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— prénom & nom ;
Cian Yezhov Cian (KEE-an), antique.
Yezhov (Ежов), le nom que sa famille fut obligée d'adopter une fois installés en Russie, souhaitant éviter tout problème après leur fuite.

— lieu de naissance & âge ;
17.10.1999, Och, Kirghizistan Cela lui fait donc 21 ans révolus, et ce cher Balance ascendant Verseau et lune en Capricorne n'a pas fini son périple sur cette terre.

— nationalité ;
Russe D'origine kirghize, sa famille acquit la nationalité russe après une longue et pénible procédure.

— baguette ;
Charme et ventricule de dragon 27cm, flexible. Les baguettes faites en bois de charme aiment les sorciers sensibles et passionnés, et le puissant ventricule de dragon facilite l'apprentissage malgré quelques accrocs.

— maison, groupe ;
Kaze L'air est indéniablement son élément, lui qui a la tête dans les nuages espérant toujours s'approcher un peu plus du ciel et de sa jolie couleur.

— occupations ;
SPASM, 4e année Fier et passionné joueur de Quidditch, le cursus sportif est fait pour lui. Il n'a jamais réellement accordé grande importance aux cours théoriques cependant, même si il reste plutôt bon élève - car le sujet l'intéresse. Il préfère de loin le frisson du terrain, et aime s'entraîner avec son équipe même si les matchs restent bien plus stimulants.

— situation financière ;
Loin du grand luxe Il reçoit régulièrement de l'argent de ses parents ayant réussi à monter un nouveau commerce en Russie, ce qui lui assure une vie correcte et sans prétention.

— orientation & statut civil ;
Whatever Il ne s'est jamais réellement posé de questions à ce niveau, il ne suit que son instinct et se fie aux couleurs qu'il chérit. On peut le considérer comme pan et cis.

— amortentia ;
Nostalgie et petits plaisirs Une odeur de jus d'orange lui chatouille le nez, tout comme une légère touche de cire à balai et d'épices lui rappelant son enfance dans le grand bazar d'Och.

— patronus ;
Aigle Plutôt commun dans la région où vivent ses parents en Russie, ce majestueux volatile règne sur le ciel, représentant l'un des plus grands rêves de Cian.

— épouvantard ;
Ecarlate Une flaque rouge sang s'étendant lentement vers lui jusqu'à ce qu'il n'ait plus que cette funèbre teinte devant les yeux.

— risèd ;
Like a dream Il se voit perché sur un balai, volant toujours plus haut, un grand sourire aux lèvres. Finalement, il redescend en piqué, pour rejoindre son céleste qui l'attend les pieds bien au sol mais le sourire tout aussi grand.

{#}ENFANCE{/#}
“Quand j’étais tout petit aux cheveux longs rêvant,
Quand je stellais le ciel de mes ballons d’enfant,
Je peignais comme toi, ma mignonne Yvonnette,
Des paysages verts avec la maisonnette,
Mais au lieu d’un ciel triste et jamais azuré
J’ai peint toujours le ciel très bleu comme le vrai.”
Apollinaire

