call it what you want | dreami

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Le voyage se passait bien. Entre descente de pistes en ski et snowboard, soirées bowling et restaurants de montagnards, le groupe de quatre amis avait eu deux premiers jours bien remplis. Seule ombre au tableau : le week-end lui avait permis d'être certaine que son meilleur ami était en train de l'ignorer. Le sentiment avait surgi quelques jours après leur retour de Fukui, s'était un peu estompé après quelques échanges à Noël, puis s'était accentué après la fête d'anniversaire de son ami. Et maintenant elle en était sûre et certaine : Andrea l'ignorait, la ghostait. Et le pire, était qu'il essayait de faire passer ça en douceur. Il était monté dans le télésiège avec Nina, prétextant vouloir  continuer la conversation qu'ils avaient eu durant leur voyage en voiture. Somi avait acquiescé. Puis le groupe avait été scindé en deux pour trouver la prochaine activité à faire et l'anglais avait proposé quelques heures entre garçons. Somi avait encore acquiescé, un peu agacée. Le soir-même lorsque Nina était remontée dans sa chambre et que Lorenz s'était éclipsé vers une touriste de leur âge, Andrea n'était pas resté. Pas de prétexte cette fois - peut-être qu'il n'avait pas eu le cœur à mentir encore. Il était simplement parti après lui avoir souhaité une bonne nuit auquel la jeune femme avait vaguement répondu. Et le lendemain les mêmes feintes s'étaient passées. Lorsque Nina avait ouvert la porte de sa chambre sur l'anglais, ce dernier avait été surpris de voir Somi déjà dans la pièce. La rouquine avait insisté pour le faire entrer malgré les soudaines tâches importantes qu'il avait à  faire. Just let him go, avait tranché alors la chanteuse d'un air las. Et le brun s'était éclipsé aussitôt, laissant les deux filles continuer leurs conversations. I told you, avait-elle ensuite rappelé à Nina. Andrea l'évitait. Même si personne ne le voyait, elle, le remarquait.

Le jour d'après, dans le salon, le feu crépitait encore lorsque Somi émergea de sa chambre en pleine nuit. Par-dessus la balustrade en bois, la sorcière aperçoit le Loup fuyard encore levé. " You're still awake ? " constate la sorcière en descendant les escaliers. Ses pas la dirigent jusqu'au frigo où elle en sort une coupelle remplie de morceaux de fruits coupés la veille. En se tournant à nouveau vers Andrea, elle remarque cette fois les bandages étalés à côté de lui et les onguents déjà ouverts sur la table basse. Pas besoin d'être Sherlock pour comprendre qu'elle l'avait interrompu dans les soins de sa blessure. " You need help ? " Elle demande par principe, se doutant déjà de la réponse : il secoue la tête de gauche à droite. Of course you don't, marmonne alors la sorcière en roulant des yeux. Elle le juge, mais acquiesce encore, presque habituée à voir sa compagnie comme une nuisance pour le gallois. Elle remonte donc les marches, s'arrête à nouveau contre la balustrade en bois pendant qu'Andrea reprend le changement de son bandage. Il avait du mal. Elle comprenait mieux pourquoi le sorcier avait décidé d'effectuer les soins en pleine nuit. Il préférait le faire seul plutôt que demander de l'aide, son aide. " You're awful, you know. " lâche alors la préfète en piochant dans son bol un raisin qu'elle lui lance dessus. " It's just so - elle pioche un autre morceau qu'elle jette à nouveau - so awful what you're doing to me ! " Puis c'est une poignée qu'elle lance sur Andrea, vidant complètement son bol qu'elle hésite aussi à projeter. Mais le bruit risquait de réveiller leurs amis. Et puis Andrea était déjà blessé. Les iris couleur sève se posent longtemps sur le bras de l'attrapeur. " Let me help you. " Elle redescend rapidement les marches, sur le chemin jusqu'à Andrea, la japonaise tente de ne pas écraser de fruits tombés sur le sol. Elle s'installe à côté de lui et observe les bandes déjà préparées par l'étudiant. " Take off your shirt. " demande la sorcière, très sérieuse. Take it off, elle insiste devant l'immobilité d'Andrea. Sur la table, étaient posées deux boîtes rondes contenant des pommades. Aucune idée de l'ordre d'application, Somi se contente d'y approcher son nez pour sentir les mélanges comme si l'odeur pouvait apporter une quelconque réponse.

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Ce voyage avait un goût étrange. A la fois reposant, et angoissant. Derrière chaque blague prononcée, derrière chaque rire ou chaque sourire se cachait un Andrea qui ne voulait pas être là. Pourtant il appréciait le voyage. Mais la présence de Somi l’empêchait de profiter pleinement de leur escapade commune. Tout était si différent de ce qu’ils avaient vécu en décembre. Il savait pertinemment que quelque chose avait changé, et peut-être que ce changement était au final, entièrement de sa faute. C’était lui, qui avait décidé de l’ignorer, de prendre ses distances. Peut-être était-ce pour mieux revenir ensuite, une fois qu’il se serait calmé, une fois qu’il aurait réfléchi, mis les points sur les i avec soi-même. Il n’en savait rien. Il n’en savait rien car Somi, elle, s’était montrée présente. Elle était dans l’attente. Mais dans l’attente de quoi ? Telle était la question. L’attente d’un geste ou d’un signe de l’anglais très probablement. Mais de son côté, ce sentiment de honte, ce sentiment si bizarre ne voulait pas s’envoler, restait là, coincé en lui, et l’empêchait de s’amuser. Malgré tout, il avait réussi à en profiter, notamment quand sa meilleure-amie n’était pas là pour lui rappeler qu’elle attendait un geste de sa part. Et il s’était même tellement amusé qu’il avait fini par se blesser l’épaule en plein milieu de leur séjour. Pas assez grave pour qu’il subisse une opération, mais assez pour qu’il soit interdit de Quidditch durant un mois et qu’il doive en plus avoir le bras et l’épaule droite bandée durant deux semaines. Autant dire que cela n’avait rien de plaisant.

C’est donc en pleine nuit, alors que ses amis dorment à poings fermés qu’il décide de s’occuper de ses bandages. Autant faire ça dans la nuit, il n’aurait pas à se dévoiler ni à quémander de l’aide. Tout seul c’était très bien aussi. L’infirmière lui avait tout indiqué alors il pourrait probablement s’en sortir. Enfin ça, c’était quand on avait assez de force pour libérer de la magie. Mais ce soir aucun pouvoir magique ne semblait vouloir émaner du garçon, rien, il était juste à bout de force. Andrea était comme un imbécile, avachis sur le sofa, en face de la cheminée, à ne pas pouvoir s’aider d’un tant soit peu de magie pour changer ses bandages.  “You’re still awake ?” question rhétorique à laquelle Andrea n’allait certainement pas prendre la peine de répondre. Il soupire intérieurement et sent son coeur s’enclencher à mesure que son regard suit la jeune femme descendre les escaliers. Il secoue la tête lorsqu’elle lui demande s’il a besoin d’aide, préférant détourner son attention pour fixer la cheminée dont les bûches s’effritent au fur et à mesure sous la chaleur. Obnubilé par les étincelles et autres crépitements, Andrea n’entend pas tout de suite la jeune femme râler contre lui. Il se prend alors un morceau de fruit qui vient s’écraser exactement contre sa joue. “Fuck you” il relève la tête et aperçoit Somi de nouveau sur la balustrade, l’air frustré, qui lui balance un second morceau. Cette fois-ci le garçon attrape le fruit comme s’il s’agissait d’un vif d’or mais il n’a pas le temps de répondre quoi que ce soit qu’il reçoit alors une avalanche de ce qu’il pense avoir reconnu comme étant des raisins. N’ayant même pas la force de répliquer, et se sentant surtout plus humilié qu’autre chose, le garçon s’essuie avec sa main valide et lance les fruits dans la cheminée sans même jeter un regard à sa meilleure-amie, étant désormais énervé pour de bon.

Levant les yeux au ciel lorsqu’il entend de nouveaux des pas dans les escaliers et qu’il voit la gamine approcher pour venir s’installer près de lui, il finit par contenir un soupir, gardant son regard posé sur les flammes hypnotiques qui réchauffaient les lieux.  Au moment où elle ouvre de nouveau la bouche, Andrea se retourne vers elle pour lui couper la parole. “Just fuck you Somi, what don’t you understand huh ? I don’t need your help, okay?” Un joli mensonge qu’il avait bien de la peine à cacher. Alors elle insiste de nouveau. Il soupire une nouvelle fois, cette fois assez fort pour qu’elle comprenne son agacement. Finalement le garçon s’aide de sa main valide pour déboutonner les premiers boutons de sa chemise, mais éprouve de la difficulté pour les derniers de la rangée. Somi lui vient alors en aide mais machinalement Andrea s’agace de nouveau et repousse les mains délicates de la jeune femme. “Merlin..I told you I don’t need help, you’re deaf ? what do you even want ?” Malgré le comportement de son ami, Somi trouve tout de même l’énergie pour venir lui retirer sa chemise. A ce même moment, un frisson parcourt le corps du garçon. Beaucoup de gêne et de vulnérabilité à montrer son corps dans un endroit pareil, dans un moment pareil, dans des conditions pareilles. C’est comme s’il prenait peur. Peur de ce qu’elle pourrait lui demander. Qu’elle fasse le geste de trop, ou pas assez. Qu’elle dise la phrase qui ferait pencher la balance. Il ne savait pas à quoi s’attendre. Il ne savait, dans le fond, même pas ce qu’il voulait désormais. Peut-être parce qu’il n’avait pas encore réfléchi à tout ça. Peut-être aussi parce qu’il n’en avait peut-être pas besoin. Pourquoi penser, pourquoi s’imaginer et psychoter sur des scénarios qui ne méritaient peut-être même pas d’être vécus ?

