprit un peu trop confus. Mais rien ne vint et elle s'en sentie terriblement soulagée. Savait-il à quel point ces mots alimentaient ce feu en elle qu'elle tentait vainement de retenir ? Elle sentait toute sa volonté, toutes les dernières résistances de son cœur être réduites en cendre. Et lorsqu'il caressa sa joue avec douceur, elle se sentit finalement toute à lui alors elle se dit qu'elle était chanceuse d'être ici et nul part ailleurs. Qu'ils avaient eu la chance de vraiment se trouver. Elle ouvrit de grands yeux, surprise d'entendre ses pensées formulées par une autre voix que la sienne. Un peu chamboulée, Somi le laissa s'installer contre elle puis l'entoura de ses bras. « I was asking myself the same question…  » finit-elle enfin par avouer en laissant une de ses mains caresser les cheveux du sorcier.

Finalement quelques explications de Keita chassèrent en partie la confusion de cette situation qui lui échappait complètement jusque-là. Mais c'est un regard inquiet qu'elle posa sur le plafond de sa chambre. Quelle soeur ? Terrible question dont elle redoutait la réponse en connaissant chaque visage des enfants Tolkien. Elle s'attarda cependant sur une autre demande importante. « Is she alright ?  » Elle ne se donna pas la peine de cacher l'inquiétude dans son ton.  « I mean is she safe now ?  » Elle pouvait se contenter de cette information, s'il ne voulait pas partager plus. Savoir que Rose, Miyuko, Nuri et Mal ne craignaient rien au moment où ils parlaient suffisait. Elle se laissa alors guider vers un autre sujet de conversation. Il était désolé pour elle mais Somi avait envie de lui assurer qu'il n'avait pas besoin. Elle voulait lui dire que ce n'était pas si grave mais les mots restaient bloqués dans sa gorge. Impossible de renier devant lui la peine qu'elle avait ressenti à chaque fois qu'elle avait vu une relation se terminer. Et c'était encore moins possible d'afficher l'un de ses sourires de façade dont elle était pourtant experte. Somi se contenta donc de serrer plus fort la main du kasai.

Puis la pression s'atténua petit à petit au fur et à mesure des mots que lui adressait Keita et qu'il termina par un baiser sur sa clavicule. C'est alors sa peau qui sembla s'embraser à l'endroit où ses lèvres s'étaient posées, c'est son ventre qui se tordit, son cœur qui palpita, ses mains qui voulurent le toucher, c'est une ribambelle d'émotions, de sensations qui anima son corps et une unique pensée qui se grava dans son esprit : it's him. Puis c'est quelque chose de doux, de rassurant, d'envoutant qui vint l'envelopper tandis qu'elle se répétait les derniers mots du sorcier.  « Je… commença-t-elle en japonais avant de se ressaisir, I'm not scared right now.  » Pour la première fois depuis longtemps elle ne ressentait plus le besoin de l'être. « Because this is what I need, elle se redressa un peu comme soudainement animée par une nouvelle flamme, this is what I want.  » A défaut de promesses, c'était le vœux qu'elle souhaitait de tout son cœur.  « I could be yours for as long as you want me, déclara-t-elle, i mean… I want to be yours.  » Et l'espace d'un instant, elle eut cette lueur triste dans le regard que personne ne pouvait voir. Plus qu'un souhait, qu'un désir, c'était un besoin et une protection d'appartenir à une unique personne, pour l'idole obligée de plaire à des milliers de gens. Elle qui vivait à travers les yeux des fans n'avait besoin que d'un seul regard dans lequel se perdre pour se sentir bien. «… and I want you to be all mine.  » murmura-t-elle se parlant plus à elle qu'à Keita, comme un dernier souhait proférer à voix haute.