 ▬  Les mèches dansant au gré du vent les ébouriffant et le sourire toujours aussi grand, il filait dans les rues les mains bien serrées sur le manche de son balai. Un coup d'œil en arrière ; où était donc passé son adversaire ? Le voilà qui le doublait par le haut, fier malin qu’il était. Le jeune brun accélérait, et la foule s’écartait à leur passage en maugréant ; c’était bien souvent qu’ils l’ennuyaient. Son cousin prit en vitesse, et tourna soudain. Où donc ? Il le chercha de longues et précieuses secondes avant de le retrouver, filant dans une étroite ruelle. Il le rattrapa et, criant victoire, finit par le faire tomber de son balai. Au sol un nuage de poussière les enveloppait, et les deux garçons riaient aux éclats. Cian criait victoire en rattachant sa crinière en un chignon haut, remontant sur son balai pour prendre un peu de hauteur. Mais malheur ; le nuage s’était dissipé, et l’horreur peinte sur le visage de son cousin reflétait la sienne. Une foule moldue, des centaines de paires d’yeux braqués sur eux et leurs balais tandis qu’ils flottaient à presque deux mètres du sol. Il y eut un long silence durant lequel les deux jeunes sorciers retenaient leur souffle, puis le chaos prit le dessus sur la surprise. Ils filèrent aussi vite que possible, mais il était bien trop tard ; ils les avaient reconnus, ces fameux objets moldus qui permettaient d’immortaliser un instant ou un visage. Voilà donc que Cian s’était fait photographier ; c’était bien sa veine. Mais le temps n’était pas aux lamentations, car il fallait fuir. Il le savait pertinemment, et son cousin le savait aussi ; cette image d’un jeune sorcier au visage découvert, volant sur un balai au dessus d’une foule moldue pourrait bien causer la fin de tout ce que sa famille avait construit ces cent dernières années. Alors qu’il en prenait conscience, son balai filant plus vite que jamais dans les rues en laissant les cris derrière lui, sa culpabilité roula sur sa joue pour s’écraser sur un mur quelques mètres plus loin, y laissant une tâche humide mais éphémère. Le bazar d’Och et sa foule mixte auront eu raison de lui, cette fois-ci.

“Dans le vallon j’étais tout blême
D’avoir chevauché jusque-là.
Le vent criait un long poème
Au soleil dans tout son éclat.”
Apollinaire

 ▬  Les joues creusées et les yeux plissés d’une famille exilée faisaient peur, aussi ils n’eurent que peu de réconfort car peu leur offrirent le gîte. Quelle vie pour un jeunot de douze années révolues ! Mais ce n’était rien à côté de sa jeune sœur, malade et faiblarde ; elle ne supporterait plus longtemps ce voyage à rallonge, et s’ils devaient encore passer un hiver dans le désert, il était sûr qu’elle n’en verrait pas le bout. Mais bientôt! un mirage, une douce rêverie… ? Ou bien était-ce là la fin de leur périple ? Il courait, tombait la tête la première dans le sable mais toujours il se relevait. Et plus il courait, plus leur salut se rapprochait. Une oasis ! Et peuplée qui plus est. Il arriva titubant, et criant à faible voix que sa cadette était mal en point. Quelques têtes se firent voir, mais aucune ne semblait comprendre un traître mot de ce qu’il déblatérait. Il leur fit donc signe, pointant sa famille arrivant non sans mal vers eux, et enfin lorsqu’ils purent distinguer la silhouette frêle d’une enfant dans les bras de son père, on se précipita pour aider. Il était soulagé, et allait presque s’effondrer mais en tournant les yeux, d’autres obtinrent son attention. Une douce brise se fit sentir dans son corps, comme si tout à coup il se sentait mieux ; comme si tout à coup le poids de sa culpabilité devenait moins présent.

{#}DESERT{/#}
“Au lac de tes yeux très profond
Mon pauvre coeur se noie et fond
Là le défont
Dans l’eau d’amour et de folie
Souvenir et Mélancolie”
Apollinaire

 ▬  Leurs esprits d’enfants ne leur permettaient pas encore de saisir la profondeur des sentiments qu’ils éprouvaient, car à cet âge-là on aime un ami autant que son jouet favori. Mais leurs rires étaient purs, et lorsque des heures durant ils s’observaient dans les yeux, sans même avoir besoin de parler, ils avaient l’impression d’être hors du temps et de l’espace. Dans un monde où ils étaient partout et nulle part, tout le monde et personne. La seule chose à l’horizon étaient leurs pupilles, et leurs mains entrelacées. Et même parfois, leurs lippes s’ajoutaient au tableau comme une évidence, comme si ils l’avaient fait toute leur vie. La pureté régnait, et seuls au milieu du sable dansant au gré des brises, ils étaient plus robustes qu’un chêne, plus souples qu’une rivière, plus grands qu’une montagne et plus petits qu’un grain de poussière. Un joli bleu céleste les enveloppait, les berçait. Ils respiraient la sérénité ; et pourtant ils ne récoltèrent que velléités.