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Il était là, Andrea. Le même qu'avant mais un peu différent. Elle avait donc l'impression d'être seule à lutter pour maintenir leur amitié à flot après ce grand chamboulement. Somi n'était cependant pas certaine de la marche à  suivre ; elle avait choisi de ne plus mentionner leur escapade - et ce n'était pas comme si Andrea lui en avait laissé l'occasion de toute façon, mais le souvenir était là. Et peut-être le resterait-il assez pour en dégoûter le garçon. Elle voyait bien que sa présence gênait, l'agaçait parfois, et rien ne semblait changer quoi que ce soit à la sentence. Obligée de s'imposer, car il ne la réclamait plus maintenant, Somi rejoint le préfet sur le canapé malgré ses complaintes. Bien sûr qu'il ne voulait pas de son aide, mais c'était tout ce qu'elle avait encore à lui donner. Deux mains et une magie valides pour soigner une blessure récalcitrante et quelques mots de compassion qui resteraient bien au fond de sa gorge. Elle hoche la tête aux paroles de son ami, elle comprenait qu'il n'avait pas besoin qu'elle reste. " I know that you don't need my help, assure la sorcière s'approchant quand même, you don't need anything from me lately. " Elle l'observe du coin de l'œil essayer d'ouvrir les boutons de sa chemise à l'aide d'une seule main. Patiente, la sorcière pose en attendant les bandes sur ses genoux. Et, au bout de plusieurs essais infructueux, elle approche ses mains pour s'en occuper elle-même. Il les repousse mais la gamine insiste jusqu'à obtenir une coopération bancale, puis la chemise tombe et l'attention de Somi va vers le bras endoloris.

La mauvaise humeur de l'attrapeur la peinait plus qu'elle ne le montrait, ça faisait quelque chose de se sentir ainsi encore rejetée, incomprise, laissée pour compte après de belles déclarations. Alors quand Andrea lui demande ce qu'elle veut, la princesse a beaucoup de choses à dire mais bien peu de courage pour le faire. " I want you to stay still ! " Elle soupire, bloque le bras du garçon entre ses mains pour l'empêcher de s'agiter puis sa magie opère ; les bandes se déroulent pour leur faire découvrir à tous les deux une peau abîmée. " I… It's… " Les iris fauves suivent les contours d'un gros hématome. " It's alright. " se force-t-elle à rassurer. Elle observe les produits posés devant eux, ses doigts se dirigent vers un flacon mais au grognement d'Andrea la sorcière comprend que ce n'est pas le bon alors elle bifurque. " Please… Pendant qu'elle tapote un liquide transparent sur l'épaule sa main tremble, mal à l'aise à l'idée qu'elle lui faisait sûrement mal, don't move. " Puis quand c'est au tour d'une pommade d'être appliquée, Somi voit la peau devenir jaune, blanche puis à nouveau bleu là où ses doigts appuient. " You… don't want me anymore, right ? " La magie scelle le tout, réchauffe le muscle et l'os pour soulager la douleur. La concentration requise pour le soin lui permettait d'éviter le regard d'Andrea. " I mean, you're acting just like Kei before he… " Elle s'arrête. La rencontre avec son ex petit-ami à l'agence en décembre était encore douloureuse. Pendant qu'elle referme les boîtes de soins, des bandes neuves s'enroulent à nouveau autour de l'épaule fragile. " It's done, la préfète se penche vers Andrea pour vérifier le pansement, your wish is granted I'm leaving now. " La sorcière quitte le canapé, laissant l'anglais savourer à nouveau son confort solitaire. Avant de remonter dans sa chambre, Somi repasse dans la cuisine - son ventre réclamait encore à manger, puisque sa coupelle de fruits avait été vidée sur Andrea.

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Aigri. C’était le mot. Andrea était aigri. Pourquoi ? Pour bien des raisons qui convergeaient toutes vers le même point : Somi. Depuis leur petit séjour, court mais riche en émotions, quelque chose avait changé chez le garçon. Peut-être que la réalité l’avait rattrapé plus vite que prévue alors que Somi elle, se permettait de rêvasser encore un peu. Ou peut-être était-il perdu tandis que l’artiste savait très bien où elle allait. Peu importe, il savait que pour des raisons évidentes il était mieux, à la fois pour lui et pour elle de se tenir à distance. Car il y avait ces mots qui venaient sans cesse taper contre son crâne. Ceux de Keita en particulier. Ce qu’il avait dit. Cette inaction qu’il ne comprenait pas. Et cette haine que l’Anglais considérait comme injuste. Il y avait aussi cette culpabilité liée à tout ce qu’il avait bien pu faire pour rendre sa meilleure amie heureuse. Alors Andrea reste désagréable. Car peut-être quand l’étant, ça empêcherait Somi de trop l’approcher. Refusant une nouvelle fois l’aide de la demoiselle, cette dernière insiste et en profite pour lancer un pique au garçon. “you don't need anything from me lately” La phrase fait tiquer le sorcier. Si son cœur avait pu se briser, il l’aurait fait à cet instant même. Paroles passives-agressives qui dérangeaient bien évidemment le destinataire. You might be fuckin lying pense-t-il sans pour autant oser prononcer ces mots. Bien sûr qu’il avait besoin d’elle. Il avait toujours besoin d’elle. Il avait toujours eu besoin d’elle. Là-encore c’était elle, pas une autre personne, mais bien elle qui prenait soin de lui. La chemise tombée, un frisson parcourt son torse, les poils de ses bras s’hérissant au passage. Elle ne le lui laisse pas vraiment le choix et le malade est donc contraint de se laisser soigner par la préfète. Alors il la regarde faire, le visage fermé. “I’m out of the field…I can’t play for one month, one bloody month” annonce-il, d’un ton dédaigneux, alors qu’il bouge son bras au moment où elle essaye de lui retirer ses bandages, comme si tout était de la faute de Somi. Bien évidemment que non. Rien n'était de sa faute. Et entre ses plaintes, Andrea se fait couper par Somi qui lui ordonne de se tenir droit. Il s’arrête sur le champ mais la fusille du regard, le temps qu’elle termine son soin, sa peau réagissant à la magie émise par la jeune femme. Il pouvait sentir une chaleur s’étendant depuis l’épaule jusque dans son bras. L’égo déjà bien diminué, il est encore au plus bas lorsque les yeux noisettes s’attardent sur cette blessure qui le lance malgré tout . “It’s okay just give me the flask…not that one Merlin !! Dammit Somi !” Il soupire et se contient, laissant la jeune femme appliquer le produit sur sa peau. C’était lui l’étudiant en médecine, et il l’aurait su si Somi savait utiliser sa magie pour soigner. Ce n’était pas le cas. Pourtant,  à chaque geste réalisé par l’artiste, le garçon se détend peu à peu, se pinçant légèrement les lèvres lorsqu’elle appuie sur une zone un peu plus sensible, essayant de ne pas bouger, bien que ce soit compliqué pour lui.

Et puis finalement c’est la phrase de trop qui retentit dans ses oreilles. “Are you kidding me right now ?” lance-t-il à la gamine, en redressant la tête, bougeant ses jambes pour qu’elle se décale. Comment pouvait-elle demander ça ? Et la comparaison à Keita lui est encore plus insupportable. A peine le prénom de son meilleur ami est-il prononcé qu’une onde magique vient raviver les flammes de la cheminée se trouvant près d’eux, faisant au passage tomber une bûche dans les cendres, cette dernière crépitant désormais deux fois plus. Le temps de comprendre ce qu’il venait de se passer, la demoiselle annonce qu’elle a terminé et qu’elle retourne au lit. “No no no we’re not done, we’re not fuckin done Somi, what the hell did you just tell me ? ” Le garçon démarre au quart de tour et se relève, contournant le sofa pour faire quelques pas de plus et accumuler assez de magie afin de rejeter celle-ci sur la porte du frigo qui se referme machinalement au moment où Somi se penche dessus. “So I’m acting like Kei, that's it ?” Vexé, le garçon s'approche dangereusement de la blonde et hausse le ton.  “Look at me when I’m talking, you really think I’m acting like kei ? That’s right ! I’m acting like him ! I’m the same guy ! I’m totally the same guy  ! Do you remember when Kei left his professional training four thousand miles away to take you to your father ? Do you remember when you called Kei for hours and he listened to you talking about your love problems ? Do you remember when Kei took you to the onsen for your birthday ? Do you remember when Kei invited you to that basketball game ?  No you don’t remember anything because Keita didn’t do it. So the next time you want to compare me to your ex just check your fuckin sources !” Autour d’eux, l’air semblait soudainement très chaud, était-ce juste le feu qui faisait effet ou bien  la colère d’un kasaï qui agissait sur le lieu ? Comment pouvait-il bien lui dire, sans la blesser, qu'il culpabilisait ? Qu’après les mots écrits par le GSP tout ce qu’ils avaient vécu durant le voyage ne semblait qu’un lointain souvenir. Il ne savait même pas quoi lui dire pour la consoler. Il ne savait pas comment lui annoncer que la lettre reçue l’avait totalement perdu. Peut-être aurait-il dû finalement faire ce à quoi il avait pensé le lendemain de leur visite chez les Coleman. Peut-être qu’effectivement, deux gouttes d’Elixir d’oubli dans le thé de la jeune femme lui aurait permis d’oublier tout ce voyage et  les belles choses qu’ils s’étaient dites. Quoi de mieux que de s’effacer de la mémoire de son amie pour qu’elle puisse profiter de son père avec la bonne personne. Le bon garçon. Celui qui aurait dû. Pas celui qui a fait mais celui qui aurait dû. L’homme initial. Celui a qui elle avait pensé originellement. Pas la pauvre pièce rapportée qu’il était désormais, le sombre voleur de souvenirs. Car c’est probablement ce qu’il était au yeux de son ami. Un pauvre type ayant pris la place d’un plus brave. “You know…Actually I think Kei was right, you both were so meant to be, and I don't think I'm allowed to give you more than what they’re expecting from us, and right now, I just don’t want any problems, okay? So maybe we should just forget all of this...” Et à peine a-t-il prononcé ces paroles qu’il les regrette déjà. Elle ne méritait pas des aveux pareils. Encore moins lorsqu’ils n’étaient même pas réels. Mais c’était son seul moyen d’attaque. Mieux blesser pour moins souffrir.

