— how love can lead you to sadness

Le corps déambule de gauche à droite, sans savoir ce qui la ravive autant. Qu’est-ce qui la ranime ? Qu’est-ce qui l’emporte si haut dans le ciel. L’amour avait laisser un vide intergalactique dans son coeur à présent glacer, pourtant aujourd’hui, l’idée d’une rencontre charnelle ravive une lueur dorée dans le creux de sa poitrine. Comme animée par l’envie d’appartenir et l’être aimer.

Le rendez-vous a été scellé d’un accord commun dans ce love hôtel dont elle terrer le nom. Elle a réservé sous un faux noms, rendant l’aventure encore plus palpitante. La première fois avait été rapide et efficace, empreint d’une chambre qui n’est pas la sienne, elle a de la chance sora que noriko et hauru ont le coeur assez gros et les oreilles bouchées, pour l’autoriser à galoper dans la pièce d’à coter.

Pomponner comme elle ne l’a jamais était, sora avait fait des efforts. Plaire est quelques choses qui lui font plaisir de temps en temps, mais lui plaire à lui était bien différent. (Ça l’a toujours était)

Elle se rappel de leurs premiers rendez-vous en faux amoureux, regards complices et sourire aux coins, attendant sagement de regagner la porte pour rire à gorge déployée. Il était son ami avant d’être son amant, il était tout ce dont elle avait besoin, émotionnellement, sexuellement et psychologiquement. Elle ne pensais pas qu’un jour elle se forcerai à ne pas l’embrasser sur la bouche, dans la crainte de retomber amoureuse de lui.

(Mais tu l’aimes encore?)
Peut être ? Enfin non, ou si encore, dans une saleté de mal entendue.

D’autre pourrons lui offrir ce qu’il s’apprête à lui donner, mais elle n’en veux pas. Ses bras, son odeur, son coeur tambourinant contre le sien, ses lippes sur sa peau découverte, c’est tout ce qu’elle souhaite.

La porte retentit et elle apparaît, nuisette bleutée et cheveux lisser, dans l’encadrement de la salle de bain. « T’es en retard. » fin sourire, pas qui traverse la salle pour le rejoindre, l’aide à retirer sa veste. « T’es tres beau, tres tres tres beau. » rapidement, ses mains retrouvent ses épaules et elle les presses pour se hisser jusqu’à lui. « Fais ton travail, sawada. »

de rien :

Pétrifié !
Ô dans le fond de sa gorge, il y a les cendres de ces souvenirs d'antan que l'on voudrait éffacer ( pas lui ), ces sentiments tenaces qui embrasent son coeur, embrasse ses désirs, ses rêves. Sora est reine ; et quand il est devenu traitre !
Il a juré fidélité sur les célestes sacrées, à ne jamais se détourner vers d'autres, ne jamais laisser le regard filer sur d'autres courbes quand les siennes sont chimères dans l'esprit ; elles sont reines, elles n'ont jamais eu le coeur de le quitter. Sora, elle hante comme ces fantômes dans sa tête. Elle hante, son être, quand la nuit se couche, quand dans ses draps il sent encore son odeur ;
Mais ses bras sont froids.
Vides.
Elle ne s'y couche plus.
Elle ne lui murmure plus des rêves contre ses tympans.
C'est terminé.
C'est un peu loin pour lui, et ça le déchire encore et encore, ce poison mortel qu'est l'amour qui s'écoule dans ses veines comme fatalité qui finira par l'emporter. Kida n'est plus celui qu'il était avant. Il est redevenu ce gamin qui s'amuse des coeurs, sans plus jamais jouir des corps ! Il a le sien gravé contre ses lèvres.
Kida, il est détestable quand les mots sont des peines à ses pulpeuses. Ils pendent et ne demandent qu'à poignarder des battants, comme pour calmer ses douleurs,
Calmer ses maux, de ces paroles jamais angéliques.
Il ne sera jamais bon ; à vivre dans le mirage d'un père.
Qu'aurait-il fait lui, à sa place ?
Sans jamais vouloir réellement y songer. Il le hait, il le hait comme il se hait plus même. A s'en vouloir, jour et nuit, quand les démons viennent bercer ses illusions.

Elle est sortilège !
Sora et ses lèvres.
Sora et le carmin qu'elle laisse sur sa peau.
Sora et ses doigts qui laissent des traces dorées. Elle a fait de lui un roi, un empereur ! Et poussière, le voilà de nouveau. Misérable, à se trainer aux pieds de cette femme ;
Quand elle s'est toujours senti puissant. A maîtriser l'art des mots. L'art de manipuler ces carcasses. Mais pas elle. La sincérité l'a bercé.
Sora, elle a toujours été différente. Elle était cette chaleur dans le froid de l'hiver, dans le creux de sa poitrine. Elle était celle qu'il voulait aimer, une fois que les yeux sont clos, une fois que les regards ne sont plus là. Qu'il n'y a plus à prétendre. Il voulait l'aimer, hier et demain. A hurler sur les toits !
Qu'il n'y avait plus qu'elle.

Il n'y a plus que lui.
Solitude.
Tu es seul, Kida.

Il a l'air froid ; toujours eu l'air inaccessible. Icare qu'on ne pouvait pas sauver ! Il a toujours eu cette démarche. Dans les couloirs, dans les parcs. Aux côtés des autres. Il avait l'air de s'en foutre, n'offrant jamais un regard. Aujourd'hui encore. Il ne regarde plus personne, quand il passe entre ces corps, quand il en bouscule. Il ne fait que râler ;
La rage au ventre.
Eveillée, trop présente.
Le poison l'a tué.
Il porte ce masque qu'on ne peut retirer. Le seul qu'elle pourrait lui arracher, mais en vain. Kida a tout gâché. Encore et encore. Il n'y a plus que des corps qui s'aiment autant qu'ils se détestent. Sa chaleur ne parvient plus à le garder à la surface. Il se noie ;
Dans l'espoir de la savoir de nouveau avec lui.
A céder à ses caprices, chacun de ses mots.
Il se fait doux ; il est docile !
Kida misérable, encore un jour.
Encore un soir.
Porte claquée, sans un regard derrière. Il n'a plus rien à abandonner, plus aucun bijou à sauver. Tout a coulé dans le fond des abîmes. Les yeux glissent sur sa silhouette alors que sa veste glisse le long de ses bras, s'abandonne plus loin. Épuisé, il en a marre de ce jeu. Qu'on s'amuse lui.
Quand c'était lui, le maître du jeu, autrefois.
Mais Kida, il reviendra toujours pour elle.
Quel accueil. Alors que ses doigts retrouve la finesse de sa taille, le chaud de sa peau à peine couverte, l'électricité de son amour qui pique son coeur, lui rappelle qu'il n'y aura rien de plus. Elle le fait espérer. Quand il l'a mérité. Quand il peut encore attendre.
10, 20 ans. Qu'importe. Mais les mots sont sauvages à ses lèvres ! Jamais grâcieux, Kida est un peu mort.
Il y a quelques mois, ou quelques semaines.
Il s'est lui même poignardé, ce poignard dans le dos.
Si tu veux me chauffer, comment par mieux me parler, Sakurai. Qu'il vient en soupirer alors que la tête se tourne, s'échappe ailleurs. A abandonner sa présence, quand il vient glisser la nicotine à ses lèvres, l'allumant sans une once de pitié pour ses poumons. C'est pas comme ça que ça marche. J'te sers qu'à ça ?

