— with you

il la serre tout contre elle, sent la chaleur de son corps se mélanger à la sienne, délicatement et intimement. la sentir prêt de lui, presque lové dans ses bras, c'était ce qu'il préférait le plus au monde. il se savait capable de rester ainsi des heures durant, sans rien faire de particulier autre que l'écouter parler, lui raconter sa journée ou se plaindre de ses problèmes. il avait toujours l'oreille attentive, l'épaule sur laquelle elle pouvait venir déposer sa tête, laisser les larmes finir leur course contre. et il serait toujours là à ses côtés, le bras entourant son corps pour la sentir plus contre lui, une main qui se perd dans ses cheveux ou qui caresse délicatement son dos, le long de sa colonne. tout pour la détendre et laisser l'apaisement la gagner. avec elle, il était un tout autre homme kei. un homme dont il découvrait sans cesse de nouvelles facettes, de nouvelles façons d'être, mais ce qui ne changeait jamais c'est bien c'était la manière dont il posait ses yeux sur elle, la manière dont sa main venait agripper la sienne, entrelaçant leurs doigts tout en douceur, mais surtout, ce qu'il ressentait depuis des années. ça n'avait pas changé, mais il avait apprit à les dissimuler, à ne pas laisser trop paraître de tout ce qu'il sentait. crainte que ce soit trop. peur de la voir disparaître à nouveau loin de lui, mais elle revenait toujours à ses côtés, plus belle qu'avant et lui, le cœur chavirant encore plus.

c'est quoi ses questions ? qu'il lâchait, les sourcils légèrement abaissés contre ses paupières sous la surprise des questions qu'elle lui posait. il ne parvenait pas à savoir si elle était sérieuse, si les réponses qu'il lui donnerait servirait à quelque chose. peut-être à la faire sourire, mais loin d'imaginer qu'elle n'était que là pour dissimuler des craintes silencieuses et pourtant bien présentes autour d'eux. sans cesse à les entourer de leurs points et des réponses qui manquaient. je t'aimerais quoi que tu sois. verre de terre, limace, même licorne si tu veux. que tu prennes du poids ou que tu en perdes, je t'aimerais toujours. d'un léger geste du bras, il venait la serrer un peu plus contre lui. même si tu es enceinte oui, ça ne changerait rien. il l'avait aimé malgré ses disparitions, les silences et leur relation particulière. il était sincère dans ses mots, loin d'imaginer la réalité qui se cachait derrière tout cela. et il ne relevait pas la mention du love hotel, mais son visage se faisait plus perdu à sa nouvelle question. un mec ? pourquoi tu me poses cette question ? il soupirait quelque peu malgré tout en la voyant comme surgir devant lui. j'ai dis que je t'aimerais quoique tu sois, ne t'inquiète pas sweetheart, tu douterais de moi ?

à sa suite, ses pas passe le pas de la porte du love hotel. son regard se fait observateur à analyser chaque recoin qui se dessinait devant lui, son attention portée ailleurs que sur la mizu qui semblait attendre sa réponse. mmh ? qu'il marmonnait en s'approchant de quelques pas. un dauphin au plafond ? tu veux te sentir épier toute la nuit ? qu'il en riait presque. prenons l'autre chambre, celle avec le lit en forme de cœur, ce sera très bien. un baiser sur son front qu'il venait déposer avant de demander les clés de leur chambre. je ne pensais pas que tu m'aurais fais venir ici.

Je veux juste savoir. Menteuse.
Elle était curieuse de deviner ses limites. Jusqu’ou pouvait s’étendre cet amour ? De la relation charnelle au cœur à cœur ? Passant nerveusement par des je t’aime murmurer à chaque fois que les baiser s’étendent ? Elle soupire, il est si facile à cerner. Et elle pourrait le berner si facilement, l’utiliser, lui et son argent, lui et sa belle gueule, lui et ses mots qui se fondent dans son oreille, tout ce qu’elle désire, qu’il lui offre sur un plateau d’argent. Mais elle n’a aucunement envie de ça.