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Andrea énonce le problème avec la même gravité que s'il annonçait la fin du monde. L'étudiante, elle, est perplexe. Elle tente alors de dédramatiser la sentence liée à la blessure de l'épaule du joueur et les siennes, d'épaules, se haussent. " It's just one month, tempère-t-elle en évitant soigneusement le regard du gallois qu'elle sentait furieux, it's not that long. " Un petit mois d'arrêt dans la longue carrière professionnelle qui l'attendait ne suffisait pas à inquiéter la jeune femme. Pour le moment, la seule chose dont elle se préoccupait se trouvait devant elle et entre ses mains ; l'hématome bleuis sur la peau de son ami. Sous le regard de l'étudiant en médicomage, les gestes de la chanteuse sont indécis et volent des soupirs à Andrea. A l'énième remarque c'est finalement la musicienne qui perd patience. " … I'm doing my best ! " Elle tenait à le lui rappeler. L'agacement rend ses palpations moins douces lorsque la blonde verse le contenu du bon flacon sur la blessure puis sa magie s'accorde avec l'onguent pour détendre le muscle et accélérer la cicatrisation. Un mois, ce n'était pas si mal au vu de son état, songea-t-elle en jetant un dernier coup d'œil au bras avant que les dégâts ne soient couverts par des bandages. Sous cette observation, une autre remarque s'échappe de ses lèvres et casse définitivement toute idée de sérénité entre le duo d'amis.

La préfète prend la fuite dès lors que la colère d'Andrea se ressent dans l'air chaud de la pièce. Les ombres grandissent et deviennent menaçantes à la lumière ravivée du feu dans la cheminée. Il l'appelle mais Somi s'applique à l'ignorer, sachant que le vrai feu se trouvait dans le cœur du garçon qu'elle avait allumé. L'avait-elle fait exprès ? La porte du réfrigérateur se referme sous son nez alors elle tente de l'ouvrir à nouveau mais le même manège se déroule. Somi se tourne alors machinalement vers un Andrea qui apparaît juste devant elle en quelques pas. I'm acting like kei, that's it ? Elle baisse les yeux tant ses mots paraissent soudainement durs à assumer. " Calm do- " tente-t-elle tout de même de désamorcer avant de se faire couper par une liste de souvenirs énumérés par le préfet. Elle recule d'un pas, se colle à la porte du frigo comme s'il était possible de disparaître à l'intérieur. L'avait-elle fait exprès de déclencher tout ça ? Elle qui se désespérait de ne recevoir aucune réaction d'Andrea depuis qu'ils étaient partis de Fukui. Voilà qu'elle en avait enfin une - et même s'il s'agissait d'une colère flamboyante, c'était mieux que rien. " Please ! It's not what I meant ! You know it ! " Et dans son regard noisette, il y avait maintenant une colère éveillée qui croisa celle déjà embrasée dans les prunelles de jade. " You just both think that you can ignore me and then… " Then, what ? L'attrapeur des GSP était revenu vers elle, finalement. Pourquoi se sentait-elle encore abandonnée ? Aucune promesse n'avait été échangée entre le couple de préfets à Fukui. A quoi s'était-elle donc attendu une fois de retour à Kantô ? Rien. Et pourtant tout à la fois. Mais certainement pas à perdre petit à petit son meilleur ami. Non. Ils ne pouvaient pas se perdre. Car elle était Somi et qu'Andrea avait besoin de Somi comme elle avait besoin de lui. Mais peut-être qu'ils n'avaient pas besoin l'un et de l'autre de la même manière - car les mots d'Andrea arrachent quelques instants de silence à la kasaï avant d'approuver froidement sa proposition. " Yeah… ! Sure, son dos se détache enfin du frigo, ses mains cherchent celle du bras valide d'Andrea, let's forget all of this. " La mine contrariée de la chanteuse force un sourire hypocrite. " I don't want to be a problem, so… yeah. " Les petits doigts de la japonaise se glissent dans la paume plus grande de celle de son ami. " Take it back then. " L'anneau d'argent autour de son doigt appuie un peu plus sur la paume. " Here, et devant l'hésitation trop longue de l'anglais, Somi déloge elle-même le bijou de son annulaire, perfect. " conclut l'idole en déposant la bague dans la main de son ami. Puis elle retire la sienne et rien n'avait jamais semblé aussi loin d'être parfait entre eux. La déception frappe et efface un peu la colère, fissure les traits contrariés de l'idole pour l'habiller d'une tristesse familière - alors avant de s'effondrer, la blonde préfère disparaître. " Now… let me move. " Elle repousse Andrea, juste assez pour pouvoir se frayer un chemin afin de s'extirper du guet-apens.

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tw : toxic behavior

De la haine. Là tout de suite, c’est de la haine qu’il ressent pour sa meilleure amie. Et cela se fait ressentir par le feu qui ne cesse de crépiter et la buée qui se dépose peu à peu contre les carreaux de la fenêtre la plus proche de la cheminée. Si Andrea maitrisait son Godai, peut-être qu’il aurait pu et souhaité mettre le feu dans la pièce entière mais à la place c’était juste un trop plein d’ondes de magie négative qui nourrissait les flammes. Assez pour que quelques étincelles ne viennent mourir sur le parquet et éparpiller des morceaux de cendres sur le tapis installé au sol. Mais ça, Andrea n’en est pas conscient. Trop occupé à fixer sa cible, sa victime, ou peut-être son bourreau. Car c’est elle qui lui fait du mal à ce moment précis. C’est elle qui lui déchire le cœur avec des mots qu’il n’a pas envie d’entendre. Alors il s’énerve contre elle. Et elle tente de se défendre comme elle peut. Comme elle sait si mal le faire. Please ! It's not what I meant ! You know it ! Oh that’s not what you meant ? So what did you mean huh ? What did you want to fuckin mean Somi ? Tellement blessé par les propos de la jeune femme qu’il y a comme un venin au bout de sa langue, un poison qui vient décorer chaque mot prononcé par le jeune homme. Manque accru d’empathie de la part du Gallois. Car à cet instant, le mal qu’il ressent est bien évidemment plus fort que celui de la jeune femme. C’est elle la coupable. C’est elle qui lui fait du mal. Et ce qu’elle ressent elle eh bien il s’en fiche. Elle peut bien éprouver de la douleur quant à son comportement, ce soir, ça ne sera jamais plus fort que ce que lui ressent. Et il compte bien le lui faire comprendre. You just both think that you can ignore me and then… “AND THEN WHAT ?” alors sa voix explose. Et sa main valide frappe contre le réfrigérateur, assez pour que deux bouteilles de bières placées dans la porte ne viennent tinter l’une contre l’autre. Il referme sa main machinalement, une douleur venant le lancer dans sa paume.

