tell me what it's like to burn,,

— TELL ME WHAT IT'S LIKE TO BURN,,
[ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ] ;; october 5th, 2020
journée de rentrée scolaire. les conférences et autres assemblées se sont succédées toute la matinée dans la plus grande salle de réunion de l'académie japonaise. vidée de ses occupants depuis une bonne heure, cassian landor s'y trouve désormais seul. le géant est debout, face à l'une des larges fenêtres qui bordent la pièce. la lumière extérieure est déchirée par sa silhouette sombre, inspectant silencieusement le paysage qui s'offrait à lui. des dizaines d'élèves s'affairent sous son regard dur, vaquant ça et là entre les différents bâtiments administratifs, pochettes débordant de papiers en tout genre sous le bras. le domaine extérieur grouille par son activité, contraste tranchant avec le silence de la pièce. cassian, lui, il attend.

ce n'est pas lui qui va au monde,
c'est le monde qui vient à lui.

et la providence le lui rend bien. l'ambitieux suit religieusement les traces de ses ancêtres légendes, bien que son chemin soit semé d'embûches. il essaye d'y faire face le bel, mais c'est dur. trop parfois, gamin marqué par des tragédies qui le dépassent. le deuil. les trahisons. la ruine. cependant habile dans ses transactions, cassian vient d'éviter à son benjamin un mariage arrangé fomenté par son paternel devenu fou. il évite à l'adoré de la mère décédée les peines qu'une telle union incombe à une vie. ni lui, ni loras, ni merope ne pourront jamais goûter à la liberté. elias, si.

lassé du minable spectacle que mahoutokouro lui offre en cette fin de matinée, l'auror ferme les yeux. altaïr va arriver d'une minute à l'autre. enfin, monsieur mastriani, fier directeur de la maison denki, et professeur émérite de droit sorcier. ces titres prestigieux puent l'amertume dans les songes du serpentard, encore dégoûté que l'on bénisse l'homme avec de tels honneurs alors que son personnage n'a plus rien de séduisant. un soupir s'échappe malgré lui d'entre ses lippes pincées par l'agacement. le chef landor n'a pas envie d'être ici, mais doit s'y résoudre. altaïr est redevenu une constante dans sa vie grâce à — ou plutôt à cause de — l'infâme organisation dont les deux hommes pouvaient se faire gloire d'en être décisionnaires. seulement, cassian, il ne veut plus de la présence de cette figure qui lui a trop manqué par le passé. jamais il ne lui pardonnera l'abandon, le faible ayant préféré la facilité des ténèbres à la beauté des lumières. ce n'est pas aujourd'hui qu'il a besoin d'altaïr, l'anglais.

c'était hier.

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Fin de cours, ses pas firent rapidement écho sur le dallage de l’académie. Il était seul Altaïr, alors ses traits s’étaient défaits pour accueillir une nouvelle expression qui lui était si peu familière qu’était l’irritation. Des fantômes, un de plus, ce fléau toujours si persistant. C’était le genre de fantôme imprévisible au possible, et assez pour créer cette irritation si marquante. La trace du cercle était gravée dans sa peau, seule trace visible avec la discrétion que l’homme avait dans ce rôle confié il y a maintenant quelques décennies. Il était souvent loin, Altaïr. Alors il était souvent de ceux qui étaient les derniers au courant, le temps que l’information lui parvienne, et une information lui était récemment parvenue. Le déplaisir était monté, Alexander n’était pas mort mais il avait été remplacé par son aîné et bien que les liens avaient été coupés après qu’il fût incarcéré, il avait toujours eu du respect pour l’homme et les valeurs qu’il incarnait, sans pour autant y être inspiré. L’ennui l’avait fait tomber de haut, et cela était peut-être pour son bien. Il n’y voyait qu’un possible conflit en devenir ou non, son intuition ne présageait rien de bon. Le patriarche avait-il consciencieusement inculqué les principes du cercle ou n’a-t-il jamais trouvé le temps pour, ainsi que d’autres questions qui continuèrent de faire écho dans la forteresse qu’était son esprit. L’homme n’avait plus revu le petit garçon depuis, et seule une image candide subsistait dans son esprit. La fin de l’innocence.

