- TW :
- symptômes de manque liés à la prise de drogues.
used to be scared of the ocean
'cause I didn't know how to swim
i took one sip of your potion
now I'm just divin' right in
'cause I didn't know how to swim
i took one sip of your potion
now I'm just divin' right in
Ma tête toujours trop pleine a besoin de respirer. Surtout en ce moment ; qu'est-ce qu'il se passait en ce moment, d'ailleurs ? Trop de choses à la fois, et rien en même temps. Ma tête, ma tête, elle tournait et me laissait dans un flou déconcertant avant de me jeter en bouquets tous mes doutes et toutes mes peurs. Résultat ? Je nageais soit dans une mer trop sombre pour pouvoir distinguer quoi que ce soit, soit dans une eau trop limpide qui laissait entrevoir ses dangers, et qui m'attirait vers le fond. Souci : je ne sais pas nager. Les deux situations sont donc bien trop dangereuses pour que je me laisse aller, sans compter que cette image me foutait la chair de poule. Depuis quelques mois, je ne pouvais pas approcher ne serait-ce qu'une baignoire. Ridicule mais irrémédiable, j'en ai bien l'impression.
Dans l'espoir de calmer ma tension et mes pensées par la même occasion, j'avais eu la brillante idée de m'assoir en plein milieu d'un café en ville. Je n'avais pas choisi une table reculée comme d'habitude, non, parce qu'aujourd'hui il faut croire que je me prenais pour quelqu'un à vouloir me donner en spectacle. Finalement, c'était sûrement pour qu'on me regarde - je savais que quelques-uns le feraient - et pour me prouver ma propre valeur. Je levai les yeux au ciel, exaspérée par mon propre désespoir. Décidément.
Je finis par me concentrer sur ce que j'avais sous les yeux - mon carnet, où je comptais noter l'organisation de mon prochain cours, qui était le lendemain. Je savais déjà deux choses : je voulais continuer dans ma lancée, et travailler encore une fois sur les sorts que nous avions vu la fois dernière, mais je voulais leur montrer comment les rendre plus intéressants, et plus efficaces : en d'autres termes, approfondir leur technique tout en les tenant en haleine comme j'adorais le faire lors de mes cours. Au moins il y avait une chose qui filait droit chez moi ; ma passion pour mon métier. Cette pensée m'arracha un sourire, et je pris quelques gorgées de mon café serré avant de noter quelques idées et astuces que je pourrai leur partager. Il ne faudrait quand même pas que je m'éloigne trop du programme, ou j'allais me faire taper sur les doigts.
D'ailleurs, en parlant de mes doigts. Etais-je stupide au point d'ignorer le fait qu'ils tremblaient plus qu'à l'accoutumée ? Oui, certainement, puisque je m'efforçais d'écrire malgré cet handicap qui durait depuis maintenant une bonne demi-heure. Il faut croire que question déni, j'étais à un niveau record. Et mes pensées dérivaient à nouveau, je n'arrivais soudain plus à me concentrer - pourtant il y a quelques secondes, j'étais parfaitement sereine... Avant de me mettre à écrire. Et une migraine arrivait, tandis que mes yeux couraient sur les murs du café en passant brièvement sur les gens, espérant que je reprendrais rapidement mes esprits. Mon regard en accrocha un autre cependant, de manière parfaitement inattendue. J'eus quelques secondes de latence, car ce visage je l'avais déjà aperçu, et plus d'une fois. Mais je n'arrivais décidément pas à me souvenir ce qu'il représentait. Peut-être s'était-on déjà parlé dans un bar, ou même plus ? Chassant cette idée, je tournai à nouveau mon regard vers mon carnet en essayant de me concentrer malgré mes mains qui avaient apparemment décidé d'imiter un appareil en mode vibreur. Je pris un gros élastique dans le fond de ma poche, essayant d'attacher mes cheveux tressés pour masquer ce mouvement inopportun.
Finalement, peut-être aurais-je dû me déplacer à une place plus reculée dans ce café ridiculement petit.