Puis finalement il prononce des mots qu’il n’a pas envie de prononcer. Espérant que cela pourrait la blesser comme il a lui-même été blessé. Et malheureusement pour eux, ça marche. Il émet la possibilité qu’il faudrait oublier. Juste oublier tout ce qui s’était passé. Et elle accepte, à sa manière. La pire des manières. Celle qui prend Andrea au dépourvu. Elle se rapproche de lui, et vient déposer dans sa main la bague qu’il lui avait donnée. Et la douleur qu’il ressent à cet instant revient à venir plonger ses beaux yeux jadéites dans une cheminée allumée. Ça le brûle, de l’intérieur. Il ne comprend pas. Ou peut-être n’a-t-il pas envie de comprendre. Alors il secoue la tête. Garde la bague qui reprend déjà sa taille initiale dans le creux de sa main. I hate you. I fuckin hate you Somi Il le pense mais malgré tout, aucun mot ne semble vouloir sortir d’entre ses lèvres. S’il avait pu s’étouffer avec sa propre respiration, peut-être l’aurait-il fait. Le cœur en émoi, qui ne cesse de battre contre sa cage thoracique. Car il a l’impression que la Japonaise vient de le quitter pour de bon. Comme on quitte la personne qu’on aime. Et c’est peut-être le cas ce soir. Bien évidemment qu’ils s’aiment. Juste différemment des autres. Alors quel était vraiment le problème ? Elle qui semblait lui en vouloir tant que ça qu’il l’ait ignorée, c’est elle qui quelques minutes plus tard s’en allait ? Now…let me move Et il déglutit. Ne bronche cependant pas. Il n’a pas l’intention de la laisser passer, alors elle force le passage. Et à mesure qu’elle s'éloigne, il la suit, accompagnant ses pas de pensées toutes plus épineuses les unes que les autres. Somi you better not be leaving cause i’m going to… fuckin kill you. S’il avait pu l’attraper et la plaquer au sol pour lui faire avaler cette bague et qu’elle puisse s’étouffer avec, il l’aurait fait. Il l’aurait fait jusqu’à ce qu’il la voit pleurer. Car il y avait quelque chose de particulièrement cruel à la voir agir de la sorte sans qu’elle n’ait eu la décence de laisser couler quelques larmes. Comme si, en lui rendant sa bague, Somi venait de faire part d’une confiance en elle, d’un sang froid que le garçon n’était pas prêt à assumer, ne voulait pas admettre. Car il aurait bien évidemment préféré la voir s’effondrer contre le sol de la cuisine à le supplier de lui pardonner, preuve ultime que ses mots auraient fait effet.  Chose qu’elle n’avait pourtant pas faite.

Alors il la rattrape dans les premières marches qu’elle commence à monter pour regagner sa chambre et la tire par le col de son pyjama pour la faire revenir en arrière, l’obligeant ainsi à redescendre afin de la plaquer contre le mur en bas des escaliers. Que Merlin préserve leurs deux amis qui essayaient de dormir, Andrea, lui, n’en avait que faire du bruit. Il avait une histoire à régler.   “You’re not going anywhere because I’m not finished yet. You’re going to put this ring back to your fuckin finger right now and you’re going to listen to me.  I’m asking you again, stop comparing me to Keita ! We’re not the same ! He’s your ex boyfriend. Babylone is your ex boyfriend. Geonu is your ex boyfriend. I’m not. Okay ? I’m not. I’m your friend.  Use your fuckin brain for once and stop comparing what cannot be compared. You’re so greedy you can’t even let your “supposed to be” friend have some time alone. It might be hard for you, but it’s not easy for me either. I have thousand of things to think that you cannot even imagine so stop thinking only about your own pleasure. I’m trying not to destroy things, i’m trying not to destroy my friendship. So if what you're looking for is just some boy attention just go to that club just next door, get you a dick and just leave me alone.” Sa voix est calme. Peut-être trop calme. Car son regard, lui, ne l’est pas. Ses yeux l’assassinent. Comme si elle avait lancé un sort impardonnable en lui redonnant son bijoux. So if you don’t want me to be angry, please put this ring back on your finger, right now, okay ? Et tout en chuchotant ces paroles, il vient rapprocher son visage du sien, le bout de  son nez se frottant à celui de la jeune femme, assez pour que leurs souffles respectifs ne viennent chatouiller le visage de l’autre.  Sans la quitter des yeux, il finit par se détacher d’elle puis il retire son bras valide qui la bloquait jusqu’à présent pour ouvrir sa main et tendre l’anneau placé dans sa paume. Elle n’avait qu’un geste à faire. Un seul. Rien de trop compliqué, pas vrai ?  

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Il avait haussé le ton mais pour une fois Somi se résignait à  ne pas lui faire concurrence. Elle avait activé un volcan, allumé la mèche d'une bombe et ne savait pas comment éteindre tout ça. Contre le réfrigérateur, la Japonaise se sent prise au piège, à devoir expliquer quelque chose qu'elle ne voulait finalement pas avouer. Mais Andrea s'impatiente devant le silence de son amie - c'est qu'elle avait bien choisi ses mots pour provoquer quelque chose (n'importe quoi effaçant l'indifférence) chez le garçon et ça avait marché. Il avait mordu à l'hameçon, donnant toute l'attention dont la cadette avait cruellement manqué ces derniers jours. Et elle, insolente princesse, s'était emmêlée dans son propre piège. Andrea réclamait des réponses qu'elle ne voulait plus donner - comment lui faire comprendre que son attitude lui avait fait ressentir le même rejet qu'après le silence de Keita face à ses messages ? Comment lui dire que milles peurs étaient venues martyriser ses journées depuis leur retour de Fukui ? Elle en avait des questions, des inquiétudes, sur ce qu'ils avaient fait, sur ce qu'ils allaient faire. Elle lui avait dévoilé des facettes d'elle qu'il n'avait jamais vu puis elle s'était demandée après-coup si quelque chose s'était donc cassé entre eux. Somi la meilleure amie - la petite sœur - était descendue de son piédestal. Elle rejoignait la liste d'autres noms féminins - cette liste même dont elle s'était toujours sentie au-dessus car elle était la meilleure amie, l'intouchable. Mais la voilà à lui sauter à la gorge pour le supplier de ne plus l'ignorer - comme l'aurait fait n'importe quelle autre fille après avoir passé la nuit avec lui. C'était humiliant. " You're not like Keita, concède tout de même Somi, it's just that you're both acting like boys. Talking with big words to the nice girl and the minutes she believes you, you're gone. " Parce que c'est ce qu'elle était, selon elle. Une gentille fille - prototype de l'amie ou la petite amie et c'était eux, les garçons, qui brisaient des cœurs, pas elle. C'était eux - Keita, Babylone, Andrea et les autres, qui finissaient par rompre des promesses.

Le poing s'abat sur le support derrière elle, faisant sursauter la jeune femme - mais jamais Andrea ne lui ferait du mal. Dans leurs altercations la limite n'avait jamais été franchie - mais son cœur s'était quand même figé dans sa poitrine en voyant le poing percuter non loin d'elle, alors pendant quelques secondes, le masque s'effrite. Les deux yeux de l'idole deviennent craintifs, réalisant un peu tard qu'elle était en train de pousser l'anglais à bout. Mais mieux valait ça que rien du tout, n'est-ce pas ? Alors à la question d'Andrea il n'y a qu'un silence grave qui crée un mur entre les deux sorciers - instant s'apparentant à une pause mais qui ne sert en fait qu'à prévoir le prochain coup de l'adversaire. Puis c'est Somi qui joue sa deuxième carte, le regard ancré dans les prunelles furieuses de son ami, elle tente. " You kissed me. " Ses débris de confiance sont rassemblés pour balancer ces mots comme une accusation, comme s'il portait la responsabilité de leur situation actuelle. Et voilà que tout haut elle formulait ce qu'ils avaient du mal à évoquer doucement. Le souvenir de ce baiser et ce qu'il avait entraîné flottait encore entre eux sans qu'ils sachent quoi en faire. Peut-être valait-il mieux oublier, balayer tout ça et reprendre comme si le voyage n'avait jamais eu lieu. C'est ce qu'Andrea proposait alors la sirène accepte et se déleste du dernier souvenir-témoin de leur aventure. L'anneau à son doigt est déposé dans la paume de son ami d'un air résigné. Geste lourd de sens pour les deux préfets, dont Somi essaye de s'extirper en prenant la fuite. Mais le conflit n'est pas terminé selon Andrea car, pendant que la sorcière s'échappe vers sa chambre, elle est suivie de près par son ami qui tente de l'arrêter. D'abord c'est son bras qui est attrapé pour la dissuader de faire un pas de plus vers l'escalier mais la menace qui accompagne la tentative provoque l'effet inverse. " … Or what ?! " Somi se dégage du contact sur un air de défi. Aux premières marches montées c'est alors une pression autour de son cou qui la fait reculer et lorsque le sorcier tire sur son col, la blonde rate une marche, atterrit sur le pied opposé au bas de l'escalier, avant d'être amenée contre le mur. Jamais Andrea n'avait encore agit ainsi avec elle ; le cœur de la demoiselle bat plus fort que jamais dans sa poitrine. Ce n'était pas juste eux qui rendait l'atmosphère éprouvante mais aussi le feu  brûlant dans la cheminée et l'air électrique chargé de particules magiques. " You’re going to put this ring back to your fuckin finger right now and you’re going to listen to me. " La blonde le fusille du regard puis cherche les alternatives possibles car jamais elle n'avait eu moins envie de lui donner ce qu'il voulait. Mais chaque fois que la sorcière baisse la tête, celle-ci est relevée pour s'assurer qu'elle le regarde et l'écoute attentivement. Au fil des mots propagés, l'expression de la princesse change sur son visage. L'insolence se fane et les éclairs de ses prunelles s'amenuisent comme si chaque prénom tonné par Andrea frappait sa petite carapace forgée. Il avait raison. Aucune de ses histoires n'avait été pareille malgré des fins similaires - et rien n'était comparable à l'amitié étrange qu'ils partageaient. " I'm trying not to destroy things, I'm trying not to destroy my frien- ... then just talk to me ! Don't fucking let me like I'm any other girl friend you fucked. " Elle l'avait déjà vu agir ainsi. " Like Evangeli- " La main d'Andrea couvre sa bouche. Somi gémit, s'agite contre le mur, frustrée d'être ainsi maintenue au silence. Et à travers les fissures de sa carapace quelques larmes coulent enfin. De colère, plus que de tristesse, alors sa bouche est libérée dans une sorte de transaction. " [...] Just go to that club next door, get you a dick and leave me alone. " Elle s'essuit les yeux à l'impact des mots. " Yeah, that's what I should do ! " acquiesce-t-elle. L'avait-elle déjà trouvé aussi injuste ? Sa poitrine se soulève au rythme de sanglots retenus ; elle était furieuse, mais riposter c'était le voir à son tour contre-attaquer alors à part soutenir les deux pupilles assassines, Somi se tient tranquille. Andrea s'approche alors, plus calme, et la chanteuse soupire, déjà défaitiste, lorsque son nez frolle le sien. Elle aurait dû lui dire d'arrêter ce caprice. Pourquoi tenait-il tant à cet objet sur son doigt ? " … You're awful. " La préfète souffle, plainte venue du fond du cœur, alors qu'elle se sentait abandonner l'idée de résister. Quand il s'éloigne c'est donc un déchirement pour elle et cette main de fer dans un gant de velours lui propose le remède. Les yeux fauves fixent l'anneau puis le visage fermé de son ami. L'hésitation semble durer une éternité jusqu'à ce que les petits doigts ne viennent récupérer le présent. Autour de sa phalange, l'anneau s'ajuste une nouvelle fois et c'est comme s'il n'avait jamais bougé de place. Elle détestait pourtant cette impression d'avoir cédé pour Andrea - pour ne pas le fâcher, pour ne pas le perdre. Mais son simple contact lui avait rappelé ce qu'elle avait cherché et trouvé à Fukui. Et, même si Somi avait conscience de l'absurdité de la chose, Andrea était l'antitode d'une souffrance dont il était également le coupable. Le chaton ne cherche donc plus à s'échapper - il était libre pourtant, le bras d'Andrea ne barrait plus le chemin. Somi pouvait s'exiler dans sa chambre tant que la marque du Loup restait à son doigt. Mais c'est à son tour d'esquisser un mouvement vers lui, sa main frôle le poignet du garçon. " You're not mad anymore, les doigts se glissent dans la paume, right ? " Elle savait depuis toujours comment amadouer, Somi. La sorcière amène la main du garçon sur sa taille fine. " I really don't want to fight with you. " Let's not fight, elle susurre puis quitte enfin le mur pour se rapprocher de son ami. Et le chaton sort des griffes de velours  distillant un poison bien trop doux pour être craint à temps.