Il y eut un long silence où seul le bruit de leurs respirations laissait deviner la présence des deux âmes dans la pièce. La nuit était depuis longtemps tombée lâchant un rideau noir devant l'unique fenêtre de sa chambre. Somi leva une main devant elle et observa l'ombre, décuplée par la lumière orangée de sa lampe de chevet, s'étendre sur le mur face à eux. Elle s'amusa, maladroitement d'abord, à bouger ses doigts pour former l'image d'un lapin, puis celle d'un loup avec sa main entière. La chanteuse ne connaissait que quelques formes alors elle laissa sa magie prendre le relais pour autoriser les ombres à s'animer toutes seules pendant plusieurs secondes. Quand elle prit finalement la parole, les formes animales disparurent soudainement pour ne laisser que celle d'une fille. A la hauteur de ses propres talents inexistants de dessinatrice, la figure ressemblait à un dessin d'enfants, bras et jambes en bâtonnets maladroits.  « She's really happy but she's always surrounded by people who have big expectations for her so… commença-t-elle en même temps que d'autres formes de personnages-bâtonnets apparurent pour entourer la jeune fille, she feels very small sometimes.  » Comme une illustration animée de ses mots, la taille de la jeune fille rétrécit pendant que les formes autour d'elle semblaient grandir. « She tries her best to fit everyone's ideal but it never really works.  » Une pièce de puzzle apparut dans les mains de la petite ombre chinoise, qu'elle tenta de faire coller avec toutes les pièces que lui tendaient les bonhommes sans visage autour d'elle. Mais il n'y avait rien à faire, alors elle s'acharna sur sa propre pièce en essayant de briser les coins, en la tournant dans un sens puis dans l'autre pour la faire correspondre à l'un des autres bouts tendus.  « One day she meets a boy and something strange happened.  » continua Somi en ne quittant pas la scène des yeux. Toutes les ombres autour du personnage s'estompèrent pour n'en laisser qu'une autre que l'ombre chinoise de Somi semblait fixer sans oser s'en approcher. « He doesn't leave his mind and she can't forget about him, it's so scary but they finally get together and…  » Les deux bonhommes se rapprochèrent, timidement, et le garçon pu sortir sa propre pièce de puzzle.  «… something strange happened again.  » termina-t-elle en laissant les ombres illustrer la fin de son récit. Aussitôt, la figure féminine approcha sa pièce qui s'emboîta parfaitement dans celle du garçon. L'idole resta quelques secondes silencieuse puis tapa dans les mains pour faire disparaître les deux silhouettes.  «… You can tell i'm a way better singer than storyteller.  » plaisanta-t-elle en levant soudainement la tête vers la fenêtre. Un petit grattement régulier venait d'attirer son attention et elle en connaissait l'origine alors elle lâcha un profond soupire.  « Sorry…  » marmonna-t-elle en se redressant, les obligeant ainsi à quitter leur position pour la laisser se lever complètement. La sorcière se dirigea vers la fenêtre, objet impossible à ouvrir avec une quelconque magie depuis qu'elle y avait apposé des sorts anti-intrusion. Elle releva le rebord et en même temps qu'un vent léger s'engouffra dans la chambre une silhouette féline entra dans la pièce. L'animal trouva rapidement les bras de sa propriétaire qui retourna en sa compagnie sur le lit. Cette fois-ci elle se calla au milieu du matelas, les jambes en tailleur pour laisser le fauve s'installer dans le creux.  « You barely met him last time, hm ? Do you remember him ? It's Keita. » Elle s'adressait à nul autre que son chat qu'elle caressa jusqu'à le faire ronronner. Elle espérait que la présence de Luna aurait sur Keita le même effet thérapeutique que sur elle. « You should try to bond with Luna, he's in a good mood tonight.  » lui conseilla la sorcière en se baissant pour déposer un baiser sur la tête de l'animal.

What if I'm someone you don't want around ?
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]20 mai. On ne demande jamais à Keita comment il va, ce qu’il ressent. Jamais, ou si rarement qu’il peut compter les occasions sur les doigts d’une main. Beaucoup pensent qu’il est transparent, que ses émotions ne sont que celles qu’il montre, sans comprendre qu’elles sont celles qu’il veut bien montrer. Bien plus complexe qu’il ne le semble, l’enfant sauvage n’avoue jamais rien. On le pense insouciant, irresponsable, stupide. Il ne peut nier être un peu des trois, mais ses vices ne cachent que des blessures qu’il ne veut pas avouer. L’abandon, terrible, court dans le moindre de ses souvenirs. Peur d’être rejeté, d’être mis à l’écart. Keita n’est que le petit frère en trop avec lequel on ne veut pas jouer, que le fils cadet dont le souvenir s’efface et dont on ne se souvient pas. Il est l’âme rebelle qui refuse de payer une dette qu’il ne doit pas. Il est l’enfant stupide qui n’écoute pas ses aînés, qui se perd dans l’alcool et les soirées. Il est celui qui enchaîne les conquêtes sans prêter une quelconque attention aux sentiments des autres. Keita se moque de tous ceux qui ne sont pas lui. Il est égoïste, imprudent, insolent. Il est, aux yeux des autres, beaucoup de mots avec lesquels il ne se décrirait pas. Bien sûr, il y a dans ces préjugés une part de vérité qu’il ne peut nier. Cependant, l’étudiant est bien plus que tout cela. Il est plus sensible, plus facilement touché, plus facilement blessé qu’on ne pourrait le croire. Il prend les choses trop à coeur mais il ne l’exprime pas. Il garde tout pour lui jusqu’à imploser, par une simple remarque. Alors ses confessions aujourd’hui ont un goût particulier. Comme un besoin, il livre ses secrets, ses émotions, à cette femme qu’il ne connaît finalement que depuis peu. Cette femme en qui il a une confiance absolue. Cette femme qui lui donne l’impression d’être enfin à sa place, d’être écouté, compris.