Et pourtant ;
Il ne devrait plus rien espérer.

Il y a cette ligne au creux de son cou qui ne ment jamais, n’a jamais menti. Détendue quand il est sincère, froncer quand il est énervé. Visage peu expressif, mais la ligne si fine qui caresse sa nuque, délie à lui tout seul tous les sentiments qu’il dégage. Elle repense souvent à la facilité qu’elle avait de communiqué avec lui, elle qui a toujours eu un mal fou à s’exprimer. Dire les choses de manière claire et net était si peu fréquent, elle manque cruellement d’échange humain, ô combien ses journées sont à leurs contacts.

Elle n’a jamais su faire les choses, que dire quand on aime ? que dire quand on aime plus ? que dire quand on en reveux encore ? C’est si complexe que son cerveau déraille, préfère le silence à l’inconfort des mots qui n’arrivent pas à se suivre.
Je t’aime encore, elle aimerait pouvoir lui dire.
De la manière la plus simple qui soit.

Elle ne veut pas qu’il ait de faux espoirs, qu’il y voit une porte ouverte, un peu être qui plane sur leurs têtes, elle aimerait juste lui dire : ce soir, hier aussi et peut être demain, je t’aime encore.

Et il devrait comprendre que c’est normal, s’aimer et arrêter de s’aimer prennent le même temps. Elle n’arrive pourtant pas à lui dire, préfère l’user pour des jeux physiques, presque pervers. Car c’est dans ses bras qu’elle se retrouve vivante, son cœur palpite, ses bras se remplissent de frisson, sa chaire en redemande.
Ses baiser sont divin, et elle n’a jamais démentit, Sora.

Kida est un très bon amant, peut-être parce qu’il n’y avait pas que l’échange physique, l’attraction du corps. Par-dessus cette attirance, l’amour était bien présent. La romance qui les liées, l’histoire qui se dessinait.

Aujourd’hui, elle ne voit pas que du brouillard, elle n’arrive pas à s’imaginer une suite dans ce chemin pavé d’embûche. Elle l’aime (elle le pense.) (elle le croit.) mais l’amour n’est plus suffisant pour se construire.
« T’aimes? » elle allait préciser qu’elle l’avait acheté spécialement pour lui, mais n’en rajoute pas plus. Ses pieds retrouvent le sol, et elle lisse cette dite robe. « Mh? » Réaction surprenante, la daichi se retrouve prise au dépourvue, les mots lui manque et elle se contente de reculer.

Jusqu’au pied du lit ou elle, trouve refuge, d’abord, elle reste debout, puis s’assoit sagement, attendant qu’il entre un peu plus dans la pièce. n’avait-elle pas était claire dans sa demande ? avait-elle donné des signes contradictoires ? elle se remémore les messages sans voir où elle a fauté, se demande si finalement, c’était une bonne idée. « Je pensais qu’on était d’accord.. Je t’ai demandé et tu m’as dit oui. » l’incompréhension se lit dans son visage, ses sourcils froncés gâche le peu de maquillage qu’elle avait réussi à s’étaler, et elle soupire presque, mécontente de la situation. « Si tu ne voulais pas, alors pourquoi tu as accepté ? »

Elle se sent soudainement nue, trop nue.

La nudité n’avait jamais été un problème avec kida, bien au contraire, il avait éveillé en elle l’envie d’être nue. loin de la pratique sexuelle, juste assez à l’aise pour n’avoir aucun secret pour lui. Ses sentiments étalés au grand jour, ses rêves décortiquer en pleine nuit, ses bras allonger sur son corps, ses jambes enrouler autour des siennes, elle n’avait jamais eu la sensation d’être trop crus pour lui, jamais. Sauf maintenant. Ses doigts s’emparent de son jean pour l’enfiler par-dessus sa nuisette, et elle attrape son hoodies. C’est la sensation qu’elle avait à ses côtés : être elle même, puisque c’est suffisant.

« On était d’accord, tu changes d’avis à la dernière minute, le plan tombe à l’eau, donc chacun rentre chez soit. » Elle se sent si stupide, stupide, stupide Sora. Un mouchoir estompe le rouge à lèvre et étale le blush pour le rendre inexistant. « Rentre chez toi, Kida. » elle lui tourne le dos, range ses affaires à son tour. pas de sex, alors pas de rendez-vous.

Moins que rien, les mains sales de ces peaux qu'il a caressé, qu'il n'a fait que souiller en retour.
Minable, la gueule de l'insolence, ce visage qui n'a jamais cessé de défier les dieux et les lois qui se sont imposées à lui. Kida, il aime le danger, éternellement amoureux de tout ce qui fait frissonner sa peau. Kida, il aime tout ce qui tord son estomac, ce qui retourne ses entrailles. Il aime la vie, quand elle est noyée sous ces litres d'alcool, quand elle est illusions dans l'herbe fumée. Il aime la mort, quand elle se dessine sous ses doigts le temps d'un songe, comme un mirage ;
Tout est éphémère.
Lui aussi.
Les battements de son coeur sont vaillants, pourtant ils finiront par se taire, eux aussi. Comme une tempête calme, une tempête que l'on attend plus, que l'on espère plus. Et c'est l'espoir qui l'a gardé là ! La tête hors de l'eau, avant que tout ne finisse sous l'océan, dans les abîmes où les étoiles ne peuvent pas percer les ténèbres.
Et maintenant, il n'y a plus que le sel pour consumer l'amertume de son être. Il n'y a plus que ses lèvres séchées, de l'air marin qui a tout balayé sur son passage, à avoir fait de lui, un désert aride de sentiments à l'abandon.