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tw : toxic behavior + manipulation

Toute cette chaleur régnant dans la pièce ne semblait étrangement pas incommoder le garçon. Au contraire, cela lui donnait une énergie particulière, lui donnait de la force, et surtout de la confiance, dont il faisait pourtant rarement preuve. Ce soir, Il était certain d’avoir raison, que tout ce qui sortait de sa bouche était la vérité et qu’elle devait faire preuve d’autorité sur tout le reste. Car c’était lui le chef, et il comptait bien le lui prouver. “It’s just like you’re acting like boys” “No shit !  I’m acting like a boy ! Well obviously because I’m one sherlock !” Et il parle au-dessus d’elle, en même temps qu’elle. Il l’écoute à demi-mots, écoute surtout ce qu’il veut. “I’m talking with big words to the nice girl ? Oohwn poor Somi !  You’re not even nice ! You never were and will never be ! You just pretend to be one but you’re not a nice girl Somi” sans se ménager, le garçon aboie sur la préfète, comme pour lui faire toujours un peu plus mal. Et puis finalement c’est la phrase de trop, l’hésitation de trop, la comparaison de trop. Et la main du loup vient frapper contre le mobilier. Un long silence s'ensuit tandis qu’Andrea fixe son amie. Il peut voir toute la peur qui se cache derrière les iris noisettes mais inconsciemment, cela le rassure. Cela rassure son égo parce qu’il comprend à ce moment précis, qu’en employant un certain moyen il peut se faire respecter. Mais cela ne dure pas assez longtemps, car la belle décide de rappliquer. Et les mots qui suivent heurtent l’attrapeur de plein fouet. How dare you ? il n’a même pas la force de poser la question à voix haute. Soudainement, tous ces beaux souvenirs de décembre qu’il s’était créé venaient de s’effondrer. You kissed me, comme si, à travers ces trois mots teintés de reproches, Andrea devenait de nouveau un monstre. Peut-être en était-il un. Alors en plus des paroles de la blonde, ce sont celles de son meilleur ami qui reviennent à la charge. And I hate you for going there with her, I hate that you met her father instead of me. Et il se déteste. Et culpabilise. C’est ce que les deux voulaient non ? Et bien c’est gagné. Il se hait d’avoir ne serait-ce qu’un court instant espéré pouvoir rendre sa meilleure-amie heureuse. Il se hait d’avoir essayé autre chose que de simples mots, que de simples propositions de sorties. il se hait d’avoir tenté une nouvelle approche. Il en était presque à regretter d’avoir parlé au père de la chanteuse, d’avoir pu et avoir su, enfin, mettre des mots sur ce qu’il pensait sincèrement d’elle. Peut-être bien qu’au final il s’était trompé sur toute la ligne. Alors il en vient à cette conclusion: celle de tout oublier. Et il lui en fait part. Et après quelques hésitations, l’artiste semble accepter. Mais elle n’accepte pas de la manière dont il aurait souhaité. Et c’est un nouveau coup dans le coeur. Elle rend sa bague puis s’éloigne. Il tente de la rattraper, une première fois, en vain. La seconde fois, il l'attrape par le col et vient la coller au mur.

Alors ils s'affrontent. Et puis Somi, une nouvelle fois, fait des comparaisons qui n’ont visiblement pas lieu d’être. ... then just talk to me ! Don't fucking let me like I'm any other girl friend you fucked. Si elle voulait faire sortir Andrea de ses gonds, c'était chose faite. L’envie de placer sa main autour de son cou et de serrer très fort était bien présente. Tout aussi présente que celle de venir la mordre, une bonne fois pour toute. Comme si un coup de crocs pouvait la faire taire à tout jamais. Et puis le coup de grâce. Le prénom qu’il ne fallait pas prononcer. Pas ici. Alors il vient plaquer sa main sur la bouche de sa meilleure-amie et appuie fort. Il répond à son tour tandis que ses doigts pressent les joues de la demoiselle, elle essaye de s'échapper mais sa seule arme efficace reste les pleurs. Sans éprouver le moindre remords, Andrea regarde ainsi les larmes de son amie couler. “It’s sad when it hurts huh?” pense-t-il, se délectant presque des larmes salées parcourant le visage de la gamine. Et puis finalement il la relâche. Assénant pour seul coup, une phrase quelque peu dégradante. Plaisir presque malsain qu’il à la voir pleurnicher. Alors il en profite pour se rapprocher du visage de la demoiselle et frotter doucement son nez contre le sien. Et tandis qu’il lui ordonne un peu trop calmement de remettre sa bague au doigt, il porte ensuite son nez contre sa joue, comme pour essuyer les dernières traces d’humidité sur les douces joues de la Japonaise.

Une fois la bague remise à son doigt, c'est à ce moment précis que la demoiselle en profite pour se rapprocher du garçon. Il entoure ainsi sa taille de sa main valide tandis que les bras de la blonde viennent se loger autour de son cou. Il ne répond pas vraiment à ce qu’elle demande mais il vient, comme à son habitude, coller son front au sien. Presque comme s’il était sur le point de céder à l’appel du diable, il plonge son visage dans le cou de la chanteuse et y reste un instant, comme un chat ou un chiot venant demander des caresses à son maître. Sauf que le maître ce n’est pas elle. ça ne l’a jamais été, et ne le sera jamais. Le maître c’est lui. “You’re not going to fight with me Somi…” prononce-t-il contre sa peau, tandis que sa main se sépare de sa taille pour venir rabaisser la main fine de Somi afin d’entrelacer leurs doigts. Et entre quelques caresses, ses doigts viennent subjectivement toucher l’anneau qui y est placé. Il reste ainsi quelques secondes, le temps que son esprit chasse les paroles de Keita qui ne semblent toujours pas vouloir s’effacer. I hate that you saw her smile and her tears, hate that you were the one to comfort her. Le garçon vient alors remonter son nez le long de la mâchoire de la jeune femme puis passe celui-ci contre son menton puis ses lèvres humectées avant de venir de nouveau frotter ce dernier au nez de Somi. Leurs lèvres étant particulièrement proches, il sent une réelle tension émaner entre eux. L’embrasser. Il en crevait d’envie.  “You know…I’ve been so nice to you for days, even months…I’ve told your father beautiful things about you, I’ve told him you were happy…” commence-t-il alors qu’il plonge ses émeraudes dans les yeux fauves de sa meilleure amie. Et pendant qu’il parle ses doigts s’amusent à jouer avec l’anneau autour de son doigt.  “I tried to be nice to your ex, I told him that you were happy to see your father and that you still cared for him no matter what” Il continue, tandis qu’entre ses paroles, il se concentre au maximum pour effectué un sort non formulé sur la bague de la jeune femme. “I’ve been there for you…for so long…I’ve been there every single time… for what ?” Au moment même où le sortilège de reducto est pensé assez fort pour qu’il prenne effet, la bague au doigt de la jeune femme commence alors à rétrécir petit à petit. Pas assez pour qu’elle en souffre, mais bien assez pour que ce dernier refuse de quitter son doigt. “For you to blame me for kissing you like this is not what you wanted ?" lance-t-il en sussurant expressement ces mots contre ses lèvres. "For you to blame me for treating you like your exes treat you  ? For you to blame me for treating you like I did with Evie or other girls ?" Et puis le ton monte doucement au fur et à mesure des paroles. Car il est agacé, et que toute l'énergie négative de la pièce semble jouer sur son humeur. "You don’t even know what happened !! And you know what ? You’re right !! I shouldn’t have kissed you ! I shouldn’t have given you what you were begging for. I shouldn't have even considered the fact that youwould care for me like I care for you. Because you don’t fuckin care and you don’t fuckin deserve me. And Keita was right to hate me for everything good I did to you. I shouldn’t be the one to comfort you, because there’s no way I’m going to surrender to your whims, especially when what you seem to want is just bloody attention. So either you tell me what you want, either I'm going to give you what you don’t want, got it ?” Et à peine a-t-il terminé qu’il se détache à contre coeur de son amie, prêt à monter les escaliers pour regagner sa chambre mais il se stoppe en pleine ascension, entendant alors une porte s’ouvrir puis une voix masculine râler sur le fait que Somi et Andrea faisaient un peu trop de bruit. Et enfin la porte se claque de nouveau, laissant les deux amis comme deux idiots dans l’escalier.

