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Chang'e & Candide


Candide est seule dans la salle de musique, comme pratiquement chaque matin depuis le début des vacances. Elle s’arrange pour s’y trouver quand personne d’autre n’est là. Pourtant, les premières fois qu’elle a poussé la porte, il y avait quelques étudiants. Mais leur musique était trop différente de la sienne, ils étaient trop bruyants, ils ne comprenaient pas la musique classique. Alors elle préfère s’entraîner en solitaire et laisser uniquement les notes graves du violoncelle s’élever dans la pièce. Ce n’est pas son instrument, celui avec lequel elle joue depuis des années, dont elle connaît chaque aspérité et chaque corde à la perfection. Elle l’a reçu en cadeau pour ses quinze ans, fabriqué par le meilleur luthier de l’ile. Elle aurait aimé l’emmener, mais elle ne voulait pas risquer de l’endommager. Au départ un peu méfiante à l’idée d’utiliser un instrument non fabriqué par les vélanes, elle doit finalement avouer que le violoncelle du club de Musique est tout de même de bonne qualité.

Sur l’étagère à partition, elle a trouvé un vieux livre pour violoncelle qui semble ne pas avoir été ouvert depuis des siècles. Dedans, elle a même trouvé Le Chant du Cygne, son morceau préféré. Mais aujourd’hui, elle s’entraîne à sur un nouveau morceau, une partie de Casse-Noisette par Tchaïkovsky. Elle connaît cette musique, parce qu’à Arlathan, on lui a appris à danser dessus. Alors quand elle joue les premières notes et qu’elle ferme les yeux, elle a l’impression de se retrouver dans la grande salle de danse, avec ses murs-miroirs et ses fenêtres qui donnent sur la merveilleuse forêt d’Arlathan. Elle avait passé des heures à cet endroit, parfois belles, parfois douloureuses. Et ce sont ces deux sentiments qu’elle essaie de faire passer à travers son instrument.  

Mais elle entend un bruissement, peut-être un vêtement. Ce bruit qu’elle n’aurait avant qu’à peine entendu lui semble démesuré. Petit à petit, elle se fait aux nouvelles sensations que lui procurent sa maison de la Terre. Son ouïe s’est développée, sa vue également. Elle est sûre lorsqu’elle retournerait à Arlathan, les plats de son enfance auraient même un goût différent… Ça a des avantages, évidemment, mais à l’instant elle est plutôt dérangée par cette interruption dans sa répétition. Alors elle pose le violoncelle sur le socle et se dirige vers la porte, parce qu’elle sent que la personne qui l’épie se trouve toujours dans le couloir. Elle s’apprête à dire quelque chose pour être tranquille, mais se ravise rapidement quand elle reconnaît la présidente du Club de Musique. « Oh, bonjour Chang’e. » Elle se sent moins sur la défensive avec la jeune fille qu’avec les autres sorciers, même si elle n’a fait que la croiser pendant les premiers mois à Mahoutokoro. Peut-être est-ce parce que Candide ressent qu’au fond, Chang’e est comme elle. « Désolée de monopoliser le local presque tous les matins. » Elle ouvre la porte en grand, comme pour inviter la chinoise à entrer, ce qui est plutôt ironique étant donné que c’est elle la présidente du club. « Je peux te laisser si tu préfères. »

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Sonate en ré mineur
Chang'e & Candide


Le doux ronronnement de son Kabuso, surnommé de son pelage, Guimauve, relaya son réveil matin, comme lors de plusieurs matinées. Heureusement puisque la jeune femme se révélait beaucoup trop enthousiasme à l’idée de s’aventurer à l’intérieur des rêves des occupants de l’école. Sur ce point, elle ne changerait probablement jamais, depuis sa tendre enfance, les voyages nocturnes occupaient une place bien spéciale, un peu comme son propre monde imaginaire. Chang’e se vêtit en deux temps, trois mouvements, attrapa ses partitions au passage et fila discrètement du dortoir afin de se rendre au local de musique. À cette heure, les couloirs se remplissaient lentement de groupes. Quelques hochements de tête et de sourire en guise de salutations, des courtes pauses à sa marche effrénée afin de discuter en compagnie de certains, la sorcière se retrouva comme à l’habitude devant la porte.

Cependant, depuis le milieu de l’été, une nouvelle présence occupait la salle généralement vide aussi tôt. Les rencontres avec les membres du club se tenaient après les cours et s’éternisaient jusqu’à l’apparition de la majestueuse lune soit au zénith. Des exceptions apparaissaient bel et bien, par contre, cela signifie la plupart du temps que des prestations étaient à l’horizon ou que la présidente demeure absente un moment et ainsi, désire pratiquer l’harmonie de chacun des musiciens en commun. La chinoise s’appliquait particulièrement afin de satisfaire ses propres exigences et le nombre d’instruments à ses cordes étaient telle que celle-ci se devait d’occuper la salle au moins 4 fois plus que ses coéquipiers. De plus, le style musical que le club de musique exerçait en groupe, ne permettait d’exploiter pleinement le potentiel de certains comme son précieux guzheng. Le premier vestige de sa noble demeure, l’unique élément qui, auparavant, l’avait empêché de ressentir le mal du pays. En observant au travers de la fine brèche de la porte, la musicienne assimila l’occupante, Candide. Depuis son arrivée à Mahoutokoro, la joueuse de violoncelle demeurait siégée loin du regard des autres. Durant les répétitions, on distinguait à peine les notes s’échappant de l’instrument à corde, il faut croire qu’il était aussi timide que son acquérante.

