a road to somewhere ( isai )

l'air se couvre de ces vapeurs d'eau, s'embaume de ces senteurs d'huiles essentielles et le tout lui monte à la tête. tout signe de fatigue retombe tel les perles d'eau qui glissent le long de son corps. les longues nuits  éternelles où le carmin coule lorsque le scalpel s'approche de la peau, lorsque la vie ne tient parfois plus qu'à un fil ou encore lorsqu'elle se retrouve à verser les larmes des défunts. tout ces souvenirs sont lointains, la tête ne pense plus. elle se trouve à vagabonder de bain en bain à tester la meilleure qualité de l'eau pour sa peau de porcelaine.
sauf quand ;
seconde lune apparaît dans les cieux et que l'atmosphère chaleureuse ne se dissipe. une certaine fraîcheur souffle sur la nuitée japonaise. les onyx n'ont seulement le temps de se fermer une fois avant que le monde autour de la source chaude ne disparaisse.  — what ? sa tête se tourne dans tous les sens pour chercher le moindre signe de vie. mais ce n'était que le silence sourd qui lui répondait. et c'est à ce moment qu'elle réalise. le palpitant se serre ; elle est prise par la peur.  — otousan, okaasan qui surgit par automatisme entre deux sanglots. elle était venue avec eux mais au final, elle se retrouve seule. rapidement, elle attrape sa serviette, n'a qu'à peine le temps de se sécher qu'elle se glisse sous son yukata lâchement noué. le obi trainant par terre, les cheveux décoiffés et les getas frappant contre le sol à la vitesse de ses pas. personne dans les bains, personne sur le chemin si ce n'était que des silhouettes de yokai flottant dans les airs. son regard est furtif, elle cherche amu. elle cherche la personne qui pourra l'aider à retrouver son chemin ( à retrouver sa famille ). mais dans l'obscurité, il y a une certaine lumière qui illumine ses plus beaux espoirs. — excuse me ? are you alive ? are you just like me ? la raison est perdue, amu se rattache au peu de personne qu'elle pouvait pour ne pas se perdre dans cette solitude qui pouvait être infinie.

attiré comme un papillon par une flamme par toutes les rumeurs qui courraient sur les lieux. motivé à découvrir si elles avaient une quelconque par de vérités, dans l'unique et seul but de transformer les employés en de futur clients pour son entreprise, tout en sachant qu'il ne pourrait rien faire. la bourse de gallions donnée au propriétaire pour pouvoir rester une fois la nuit tombée était bien remplie. une broutille aux yeux d'isai pourtant, ne voyant dans la somme guère plus que de l'argent de poche destiner à s'offrir l'un de ses derniers caprices. il avait attendu la nuit tomber, les pieds enfoncés dans l'un des bassins, les yeux ouverts pour regarder le soleil se coucher. les voix autour de lui avaient disparues petit à petit à mesure que les gens quittaient les lieux.

il ferme les yeux un instant, le temps que les étoiles apparaissent dans le ciel. quand il les rouvre, tout semble avoir changé. l'atmosphère semble soudain plus lourde et il se croirait presque plus à sa place maintenant que quelques minutes plus tôt. son regard se pose sur un esprit à quelques mètres de lui. le sourire lui vient aux lèvres alors qu'il règle une alarme sur son téléphone. dix minutes avant minuit. inconcevable pour lui de ne jamais pouvoir quitter les lieux, même s'il meurt d'envie de savoir si cette rumeur-là est vrai aussi. il regretterait presque de ne pas avoir emmené quelqu'un avec lui pour servir de cobaye.

prêt à profiter des heures qui l'attendent et à les mettre à profit pour trouver un moyen ou un autre de se faire de l'argent (préoccupation première du yakuza qui voulait montrer qu'il serait un bien meilleur successeur à son père que le reste de sa fratrie). les yeux qui s'ouvrent en grand, à chaque yokai qu'il croise. jamais encore il ne s'était retrouvé entouré d'autant d'esprits. il se demande ce qui les attirent tous ici, pourquoi ce lieu et pas un autre. il est interrompu dans ses réflexions par une voix qui l'interpelle avec une question qui lui parait d'une bêtise extrême. "no. i'm obviously dead." il lui sort son regard le plus blasé, pour bien lui faire comprendre que c'est uniquement sa question débile qui a amené à une réponse tout aussi débile. "what are you doing here ?" elle n'a pas l'air du genre à vouloir percer les mystères du lieu. et ça tombe très bien pour isai qui voit presque en la présence de la demoiselle un signe des yokai pour tester ce qu'il se passe après minuit.