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tw : toxic behavior + manipulation

Be nice, Somi. C'était d'abord la voix de sa mère qui avait répété ce motto avant chaque audition, avant chaque dîner important, avant chaque rencontre décisive. Be nice, souris. Ne reste pas silencieuse mais surtout, ne parle pas trop. Souris - plus fort. Les conseils murmurés à l'oreille avaient fini par lui forger une personnalité - celle d'une personne gentille, d'un modèle que les plus jeunes pouvaient suivre sans inquiéter les parents. Elle avait passé des années à bien se comporter jusqu'à ce que ça en devienne un automatisme, jusqu'à convaincre les autres, jusqu'à se convaincre elle-même, qu'elle était bien cette bonne personne, cette gentille fille, que tout le monde appréciait. La vérité c'est qu'elle ne faisait que suivre ce que les autres projetaient comme attentes sur elle - avec le temps c'était simplement devenu plus facile de savoir ce que Somi aurait fait, alors elle le faisait. Et elle pouvait se regarder dans le miroir avec la satisfaction d'avoir rempli sa part du contrat - alors elle était une bonne personne, à choisir les bons choix, n'est-ce pas ? Les mots d'Andrea ne parviennent pas à ébranler sa conviction. Elle était bien la bonne camarade qui aide, l'amie qui soutient, la petite-amie qui prend soin, la préfète qui protège et l'artiste qui chérit. Elle y avait mis tous ses efforts pour cocher les cases et si le monde entier la voyait maintenant ainsi c'était bien qu'elle était comme ça. Peu importe ce qu'Andrea pensait. Peut-être ne la connaissait-il finalement pas si bien que ça ? La chanteuse secoue la tête - il la connaissait mieux que quiconque et c'était peine perdue de vouloir croire le contraire. Les deux iris sombres de la cadette s'attardent longtemps sur celui face à elle. C'était injuste. Elle était celle qui donnait le plus, celle qui souffrait le plus et dont le cœur se brisait encore et encore au moindre coup. Il ne pouvait pas comprendre. Personne ne le pouvait. Elle ne blessait pas volontairement - et s'en voulait toujours. Et aujourd'hui encore, le conflit aurait pu être évité entre les deux amis si Andrea n'avait pas réagi ainsi. Somi était venue vers lui pour le soigner, pour l'aider, ce n'était pas sa faute s'ils en étaient arrivés à se blesser mutuellement car elle n'attaque pas, elle se défend, Somi. Et la meilleure défense, c'est l'attaque.

C'était ce qu'elle devait faire à cet instant alors elle explique d'abord ce que Andrea lui faisait ressentir depuis plusieurs semaines, puis elle repart sur des comparaisons qui ont du sens à ses yeux. Et lorsque le prénom de leur amie est sur le point d'être prononcé, c'est la goutte de trop pour le Gallois dont la main vient couvrir les dernières syllabes. Le moindre mot qui perce entre ses lèvres est couvert par sa paume alors la chanteuse est réduite au silence, obligée d'écouter des paroles qui percent sa fine barricade. Les yeux noisettes de la sorcière deviennent brillants, humides, des larmes se forment au coin de ses cils et finissent par rouler silencieusement sur ses joues, mouillant les doigts de son ami. Un signe de tristesse et de colère qu'elle aurait préféré cacher cette fois. L'arrière de son crâne devient douloureux contre le mur rugueux mais la sorcière s'entête à détourner les yeux ailleurs que sur Andrea - elle le détestait bien trop en cet instant. Les doigts du sorcier enfoncés dans ses joues s'évertuaient pourtant à la remettre face à lui. " Andrea… ! " Elle l'appelle alors qu'il est face à elle, qu'elle est toute à lui, car le sorcier lui semble loin, lui semble ailleurs, alors que son regard était bien rivé sur elle. " You're hurting me " avertie la sorcière. La présence de ses larmes était à présent aussi le résultat de l'emprise sur ses joues. Il la relâche mais Somi n'est pas certaine que ce soit dû à l'avertissement - peut-être avait-elle juste suffisamment pleurer pour mériter sa libération. Elle renifle, tout de même soulagée, puis la bague est replacée à son doigt et tout semble se calmer.

Le nez du préfet vient frotter sa joue avec douceur alors Somi en oublie le reste. Le contact soigne les maux petit à petit, donne une trêve à leur combat. La sorcière connait le chemin, reprend ses habitudes en logeant ses mains contre la nuque d'Andrea. Peut-être arriverait-elle à mettre totalement fin à leur joute ? Les paroles de la blonde s'accordent à la douceur de leurs gestes, front contre front, les yeux encore mouillés de Somi s'accrochent aux jadéites ; elles étaient infiniment plus claires que quelques minutes auparavant. Le souffle chaud du Gallois chatouille ses lèvres roses alors l'espace d'une seconde elle a l'impression de capituler avec lui - pourquoi continuer à se disputer quand ils mourraient d'envie de refaire la même erreur ? Andrea reste pourtant sage, s'éloigne de sa bouche pour se réfugier dans son cou, alors la Japonaise l'enlace plus fort. Elle laisse sa tête reposer sur l'épaule du garçon, les lèvres perdues sur le tissu de sa chemise. " You're not going to fight with me, Somi… " Elle hoche la tête, déposant quelques baisers silencieux contre la clavicule du Loup qu'elle pense apprivoisé. Tout irait bien maintenant, n'est-ce pas ? " No, I won't… " Elle acquiesce tout bas, peut-être sans réaliser l'impossibilité de sa promesse, mais pour le moment elle ne voulait plus combattre - pas quand ils étaient si proches. Andrea vient frôler de son nez et de sa bouche, la peau de son visage. Elle suit le trajet avec la même attention que lorsque les mains de son meilleur ami avaient caressé son corps. Le baiser reste cependant en suspens, pourtant si proche, si proche, d'arriver. Et elle en mourrait d'envie, Somi, mais Andrea se remet à parler alors la sorcière se montre attentive - docile, et l'écoute. " You know… I've been so nice to you for days, even months… - I know… I've told your father beautiful things about you, I've told him that you were happy… " Elle acquiesce, les lèvres tremblantes, cille à peine lorsque son ex petit-ami est mentionné. Ça faisait pourtant naître quelques questions sur les échanges à son sujet entre les deux garçons. " I've been there for you… for so long - I know, I swear… I've been there every single time… Les doigts d'Andrea continuent de jouer avec sa bague, for what ? " L'anneau de resserre autour de son annulaire alors le regard de la kasaï chute vers leurs mains. De son pouce, la blonde essaye de bouger la bague mais celle-ci reste bien en place, serrée à sa phalange, alors elle comprend finalement ce que cela signifie. Andrea est alors déjà en train de susurrer des paroles contre ses lèvres lorsque la blonde relève les yeux vers lui. " For you to blame me for kissing you like this is not what you wanted ? " Son souffle se coupe pendant que son cœur, lui, cherche à sortir de sa poitrine. Les lèvres d'Andrea sont trop proches pour qu'elle trouve à redire alors elle encaisse une première vérité sans savoir qu'une ribambelle d'autres arrivent derrière. " I… " commence la sorcière avant qu'il enchaîne, la laissant finalement sans mot. Il n'y avait rien à faire pour le calmer. " [...] I shouldn't have kissed you ! " Oh et voilà que son coeur se brise, bouleversé comme jamais. " Please ! " Les petits doigts enserrent ceux de son ami, prédisant déjà qu'il était sur le point de la quitter. " I shouldn't have considered the fact that you would care for me like I care abou… - I do care ! " Elle s'insurge. " Because you don't fuckin care - I do care for you ! and you don't fuckin deserve me. " Tout lui échappe, tout dégringole devant ses yeux. " I care ! What do I have to do to make you understand that ? " Et Andrea continue devant une Somi qui sanglote sans plus contenir les larmes qui ravinent ses joues. " I shouldn't be the one to comfort you [...] " La sorcière renifle bruyamment sans pouvoir s'empêcher de lever les yeux au ciel. Si ce n'était pas lui qui le faisait alors, qui d'autre ? Elle avait toujours eu besoin de lui. " Wait ! Déjà l'étudiant se détache avant qu'elle n'essaye de le raisonner, is it not what I'm doing for you too for years now ? " Elle aussi avait été là pour le réconforter, pour l'épauler, pour le sauver.