Avant, il y avait Sora pour lui rappeler qu'il était bien plus que ce qu'il voulait croire. Pour lui rappeler que son nom était, pour une fois, sans importance contre ses lèvres, contre son corps. Avant, il y avait Sora pour lui rappeler que lui aussi, il a le droit d'aimer.
Il a le droit d'être faible, il a le droit d'exister.
Mais il a tout gâché, de ses phalanges brûlantes, de ses actes trop manqués pour être comptés sur les doigts d'une main. Kida, il a regardé le feu tout emporter sur son passage. Les souvenirs, les joies, l'avenir,
Mais jamais l'amour.
Qu'il a gardé secret dans sa poitrine.
Caché sous cette cage d'or.
Il l'aime toujours.
Quand les corps sont à l'abandon, quand les lèvres ne se rejoignent jamais. Il l'aime, quand elle porte un vieux pull, quand ses chaussettes ne vont jamais ensemble, et pourtant le coeur se tord. Le coeur souffre de ne plus rien être à ses yeux.

Car le rejet le consomme, et ces visites pour l'amour des corps ne cesse de le dégouter. Et peut-être qu'il comprend enfin, Kida, ce qu'il a fait subir à tant d'autres dans le passé, quand il ne faisait que s'amuser avec la chair, quand il jeter ces hommes et ces femmes à la moindre occasion.
Le voilà pantin !
Le voilà poussière.
Le voilà, Kida.
Face à elle, face à ce qu'il ne cesse de réduire au chaos, quand les paroles sont empoisonnées, il ne sait pas mentir, ni dans ses mots, ni dans ses actes.
Il ne sait pas être hypocrite, pas avec elle, pas avec toi.
Parce que je n'ai pas osé te dire non. Te contrarier. Mais non, ça ne me convient pas. Faut qu'on parle. Qu'il crache, sans pitié, parce qu'il a toujours été comme ça, Kida. Il n'attend pas, il n'a pas besoin de réfléchir à ses mots. Ca fait toujours mal, quand la voix s'élève, car elle n'est pas souvent jolie. Elle n'est pas toujours harmonieuse. Kida, il est le tonnerre. Il est le feu et l'éclair. Il est la colère qui brûle en lui depuis toujours, la haine qu'on arrive pas à éteindre. Il ne cesse de pourrir à l'intérieur, il n'y a rien à sauver.
Pas même en creusant.
Il l'observe, de ses yeux sombres. Il l'observe, comme un aigle observe sa proie au loin, mais il ne compte rien en faire. Car le monde entier est une proie, le monde entier est sa cible. A tout vouloir brûler, à tout vouloir réduire en cendre.
Sora, elle savait le calmer, elle savait comment s'y prendre.
Elle savait, et maintenant.
Rien.
Je t'ai dit qu'il fallait qu'on parle. L'agacement est maître contre ses lèvres, quand il vient s'appuyer contre la porte. Il n'y aura aucune fuite possible, il n'y aura rien, seulement l'affrontement de deux êtres, de deux sauvages, prêt à tout s'arracher, la peau comme les ongles. La langue comme les yeux. Tu crois quoi, Sora ? Que tu peux te venger comme ça ? Que tu peu m'utiliser comme un jouet ? Un chien ? Me demander de te sauter puis de repartir comme ça ? Tu crois que je suis quoi ? Parce que c'est sa gloire qu'on vient bafouer, sur laquelle on vient cracher.
C'est son égo.
Sa fierté.
C'est l'amour qu'il lui porte qui hurle, c'est sa colère, sa rancune, tout ce qui le dévore, encore et encore, mais Kida. Jamais il ne s'en prendra à elle d'une autre façon. Jamais il lui fera quoi que ce soit.
Parce qu'il n'est pas un monstre.

Et il l'aime.
Encore et encore.
Jusqu'à sentir son coeur s'arrêter, dès lors qu'elle pose les yeux sur lui.
C'est ça que tu veux ? Te venger, Sakurai ?

Dis moi,
Que tu me hais.

Tais-toi Kida, je t’en supplie tais toi.
Elle a besoin d’une minute de répit, une seconde même, rien de grandiose, juste le temps de respirer. Que faire ? Comment réagir ? La situation semble soudainement insupportable, alors que son cœur vibré à l’idée même de le revoir, c’était sûr, non ? On est plus ce qu’on été et on le sera jamais.

Sora soupire, elle aimerait cacher toute la peau qui dépasse, ses bras qui sont soudainement immenses, ses cuisses difformes, son ventre épais. Elle n’a plus envie qu’elle ne regarde, qu’il ose même poser un regard sur elle. Va t’en, ne me regarde pas, laisse moi tranquille. Avait-elle envie de hurler jusqu’à s’en faner la voix.

Ça n’a pas toujours été comme ça, loin de là. Les souvenirs sont encore à porter de main, elle les a pourtant bien cachées pour ne plus jamais s’y replonger, mais il suffit de faire tomber le couvercle et se laisser submerger. Confiance mutuelle, corps à corps, rire partager sous cette couette si épaisse qu’on y respire à peine. Tu te souvient de Kida ? Tu me faisais de l’air avec du bras, tu m’embrassais sur les épaules, tu remontais jusqu’au haut de mon crâne en me promettant que je serai toujours tienne.

Et elle le pensait, elle y croyait. son corps n’a jamais été aussi beau qu’entre son doigt, son visage n’a jamais était aussi chérie que sous ses baisers. la sensation s’est évanouie, il ne reste plus rien. Beaucoup de regret devant la porte, et une amertume qu’aucune caresse ne peut effacer. Elle soupire. c’était une mauvaise idée, mais elle n’en avait pas d’autre.

Elle ne voulait pas le perdre, pas maintenant qu’il était de nouveau ici.
Elle ne pouvait pas se faire à l’idée qu’ils soient tous les deux sur le même continuant, dans la même ville, pour ne pas se voir. Se retrouver. Elle en a rêvé de ses retrouvailles, ils sont bien loin de ce qu’elle aurait souhaité. (le souhait-elle vraiment?) (n’aurait-elle pas été plus heureuse s'il n’était pas revenu?)