les mots sembles dénués de sens mais l'environnement était assez hostile pour que les défunts ne viennent aussi s'inviter dans les lieux. et l'enfant aux larmes faciles s'en inquiétait beaucoup trop. et si tout ceux qu'elle avait vu disparaître de la vie venait la hanter ? non. c'est impensable. — it's not funny you know ! qu'elle lui jette comme si elle lui faisait la morale. la filante s'était éteinte et elle ne laissait plus parler que son être le plus anxieux. celui qui avait peur de tout. — i was taking a bath, i fell asleep and when i woke up... le craquellement de ses pas qui se rapprochent peu à peu la fait sursauter à plusieurs reprises. c'était comme si elle sentait que les yokai se dirigeaient vers eux. — everybody was gone and AHHHHHHH un cri strident se poursuit ; le sien. la poupée ne peut finir ses propos lorsqu'une drôle de sensation effleure sa jambe. une première fois, elle tétanise. une seconde, elle agite la jambe dans l'air pendant que son visage se décomposait sur place, son âme avait déjà quitté son corps. — WHAT'S THAT ???!!! A KAPPA ?? AN OCCAMY ???! IT WAS WATERY !! I SWEAR IT WAS WATERY elle finit par attraper sa manche et à secouer son bras. amu avait perdu tout ses moyens, elle ne savait plus qui elle était et ce qu'elle faisait sur place. la seule chose qui l'importait c'était qu'on lui dise que ce n'était rien et que ce n'était surtout pas un kappa.

"it's obviously very funny." le sourire au coin des lèvres en regardant la jeune fille devant lui. très drôle de l'effrayer un peu, surtout vu l'ambiance des lieux. il ne devait pas trop lui faire peur s'il voulait qu'elle reste jusque minuit. il comptait sur elle pour jouer les cobayes. "how can you fell asleep in a bath ? you're not scare of drowning ?" il ne pourrait jamais s'endormir dans un bain lui. trop peur de l'eau pour ça. trop peur de finir avec les lèvres comme celles qui hantaient ses nuits. les épaules qui se lèvent quand elle raconte que tout le monde est parti. c'est évident. la fermeture avait eu lieu il y a un moment et en voyant ce qu'il y avait autour d'eux. qui voudrait être là à la nuit tombée ? il lui lance un regard noir quand il l'entend crier. "why are yoi screaming like that ?" envie de lui dire de se taire pour ne pas déranger les esprits autour d'eux. et il était loin d'avoir envie de les déranger, sans savoir ce qu'ils étaient capables de faire derrière. il regarde le visage de la demoiselle se décomposer et il serait presque à deux doigts de tenter de la rassurer. presque, parce qu'il ne comprenait pas toutes les émotions qu'il voyait passer sur son visage. toute envie de la rassurer qui s'envole quand elle attrape son bras et qu'elle commence à secouer son bras. "stop it !" il retire son bras d'un coup sec. "it's just a spirit, no need to freak out."

si seulement les étoiles lui avaient dit de ne pas s'aventurer dans les onsens des lieux, elle ne l'aurait pas fait. leur bienveillance ne brillait pas assez ce soir-là. elles étaient là à l'observer se débattre avec ses peurs. perdre tout sens de la raison et être engloutie par cet abysse si sombre. quand secondes deviennent heures et que tout devient infernal. s'agrippant à la seule chaleur humaine l'entourant pour survivre de ses plus grosses frayeurs. mais le rejet est brusque. pas besoin de sursauter de cette manière, oui. mais pas lorsque l'on s'appelle amu. son coeur rate un battement. la somei se sent encore plus seule. — but this spirit just licked my leg... et si sa voix a perdu en intensité, son timbre vibre toujours autant. amu est prise de ces tremblements qui l'empêchent de bouger. — can't you just lead the way back to home ? c'était comme si la poupée s'adressait à une personne proche d'elle. comme si c'était un frère ou un ami qui allait la ramener à la maison en suivant le chemin des astres. — please ? et elle finit par lâcher une larme (cry baby). et comme toujours, elle se déteste de pleurer pour un rien. de se montrer si faible devant les autres. à se dire qu'elle n'était pas digne des somei.