“Soudain
Rapide comme ma mémoire
Les yeux ses rallumèrent
De cellule vitrée en cellule vitrée
Le ciel se peupla d’une apocalypse
Vivace”
Apollinaire

 ▬  Lorsqu’une douleur aussi grande vous déchire l’âme, alors vous savez que vous ne pourrez plus jamais être un enfant. Les larmes et les plaintes, les cris et le mutisme ; rien n’y fit, la décision des deux familles était irrévocable. Les deux jeunes gens devaient être rapidement séparés. La jeune sœur de Cian était rétablie, et tous étaient en mesure de repartir ; malheureusement. Jamais il ne s’était senti aussi mal. La voix de sa mère avait pris des tons pourpres, et il était à deux doigts de cracher tout son mal-être au sol. Mais ce sol, celui-là même qui les avait accueillis lui et son ami ? Non, il ne pouvait s’y résoudre ; voilà donc que le vilain pourpre resta en lui comme un virus, une mauvaise herbe grandissant toujours plus vite. Il espérait seulement que cette herbe ne finisse pas par lui prendre la vie.

{#}RUSSIE{/#}
“Où sont ces têtes que j’avais
Où est le Dieu de ma jeunesse
L’amour est devenu mauvais
Qu’au brasier les flammes renaissent
Mon âme au soleil se dévêt”
Apollinaire

 ▬  Aimer était un mot bien trop fort pour décrire le sentiment qu’il avait développé envers ces murs et ses occupants. De la main il touchait la pierre froide, inspirant une grande bouffée d’air tout en tirant sur sa robe de sorcier. Cependant il avait appris à les apprécier, ces murs et ces gens. Voilà bientôt deux ans qu’il était scolarisé à Koldovstoretz, et malgré leurs grandes différences lui et quelques natifs avaient réussi à sympathiser ; une simple langue en commun faisait des miracles. Il intriguait, lui l’étranger aux cheveux si sombres toujours serrés sur le haut de sa tête, lui l’étranger mauvais en potions mais incroyablement doué sur un balai - ou un tronc. Lui qui attirait nombre de donzelles et qui était sorti avec quelques-unes d’entre elles, parlant de couleurs comme on pouvait parler de sentiments. Toutes avaient fini déçues cependant, car le mystère entourant le jeune homme n’était pas bien épais ; il n’avait rien d’un garçon ténébreux. En tout cas, il n’était pas ce qu’elles espéraient. Et doucement l’intérêt qu’on lui portait faiblit, il tomba dans l’oubli. Il ne resta qu’un étrange individu dans les souvenirs de ses camarades, celui qui parlait de couleurs et qui attachait ses cheveux. Celui qui venait de loin, qui disait avoir vécu dans le désert avec un sourire mélancolique. Finalement au détour d’un match, il eut l’impression de retrouver un semblant de complicité avec quelqu’un. Il accélérait, l’air fouettant son visage, mais on le doubla par le haut ; un petit air de déjà-vu ? Surpris, il se laissa distancer avant de s’élancer à nouveau. Voilà que le vif d’or lui était confisqué, et qu’il se vit perdant. Une jeune fille aux cheveux noués de la même manière que la sienne, au sourire aussi malicieux que le sien, et à l'œil aussi vif que celui qui la fixait. Ils échangèrent un rictus. “Sans rancune?”