Tu n’aurais pas dû revenir, dit le.
(Spoiler : elle en est incapable)
Ce serait un mensonge.

« Faut qu’on parle ? De quoi on va parler Kida, on a rien à se dire. » si, mais elle n’est pas en mesure de le faire. Ses doigts enfilent une autre couche, bien cacher dans la salle de bain, lèvre qu’elle démaquille, et cheveux qu’elle attache à la va-vite en chignon au-dessus de son crâne. « J’ai rien à te dire, on avait un accord, t’as accepter, fin de l’histoire. Si tu ne voulais pas, alors fallait dire non. » la contrarier ? Elle l’était déjà : contrarier, et ça depuis bien plus longtemps que cet accord stupide passer entre la porte de la chambre d’Hauru et le salon ou les garçons jouer à just dance.

« Je t’en supplie Kida, tais toi. Ferme la. » elle hurle presque, l’évite, de son entièreté. Elle lui tourne le dos, évite son regard, remplis ses affaires en boule dans son sac, il faut qu’elle parte, qu’elle fuit une bonne fois pour toutes. Il faut qu’elle apprenne à grandir sans lui, à vivre sans lui, il faut qu’elle apprenne.

Elle se crispe, Sora. Se sent soudainement stupide d’avoir proposé ça, ici, elle aurait dû l’ignorer après l’avoir revue chez lui, rendre les clés et rendre son coeur, pour ne plus jamais avoir à l’affronter.

« Ce n’est pas une histoire de vengeance. » sa voix est plus calme, elle lui fait toujours dos, mais a cessé de remballer ses affaires. « Si tu penses que ce n’est qu’une histoire de vengeance c’est que t’es vraiment stupide. »
Elle l’aime, il l’aime aussi, ça n’a rien avoir avec la vengeance, c’est une histoire d’amour, mais aucun des deux n’ont a conscience.

« Rentre chez toi s’il te plaît. »
On n'a plus rien à se dire, pas vrai ?
« On est plus ensemble, je te dois rien, et tu ne me dois rien non plus. Tu n'aurais pas dû accepter si tu n'en avais pas envie, mais je n'aurais pas dû te proposer non plus. »

Autant ta faute que la mienne, ce n’est pas l’histoire de notre vie ?

Minable, minable, minable, minable, minable, minable.

Vieille chanson en boucle dans sa tête ! A en entendre encore les hurlements de ses démons, à vouloir s'en arracher les tympans, pour ne plus jamais entendre ces chants divins, pour ne plus jamais entendre, les illusions de son rire à travers les ruines de son monde ;
Où il n'y a plus rien de beau, les roses ne fleurissent plus, l'herbe est sèche, brûlée par le feu du soleil qu'il est ! A tout engloutir, tout dévorer, jusqu'à tout envoyer en l'air. Il n'y a rien qui peut vivre entre ses doigts sombres, il n'y a que les cadavres, il n'y a que la pourriture, de tout ce qu'il touche ;
Tout ce qu'il vient salir ! Et Sora aussi, elle n'aurait jamais dû s'en éprendre, de ce démon à la belle gueule, aux paroles empoisonnés, à ne jamais montrer son vrai visage, serpent qui attend sagement le démon moment pour s'emparer des corps, pour les dévorer, les avaler tout entier ! Ambition à vouloir en avaler les comètes, dévorer les univers de sa prétention, de son audace !
De son air hautain, à tout devoir juger ;
Tout descendre.
Quand ses mots ne savent pas s'adoucir, et ses mains ne sont que violence révolue contre ses paumes. Il veut tout obtenir, tenir dans le creux son être, le monde entier, jusqu'à imploser, jusqu'à laisser s'embraser les désirs, les passions ;
Jusqu'à ce que tout l'emporte, la folie, l'amour et les douleurs de son diable qui l'attend dans le coin de chaque pièce.
Ô vilain ! Il en porte son visage, simple reflet de lui même.
Il ne se reconnaît plus.
Kida, il a le dégout de lui même dans le fond de sa gorge, contre sa langue et ses lèvres que les nymphes n'épousent plus. Il est devenu celui que l'on évite, parce qu'il est trop mauvais, il est trop maudit.

Et Sora ! Il l'a brisé jusqu'à ce qu'on ne puisse plus en recoller les morceaux. Il l'a brisé, quand elle se couvre de tant de vêtements pour en cacher son corps, cacher ses imperfections ; il sait qu'elle ne les aime pas.
Il n'y avait que lui pour en déposer les baisers. Sora ! Ô il l'observe du haut de son trône, roi sans allure, roi sans gloire, c'est une fausse couronne sur le haut de son crâne, la douleur de ses épaules le feront un jour s'écrouler des cieux ; autoproclamé empereur.
Il ne connaîtra que la misère.
Ô tempête dans l'air ! C'est que les langues claques, les lèvres se retroussent, comme lionne prête à lui sauter à la gorge, lui arracher ce peu de dignité qu'il lui reste encore ; le bouffer de l'intérieur, le faire payer.
Ses crimes infâmes.
Et le feu le brûle de l'intérieur, l'emporte dans les ardeurs des enfers. Ne me donne pas d'ordre. A en refuser de se taire ! D'en baisser la tête ! Quand il pense mériter mieux que ça. Quand il se pense salut dans les ténèbres, lumière des cieux. Il n'en est rien. Il n'est que la nécrose du monde en un seul être. Il est celui que l'on voudrait aimer ; celui qui fait tout pour se faire détester. Alors c'est quoi, hein Sora ? J'ai pas envie de te voir que pour ça. J'ai envie de passer du temps avec toi, j'ai pas envie qu'on se voit juste pour baiser, tu comprends ? T'étais pas qu'un putain de passe temps.
Et il sent tout s'écrouler encore et encore ! Il se revoit partir, il l'imaginer pleurer, hurler, abandonner, puis y croire de nouveau ;
Il entend son coeur se briser sur le sol, quand elle a compris, qu'il ne reviendrait pas. Y'a d'autres choses dont j'ai envie. Tu piges ? Dos qui se d'école de la porte, se rapproche de cette silhouette qui lui fait dos, quand ses gestes de rage ne sont plus, elle est immobile, Sora. Elle est perdue ; et il n'est que son bourreau. J'ai besoin de toi putain.
Et elle avait besoin de lui.
Hurle moi dessus, frappe moi, pousse moi. Mais ne tire pas un trait sur tout ça. Ne m'utilise pas pour ta bonne conscience, pour te convaincre que tu ne m'aimes plus. Il s'en rapproche encore, glisse son visage tout près d'elle, à en sentir son parfum ; chercher la guerre. Je sais que tu mens quand tu dis que ce n'est pas le cas.