Malgré ses propres confessions, Somi n’oublie jamais de se soucier de lui, de se soucier de ce qui compte pour lui. « She’s safe for now… But I’m still scared for her. I don’t know what to do... » Véritablement perdu dans son rôle de frère, Keita se rattrape à celui de petit-ami. Alors il se confesse, il avoue ce qu’il a sur le cœur. Cette certitude depuis le premier jour, depuis que leurs regards se sont croisés au match de quidditch et cette petite voix dans sa tête qui criait that’s her. Un léger stress naît au creux de son estomac alors qu’il se montre vulnérable. Pourtant, à nouveau, Somi le rassure. Et c’est un sentiment nouveau, une joie, une fierté, que ses mots font naître en Keita. Il n’est pas le seul à se retrouver perdu par leurs sentiments communs. Alors l’enfant Savage resserre sa prise autour d’elle, il se blottit un peu plus encore, comme si leurs cœurs pouvaient s’unir à travers leurs corps.  « I’m all yours for as long as I’ll breathe and you’re mine for as long as you’ll want. » dit-il en se détachant d’elle pour lui laisser un peu plus de liberté. Dos au matelas, ils regardent silencieusement dans la même direction.  Moment de douceur muette où les mots de chacun résonnent en l’autre. Keita n’a pas peur, il ne se pose pas de questions.

Il observe les dessins que produit Somi sur le mur, venant frotter ses yeux qui commencent à lui indiquer qu’il serait peut-être temps de dormir pour laisser aux émotions de la soirée le temps de se calmer. Cependant, l’idole commence à lui raconter une histoire qu’il sait être autobiographique. Alors il garde les yeux bien ouverts et l’écoute attentivement. D’abord attristé de cette histoire, il finit par sourire et se redresser pour venir déposer un baiser sur le front de sa belle, puis un bref sur ses lèvres. Leurs pièces se rejoignent parfaitement et il ne peut pas nier cette osmose entre eux. Diamétralement opposés, ils se complètent à la perfection. Elle est la lumière, la bonté, la sagesse qu’il n’a pas. Il est cet instant de folie, cette liberté, cette insouciance dont elle a besoin. Ensemble, ils s’élèvent, ils se révèlent.

Un petit grattement à la fenêtre fait éclater la bulle et Somi s’éloigne de Keita pour aller ouvrir à son chat. D’abord méfiant, le garçon se laisse aller à une caresse timide sur la tête du félin. Il n’a jamais eu d’animaux autour de lui, impossible dans les conditions de vie de sa famille. Alors bien qu’il ait une certaine tendresse pour les compagnons, il en reste méfiant.  « Hi Luna » tente-t-il, comme si cela pouvait amadouer l’animal déjà ronronnant sur les genoux de sa maîtresse.  « I hope you know you’re very lucky to have such a strong woman to be your caregiver. » continue-t-il en un compliment indirectement destiné à Somi. Cela fait sourire l’attrapeur avant qu’il ne se rallonge, porté par le sommeil qui se fait de plus en plus lourd.  « Do you mind if I just say with you two tonight ? » demande-t-il tout de même à Somi en passant une main dans ses cheveux ébène. C’est la première fois qu’il lui demande formellement de rester, de juste dormir ensemble comme pour garder un cocon rassurant.