Andrea s'écarte, monte les premières marches de l'escalier et cette fois c'est Somi qui le suit, agrippant sa manche pour au moins le ralentir. " Please ! I - " Le bruit à l'étage la fait taire. Lorenz les engueule en entrouvrant la porte de sa chambre. " Shut the fuck up, guys ! It's 2 fucking am ! " Il grogne et marmonne quelques autres insultes avant de claquer la porte. Les deux amis restent immobiles, guettant une autre réaction d'un de leurs amis. Puis Somi se faufile sous le bras de l'attrapeur pour le dépasser d'une marche et lui faire face. " I came to you tonight because I miss you ! " Elle monte une autre marche lorsque le garçon tente d'avancer. " Please ! I… " La star bute sur les mots. Que voulait-elle ? Tout ce qu'Andrea pouvait lui donner, tout ce qu'il acceptait de bien vouloir lui offrir de lui. " I just want… anything that you can give me. " Il s'avance mais cette fois la blonde ne recule pas, au contraire, elle le rejoint et l'enlace. Un peu plus haute que lui grâce à l'escalier, Somi embrasse le sommet des boucles brunes. " and I also can give you what you want " Ses mains glissent sur les épaules d'Andrea puis remontent sur ses joues. Dans cette position, elle avait tout le loisir de contempler la clarté de ses iris mais son regard plonge inexorablement vers les lèvres de son ami. " I miss our friendship before our travel… Quand tout était plus facile entre les deux meilleurs amis, but I aslo really miss our days at Fukui. " Alors elle fait ce dont elle avait envie depuis le début de leur conversation, ce dont ils avaient envie depuis leur retour à Kanto. Elle l'embrasse, avec prudence d'abord, éloigne ses lèvres une demi-seconde pour jauger le préfet silencieux. " I really missed it " susurre la blonde avant de reprendre leur baiser. Son corps se penche naturellement vers Andrea, oubliant qu'il n'avait qu'un bras pour se tenir. Le couple descend d'une marche pour reprendre leur équilibre mais l'envie de se sentir l'un contre l'autre les oblige à descendre au bas de l'escalier. Pendant leur périple, leurs lèvres se perdent et se retrouvent avec toujours plus de ferveur et d'envie. A la dernière marche, ils s'arrêtent et Andrea cède doucement sous le poids de la plus jeune, lui permettant ainsi de s'asseoir sur lui. Court instant de répit entre milles baisers, du bout des doigts Somi enlève les mèches blondes venues se coller à leurs lèvres durant leurs échanges. " You still want me ? " Elle demande innocemment, retirant un dernier intrus sur la lèvre inférieure du Gallois. Right ? La sorcière y dépose un baiser puis garde son front contre celui d'Andrea, comme si la réponse était cruciale.

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cw :  body mention

Agacé, le préfet plaque sa main sur la bouche de sa collègue et appuie. Il appuie jusqu’à ce que quelques larmes ne viennent mourir sur ses doigts. Et lorsqu’il se détache, elle l’interpelle. Il lui a fait mal. Si son cœur crie qu’il est désolé, il ne laisse pourtant rien paraître, se contentant de faire comme s’il s’en fichait à travers ses paroles. Et puis finalement il colle son visage au sien, vient découvrir du bout de son nez l’épiderme de son amie. Le souffle de la demoiselle et ses mains qui se placent autour de son cou le rassurent inconsciemment. Sa simple présence changeait tout. Et il n’avait pas l’intention de la laisser partir. Pas maintenant. Alors le voilà, commençant son petit manège, tandis que son nez découvre son visage, le sorcier prend la parole et se réjouit des réponses si complaisantes de la cadette. Et tout en la faisant culpabiliser, tout en avouant ce qui le dérange tant, il fait en sorte, à travers un sort, qu’elle ne puisse pas se détacher de lui. Il fait en sorte de la marquer, comme il peut. Car il en a besoin, de sentir qu’une infime partie de lui est présente avec elle. Sur elle. En elle. Et puis la voix monte doucement et Somi se défend comme elle peut. Ses larmes s’en mêlent et accélèrent le coeur du garçon. Il l’écoute mais ne réagit pas, continue ses tirades et ses reproches, et rejette tout le manque de confiance dont il fait part sur elle. Parce qu’il a tellement peur de ne pas être à la hauteur, tellement peur d’être déçu, tellement peur de faire une bêtise en se donnant à elle qu’il préfère considérer le fait qu’elle ne le mérite pas. “is it not what I'm doing for you too for years now ? " Et la défense de la belle fonctionne bien. Elle n’avait pas tort. Somi n’avait de toute manière, jamais tort. Il se targuait d’actions faites à son égard, mais elle avait fait de même. Car ils étaient pareils et probablement qu’ils tenaient à l’autre de la même manière. Mais ça, Andrea s’en fichait. Alors il prend quand même la fuite et monte les escaliers mais la voix de leur ami commun le fait s’arrêter. D’ordinaire il aurait répliqué aux insultes où se serait retourné vers Somi en riant. Mais aujourd’hui il préférait se taire. Peut-être parce qu’il n’avait pas envie que Lorenz trouve ses deux amis en train de se disputer dans les escaliers, peut-être n’avait-il pas envie de devoir donner des explications à leurs sempiternelles frustrations.

Et le temps que leur ami claque la porte suffit à Somi pour venir dominer le garçon dans les escaliers. Elle reprend la parole et il tente d’avancer. La Japonaise le supplie de la laisser parler alors il s’arrête et tend une oreille. Son regard plonge dans le sien et il peut sentir les grands yeux noisettes désespérés de la jeune femme. Regard qu’il évite cependant pour ne pas céder. Mais c'est trop tard. Elle vient l’enlacer. Et à peine son corps entre en contact du sien qu’Andrea se sent partir. La chaleur de son corps agit comme un réconfort. Le visage collé à la poitrine de la jeune femme, il ferme les yeux quelques secondes avant qu’elle ne vienne prendre son visage entre les mains pour que leurs prunelles ne se contemplent. “and I also can give you what you want" Les paroles de l’artiste, toutes plus belles les unes que les autres, déstabilisent quelque peu le garçon qui bégaye légèrement avant de finalement prendre la parole. “You…You know what I want Somi…but…” Et ses yeux ne quittent pas le regard de son amie, car à ce moment, du haut de cette marche et de cet angle de vue, il la trouvait particulièrement belle. “but it’s not only about what you can give me, or what i can give you…” parce que des choses à donner il y en avait. Il aurait pu tout lui donner. Tout ce qu’elle demandait. “It’s also about what you want to give me and what I want to give you… ” dit-il, la voix presque suppliante. Et la réponse de la blonde ne tarde pas. “I missed it t…” mais les paroles de l’attrapeur sont coupées à travers un baiser qu’il attendait depuis un moment maintenant. Soupir qui meurt contre ses lèvres, il tend son visage pour l’embrasser de nouveau à pleine bouche et lui offrir tout ce qu’il n’avait pas été capable de dire avec les mots. Perdant quelque peu l’équilibre lorsque Somi se penche un peu plus sur lui, ils se voient forcés de descendre quelques marches, faisant de nouveau grincer le bois de ces dernières, tandis que leurs lèvres se séparent pour mieux se retrouver.

Souriant contre le visage de la sorcière, il vient porter sa main libre contre sa joue avant de renouveler leur échange, ce dernier étant approfondi avec quelques mordillements de lèvres et quelques danses de langues explicites. Puis finalement le poids de la chanteuse force le garçon à venir se laisser tomber sur une des marches. Il accueille tout sourire la demoiselle sur ses genoux et vient passer sa main libre derrière sa taille, alors que leurs baisers reprennent, leurs cheveux se mêlant aussi à l’échange. Il la laisse retirer quelques mèches puis garde son front contre le sien. A peine a-t-elle retiré un cheveux blond collé sur les lèvres du jeune homme qu’elle pose une question presque rhétorique. “I think you already know the answer…” répond le Gallois avant de venir plonger son visage dans son cou, pour lui offrir un baiser infini. Somi en profite pour se tenir à lui, s’appuyant instinctivement sur les épaules du garçon, ce qui déclenche une douleur au niveau de l’épaule qu’il ne peut contenir, poussant un petit gémissement de douleur contre son cou. Il reprend cependant ses gestes affectifs puis vient parsemer ses clavicules de baisers tandis que sa main vient doucement se glisser dans son dos et dans le bas de celui-ci. “I want you so much…” murmure-t-il lorsqu'il revient kidnapper les lèvres de la demoiselle dans un baiser toujours plus brûlant, prenant jusqu’à sa langue en otage. Sa main vient caresser l’une des cuisses de l’idol, cachée par le pyjama d‘hiver qu’elle porte puis remonte doucement jusqu’à sa poitrine, elle aussi dissimulée. Cela n'empêche pas le garçon d’effectuer quelques caresses contre le tissu, prouvant qu’il la veut toute entière. Et comme si leurs baisers étaient faits pour durer toute une éternité, le garçon vient ensuite embrasser la mâchoire de la jeune femme puis remonte contre son oreille pour mieux lui susurrer quelques mots. “I've kinda never stopped wanting you, you know that…” Et il embrasse son oreille, frotte le bout de son nez contre quelques piercings avant de revenir plonger dans son cou. Cette fois-ci c’est juste son visage qui entre en contact avec la peau de la Canadienne. Il l’enlace comme il peut et se colle toujours plus à elle. Il reste un instant dans cette position, laissant juste son souffle chaud venir chatouiller la peau de la sorcière. Comme s’il prenait ça pour un temps de réflexion, le garçon repense au week-end qu’ils venaient de passer et dans un certain sens il culpabilisait. Alors tout doucement, d’un ton presque inaudible, il vient murmurer un discret “I’m sorry” contre le cou de Somi. Il était désolé. Désolé de l’avoir ignoré pendant ces derniers jours et ces dernières semaines. Même s’il savait que c’était nécessaire, il s’en voulait. Il s’en voulait parce qu’il avait à cause de ça gâché un week-end au ski ensemble, ayant préféré l’ignorer la première moitié du voyage, et se retrouvant presque cloué au lit pour la seconde moitié. Peut-être que c’était bien fait pour lui finalement. Peut-être qu’il l’avait mérité. Merlin savait utiliser le karma et Andrea en était bien la preuve.