Et moi ;
Je brise tout.

Puisqu’il n’y avait pas que son toucher qui brûler sa chaire, il y a aussi ses mots. Douceur qui glisse à son oreille, secret qu’ils partageaient, murmure d’amour et de promesse. Ces mots qui se transforment en venin, pur mensonge qui s’écoule de sa bouche. Comment le croire ? Est-ce qu’il ment encore ? Elle n’en a aucune idée, et c’est ce doute qui brûle si fort dans sa poitrine qu’elle en arrête de respirer.

Le vide qu’il a laissé est factice comparer à cette peine.
Quand les promesses ont été, laisser en suspend pour les actes si barbares.
Va t’en, tire toi, prend la porte.
Qu’elle devrait hurler, mais aucun son ne sort de sa bouche, comme incapable de dire ce qu’elle pense à haute voix. Est-ce qu’elle le pense vraiment ? Aucune idée.

Non, je ne donne pas d’ordre, personne ne le fait, tu n’en reçois de personne pas vraie ? Tu es le maître de toutes tes actions, de toutes tes pensers, et puisque ça a toujours été le cas, alors assume les. Sa voix se brise un peu plus vers la fin de la phrase, comme libéré de ce poids qui la pèse depuis si longtemps. Pourquoi est-ce qu’il fait semblant ? Qui est resté ici, sagement, boniche, chien attacher à l’arbre avant de démarrer la voiture, laisser salement sur le bas côté ? Qui a continué à arroser les plantes, réchauffer les draps, prendre soin de cet appartement ?
Qui est le lâche ?
Qui est l’aimé et celui qu’on aime ?

Sora sait depuis sa plus tendre enfance que ce rôle lui reviendra, elle aime plus qu’on ne l’aime. Elle aime à en perdre le souffle, à en oublier sa propre identité. Elle aime pour deux, parfois pour trois, si c’est nécessaire. Elle aime à dédier son existence entière à l’autre, à s’en oublier sur le passage. Elle aurait continué à le faire pour lui, pensant naïvement qu’elle pouvait être spéciale à ses yeux. Jugez par ses copines qui l’ont prévenue, attraper dans cette bulle qui est devenue leurs. Elle y croyait plus que les autres fois, naïvement, elle pensait que ce serait différent. Qu’il l’aimait aussi fort qu’elle pût l’aimer. Elle le sentait dans sa tendresse, dans ses baisers. Et son souffle qui cogne sur sa chaire avant de relâcher ses parties de son corps qu’elle cache un peu trop.

Elle le pensait différent.
Se pensait importante.

Maintenant t’as envie de passer du temps avec moi ? Et ces derniers mois quand moi je voulais passer du temps avec toi? elle rit presque, de nervosité. Elle se revoit, fixant la porte d’entrée. Il va rentrer c’est sure, ce n’est qu’une dispute, on passe par-dessus les disputes, on les affronte ensemble main dans la main. Non, pas cette fois-ci. J’ai envie de rien faire avec toi, ni maintenant, ni jamais. et ses affaires finissent par rentrée par un miracle qui n’est pas sien, en boule dans son sac. Elle rit encore, nerveusement, des rires qui tires presque aux larmes, quand ses yeux scintillent plus que d’habitude.

Moi, je n’ai plus besoin de toi. Mensonge.
Elle voudrait que ce soit réel. Elle voudrait se lever un jour, un matin, n’importe quel mois, n’importe quelle année et le penser sincèrement. Ne plus avoir besoin de lui, réussir à se sentir vivante sans qu’il ne soit là.

Car dans tes bras sonner comme une deuxième renaissance. Je n’ai jamais été belle, je n’ai jamais été spéciale, je n’ai jamais existé. Cette fille qu’on voit n’est qu’une illusion, un hologramme. Elle n’existe qu’à travers tes bras, contre ta peau, sur le même oreiller. Mes rêves dans ta bouche, caresse le long de mon corps, je n’ai jamais été vivante, je lui suis uniquement quand tu es avec moi. Nous sommes tous des sorciers, mais tu es magicien, ton unique présence me donne envie de vivre, et ton départ m’a emporté dans ma tombe.

Il est beaucoup trop près, beaucoup trop. Sora se rétracte, elle lui tourne le dos, et se glisse hors de sa porter. Ne me touche pas Kida, ou je HURLE.

Puisqu’il ne respecte pas ses règles, alors il n’y aura plus de rendez-vous.

Ce n’est plus une question d’amour, y a plus d’amour entre nous. Je ne suis plus amoureuse de toi, et toi, toi tu devrais passer à autre chose.. On s’arrête là. ses doigts saisissent son sac qu’elle porte devant elle, comme barrage pour n’importe quel contacte physique. Elle marque une pause, comment pouvait-elle penser une seconde qu’elle était importante ?

Je n'ai pas besoin que t’assumes d'être le père du… truc que j’avais dans le ventre, je voulais juste.. Je ne sais pas, que tu sois là. Je sais que je suis fautive aussi, mais… Je voulais m’excuser, qu’on passe à autre chose, ensemble. Je te présente mes excuses pour t’avoir mis dans cette situation... Désagréable. Et je te souhaite beaucoup de bonheur, pour la suite.
Sans moi.

Et dans ses mains, il n'y a que ses propres cendres, la poussière de ses larmes séchées entre quelques gorgées, la crasse de son poisson qui n'a jamais eu de cesse de le consumer comme les flammes de son propre enfer. Il brûle, Kida.
Il vient tout détruire, vient tout briser d'un poing ou de quelques paroles.
De quelques promesses brisées ;
Des coeurs à l'abandon sur les sols putrides.
Des rêves étouffés entre quelques hurlements dans le néants, quelques mirages qu'il a laissé naître dans le font des battants, quand il s'attardait à quitter le lit, quand il promettait des merveilles sans jamais en offrir les joyaux ;
Pourtant Sora était la seule.

Alors pourquoi tout briser ?