“Voici le paquebot et ma vie renouvelée
Ses flammes sont immenses
Il n’y a plus rien de commun entre moi
Et ceux qui craignent les brûlures”
Apollinaire

 ▬  Ils n’avaient pas besoin de mots, et sans un regard ils s’élançaient en même temps, à la seconde près. C’était à celui qui ferait le tour du terrain le plus vite, que ce soit lors d’escapades nocturnes pour profiter d’un air glacial revigorant, ou lors des matchs. Deux grands enfants souhaitant se sentir vivants le temps de quelques minutes, alors que le vent sifflait à leurs oreilles, que leurs vêtements se plaquaient à leur corps comme pour les ralentir, et que leur estomac se nouait à cause de la vitesse à laquelle ils osaient voler. Ils riaient aux éclats ; le rire de son amie était d’un joli vert pomme, qui s’intensifiait lorsqu’elle riait. Un délice pour les yeux et les oreilles, cette fille était un réel délice en tous points. Mais ce détail ne montait point à l’esprit de Cian ; sa partenaire de jeu lui suffisait, il ne souhaitait pas la voir autrement. Et pourtant, ils avaient essayé une seule et unique fois ! L’expérience avait abouti à un fou rire incontrôlable, et ils se contentaient depuis de leur affection, et de leur passion commune pour les sensations fortes, de préférence la tête dans les nuages. C’est ainsi qu’ils passèrent leurs années d’études, ne cherchant que liberté. Ils s’échappaient le temps de quelques heures, séchaient les cours parfois, transgressaient les règles souvent, et gagnaient des matchs pour leurs maisons respectives. Les premières années du kirghize dans l’établissement ne l’avaient pas transcendé - loin de là - mais parfois, il suffit d’un sourire pour porter sur sa vie un œil nouveau.

{#}REPONSES{/#}
“J’ai jeté dans le noble feu
Que je transporte et que j’adore
De vives mains et même feu
Ce Passé ces têtes de morts
Flamme je fais ce que tu veux”
Apollinaire

 ▬  Il serait idiot de penser que Cian avait la mémoire courte, ou que ses peines n’étaient que du vent. Au coude-à-coude avec son bonheur vivaient l’inquiétude et l’espoir, et jamais il n’avait cessé de chercher. Chercher ses yeux océan, son céleste, son oasis. Il était bien trop loin, bien trop pour espérer le croiser. Ce constat fait, voilà que non sans mal il débarquait en Chine suivi de son amie. Il était à la recherche de réponses, et par dessus tout, de sa moitié. Il sembla qu’il reçut l’aide d’une divinité car, bientôt il apercevait son profil ; mais ah si seulement. Ce n’était pas aussi simple, au plus grand malheur du jeune homme. Il s’agissait là du frère jumeau du recherché, qui s’entêta à rester muet un long temps durant. Il en profita pour découvrir ce pays qu’il n’avait que peu côtoyé, finalement, s’amusant encore et toujours avec sa partenaire à s’échapper pour aller voler. Ses efforts payèrent, cependant, et il écourta rapidement son voyage ; car il savait désormais où se trouvait sa moitié. L’espoir payait donc, en fin de compte.

“Ô Mémoire Combien de races qui forlignent
Des Tyndarides aux vipères ardentes de mon bonheur
Et les serpents ne sont-ils que les cous des cygnes
Qui étaient immortels et n’étaient pas chanteurs
Voici ma vie renouvelée
De grands vaisseaux passent et repassent
Je trempe une fois encore mes mains dans l’Océan”
Apollinaire

 ▬  Il lui fallut un an. Un an pour préparer son départ, pour réaliser ce qu’il s’apprêtait à faire, pour hésiter, changer d’avis, changer encore d’avis, avant d’enfin poser le pied sur Minami Iwo Jima, les yeux fixés sur l’école à l’horizon. Se tournant alors vers son amie qui l’avait suivi - quel aventurier laisserait passer une si belle occasion de suivre une idée folle ? avant de lui sourire. Son espoir de pouvoir un jour prochain appeler cette île son “chez-lui” gonflait à vue d’oeil. Quel aventurier n’irait pas au bout de sa folle idée, après tout ?