Après quelques minutes dans cette position, et en silence, Andrea finit par offrir un dernier baiser dans le cou de Somi, comme s’il était prêt à passer à autre chose. Il bouge légèrement ses jambes pour signaler qu’il aimerait se détendre un peu et potentiellement changer de position. Sa cadette se lève alors et il la rejoint, pointant le canapé du menton pour lui signaler qu’il aimerait s’y installer car c’était tout de même beaucoup plus confortable. Un instant plus tard, il s’installe donc sur le sofa et invite Somi à s’allonger sur ce dernier pour venir reposer sa tête contre ses cuisses. D’ordinaire c’était plutôt lui qui aimait être dans cette position, mais un peu de changement ne faisait jamais de mal. Le regard obnubilé par l’intensité des flammes qui continuent de danser devant lui, le britannique laisse sa main venir caresser le visage de la blonde puis venir jouer avec quelques mèches de ses cheveux. La cheminée lui rappelait bêtement ces hivers passés au Royaume-Uni en famille et cela le réconfortait un peu. Mais cette simple pensée lui rappelle aussi son anniversaire et cette tension qui avait émané quelques jours plus tôt. Même tension qui avait eu lieu sur ce même canapé quelques minutes auparavant. “When I…” Les doigts d’Andrea viennent timidement s'amuser  près des lèvres de son amie puis descendent jusqu’au niveau de sa poitrine, la paume de sa main étant désormais capable de ressentir le pouls de la plus jeune. “During my birthday, when I found you in the toilets…I don't know why, but I had this weird feeling that I wanted to kiss you” avoue-t-il en s’éclaircissant la gorge, les yeux rivés sur le feu pour éviter de rougir. Il ne savait pas pourquoi il venait de dire ça. Juste une simple pensée qu’il voulait peut-être sortir enfin de sa tête.

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Un baiser et tout bascule. Les questions et les inquiétudes sont laissées en suspens - ils avaient tout le temps pour se torturer plus tard. Là, tout contre son meilleur ami, c'était ses lèvres et sa langue autour de la sienne, qui comptaient. Plus qu'une envie, c'était un réel soulagement de retrouver ce qu'ils avaient à peine pu explorer à Fukui alors, comme toujours, leurs gestes sont avides. Ils se cherchent, se trouvent, se perdent et se retrouvent à travers des maladresses et des baisers plus profonds. Le couple en perd l'équilibre, descend de quelques marches pour trouver plus de sécurité. La main de l'anglais caresse sa joue et il sourit contre ses lèvres alors qu'il cède peu à peu sous le poids de Somi. La chanteuse rejoint alors les genoux de son ami. Peu certaine du confort d'Andrea dans cette position, la jeune femme ralentie le tout. Front contre front, elle observe le visage de l'anglais. Elle le connaissait, en avait observé chaque parcelle au cours de ces quatorze dernières années. Elle en était tombée amoureuse à ses onze ans ; à ce visage encore un peu bambin et ses beaux yeux clairs. Puis elle avait cru le détester à  certains moments ; lorsque ses traits de malice se crispaient sous la colère et que les deux jades se transformaient en hématites glacées. Elle l'avait admiré, redouté, supplié - quand elle l'avait retrouvé un jour blême et sans couleur. En plus de dix ans, Somi pensait en avoir fait le tour. Du petit garçon au jeune homme qu'elle avait maintenant dans ses bras. Mais ce soir, la chanteuse avait l'impression de redécouvrir ce visage animé par des expressions nouvelles, alors elle pose sa question. Pour être certaine qu'elle ne rêvait pas car ce regard-là ne lui avait jamais été adressé, n'aurait peut-être pas du l'être. " I think you already know the answer… " La plus jeune ne peut le contredire. Les lèvres du garçon se nichent dans son cou alors Somi en oublie pendant quelques instants la situation, s'appuie sur les épaules d'Andrea pour le laisser plus facilement torturer sa peau. Elle se ressaisit lorsque le garçon gémit de douleur. I'm sorry, elle se redresse aussitôt, I'm sorry. Ses mains quittent les épaules de son ami, affolées. Andrea reprend cependant ses baisers, intimant à la sorcière de ne pas paniquer. L'effet est proche pourtant lorsqu'il confesse enfin, car son cœur loupe un battement. Me too, elle murmure aussitôt alors qu'il capture à nouveau sa bouche pour un échange profond. Et il insiste, laissant la blonde gémir contre ses lèvres à l'entente de ses mots. Les mains de l'anglais voyagent sur ses cuisses, ses hanches, suivent le contour de sa taille jusqu'à sa poitrine. Le tissu de son pyjama lui paraissait être une barrière abominable dont elle aurait dû se débarrasser. À la place, la blonde se cambre et se penche un peu plus pour appuyer les paumes contre sa peau couverte. À travers les carreaux de son pyjama, le bout de ses seins se tend. Il fallait qu'Andrea sache que son corps à elle le voulait aussi, qu'en choisissant de baisser les armes, Somi acceptait de se donner. Il se perd contre sa mâchoire, contre son oreille. S'il la voulait, il n'avait qu'à la prendre, mais ce sont d'abord des excuses qui percent le silence de leur étreinte.

Le crépitement de la cheminée leur tient compagnie une fois que le couple a migré vers un endroit plus confortable. Assis sur le canapé, le sorcier se fait presque absent dans sa contemplation des flammes dansantes. Les iris noisettes, elles, disparaissent sous les paupières closes de Somi. Tournée vers la cheminée, la chaleur du feu chauffe agréablement son visage, pendant que les doigts de son ami caressent son visage. Tout était infiniment plus calme et surtout, plus juste, qu'avant. " When I… " commence le sorcier, en hésitant. Pour une fois, la chanteuse patiente, les doigts d'Andrea viennent même embrouiller son esprit à jouer contre ses lèvres qu'elle entrouvre naturellement pour soupirer. " During my birthday, when I found you in the toilets…I don't know why but I had this weird feeling that I wanted to kiss you " Elle avait fui, cette nuit-là, parce que l'envie avait été réciproque. " But you didn't, elle sourit à ce regret, because there were people. " Et mille autres raisons avaient suffi à les séparer durant ces quelques jours à Londres. Beaucoup trop d'amis présents qui n'auraient pas compris et à qui il aurait fallu expliquer des choses qu'ils n'étaient même pas capable de cerner eux-mêmes. " I acted weird because I had the feeling that… what happened at Fukui was written all over my face. " La chanteuse parle tout bas, lentement, perturbée par les mains de son ami descendues sur sa poitrine. " I didn't want them to know… " Somi sent son esprit divaguer ; impossible de se concentrer sur autre chose que les caresses qu'il lui offrait. " I… " Elle quitte la cheminée pour se tourner sur le dos puis déboutonne un, deux boutons, pour que la main puisse se faufiler sous le motif à carreaux. " I still have things on my mind, you know. " Sur le coeur, aussi. Rien n'était vraiment réglé. Malgré le sujet de leur conversation, Somi s'abandonne un peu plus. La jeune femme ne rechigne pas lorsque le tissu de son pyjama tombe un peu trop, dévoilant ce qu'il cachait jusque-là. " And you also have something going on, so I… " Hm. Un gémissement traverse ses lippes et interrompt le fil de ses paroles lorsque les phalanges s'attardent sur un point culminant. A la place, Somi fait signe à Andrea de se pencher vers elle et dans les derniers centimètres de séparation, la blonde se redresse assez pour rejoindre ses lèvres. Et, encore une fois comme si ce n'était jamais assez, sa langue retrouve celle de son partenaire, langoureusement. Et chaque fois qu'ils ont l'impression de terminer le baiser, ils en décident autrement, jusqu'à ce que l'épaule endoloris d'Andrea ne précise leur limite. Somi l'accompagne alors pendant qu'il se redresse puis se blottie contre lui. " We should have just started like this tonight. " Elle soupire de leurs bêtises tant ça lui paraissait évident maintenant que la source de leur conflit venait d'une seule et même envie.

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