Ça ne changerait rien?
Alma ne désire pas Kei comme on désire un bien. Elle ne l’aime pas comme on aime les autres, ceux qui sont là pour satisfaire, pour assouvir. Elle le désire comme un premier amour, frêle et léger, doux et tendre, passionné et terrifiant. Dans l’attente que l’étreinte ne s’achève jamais, qu’on est toujours quelques choses à se dire. Tu m’aimerais toujours, apparemment. Si seulement il savait, il aurait déjà reculé, bien plus d’une fois. Pourtant, ses bras s’étendent sur les épaules de la gamine, et elle a l’impression d’avoir tort. Il resterait, tu sais, il t’aime pour toi, pas pour cette enveloppe corporelle. Elle le sait, du moins, elle pense savoir. Je doute toujours. De tout et de tout le monde, pour des raisons bien évidentes. Mais ce soir, j’ai envie de te croire.

Et les clés dans la paume de sa main, escalier qu’ils devaient ensemble jusqu’à la dite chambre. Mur rose, coeur un peu partout, la porte claque sur leurs deux corps et les enfermes dans cette ambiance romantique. Elle glousse, gamine amuser, quitte ses chaussures pour s’asseoir sur le rebord du lit. Je suis une femme pleine de surprise. et sans lui demander son avis, elle tire sur son haut, l’emporte jusqu’à sa hauteur. Les doigts traversent le tissu, se hissent avec douceur le long de sa peau. Frisson et chaleur qui se mêle, pour ne former qu’un seul et même être. Elle pourrait retirer sa robe, tout de suite, maintenant et laisser leurs corps danser au même rythme. Mais elle ne s’y abandonne pas, ses baisers décollent le long de sa nuque, étoile qu’elle percement sur sa peau, glissant en douceur, pour lui rendre les battements de coeur qu’il lui avait volé plus tôt dans la soirée. Promets le, alors, Kei. Promets moi, que peu importe ce qui m’arrive, que je sois déformer demain, ou qu’on me coupe une jambe, tu m’aimeras toujours.

Promets-le.
La lumière se tamise, mais Alma ne laisse pas faire, ils ne vont pas dormir, ils vont juste se regarder, s’écouter, se laisser bercer par Morphée sans pour autant s’y plonger. Elle voulait sentir sa peau contre la sienne, son coeur vibrant sous sa chaire. Laissant remonter les souvenirs qu’ils avaient ensemble, et s’en créent de nouveau. Gauche ou droite, pour le côté du lit? il savait qu’elle affectionne un peu trop le côté gauche, mais encore une fois, Alma tester sa fidélité.

pourquoi voudrais-tu que ça change quelque chose ? réel. sur le coup de cette soirée, kei ne saisissait pas l'ampleur des questions qu'elle lui posait, mais surtout, l'importance des réponses qu'il lui donnait. ignorant de toute la face qui se cachait derrière elle, tel un iceberg et sa face immergée dans les eaux parfois sombres. il ne savait pas qu'une mauvaise réponse le ferait dériver et frapper l'obstacle, laissant sa carcasse se perdre dans les flots de ses paroles. tu n'as pas confiance ? qu'il se risquait à questionner pour la première fois, pourtant bien alerte des quelques moments de doute qui pouvaient la gagner par moment. lui qui faisait toujours tout pour soulager ses questionnements qui n'avaient pas lieu d'être, se retrouvait une nouvelle fois à la tenir contre lui, déposant brièvement ses lèvres sur le haut de son crâne. tu sais que ça ne changera rien, mais je te le répéterais une centaine de fois si nécessaire. je t'aimerais quoique tu sois. comme un adolescent qui découvre ses premiers émois amoureux. il replongeait sans cesse dans ce corps qu'il était plusieurs années auparavant à chaque fois qu'il était avec elle. elle détenait se pouvoir de faire de lui ce qu'elle désirait, mais elle n'en avait pas besoin tant le mizu était éprit d'elle. tellement, que cela l'ennuierait chez d'autre en temps normal. crois moi plus que ce soir. qu'il laissait une dernière fois passer la barrière de ses lèvres.

