il était un peu avachi sur le piano encore couvert. ses bras en croix s'étalaient paresseusement sur l'instrument et à leur épicentre, des boucles de cuivres éparses coiffaient son visage paisible. affalé dans la paresse et la lassitude, Raffaele dormait sans dormir, en effectuant un compte où le temps de distillait avec une lenteur toujours plus pénible et écrasante.
sobre, ses traits se noircissaient d'ennui mais pour la première fois, il accueillait la lassitude sans broncher car elle était mille fois plus agréable que l'aigu mal-être qui l'avait transpercé il y a un mois de ça ; lorsqu'il avait perdu la finale et Mazra avec.
à mesure que s'écoulaient les secondes, le fil d'une tension invisible s'était mise à laminer ses muscles. Ren arriverait bientôt et cette évidence qui n'allait pas tarder à devenir une vérité, chez lui l'action brusque qui amorce les métamorphoses.
Raffaele ouvrit son oeil à demi sur la pièce dont il observa l'immobilité parfaite des choses. son corps à lui était tout aussi statuesque que l'immuable et ennuyé il referma les yeux pour reprendre son compte en attendant le mouvement qui casse les lignes. l'ambiance plate et parfaitement statique si linéaire qu'un rien la briserait. et ce fut un bruit fin comme un froissement qui se glissa jusqu'à son oreille. il s'hérissa brusquement.
Raffaele ouvrit les deux yeux alors qu'il se redressait avec vivacité, en même temps que Ren passait la porte. elle pénétra la pièce qui se gorgea instantanément de ses particules les plus infimes pour paraître plus chaude. tout autour de sa figure, il émanait quelque chose de propice au sourire, à la joie et au calme. il se rendit compte qu'il était heureux de la voir, simplement de la constater. "ciao bella" une chaleur douce lui picotait l'arrière des yeux et de la bouche qui se fendit d'elle même en une moitié de sourire.
il ne se leva pas et retira le couvercle du piano pour en découvrir les touches. lorsqu'elle s'approcha de lui, il l'embrassa doucement. envahi par une impatience métastatique, il devenait impossible de tenir la surprise de ce rendez vous plus-longtemps. "on t'a déjà joué ton prénom ?" son idée le ravissait à la manière des enfants. elle lui était venue alors qu'il se rappelait de ses leçons de solfège. elles avaient toutes été abrutissante à l'exception d'une seule, où son professeur lui avait appris un système logique pour transposer des lettres en notes.
ses mains nerveuses et impatientes, s'étalèrent en gestes expressifs où il expliqua avec un enthousiasme académique, comme dans le solfège anglophone les notes se déclinent en lettres et que passées les huits premières, il fallait imporivser le reste par relations lyriques ou logiques. ensuite, il épela son prénom avec lenteur "y i r e n" en imprégnant chaque lettre de son accent puis en expliquant comme l'ensemble musical s'articulait autour de l'impression qu'il avait d'elle.
peut-être l'avait-il perdu en route, tandis qu'il s'était hâté de tout lui expliquer mais il n'y songea même pas. l l'observa une seconde encore avant de se pencher sur le clavier où ses doigts habitués jouèrent chaque lettre une fois avec lenteur. il leva la tête et lui sourit avant de jouer la mélodie d'un seul trait qui tomba dans une cascade aux accents graves et pourtant heureux.
derrière sa frange en bataille le bleu de ses yeux était presque joyeux, surtout lorsqu'elle les habitait.
sobre, ses traits se noircissaient d'ennui mais pour la première fois, il accueillait la lassitude sans broncher car elle était mille fois plus agréable que l'aigu mal-être qui l'avait transpercé il y a un mois de ça ; lorsqu'il avait perdu la finale et Mazra avec.
à mesure que s'écoulaient les secondes, le fil d'une tension invisible s'était mise à laminer ses muscles. Ren arriverait bientôt et cette évidence qui n'allait pas tarder à devenir une vérité, chez lui l'action brusque qui amorce les métamorphoses.
Raffaele ouvrit son oeil à demi sur la pièce dont il observa l'immobilité parfaite des choses. son corps à lui était tout aussi statuesque que l'immuable et ennuyé il referma les yeux pour reprendre son compte en attendant le mouvement qui casse les lignes. l'ambiance plate et parfaitement statique si linéaire qu'un rien la briserait. et ce fut un bruit fin comme un froissement qui se glissa jusqu'à son oreille. il s'hérissa brusquement.
Raffaele ouvrit les deux yeux alors qu'il se redressait avec vivacité, en même temps que Ren passait la porte. elle pénétra la pièce qui se gorgea instantanément de ses particules les plus infimes pour paraître plus chaude. tout autour de sa figure, il émanait quelque chose de propice au sourire, à la joie et au calme. il se rendit compte qu'il était heureux de la voir, simplement de la constater. "ciao bella" une chaleur douce lui picotait l'arrière des yeux et de la bouche qui se fendit d'elle même en une moitié de sourire.
il ne se leva pas et retira le couvercle du piano pour en découvrir les touches. lorsqu'elle s'approcha de lui, il l'embrassa doucement. envahi par une impatience métastatique, il devenait impossible de tenir la surprise de ce rendez vous plus-longtemps. "on t'a déjà joué ton prénom ?" son idée le ravissait à la manière des enfants. elle lui était venue alors qu'il se rappelait de ses leçons de solfège. elles avaient toutes été abrutissante à l'exception d'une seule, où son professeur lui avait appris un système logique pour transposer des lettres en notes.
ses mains nerveuses et impatientes, s'étalèrent en gestes expressifs où il expliqua avec un enthousiasme académique, comme dans le solfège anglophone les notes se déclinent en lettres et que passées les huits premières, il fallait imporivser le reste par relations lyriques ou logiques. ensuite, il épela son prénom avec lenteur "y i r e n" en imprégnant chaque lettre de son accent puis en expliquant comme l'ensemble musical s'articulait autour de l'impression qu'il avait d'elle.
peut-être l'avait-il perdu en route, tandis qu'il s'était hâté de tout lui expliquer mais il n'y songea même pas. l l'observa une seconde encore avant de se pencher sur le clavier où ses doigts habitués jouèrent chaque lettre une fois avec lenteur. il leva la tête et lui sourit avant de jouer la mélodie d'un seul trait qui tomba dans une cascade aux accents graves et pourtant heureux.
derrière sa frange en bataille le bleu de ses yeux était presque joyeux, surtout lorsqu'elle les habitait.