Quand sa gloire n'en a que faire ! De ces sentiments qui ne font que l'enfoncer dans les profondeurs de l'océan, mais l'esprit lui, n'est plus que torture, quand il sent l'eau s'infiltrer dans le fond de ses poumons, quand il sent le sel dévorer sa langue et sa peau, ô de sa chair il n'en restera rien ! Divine punition quand il voulait simplement tenir la lune entre ses doigts ;

La bénir de son nom,
De son amour quand il n'est capable de rien ; Kida, rédemption jamais offerte,
Qu'il vienne crever dans les enfers ! Que l'on vienne lui hurler, à quel point on le déteste, quand il sait qu'il est trop aimé ; adulé.
Quand il a tant aimé ça, quand on lui murmurait ces mots doux contre son tympans. Mais plus maintenant. Phénix qui en a perdu ses couleurs, fade et gris comme un jour de pluie, où la nostalgie n'est pas si lointaine.
Il reste mauvais ;
Serpent qui siffle !
Serpent qui vient étouffer sa proie, quand il n'est que trop proche d'elle, chuchote à ses oreilles, ces paroles infâmes, celles qui ne sentent que la nécrose de son propre coeur, de ses désirs qui dévorent son être. Ô faux roi de ces actions jamais préméditées ;
Sora a raison.
Il est le seul à régner.
Il est le seul qu'il s'autorise à écouter.
Et au fond.

Il déteste ça.

Tu mens. Qu'il crache ! Je sais que t'as besoin de moi. Non.
Il est le seul ! Qui a besoin d'elle, le seul à désiré sa présence quand il n'a plus gout à rien.
Redonne moi espoir ; qu'il pourrait hurler.
En vain. Et il voudrait se faire à l'illusion ! Qu'elle n'a jamais eu besoin de lui, quand elle se laissait bercer dans ses bras, quand il n'y avait qu'eux dans les draps, quand sa chaleur réchauffait et calmait ses terreurs pourtant si rares. Quand elle passait quelques doigts sur son visage faussement endormi, pouvoir en profiter égoïstement. Tout n'était que mirage ; à tout avoir envoyé valser. Pourquoi ?
Sans jamais pouvoir répondre à ses propres méfaits.

Et Colombe qui s'échappe, tout se brise encore et encore.
Kida ne fait que perdre pied, il ne sait pas se rattraper, ne sait pas à qui se rattraper, ne sait plus comment exister, comment respirer, quand il ne sait plus agir ! Sale démon aux crocs qui ne demandent que sa peau et son coeur, à vouloir tout dévorer d'elle. Tu sais très bien de quoi il est question, Sora. Arrête de le nier, arrête de croire à tes propres mensonges de merde, arrête ! Que la voix s'élève ;
Comme pour se faire entendre raison à lui même.
Comme pour, au fond, se convaincre qu'il n'y a plus rien.
Mais il sent son coeur battre encore au fond de sa poitrine.
Il sent que ça le ravage.
Il sent que ça vibre quand ca ne devrait pas.
Pourquoi je devrais être encore le seul con à t'aimer après tout ça ? Tu sais quoi Sora, c'est pas juste.
Il n'est qu'un sale con.
Un connard.
Ceux qui se traîne sur le sol, des rats que l'on ne veut même plus regarder, que l'on ne remarque plus tant la saleté recouvre leur corps ; et Kida, il ne brille plus depuis trop longtemps.
Étoile morte, supernova explosée.
Arrête de me fuir. Arrête. Affronte moi. Ou je sais pas, arrête cette comédie, elle te va pas. T'es en colère, moi aussi. J'ai merdé, peut-être que toi aussi. Mais je peux pas continuer à faire comme si j'étais ton chien, à hocher la tête à chacun de tes désirs et me barrer quand t'as plus envie de me voir. J'suis ta pute ou quoi ?

Et les mots se bousculent à ses lèvres ;
Quand il ne rêve que d'épouser les siennes, des frontières qui ne viendra jamais franchir.

Je dois faire quoi pour que tu me pardonnes ?

Et l'espoir se meurt ;
Lentement.

Il avait tout ramener puis tout repris, roi de son monde, trône au-dessus du reste.
elle a dû se chercher bien longtemps avant de savoir ce qu’elle pourrait faire, être, devenir. son avenir sans lui n’avait pas de sens, elle se serai laisser mourir si ça ne tenait qu’à elle. courage sora, on t’aime, tu sais, on t’aime. et les bras qui la soulèvent, les mots qui font barrage, à cette envie soudaine de tout abandonner. si eux, n’était pas là, alors qui l’aurait sauver ? surement pas lui, lui et son silence, lui et ses au revoir. jamais prononcer.

ça aussi, ça a fait ravage.
la quitter sans dire au revoir.
tu aurais pu au moins me dire va chier, sora. avait-elle envie de dire.
la forcer à faire face à ses bêtises, comme enfant puni dans son coin, l’avait abîmer beaucoup plus que de devoir l’affronter.
maintenant elle n’a plus aucune arme pour se défendre, éclat perdue avait laissé place à un trou béant dans sa poitrine.

pourtant elle ne peut pas s’en défaire (elle devrait.) mais elle n’y arrive pas.
aujourd’hui encore, elle le chasse dans de grands gestes sachant pertinemment qu’il va revenir (qu’il doit revenir). et c’est ce qu’elle attend : qu’il revienne. pas celui qu’elle a devant elle, pleurnichard petite larbin, aux yeux mouiller. non, celui qu’elle aime, qu’elle a aimer, et qu’elle est susceptible d’aimer encore. mais il est parti, comme ce qu’ils étaient, ce qu’ils ne seront plus jamais. (peut être que si ? dans un mal entendu)

Non, TU as besoin de moi. elle frappe sa poitrine à grand coup.
toi de moi, sinon tu ne serais pas revenue, non ? Moi, j’ai appris à ne plus avoir besoin de toi. doigt dresser comme barrage qu’il ne doit pas franchir. Parce que sinon quoi ? J’en serai ou si j’avais encore besoin de toi ? Je ne serai pas ici en tout cas, je serai sûrement si pied sous terre, et tu m’aurais rendu visite à la morgue d’Hinai. Une ligne imaginaire se dessine entre eux, Sora n’a plus la force de se battre. Son corps entier est épuisé, en attente d’un moment de répit, ça devait être lui et ça devait être ce soir, mais les retrouvailles se transforme en ouragan. Plus les minutes défilent, plus il est compliqué de l’éviter.