Rapidement, il atteint le cluster administratif et le masque est remis sur son visage. Yeux pétillants et traits détendus camouflant la tempête qui rugissait depuis ses quelques jours. Et le hasard avait frappé, à moins que tout ne fût qu’organiser quand il croisa finalement le regard de la personne présente dans la plupart de ses réflexions. Le garçon était devenu un homme. ”Cassian Landor. You’ve grown up.” Devrait-il vraiment être surpris de rencontrer l’homme, alors que ses cadets avec qui il n’avait jamais établi de lien même si la cadette était présente à ses cours et malgré qu’ils aient chacuns le sang d’une personne avec qui il avait une certaine affection, autrefois. Le lien avait été suffisamment fort pour qu’il ne s’extirpe pas de son esprit après Azkaban, à l’abri des détraqueurs. C’était toujours si facile de ressasser le passé, presque glorieux, avant que chacun ait eu droit à sa propre déchéance. Les rumeurs mentionnaient que Alexander aurait perdu la tête et ruiné sa famille au passage. Ils sont tous les deux seuls dans la pièce, et Altaïr la traverse, croisant le chemin du garçon devenu homme, pour aller jusqu’à son casier et déposer quelques papiers. ”You seem to wait for something. You have that expression in your face.”

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cassian a ses sens en alerte. au final, peut-être n'est-il pas prêt pour cette rencontre. étrange, pour l'homme qui aime pourtant se pavaner sous le feu nourri de ses ennemis, monstre de confiance en lui. oui mais voilà... là où il n'a d'habitude rien à perdre, aujourd'hui, il joue les mélancoliques réminiscences de son enfance. en ses entrailles, le chaos. l'enfant se bat avec l'adolescent. le premier a hâte de retrouver la deuxième figure paternelle tant aimée, le second préfère mourir que d'accorder son attention à celui qui l'a abandonné. le destin choisit pour les deux malheureux quand le sujet de cette amère discorde pénètre dans la pièce et tombe nez à nez avec le guerrier.

sous les yeux de cassian, un homme. il a les mêmes traits du fantôme qui l'a laissé pour son exil forcé, le même que le gamin d'alors s'est mis à haïr avec toute l'ardeur de son petit coeur. les cheveux ont grisé, la peau a ridé. mais il reste le même, tonton. toujours aussi charismatique, toujours cette aura qui quémande un éternel respect que cassian ne peut plus offrir. c'est altaïr qui se décide à parler en premier. le ton semble paternaliste, et dans ses accents prennent vie les souvenirs d'il y a vingt ans. ne se tiennent plus dans la pièce le professeur et l'auror, mais le parrain et son jeune filleul. à peine ressentie, cassian abhorre déjà cette déplaisante sensation. en un mécanisme idiot de défense, il endosse malgré lui le rôle de la terreur dès qu'il ouvre la bouche pour lui répondre. — yeah. shame you weren't there to see it. la voix est assurée, mais venimeuse. les syllabes sont plus fières qu'elles ne sont provocatrices. mais cela a peu d'importance, l'effet reste le même. le nouveau chef de famille n'est pas idiot. il réfrène son envie de commenter le propre physique abîmé de l'oncle autrefois adoré, il ne se prêtera pas à l'échange de banalités qui ne l'intéressent guère.

ses yeux ne se détachent pas de la silhouette d'altaïr alors qu'il passe près de lui pour rejoindre son casier. l'orgueil explose quand il remarque qu'il le dépasse désormais d'une dizaine de centimètres, lui qui autrefois, sous son regard innocent, paraissait être aussi grand qu'un géant. — i was waiting for you. la confession n'est pas gardée secrète et cassian, les desseins volontairement exposés, continue, ignorant la pique du denki. — i need to meet every head of house. check if they got any student in my class and if everything is alright with them. on sait que le landor n'était pas un homme de mots. son discours était concis et ne s'embarrassait pas de politesses. cassian ne doutait guère que le maître de rhétorique qui lui faisait face saurait trouver le véritable motif de sa visite aujourd'hui : merope et elias. ses petits frère et soeur étaient en contact direct avec le roi déchu, l'une par sa filière, l'autre par sa maison.