Juste au moment où celle-ci tournait les talons pour disposer de sa présence, sa veste claqua brusquement sur le cadre de porte durant le mouvement dévoilant sa présence. Oups. À l’aube des autres journées passées, elle avait passé des longs moments à faire des compositions, accotée au mur et se laissant bercer par la mélodie, mais cette sorte d’épiage avait été discret jusqu’à aujourd’hui… «   C’est plutôt à moi de m’excuser de t'importuner de la sorte, je ne devrai qu’être de passage rapide. » Chaque jour, Chang’e se révélait l’une des premières à se rendre le club et toujours la dernière le soir. De cette façon, elle examinait les instruments, le budget et bien d’autres choses. La semie-vélane pénétra dans le local en se dirigeant immédiatement vers le violoncelle de la demoiselle afin de s’assurer de l’état de celui-ci. «   Tu es vraiment une musicienne talentueuse, dommage que je ne puisse t’écouter jouer plus souvent. Oh !... » Sur ce coup-là, elle ne s’y attentait pas du tout en arrière du manche, jonchait le logo de l’école. La plupart des membres utilisait leur propre instrument provenant de chez eux, il était bien plus facile de manier celui avec lequel on apprenait à maîtriser son art. «   Voudrais-tu que je demande à la direction de transporter le tien jusqu’ici ? » Si cela avait l'effet de la faire se sentir plus à ses aises ici, alors cela vaudrait bien le coup de se battre avec les dirigeants de l'école et puis, la jeune femme payerait le coût du transport. Ce regroupement d'artistes mérite de briller et cela, même à l'intérieur d'un groupe.


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Sonate en ré mineur
Chang'e & Candide


Si Candide devait décrire la présidente du club de musique d’un seul mot, ce serait sûrement passionné. Chang’e est souvent la première à arriver dans le local, et la dernière à en partir. Toujours là pour motiver les membres, à trouver des partitions pour qu’ils puissent jouer ensemble et à mettre sur pied des projets musicaux. Mais si Candide reconnaît l’investissement de la chinoise, elle ne se sent pas encore suffisamment à l’aise pour prendre part au club comme elle le devrait. Mais quelque chose, au fond d’elle, la pousse à être agréable avec Chang’e, et même à essayer de lui faire plaisir. « Ne t’inquiète pas, j’avais presque fini de toute façon. » Ce n’est pas vrai, elle aurait pu s’entraîner encore une bonne heure, mais elle ne veut pas mettre sa camarade mal à l’aise.

Alors elle ouvre la porte du local en grand, laissant entrer la présidente à l’intérieur. Cette dernière s’empresse de se diriger vers le violoncelle qu’elle venait d’utiliser, comme pour vérifier son état. Candide ne peut s’empêcher de la comprendre, elle même agissait de la sorte sur son île d’origine. La brune évoque ensuite le fait que la demi-vélane est une musicienne talentueuse, ce qui la fait un peu tiquer. « A vrai dire, ce n’est pas du talent. C’est surtout du travail. » Non, Candide ne peut pas dire qu’elle possède le moindre talent. Tout ce qu’elle a réussi dans sa vie, elle ne le doit qu’à elle-même et à ses mères. C’est elle qui a travaillé dur, qui a étudié, qui s’est entraînée. Et ce sont ses mères qui l’ont toujours poussée à donner le meilleur et qui ont été derrière elle presque à chaque instant. C’est grâce à ça qu’elle avait été invitée à jouer du violoncelle en solo dans l’amphithéâtre à l’âge de treize ans à peine, qu’elle avait décroché le premier rôle du Lac des Cygnes à seize ans. C’est pour ça qu’une majorité des vélanes la pressent pour être archiviste et diriger l’île d’Arlathan, un jour.

Chang’e semble étonnée de voir le logo de l’école à l’arrière de la volute, et propose à Candide de faire transporter son propre violoncelle jusqu’à Mahoutokoro. « Oh non, non, vraiment ! J’ai peur qu’il soit endommagé pendant le trajet. » Mais cette réponse ne semble pas convenir à la présidente du club, et la vélane réalise un peu trop tard que cela sous-entend qu’ils ne sont pas capables de prendre soin de son instrument. « Enfin, c’est surtout qu’en général, les instruments vélanes ne sortent pas de l’île d’Arlathan. Les vélanes sont très… possessives de ce qui leur appartient. Enfin, tu sais ce que c’est. » Candide s’étonne elle-même de sa dernière phrase. C’est comme si elle savait qu’elles ont plus en commun que juste la musique. Il y a un léger silence gênant, alors elle enchaîne rapidement. « Enfin, tu venais faire quoi ce matin ? Répéter ? » Candide s’assoit sur le tabouret qui fait face au magnifique piano à queue. Après tout, elle peut bien discuter un peu avec la présidente. Pour apprécier pleinement son séjour à Mahoutokoro, la vélane sait qu’elle doit plus aller vers les autres. Chang’e a l’air gentille, alors peut-être qu’en discutant avec elle, Candide se sentirait bientôt prête à rejoindre les séances de répétition commune avec les autres membres du club de musique.
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