il regarde la peur s'étendre sur son visage au fur et à mesure que les minutes passent. il a presque envie de lui dire que les esprits sont surement bien plus inoffensif que lui. presque envie de lui murmurer qu'il est un yakuzha et qu'il a très certainement fait pire que ce qu'elle peut imaginer. mais ce ne serait pas une bonne idée, juste dans le cas où elle sortirait d'ici. moins content quand elle s'accroche à lui parce qu'il n'a pas spécialement envie d'être là pour la rassurer. "why whould a spirit want to lick your leg ?" il regarde quand-même sa jambe, juste pour voir s'il y avait vraiment un esprit. "you're not an acid pop." peut-être que si mais il ne voulais pas être celui qui allait tester. peut-être qu'un des esprits présents pourrait tenter et lui donner son avis. "maybe." il pourrait l'emmener vers la sortie, bien entendu. mais où serait l'amusement ? il préférait rester là encore un peu. il y avait encore du temps avant qu'il soit minuit et qu'il soit obligé de quitter les lieux. avec ou sans la fille. "do you know the rumors about this place ?" envie d'en rajouter une couche en voyant la larme couler sur sa joue.

ses phalanges n'en pouvait plus de se serrer encore et encore. les ongles pénétraient dans la chair comme s'il n'y avait plus que ça pour réconforter ce coeur beaucoup trop inquiet. et si le mal pouvait lui démunir de cette émotion palpable qui est la peur ? faux. le mal ne fait qu'accentuer son instinct. maybe. assez pour que l'enfant des étoiles le prenne pour un oui. car amu est de celle qui compte les merveilles comme si elle en respirait tous les jours. celle qui renommait incessamment les astres sous les surnoms les plus affectifs ; ceux qui laisse s'évaporer ce nuage d'amour. sauf que ; le nuage s'est noirci de cette démangeaison qui était la peur. son identité est brouillée. elle n'était plus qu'une enfant apeuré par cette situation. — rumors that say that if you stay the night here, you will have a thousand year of fortune ? sa phrase est entrecoupée par quelques sanglots. et  amu elle croit fort en ces mots. l'espoir fait vivre, n'est-ce pas ? le regard insistant le travaille.  — but even with good fortune i don't wanna stay here. parce que le bonheur et la chance ne seront jamais offerts à un corps retrouvé sans vie. l'idée que son nom apparaisse dans les journaux des sorciers la démangeait beaucoup trop.

il se délecte de voir la peur sur son visage. spectacle qui l'amuse tellement, surtout ce soir. en tant normal, il aurait joué les gentils garçons et il l'aurait même aidé à trouver la sortie. mais il n'était pas d'humeur à jouer les gars sympa ce soir, trop ravi d'avoir trouvé ce qui semblait être la victime idéale. il veut jouer encore un peu. voir jusqu'où il est capable de l'effrayer. lui demander si elle connait les rumeurs sur le lieux, pour pouvoir mieux lui raconter si elle ne sait rien. son rire explose quand il l'entend parler. une bonne fortune hein. pendant mille ans en plus. c'était trop facile de se moquer d'elle, beaucoup trop facile. il se penche pour arriver au niveau de son oreille. "it's more that you'll be transform in an animal. you'll be cute as a little pig." il se recule rapidement pour avoir le temps de voir l'expression sur son visage. il aime beaucoup cette soirée, il doit bien l'avouer. "or your soul can be tied up to this place. what do you prefer ?" une véritable pointe de curiosité qui pointe dans sa voix, se demandant laquelle des deux vies la jeune femme préférerait. un bref regard à l'heure affichée sur son téléphone lui apprend qu'ils ont toujours du temps avant d'être obligé de sortir . pas assez cependant pour trop s'éterniser. "okay i can help you find the exist. but i want something in exchange."

l'image lui vient déjà à l'esprit, la perte de son humanité. la teinture rose se répand sur son épiderme et il n'y a plus qu'un tatouage représentant son nom sur la côte du porcin. amu secoue sa tête pour s'enlever cette horrible image. — no !! i gotta go back ! i still got many things to do ! parce que vivre à toujours dans l'onsen lui ferait bien trop peur. n'exister que dans ce lieu serait trop pénible pour l'enfant de lumière. comment pourrait elle continuer son histoire d'amour alors que seule la première page était écrite ? pas en restant dans l'onsen en tout cas. — what do you want ? i'll give you whatever you want. le cri désespéré de la naïve qui ne savait pas qu'elle pouvait signer un contrat avec l'ange de la mort. cruauté indélébile, elle est là à croire chacun de ses mots, s'attache et se rattache à chaque vibrement de voix. la divine étoile n'était plus qu'une brisure. le bourdonnement des yokai se rapprochant d'eux, ses paupières se ferment. — please.