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Tout était dans cette voix qui avait le même timbre d’antan. Un reflet du bref passé où les deux s’étaient croisés encore et encore. Petit enfant devenu grand, Cassian, la voix fluette devenue plus grave avec le brin d'orgueil qui s’alliait au nom des Landor. Il entendrait presque parler Alexander ou la séparation longue de deux décennies faisait que son cerveau miroitait, ou même imaginait ce prétendu timbre de voix. Mais cela ne concernait pas le garçon, cela n’aurait jamais dû le concerner mais le voilà sur les pas du père, la tête haute et les dessins encore inconnus à ses yeux. Altaïr aurait certainement été immédiatement froid s’il s’agissait d’un inconnu, mais ce n’était pas le cas même si les retrouvailles n’étaient accueillies cordialement que d’un seul côté. “yeah. shame you weren't there to see it.” Peut-être que cela l’était, peut-être que non. Altaïr découvrait une nouvelle personne et à tâtons, il se dévoilait. “It is. But life happened.” La vie, l’ennui, les mangemorts, Voldemort, et enfin Azkaban. Il était presque sincère dans ses mots, si enjolivés comme si Cassian était toujours l’enfant d’autrefois. Après tout, son père avait été son meilleur ami jusqu’à sa propre chute. Quoi de plus beau que de voir grandir la progéniture d’un homme qu’il avait considéré dans sa jeunesse comme un frère de coeur, cela l’aurait rendu mélancolique s’il ne s’était pas habitué au masque qu’il portait au quotidien et qui depuis ne faisait plus qu’un avec son âme.

Les prunelles sont posées innocemment sur les papiers, des rendus qu’il devrait noter plus tard et il sent l’homme s’approcher pour faire de même sans doute. “i was waiting for you.” Cela suffit pour que ses yeux rencontrent la silhouette qui lui faisait face, pour que ses pupilles mémorisent chacun des traits du garçon et des tics s’il en avait pendant cette rencontre. Il n’y avait rien d’étonnant ici, l’un était maintenant au même niveau de l’autre, la surprise est dans l’annonce si honnête mais qui ne devait pas le prendre de court. C’était ce qu’il attendait d’un jeune homme dans sa trentaine. Était-il marié, avait-t-il des enfants ? Le temps avait tellement passé. “i need to meet every head of house. check if they got any student in my class and if everything is alright with them.” Il acquiesce, compréhensif bien qu’il se serait attendu à autre chose. Lui-même était passé par là et l’avait fait avec bonne grâce. “Understandable. Please wait a minute.” Le dit-casier est ouvert où il sortit le registre magique que l’on lui a confié lors de sa prise de position. Il ne prit pas le temps de lui demander dans quelle filière il exerçait, elle était évidente et il avait également entendu l’information un peu plus tôt. Elle s’était gravée dans sa tête, adossée au nom qu’il n’avait plus entendu depuis bien longtemps. Il n’avait en mémoire que les élèves de sa maison en droit et une Landor s’y était révélée dans sa plus grande indifférence. Les pages défilent d’elle-même, jusqu’à s'immobiliser, lui révélant les noms et informations demandés. Son doigt descend un à un chacun des denki présents dans la formation pour auror avant de s’arrêter une courte seconde sur le second Landor, celui dont il n’avait jamais connu l’existence, avant de continuer. “At the moment, no one seem to be causing a lot of trouble.” Qu’il ajoute, appréciatif d’avoir des élèves qui étaient - officiellement - blancs comme neige. “But if you insist, I think you can ask your little brother since he’s in the course. His record seems to be pretty stellar.” De père en fils. “The inheritance seems to have been passed on well.”

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la cordialité de l'aîné prenait cassian de court. loin de lui offrir la satisfaction de le savoir déstabilisé, l'auror ne révèle à son interlocuteur que le même visage froid. seuls brillent ses yeux dans lesquels luttent les souvenirs heureux et les terribles réalisations. l'apparence de l'anglais est contrôlée, comme s'il voulait — encore — impressionner ce deuxième père, quand le premier n'est plus que fantôme désoeuvré. un seul regard sur l'homme confirme les craintes de cassian. il lui a manqué. la révélation est affreuse pour le fier guerrier, lui qui honnit avec ardeur tout ce que les ténèbres ont un jour touché. altaïr compris.

quel échec.

la honte secoue les entrailles du landor, agacé par une telle faiblesse de coeur. seulement, cassian ne renvoie qu'indifférence à son oncle, passé maître dans l'art de jouer des masques. mais voilà qu'il se brise à nouveau et laisse échapper le gamin charmant d'autrefois. quelques secondes à peine, le temps pour lui de répondre à altaïr. — right. life. le silence tombe, fragile. il ne faut pas longtemps pour qu'une nouvelle fois, il cède sous le poids des bravades du chef de famille. — my mother told me you were travelling. hope you enjoyed your time away. déclare t-il alors qu'un léger sourire vient barrer ses lippes abîmées. ô miracle. si la grimace peut paraître complice à l'évocation de la tendre mémoire de sa mère, au mensonge imaginé pour protéger son innocence, elle ne suinte pourtant que colère, ironie et remords. maelström d'émotions destructeur face à l'ancienne figure tant respectée.