et ce n'est plus les lumières des lampadaires qui se dessine sur ses iris, mais les lueurs rosées de la chambre qui leur est leur pour la nuit. un léger rire presque nerveux se fait entendre de son côté devant cette décoration tout autant particulière que l'ambiance qui venait y régner. première visite dans un endroit comme celui là et il savait déjà qu'il n'était là que pour elle, parce qu'elle lui avait suggéré l'idée d'y passer la nuit tranquillement. mais il se savait déjà content quand il viendrait à quitter cette chambre aux teintes bien trop rose pour lui. il était presque curieux de savoir à quoi pouvait bien ressembler la seconde chambre, celle avec le dauphin au plafond, mais juste cette idée venait lui tirer un frisson le long de sa colonne, qu'il en éloignait l'idée d'un clignement de paupière. quelle femme surprenante tu es qu'il confirmait dans un sourire avant de se laisser entrainer en avant. et il reste là, contre elle, appréciant presque silencieusement le contact qu'elle venait créer entre eux. se délectant de son toucher presque trop agréable que produisait leurs corps connectés l'un à l'autre. je vais continuer de t'aimer quoiqu'il t'arrive, quoique tu deviennes demain. je te le promet. il venait connecter leur regard, la main venant délicatement se poser contre sa joue pour laisser ses doigts en caresser l'épiderme. un dernier baiser qu'il lui vole avant qu'elle ne s'échappe de leur étreinte. droite. qu'il répondait le plus simplement, lui laissant le côté gauche pour qu'elle puisse s'allonger, la suivant à sa suite. un bras calé sous sa tête, l'autre qui vient attraper sa main dans la sienne. tu es belle ce soir.

Pour rien. Pour tout, pour tout ce qu’on se dit, pour tout l’amour qu’on se porte. Ça change tout. Pour tout, pour tout ce qu’on se dit, pour tout l’amour qu’on se porte. Ses doigts viennent automatiquement contre son torse, et elle colle son visage contre son dos. Alma ce rappel alors affectionné cette position, pour des raisons qui lui échappent. Le manque d’une mère mort à peine les deux ans frôler, ou le besoin constant de sentir un coeur qui bat contre le sien.  Elle se demande souvent si elle aurait continué ce jeu, si Kei n’avait pas croisé sa route.


Elle l’aime.
Pour tout ce qu’il lui a donné, et qu’il lui donne encore.
Elle le désire.
Plus qu’il ne le pense.
Mais il n’ont rien à faire encore, et c’est bien là le problème.
Dans une autre réalité, ils auraient été parfaits l’un pour l’autre.

La douceur qu’il cache si bien, ses bras si tendre, les battements de son coeur si apaisant, ne ressemble à rien. la vérité sera amère quand elle sera dite, mais Yujin le sait : il n’aura jamais le courage de le faire. Merci de m’aimer si fort. Je peux le sentir tu sais, j’ai les frissons, je peux sentir son coeur battre, ton souffle devenir plus tendre. elle s’arrête pour faire glisser ses doigts dans sa nuque, remonte jusqu’à la naissance de ses cheveux pour y déposer un baiser. Merci. les mots suffisent à la bercer. Et sans plus attendre, elle rejoint les bras de Morphée.

Le lendemain matin elle s’éclipse en première. Alma toujours voleuse de moment, laisse un mot de tendresse à Kei. Un dernier baiser sur son front avant de redevenir le garçon qu’il est en réalité. Demain, il le croisera sûrement dans les couloirs de Mahou entourer d’autre prétendante, et se demandera si pendant les inters cours, dans la vie qui l’emporte si fort, Alma a une place particulière dans ses pensers.

fin