Parce que tu penses que te pointer avec des yeux larmoyants et des excuses broder entre deux verres de saké suffisent ?   elle marque une pause, il veut parler, alors parlons. Les larmes dévalent à grande vitesse sur les joues de la gamine. Pleure qu’elle avait essayé de garder pour elle, pour sa peine, pour son coeur abîmé.

Elle s’était promis de ne jamais se laisser aller devant lui, pas de moment de faiblesse, pas d’occasion de lui montrer l’état dans lequel il l’avait laisser. Oui c’est pas juste, et tu sais ce qui n'est pas juste ? Pendant tout ce temps là, ce silence, cet au revoir. Moi j’ai jamais cessé de t’aimer. corps qui tremblote, comme mise à nu.
sentiment véritable finit par montre son visage.

elle s’assoit sur le rebord du lit, incapable d’argumenter plus. tout été soudainement lourd, l’air autour d’eux, l’ambiance, la semaine qui peiner à se terminer. elle aurait du rester chez elle, blottit dans les bras de mini à finir cet épisode de la série dont elle ne se rappel même plus le nom.
(car plus rien n’a de saveur)

Met toi à ma place s’il te plait. sa voix se veut calme, et doux, mais elle tremblote encore. vibre sous le poids des larmes qu’elle essaie de chasser au maximum. Imagine si je t’avais fait la même chose. Est-ce que tu m’aurais pardonné? pourquoi est-ce qu’elle avait accepté qu’ils se revoient ? la faiblesse, les souvenirs, le besoin soudain de l’avoir près d’elle, contre elle. Sa chaleur, ses mots, son odeur, tout ce qu’il avait emporté avec lui. Elle en avait besoin, un instant, vivre les rêves qu’elle s’autorise avant de se coucher. Et le retrouver physiquement été le seul moyen de l’avoir.

Je me sens si seule. Tellement seule. Tout est vide et dénué de sens.. J’aurais préféré que tu m’achèves au lieu de me quitter. J’aurais pas à vivre ça.
il n’est pas trop tard, tue moi de tes mains, pour que la douleur ne soit plus qu’un mauvais souvenir.

Il n'a jamais manqué de rien, Kida.
Oh non, il est le roi de tout un royaume, il a le regard mauvais quand les yeux s'abaissent sur les rats qui gisent à ses pieds. Il n'a pas de pitié ;
Et ils ont souvent murmuré qu'il n'avait pas de coeur, parce qu'il préférait s'amuser avec les corps, laisser le venin couler contre les lèvres de ses marionnettes. Kida n'est pas né en étant un ange. Kida n'a jamais aimé la beauté du monde, les joyaux entre les mains qu'il voulait voir en cendres, qu'il voulait voir sous terre, loin de lui. Parce qu'il y a des maux dans le battant, des absences qu'il ne pourra jamais combler, un vide ;
C'est le néant.
Supernova qui menace d'imploser à chaque instant, astre prêt à tout avaler sur son passage, les espoirs, les amours, la vie qu'il explose autour de lui.
Et Kida, il ne peut pas supporter le bonheur, quand il s'est noyé dans ses vices, quand il s'est noyé dans l'eau sale de ses tourments, c'est l'alcool qui le rend ivre de cette vie ;
C'est l'amour des peaux qui n'a fait que le trahir, année après année.

Et il y avait Sora.
Aujourd'hui encore, il y a Sora.
Mais tout est différent.
Il n'y a plus la douceur d'avant ! Il n'y a que les mots qui sont des poignards, qu'ils se plantent mutuellement. Mais Kida, tu as commencé le premier.
Il le sait, et ça le hante.
Ca hante son esprit.
Ca reste.
C'est en train de pourrir, et souvent il se demande,
Est-ce qu'il restera quelque chose à la fin ?

Kida a toujours été mauvais,
Mais jamais avec Sora.
Pas avant aujourd'hui, alors qu'il accueille les coups contre sa poitrine, de ses poings trop fragiles pour lui infliger quoi que ce soit. Trop fragiles pour le briser entièrement, et c'est lui qui viendra tout ravager après tout, c'est lui qui viendra mettre le feu à tout ce qu'ils étaient, comme toujours. Sora menace, Sora a mal.
Il le sent.
Il n'entend que des mensonges, des vérités qu'il refuse tout bonnement de s'avouer. Des mots qu'il refuse de croise. Il a besoin de ça, Kida. Il a besoin de cet attention pour vivre, il a besoin de se sentir aimé et désiré.
Il a besoin d'elle, mais il n'arrive plus à se l'avouer.
Il déteste cette dépendance.
Et alors ? Et alors ! Si j'ai besoin de toi, où le mal Sora ? C'est pas ce que tu voulais tant entendre ? C'est pas ce que tu voulais ? Que je revienne, au fond ? Que je sois là pour toi ? J'ai merdé, peut-être, mais je refuse d'être le seul à le porter. On était deux dans cette situation. Et jamais il ne cessera d'être ce serpent vicieux quand la colère l'emporte ! Quand elle l'éclate, le brise en tant de morceaux.
Kida ne la lâche du regard.
Son coeur est en bataille avec son esprit. Il voudrait la serrer dans ses bras, lui promettre qu'il ne partira plus jamais, lui promettre de ne plus l'abandonner. Et au fond, c'est plus fort que lui.
Il a besoin de tout massacrer.
Il a besoin de tout gâcher.
Maître dans cet art.
Et il y a l'effondrement des empires, des corps, d'elle qui abandonne ce combat, et Kida se sent honteux, au fond de lui. Il voudrait retirer ses mots, mais c'est la fierté qui le ronge.
Elle est trop forte. Le sang bouillonne, pourtant redescend trop vite, il ne sera jamais victorieux face à Sora. Elle a ce pouvoir que d'autres n'auront jamais.
Elle a su le comprendre, il le pensait.
Quand personne ne pouvait l'accepter.
Jamais. Je ne t'aurais jamais pardonné. Je t'aurais regardé avec toute la haine de mon existence, je t'aurais imaginé brûler dans les flammes de mon propre enfer, jusqu'à ce que notre amour ne soit plus que des cendres. J'aurais tout fait pour te le faire regretter. Et au fond, Sora, c'est pas ce que tu cherches à faire ? Alors que le corps se penche quelques secondes vers elle, les doigts viennent relever son menton, mais il n'en fait rien de plus.
Tu veux vraiment mettre fin à tout ça ? Tu veux vraiment que je t'achève, et qu'il ne reste plus rien ? Je ne pense pas. c'est pas ce que tu veux au fond. Et je pourrais pas le faire, parce que je déteste ce pouvoir que tu as sur moi. Je déteste ça Sora. Je comprends même pas.
Pourquoi toi, et pas une autre.
Pourquoi ton visage, et pas tant d'autres.
Pourquoi je t'aime encore ? Pourquoi j'ai l'impression que je pourrais t'attendre toute ma vie ? Qu'est ce que tu m'as fait ?