alors que l'italien est plongé dans son registre, cassian prend le temps d'étudier le faciès de l'homme autrefois adoré. les rides, plus nombreuses, parsèment ça et là les traits que l'enfant avait précieusement conservés dans sa mémoire. était-il toujours cet héros maudit qu'il faisait alors vivre dans ses histoires ? ou n'était-il lui aussi plus que ruines, à l'instar du paternel légende ? il restait toujours charismatique, bien que les années aient abîmé leurs silhouettes là où celle de cassian ne faisait que grandir. seulement, les mauvaises habitudes semblent elles aussi héréditaires et c'est, aveugle, que le guerrier ne remarque pas son benjamin dangereusement trouver ses charmes à la magie noire — comme altaïr des années avant lui. c'est d'ailleurs de lui dont il s'agit quand le denki répond à ses interrogations de rigueur.

— no one ? répète t-il surpris. les autres maîtres de maison avaient assez bien collaboré, lui offrant ça et là des identités d'élèves turbulents. les professeurs croisés avaient d'ailleurs évoqué deux couleurs à surveiller : le rouge des kasaï et le jaune des denki. — the others are surely more talkative than you. néanmoins, au compliment d'altaïr, le menton de cassian se lève imperceptiblement, fier d'elias. — i'm glad to hear that. et il l'était, vraiment. suivant la tradition familiale, il serait un fantastique auror. — i hope merope's doing well, too. déclare t-il, tout aussi perplexe sur le sort réservé à ses cadets, aux mains d'un ennemi ? dont ils ignoraient tout, jusqu'à l'existence.

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Faire semblant était si naturel. Le temps aidait, face à une personne qu’il ne connaissait plus réellement même s'il ne doutait pas de l’éducation qu’il avait reçu. “right. life.” C’est assez pour qu’il sente le coin de ses lèvres remuer, comme amusé par la répétition. Il était vague, mais pourtant il ne semblait pas dire le fond de sa pensée et il était trop tôt pour lui de le mentionner, de cette voix qu’il aurait alors fait rugissante. talk, cassian. don’t be scared ! C’était trop tôt. “my mother told me you were travelling. hope you enjoyed your time away.” Il ne réagit pas à la mention de la matriarche décédée, mais il ne pouvait que l’imaginer mentionner un récit édulcoré, et proche de la vérité, à l’enfant pour expliquer sa soudaine absence et son éloignement du clan. Et quel voyage ! Toujours aussi inoubliable, même deux décennies après. “She was indeed right. It was quite a long road and I’m still not done. May she rest in peace.” Bien que la vie les avait séparé, il lui restait toujours une once de respect figée dans les souvenirs qu’il avait encore et qui ne s’étaient pas encore dissipés naturellement avec le temps, bien qu’il ne chérissait plus particulièrement ; ainsi fonctionnait la vie. Pour autant quand les réponses sont données, des réponses qui ne semblent pas assez pour le jeune homme, qu’il ne peut s’empêcher de sonder. “the others are surely more talkative than you.” L’homme fait rapidement le lien avant de simplement acquiescer. Les autres directeurs, présents depuis quelques temps maintenant dans l’académie, avaient dû avoir largement le temps pour étudier la masse d’élèves, en plus d’avoir cette envie, à l’inverse d’Altaïr plus prône à se concentrer dans la pratique de ses cours, sans réellement avoir le réflexe de se soucier du bien-être de ses étudiants. Il se demandait même pour quelle raison il avait été choisi, le poste de professeur aurait été amplement suffisant, mais c’était sans compter ce siège un peu trop vacant depuis quelque temps additionné à cet air, si sympathique, qu’il affichait régulièrement qui avait sûrement aidé au choix. “Maybe I’m not attentive enough then. It’s easy to blame young people.” Le même sourire éclatant est offert, un sourire qui n’avait pas changé avec les années. Quand la jeune sœur est mentionnée, il ne peut que réfléchir devant l’ouvrage. Tentant de se rappeler de la présence de la jeune femme aux traits si propre des Landor et lui rappelant vaguement ceux de la mère défunte. Sans doute était-elle de ceux qui préférait la politicomagie au droit sorcier, supérieur. “From what I see, she is an outstanding student. It's a pity that she doesn't go into law.” Le registre se ferme brutalement entre ses mains et il passe sans transition à la vitesse supérieure. “I hope I was able to answer all your questions. Now, tell me concretely what you have in mind. I don't remember you as a shy child.”