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C’était un de ces rituels qui s’était naturellement instauré sans que l’un d’eux n’aient à prononcer le moindre mot. Ses rituels devenant par la suite des souvenirs le ramenaient à ses années où il étudiait encore à mahoutokoro et qu’il guidait une petite Maeko Tanaka par la main pour qu’elle ne se perde pas dans les rues de Tokyo. Les années ont passé et bien-sûr la main finit par être lâchée quand elle fût suffisamment grande pour décider de ce qu’elle voulait ou non. Et depuis, les années avaient défilé avec des rendez-vous devenus plus disparates avant de finalement se figer définitivement dans la terre quand l’homme s’installa sur l’île il y a maintenant plus de dix ans.
L’homme déambulait dans les rues de Tokyo, et prenant son temps se sachant en avance. La galerie n’était plus très loin et les grandes artères de la ville n’étaient plus aussi bondé qu’elles pouvaient être par un endroit ; un des rares défauts qu’il trouvait à la ville, et qui le rendait frileux à y passer du temps en extérieur. Une fois arrivé devant la galerie, il attendit patiemment sa cadette en observant de temps à autres les passants que ses yeux croisés. Il finit par apercevoir l’avocate arriver dans sa direction et après quelques salutations chaleureuses, ils entrèrent tous les deux dans la galerie d’art. Les mots échangés par la suite sont tous orientés vers ce que leurs yeux examinaient, pièce après pièce accrochée aux murs. Cela pouvait être assez curieux à première vue qu’ils ne prennent pas immédiatement des nouvelles de l’un et de l’autre après autant de temps, mais c’est la raison pour laquelle ils se rendaient dans cette ancienne maison de thé. Et ce rendez-vous serait probablement plus long étant donné l’imprévu qui annula subitement leur habituelle entrevue, un simple détail ici, en sachant que l’emploi de sa cadette n’était pas de tout repos. Il ne sait pas combien de temps s’est écoulé depuis leur entrée dans la galerie à observer, puis à débattre l’un et l’autre de la vision de l’artiste ; le temps passait, mais certaines choses ne changeaient pas vraiment et il y trouvait un certain réconfort en le constatant, encore et encore. Leurs pas finissent par les guider vers un des bancs au plein milieu d’une des pièces de la galerie, et assis l’un à côté de l’autre face à - probablement - un des plus grands tableaux de l’exposition. ”Tell me Ko-chan, it’s been a while since I heard from your brother. Is no news good news work for him too?” Il soupire presque en songeant au jumeau, avant de retourner pleinement son attention vers Maeko qui avait toujours ce semblant de candeur qui refusait de quitter son visage. ”Time flies. I hope that what you didn't expect last time wasn't too serious for you to cancel.”