Le coeur broyé ;
Sora est sorcière, reine des coeurs.
Du sien, avant tout.
Achevé.

C’était peut-être la solution au final : l’abandon.
Laisser les choses tel quel, et reculer jusqu’à ne plus revenir.
Le temps d’un instant, Sora peut presque comprendre le besoin de s’en aller. D’ici, on arrive à rien, tout est brouillard, brouillon, tout est salis par les larmes, la tristesse, la peine qui tranche le coeur. Il faudrait une vue plus globale pour comprendre et trouver une solution. Comment elle aurait fait pendant une chirurgie ? Continuer à enfoncer bêtement le scalpel et à retirer ses mains pour réfléchir ? Pourquoi ce n’est pas aussi simple ?

Elle n’est pas de ce genre-là, elle ne part pas. Elle reste visée jusqu’à en crever. Essaie toutes les solutions qui lui viennent à l’esprit avant de salement baisser les bras. Ce n’est pas fini pourtant, il y a tellement de choses à faire, encore, et à découvrir, encore. Des solutions inimaginables qui n’attendent que d’être découvertes. Mais ou sont-elles ? Peuvent-elles guérir un coeur abîmé ?

la voila, les mains dans la cage thoracique.
On referme ou on continue ? On arrête ou on donne une chance infime aux choses de s’arranger ? L’horloge tourne et tout le monde est en attente, Mademoiselle Sakurai ? Kida… Rupture d'anévrisme, vous l’avez perdue.

Les larmes coulent sur ses joues, son nez et ses manches. Elle essuie au fur et à mesure dans les mouchoirs laissés à disposition. La laideur de son visage devait faire peine à voir, entre le maquillage bousiller et les yeux rougis. Elle hausse les épaules, n’a aucune réponse à aucune question, elle secoue la tête, gauche, droite, ça veux dire quoi ? Rien, ni oui ni non.

La vérité c’est que je m’en fou que tu sois là, parce que la personne que t’es, ce n'est pas celle que j’aime. Je n'aime pas un gros looser de merde qui se casse à la moindre occasion, moi j’aime… moi j’aime un beau garçon, avec des paillettes dans ses yeux, et des larmes dans sa voix. Toi, t’as que de la rage, tu pues la rage. Et moi, je n'aime pas ça.
mais elle ne dit rien, reste silencieuse. soudainement épuisée par les larmes, le corps fébrile reste assise sur le bout du lit, à éponger sa tristesse. Je suis fatiguée. finit-elle par marmonner.

Je suis épuisée, j’en ai marre de me battre avec toi. drapeau blanc hissé, elle avait payé pour toute la nuit de toute façon, partir n’aurait rien changer, à part se taper la honte à l’accueil. J’ai pas de réponse à tes questions, j’en ai aucune idée. Tout ce que tu me demandes, ce que tu me reproches, j’en ai aucune idée et je m’en fou surtout, je m’en fiche royalement Kida. elle marque une pause, mot bout à bout finissait par trouver un sens, à l’image des nuits passé dans des draps froid. Comment dire sans blesser que te perdre était comme mourir, et expliquer qu’aujourd’hui sans Mini, un cadavre aurait été retrouver ? Je m’en fous de qui à tort, toi, moi, ou notre irresponsabilité à ne jamais porter de protection, par amour. elle glousse presque, aussi stupide l’un que l’autre. Gamine de vingt-deux ans à peine, pensant que l’amour peut la protéger du sein esprit.

Assieds-toi, viens, prends moi dans tes bras.
Place qu’elle lui laisse, bras qu’elle ouvre, pour lui, toujours. Tu ne l'as pas fait quand tu m’as vu, t’as agit comme un fautif. Tu n'as pas bougé, l’ancien Kida m’aurait fait voler dans tous les sens, il m’aurait embrassé le haut du crâne, puis la bouche, puis la nuque. Et j’aurais eu l’impression d’être une énorme peluche. T’as rien fait de tout ça, t’es venue, avec ton brick a brack d’histoire pas terminé, et tu m’as foutue devant les fais. Sans argument. elle manque de rire, pourquoi ça semble si drôle.
C’est toi l’avocat, t’aides les gens à se dépatouiller des saletés sur eux, moi je suis le médecin, je retire ce qui les déranges pour qu’ils aillent mieux.
tu construis sur tous les terrains possibles, les mensonges, les secrets, les tirades. au final t’es qu’un marchant de beau moment et de souvenir, tu peux vendre la lune au bon offrant, mais tu sais aussi tirer le meilleur de toute chose.
kida maitre de l’echec, se retrouve soudainement pied au mur.
pourtant sora est loin d’être la reine.
elle est chevalier, bouffon, et a toujours attendu après lui, le roi.
il a les mots juste. (toujours)
c’est la défense qu’il trouve sans cesse pour son client, le contre argument qui fera tourner les têtes.
c’est presque normale qu’ils n’aient pas la même manière de fonctionner.

elle se lève, sora.
sa main se hisse amoureusement jusqu’à son visage, tu es là maintenant, alors pourquoi parler de partir, de tout arrêter ?
let’s built a word for two (again)
sa tête se pose contre son torse et elle enroule son corps de ses bras. C’est ce qui me faisait dormir, entendre ton coeur tambouriner contre mon oreille. elle pleure, sora. elle ne sait rien faire à part pleurer. mini peut en témoigner, elle pleurait quand elle se lève, quand les souvenirs la submergent, elle pleure quand il faut manger, elle pleure quand il faut dormir, elle pleure quand le bus prend trop de temps avant de démarrer, elle pleure sous la douche, sous la pluie, sous la musique trop forte sur laquelle d’autres dansent. sora, pleure.

la chance infime caresse son esprit.
Moi, je t’aurai pardonné.