Ses yeux restent fixés sur Somi alors qu’il cale sa tête sur ses bras repliés sous celle-ci. Il l’observe sans plus en dire et il se demande à nouveau ce qu’elle peut bien lui trouver. Car il sait qu’il plaît, il n’a jamais eu de mal à trouver une fille avec laquelle s’amuser mais jamais il n’a eu de relation sérieuse. Autre que celle qu’il a partagée avec un homme bien plus agé et qu’il souhaiterait oublier. Jamais il n’a eu aussi envie d’être à la hauteur, de faire les choses bien. Somi est différente, elle lui était destinée. Keita sait être sûr de lui car pour la première fois, il a envie de parler d’elle à Miyuko. Il a envie de demander conseil pour faire les choses bien, envie de dire à son aînée à quel point Somi est merveilleuse. Il a envie qu’elles soient fières de lui. Toutes les deux. Alors il sait, et il ne pourrait l’expliquer, qu’elle est entrée dans sa vie pour y rester. Il ne sait pas pour combien de temps, il ne sait pas si c’est pour toujours. Il sait que c’est pour maintenant et ça lui suffit.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]20 mai. S'il y avait eu des moments que Somi pouvait qualifier de parfaits dans sa vie, celui-ci en ferait partie. C'était comme si le monde en dehors de cette chambre n'existait plus, ou plutôt, comme s'il s'était figé. Il n'y avait rien d'autre qui importait : ce n'était pas le moment de penser à sa mère et son inquiétude de voir sa fille tomber dans le piège de l'amour, ce n'était pas utile de penser aux fans qui auraient crié scandale de voir leur idole dans les bras de quelqu'un et ce n'était plus la peine de regarder en arrière dans un passé auquel elle renonçait. Il s'agissait d'être égoïste à présent, de penser à son propre bonheur et, ce soir, c'était Keita, seulement lui et rien que lui, qui l'incarnait.

« If you need help with her at some point, I'm here ok ? » Pour cette soeur aléatoire, dont elle n'essayait pas de deviner l'identité, Somi était prête à tendre une main. Seulement ce soir, c'était le petit frère dont elle tentait d'alléger la peine. A l'aide de gestes et de mots remplis d'une tendresse dont ils n'avaient pas osé faire preuve jusque-là. Ils s'étaient autorisés un moment de confessions que les deux semblaient attendre. Keita avait répondu à la sienne de la plus belle des manières et fait naître un sourire sur les lèvres de la sorcière. Elle ne s'attendait pas à entendre de tels mots. Pas si vite. Peut-être pas du tout, même. La relation dans laquelle elle s'était engagée ne ressemblait pas aux précédentes. Ils avaient joué le jeu du flirt pendant plusieurs semaines sous les regards exaspérés de tout le monde. Elle avait acceuilli les avis de ses amies, ceux optimistes qui venaient de Sofia et Ingrid comme ceux négatifs qui venaient de Lila et Gin. Elle avait eu besoin de peser le pour et le contre et besoin de temps pour s'assurer que l'intérêt de l'attrapeur pour elle n'était pas éphémère, puis elle avait eu besoin de distance grâce à leur golden week sur des continents différents. Enfin elle avait plongé sans hésiter une seconde fois depuis leur premier rendez-vous. Et les mots qu'ils s'echangeaient ce soir étaient la preuve que son choix avait été le bon. Loin d'être le bad boy dont on lui avait dit de se méfier, elle avait à côté d'elle un garçon un peu abîmé mais totalement capable d'aimer.

Elle lui faisait confiance. Peut-être un peu trop rapidement mais ça lui semblait inconcevable de douter dorénavant des intentions du kasai. « That cat is tougher than me tho » prévint-elle doucement pour acceuillir avec modestie le compliment indirect du sorcier. Elle retint son souffle en guettant la réaction de l'animal quant-à l'approche de Keita car ce fauve jaloux était capable de tout pour montrer son mécontentement. « but you'll show keita how cute you are, right ?  » demanda-t-elle à son chat en lui grattant la tête mais, soudainement, elle figea son geste. « I think he doesn't understand english.  » Constat drôle qui affaissent un peu ses épaules.  « We both need you to teach us. » Elle sourit, pas honteuse une seule seconde d'utiliser son chat comme prétexte pour en apprendre plus sur la langue paternelle de Keita. L'animal ne semblait pas gêné non plus par le stratagème de sa propriétaire occupée à le cajoler. « Of course I don't mind, sans relever les yeux de son animal, that's what I was wishing for.  » ajouta-t-elle doucement sans parvenir à filtrer ses mots. « Stay with me, tonight. » Et toutes les autres nuits. L'échange sembla donner le départ pour mettre fin à leur soirée car plusieurs minutes de silence suivirent. Elle sentait le regard du brun sur elle résolue à profiter de son chat jusqu'à ce qu'il ne quitte finalement ses genoux pour rejoindre un coin douillet de la chambre. Là, la chanteuse décroisa ses jambes et se tourna vers Keita pour constater que le sommeil semblait déjà le gagner. Elle se glissa doucement dans les draps et se blottit contre lui. Somi avait beau avoir été un soutien ce soir, là, maintenant, contre lui, c'était la présence du jeune homme qui la rassurait d'un futur qu'elle voulait croire rose. Et beaucoup plus qu'un souhait, c'était une certitude qui faisait battre son coeur : il était sien, elle était sienne, et ce soir marquait le début d'un amour qu'elle se sentait prête à laisser grandir.

fini