Les salles de cours ne sont pas délimitées par des murs, mais par des champs magiques : de l'intérieur, ils sont opaques, besoin de concentration oblige. Mais de l'extérieur, ils sont invisibles, laissant percevoir tout ce qui s'y passe. Les seules parois éventuelles sont les rangées de casiers attribuées aux élèves lorsqu'ils sont admis dans une classe. Les salles d'entraînement par contre sont des plus basiques et permettent de se perfectionner seul ou en groupe, loin des regards curieux — mais sans l'aide d'un professionnel. Ici, les élèves de chaque promotion sont séparés par niveaux et peuvent à tout moment grimper à l'échelon supérieur ou retomber au précédent, ce qui décuple la pression. Les élèves s'agglutinent devant les meilleures classes pour assister aux démonstrations, critiques et conseils des professeurs, recrutés dans le monde entier parmi les artistes les plus reconnus du moment. Les studios et salles de classe sont ensorcelés pour s'adapter aux besoins des enseignants et/ou de leurs élèves, en termes de matériel et de décor. Rien n'y est impossible — défi supplémentaire imposant aux jeunes de faire preuve de créativité pour se démarquer de leurs pairs.

Le Shinfonī Hōlu (ou Symphony Hall) n'est pas accessible en permanence : il se réserve à l'avance à l'occasion de spectacles validés par l'administration. Cette salle, considérée comme l'une des plus belles de l'île, est en priorité accordée aux étudiants, mais est également très demandée par les artistes confirmés. Entièrement modifiable, elle s'adapte à la nature du spectacle. Les sièges entourent la scène pour les pièces, les comédies ou les prestations musicales. Mais à l'occasion des représentations cinématographiques, ils lui font face. L'estrade est alors remplacée par un nuage vaporeux faisant office d'écran magique dont la forme s'adapte, tout au long, aux besoins du scénario. Lors des vernissages, le décor est tout autre : les sièges s'évanouissent pour laisser place à un vaste espace au cœur duquel il est possible de disposer des pans de murs. Le Shinfonī Hōlu bénéficie par ailleurs d'une seconde entrée, donnant sur la ville : strictement surveillé, ce passage extérieur se fait à travers la cascade. Il ne s'ouvre que sur invitation ou réservation vérifiée, et les sorciers admis ne peuvent franchir le passage que si leur signature magique est confirmée par la chute ensorcelée. Bien sûr, ils traversent le rideau d'eau parfaitement à sec.